L'Astre Tyran

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Orbitant autour de la planète des Hutts, Nal Hutta, Nar Shaddaa est le spatioport du monde Hutt, connu dans toute la galaxie pour ses immenses gratte-ciels, ses mécaniciens spatiaux réputés, mais aussi pour sa fréquentation douteuse, composée de tout ce que le secteur compte de hors-la-loi. Surnommée la Lune des Contrebandiers, Nar Shaddaa est effectivement une plate-forme active pour la contrebande dans les bordures Médiane et Extérieure.
Gouvernement : Hutts
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By Jen'Ari Nekanasaza
#39763
    La main du mercenaire crédule explosa. Mallow se laissa tomber au sol et se recroquevilla. Il ne voyait pas mais entendait le massacre de son ravisseur par le Mandalorien furieux. Il n’osait ouvrir les yeux, non par peur du sang, mais par crainte d’attirer à nouveau l’attention sur lui.

    La Mirialan observait la morbide lapidation avec un détachement pervers. Ses lèvres sombres s’étirèrent en un sourire d’amusement. La punition n’avait rien de distrayant, en revanche, la colère du guerrier avait tout d’une plaisante scénette dont le dénouement enchantait la Sith. Elle se réjouissait de découvrir combien Sareth avait été incapable de s’arrêter après la première balle tirée. La main explosée, le mécréant avait perdu toute emprise sur le chaton, et récupérer l’enfant aurait suffi à le mettre hors de danger. Ranath avait bien envisagé elle-même une mort lente et douloureuse pour l’imprudent, n’ayant plus à faire semblant d’empathie, en tant que Maître Sith. Mais s’agissant du Mandalorien … la Mirialan avait, l’espace d’un instant, imaginé que le preneur d’otage s’en serait sorti avec un moignon sanglant. Force était de constater que Sareth avait pété les plombs. Il se calma quand il eût enfin achever sa victime, réduite à l’état de hachis à point, légèrement grillé à l’extérieur, la faute au laser.

    Après un temps d’incertitude, l’unique survivant du duel s’adressa à l’enfant. Le petit Cathar redressa brusquement la tête, les yeux écarquillés, les oreilles plaquées sur le crâne. Il s'apprêtait à feuler quand la voix du Maître l'interpella.

      « Mallow. »

    La Jen’Ari tendit la main vers lui, comme une mère aurait invité son enfant à marcher avec elle. Le Cathar se remit sur pieds et courut vers le Maître. Loin de lui prendre la main, il se rangea à côté de la Sith.

      « Pardon … »

    La main d’émeraude se posa sur l’épaule de l’enfant. Le duo sensitif faisait face au Mandalorien. La Mirialan releva la tête, les yeux emplis d’une gratitude rare.

      « Merci.
      - Merci ... »

    Le sourire en coin demeurait. Il était le témoin d’un jugement narquois. La Sith venait d’assister à une belle démonstration d’Obscurité, et notait que toute leçon en provenance du Chasseur de Primes serait désormais bien malvenue. Un détail parmi tant d’autres encore à régler. Elle s’approcha du Mandalorien dont l’armure se marquait déjà de sang en phase d’oxydation.

      « Je dois rencontrer Ophilia.

      Elle possède un pouvoir qu’elle doit apprendre à maîtriser. Ce qu’elle a vécu, ce à quoi elle a été exposée, bien même avant sa naissance, la prédispose à l’Obscurité. Et toi, tu n’es pas en mesure d’endiguer cette fatalité.
      »

    Un geste large désigna la purée humaine autour d’eux.

      « Varadesh portait son sabre le jour de sa mort. Je pressens qu’il t’a été légué. Sache que cette arme est un trésor de guerre sith, ramassé dans le tombeau d’un Seigneur Sith. C’est un objet dangereux qui ne devrait jamais être donné à l’enfant. Rends-le moi. »

    La main d’émeraude se saisit de son arme personnelle, le sabre pansé de cuir souple qu’avait vu Sareth en rejoignant Ranath dans la ruelle.

