Page 2 sur 2

Re: Bilan économique du Système Maad

MessagePosté :mer. 5 déc. 2018 22:30
par Amertume
La manœuvre était osée mais risquée. L'indication subtile sur la possibilité de se trouver d'autres partenaires pour faire tomber Requud que les Starfyre sonnait comme une menace des plus désagréables aux oreilles de l'hapienne. Piquer l'orgueil d'une Duchesse pouvait être aussi bien une bonne idée qu'une très mauvaise, car elles n'appréciaient guère cela mais d'un autre côté, elles pouvaient saisir l'appât en n'y voyant que du feu. L'hapienne fronça les sourcils, rejetant une mèche de cheveux en arrière, songeuse.

Voyons Duchesse Maad, dois-je vraiment tomber dans le trivial en les nommant ? Ceux qui désapprouvent vos actions récentes.

La Duchesse fut quelque peu surprise et pour dire les choses franchement, déçue. Alemidna Zannar-Maad lui avait pourtant fait bonne impression, lui apparaissant presque digne de se prétendre hapienne malgré l'évidence qu'elle n'en était pas une pure souche. Mais vouloir dire les choses de manière crue, entre 2 Duchesses comme elles, quel manque de goût et de raffinement. Il fallait toujours savoir rester propre, autant dans ses actes que ses gestes et ses propos. En public en tout cas.

Vos insinuations me blessent profondément Dame Maad. Moi qui pensais que nous étions comme des amies.

Ce qui voulait dire en langage courant qu'elles s'appréciaient ou en tout cas se supportaient suffisamment pour ne pas se compter comme ennemies mortelles au sein du noble jeu. Ça voulait tout dire. Histoire d'en rajouter un peu, la noble se composa une mine honteusement chagrinée à la pensée d'avoir été trahie par son "amie". Encore une fois, une simple manière de jouer un rôle. Rien de plus, rien de moins.

Votre offre est intéressante et la Maison Starfyre l'accepte. Si la Marine consent à ce marché, il ne faudra pas longtemps pour que la Maison Requud se retrouve en situation si précaire qu'elle consentirait même à céder une de ses Ladies en mariage pour sceller une alliance et sa survie. Dame Maad, je vous souhaite une bonne journée.

Une inclinaison polie de la tête, d'une Dame à une autre puis la réception fut coupée. Nul besoin d'aller plus loin dans cette conversation, les détails seraient réglés par leurs représentants respectifs. Quant à la Marine, restait encore à lui proposer ce marché et la faire accepter.




La demande d'audience auprès de la Maison Vespasian fut reçue, sa réponse très simple : oui, Maad pouvait envoyer pour la représenter Lady Poole. Elle serait reçue avec tout les égards dûs à son rang et saurait apprécier l'hospitalité de ses hôtes. Et parce qu'elle était au courant que la lady était âgée, des serviteurs lui seraient envoyés pour l'accueillir une fois arrivée sur Andalia, à l'extrémité Ouest de l'Amas, l'un des nombreux domaines de la Maison. Lorsqu'elle serait prise en charge, les serviteurs satisferaient à ses moindres désirs pendant toute la journée jusqu'au soir, excepté celui de la mener au domaine familial. Les instructions étaient très claires.

Lorsqu'il se ferait tard, elle serait conduite au domaine ou on lui permettrait de se préparer pour le dîner avec le Comte Solaran Vespasian, époux de la Comtesse et son représentant officiel. Comme tout les hapiens, le Comte était, malgré son âge avancé de presque 60 ans, d'une beauté et d'une vivacité à faire pâlir nombre d'hommes étrangers. Avec force respect et galanterie, il complimenta Lady Poole tandis qu'il la menait au dîner. Là, des plats succulents et parfaitement adaptés furent servis, soigneusement préparés pour ravir les yeux autant que le palais sans pour autant risquer de paraître inconvenant en les mangeant ni de perdre sa ligne.

Le dîner se passait très bien, diverses banalités étant échangées, le Comte n'hésitant pas à questionner la Lady sur des sujets aussi triviaux que son opinion sur les nouvelles chaussures unisexe à la mode à la Cour ou d'autres, plus sérieux, comme son opinion sur l'ostracisme dont avait été frappée la Maison Zand suite à la découverte de ses origines paysannes honteuses qu'elle avait dissimulé pendant des siècles. Mais rusée comme elle l'était, la lady ne pouvait pas ne pas remarquer un fait intéressant : le Comte n'évoqua pas une seule fois depuis leur rencontre 2h plus tôt la raison de sa présence chez lui.


