L'Astre Tyran

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Perdue au fin fond de la Bordure Extérieure, Mustafar est un monde cauchemardesque et volcanique, où la lumière du jour ne perce jamais. La République n'a même jamais envisagé d'intégrer cette minuscule planète à son territoire.
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By Arkan Soka
#17129
Le transport émergea de l'hyperespace, rendant ainsi possible la vue de la désolante planète Mustafar. Pour Arkan, qui n'y était jamais venu auparavant, ce n'était pas forcément une surprise. Il s'était renseigné sur l'endroit, avait visionné des holos et s'était préparé psychologiquement. Inutile, en vérité, car il ressentait seulement une légère déception en observant la lave. Pour la énième fois, il se demanda ce que la République pouvait bien trouver à ce caillou infernal. Et la réponse fut encore la même : un intérêt que l'Empire voulait évincer, d'une manière ou d'une autre. Sa mission avait une importance qu'il n'avait pas à remettre en question. Il avait juste à obéir aux ordres.

La décélération lente du cargo lui permit d'éviter une secousse trop importante alors qu'il approchait de l’atmosphère. D'ici quelques instants, il allait être contacté pour qu'on lui demande ce qu'il faisait ici. Dans sa tête, il se repassa mentalement son rôle à jouer. Didge Vanov, 36 ans, né sur Corellia. A soutenu la Rébellion après la bataille de Yavin. Nouvellement employé par la Nouvelle République pour assurer le transit de fournitures à l'intention de plusieurs installations sur Mustafar. Remplaçant d'un certain Jedrik. Bon sang, heureusement que ce type était pas très apprécié. Je devrais pouvoir me faire mieux accepter. Les RI avaient bien travaillé, sur le coup. Arkan avait même appris deux-trois trucs sur certains des membres chargés de la sécurité. Il s'efforça néanmoins de ne pas trop jubiler. Il n'avait pas encore commencé sa mission.

 « Vaisseau non identifié, vous pénétrez sur le territoire de la Nouvelle République. Veuillez transmettre votre destination et votre but. »

 « Transport de fournitures pour les installations sur Mustafar. Je vous envoie mes codes de transpondeur. » répondit Arkan.

Il s'écoula quelques instants de silence, durant lesquels le vaisseau de l'agent continua de descendre lentement vers l'atmosphère saturée de la planète volcanique. Il ne montra aucun signe d'émotion lorsqu'il dut répondre à l'autorisation d'atterrir.

 « Merci bien. » dit-il d'un ton neutre.

Maintenant que je peux me poser, il va falloir entrer dans le rôle. Là résidait la première difficulté. Il se savait protégé pour le moment par son subterfuge, mais cela ne durerait pas forcément s'il commettait un faux pas. Le transport qu'il effectuait se déroulait sur plusieurs jours, car il y avait quantité de matériel à débarquer. Le vaisseau était plein à craquer. Pour faire bonne mesure – et éviter tout risque – les RI avaient déniché la liste à utiliser et avaient permis à Arkan de livrer en avance. Il jouait contre le temps. Plus ce dernier passait, plus il y avait un risque qu'un autre transport arrive, contenant cette fois le vrai passeur. L'agent Ezakum lui avait cependant assuré au moins 24h de tranquillité. Pragmatique, l'agent Soka préférait se dépêcher quand même. Une journée complète pour trouver les informations qu'il cherchait, c'était peu.

Lorsque le vaisseau se posa, il eut l'occasion d'apercevoir trois individus portant des combinaisons et des armes s'avancer vers lui. Leur attitude ne semblait pas particulièrement menaçante, mais ils faisaient leur travail : repérer toute activité suspecte. Leur crispation était visible lorsqu'Arkan sortit du vaisseau avec sa combinaison toute neuve, et qu'il faillit trébucher. Il était clairement visible qu'il n'avait pas l'habitude d'un tel environnement, car il cuisait même dans sa combinaison.

 « Veuillez décliner votre identité, monsieur. » lui demanda l'un des trois gardes.

Après avoir donné son nom d'emprunt, l'agent essaya aussitôt d'engager la conversation pour dissiper leurs doutes. D'après les informations à sa disposition, ces gars-là ne voyaient pas souvent des visiteurs, hormis le passeur, et par conséquent ça leur faisait du bien de discuter avec des nouvelles têtes. Il se fit donc un plaisir de leur expliquer pour c'était lui et non pas Jerdik. Pourquoi il était en avance. Et aussi pourquoi il semblait si intimidé par Mustafar. Les trois autres, naturellement, comprirent ce dernier sentiment. Eux-mêmes n'en avaient pas mené large la première fois qu'ils étaient arrivés.