      « Si Ophilia doit manier une arme, il faudrait que ce soit celle d’un Jedi. Prends celle-ci. C’est le sabre de mon Maître, un Chevalier Jedi qui n’a jamais failli. »

    La lame améthyste avait été transmise plus de vingt années auparavant. Elle était porteuse d’une énergie saine et son éclat ne s’était jamais obscurci. La Jen’Ari la savait reliée au fantôme de son défunt Maître. Et si Ophilia apprenait à la manier, elle aurait peut-être la chance de se lier à un guide bienveillant. Elle tendit l’arme au Mandalorien. Aussitôt, les milliers de voix se remirent à geindre.

      Non !
            Ne prends pas le sabre.
        Laisse-le moi.
                Ma dernière chance …
            La lumière …
                … ne reviendra jamais.
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By Sareth Daran
#39765
Sareth observa ce qu'il venait de faire d'un regard froid mais emprunt d'un léger doute... Non pas que la mort de ce type n'était pas nécessaire, le Mandalorien se refusait de laisser un tueur d'enfant en liberté, et encore moins de laisser un témoin visuel de tout ceci en vie, mais s'y prendre aussi sommairement était peut être hors de propos, viser la tête aurait été largement assez. Enfin, ce qui était fait était fait, il souffla un coup et sortit un chiffon de sa sacoche avant de nettoyer les parties métalliques de son armure... Il semblait avoir calmé les ardeurs de Ranath, Sareth ne préférait pas imaginer ce qui se serait passé si la Dame Sombre avait perdu ce petit matou. Il se tourna vers elle, constatant qu'elle lui était reconnaissant, ce qui l'étonna sur le moment, il se contenta d'un simple"C'est rien, c'est normal." avant d'écouter ce que la Sith avait à lui dire à présent qu'elle était plus tranquille. Visiblement elle n'avait pas abandonné l'idée de voir Ophilia, et comme Sareth le craignait, c'était en raison de sa relation à la force que Mya voulait la rencontrer. Elle mit également en évidence le fait que Sareth, malgré toute sa bonne volonté, était humain, et qu'il ne serait pas un mentor adéquat pour prémunir la jeune fille du côté obscur, et là dessus, le Mandalorien devait hélas admettre que n'y connaissant strictement rien à la force, il allait vite trouver ses limites... Son plan était d'ailleurs de mettre Ophilia en relation avec les Jedi dès qu'elle irait mieux, mais Sareth n'allait évidemment pas le dire à la Mirialan, il se contenterait de ne pas le mentionner ou de trouver autre chose. Enfin, Ranath mentionna que le sabre que le mercenaire portait sur lui était visiblement une arme Sith chargée de côté obscur, après tout avant de revenir à la lumière Sabina était Sith, cela n'avait rien d'étonnant et le chasseur de primes crut les paroles de son interlocutrice sans chercher à les démentir, elle n'aurait aucune raison de mentir là dessus. Il fouilla donc les poches cachées de son poncho avant d'en sortir l'arme millénaire, et de l'examiner.

    - Tu as du culot de me reprocher ça... Mais je ne te donnerais pas tort. Je ne suis pas un mentor idéal pour la petite. Mais depuis qu'elle est sur le vaisseau je la vois plus souvent sourire, elle fait moins de cauchemars et elle joue avec les membres de l'équipage, elle reprends vie... Ça ne fait que quelques mois qu'elle est là mais ça n'a plus rien à voir avec la petite fille silencieuse et renfermée que j'ai recueilli sur Terminus. Je ne compte pas l'élever jusqu'à son âge adulte, je ne peux pas l'aider à contrôler ses pouvoirs... Mais j'aimerais au moins qu'elle soit dans un meilleur état avant de la confier à qui que ce soit, qu'elle guérisse, je pense que tu peux le comprendre.


