- mar. 30 mai 2017 20:41
#28301
Après la session de la matinée, Ranath avait laissé quartier libre à la jeune femme, lui expliquant qu'elle était libre de faire ce qu'elle voulait, se reposer ou s'entraîner dans son coin, mais qu'en aucun cas elle ne devait quitter l'enceinte de l'académie. D'un point de vue pratique, elle était prisonnière ici sans aucune possibilité d'aller ou que ce soit, mais soit, elle acceptait maintenant les termes du contrat qui la liait à la Sith.
Il n'y avait aucun moyen d'échapper à cet endroit et ce qui l'y attendait alors elle allait l'affronter de face et relever le défi. Ce serait difficile, probablement pire encore que son ancienne condition. Par moment, elle croyait entendre des murmures inintelligibles au creux de ses oreilles, comme une présence fugitive qui lui disait quelque chose mais se désistait chaque fois qu'elle se concentrait sur les mots. Qu'était-ce donc?
Sabina repartit dans la pièce qui lui servait de chambre. L'endroit, si banal dans son apparence et si peu meublé, si vide, lui inspirait des sentiments conflictuels. C'était bien mieux que tout ce qu'elle avait connu depuis près d'une décennie, mais elle ne s'y sentait pas chez elle. Les couchettes vides signifiaient quelque chose et elle n'aimait pas savoir quoi. Des partenaires? Des rivaux? Des prisonniers comme elle?
Il faudrait se méfier, ici, rien ni personne ne voulait son bien-être, elle le sentait. Sauf éventuellement Ranath. Elle ne savait pas trop quoi penser de la Mirialan. Elle semblait bien disposée et vouloir la prendre en charge, mais Sabina sentait vaguement une impression de malaise à son encontre. Il y avait quelque chose chez la femme, quoi, aucune idée, mais elle n'était pas exactement ce qu'on pourrait dire une amie.
Assise en tailleur sur sa couchette, elle sortit de sa poche la lampe dont lui avait fait cadeau la Sith et l'observa attentivement. L'objet, si remarquablement lambda, symbolisait selon elle une barrière, un mur qu'elle devait escalader ou détruire pour continuer jusqu'à la prochaine étape. Il fallait toujours un début à tout, dans toute chose et elle le comprenait bien.
Seulement, comment réussir à faire ce qu'elle lui avait ordonné avec cet objet les yeux fermés? Alors même qu'elle savait à peine le faire en l'ayant en visuel? Comment se figurer l'existence dans sa tête d'une chose qu'elle ne pouvait ni voir ni toucher, simplement sentir? Dans un moment de doute, elle se prit à songer que Ranath s'était trompée, qu'il n'y avait en elle rien de spécial ou de magique, que ça avait été un coup de chance passager.
Après un coup de poing rageur dans le vide, elle entreprit de faire un essai. Ce serait difficile mais pas impossible. Elle pouvait y arriver.
Elle posa la lampe à terre et, toujours en tailleur, l'observa de longues minutes durant, afin de bien garder en mémoire l'objet dans ses moindres détails. Elle inspira profondément avant de se concentrer. De nouveau, elle alla chercher au fond d'elle cette chose, la Force, et la tira au-dehors afin de l'employer. Elle s'y prenait maladroitement et avant même de commencer à faire léviter la lampe, sut que ça ne marcherait pas.
Qu'avait-elle manqué? Qu'est-ce qui l'empêchait d'y arriver comme ce matin? Le temps passa et elle y réfléchit longuement. Il ne suffisait pas de prendre conscience du flot qui grondait en elle, ni d'ensuite le tirer à elle, il fallait le laisser couler, le laisser ressortir de lui-même et ne faire qu'un avec.
Une nouvelle fois, elle tenta de ressentir la Force à l'intérieur et y parvint. Cette fois, elle ne s'en saisit pas comme si elle voulait décrocher un objet collé mais avec douceur, son esprit acceptant l'étreinte au lieu de la provoquer. Le pouvoir coulait dans son corps, et elle tendit la main vers la lampe afin de réessayer.
La lampe bougea, d'abord avec réticence, puis vivement, et se souleva du sol, arrivant à hauteur du visage de l'apprentie. Elle se releva en même temps qu'elle maintenait l'objet en l'air. Las, elle entreprit alors de bouger au hasard partout dans la chambre, la lampe toujours en lévitation. C'était extrêmement complexe pour elle, de maintenir sa concentration tout en ne perdant pas de vue la lampe.
Bien évidemment, il était encore bien trop tôt pour espérer obtenir plus qu'un contrôle temporaire et fragmentaire sur la Force. Aussi, au bout de 5 minutes, le flux diminua progressivement avant de disparaître. Elle était fatiguée par l'effort produit et assoiffée. Ça n'avait pas été terrible comme débuts, c'était le moins qu'on puisse dire. Mais elle était prête à continuer. Chaque jour, elle s'exercerait jusqu'à épuisement.
Elle ne décevrait pas Ranath. Elle y arriverait et elle continuerait. Après avoir pris un peu d'eau à une cruche disposée sur la minuscule table de la chambre, elle respira de nouveau profondément pour se calmer, faire le vide et reposer son esprit. Il était temps de recommencer. Encore et encore, jusqu'à parvenir à un contrôle total, peu importe le temps et les efforts que ça demanderait.
