- sam. 11 avr. 2020 09:18
#37753
Le visage buriné de Taral s’assombrit. Dans la petite cabine qui servait de vestiaires aux combattants du Kankatkakida, il s’assit sur un banc face aux casiers et poursuivit la conversation mentale avec Oryel. Un voile se posa sur son œil bionique, signifiant que son Cyber Cortex était à l’œuvre pour retransmettre ses pensées à des kilomètres de là, dans le comlink de son maître. Il avait beau avoir souffert mille morts pendant l’opération, Arkanian Cybernetics n’avait pas menti sur la qualité de ses produits. L’implant cérébral était un bijou de technologie qui lui permettait de communiquer en toute discrétion sur la ligne privée qui reliaient les émetteurs récepteurs de leurs systèmes de communications. La télépathie n’était plus l’apanage des sensitifs.
A l’autre bout des ondes, Oryel se mit à sourire. Taral n’était pas un très bon garde du corps, mais il avait l’esprit vif et un cerveau façonné de la même manière que le sien. C’était un clone raté de Lazharr, mais un clone malgré tout. Cela faisait donc de lui son jumeau et discuter avec lui était aussi agréable que de raisonner avec soi-même. Le cyborg avait du potentiel, avec le temps il deviendrait probablement un allié de poids. L’ombre de son ombre.
Le lien entre eux fut rompu. Oryel avait coupé court à la discussion, visiblement agacé par la nouvelle. Il était impatient, il était sujet à la colère, il haïssait l’échec. Autant d’ingrédients qui justifiaient son agressivité, son impatience. Mais surtout, l’Ombre de la Dame Noire planait sur lui depuis Dromund Kaas et telle une épée de Damoclès, elle lui rappelait sans cesse que la moindre erreur pouvait être fatale. L’Arkanien ne craignait pas la mort, mais c’était un sort bien pire qui l’attendait s’il la décevait.
Par-dessus tout, Oryel avait peur de perdre son libre-arbitre.
Et Taral ne doutait pas qu’elle était capable de le lui arracher.
Lazharr possédait ce genre de pouvoir, il l’avait maintes fois démontré.
Elle en ferait autant pour le punir.
« Tu comptes passer la nuit ici ? »
Ses tendons mécaniques se raidirent et une décharge d’électricité dans les circuits du cyborg le sortit brusquement de ses pensées. Ce genre de voix rauque et de ton ferme n’appartenait qu’à un seul type de personne : ceux qu’on évite de taquiner. Taral fit serra les poings et fit volteface, prêt à frapper le premier s’il le fallait. Son regard se posa sur deux sombres cornes et un sourire sarcastique. Le diable sembla retenir un puissant éclat de rire avant d’enchaîner.
« On se calme le Borg ! Je suis là pour parler affaire… »
« Qui es-tu ? »
« Ici on m’appelle Gally le Laniste. Mais pour toi ce sera simplement Gally. »
« Le Laniste ? »
Cette fois-ci l’alien ne se priva pas de rire de bon cœur. Il se doutait bien que le cyborg n’était pas du coin, mais il demeurait un combattant de l’underground. S’il ignorait le sens de ce mot c’est qu’il était vraiment à côté de la plaque… il n’en fallait pas moins pour faire rire un Dévaronien.
« Je suis un entraineur de gladiateurs, un pourvoyeur de gorille, un loueur de gros bras. Et toi mon cher… tu es l’outsider du moment. »
Taral fronça les sourcils et se détendit légèrement. Jusqu’ici Gally avait joué franc jeu et même s’il s’agissait probablement d’une crapule, c’était justement d’une crapule dont il avait besoin en ce moment.
« Tu veux m’acheter ? »
« Disons plutôt… que je souhaite te filer un boulot. » Le sourire carnassier du démon s’effaça pour laisser place à un air inquiétant, presque menaçant. « Dans le Kankatkakida, les cyborgs ne font pas long feu. Je te propose une issue avant qu’il ne soit trop tard. »
Le Dévaronien n’avait pas tort. Le corps de Taral était peut-être ce qu’on faisait de meilleur en matière de cybernétique, il n’en demeurait pas moins fait d’acier et de câbles. Ces choses là n’étaient pas faites pour durer, on pouvait les réparer, les rafistoler sans cesse, mais avec l’usure et le temps, elles finiraient inlassablement par devenir obsolète. Les cyborgs étaient, à l’image d’une flamme, aussi fragiles qu’intense.