Il jeta le sabre en l'air avant de le rattraper afin que le manche soit tourné en direction de Ranath, il examina une dernière fois l'arme puis remarqua le petit bijou Pantoran attaché à l'arme... Cette décoration lui arracha un petit sourire. Il détacha délicatement le petit bijou pour l'offrir à Ophilia avant de poliment tendre le sabre en direction de Ranath.

    - Je te crois, je préfère ne prendre aucun risque, tu peux le prendre.

Cependant, d'un geste doux et amical il referma la main de la Mirialan sur le sabre laser de son maître, toujours avec ce léger sourire sur le coin du visage. A cet instant précis sa méfiance avait baissé d'un cran, peut être en raison des actions anormalement bienveillantes de la Dame Sombre qui semblait réellement s'inquiéter du bien être de la petite Pantoran. De plus, cet acte était motivé par ces étranges voix qui, même si elles semblaient perdues, semblaient plus sincères que ce que la Sith ne voulait bien l'admettre. Elle ne devait pas se séparer de cette arme, pas encore, elle devait la garder.

    - Ophilia fabriquera le sien quand elle sera prête, c'est ce que les votre font au cours de leur formation, je me trompe ? J'apprécie ton geste mais je pense que tu en as bien plus besoin qu'elle, le jour où elle se battra est loin d'être arrivé... Ce n'est jamais bon de mettre des enfants trop tôt dans le monde des adultes.

Sareth parlait en connaissance de cause, bien qu'il ne renierait jamais ses origines, être majeur dès l'âge de douze ans et savoir tuer, survivre et se gérer tout seul à un âge pareil, il ne le souhaitait à personne... C'était particulièrement rude, et il avait dû se battre avec hargne, fuguer et aller à l'encontre des règles de son père pour avoir accès à des passe temps de son âge. Et en regardant Ranath dans les yeux au travers de sa visière, le Mandalorien était convaincu qu'elle aussi en savait quelque chose, qu'elle comprenait ce qu'il voulait dire... Après tout les deux guerres consécutives qui avaient secouées la galaxie n'avaient fait de cadeau à personne, cette galaxie était pleine à ras bord d'orphelins, il y en avait peut être même plus que d'enfant ayant pu vivre avec ses parents, Ophilia ne faisait hélas pas exception à cette horrible règle. Il recula, marmonna quelques nouvelles instructions dans son oreillette puis se tourna vers la Dame Sombre.

    - Ne me fais pas regretter d'avoir outrepassé la promesse de Sabina... Suis moi... Et fais quelque chose pour ton ventre, couvre le ou soigne le, mais ne montre pas ça à la petite, tu vas lui faire peur.

Le Mandalorien s'abstint de mentionner le visage double de la Mirialan, ne voulant pas tenter le diable... Il se tenait prêt à sortir le fusil à pompe PCA si jamais ça tournait mal, les chances que Ranath n'ait jamais croisé d'arme pareille étaient inconnues, mais une chose était sûre, un sabre laser ne pouvait pas arrêter un tir de PCA, et l'esquiver à bout portant se révélait quasiment impossible... Impossible n'était pas Sith bien sûr, mais aucun être ne pouvait avoir un temps de réaction aussi parfait. Sareth avait déjà été témoin d'une téléportation de la Dame Sombre sur Hypori cela dit, il devait donc se préparer à sans doute tirer une deuxième fois dans le cas où le premier tir ratait sa cible... C'était mince, mais au moins il avait une micro chance de s'en sortir, c'était mieux que rien du tout. Après quelques minutes de marche pour rejoindre un toit d'immeuble suffisamment grand pour accueillir le bolide du mercenaire, Ranath et Sareth firent face à l'imposant Grey Fox du Mandalorien qui venait de se poser il y a à peine cinq minutes... Avec un peu d'appréhension, le mercenaire attendit en tapotant du pied sur le sol et observa la porte du cargo s'ouvrir pour révéler Thaewyn qui était venu accompagner Ophilia jusqu'à la sortie.