La lampe bougea de nouveau jusqu'à hauteur de ses yeux. Encore une fois, elle bougea partout dans la pièce, ne lâchant pas l'objet des yeux tandis qu'elle exerçait son esprit à focaliser la Force sur son objectif, lequel bougeait à l'unisson. Et quelques minutes plus tard, il retomba. Nouvelle pause, on recommence. Et encore. Et encore...
Il n'y avait aucun moyen d'échapper à cet endroit et ce qui l'y attendait alors elle allait l'affronter de face et relever le défi. Ce serait difficile, probablement pire encore que son ancienne condition. Par moment, elle croyait entendre des murmures inintelligibles au creux de ses oreilles, comme une présence fugitive qui lui disait quelque chose mais se désistait chaque fois qu'elle se concentrait sur les mots. Qu'était-ce donc?
Sabina repartit dans la pièce qui lui servait de chambre. L'endroit, si banal dans son apparence et si peu meublé, si vide, lui inspirait des sentiments conflictuels. C'était bien mieux que tout ce qu'elle avait connu depuis près d'une décennie, mais elle ne s'y sentait pas chez elle. Les couchettes vides signifiaient quelque chose et elle n'aimait pas savoir quoi. Des partenaires? Des rivaux? Des prisonniers comme elle?
Il faudrait se méfier, ici, rien ni personne ne voulait son bien-être, elle le sentait. Sauf éventuellement Ranath. Elle ne savait pas trop quoi penser de la Mirialan. Elle semblait bien disposée et vouloir la prendre en charge, mais Sabina sentait vaguement une impression de malaise à son encontre. Il y avait quelque chose chez la femme, quoi, aucune idée, mais elle n'était pas exactement ce qu'on pourrait dire une amie.
Assise en tailleur sur sa couchette, elle sortit de sa poche la lampe dont lui avait fait cadeau la Sith et l'observa attentivement. L'objet, si remarquablement lambda, symbolisait selon elle une barrière, un mur qu'elle devait escalader ou détruire pour continuer jusqu'à la prochaine étape. Il fallait toujours un début à tout, dans toute chose et elle le comprenait bien.
Seulement, comment réussir à faire ce qu'elle lui avait ordonné avec cet objet les yeux fermés? Alors même qu'elle savait à peine le faire en l'ayant en visuel? Comment se figurer l'existence dans sa tête d'une chose qu'elle ne pouvait ni voir ni toucher, simplement sentir? Dans un moment de doute, elle se prit à songer que Ranath s'était trompée, qu'il n'y avait en elle rien de spécial ou de magique, que ça avait été un coup de chance passager.
Après un coup de poing rageur dans le vide, elle entreprit de faire un essai. Ce serait difficile mais pas impossible. Elle pouvait y arriver.
Elle posa la lampe à terre et, toujours en tailleur, l'observa de longues minutes durant, afin de bien garder en mémoire l'objet dans ses moindres détails. Elle inspira profondément avant de se concentrer. De nouveau, elle alla chercher au fond d'elle cette chose, la Force, et la tira au-dehors afin de l'employer. Elle s'y prenait maladroitement et avant même de commencer à faire léviter la lampe, sut que ça ne marcherait pas.
Qu'avait-elle manqué? Qu'est-ce qui l'empêchait d'y arriver comme ce matin? Le temps passa et elle y réfléchit longuement. Il ne suffisait pas de prendre conscience du flot qui grondait en elle, ni d'ensuite le tirer à elle, il fallait le laisser couler, le laisser ressortir de lui-même et ne faire qu'un avec.
Une nouvelle fois, elle tenta de ressentir la Force à l'intérieur et y parvint. Cette fois, elle ne s'en saisit pas comme si elle voulait décrocher un objet collé mais avec douceur, son esprit acceptant l'étreinte au lieu de la provoquer. Le pouvoir coulait dans son corps, et elle tendit la main vers la lampe afin de réessayer.
La lampe bougea, d'abord avec réticence, puis vivement, et se souleva du sol, arrivant à hauteur du visage de l'apprentie. Elle se releva en même temps qu'elle maintenait l'objet en l'air. Las, elle entreprit alors de bouger au hasard partout dans la chambre, la lampe toujours en lévitation. C'était extrêmement complexe pour elle, de maintenir sa concentration tout en ne perdant pas de vue la lampe.
Bien évidemment, il était encore bien trop tôt pour espérer obtenir plus qu'un contrôle temporaire et fragmentaire sur la Force. Aussi, au bout de 5 minutes, le flux diminua progressivement avant de disparaître. Elle était fatiguée par l'effort produit et assoiffée. Ça n'avait pas été terrible comme débuts, c'était le moins qu'on puisse dire. Mais elle était prête à continuer. Chaque jour, elle s'exercerait jusqu'à épuisement.
Elle ne décevrait pas Ranath. Elle y arriverait et elle continuerait. Après avoir pris un peu d'eau à une cruche disposée sur la minuscule table de la chambre, elle respira de nouveau profondément pour se calmer, faire le vide et reposer son esprit. Il était temps de recommencer. Encore et encore, jusqu'à parvenir à un contrôle total, peu importe le temps et les efforts que ça demanderait.
La lampe bougea de nouveau jusqu'à hauteur de ses yeux. Encore une fois, elle bougea partout dans la pièce, ne lâchant pas l'objet des yeux tandis qu'elle exerçait son esprit à focaliser la Force sur son objectif, lequel bougeait à l'unisson. Et quelques minutes plus tard, il retomba. Nouvelle pause, on recommence. Et encore. Et encore...