 « Vous en faites pas. Suivez-moi à l'intérieur, mes gars vont se charger d'appeler le droïde qui viendra faire l'inventaire de ce qu'il nous faut. On va vous faire signer un truc, pour indiquer en bonne et due forme qu'vous êtes passé. Puis on ira vous faire manger un morceau. Même avec votre masque, vous semblez pas très bien en point. »

La combinaison d'Arkan n'était pas aussi épaisse que celle des gardes, nota-t-il rapidement alors qu'il enlevait le respirateur et relevait sa capuche. Alors que lui avait un maque respirateur, une tenue rembourrée et équipée contre les hautes chaleurs, ainsi qu'un manteau à capuche rabattue, les sentinelles possédaient une véritable armure. Il ne doutait pas qu'un tir de blaster ne serait guère efficace contre quelque chose censé résister à des températures extrêmes. Ils arrivèrent alors devant une porte, que le milicien ouvrit. Il salua rapidement son chef, qui leva un regard interrogateur sur l'agent impérial. Après quelques échanges de mots, polis mais assez formels, Arkan signa un formulaire puis partit. Son nouveau « copain » le guida à travers des couloirs.

 « Vous travaillez pour la SoroSuub non ? »

 « Ouaip. »

 « Et c'est comment ? » demanda Arkan, feignant la curiosité polie.

L'autre haussa les épaules. Il mit quelques instants avant de finalement répondre à la question. L'agent sentit comme une réticence dans sa voix. Cela confirmait ce qu'Ezakum lui avait dit : il y avait quelque chose à trouver, mais il fallait le faire sortir.

 « C'pas toujours la joie ici. On a pas de relève, vu qu'on s'est engagé pour monter la garde et assurer la sécurité. De temps en temps, on a un droïde ou deux qui s'excite, les circuits grillés par la chaleur. On veille aussi au maintien des installations, car ça arrive que ça se casse la gueule quand c'est mal entretenu. La paye est pas trop mal, cela dit. Et c'est tranquille. Il y a jamais de véritable souci. Une bagarre ou deux, dans le pire des cas. »

S'ensuivit une rapide discussion sur le métier d'Arkan. Enfin, son faux métier, bien sur. Il fallait surtout éviter de se montrer évasif, car ça aurait été le meilleur moyen d'éveiller les soupçons. Pour ce qui était des informations que recherchait l'agent impérial, il allait falloir s'adresser à quelqu'un d'autre. Le milicien l'abandonna à l'entrée d'un réfectoire de taille moyenne, où il y avait quelques personnes déjà attablées.

Le plus naturellement du monde, il alla prendre un petit repas, puis se dirigea vers le groupe. Il y avait là six personnes, de toute évidence des ouvriers. Aucun signe d'une éventuelle personne d'importance au sein de ce groupe. Mais il fallait bien commencer quelque part, aussi l'agent tenta-t-il sa chance. Il fut accueilli favorablement, les autres ravis d'avoir de la compagnie. A ce qu'il compris, tous étaient en pause pour le moment. Et la discussion qu'ils avaient portait sur le « chef ».

 « Vous n'aimez pas votre patron ? » s'étonna alors Arkan.

 « C'pas ça, c'juste qu'il est... étrange, on va dire. »

La faille était visible. Il fallait s'y engouffrer dès maintenant. Il s'y jeta.

 « Si je puis me permettre... comment ça étrange ? »

Les RI l'avaient prévenu que certains cadres responsables n'étaient pas appréciés, car ils avaient des directives déplaisantes. Ezakum soupçonnait quelques activités illicites de la part de la Sorosuub. Restait à savoir si ce pouvait être ce dont parlaient les ouvriers.
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By Equilibre
#18299
L'ouvrier regarda l'inconnu et le dévisagea longuement...A vrai dire, il commençait à réfléchir sur ce qu'il allait dire, il ne savait pas à qui il avait affaire et ne voulait pas d'ennuis, il se contenta de dire :

- Il est plutôt "chatouilleux" avec la sécurité depuis l'affaire de Mustafar, ça le rend nerveux et il est un peu plus sur notre dos que d'habitude, alors...Excusez si je m'attarde pas à tailler une bavette !

S'adressant à ses camarades...

- Bon, les gars, la pause est finie, on y retourne si on veut pas se faire "souffler dans les bronches", y'a du minerai qui nous attend !

L'agent impérial présent se souviendra donc du contexte qui avait justifié le retour de la Sorosuub sur Mustafar, légitime au départ mais qui, par un abus de force maladroit avait fini en "sucette" pour la Sorosuub, s'alliénant définitivement l'amitié des autochtones, même si elle avait remporté son procès.

Les ouvriers s'éloignaient, l'esprit préoccupé par la productivité à atteindre, ça leur permettrait au moins d'esquiver toute nouvelle réprimande. Oui, le "boss" était "à cran", quand on est sur une planète hostile avec une Nouvelle République qui vous claque la porte au nez, c'est plutôt une très mauvaise nouvelle...Alors, le coup de dire "je viens de la part de la Nouvelle République" dans le background, va peut-être falloir y réfléchir à deux fois avant de parler !!
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