    - Au final vous êtes revenu en un seul morceau... Fausse alerte ?
    - Oui et non.
    - ... Le Falleen posa son regard flegmatique sur Ranath et comprit immédiatement. Je comprends... Vous voulez que je vous laisse je suppose ? Sareth répondit d'un hochement de tête, toujours maître de soi et de ses émotions, le Falleen tâcha de garder son calme face à celle qu'il reconnaissait comme une représentante de ceux qui avaient massacré son espèce. Fort bien, messieurs, madame, je prends congé, termina-t-il avant de disparaître.
    - Ça va Sasa ? Demanda la petiote en s'approchant du Mandalorien. Rooker et Thaewyn disaient que tu avais des ennuis...
    - Non, je vais bien ne t'en fais pas... J'ai emmené avec moi quelqu'un qui connaissait ta maman, elle voulait te parler par holocom mais on a été coupés, mais ne t'en fais pas, on a réussi à faire partir les bandits, expliqua-t-il en mettant un genou à terre pour être à la hauteur d'Ophilia et passer ses cheveux derrière ses oreilles. Tiens, c'est pour toi, je l'ai retrouvé dans mon poncho, dit-il en lui tendant le bijou Pantoran qui était sur le sabre de Sabina.
    - Woooow ! Il est super joli !
    - Garde le précieusement, c'était à maman.
    - Promis !
    - Maintenant va voir la dame, et soit polie, d'accord ?
    - D'accord mais... Elle me fait un peu peur...
    - Ne crains rien, elle ne te fera aucun mal.

Là dessus, Sareth n'avait aucun doute, vu la façon dont Ranath était prête à donner sa vie pour protéger le petit Cathar, elle n'allait pas lever son bras sur Ophilia... Ce que le Mandalorien craignait d'avantage, c'est qu'elle ne tente de s'enfuir avec, mais si jamais elle s'essayait à ce jeu là, il serait sans pitié et n'hésiterait pas à user de toutes les armes les plus mortelles qu'il avait à sa disposition pour abattre la Mirialan, dut-il en mourir. Il observa donc la scène les bras croisés, stressé, laissant la petit Pantoran et la Dame Sombre discuter en priant intérieurement pour que tout se passe sans accroc.
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By Jen'Ari Nekanasaza
#39855
    La main gantée de la Mirialan, la main droite, attrapa si tôt le sabre tendu par Sareth. L’objet avait traîné dans le tombeau d’un Sith pendant des siècles, mieux valait ne pas le mettre entre les mains d’une enfant. Et bien que le contact de l’arme ne lui produisit aucune réaction, elle préférait s’en méfier. En échange, de la main gauche, elle offrait l’autre sabre, que le Mandalorien refusa. Sans vraiment savoir pourquoi, le refus soulagea la sensitive. Sa main retomba lentement contre sa cuisse, gardant le sabre du Jedi prisonnier, et sien. Pour un court instant, l’Humain avait court-circuité le schéma antagonique du Maître, acceptant la cession, puis déclinant le don.

    Sareth regardait Ranath, Mallow observait Mya.

    Une poignée de secondes s’écoula en silence avant que le Chasseur de Prime ne reprit la parole, accédant à la requête de la Sith, à la condition d’une apparence présentable. La Mirialan rangea machinalement ses armes tout en se tournant vers le petit Cathar qui comprit aussitôt l’ordre silencieux qui lui était donné. Il fouilla dans le sac informe qui lui servait de fourre-tout pour en tirer un patch et un vêtement qui, quelques heures auparavant, avait dû être une tunique soigneusement pliée. La Sith fit quelques pas vers le fond de la ruelle, non par souci de pudeur envers Sareth, mais pour éviter le regard des curieux alentours. Elle retira le vêtement taché de sang, dévoilant sa peau de jade sillonnée de cicatrices qu’on devinait plus ou moins récentes, plus ou moins profondes. L’épaule gauche rongée par la lame d’un sabre laser et reconstituée par les pouvoirs de la magie Sith. Les grands dorsaux lacérés par l’acier, brûlés par le laser. L'omoplate éraflé, encore en phase de cicatrisation. Autant d’échecs, autant de ratés.

