- sam. 11 juin 2016 11:31
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Port Town – Niveau 121
Market Row. Voilà un endroit intéressant de la Cité des Nuages. Un ancien couloir de maintenance, autrefois utilisé par des droïdes télécommandés et de petits vaisseaux. Long de sept kilomètres, et larges d'une centaine de mètres, il reliait le noyau de la Cité à l'extérieur, et était fermé par deux imposantes écoutilles. L'endroit constituait un immense local fermé, aujourd'hui laissé à l'abandon.
Du moins, officiellement, parce que quand on traînait assez souvent dans Port Town, on en entendait facilement parler. Bien entendu, il fallait tendre l'oreille, et savoir lire entre les lignes.
L'on disait "le vacarme" ou "le boucan", "aller à la bagarre", ou "aller ramer". Autant d'expressions issues d'un argot très local, tout à fait propre à Cloud City, et particulièrement à Port Town. En tant que propriétaire d'un commerce juste cinq niveaux plus bas, Oxious était parfaitement au courant de l'existence de cet endroit, comment on en parlait, et comment y accéder. Et bien qu'il n'y avait jamais mis les pieds, il savait ce qu'on y trouvait : absolument de tout. Tout ce qui pouvait se vendre et s'acheter, tout ce qui existait de légal ou d'illégal et qui pouvait intéresser quelqu'un. Nourriture, boissons, animaux, pièces détachées, petits vaisseaux, produits cosmétiques, matériel de toutes sortes, mais aussi ferraille, drogues, armes, esclaves… Vraiment de tout.
Et ça tombait bien, parce que le Zabrak avait besoin de quelque chose de très particulier, et il ne savait pas vraiment où commencer ses recherches. D'autant qu'il rechignait un peu à faire ce qu'il cherchait à faire, mais la nécessitait le poussait. Lui qui abhorrait les droïdes, voilà qu'il devait se trouver un robot protocolaire. Et il voulait qu'il bénéficie de certaines modifications, et il ne savait pas vers où ou vers qui se tourner pour cela, mais il pensait pouvoir faire un tour dans Market Row pour commencer. Déjà parce qu'il était sur place, et que quitte à chercher en vain autant ne pas faire de long voyage, et aussi parce que si ce qu'on disait était vrai, si on trouvait vraiment de tout ici, il trouverait forcément ce qu'il recherchait.
Le niveau 121 était particulier. Il était le sommet de Port Town, et celui qui accueillait tous les appareils devant se poser sur la Cité – hormis les navettes des dignitaires, qui avaient leurs docks dans les niveaux du sommet. Un certain nombre d'entre eux, arrivés clandestinement, entraient dans Market Row, chargés de marchandises, pour y vendre leur cargaison. Le plus amusant, c'était que personne dans toute la Cité ne sembler ignorer l'existence de ce marché, mais aucun des dépositaires de l'autorité ne paraissait vouloir lutter contre. Au contraire même, certains gardes recevaient de nombreux paiements – la plupart du temps de petits montants, mais de la part de nombreuses personnes – pour fermer les yeux sur les allées et venues autour de la zone.
Oxious se présenta donc à la porte extérieure, celle dont l'écoutille s'ouvrait sur les quais. Deux hommes étaient là, l'un d'eux habillé comme un mineur et l'autre plutôt en guenilles était assis adossé à la paroi, la tête dodelinant d'une lutte contre le sommeil. Mais ça n'était qu'apparences. La Force chuchotait au Zabrak de rester sur ses gardes. Et effectivement, un peu d'attention lui révéla une étrange bosse sous la veste du mineur. Celle de la crosse d'un blaster. L'autre, celui qui ressemblait à un mendiant, ouvrit les yeux discrètement à l'arrivée du visiteur et glissa sa main discrètement – selon lui – sous un petit amas de déchets près de lui. Ils devaient être deux hommes désignés parmi les marchands pour garder l'accès à Market Row. Chose bizarre, au fond, si on arrosait les bonnes personnes, il n'y avait pas d'utilité à autant de méfiance. Oxious s'avança vers la porte, jusqu'à ce que le mineur lui adresse la parole.
- « C'fermé. C's'ouvre que si j'décide. F'rais mieux de pas traîner par ici.
– Je ne cherche pas les ennuis, mais la bagarre, répondit le Zabrak, utilisant une expression courante pour désigner le marché.
– J'pense bien qu'tu vas la trouver, s'tu dégage pas vite fait. J'te connais pas.
– Vous avez raison, pas plus que je ne vous connais. Pourtant, je sais que vous êtes marchand, et lui aussi. Je sais que vous êtes armés, mais que vous n'aurez pas le cran de tirer pour tuer. D'ailleurs, je vous le déconseille. Vous vous attireriez bien trop de problèmes.
Se présentent donc à vous deux options. La première consiste à me laisser entrer sur le marché, j'y fais ce que j'ai à y faire, et je disparais. La seconde, vous sortez vos blasters, et tout s'arrête ici pour vous, moi j'irai sur Market Row de toute manière. »
- « Laisse-le passer. Après tout ce n'est qu'un client, hein ?
– Rien qu'un simple client. »