Quant à la Maison Calpernia, elle fut flattée de l'intérêt que lui portait soudainement Maad - sa réponse à la demande d'entrevue était parsemée d'expressions grandiloquentes - et très enthousiaste à l'idée de rencontrer une représentante. Sa réponse fut toutefois quelque peu surprenante car elle indiqua ne pas pouvoir recevoir encore Lady Jinn à son propre domaine, s'excusant de contretemps déplorables et malheureux. A la place, elle proposa que cette dernière ne rejoigne Lady Salma Calpernia à l'adresse jointe. C'était, constata-t-on après recherche, un opéra très en vogue sur le monde de Dreena.

Si ce contretemps malheureux dont ne cessa de se lamenter la Maison Calpernia ne dérangeait pas trop Lady Jinn, la rencontre pourrait se dérouler là-bas, affirma-t-on avec force enthousiasme. Et toujours cette politesse presque trop belle pour être vraie.

Re: Bilan économique du Système Maad

MessagePosté :jeu. 6 déc. 2018 16:22
par Darth Lyria
La construction d'un premier dock orbital débuta sur Sheddu Maad. Dès que les détails techniques furent conclus entre les Maisons Maad et Starfyre, une demande d'audience avec la Direction technique des approvisionnements de la Marine royale Hapienne fut envoyée. Il ne suffisait maintenant qu'à convaincre les bureaucrates de confier le contrat à la nouvelle alliance...






[Lady Reska Ilovina Pool]


Le voyage sur Andalia se déroulait jusqu'à maintenant sans accrocs majeurs. Lady Pool s'était pliée aux contraintes de la Maison Vespasian. Elle avait même apporté avec elle quelques cadeaux: deux bouteilles de champagnes et une antique montre issue de la collection du duc Maad. Elle se comportait comme une invitée exemplaire, aux faits des moindres détails du protocol de la noblesse hapienne.

Vint l'heure du souper. Escortée jusqu'au domaine privé, on guida la Lady jusqu'à la somptueuse salle à dîner. Pour l'occasion, Pool avait revêtu une robe de la dernière mode en plus d'une délicate veste, des souliers finement poli et quelques bijoux discrets, rien de trop exhubérant.

Tout se passa comme à l'ordinaire entre les deux nobles qui échangèrent non pas sans quelques rires polis sur des sujets tout aussi futiles les uns que les autres. Un bref silence s'installa enfin entre les deux nobles. Après une petite gorgée d'un succulent vin, Lady Pool leva la tête et survola la pièce du regard.


« Une magnifique demeure que vous avez ici sur Andalia, Comte Vaspasian. Je présume que votre famille reçoit fréquemment des invités de marque ici? »


Manière détournée de savoir s'il s'agissait là d'un traitement de faveur à l'endroit des Maad et de peut-être avoir quelques noms de famille récemment invités dans ce même domaine. La Lady s'informait de manière détournée. Elle leva ensuite sa coupe sous ses yeux bleus. Il s'agissait d'un rouge bien fruité, issu des vignes de la Maison Calpernia qui, en plus d'oeuvrer dans les milieux du divertissement, produisait également dans les meilleurs alcool du Consortium. Produits qu'elle n'hésitait pas à mettre en valeur dans ses établissements culturels.


« J'ignorais que vous aviez un faible pour le vin calpernien. À vrai dire, j'ignore beaucoup de choses sur votre famille. Une faute que je peine à me pardonner! »






[Lady Urula Jinn]


La jeune femme regarda une dernière fois le billet qui lui avait été envoyé. Le Lac des calmars, un ballet mon calamari extrêmement populaire dans la Nouvelle-République et qui tentait de percer le marché hapien. À l'exception que pour satisfaire le public extrêmement xénophobe du Consortium, certaines danseuses avaient été remplacées par des humaines et la chorégraphie avait été révisée par une metteuse en scène bien respectée. Un coup de génie pour certains, un scandal de détournement de la propriété intellectuelle mené par du racisme institutionnalisé pour d'autres. L'art est politique.

Mais Lady Jinn ne s'en allait pas discuter politique artistique avec la Maison Calpernia. Son speeder taxi la déposa devant le sublime opéra de Dreena, une merveille architecturale. La jeune femme avait osé un look plus moderne, conseillée par une amie issue de la famille Aximand, le Consortium était un petit monde après tout! Grimpant les escaliers menant à l'entrée principale, elle fut interpelée par un droïde protocolaire qui l'invitait à la suivre. Lady Salma avait une loge réservée pour mieux discuter et profiter du spectacle en toute tranquilité.