« Tu travailles pour les Hutts ? »
« Ce sont mes plus gros clients. »
« Marché conclu. »
Un nouvel éclat de rire secoua Gally. Celui-ci était plus aigu que le précédent, peut-être le signe d’une euphorie ? De son côté Taral resta impassible. Il pensait peut-être avoir fait l’affaire du siècle, mais c’était tout le contraire. D’une manière ou d’une autre le Dévaronien serait amener à servir de jouet à son maître… et cela lui passerait l’envie de rire.
L’explosion fit trembler tout l’étage et souleva un épais nuage de fumée. Au même moment, un homme en armure s’aventura à l’intérieur de l’appartement. Après avoir activé la vision thermique de son casque, il balaya du regard les décombres de la pièce sans succès. Un cri d’agonie fit dresser les poils sur sa nuque : ce son avait fait écho dans son comlink. Il resserra son emprise sur son fusil blaster et tendit l’oreille. Au milieu du brouhaha des alarmes de sécurité, le chasseur de prime distingua un bruit qu’il regretta amèrement… C’était le vrombissement d’une épée laser.
« Il ne reste plus que toi. »
Dès qu’il entendit cette voix, le mercenaire sauta en avant et roula sur le sol pour se retrouver, quelques secondes plus tard, à genoux face à sa cible, canon braqué dans sa direction. Sa respiration se coupa lorsqu’il posa les yeux sur le sabre aux trois lames rubis. Il avait déjà vu cette arme sur les images de surveillance du Luxor, mais c’était autre chose d’y être confronté dans la réalité. Une longue inspiration lui permit de faire le vide dans son esprit et retrouver son courage. Pour le moment l’ennemi se croyait en position de force, sauf qu’il lui restait une ultime carte à jouer.
« Je vais te faire la même proposition qu’aux autres : rejoins-moi ou disparais. »
« Neu uba du kanway ! »
Le poignet gauche de l’assassin fit un angle de 180° et laissa apparaître une bouche de fer là où il y aurait dû y avoir un os. L’évasure se mit à rougeoyer avant qu’une langue de feu n’en jaillisse et se jette voracement sur l’Arkanien. Celui-ci demeura impassible et se contenta de fermer les yeux pour protéger ses pupilles de l’éclat ardent. Le cône de flammes se tordit soudain et changea brutalement de direction, mue par la peur du Côté Obscur, il retourna auprès de son maître qui ne put échapper à sa brûlante étreinte.
Le chasseur de prime s’écroula sur le sol, sous le choc et sévèrement brûlé. Sans son armure, il n’aurait probablement pas survécu à la morsure de sa propre arme, mais il était à la merci de son adversaire à présent. Et nul doute que celui-ci comptait l’achever derechef.
« Tu es un cyborg. Je vais te laisser une dernière chance, rejoins-les ou rejoins-moi. »
Les pensées du tueur allèrent à Lauq, puis Serpico. Ce boucher les avait sûrement massacrés sans le moindre effort, mais ils connaissaient les risques. Ils s’étaient attaqués à ce sensitif parce qu’ils se pensaient meilleur que lui, parce que la prime en valait la peine. Ils avaient échoué lamentablement et la loi du plus fort les avait rattrapé. La mort de ses frères d’armes valait-elle la peine qu’il se sacrifie à son tour pour les venger ?
Non.
C'était un légionnaire, un mercenaire.
C'était un tueur à gage, un assassin.
C'était un Ganks.
Thème | Force | Présentation | PNJ
* Kyros s’est enfui. *
Le visage buriné de Taral s’assombrit. Dans la petite cabine qui servait de vestiaires aux combattants du Kankatkakida, il s’assit sur un banc face aux casiers et poursuivit la conversation mentale avec Oryel. Un voile se posa sur son œil bionique, signifiant que son Cyber Cortex était à l’œuvre pour retransmettre ses pensées à des kilomètres de là, dans le comlink de son maître. Il avait beau avoir souffert mille morts pendant l’opération, Arkanian Cybernetics n’avait pas menti sur la qualité de ses produits. L’implant cérébral était un bijou de technologie qui lui permettait de communiquer en toute discrétion sur la ligne privée qui reliaient les émetteurs récepteurs de leurs systèmes de communications. La télépathie n’était plus l’apanage des sensitifs.
