L'Astre Tyran

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Orbitant autour de la planète des Hutts, Nal Hutta, Nar Shaddaa est le spatioport du monde Hutt, connu dans toute la galaxie pour ses immenses gratte-ciels, ses mécaniciens spatiaux réputés, mais aussi pour sa fréquentation douteuse, composée de tout ce que le secteur compte de hors-la-loi. Surnommée la Lune des Contrebandiers, Nar Shaddaa est effectivement une plate-forme active pour la contrebande dans les bordures Médiane et Extérieure.
Gouvernement : Hutts
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By Helera Kor'rial
#31061
Ambiance


« « La citadelle des seigneurs ». »

Le bâtiment s’étendait sur des dizaines de mètres de hauts sur plusieurs de large. L’architecture arrondie des hutts était parfaitement représentée avec ces toits arrondis-en de grandes coupôles. Peu de tours, juste des gros carrés qui s’enchêtraient les uns dans les autres. Tout cela recouvert par un crépi couleur de sable, dont les couleurs déjà ternes s’estompaient avec le temps. Jeny cracha à terre. Les mains sur les hanches, elle jetait son regard ça et là. Une unique porte d’entrée, une grille en fait, grande ouverte. Derrière un pont sur lequel était disposées des caisses sur anti-grav que l’on faisait aller et venir. Des gens maigrelet en hâbit de fortune, des esclaves. Quatre soldats gardaient tout cela, et surtout la réputation d’être intouchable, d’être un hutt. Plus que des armes, les hutts avaient le pouvoir du passé. Un pouvoir fantôche qui faisait peur, mais qui n’avait aucun fondement. Le regard ardent passa d’une créature à l’autre, devant les lambeaux de leurs habits. Ils faisaient pitiés. Elle laissa alors tomber son regard sur elle. Des gants, sa veste en cuir trouée par-dessus un t-shirt qu’elle avait pu troquer contre la vitalité d’une femme des rues. Une robe déchirée à plusieurs endroits et un pantalon rapiécé, montrant une de ses cuisses, d’où un filet de sang tombait jusque dans sa chaussette. Trop grandes visiblement, mais entière. Puis les chaussures, des rangers pour terminer un style sans équivoque. Elle roula du regard, ajusta son sabre et sa dague à sa ceinture et avança vers la structure d’un pas décidé.

Faisant fi des regards surpris des esclaves, elle se fraya un chemin à droite, puis à gauche, alternant entre les passages, jusqu’aux deux premiers soldats, discutant l’un avec l’autre. Le pouvoir du passé, disait-on, et l’invincibilité que cela procurait ? Foutaise. Ils la remarquèrent quand elle fut à leur niveau et la prirent pour ce à quoi elle ressemblait, une esclave. L’un d’eux posa une main sur le fouet, et c’est sûrement la dernière chose sur laquelle il posa, car d’un geste leste, la dague lui fut envoyée en pleine gorge. Jeny accelera en direction du deuxième et lui sauta dessus, entoura sa tête de ses mains et aspira le fluide. Sa peau se flétrie, il tomba à genoux, ses muscles lachèrent, son arme tomba au sol, ses bras furent balent, le cadavre toucha le sol. Un cliquetis. Les armes étaient enclenchées. Quelques cris de stupeurs des esclaves, trop cons pour comprendre ce qu’il se passait. Jeny ne s’arrêta pas et fonça vers les prochains. Elle récupéra sa dague et grimpa sur la rambarde du pont pour gagner du temps. Des tirs de stromtroppers frappaient autour d’elle. Un premier bond sur un anti-grav, puis sur un second, dans une approche de l’un et de l’autre, situé de part et d’autres du pont. Un choix ? Le premier fut catapulté avec la force dans le précipice sous le timbre de sa voix hurlante. Le deuxième récupéra son pied dans la figure et tomba à la renverse. Elle ne le toucha même pas et d’un geste lesta lui trancha la gorge de sa dague. Le sang gicla encore sur elle, des jambes jusqu’à la taille dans un jet de pression carmin. Ses mains en étaient couvertes, de ce liquide chaud. La jeune femme les regarda longuement, les tournant d’un côté et de l’autre. Puis s’essuya sur son visage, laissant deux grosses traces sur ses joues noir de suie. L’odeur cuivré monta jusqu’à ses narines et elle écarta les mains tout en fermant les yeux. Ils ne s’attendaient pas à ça, hein ?

« Je suis Khazar », chuchota t-elle.

ImageUne entrave, une nouvelle. Elle se retourna vivement donna instinctivement un coup de pied devant elle. Un des esclaves le récupéra en pleine figure. Cela ne découragea pas les autres qui se précipitèrent à ses pieds pour la remercier, se mettre à genoux devant elle, la … toucher. La gloire, c’était cela, le pouvoir, la domination des êtres faibles ! Non … Non, cela n’avait aucun sens. Celui qui osa poser sa main sur elle récupéra également un coup de pied. Quant aux autres, c’est elle qui les invita, paume ensanglantées ouvertes, à rentrer en contact avec elle. Des doigts la touchèrent, et son visage se figea en une image répugnante. Ses yeux ardents se posèrent sur eux et elle se concentra, sentant le pouvoir qui montait en elle. L’essence, la vie, la leur, pour elle. Une vie gachée par la servitude qu’ils ne sont pas capables d’utiliser. L’un après l’autre, tombant face contre terre, la machoîre complètement décollé, les yeux livides, le corps fumant rongé par l’obscurité. La force grandissait en elle et lui donnait la puissance dont elle avait besoin pour continuer. Elle prit une grande inspiration, comme ayant atteint le sommet des montagnes russes, la quintessence du plaisir, le paroxysme de sa vitalité. Ses yeux brillèrent davantage encore, des phares, des traqueurs. Jeny enjamba les cadavres devant elle et se dirigea vers la porte puis pénétra dans le bâtiment. Les caisses avaient désormais arrêtés de circuler. Les esclaves se terraient pour la plupart. Elle en croisa un qui se protégeait la tête avec ses bras, grelottait de peur. Peur de qui ? De tout le monde. Des hutts, d’elle. La jeune femme passa à côté de lui sans même lui adresse un regard et d’un geste lesta coupa son buste en deux à l’aide de son sabre laser, créant une profonde entaille dans la caisse il se tenait.

Elle grogna, sa babine droite légèrement surélevée et vibrant tandis qu’elle s’approchait de la salle du trone. Des bruits de pas alertèrent sa perception, elle se dissimula contre un mur pour laisser passer les soldats qui accouraient vers l’entrée. Elle bifurqua sur la droite, dans un boyau qui retrécissait jusqu’à ne pouvoir laisser passer que deux hommes côte à côte. Son instinct la guidait à travers le dédale du bâtiment. Son instinct et la puanteur du hutt.