Loge plutôt sobre où avaient été mis à la disposition des deux femmes vin, gin, bouchées et fauteuils. Lady Jinn salua avec tout le respect qu'imposait le protocol son hôtesse pour la soirée.


« Lady Calpernia, quel plaisir de vous rencontrer. Et quelle merveilleuse idée de profiter de cette soirée pour me faire découvrir cet opéra dont je n'ai entendu que du bien! »

Re: Bilan économique du Système Maad

MessagePosté :ven. 7 déc. 2018 06:03
par Amertume
Oui ? Qu'y a-t-il ?
Monsieur, j'ai une demande d'audience de la part de Dame Zannar-Maad ?
Ah oui ? A quel sujet ?
Elle souhaiterait vous entretenir à propos d'offre commerciale, semble-t-il.
Elle nous prend pour des vulgaires vendeurs en magasin ou quoi ?
Je ne pense pas que ce soit le cas Monsieur, c'est simplement... Une Duchesse.

Ah. Oui, effectivement vu comme ça, ça faisait sens. Parfois, le questeur 1ere classe John Grammaticus, directeur du Département de la Direction Technique de la Logistique et la Gestion territoriale de la Marine Hapienne du Consortium - respirez un coup - avait quelques difficultés à se remémorer ce détail. Pourtant il était habitué à traiter avec des nobles dames ou leurs représentantes pour toutes sortes de raisons. Mais il n'était jamais parvenu à s'habituer à ce que les Ladies se permettent de contacter son département comme s'il n'était qu'un bouseux de fermier.

Non qu'il eut un problème avec ces nobles dames ou le fonctionnement de la grande et parfaite civilisation hapienne vous noterez. Lui-même hapien de pure souche, il n'avait jamais ni ne remettrai jamais en doute le fonctionnement du Consortium. Les Duchesses et autres dirigeantes des Maisons Nobles étaient l'élite de la nation et ça n'était pas à lui de critiquer cet état de fait. Simplement, il n'arrivait pas à s'y habituer, c'est tout.

Dites-lui que la demande est acceptée et qu'elle nous recontacte d'ici 3h, j'ai une pile de dossiers urgents à traiter concernant le ravitaillement de nos flottes de patrouille dans les Mondes Centraux.
Oui Monsieur.
Attendez une seconde mon petit. Oubliez ce que je viens de dire, c'est une Duchesse, elle a préséance sur tout ça. Établissez une liaison holo entre Dame Zannar-Maad et mon bureau je vous prie.

5 minutes plus tard, le contact avait été établi. La projection de la Nagai reproduisait à la perfection tout les détails de sa silhouette et sa tenue. Grammaticus, debout devant son bureau, s'inclina profondément. L'étiquette imposait que face à une noble dame, il fallait toujours se considérer comme son inférieur et lui offrir une déférence maximale à moins que l'on ne fut de même rang. Militaire ou non, il ne faisait pas exception à la règle de fait.

Dame Zannar-Maad, c'est un honneur et un plaisir de vous rencontrer. Je suis le questeur en chef John Grammaticus, du Département de la Direction Technique de la Logistique et la Gestion territoriale de la Marine Hapienne du Consortium. Que puis-je faire pour vous être agréable ?

Qu'il était bon de se retrouver dans le rôle de quasi-déesse devant laquelle on déployait le tapis rouge et une déférence indécente, ne trouvez pas Dame Lyria ?




Le Comte sourit, d'un sourire charmant, en entendant la première question de Lady Poole. Avec un impeccable respect, il leva son propre verre à l'attention de l'hapienne et porta un toast en son honneur.

Nous sommes toujours heureux de pouvoir faire montre de notre hospitalité à tout compatriote qui souhaiterait en profiter naturellement. Nous n'avons pas le plaisir hélas de pouvoir accueillir quelqu'un qui soit aussi digne et réputée que vous, Lady Poole.

Ce qui pouvait tout aussi bien vouloir dire que Poole était du rang social le plus haut qu'ils aient pu rencontrer et avec qui avoir affaire, comme cela pouvait signifier qu'elle était la seule qu'ils aient pris plaisir à accueillir. L'un dans l'autre, ça n'apprenait pas grand-chose. Le Comte semblait suffisamment habile pour savoir ce qu'il pouvait dévoiler et ce qu'il devait cacher. Après avoir de nouveau porté un toast en l'honneur de la noble, le Comte s'essuya avec sa serviette, se leva et, une fois face à Poole, s'inclina profondément, offrant une main tendue.