    Le bras gauche plia et se déploya rapidement pour envoyer le linge taché à Mallow qui le réceptionna habilement, puis le rangea. La Mirialan couvrit la plaie à l’aide du patch de bacta. Et tout en enfilant la tunique propre, pivota vers le Mandalorien. Mis à part la récente saignée au niveau de l’estomac, le torse de l’androgyne semblait en meilleur état que son dos, au détail près de cette brûlure, qui prenait racine au-dessus de l’épaule droite, et qui courait dans le cou et sur le visage du Maître. La blessure d’apparence surnaturelle avait atteint son dernier stade de cicatrisation et donnait à la Mirialan des airs de statue d'ébène sculpté. La brûlure paraissait descendre sur le bras droit, mais perdait son aspect accidenté pour laisser place à une peau pourpre parcourue de stries sombres. Un gant interdisait toute exploration visuelle supplémentaire, couvrant le bras du coude jusqu’à la main. La tunique enfilée avait été choisie à manches longues et ne laissait voir de l’aspect effroyable de la Sith que son visage partiellement brûlé. La créature de jade se posta devant Sareth, indiquant qu’elle était prête à rencontrer Ophilia.

    Mallow et Nekanasaza suivirent le Chasseur de Prime jusqu’à son vaisseau. La porte de l’appareil s’abaissa pour laisser sortir la gamine. Sareth échangea quelques mots avec elle avant qu’elle ne s’avançât vers la Sith. Cette dernière, consciente des appréhensions de l’enfant, s’agenouilla et posa les deux mains sur ses cuisses, de sorte à ce que quiconque ici les vît. Dans le même temps, le Cathar alla se placer au côté de Sareth, comme s’il exécutait une consigne qu’il était le seul à avoir entendu. Le chaton leva le nez vers le Mandalorien pour mirer le guerrier, sans un mot. Ce qui se passait quelques mètres plus loin ne l’intéressait plus, il fixait Sareth.

    Ophilia, courageusement, s’approcha de la Sith. Un relent de haine donna un frisson à la Mirialan, mais elle ne bougea pas. Elle détestait l’enfant, autant qu’elle l’aimait.

      « Bonjour, Ophilia. »

    La voix du Maître était rauque mais ne présentait aucun signe d’agressivité.

      « Je voulais simplement te rencontrer à nouveau. Nous ne nous reverrons pas avant longtemps, alors je voulais m’assurer que tu vas bien, et que tout ira bien pour toi. »

    L’enfant ne devait avoir aucun souvenir de la Sith. Elles s’étaient rencontrées sur Mirial, à un âge où la mémoire d’Ophilia ne consistait qu’en un enchevêtrement d’émotions plus ou moins marquantes. Et il y avait fort à parier qu’Amyelle avait su préserver la petite Pantoran des émotions les plus négatives.

    La main gauche de la Mirialan quitta lentement sa cuisse, présentant sa paume vers le ciel à l’enfant. Le creux de la main était légèrement plus clair que son dos, mais ne présentait aucune aspérité déplaisante, hormis sa couleur viridienne, si l’on appréciait guère le vert.

      « Voudrais-tu, simplement, poser ta main sur la mienne, s’il te plait ? »

    Elle attendit, immobile, que la Pantoran prît une décision, voire jetât un coup d'œil vers Sareth. Finalement, la petite main pastelle se posa sur la paume de jade. Nekanasaza sourit doucement, ferma les yeux, et inspira. Née Sith, l’enfant semblait grandir sans colère. Bien qu’éveillée en tant qu’être sensitif, elle rayonnait faiblement dans la Force. Au milieu des profanes, elle était à peine remarquable. Et à côté du Maître, elle était invisible. Son empreinte dans la Force s’intensifierait, cela ne faisait aucun doute. Pour l’heure, elle était insignifiante. La Mirialan ne fit rien de plus que constater, elle n’établit aucun contact supplémentaire avec l’enfant. Elle observait l’aura d’Ophilia, s’imprégnait de la trace qu’elle laissait dans la Force, et apprenait à la reconnaître. Un jour, peut-être, faudrait-il la traquer …

    Nekanasaza ouvrit les yeux et rompit délicatement le contact physique avec la Pantoran.