Deux autres déboulèrent déboulèrent derrière elle en hurlant qu’ils l’avaient trouvé. Mais qu’avaient-ils trouvé ? Jeny se retourna vivement, un premier tir la percuta à l’épaule et elle hurla. Le second la manquant de justesse. Son cri résonna à travers la Force, à travers les murs du château, comme celui d’une femme meutrie. Les deux s’approchèrent et la pointèrent de leurs armes. Elle recula et se calla contre le mur. Ses yeux les regardèrent l’un après l’autre, ses poings se serrèrent. Un clic sur leurs armes, et un sifflement. La dague vola. Ils cherchèrent le bruit en quelques secondes, assez de temps pour que l’un des deux s’effondre et qu’elle aspira la vitalité du deuxième, sa blessure se referma aussitôt. Elle grogna et se mit sur le torse du deuxième et lui hurla dessus, non plus comme cette femme qui appelait à l’aide, mais comme le monstre qu’elle était devenu. Un bruit strident, aigûe, et à la fois sursautant. Toute sa rage y fut concentrée et tandis qu’il se vidait lentement de son sang, il gémit et plaça ses mains sur ses oreilles, pour terminer ses jours dans cette position. Jeny lui cracha dessus et se releva. Dernière porte.

A l’intérieur, quatre autres l’attendaient déjà. Et au fond, la grosse limace. Un collier entourait son cou, des bracelets sur son poignet. Elle ne l’avait jamais vu mais savait que c’était lui. Elle ne se trompait pas, elle en était persuadée.

« Tu as eu tort de venir jusqu’ici. Les Gris ont perdu ! Vous n’êtes pas de taille contre … »

Un des soldats vola dans une direction, les lumières s’éteignirent juste après. Les tirs retentirent juste après, dans toutes les directions. Illuminant la pièce du regard, sous les permis de tuer profané par le chef Hutt. Jeny n’était déjà plus là, contre le sol, rampait lentement. Salle du trone, salle fantôche où ils rendaient verdicts. Un pouvoir tout aussi fantôche. Un deuxième soldat s’effondra, et les tirs retentirent de nouveau de part et d’autres de la pièce. Jeny ricanna et étendit son aura obscure. Elle joua la comédie, le spectacle. Se déplaçant avec la vitesse, elle grogna à droite, puis à gauche, ricanna en haut. Elle était partout. Le pouvoir de la psychologie. La force de sa haine, relayée par ses grognements, ses sons, sa présence. Car la haine, elle en avait. Le hutt pour lequel elle avait la haine la plus profonde de la galaxie.

« Désolé Gan’or, j’suis pas assez payé, je me tire. »

La lumière du couloir leur tendait les bras. Le deuxième fut embrigadé par le premier et ils y coururent. La lumière se ralluma et la porte se ferma quand ils arrivèrent à son niveau. Les deux hommes se retournèrent et virent le spectre de la mort, ses yeux de feu qui les épiait. Toute proche, plus petite qu’eux. Ils tentèrent de lever leurs armes dans un mouvement de panique, et quatre morceaux tombèrent à terre. Le sang s’y répandit.

« Combien tu veux ? Je peux te couvrir d’or ! De gloire ! Ne sois pas stupide petite Jedi grise. »

« Je ne suis pas une grise. Ni une Jedi. »

Le Hutt sembla réellement surpris.

« Qui es tu ? »

Elle s’approcha de lui et sans un mot lui grimpa dessus, trop haut pour se mettre au niveau de sa tête. Le gros hutt eut un mouvement de recul, mais sa masse était ce qu’elle était, Jeny ne tomba pas.

« Je suis Khazar. La véritable inquisitrice. Où est Rakhmar ? »

« Je te le dirai si tu me laisses partir. »

Jeny haussa un sourcil, puis lui montra sa poignée de sabre. Elle la fit tourner puis pointa le côté cristal face à lui.

« Tu vois ce que c’est ? Un cristal d’activation. Donne-moi ton plus beau sourire, le petit oiseau va sortir. »

La lame jaunâtre fut dégainée avant même qu’il n’émette un son, trensperçant son crane de part en part. Jeny se laissa glissa avec son sabre, continuant de déchirer le Hutt. Elle s’arrêta devant la masse devenu inerte de cette chose répugnante.

« La guerre est terminée. »

Les morts pour rien, la destruction, sa sœur blessée et torturée, son intégrité violentée. Les entraînements, le froid, les explosions. Tout cela était finie, et à quoi bon ? Elle donna un premier coup de sabre dans la carcasse, puis un deuxième. A quoi bon avoir perdu tout son temps ? Un autre coup qui libéra les viscères. Tous les gris, êtres abjectes, qui pensaient faire le bien, mais qui détruisaient tout autour d’eux. Qui se croyaient meilleurs, plus fort. Kor’rial à leur tête. Cet être d’une oisiveté latente. D’autres coups de sabres. Il devait mourir, lui plutôt que les autres. Les autres pouvaient être sauvés encore. Ils n’étaient pas perdus, ils pouvaient ouvrir les yeux. Pas Kor’rial. Dans sa rage, elle donna davantage de coup sur la bouillie organique qu’était devenu l’ennemi des Jedi Gris, Gan’or le Hutt. La jeune femme agrémenta ses coups par un rugissement qui fit voler en éclat les quelques mobiliers qui n’étaient pas fixés au sol. Un rugissement de goule, de spectre, de la mort. Le rugissement froid de l’inquisitrice renaissante.
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By Jen'Ari Nekanasaza
#31077
    L’enfant, guidé dans sa course par la peur du châtiment, trébucha sur un tuyau rongé de rouille. Ses deux petites mains amortirent la chute, le béton crasseux écorcha la pulpe de ses paumes. L’homme le rejoignit en quelques prestes enjambées, le saisit par les cheveux et le souleva, se penchant vers lui pour lui faire voir sa moue mécontente.

      « Donne-le ! »

    Il tendit la main pour appuyer son geste et réclamer l’objet que le gamin serrait contre lui. L’homme n’obtint rien. Il secoua la tignasse avec un grognement agacé.

      « Donne ! »

    De gauche à droite, la tête de l’enfant répondit. Non. Alors l’homme tenta de s’emparer de l’objet, mais le petit se tortillait, son dos se courba et il mordit avec hargne son agresseur. La main entaillée surenchérit d’une violente claque, puis d’un revers qui arracha au gamin un hoquet d’effroi. Le troisième coup se préparait, une main gantée de noir arrêta la volée imminente. Pour le gamin, la baffe ne vint pas. L’homme se tourna avec surprise vers l’intrus.

      « Hé … Lâche ! »

    La main noire lâcha le poignet pour mieux asséner à l’idiot un revers de poing dans la mâchoire. Il recula, titubant, et desserra son emprise. Aussitôt libre, l’enfant prit ses jambes à son cou et disparut dans l’ombre de l’étroite ruelle.

      « Reviens, merdeux ! »

    L’homme voulut se relever, un second coup dans le bas ventre le plia en deux, il tomba, les deux genoux au sol. Enfin, il leva les yeux vers son bourreau. Ce n’était qu’une silhouette, une ombre sous une capuche. Il ne pouvait en discerner ni les traits ni les yeux. Il voulut ouvrir la bouche pour demander, mais le troisième coup lui cassa le nez, et il s’étala, inconscient, dans une flaque visqueuse.

    Chien.
    Perdu.
    Tue-le.
    Inutile.
    La mort.
    Assez.


    Le regard de la Sith glissa jusqu’à la cachette de l’enfant. D’un coin d’ombre, il observait la scène, et son étrange sauveur. À choisir, il aurait peut-être préféré l’autre ivrogne. Il se refusait à bouger, mais, lentement, et sans un bruit, il laissa sa pensée s’aventurer vers la silhouette. Un fin sourire étira les lèvres de la Mirialan. Elle avait vu juste. Ce petit chapardeur était un sensitif. Il avait volé ce sac de farine avec tellement d’agilité, et avait couru, ventre à terre, évitant les coups et les pièges, comme s’il savait, comme s’il anticipait les attaques de son poursuivant. Ranath laissa venir à elle la pensée primitivement projetée du gamin. Elle était composée de couleurs. Bleu. Vert. De questions. Qui ? Pourquoi ? Avec une douceur maternelle, la jeune femme établit le contact à son tour, enveloppant l’enfant de réconfort.

