- ven. 2 mars 2018 18:21
#31957
Darth Varadesh / Zygmunt Molotch
Les Sith sont de retour.
Ces mots étaient prononcés plus souvent qu'on ne voudrait l'admettre depuis presque 2 ans maintenant. Et pourtant, depuis l'attaque d'Arkania, ils avaient été étrangement calmes et discrets. Les rumeurs les plus folles prétendaient que le lointain Empire était déjà tombé tandis que certains craignaient que la Nouvelle République ne fut déjà parasitée de l'intérieur. D'autres, optimistes, arguaient que les Sith n'avaient jamais constitué une vraie menace, que leur coup d'éclat avait si peu fait d'effet qu'ils étaient repartis la queue entre les jambes.
La vérité était, bien sûr, plus compliquée. Ils étaient toujours là, dans l'ombre, cachés derrière ce père de famille aimant qui rentrait à la maison tout les soirs, derrière cette chef d'entreprise qui détournait de l'argent secrètement, derrière ce gouverneur qui traitait secrètement avec des groupes criminels eux-mêmes manipulés par ceux dont on parlait constamment. La peur était bien présente, bien que moins palpable avec chaque jour qui passait. Les gens avaient appris à vivre avec ce qui n'était aujourd'hui plus qu'une simple contrainte de plus dans une galaxie déjà bien sombre.
Les imbéciles.
Ils n'avaient pas conscience d'à quel point ils avaient tort. La Vérité allait leur apparaître à tous, elle allait illuminer le ciel et leur journée, elle emplirait leurs cœurs de la plus abjecte des terreurs. Et lorsqu'ils rouvriraient les yeux, ils plongeraient alors dans les abîmes abyssales d'ou personne ne revenait jamais. Ils comprendraient bientôt.
Elle tombait toujours plus loin, toujours plus vite, toujours plus profondément. La chute était sans fin et ne paraissait pas près de s'arrêter. Elle ne sentait ni ne voyait rien car il n'y avait pas de couleur dans ce plan d'existence ou elle se trouvait. Tout les repères dont se servir habituellement étaient ici notoirement absents. Ses sens ne fonctionnaient pas, pas plus qu'ils ne pouvaient l'aider à appréhender ce qu'elle voyait. Voir? Elle ne le pouvait pas. Sentir? Avec quoi? Elle était un esprit sans forme ni identité, pourtant elle sentait qu'elle touchait quelque chose, elle se rapprochait d'une chose très importante.
Qu'était-ce? Aucune idée, simplement cette sensation qu'il lui fallait continuer. C'était bien plus que de la ténacité ou de l'acharnement, plus que la volonté de finir ce qu'elle avait commencé. Elle ne pouvait pas plus se détourner de la voie qui était tracée devant elle qu'elle ne pouvait s'arrêter de respirer. C'était ainsi. Soudainement, le rêve, car que pouvait-ce être d'autre, changea. Elle se voyait maintenant telle qu'elle était vraiment, athlétique, la chevelure flamboyante, le visage gracieux, tenant sa perle de dragon en main, appréciant le poids familier de la lame.
Elle se voyait arpentant les routes d'une cité. Autour d'elle, les passants n'étaient que des ombres sans traits qui se mouvaient sans faire attention à elle. La cité était grande et étendue, ses grandes tours de métal pointant vers le ciel comme un geste de défi. Elle pouvait entendre les coups de feu partout autour d'elle, ainsi que les rires, les cris, les rugissements de la foule. Sa route la mena finalement jusqu'à une structure abandonnée, ruine d'un autre temps, cachée sous les profondeurs d'une ville s'étant développée sans se soucier du poids de l'histoire qui sommeillait là depuis des éons.
Un autel, avec des gravures sur la pierre. Les mots lui étaient inconnus mais elle savait reconnaître une langue morte quand elle en voyait une. Comment pouvait-elle être à ce point sûre de ce fait? Mystère. Un murmure le lui indiquait et c'était sa seule certitude. En se retournant, elle le vit alors. Il était grand, les cheveux noirs, une tenue de combat à la fois élégante, confortable et menaçante, entièrement noire elle aussi. Il la détaillait et elle réalisa alors, frissonnante, que ses yeux étaient sans pupilles et noirs eux aussi. Elle croisa son regard et y vit la mort des étoiles. Il prononça un nom. Son nom à elle.
Tu sais qui je suis, Hayley. Tu m'as toujours senti toute ta vie même si tu ne t'en es jamais douté. Je suis Celui qui annonce le Terme, je suis le Dévoreur. Je suis le héraut des derniers temps.
Elle recula et se saisit de son arme comme pour chercher à se défendre. Il se contenta de rire et la transperça de son regard, de nouveau.