      « Je te remercie. »

    La gamine regagna le vaisseau. Mallow s’éloigna. La Sith rejoignit le Mandalorien.

      « Merci pour ta confiance. Assure-toi qu’elle ne soit jamais initiée aux Arts Obscurs. »

    Mallow avait quitté le toit. La Sith s’en retourna également. Elle jeta un dernier regard à Sareth.

      « Si tu échoues, je te promets de la traquer, et de la tuer. »

    Un bond propulsa la créature de jade sur le toit voisin, et elle disparut dans la ville.


    Fin.

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By Sareth Daran
#39867
La tension était palpable dans l'air... Sareth savait très bien que le petit Cathar n'était pas là pour l'admirer mais bien pour l'attaquer dans le cas où le Mandalorien dégainerait ses armes, mais il tâchait de l'ignorer, se concentrant exclusivement sur la protection de sa fille mais... Surprenamment, et alors que rien n'aurait pu l'indiquer, tout se passa bien et Ranath ne commit aucune erreur stupide, elle se contenta d'observer, analyser puis laisser Ophilia disparaître dans le vaisseau. Il arrivait donc que la confiance puisse payer même avec des êtres aussi indignes de confiance que les Siths ? Cela semblait difficile à croire, pourtant le résultat était là sous ses yeux... Avait-elle un intérêt à ce que la jeune fille ne rejoigne pas le côté obscur ? Sareth n'en voyait pas, du moins son esprit encore trop logique ne parvenait pas à décrypter les plans étriqués et déments d'un être à demi fou. Il se contenta de lâcher ses main jusque là derrière son dos pour les mettre sur le côté, n'ayant désormais plus besoin de tirer au blaster, la pression fut relâchée, peut être n'aurait-il pas dû, peut être devrait-il se méfier de Ranath, mais à cet instant précis il se pensait hors de danger... Et il eut de la chance, il était en effet hors de danger, la Dame Sombre allait disparaître sans un mot après l'avoir remercié de sa confiance et menacé de tuer sa fille si jamais elle devait rejoindre le chemin de l'obscurité. Mais pourquoi souhaitait elle cela ? Le Mandalorien avait beau tenter d'y réfléchir, il n'y comprit rien, il fut simplement soulagé d'avoir échappé à un sort funeste de la main de la Mirialan... Et il savait également qu'à présent il devait rapidement mettre sa fille en sécurité. Mais avant que Mya ne disparaisse, il retira son casque pour observer de son œil borgne le visage de l'étrange créature, le détaillant une dernière fois, leurs regards se croisèrent quelques instants, l'un était curieux et intrigué, l'autre... Il ne savait pas, peut être était-ce réciproque, peut être le méprisait-elle en silence ?

    - Elle ne le sera pas, j'en fais le serment, mais toi... Toi qui est haïe et recherchée par tant de gens au point que l'on me reprochera sans doute de t'avoir épargnée, pour user de tes propres mots... As-tu fait ce que tu viens de faire par intérêt ou par compassion ? Dit-il avec un léger sourire en coin.

Pas de réponse, elle disparut simplement avant de se fondre dans la ville... Peut être que Sareth lui semblait trop insignifiant pour qu'elle voulut lui répondre, peut être que la réponse était évidente à ses yeux... A moins qu'elle non plus ne sache pas ce qui l'avait poussé à épargner Sareth et à épargner Ophilia alors qu'elle aurait pu écorcher les deux par la pensée, l'un face à l'autre. Tout comme elle aurait pu restructurer l'esprit du mercenaire pour qu'il ne puisse parler à personne de ce qu'il avait vu... Mais elle n'en avait rien fait. Par négligence ? Possible. Mais ce que le chasseur de primes avait ressenti à ce moment là était le doute... Elle doutait, elle était tiraillée entre plusieurs points de vue tous divergents. A tel point qu'à son propre insu, ces différentes incarnations de Mya tentaient de communiquer avec lui pour influer ses décisions. Tout ceci était envisageable, tout comme il était également possible qu'elle jouait à un jeu que seule elle comprenait pour embrumer l'esprit de Sareth et lui faire croire à un triplement de sa personnalité... Le puzzle ne s'était pas résolu, bien au contraire, il y avait d'avantage de pièces à imbriquer les unes dans les autres. Il soupira un instant, remit son casque et rentra dans le vaisseau, se préparant à décoller, de nombreuses questions sans réponses plein la tête.