      Où sont tes parents ?

    Un trait jaune sur l’harmonieux dégradé de bleus. Pas de parents.

      Tu es seul ?

    La tignasse sortit de l’ombre, sous elle, une moue contrariée.

      « Oui. »

    Le visage du gamin était couvert d’une fourrure rase et rèche. Son nez s’allongeait en museau, encadré de deux yeux verts et brillants. Au-dessus de son crâne, trônait deux longues oreilles pointues. Mya était incapable de déterminer à quelle espèce il appartenait, mais il lui opposait un air féroce.

      « Et toi ? »

    C’était risible. Mais la Sith ne broncha pas, répondant simplement à la question.

      « Oui, seule. Je suis venue rencontrer Jay Kein. Tu sais où le trouver ? »

    À mieux y regarder, l’enfant ressemblait à un félin, l’un de ceux qui n’avaient pas de crinière. Il acquiesça en silence.

      « Pourrais-tu me montrer ? »

    Une hésitation. Un nouveau hochement de tête. L’enfant-chat, oui, il avait un air de chat, se mit en route, à petits pas. La Mirialan, sans plus un mot, suivit le chemin. Elle constata que jamais son nouvel ami ne la lâchait de la pensée. Par l’esprit, il écoutait. Mais c’était vraisemblablement tout ce qu’il savait faire. À force de déambulation, de rue en rue, l’étrange duo regagna l’un des axes principaux du quartier. Il le traversa, s'engouffra à nouveau dans un passage, moins sombre que le précédent. À mesure que le gamin montrait la route, le pressentiment de Ranath se précisait. Cette présence, elle la connaissait.

    L’Inquisitrice.
    Impossible.
    Fausse route.
    C’est la merdeuse.
    Suffit.


    Le chaton s’arrêta. Au-devant, l’agitation avait pris d’assaut la route. Des hommes en armes, affluaient vers une haute bâtisse. Partout, les murmures, les cris, la rumeur se propageait. Meurtre. Ranath fronça le nez. Cette sale Grise. Oui c’était elle, c’était son empreinte. Elle avait changé, elle avait évolué. Le petit leva le nez vers son sauveur, l’air interrogateur. La Mirialan tira de sa ceinture quelques crédits et les abandonna dans la petite main-patte.

      « File. »

    Il ne demanda pas son reste et disparut dans la foule. Devant le manoir hutt, les forces de l’ordre s’organisait. On attendait un tueur en série, l’auteur d’un massacre sans nom. Tous les blasters pointaient vers le pont. Quand la silhouette apparut enfin, les soldats dans le rang se crispèrent, prêts à tirer. La Grise s’avança, couverte de crasse et de sang, arme à la main, l’air plus haineux que jamais. Une première sommation. Elle se mit à courir, arrachant la tête des quelques fantassins positionnés jusqu’alors à couvert. Pas de seconde sommation. Le premier blaster cracha son feu, il se ficha dans la cuisse de la gamine qui tomba.

    On tenta alors de l’approcher pour l’attraper vive, mais la furie se débattait encore, fendant la chair et atrophiant les membres. Les hommes tombaient un à un sous les coups déchaînés de leur unique cible. Elle se releva, au milieu des cadavres, son corps couverts d'hématomes et de coupures. Elle se remit en route. Il fallait tirer ! Et l’abattre.

    Elle va mourir.
    Tant mieux.
    Sale chienne.
    Crève.
    Mieux que ça.


    L’officier ouvrit la bouche pour crier son ordre, mais ne laissa échapper qu’un cri étouffé. Gorge tranché, il s’effondra entre ses hommes, braquant regards puis armes vers son assassin.

      « Attention ! »

    Dans les rangs, une brève panique. Une dague dans chaque main, Darth Ranath faisait taire les tireurs. Les mains s'immisçaient dans les joints souples des armures, se plantaient sous les casques. Quelques morts à peine, et Jeny l'avait rejointe. À deux, elles vinrent à bout de la quinzaine de policiers envoyés sur place. Toutes deux toisaient les cadavres avec dédain.

    À elle maintenant !
    Bute-la.
    Crève-la.
    Ferme-la.


    Les sirènes, au loin, annonçaient l’arrivée de nouveaux ennuis. Très vite, les renforts prirent la rue d'assaut. La Mirialan rengaina ses dagues, jeta un rapide coup d’oeil à la gamine.

      « Il est temps de partir. Viens. »

    La Grise crispa le poing autour de son arme. La colère. Les tuer, tous. Elle les attendait.

      « On va y rester. Viens. »

    Mya lui tendit une main, tandis que de l'autre, elle tira vers le bas son demi-masque, laissant voir son visage sous sa capuche. La gamine lâcha l’affaire. Ignorant la main tendue, elle se précipita dans une ruelle à proximité, la Sith à sa suite. Derrière elle, les forces de l'ordre constataient les dégâts et se mettaient en chasse.
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By Helera Kor'rial
#31092
Intestin percé, une odeur pestilentielle se répandit dans l’atmosphère. Même pour elle, s’en était insupportable. Elle toussa plusieurs et fit demi-tour à petite foulée, pénétra dans le couloir et referma la porte derrière elle. Cela lui piquait les yeux et la gorge. Acide, basique. Quoi que ce soit, ça se répandait dans la salle. Hutt immonde, même dans la mort ils étaient répugnants. La jeune femme s’appuya contre le mur et inspira à grandes bouffés pour nettoyer ses poumons. Dans tous les cas, elle n’avait plus rien à faire ici. Elle, Khazar, avait mis fin à la guerre et sauvé d’innombrable personnes. Oui, c’était sûr, elle en avait sauvé des centaines. Khazar avait complété l’œuvre commencé quelques années plus tôt. Cela ne lui apporta aucun réconfort pour autant et sa rage restait inaltérable. C’était comme si à l’intérieur de son corps, des étaux l’empêchaient de s’épanouir, de s’élever. Elle était comme prisonnière d’elle-même. Plus elle enrageait, plus elle tuait, plus cet étaux se refermait, plus cela la mettait en colère et plus elle tuait et s’enrageait. Un cercle vicieux dont elle ne comprenait pas le sens. Sa cruauté quant à elle était croissante, lié à sa prison psychique. Impossible à définir pour le moment, alors il faudrait tuer pour compenser. Détruire pour s’épanouir. Très loin des considérations du côté obscure que l’on lui avait appris. Pas de pouvoir, pas de domination, juste la mort. Helera n’en savait rien finalement. Alors tout le reste était remis en cause. Tout son enseignement, ses paroles, l’ordre, le foyer. Tout. Jeny était perdue et ne pouvait plus faire confiance qu’en cette chose qui la nourrissait. Ce fluide immaculé qu’elle aspirait des autres. Etrange …