* Dois-je le traquer ? *
* Non. J’ai sous-estimé l’Ectoplasme mais je vais mettre à profit cet échec pour lui tendre un piège. *
* Tu as déjà une idée en tête ? *
* Il va falloir que je quitte la ville temporairement. Kyros est sûrement en train de mettre une prime sur ma tête pendant que nous discutons. *
* Salopard… *
* Tranquillise-toi. Je vais mettre la situation à profit pour nouer quelques relations… *
* Grakkus ? *
* Non. J’ai sous-estimé l’Ectoplasme mais je vais mettre à profit cet échec pour lui tendre un piège. *
* Tu as déjà une idée en tête ? *
* Il va falloir que je quitte la ville temporairement. Kyros est sûrement en train de mettre une prime sur ma tête pendant que nous discutons. *
* Salopard… *
* Tranquillise-toi. Je vais mettre la situation à profit pour nouer quelques relations… *
* Grakkus ? *
A l’autre bout des ondes, Oryel se mit à sourire. Taral n’était pas un très bon garde du corps, mais il avait l’esprit vif et un cerveau façonné de la même manière que le sien. C’était un clone raté de Lazharr, mais un clone malgré tout. Cela faisait donc de lui son jumeau et discuter avec lui était aussi agréable que de raisonner avec soi-même. Le cyborg avait du potentiel, avec le temps il deviendrait probablement un allié de poids. L’ombre de son ombre.
* Es-tu parvenu à obtenir l’attention de Panav ? *
* J’ai eu pas mal de propositions d’embauche pour jouer les gros bras des caïds, mais c’était du menu fretin. Ma victoire de ce soir devrait résonner plus haut… *
* Je peux tolérer que Kairos me file entre les doigts, il n’est que secondaire, mais toi tu n’as pas le droit à l’erreur. Il te reste une semaine, ne l’oublie pas. *
* J’ai eu pas mal de propositions d’embauche pour jouer les gros bras des caïds, mais c’était du menu fretin. Ma victoire de ce soir devrait résonner plus haut… *
* Je peux tolérer que Kairos me file entre les doigts, il n’est que secondaire, mais toi tu n’as pas le droit à l’erreur. Il te reste une semaine, ne l’oublie pas. *
Le lien entre eux fut rompu. Oryel avait coupé court à la discussion, visiblement agacé par la nouvelle. Il était impatient, il était sujet à la colère, il haïssait l’échec. Autant d’ingrédients qui justifiaient son agressivité, son impatience. Mais surtout, l’Ombre de la Dame Noire planait sur lui depuis Dromund Kaas et telle une épée de Damoclès, elle lui rappelait sans cesse que la moindre erreur pouvait être fatale. L’Arkanien ne craignait pas la mort, mais c’était un sort bien pire qui l’attendait s’il la décevait.
Par-dessus tout, Oryel avait peur de perdre son libre-arbitre.
Et Taral ne doutait pas qu’elle était capable de le lui arracher.
Lazharr possédait ce genre de pouvoir, il l’avait maintes fois démontré.
Elle en ferait autant pour le punir.
« Tu comptes passer la nuit ici ? »
Ses tendons mécaniques se raidirent et une décharge d’électricité dans les circuits du cyborg le sortit brusquement de ses pensées. Ce genre de voix rauque et de ton ferme n’appartenait qu’à un seul type de personne : ceux qu’on évite de taquiner. Taral fit serra les poings et fit volteface, prêt à frapper le premier s’il le fallait. Son regard se posa sur deux sombres cornes et un sourire sarcastique. Le diable sembla retenir un puissant éclat de rire avant d’enchaîner.
« On se calme le Borg ! Je suis là pour parler affaire… »
« Qui es-tu ? »
« Ici on m’appelle Gally le Laniste. Mais pour toi ce sera simplement Gally. »
« Le Laniste ? »
Cette fois-ci l’alien ne se priva pas de rire de bon cœur. Il se doutait bien que le cyborg n’était pas du coin, mais il demeurait un combattant de l’underground. S’il ignorait le sens de ce mot c’est qu’il était vraiment à côté de la plaque… il n’en fallait pas moins pour faire rire un Dévaronien.
« Je suis un entraineur de gladiateurs, un pourvoyeur de gorille, un loueur de gros bras. Et toi mon cher… tu es l’outsider du moment. »
Taral fronça les sourcils et se détendit légèrement. Jusqu’ici Gally avait joué franc jeu et même s’il s’agissait probablement d’une crapule, c’était justement d’une crapule dont il avait besoin en ce moment.
« Tu veux m’acheter ? »
« Disons plutôt… que je souhaite te filer un boulot. » Le sourire carnassier du démon s’effaça pour laisser place à un air inquiétant, presque menaçant. « Dans le Kankatkakida, les cyborgs ne font pas long feu. Je te propose une issue avant qu’il ne soit trop tard. »
Le Dévaronien n’avait pas tort. Le corps de Taral était peut-être ce qu’on faisait de meilleur en matière de cybernétique, il n’en demeurait pas moins fait d’acier et de câbles. Ces choses là n’étaient pas faites pour durer, on pouvait les réparer, les rafistoler sans cesse, mais avec l’usure et le temps, elles finiraient inlassablement par devenir obsolète. Les cyborgs étaient, à l’image d’une flamme, aussi fragiles qu’intense.
