- mar. 6 juin 2017 13:51
#28423
Là où le soleil assèche de son doigt glacé. Il n'y avait, en fait, qu'un seul lieu qui aurait put convenir. La douce Korriban. J'avais toujours souhaité visiter ce lieu antique aux légendes si complètes. Le cockpit, dégarni de siège, offrait depuis quelques jours un lieu paisible de méditation, où je me laissais aller dans les courants les plus reculés des Limbes, à tenter de capter quelque chose. Un signe, un appel, une demande. Dans les phases d'émergence, quand le tableau bippait et demandait une nouvelle trajectoire hyperspatiale, ou quand sonnait le rituel de purification, je plongeais mon esprit dans ma besace et brandissais le livre que j'avais emmené avec moi.
Je devais l'avouer, je péchais par curiosité. Quelqu'un était passé avant moi, et je semblais revivre son expérience, mot pour mot. Je tâchais de ne jamais aller trop loin ni de sauter les chapitres, pour avoir l'impression de suivre l'aventure au rythme de mon prédécesseur.
"D'une énigme à l'autre, j'étais bringuebalé aux quatre coins d'une Galaxie qui me tendait les bras. Mes destinations concernaient avant tout les anciennes places fortes des Sith, supposés contenir des savoirs millénaires propices au Côté Obscur. Je me demande parfois qui je suis face à Lui, mais aussi face aux autres. Suis-je un illuminé ? Un sage incompris ? Les voix sont-elles réelles ou sont-elles des échos intérieurs, signe d'une folie latente ?"
Le personnage semblait tourmenté, et son esprit dilué entre des questionnements abjects. Qui était-il et que cherchait-il à la fin ? Poser ces question était d'un grand ridicule. Les réponses n'importaient en rien. Je fermais le livre et le laissais retomber doucement dans ma besace entreouverte. Je respirais un grand coup, et me préparait à replonger dans mon état létargique. Une folie latente... Je ne voyais pas en quoi purifier sa chair avait une quelconque relation avec la folie.
Le voyage dura un certain temps, que je n'aurais su quantifier. Mais les réserves de carburant semblaient au plus faible. Pas le temps de faire un détour, hélas. Il faudrait, le temps venu, que j'abandonne le vaisseau et que je trouve un moyen de repartir de Korriban. Je ne m'en faisais pas néanmoins. Je n'avais guère d'attachement pour les objets, aussi abandonner ce vaisseau n'était pas une tare. Les pillards auraient tout loisir de piller ce qu'il en resterait. Je n'aurais qu'à me faufiler dans leur propre embarcation et m'en servir de taxi.
La planète entrait dans sa phase crépusculaire, et le vaisseau filait droit vers une plaine dégagée, en surplomb d'un ravin escarpé qui laissait passer un troupeau d'animaux dont je ne connaissais ni l'allure ni le nom. Le vaisseau se posa lourdement sur le sol, des trainées de fumée noire s'échappant par intermitence des réacteurs, le tout glissant comme un fer à repasser jeté du premier étage d'un immeuble d'habitations. Mon esprit ne se laissa pas distraire et je restais serein. Je sentis néanmoins à l'impact mes dents claquer brusquement, coupant un petit bout de langue au passage. La douleur n'était pas vive, mais le sang coulait vite par cette organe. Je crachais le morceau de chair vite précédé d'un petit filet de sang sur les commandes qui mourraient petit à petit, prit ma besace, avalait les lampées cuivrées qui s'accumulaient dans ma bouche et prit le chemin vers une pyramide lointaine, au sommet de laquelle brillait un éclat rouge luminescent. Le chemin serait long, une semaine à pied, mais j'y arriverais vite et bien.
Ce qui me frappa en premier, ce fut la température. J'aurais pensé suffoquer de chaleur, et je m'étais surpris à rabattre ma tunique pour éviter les morsures du froid. Les apparences étaient trompeuses, j'aurais juré que Korriban fut un désert chaud comme elle le laissait supposer. M'était avis que c'était un jour le cas. Mais cet endroit avait connu son lot de massacres, et les esprits emprisonnées devaient avoir littéralement refroidi l'atmosphère. J'étais conscient que sous mes pas s'entassaient des millions de cadavres d'utilisateurs de la Force Obscure, autant d'imposteurs et de porteurs de noms de blasphème... Mais leur puissance latente demeurait, et rendait le trajet extrêmement dangereux.
A certains moments, je sentis se tendre vers moi des mains funestes, désireuses de mes pas et de mon aura mortelle. Les esprits tourmentés et prisonniers de ces plaines sans vie, où ne poussait pas une seule plante sauvage, ne manifestaient qu'une chose : pouvoir à nouveau fouler le sol de leur pas avide d'aventure et de domination.
J'allais m'arrêter sous une arche de pierre pour méditer quelques temps quand je l'entendis arriver, derrière moi.