Tout le long de ses pérégrinations, elle n’avait croisé personne, marchant tranquillement à travers le dédale des couloirs. Personne pour l’arrêter, pour lui dire de se rendre. Pas même un esclave ou un servant. Arrivée sur le seuil de la grande porte, elle comprit. La police locale corrompue était arrivée en renfort. Pas le temps de se cacher, tout le monde l’avait vu. Jeny cracha à terre et passa une main sur son crâne chauve. On lui demanda cette fois de s’approcher, de lever les mains. Elle s’exécuta. Paume tournée vers eux, sabre et dague à la ceinture. Elle approcha du pont et du premier barrage qui s’était organisé. On lui demanda de s’arrêter, elle n’obtempéra pas et continua d’approcher, prenant de la vitesse. Quelques mètres avant le contact, elle poussa un rugissement inhumain et sauta dans le tas comme une toupie. Le petit monstre tomba au milieu des soldats. Elle se baissa, faucha six jambes, puis se releva en tournant sur elle-même et découpa les trois têtes liées. Sabre orange à la main, elle sauta sur la première caisse montée sur anti-grav, au milieu du pont. Un autre barrage au début du pont, plus consistant. Un tir la frappa à la jambe et la fit tomber en arrière. Ils arrivèrent. Sous l’anti grave, elle vit des paires de jambes approchées. Sa jambe la brûlait, et ne répondait presque plus. Jeny serra les dents tandis que son regard ardent s’illumina de plus belle. Elle glissa sous la palette, attendit son moment. Ils pointèrent leurs armes dans la direction présumée, personne. Jeny roula alors de l’autre côté et avec la Force poussa brusquement le chariot qui percuta les trois nouveaux futurs cadavres. Il y eu un craquement d’os et un gargouille. Elle aspira le fluide des agonisants, ne laissant personne en vie. Cela fut suffisant pour soigner sa jambe, elle continua et se faufila de caisse en caisse. L’agitation en face, un combat ?

Quelqu’un d’autres se battaient. Les esclaves se rebellaient ? Jeny profita de ce moment pour prendre appuie sur une autre caisse et saute de nouveau dans la mêlée, comme une louve en chasse. Cette fois cependant, elle n’atterrit pas au milieu, mais directement sur un soldat dont elle planta ses dents dans le cou. Le sang gicla, submergea sa bouche et d’un coup sec lui arracha la trachée. Le suivant lui tournait le dos, elle lui trancha la gorge avec sa dague, puis la lança sur le troisième qui la regardait, en plein front. Un tir derrière elle, elle pivota sur elle-même et d’un geste de son sabre trancha les quatre mains. Des cris de douleurs, de mort, de surprise. Les clameurs des sacrifiés s’élevaient, couvrant le bruit des transports qui passaient en fil au-dessus de leur tête. Les deux têtes sautèrent et sa dague revient dans sa main avant d’être propulsée sur un autre cadavre. Ils n’étaient juste pas prêts, pas entraînés à l’affronter. Finalement, son entraînement payait. Un dernier. Il la visa tout en reculant, lui signifiant de ne pas s’approcher. Les babines légèrement retroussée, elle frappa dans son fusil qui s’envola, puis sauta sur lui, entoura son torse de ses jambes et plaqua ses mains contre sa tête. Comme une sangsue, elle s’y accrocha et commença à l’aspirer. Ses deux pouces s’enfoncèrent dans ses yeux, accompagnés d’un hurlement, du sang et du fluide. L’autre présence lui intimant de la suivre. Non. Jeny fit pression davantage sur son crane tandis qu’elle lui ôtait lentement sa vitalité, le laissant rabougri. Au bout d’un moment, son crane céda et explosa, elle retomba sur ses pieds et se retourna enfin. L’autre enleva son masque.

« Tellis ? »

Qu’est ce qu’elle venait foutre là, la traîtresse Jedi ? Plus par surprise que véritablement par considération, elle la suivit, mais sans aucune façon en la touchant. Jeny dégoulinait du sang de ses victimes de toute façon, peu évident que Mya réitère l’expérience. Après le pont, elles s’engouffrèrent la première ruelle, laissant derrière eux une horde de policiers en colère. L’ancienne grise ne s’y aventura pas davantage et au creux de l’allée principale observa ce qu’il se passait. Un contingent arriva, elle se dissimula dans les ombres de la planète. Ils passèrent en marche rapide devant leur ruelle dans une direction perpendiculaire à la leur. Jeny fronça les sourcils, attendit que toute la cohorte soit passée, puis d’un mouvement de la main, tira le dernier vers elle dans la ruelle. Elle le plaqua contre le mur et plaça sa main sur sa bouche.

« Chut », lui chuchota-t-elle.

Un casque de protection, un gilet de protection. Se protéger ? Cela ne protégeait sûrement pas. Elle croisa son regard apeuré. Pas bien vieux. C’était une femme, d’ailleurs. Jeny dégaina sa dague et la planta sous son cou. L’autre tenta de se débattre mais fut davantage plaquée. Elle murmura, geignait, son sang s’écoulant de sa plaie.

« Chut », répéta-t-elle.

L’autre n’obéit pas et continua de gémir. Elle allait les faire repérer à murmurer de partout. Son sang mouilla son uniforme et se répandit sur son torse, l’enveloppant complètement. Jeny le regarda s’écouler tout en la maintenant. Elle fronça les sourcils et retourna son attention sur elle.

« J’ai dit chut ! »

D’un mouvement unique, elle lui trancha la gorge. Cette fois, c’est l’ex-grise qui fut éclaboussée et réchauffée par le liquide carmin. Elle n’était pas assez habillée, c’était certain. Quoi qu’avec tout ce liquide carmin, on avait l’impression qu’elle portait une combinaison. Elle renifla longuement et tourna la tête vers Mya, laissa tomber le cadavre à terre dans un gargouillis. Son regard pénétra la mirialan comme la dague quelques secondes auparavant.

« Qu’est-ce que tu veux ? »

Jeny n’attendit pas la réponse et la dépassa dans la ruelle, frappant son épaule au passage.

« Tu viens finir le travail ? Après m’avoir laissée pour morte, tu as eu des remords ? »

Elle continua d’avancer tout en parlant, puis tomba nez à nez avec le vide. Des lignes de trafic passaient sous elles, par dizaines. Elle roula des yeux, piégée. Enfin, elle se retourna pour lui faire face. Jeny écarta les bras avant de les laisser retomber.

« Alors ? »
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By Jen'Ari Nekanasaza
#31248
    Il trottinait à vive allure, ses griffes indisciplinées crissant sur le béton, son paquet de farine serré contre son coeur. De rue en rue, à droite puis à gauche. Sous le porche, à travers la cours. Arrivé devant la porte, il se hissa sur la pointe des coussinets, lâchant d’un bras son trésor pour tendre timidement une griffe jusqu’à la sonnette, sans l’atteindre. Deuxième essai, aucun succès. La porte s’ouvrit néanmoins.

      « Ha, salut toi. Entre. »

    Les moustaches du chaton frémirent, il se glissa dans la maison du l’homme qui venait d’ouvrir. Comme à son habitude, il escalada le grand fauteuil bleu pour s’y enfoncer confortablement. Il installa sur ses genoux le paquet de farine.

      « Vous attendez quelqu’un ? »

    L’homme referma la porte pour constater que le gamin avait encore pris ses aises.

      « Ouais, aujourd’hui. Pourquoi ? »

    Le félin retroussa le nez, et de sa patte, se gratta le museau.

      « Elle viendra pas je pense. »

    Les bras de l’homme tombèrent le long de ses flancs, devenant ballant.

