- jeu. 12 août 2021 19:07
#39647
Ma fille
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- « Le Chasseur de primes, le Mandalorien qui a sauvé Varadesh … »
Varadesh … ma fille … morte …
- « … sur Terminus, j'ai retrouvé sa trace. »
Le visage du Maître ne révéla qu'un rictus carnassier. Le bras de la Sith s'arma doucement afin de couper la communication, mais la profonde révérence de son Apprenti piqua sa curiosité. Genou en terre, Irae réclamait son dû.
- « Maître, ma vengeance …
- Rêve à la vengeance, tu n'auras rien. Va m’attendre sur Dromund Kaas ! Prépare nos troupes ... »
La Mirialan mit un terme à leur échange. L'Arkanien avait transmis toutes les informations utiles à la traque. Le Mandalorien courait chez Grakkus. Le rictus devint un sourire d'impatience mal contenue. Le Maître se dota d'un nouveau canal de communication.
- « Mallow, j'ai du travail pour toi. »
COMMENT S’APPELLE T-IL … TON FILS ?
Sorin Torne.
HA HA HA ! TU ES PATHÉTIQUE. LE PASSÉ, TOUJOURS LE PASSÉ. QU’Y CHERCHES-TU ? IL TE TUERA.
Je le sais. Je l’ai vu.
CROIS-TU QUE LA SOLUTION SURGIRA DU SOUVENIR ?
Il n’y a pas de solution. Cette mort-ci est inéluctable. Au cœur du tourbillon des runes, sur le mur …
MMH ?
… j’ai vu ma fin.
QUAND ? COMMENT ?
Je ne sais pas.
QUI ?
Ça, je sais.
Trois années ont passé depuis ma dernière escale sur Nar Shaddaa. Je me souviens d’un combat. Je me souviens de la Louve. Et je me souviens de lui. Le petit Zabrak impertinent. Et je crois que ce sourire qu’on me connaît bien fend à nouveau mon visage brûlé.
- « Mya … ?
- Oui, Mallow ?
- Qu’est-ce qu’on fait de lui ? »
Ah, lui … Il tremble comme une feuille, ficelé comme un gigot, menotté au cadre métallique du lit de l’appartement détruit la dernière fois par les truands de Malastare. Une autre belle opération menée par le jeune Cathar, un Aspirant prometteur. Mon regard s’adoucit pour l’enfant, je crois. Et lui … ce type est un couard, son chef de rang lui a arraché la langue en guise de dernier avertissement. Il n’est rien, qu’une coquille vide de laquelle je m’empare. Son nom … Lom Darj. Aucune importance. Il est à moitié nu, vêtu de son seul maillot de corps, et il tremble … de froid, de peur.
- « Il attend là. »
Et moi … oh, et bien, ses vêtements à lui me vont à merveille. Comment Mallow l'a-t-il trouvé ? Mallow profite de l’ancien réseau de Jay Kein, mon nouvel associé et slicer de profession, auteur de ma toute première fausse identité, créateur de Sibi Maw ; je n’allais pas laisser un type comme lui se promener dans la nature. Mallow entretient son lien avec le réseau sur Nar Shaddaa, et nous en profitons de temps en temps. Comme cette nuit, pour soustraire à son lit ce navet humain. Un idiot muet, mais qui sait se battre.
- « Mya ?
- Quoi ?! »
Mallow ne s’inquiète jamais de mes humeurs.
- « Il va falloir y aller. »
Enfin ! J’enfile le casque de mon otage, et me voilà lui, le navet humain. Je me tourne vers Mallow. On ne voit pas un centimètre carré de ma peau d’émeraude, et la visière brise la ligne de vue vers mes yeux vairons.
- « Parfait. »
Cet enfant est blasé. Il m’indique la sortie. Et me voilà qui file retrouver mes nouveaux camarades de jeu, toute une bande de mercenaires assoiffés de sang, qui roulent des mécaniques et qui content leurs derniers pillages en s’enivrant d’un alcool bon marché qui ferait vomir même un bantha. Ils se retrouvent toujours dans cette cantina insalubre où le patron leur fait un prix d’ami, parce qu’ils sont de bons clients et armés jusqu’aux dents.
- « Darj ! Pas trop tôt ! »
C’est leur chef, l’abruti qui leur sert de cerveau à tous. Il me bouscule brutalement, mais le navet humain ne réagit pas. Ce chef ne sait pas qui est là, il ne se doute pas. Le tuer. Tuer. Non … Sous le casque, je souris.
- « Trop en retard pour avoir l’droit de picoler ! On se barre. »
En route ! Grakkus nous attend. Qu’avons-nous à lui livrer ? Oh, ce n’est qu’un petit avorton de rien du tout qu’on est allé chercher sur Hosko. La prime est minable, mais ma récompense est si grande. Sareth … Mon cher, cher Sareth. Toute la bande me fait passer l’entrée sans un accroc. Nous patientons, attendons notre tour. J’ai hâte, j’ai si hâte. Non pas de livrer cette loque à son bourreau, mais de retrouver Sareth. Il est là, quelque part. Il vient rendre ses comptes. Et le voilà ! Il apparaît. Il vient voir Grakkus. Je reste à ma place, ne bouge pas. J’ai tant attendu cet instant. Son audience précède la nôtre. J’ai tant pensé à notre rencontre. Quoi dire, quoi faire. Je brûle d’impatience. Il fend le groupe de mercenaires que nous formons, me frôle. Mes doigts tremblent. Le poing pourpre le saisirait bien sans attendre. Le tuer. Tuer. Non … patience … plus tard … Le chef me met une tape sur l’épaule.
- « Stresse pas, Darj, ça va aller. »
Les autres se marrent. Toi … tu sauves Sareth, aujourd’hui. Je te tuerai, tout à l’heure, à la place de Sareth. Où est Sareth ? Face à Grakkus. Je m’approche un peu, je veux juste entendre. Un peu de concentration, je distingue leur conversation.
Alors, comme ça … on tue des Jedi, Sareth ?