Je suis la Fin. Et toi, tu es la Passerelle. Quant à elle, elle sera l'Héritière.
Il pointait du doigt la silhouette qui avait suivi la femme tout son périple durant. La peau verte, les tatouages complexes, le chignon étroit, l'expression neutre et le regard féroce.
Venez à moi, sur Terminus. Venez rencontrer votre destin. Le destin de tous. Venez étreindre le Crépuscule.
C'était toujours le même rêve depuis plusieurs jours, chaque soir ou elle fermait les yeux. Elle revoyait la tour, se tenant debout au sommet, sentant le vent sur son visage. Elle observait les ténèbres qui se répandaient sur le monde tandis que l'orage se déchaînait, de plus en plus violent. Son visage était tourné vers la tempête qui se ruait vers elle, incapable qu'elle était d'en détourner le regard. Autour d'elle, le monde se mit à trembler et les étoiles disparurent, effacées par la lumière éblouissante d'un éclair.
Dans cette brève clarté, elle vit que le monde s'était métamorphosé en un univers blafard à la surface duquel rampaient des formes visqueuses, aux yeux noirs et sans paupières. Mais ces choses se mirent alors à crier et elle reconnut leurs voix. A chaque roulement de tonnerre, le monde s'assombrissait un peu plus. Comme à chaque fois, elle l'aperçut d'abord au loin, la silhouette lointaine d'un homme immobile, se découpant sur le ciel, illuminée par les éclairs.
Les coups de tonnerre se succédaient à un rythme plus rapide à présent, on aurait dit un bruit de pas mesurés, monstrueux, et à chaque éclair l'homme immobile était plus proche d'elle. Il se rapprochait au rythme d'un cœur qui bat la chamade et elle put voir ses yeux. Ils étaient entièrement noirs, emplis d'étoiles dérobées à la voûte du ciel.
Chaque nuit, le rêve durait un peu plus longtemps et chaque nuit, il se rapprochait un peu plus que la nuit précédente lorsqu'elle s'éveillait. La nuit dernière, il était arrivé au pied de la tour. Il avait crié un nom dans la tempête. Son nom à elle.
Terminus. C'est là que tu rencontreras Komus. C'est là que tu Hériteras de ce qui te revient. Viens à moi, Ranath.
L'appel résonnait à travers les étoiles. Et cet avertissement avec lui qu'entendaient celles choisies pour être témoins de la Vérité.
« Par-delà ces hauteurs défendues, cloîtré et entravé par des liens qu'aucun homme ne doit briser, attend un trône dont les dieux craindraient de s'emparer. »
Ces mots étaient prononcés plus souvent qu'on ne voudrait l'admettre depuis presque 2 ans maintenant. Et pourtant, depuis l'attaque d'Arkania, ils avaient été étrangement calmes et discrets. Les rumeurs les plus folles prétendaient que le lointain Empire était déjà tombé tandis que certains craignaient que la Nouvelle République ne fut déjà parasitée de l'intérieur. D'autres, optimistes, arguaient que les Sith n'avaient jamais constitué une vraie menace, que leur coup d'éclat avait si peu fait d'effet qu'ils étaient repartis la queue entre les jambes.
La vérité était, bien sûr, plus compliquée. Ils étaient toujours là, dans l'ombre, cachés derrière ce père de famille aimant qui rentrait à la maison tout les soirs, derrière cette chef d'entreprise qui détournait de l'argent secrètement, derrière ce gouverneur qui traitait secrètement avec des groupes criminels eux-mêmes manipulés par ceux dont on parlait constamment. La peur était bien présente, bien que moins palpable avec chaque jour qui passait. Les gens avaient appris à vivre avec ce qui n'était aujourd'hui plus qu'une simple contrainte de plus dans une galaxie déjà bien sombre.
Les imbéciles.
Ils n'avaient pas conscience d'à quel point ils avaient tort. La Vérité allait leur apparaître à tous, elle allait illuminer le ciel et leur journée, elle emplirait leurs cœurs de la plus abjecte des terreurs. Et lorsqu'ils rouvriraient les yeux, ils plongeraient alors dans les abîmes abyssales d'ou personne ne revenait jamais. Ils comprendraient bientôt.
Elle tombait toujours plus loin, toujours plus vite, toujours plus profondément. La chute était sans fin et ne paraissait pas près de s'arrêter. Elle ne sentait ni ne voyait rien car il n'y avait pas de couleur dans ce plan d'existence ou elle se trouvait. Tout les repères dont se servir habituellement étaient ici notoirement absents. Ses sens ne fonctionnaient pas, pas plus qu'ils ne pouvaient l'aider à appréhender ce qu'elle voyait. Voir? Elle ne le pouvait pas. Sentir? Avec quoi? Elle était un esprit sans forme ni identité, pourtant elle sentait qu'elle touchait quelque chose, elle se rapprochait d'une chose très importante.