      « Où as-tu fourré ton nez ?

      Elle a dit qu’elle cherchait Jay Kein. Et puis il y a eu une rixe en ville. Et puis bon. »

    Il haussa les épaules. Jay se gratta le crâne, l’air désabusé.

      « Bon. »

    Un long silence, à regarder le sol, le gamin attendait.

      « Bon bah. Viens. J’ai de quoi faire des acras avec ça. »

    Du doigt, il désigna le paquet de farine. Le chaton le souleva et lui tendit à bout de bras. Jay s’en saisit et disparut dans la cuisine avec un profond soupir.




    C’était une infection. Cette merdeuse était une infection. Son odeur, sa tenue, son comportement. Tout puait chez elle, même ce qui n’avait pas d’odeur.

      « Qu’est-ce que tu veux ? »

    Dans un premier temps, Ranath ne répondit pas, elle ne bougea même pas. Mais l’autre insistait. Alors elle pivota vers elle et joignit les mains à hauteur de bassin.

      « Voilà deux fois que je viens mener mes affaires sur deux planètes différentes. Et par deux fois la Force t’as placée sur mon chemin. Faisant fi de ma répugnance pour ta condition, je choisis d’accepter Ses volontés. »

    Ne laissant pas le temps à son interlocutrice de rétorquer, elle poursuivit.

      « Et puis disons que cet abandon n’était qu’un juste retour de baton après injures verbales et corporelles. »

    Un fin sourire étirait désormais les lèvres de la Sith. Aussitôt, sa remarque fut balayée d’un geste de la main. N’en parlons plus.

      « J’aimerais alors faire affaire avec toi.

      Après t’avoir offert une douche chaude, un repas copieux et quelques vêtements de rechange, je serai fort aise de te poser une ou deux questions sur un sujet bien spécifique. Veux-tu ?

      Tu peux, bien entendu, accepter mon confort sans répondre aux questions. Après tout, tu le mérites, louve.
      »

    D’un vague mouvement elle désigna le cadavre encore fumant de sa dernière victime. Il fallait reconnaître que la gamine se débrouillait, avec ou sans arme. Un potentiel qui ne demandait qu’à être exploité. Restait à savoir si la Grise - pouvait-on encore l’appeler Grise - acceptait ou refusait la simple proposition d’un repas chaud. Cela n’engageait à rien, la Sith avait annoncé la couleur. Ranath, patiemment, attendait qu’elle se décide.

    Si la louve donnait une réponse positive, la Mirialan mènerait son invitée jusqu’à son vaisseau pour qu’elle puisse s’y laver convenablement, finir de se débarrasser du peu qui restait de sa chevelure en perdition. Puis s’habiller, avec de vrais vêtements, pratiques et d’un seul tenant, pas des haillons grossiers volés sur des cadavres. Enfin, les deux femmes auraient tout le loisir de prendre ensemble un repas, et Ranath pourrait exposer à sa convive l’affaire qui les liait.
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By Helera Kor'rial
#31286
Sourcil levé, Jeny croisa les bras et cracha sur le côté. Etait-elle vraiment en train de prétendre que la Force était celle qui les réunissait ? Qu’elle était une bonne samaritaine qui essayait de justifier le fait qu’elle avait voulu la tuer dans l’agonie parce qu’elle l’avait insulté et attaqué ? Etait-elle sincèrement en train de lui dire cela ? Jeny baissa légèrement la tête, seul son regard de braise restait fiché sur la mirialan. Un air mauvais passa devant son visage, elle était prête à l’attaquer, prête à en découvre. La condescendance de sa personne envers la sienne la mettait dans une colère sourde. Elle n’attaqua pas néanmoins, pas encore. Mieux vallait-il lui faire penser qu’elle avait l’ascendant pour l’instant. Au moins pour voir ce qu’elle voulait d’elle. Un marché ? Louve ? Elle hocha la tête de gauche à droite et roula du regard.

« T’es pas obligée de me prendre pour une conne en me flattant pour que j’accepte ton offre. Tu m’as tabassé parce que ça t’as fait du bien, parce que tu y as pris du plaisir. Quant à la Force, si jamais sa volonté était marquée par autre chose que par son silence, alors on se serait déjà retrouvées il y a longtemps. J’sais pas si t’es une fanatique ou pas, mais moi j’y crois plus. »

En fait c’était ça. Elle était en train de la prendre pour une conne. Bien comme il faut, de manière purement et simplement avérée. Et avec tout cela, elle devait garder son calme et la suivre calmement. Suivre celle qui l’avait tabassée à mort. Qui finalement était responsable d’à peu près tous les mots qui l’avaient conduit ici, dans sa condition.

« Okay j’accepte. »

Jeny n’était même pas curieuse de ses questions. S’il fallait trahir Helera, elle le ferait sans hésiter. Cela ne lui posait désormais plus de problème. Elle fit un pas dans sa direction et se colla à la mirialan, environ de la même taille qu’elle. Son regard flamboyant dans celui de la femme verte.

« A une condition. Je dois récupérer le souffle. »

C’était devenu sa drogue. Depuis combien de temps n’avait elle pas reprit de ses pillules ? Longtemps. Il y avait désormais cette autre chose qui lui harcelait l’esprit constamment. Tuer et aspirer la vie. Encore et toujours détruite pour se sentir en vie. Sa condition était posée, et sans même attendre de réponse, dépassa sa nouvelle amie pour se placer à l’orée de la ruelle, jetant des regards à droite et gauche.

« Bon, c’est par où ? »

La Mirialan la mena jusqu’à son vaisseau, passant sans discrétion parmi les ruelles bondées de la cité poubelle. Aux côtés de la femme encapuchonnée, Jeny jetait des regards sombres aux personnes qui osaient tourner le visage dans sa direction. Elle aurait pu faire un carnage, nettoyer cette planète une bonne fois pour toute. Asprier tout leur souffle en même temps. Non … Elle n’avait pas les capacités, encore trop faible. Pourtant, son corps n’avait jamais été autant propre de son propre sang. Plus de cicatrices, d’ecchymoses, de bosses ou autre marque de combat. Le souffle la soignait, prenait soin d’elle et la nourissait. Que pourrait bien lui donner la mirialan en comparaison ? Rien, Jeny en avait conscience. Manger un « repas chaud » était sans doute une bien maigre comparaison, mais à défaut du mieux, on se contenterai du bien. Elles arrivèrent enfin dans l’astroport où un agent des docks les attendait, leur signifiant que tout était en règle et qu’elles pouvaient partir. La rampe descendit lentement, Mya grimpa, Jeny tua le docker et aspira son souffle et la suivit.