Si cela vous agrée, je vous propose une petite promenade digestive dans nos jardins. Il serait criminel que vous ne puissiez profiter de votre séjour au maximum madame.

Sitôt l'offre acceptée - comment aurait-il été possible de refuser sans paraître malpolie ? - le Comte mena la Lady à vitesse lente jusqu'aux jardins situés à l'arrière de la magnifique propriété. Les jardins offraient un spectacle comparable à une galerie d'art végétale, regorgeant de plantes et fleurs d'une exquise beauté partout ou portait le regard. Le Comte ne se lassait pas d'en décrire chacun et chacune avec force détails, s'extasiant devant la beauté de cette véritable jungle luxuriante.

Ne soyez pas honteuse, madame. Nous vous savons fort occupée à prendre soin de l'héritage de votre défunt époux et vous assurer que la Duchesse Zannar-Maad ne poursuive son oeuvre. Rien d'étonnant à ce que vous ne puissiez ainsi vous permettre de vous intéresser aux autres Maisons. Le vin calpernien a un goût absolument divin et, je trouve, une capacité à rendre celui qui le boit à savoir apprécier les beautés de la vie.

Puis il reprit sa visite guidée des jardins, s'extasiant à nouveau devant chaque fleur qu'ils voyaient comme si c'était la première fois qu'il les apercevait. Toujours aucun signe d'ouverture de sa part ni d'intérêt pour la raison de la présence de Lady Poole. Un bien étrange animal que celui-là.




L'immense salle d'opéra était pleine à craquer, dans la grande majorité par des nobles hapiens et une petite minorité de riches marchands. Bien évidemment, ces gens du bas peuple n'avaient pas le droit de se mêler à ceux de la haute ni même de leur adresser la parole. Du reste, aucune personne de l'un des groupes n'aurait eu la sotte idée de s'en aller converser avec quelqu'un de l'autre. Et les meilleures places étaient réservées à la noblesse cela allait de soit. Mais la place la plus belle, celle qui était située au centre des alcôves de plusieurs étages, disposant d'une acoustique parfaite et d'un point de vue sans commune mesure, celle-là était réservée à rien de moins que l'élite de l'élite.

A savoir, Lady Calpernia et son invitée d'honneur, Lady Jinn évidemment. Lorsque cette dernière fut finalement introduite au sein de la loge, son hôtesse fit mille manières, se confondant en excuses pour le dérangement et l'obligation de se rencontrer ici au lieu du domaine familial, - bien qu'en vérité il n'y avait nulle honte à converser devant un spectacle aussi peu commun ! - ne cessant d'y aller de ses courbettes exagérées et autres formules de politesse tarabiscotées.

Oh ! Lady Jinn, vous voilà enfin ! Je suis confuse, j'avais craint que vous ne veniez pas, ce que j'aurais compris entièrement, quelle horreur quelle honte pour notre Maison ! Oh veuillez accepter mes excuses les plus sincères pour tout cela, vraiment !

Lady Salma Calpernia était assurément une très belle jeune femme ayant à peine la trentaine. Ses cheveux noirs étaient très longs et arrangés en de multiples et complexes nœuds selon l'usage à la mode à la Cour. Son visage était anguleux et harmonieux, à se damner. Et sa robe semblait tout droit sortie de l'imagination flamboyante d'un sybarite aussi passionné qu'inspiré. La robe avait l'intéressante propriété d'être légèrement transparente en certains endroits, offrant ainsi selon les mouvements de la noble un point de vue de meilleure qualité.

Vous pouvez le dire, je n'avais encore jamais entendu parler de ces... Kalamaaari ? Peu importe, il faut bien avouer que la diva a une voix magnifique, il est presque dommage qu'ils soient si répugnants pour les yeux... Enfin, tout le monde n'a pas la chance d'être aussi bien pourvu que vous l'êtes ma chère ! Ou sont donc mes manières, asseyez-vous, mettez-vous à votre aise, l'opéra commencera dans une quinzaine de minutes, cela nous laisse largement le temps de mieux faire connaissance ! Ou avez-vous trouvé une robe aussi belle ?

Il semblait bien que la Lady fasse partie de ce genre de femmes qui, une fois lancées, ne pouvaient plus s'arrêter de papoter et de parler de tout et de rien. Surtout de rien.