Là où le soleil assèche de son doigt glacé. Il n'y avait, en fait, qu'un seul lieu qui aurait put convenir. La douce Korriban. J'avais toujours souhaité visiter ce lieu antique aux légendes si complètes. Le cockpit, dégarni de siège, offrait depuis quelques jours un lieu paisible de méditation, où je me laissais aller dans les courants les plus reculés des Limbes, à tenter de capter quelque chose. Un signe, un appel, une demande. Dans les phases d'émergence, quand le tableau bippait et demandait une nouvelle trajectoire hyperspatiale, ou quand sonnait le rituel de purification, je plongeais mon esprit dans ma besace et brandissais le livre que j'avais emmené avec moi.
Je devais l'avouer, je péchais par curiosité. Quelqu'un était passé avant moi, et je semblais revivre son expérience, mot pour mot. Je tâchais de ne jamais aller trop loin ni de sauter les chapitres, pour avoir l'impression de suivre l'aventure au rythme de mon prédécesseur.
"D'une énigme à l'autre, j'étais bringuebalé aux quatre coins d'une Galaxie qui me tendait les bras. Mes destinations concernaient avant tout les anciennes places fortes des Sith, supposés contenir des savoirs millénaires propices au Côté Obscur. Je me demande parfois qui je suis face à Lui, mais aussi face aux autres. Suis-je un illuminé ? Un sage incompris ? Les voix sont-elles réelles ou sont-elles des échos intérieurs, signe d'une folie latente ?"
Le personnage semblait tourmenté, et son esprit dilué entre des questionnements abjects. Qui était-il et que cherchait-il à la fin ? Poser ces question était d'un grand ridicule. Les réponses n'importaient en rien. Je fermais le livre et le laissais retomber doucement dans ma besace entreouverte. Je respirais un grand coup, et me préparait à replonger dans mon état létargique. Une folie latente... Je ne voyais pas en quoi purifier sa chair avait une quelconque relation avec la folie.
Le voyage dura un certain temps, que je n'aurais su quantifier. Mais les réserves de carburant semblaient au plus faible. Pas le temps de faire un détour, hélas. Il faudrait, le temps venu, que j'abandonne le vaisseau et que je trouve un moyen de repartir de Korriban. Je ne m'en faisais pas néanmoins. Je n'avais guère d'attachement pour les objets, aussi abandonner ce vaisseau n'était pas une tare. Les pillards auraient tout loisir de piller ce qu'il en resterait. Je n'aurais qu'à me faufiler dans leur propre embarcation et m'en servir de taxi.
La planète entrait dans sa phase crépusculaire, et le vaisseau filait droit vers une plaine dégagée, en surplomb d'un ravin escarpé qui laissait passer un troupeau d'animaux dont je ne connaissais ni l'allure ni le nom. Le vaisseau se posa lourdement sur le sol, des trainées de fumée noire s'échappant par intermitence des réacteurs, le tout glissant comme un fer à repasser jeté du premier étage d'un immeuble d'habitations. Mon esprit ne se laissa pas distraire et je restais serein. Je sentis néanmoins à l'impact mes dents claquer brusquement, coupant un petit bout de langue au passage. La douleur n'était pas vive, mais le sang coulait vite par cette organe. Je crachais le morceau de chair vite précédé d'un petit filet de sang sur les commandes qui mourraient petit à petit, prit ma besace, avalait les lampées cuivrées qui s'accumulaient dans ma bouche et prit le chemin vers une pyramide lointaine, au sommet de laquelle brillait un éclat rouge luminescent. Le chemin serait long, une semaine à pied, mais j'y arriverais vite et bien.
Ce qui me frappa en premier, ce fut la température. J'aurais pensé suffoquer de chaleur, et je m'étais surpris à rabattre ma tunique pour éviter les morsures du froid. Les apparences étaient trompeuses, j'aurais juré que Korriban fut un désert chaud comme elle le laissait supposer. M'était avis que c'était un jour le cas. Mais cet endroit avait connu son lot de massacres, et les esprits emprisonnées devaient avoir littéralement refroidi l'atmosphère. J'étais conscient que sous mes pas s'entassaient des millions de cadavres d'utilisateurs de la Force Obscure, autant d'imposteurs et de porteurs de noms de blasphème... Mais leur puissance latente demeurait, et rendait le trajet extrêmement dangereux.
A certains moments, je sentis se tendre vers moi des mains funestes, désireuses de mes pas et de mon aura mortelle. Les esprits tourmentés et prisonniers de ces plaines sans vie, où ne poussait pas une seule plante sauvage, ne manifestaient qu'une chose : pouvoir à nouveau fouler le sol de leur pas avide d'aventure et de domination.
J'allais m'arrêter sous une arche de pierre pour méditer quelques temps quand je l'entendis arriver, derrière moi.