Une fois à l’intérieur, Mya lui indiqua où se laver. Et depuis plus d’un mois, voir plus, c’est ce qu’elle fit. Elle n’avait enlevé que ses chaussures et s’était lavée tout habillée. Habillée de ce qu’elle portait, des lambeaux de vêtements qui s’accrochèrent à sa peau. Elle ne pouvait plus voir sa peau souillée, plus regarder son intimité violentée. Sa peau brûlait et ses yeux la piquait rien que de penser à cette alternative. Son cœur se serrait et elle avait envie de tout casser dès lors qu’elle repensait à ce moment. Ce moment où il ne s’était rien passé. L’eau qui finissait dans le système de filtration était noire de crasse, noire de tout ce qu’elle avait accumulée, du sang séchés de toutes ses victimes qui lui avaient fait une protection. Finalement, elle enleva tout, pour tout recommencer plus tard. Alors c’est toute mouillée qu’elle sortit de la cabine, ses vêtements toujours sur le corps. Quand Mya lui proposa de s’habiller autrement, elle refusa. Elle ne voulait pas se déshabiller et se voir.
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By Jen'Ari Nekanasaza
#31348
    La Grise sortit de la douche après une bonne demi-heure de récurage. Mya lui avait choisi des vêtements simples, noirs et pratiques. Un pantalon renforcé au niveau des genoux, un chandail fin à manches longues et une veste ceintrée enduite. Quelque part, il devait y avoir une paire de chaussures montantes, mais la Sith les chercherait plus tard. La gamine n’aurait pas de mal à entrer dans les habits proposés, ses proportions étant comparables à celles de la Mirialan. L’Humaine quitta la minuscule salle de bain. Le bruit de ses pas sur la tôle galvanisée interpella Mya. La Grise se présenta, en loques, dégoulinante d’eau encore tiède.

    Pendant un instant, la Sith ne réagit pas. L’information peinait à être traitée. Elle voulut dire quelque chose, se ravisa. Il ne faisait pas froid dans le vaisseau, le prétexte de ‘tomber malade’ ne tenait donc pas. Et ‘être moche’ ne représentait en rien une gêne pour la Grise. Peut-être était-elle simplement stupide, mais là encore, impossible d’en faire l’hypothèse à haute voix. La main de la Mirialan se souleva, retomba.

    Elle se leva finalement de son siège, et fit quelques pas vers la louve. Les chaussures, c’était bien la seule chose dont la gamine s’était débarrassée. Au moins, son visage semblait propre désormais. Les mots manquaient pour exprimer toute l’incompréhension de la Sith. Ce devait être inconfortable de se mouvoir dans des vêtements trempés. Alors pourquoi ?

      « Viens. »

    La Sith invita son hôte à s’asseoir sur la banquette du simulacre de salon, habituellement espace de détente pour l’équipage, qui ici était inexistant. Sur la table avait été rapidement disposés des plats, achetés en l’état, et dont il suffisait de tirer la languette sur le côté pour en voir le contenu réchauffé. La présentation était sommaire, mais il faudrait s’en contenter, on entamait là une partie du stock du Poing de l’Ombre.

    Darth Ranath, d’un bref signe de la main, désigna la couverture pliée à l’extrémité du siège collectif.

      « N’hésite pas à la prendre si tu as froid. »

    Puis montrant la nourriture.

      « Sers-toi. »

    La Mirialan posait sur la Grise un regard attentif. Elle l’observait, chassant de son esprit la multitude de questions qui lui tardait de poser. Il y avait quand même un point qui n’était pas réglé.

      « Pourquoi ne t’es-tu pas changée ? »

    Mya offrait à la Grise un triste sourire. L’explication que cette dernière apporterait serait certainement cynique et vide d’information. Il fallait pourtant bien que le dialogue s’installe.
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By Helera Kor'rial
#31407
Jeny suivit son hôte à travers le vaisseau, faisant fi de son regard désobligeant à son encontre. Elle se permit même de froncer les sourcils pour lui faire comprendre qu’elle ne souffrirait d’aucune remarque de sa part. Ou plutôt qu’elle s’attendait à une remarque et qu’elle n’allait pas apprécier en subir une. L’ancienne petite blonde s’assit là où lui indiqua. Elle laissa traîner son regard sur les abords du vaisseau, observant la salle dans laquelle la Sith prenait ses repas. Sommaire, sans artifice. Sois la Mirialan ne mangeait pas souvent ici, soit elle aimait les choses simples et sobres. Elle lui désigna d’un mouvement de tête le récipient posé sur la table. Jeny continuait de couler de toute part et allait probablement tremper le siège sur lequel elle était. Non, cela ne pourrait pas durer, elle allait devoir trouver une alternative. Des lanières de tissus peut-être, à même le corps ? Pour tout recouvrer. C’était une possibilité, elle ressemblerait ainsi à une sorte de momie, mais au moins serait elle protégée du froid et sa peau resterait enfermé là où elle devait être. L’autre solution restait l’armure intégrale. Sauf que dans le dernier cas, cela la gênerait, et elle n’avait pas envie de voir à travers une machine. Tout en réfléchissant, elle se jeta sur la nourriture sans un mot, comme si elle n’avait pas mangé depuis des jours, ce qui était le cas, en réalité. Elle ne regarda même pas ce qu’elle mangeait, ni ne trouva cela bon ou mauvais. Non, elle mangeait parce que son corps le lui réclamait et parce qu’elle n’avait pas à chasser et risquer sa vie pour l’obtenir. Jeny ne compta pas parler, donc c’est la Mirialan qui entama la conversation en désignant la couverture.

Elle s’arrêta, jeta un coup d’œil vers la couverture. A quoi bon ? Froid ? Elle avait renié Helera, pas son entraînement. Le froid n’était pas vraiment ce qu’elle craignait le plus. Son regard après s’être perdu sur la couverture, fixa Mya pendant quelques secondes. Ce n’était pas un regard colérique ou haineux, juste un regard, une observation. Ses yeux de braises s’étaient légèrement tarit et la couleur était doucement retombée. Cependant, elle ne parla pas davantage, la regarda pendant quelques minutes entières, puis retourna sur sa nourriture. Si la Sith offrait à manger à tous ceux qu’elle avait essayé de tuer, elle devait avoir un sacré stock de nourriture, en définitif. Cette simple perspective lui tira un sourire tandis qu’elle continuait à manger son truc avec vitesse, précipitation et appétit. Mais alors qu’elle était concentrée sur son repas, elle lui posa une autre question. Jeny se figea, son couvert encore en main, de la nourriture encore dans la bouche, qu’elle avala tout en déglutissant. Un air mauvais passa sur son visage. Sa peau qui brûle, qui pourrit, qui devient la cendre à chacun de ses regards. Qui doit être préservée de sa propre vue, de la vue de tous. Violentée, battue, sa peau, son intimité bafouée. Et cette dague. La dague du malheur, désormais sienne. Ses yeux lentement se dirigèrent vers son propre bassin, sur le côté, où pendait l’arme de la désolation. Son cœur accéléra tandis que des flashs de l’arme en action la harcelait. Sa respiration se fit plus haletante. En colère, le regard cette fois emprunt du feu sacré de la haine se tourna vers la mirialan. Des éclairs enflammés dansaient à l’intérieur comme un million d’explosions. Elle frappa le poing gauche sur la table et affirma.
-Rien ! Il ne s’est absolument rien passé !

Son torse se levait et se baissait avec force. Sa voix était limite criante. Elle se concentra pour calmer les flashs, chercha à penser à autre chose. Au sang, au meurtre, au souffle, à la rédemption. Cette arme prenait la vie, comme elle avait pris la sienne. Ainsi soit-il. Elle ferma les yeux, inspira profondément et expira. Plusieurs fois d’affilé, avec exagération, pour calmer son corps et son esprit. Elle posa les deux mains à plat sur la table. La fraicheur lui procurait du bien. Cela l’aurait presque manqué de ne pas avoir froid tout le temps. Tout en restant dans cette position de méditation, elle reprit.

« Tu dois me prendre pour une folle hein. La nana qui tue sans raison et systématiquement. Ca me fait du bien, c’est tout … Je ne peux pas expliquer pourquoi j’ai besoin de tant de meurtres. Je le fais, c’est tout. »

Elle rouvrit les yeux.