Qu'était-ce? Aucune idée, simplement cette sensation qu'il lui fallait continuer. C'était bien plus que de la ténacité ou de l'acharnement, plus que la volonté de finir ce qu'elle avait commencé. Elle ne pouvait pas plus se détourner de la voie qui était tracée devant elle qu'elle ne pouvait s'arrêter de respirer. C'était ainsi. Soudainement, le rêve, car que pouvait-ce être d'autre, changea. Elle se voyait maintenant telle qu'elle était vraiment, athlétique, la chevelure flamboyante, le visage gracieux, tenant sa perle de dragon en main, appréciant le poids familier de la lame.
Elle se voyait arpentant les routes d'une cité. Autour d'elle, les passants n'étaient que des ombres sans traits qui se mouvaient sans faire attention à elle. La cité était grande et étendue, ses grandes tours de métal pointant vers le ciel comme un geste de défi. Elle pouvait entendre les coups de feu partout autour d'elle, ainsi que les rires, les cris, les rugissements de la foule. Sa route la mena finalement jusqu'à une structure abandonnée, ruine d'un autre temps, cachée sous les profondeurs d'une ville s'étant développée sans se soucier du poids de l'histoire qui sommeillait là depuis des éons.
Un autel, avec des gravures sur la pierre. Les mots lui étaient inconnus mais elle savait reconnaître une langue morte quand elle en voyait une. Comment pouvait-elle être à ce point sûre de ce fait? Mystère. Un murmure le lui indiquait et c'était sa seule certitude. En se retournant, elle le vit alors. Il était grand, les cheveux noirs, une tenue de combat à la fois élégante, confortable et menaçante, entièrement noire elle aussi. Il la détaillait et elle réalisa alors, frissonnante, que ses yeux étaient sans pupilles et noirs eux aussi. Elle croisa son regard et y vit la mort des étoiles. Il prononça un nom. Son nom à elle.
Tu sais qui je suis, Hayley. Tu m'as toujours senti toute ta vie même si tu ne t'en es jamais douté. Je suis Celui qui annonce le Terme, je suis le Dévoreur. Je suis le héraut des derniers temps.
Elle recula et se saisit de son arme comme pour chercher à se défendre. Il se contenta de rire et la transperça de son regard, de nouveau.
Je suis la Fin. Et toi, tu es la Passerelle. Quant à elle, elle sera l'Héritière.
Il pointait du doigt la silhouette qui avait suivi la femme tout son périple durant. La peau verte, les tatouages complexes, le chignon étroit, l'expression neutre et le regard féroce.
Venez à moi, sur Terminus. Venez rencontrer votre destin. Le destin de tous. Venez étreindre le Crépuscule.
C'était toujours le même rêve depuis plusieurs jours, chaque soir ou elle fermait les yeux. Elle revoyait la tour, se tenant debout au sommet, sentant le vent sur son visage. Elle observait les ténèbres qui se répandaient sur le monde tandis que l'orage se déchaînait, de plus en plus violent. Son visage était tourné vers la tempête qui se ruait vers elle, incapable qu'elle était d'en détourner le regard. Autour d'elle, le monde se mit à trembler et les étoiles disparurent, effacées par la lumière éblouissante d'un éclair.
Dans cette brève clarté, elle vit que le monde s'était métamorphosé en un univers blafard à la surface duquel rampaient des formes visqueuses, aux yeux noirs et sans paupières. Mais ces choses se mirent alors à crier et elle reconnut leurs voix. A chaque roulement de tonnerre, le monde s'assombrissait un peu plus. Comme à chaque fois, elle l'aperçut d'abord au loin, la silhouette lointaine d'un homme immobile, se découpant sur le ciel, illuminée par les éclairs.
Les coups de tonnerre se succédaient à un rythme plus rapide à présent, on aurait dit un bruit de pas mesurés, monstrueux, et à chaque éclair l'homme immobile était plus proche d'elle. Il se rapprochait au rythme d'un cœur qui bat la chamade et elle put voir ses yeux. Ils étaient entièrement noirs, emplis d'étoiles dérobées à la voûte du ciel.
Chaque nuit, le rêve durait un peu plus longtemps et chaque nuit, il se rapprochait un peu plus que la nuit précédente lorsqu'elle s'éveillait. La nuit dernière, il était arrivé au pied de la tour. Il avait crié un nom dans la tempête. Son nom à elle.
Terminus. C'est là que tu rencontreras Komus. C'est là que tu Hériteras de ce qui te revient. Viens à moi, Ranath.
L'appel résonnait à travers les étoiles. Et cet avertissement avec lui qu'entendaient celles choisies pour être témoins de la Vérité.