« Tu travailles pour les Hutts ? »
« Ce sont mes plus gros clients. »
« Marché conclu. »
Un nouvel éclat de rire secoua Gally. Celui-ci était plus aigu que le précédent, peut-être le signe d’une euphorie ? De son côté Taral resta impassible. Il pensait peut-être avoir fait l’affaire du siècle, mais c’était tout le contraire. D’une manière ou d’une autre le Dévaronien serait amener à servir de jouet à son maître… et cela lui passerait l’envie de rire.
« J’ai la cible en visuel. Je crois qu'il médite. »
« Ok préviens moi si ça bouge. Serpico ça en est où de ton côté ? »
« En place. J’attends les ordres. »
« Les explosifs c’est seulement si Lauq rate le tir. T’es notre joker le bleu. »
« Ok patron. »
« Rien à signaler Lauq ? »
« Il marmonne tout seul. Je tire ? »
« Ouai ça vaut mieux… »
« Putain y’a une fumée bizarre ! Je le vois plus ! »
« Bordel de merde !! »
« Les gars je fais tout péter ? »
« SERPICO !! »
« Ok préviens moi si ça bouge. Serpico ça en est où de ton côté ? »
« En place. J’attends les ordres. »
« Les explosifs c’est seulement si Lauq rate le tir. T’es notre joker le bleu. »
« Ok patron. »
« Rien à signaler Lauq ? »
« Il marmonne tout seul. Je tire ? »
« Ouai ça vaut mieux… »
« Putain y’a une fumée bizarre ! Je le vois plus ! »
« Bordel de merde !! »
« Les gars je fais tout péter ? »
« SERPICO !! »
L’explosion fit trembler tout l’étage et souleva un épais nuage de fumée. Au même moment, un homme en armure s’aventura à l’intérieur de l’appartement. Après avoir activé la vision thermique de son casque, il balaya du regard les décombres de la pièce sans succès. Un cri d’agonie fit dresser les poils sur sa nuque : ce son avait fait écho dans son comlink. Il resserra son emprise sur son fusil blaster et tendit l’oreille. Au milieu du brouhaha des alarmes de sécurité, le chasseur de prime distingua un bruit qu’il regretta amèrement… C’était le vrombissement d’une épée laser.
« Il ne reste plus que toi. »
Dès qu’il entendit cette voix, le mercenaire sauta en avant et roula sur le sol pour se retrouver, quelques secondes plus tard, à genoux face à sa cible, canon braqué dans sa direction. Sa respiration se coupa lorsqu’il posa les yeux sur le sabre aux trois lames rubis. Il avait déjà vu cette arme sur les images de surveillance du Luxor, mais c’était autre chose d’y être confronté dans la réalité. Une longue inspiration lui permit de faire le vide dans son esprit et retrouver son courage. Pour le moment l’ennemi se croyait en position de force, sauf qu’il lui restait une ultime carte à jouer.
« Je vais te faire la même proposition qu’aux autres : rejoins-moi ou disparais. »
« Neu uba du kanway ! »
Le poignet gauche de l’assassin fit un angle de 180° et laissa apparaître une bouche de fer là où il y aurait dû y avoir un os. L’évasure se mit à rougeoyer avant qu’une langue de feu n’en jaillisse et se jette voracement sur l’Arkanien. Celui-ci demeura impassible et se contenta de fermer les yeux pour protéger ses pupilles de l’éclat ardent. Le cône de flammes se tordit soudain et changea brutalement de direction, mue par la peur du Côté Obscur, il retourna auprès de son maître qui ne put échapper à sa brûlante étreinte.
Le chasseur de prime s’écroula sur le sol, sous le choc et sévèrement brûlé. Sans son armure, il n’aurait probablement pas survécu à la morsure de sa propre arme, mais il était à la merci de son adversaire à présent. Et nul doute que celui-ci comptait l’achever derechef.
« Tu es un cyborg. Je vais te laisser une dernière chance, rejoins-les ou rejoins-moi. »
Les pensées du tueur allèrent à Lauq, puis Serpico. Ce boucher les avait sûrement massacrés sans le moindre effort, mais ils connaissaient les risques. Ils s’étaient attaqués à ce sensitif parce qu’ils se pensaient meilleur que lui, parce que la prime en valait la peine. Ils avaient échoué lamentablement et la loi du plus fort les avait rattrapé. La mort de ses frères d’armes valait-elle la peine qu’il se sacrifie à son tour pour les venger ?
Non.
C'était un légionnaire, un mercenaire.
C'était un tueur à gage, un assassin.
C'était un Ganks.