« Après avoir passé mon temps à tenter de sauver la galaxie, j’ai désormais envie de la voir brûler. Je ne veux pas le pouvoir, l’argent, la popularité ou la gloire. Non, juste le sang, le meurtre et la destruction. Cette galaxie ne mérite pas qu’on la sauve et elle est trop pourrie pour rester en l’état. »

Elle articula les mots suivants, prenant le temps sur chacun d’eux.

« Elle doit être détruite. »
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By Jen'Ari Nekanasaza
#31439
    D’un coup de langue habile, le gamin ramassa la dernière miette de son assiette.

      « On mange quand le gâteau ? »

    L’homme se tourna vers lui, dévoilant un air interloqué.

      « Le gâteau ? »

    Le chaton agita la patte en direction du placard.

      « Ah. C’est pour Kelly. »

    Un grognement sourd.

      « Kelly ? Pourquoi elle mérite un gâteau ? Elle fait rien ! Elle sert à rien ! »

    Cette fois Jay se posta face à lui, accompagnant ses mots d’un large mouvement de bras.

      « Elle a perdu son enfant ! »

    Le gamin se mit debout sur sa chaise.

      « Elle est grosse ! Elle est moche ! Elle te rapporte rien ! »

    Tout en criant, il feulait. Le long de sa colonne vertébrale, ses poils gonflaient en une crête noire de suie.

      « Je la déteste ! Je vais le bouffer son gâteau ! »

    Il bondit par dessus la table, esquiva l’Humain, et de toutes ses griffes, ouvrit la porte du placard. Mais la main de Jay le saisit par la peau du cou et l’éloigna de son butin.

      « Ça suffit !

      M’en fous ! »

    Le gamin se mit à hurler, à pleurer. Les ombres, dans la cuisine, s’allongèrent. Le gâteau, caché dans le placard, frémit dans son plat. Jay lâcha brusquement.

      « Vas-y, bouffe le ! »

    Mais le chaton n’en avait plus envie.




    La louve frappa poing contre table, criant sa réponse, la jetant au visage de la Mirialan. La suite vint plus rapidement que la Sith ne l’eut imaginé. Folle ? Non.

      « Elle doit être détruite. »

    Bon, d’accord, un peu. Sur ses genoux, les poings de Mya se serrèrent. Un instant sans réagir, à regarder simplement la table, mâchoire crispée. Elle se déverrouilla finalement pour laisser échapper quelques mots assurés.

      « Il ne peut en être autrement. »

    Menteuse !
    Unifiée.
    Tu l’avais dit …


    Le regard de la Sith se posa sur la Grise.

      « Mais tu ne peux y parvenir de manière frontale.
      Tu possèdes une force incroyable. Elle ne te suffira pourtant pas.
      »

    Les mains de Darth Ranath revinrent sur la table, doigts entrelacés, légèrement agitées. Elle ne cherchait pas à flatter l’égo de la louve, simplement à lui faire entendre raison. Détruire la Galaxie n’était pas, en soi, un objectif idiot. Le moyen d’y parvenir cependant s’avérait crucial. Voudrait-elle l’entendre ? D’un soupir embarrassé, Mya poursuivit.

      « Je rejoins ton point de vue. Et … »

    Un autre soupir. La Sith se leva brusquement, et avec violence, balaya de la main le repas de son invitée, faisant voler à quelques mètres les plats de plastique recuit.

      « MERDE ! Je me suis bien plantée sur ton compte ! »

    Elle avait crié, sans le vouloir, laissant transparaitre sa colère.

    Bute la, maintenant.
    Cette perverse dégénérée.


    Frapper.

    Calme.
    N’abime pas le matériel.


    Des mets bons à jeter, le regard de la Sith glissa jusqu’à la Grise dégoulinante d’eau maintenant froide.

      « À tuer dans la rue, tu prends le risque de te faire crever. Plus tu t’afficheras, plus tu leur donneras des raisons de venir t’emmerder. »

    Tout cela, la louve devait bien en avoir conscience, mais Mya s’entêtait à le répéter.

      « Deviens invisible à leurs yeux. Laisse les vivre, pour l’instant. Insinue toi partout. Et frappe, une seule fois. »

    Oui, c’était inutile. La gamine n’en aurait certainement cure. Des mots dans le vent. Une leçon vaine. La Mirialan n’attendit pas la raillerie, elle quitta la salle de repos, emportant avec elle sa rage. Elle s’installa dans le cockpit, sur l’un des quatre sièges disponibles. Machinalement, elle détacha son sabre de sa ceinture, et l’inspecta. À mesure que ses doigts couraient sur la poignée, ses pensées s’envolaient.

      « Je crois, louve, que je m’apprêtais à te demander de l’aide … »

    Un sourire cynique se dessina sur les lèvres sombres de la Mirialan. L’Humaine n’entendrait probablement pas ces quelques mots susurrés en confession. Pourquoi s’alourdir d’une relation conflictuelle comme celle-ci. Une Grise en perdition. C’était pourtant un potentiel énorme. Mais Mya n’avait pas l’énergie, ni la volonté, ne se battre contre cette harpie hystérique pour lui faire entendre raison. Jamais elle ne suivrait une consigne, jamais elle ne se plierait à une règle. Pas de discipline. Pas de bon sens. Pour elle-même, Darth Ranath laissa échapper un soupir dédaigneux. C’était peine perdue. À moins d’un miracle, la Sith repartirait seule.
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By Helera Kor'rial
#31442
Mya acquiesça, étrange. Elle aurait dû s'en douter, mais savoir qu'elle était en phase avec la personne qui avait essayé de la détruire seulement quelque semaines auparavant lui faisait bizarre. En fait non, pas tant que ça non plus au final, elle n'en avait rien à faire et puis c'est tout. Mya faisait bien ce qu'elle voulait de toute manière, cela ne la concernait pas. Jeny n'avait pas non plus besoin d'aide. Tout ce qu'elle savait de la Mirialan, c'était qu'elle savait cogner à mort sur les gens et les laisser pourrir. Pour le reste, elle n'avait été au courant de rien, pas d'actes de terrorisme, pas de meurtre flamboyant, rien. C'était comme cela que fonctionnaient les Sith, non ? A coup de canons magistraux, faire trembler la galaxie ! C'était du flan. Les sith étaient enchaînés à leur code qui les empêchaient tout autant que les Jedi de faire ce qui devait être fait. Un code, ce n'est rien d'autre que des phrases écrites par des illuminés d'un autre temps, avec d'autres enjeux. La vie elle se passait maintenant. Et maintenant, il n'était pas question de gloire, mais de destruction. Mya finalement posa son regard droit devant elle, sur elle même. Des sermons, des conseils dans le vent. Jeny s'était quelque peu calmée et finalement s'était totalement adossé à son siège, l'esprit dans le vide. Elle avait relevé le regard quand Mya avait débuté ses phrases. Encore une fois, les deux femmes s'accordaient. Mais encore une fois, cela ne la rendait pas plus proche. Au contraire, méfiance envers ceux qui proclamaient être du même avis. Surtout quand ces personnes étaient plus fortes que leurs interlocuteurs avec lesquels elles voulaient faire des trucs. Car Jeny n'était pas bête, elle connaissait les Sith, ou ce que l'on lui avait dit. Et il y avait toujours un quelque chose, une raison à chaque mouvement. Rien ne vint comme elle l'avait imaginé cependant et elle en fut même surprise, sursautant sur sa chaise et se radossa quand la Sith jeta tout son repas contre le sol. La petite ne bougeait plus, les yeux écarquillés. Qu'est ce qu'il lui prenait ?