Le vaisseau flirta avec les cieux puis avec les étoiles, préparant déjà son cap vers Tatooine et vers de nouvelles aventures pour le Cowboy de l'Espace. Mais au lieu d'être isolé dans sa cabine à lire des livres, Sareth était dans la salle commune, sans armure, observant la tranquillité de l'espace assis en tailleur à réfléchir à ce qu'il venait de vivre, à la suite, à tout et à rien, comme bien souvent lorsque son esprit se mettait à errer de la sorte.

    - Pas facile d'être père, hein ?
    - Oh, je t'avais pas entendu entrer, soupira Sareth qui jeta un oeil derrière lui pour constater que Rooker était assis sur un siège à regarder l'espace lui aussi.
    - Alors ? Répondit-il sans en démordre.

Ce n'était pas la première fois que Rooker tentait de briser la carapace du Mandalorien pour tenter de comprendre ce qui le tiraillait... Et en temps normal, Sareth répondait toujours que ça allait, qu'il s'en faisait trop, qu'il était pénible à jouer aux papas poules, mais ce soir le mercenaire voulait pas jouer à ce jeu là, il avait la tête dans les étoiles, il pensait à plein de choses, il était ouvert au dialogue, il avait bien envie de s'ouvrir un peu.

    - ... Ouais. C'est pas simple.
    - Ton père t'avais préparé à ça ?
    - Non... Pas vraiment... Il était comme moi, pas très bavard, assez renfermé, concentré sur la mission et la survie, mais moins sur les états d'âme et les émotions. J'crois qu'il avait du mal à en parler.
    - Et toi tu te situe comment par rapport à lui ?
    - Guère meilleur.
    - Et t'as une idée de pourquoi ?
    - Je crois... Qu'on a toujours grandi comme ça, lui et moi, chacun avait ses emmerdes, chacun les gérait de son côté, chacun préférait ne pas en parler, par pudeur ou par habitude. On était deux Mandos, derniers de notre clans, perdus dans l'univers impitoyable, si on était pas capable de gérer nos emmerdes tout seul on crevait. Il m'a appris à être autonome, là dessus je pourrais jamais le critiquer, grâce à lui je vis très bien la solitude... Ou en tous cas bien mieux que la plupart des gens. 'Pis peut être aussi qu'on était tous les deux malades mais qu'aucun de nous avait la fierté de vouloir se soigner.
    - Malade de quoi ?
    - Du genre de maladie dont on guérit jamais vraiment...
    - C'était à ça que tu pensais en regarder dehors ?
    - Un peu, mais pas que...
    - Et... A quoi d'autre tu pensais ? A elle ?
    - Je crois ouais... J'essaye de la comprendre mais j'ai pas encore saisi ce qu'elle est et ce qu'elle veut...
    - C'est utile de le savoir ?
    - Je sais pas...

Il n'y avait rien d'autre à dire... Il y eut un court silence et les deux se laissèrent le luxe du silence pour penser et comprendre, aérer leur esprit, réfléchir. Et alors que le temps s'était suspendu l'espace d'un instant, que le duo avait plus communiqué aujourd'hui que pendant des années de coopération, les deux eurent un léger sourire en se regardant. Au fond, ils ne se parlaient pas mais ils se comprenaient... Et quelque part ça faisait du bien, d'être compris.

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