« J'avais pas fini. »

Elle recula légèrement se chaise, pour que ses armes soient rapidement tirées au cas où tout dégénérerai. De nouveaux conseils. Encore vide de sens. Attendre, toujours attendre. Elle n'avait pas des millénaires devant elle.

« J'ai l'impression d'entendre Helera. "Ne tue pas", "aide les autres", "dissimule toi". Non. SI j'dois crever, comme tu dis, alors j'en crèverai. Quand j'ai cherché la mort au moment opportun, quand j'ai supplié pour qu'elle vienne me prendre, elle non plus elle n'est pas venue. Personne n'était là. Maintenant c'est moi qui la traque et si je la trouve, cette salope, je la saigne comme un gamorréen ! »

Personnification basique. La mort était devenue une de ses ennemis mortelles. C'était soit elle, soit Jeny. Et puis même quand le moment sera venue, c'est en guerre qu'elle allait partir. A travers la force ou non, elle paierait. Pour le reste, Mya n'avait pas totalement tort. Un seul coup d'éclat pour les faire trembler tous. Tous ces insectes purulents. Le souffle par dizaine, centaine ou millier. Tout cela était bien trop ambitieux pour le moment et probablement qu'il faudrait se cacher. Elle n'avait pas honte d'admettre que la verte n'était pas totalement bête. Finalement, sa phrase n'eut aucune portée car la mirialan n'en écouta pas une bribe, déjà partie. Du coup, Jeny en cracha à terre. Pas par mépris pour elle, mais envers tout le reste, et surtout la mort. Finalement, elle se leva à son tour et s'assit à côté du repas à terre. Elle n'avait pas fini après tout.

« Toi t'es vraiment barrée par contre. Faudrait utiliser des ... trucs ... pour décompresser. »

Seule à parler tandis qu'elle ramassait avec les doigts les morceaux étalés sur le sol, n'hésitant pas à saucer sur le métal froid. Chaud, froid, cela n'avait aucune importance du moment qu'elle pouvait se nourrir. Le souffle n'était pas tout, le sang non plus. Elle prit bien dix minutes supplémentaires pour nettoyer totalement le sol avec ses petits doigts dont les marques de sa mésaventures étaient totalement invisibles. Pour le reste, elle commença à avoir froid, vraiment. D'un bref regard, elle constata qu'elle n'était guère plus habillée qu'une nana lambda sans intérêt qui prenait du bon temps pour aller à la plage. Cela lui fit froid dans le dos et sa peau rien qu'à son regard sembla la tirailler. Elle regarda dans les alentours, personne pour la juger, pour l'épier. Horrible impression d'avoir quelqu'un prêt à surgir pour ... De l'imagination, rien de plus ... Elle attira à elle la couverture et s'en para comme d'un cape, avant de se diriger dans le vaisseau à l'aveuglette suivi de ses "couics" qui piaillaient à chaque pas, de l'eau sous ses chaussettes.

Finalement, elle trouva le cockpit, et surtout la Sith. Sans rien demander, sans rien dire, la petite s'assit sur un siège au hasard et tourna sur ce dernier, levant les yeux au plafond.

« Tu m'as offert une douche et un repas. Maintenant tu dois être fort aise de me poser une ou deux questions sur ce sujet spécifique je crois ? »
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By Jen'Ari Nekanasaza
#31452
    Décompresser. Jeter à terre toute cette bouffe sans saveur. Voilà qui aidait à décompresser. Maugréer à voix basse face au tableau de bord. Encore un biais de décompression. Mais ça ne suffisait pas. Maintenant, plus encore qu’avant la rupture du dôme, il fallait frapper, détruire. Cet homme, celui qui avait attrapé le petit chapardeur, elle l'avait laissé vivre. Frustration. Pour décompresser, elle avait massacré, au côté de la louve, une dizaine de soldats. Peut-être aurait il mieux valu que l’ivrogne fut le seul à mourir. Mais la Sith mesurait avec difficulté combien le vice ma rongeait. Et face à l’ignorance, la colère grandissait.

              Tu as changé d'avis.
                  Tu ne veux plus tout détruire.
            Ou bien tu hésites.
                Tu ne sais pas comment.
          Cette mioche.
              Tu pourrais l'utiliser.
                  Elle est paumée.
            Un outil.
                Non.
                    N'y songe pas.
                        C'est mal.
                  C'est perdu d'avance.
            Vraiment.
                    Lamentable.


    La main de Mya s’immobilisa. La Grise approchait. Le sabre retrouva sa place, suspendu à la ceinture. La gamine s’installa elle aussi. D'abord, la Mirialan ne répondit pas à l’invitation. Elle songeait encore. Au passé, à l’avenir. À la mort. La sienne propre, et celle de la gamine. La colère chassée à l’instant revint brusquement, avec elle, la violence. Mya les contint toutes les deux.

    Détruire.
    Unifier.
    Brûler.
    Sauver.


    Sans un regard, la Mirialan brisa le silence. Sa voix rauque trahissait son état. Fatigue. Haine. Impulsivité.

      « Tu faisais des bulles dans ton vomi quand je suis revenue te chercher sur Balmorra. Après ça... »

    En tout cas, ça lui donnait envie de l’égorger. Sa main tendue - un coup de couteau distribué à un innocent et un secours improvisé - avait été un geste de compassion. Rares étaient ces écarts sensibles pour la Mirialan. Elle-même ne s'était pas imaginée venir en aide à une telle ordure, qui vomissait des insultes avant de vomir son quatre heure. Finalement, et elle s'en voulait de ne pas l’avoir anticipé, le chien l'avait mordu. Elle l'avait abandonné pour ne pas l’éventrer pour de bon. Mais aux yeux de la gamine, ça ne comptait pas, elle avait oublié ou ne voulait pas y penser.

    Mya haussa les épaules. En fait, ça n'avait pas vraiment d'importance et il n'était peut-être pas nécessaire d'en parler outre mesure. Elle ne regrettait rien, sinon sa propre bêtise. La Sith ne faisait désormais montre d’aucune agressivité. Elle s’était apparemment calmée, et sa remarque, puis sa question, étaient empreintes de curiosité et d’intérêt réel. Mais cette fois encore, si la gamine préférait se taire, se renfrogner, ou bien crier, libre à elle. Darth Ranath ne s’en émeuvrait pas outre mesure.

      « Tu t'en souviens ? »

    Elle chassa la question d’un geste de main. Pas besoin de répondre à ça. Et sans laisser à la Grise le temps d'ouvrir la bouche, revint à une affaire plus concrète, précédemment évoquée, et qui avait eu, un jour, de l’importance.

      « Ton maître, sur Ilum, cachait le fantôme d’un Sith. Je voulais savoir où il est maintenant et comment le récupérer. Mais ça ne m'intéresse plus. »

    C'était sans appel. La vérité était là : elle n'en voulait plus. Sans plus perdre une seconde, Mya préféra évincer le sujet, pour titiller les ambitions de son invitée.

      « Tuer, tuer … Ok. Mais tu veux commencer par qui ? »
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