L'Astre Tyran

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Haut lieu de la contrebande, ce champ d'astéroïdes abrite de nombreux ports francs, ainsi qu'une multitude de lieux où dépenser l'argent illégalement acquis dans le reste du système.
Gouvernement : Neutre
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By Drakell 82
#28997
La Centralité
Système Oseon
Astéroïde 1138


Le cargo avançait lentement et prudemment dans le champ d'astéroïdes. C'était le genre d'endroit où il était interdit de relâcher son attention une seule seconde, sans quoi on finissait encastré dans une roche spatiale, ou un débris pouvait percer la coque et tuer tout le monde à bord par dépressurisation. Pour éviter ça, Haro avait pris ses précautions. Il avait désactivés tous les systèmes auxiliaires dont il pouvait se passer, et avait réacheminé la puissance vers les déflecteurs. La netteté des communications s'en ressentait, mais où ils allaient, ils n'auraient pas besoin de ces appareils.

Le système Oseon était un endroit très particulier. La seule planète, Oseon VII, insérait son orbite entre les ceintures d'astéroïdes du système, qui offrait un abri de qualité pour qui pouvait fuir les Hutts. La Centralité était assez dépourvue de routes spatiales et était assez vide pour fournir une planque appréciée. Mais en plus de ça, dans le cas d'Oseon, il fallait se farcir ces ceintures de caillasses à traverser. C'était un coup à prendre, mais cela en valait la peine. C'était un vrai paradis pour les contrebandiers, et de manière générale pour qui avait des activité louches.

Ici, les lois républicaines et impériales n'avaient pas cours, seules celles de la Centralité, qui était une entité politique indépendante. Et le véritable intérêt, c'était justement ce que ces lois apportaient. Une quantité de ports-francs, où aucune règle commerciale ne valait. Pas de taxes d'aucune sorte, aucun droit de regard pour les gouvernements officiels, ce qui faisait que toutes sortes de marchandises circulaient par ces endroits, y compris des marchandises illégales dans la plupart des systèmes. Armes, drogues, êtres vivants, tout ça s'y achetait ou s'y vendait, s'y échangeait, tout autant que nourriture, boissons, antiquités, produits de luxe, informatique… de toutes origines. Acquises légalement ou non, ces productions avaient leur place ici, puisqu'aucun contrôle n'était effectué. La seule règle qui vaille ici, c'était de ne pas tuer. Et de ne pas se faire prendre si vous veniez à entuber la personne avec qui vous traitez, ce qui pouvait l'amener à enfreindre la règle sur le meurtre, auquel cas il mettrait tout en œuvre pour dissimuler les preuves.

Bref, c'était un chouette endroit. Frankie avait ses raisons d'y mettre les pieds, bien plus que Drakell, qui n'appréciait pas l'ambiance. Mais c'était un passage obligé. Après tout, Frankie avait réussi un bel exploit : dérober une jolie somme d'argent au Cartel de Nar Shaddaa. Cela les empêcherait d'y retourner avant longtemps, mais ils se voyaient maintenant en possession de quelques millions de Crédits.

Mais surtout, ils possédaient de la marchandise de grande valeur, qu'il leur était impossible d'écouler sur le circuit habituel. Des jetons de casino, estampillés au nom du Starlight. Pour des raisons évidentes, ils ne pouvaient pas se rendre sur place pour les faire changer. Plus maintenant. D'autant que Frankie avait découvert que des primes avaient été placées, suite au casse, et il était l'un des concernés.
L'autre cargaison précieuse était quelque chose d'aussi magnifique que rare, tout autant qu'il était dangereux de la posséder. Une belle quantité de lingots d'aurodium, marqués par le Cartel. Impossible donc de les vendre en l'état. Mais il existait des solutions.

En attendant de trouver comment gérer l'affaire, ils devaient stocker tout ça. Aucune banque en territoire républicain n'accepterait de mettre au coffre des objets de valeur sans en connaître la provenance, ce qui était exclu dans ce cas précis. Mais dans un port-franc, c'était différent. Ici, personne ne posait de questions. Vous voulez quelque chose ? Du moment que vous payer ce qui est dû, on ne veut pas savoir pourquoi, pour quoi faire, ou pour qui. Ici, la seule chose qui valait vraiment quelque chose, c'était les devises. Elles avaient toutes cours. On vendait, on achetait, on troquait aussi. La procédure était immuable. On cherchait ce qu'on voulait, on payait le prix demandé (parfois après négociation), et l'affaire était conclue.

Haro posa son vaisseau dans le port-franc de l'astéroïde 1138. Le profil de l'Ermech contribua grandement à leur accès facile au dock, sans qu'il leur soit demandé quoi que ce soit.

Vraiment, s'il y avait un endroit où ils pouvaient mettre leurs biens au frais, c'était ici...
#29001
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PNJ : Iris


Étrange moment qu'elle passait à bord de l'Ermech avec Frankie Werkx et un type qu'il avait appelé Haro. Cain avait insisté pour qu'elle se joigne au slicer lorsqu'ils avaient dû prendre la tangente de Nar Shaddaa. Malgré les recommandations et les paroles apaisantes de Chris Wilton, le pirate n'avait aucune confiance en Werkx et sa parole de planquer les lingots en lieu sûr.

En tout cas il ne croyait pas le moins du monde que le slicer ne tenterait pas de leur faire un sale coup maintenant qu'il avait un tel magot entre les mains. Bien sûr, il aurait été facile de rétorquer "bah alors pourquoi tu les prends pas toi-même pour les planquer ducon?", question à laquelle Cain n'aurait eu aucune réponse à donner et aurait eu l'air en effet bien con.

Le fait était qu'avec un équipage dont ils n'étaient pas entièrement surs qu'ils soient tous loyaux, on ne pouvait pas prendre de risque. C'était pour cette raison, plus que toute autre, que Cain avait consenti à laisser sa part de lingots entre les mains de Werkx. Et elle était là pour s'assurer qu'il n'y avait pas de coup fourré en préparation.

En ce qui la concernait, Frankie était un type bien, un peu arrogant c'est sûr, mais il faut dire que vu le tour de magie effectué au casino il y avait de quoi se monter la tête avec raison. Le voyage avait été relativement rapide et ennuyeux, les deux compères ne parlant à la Chiss qu'en cas de nécessité, pour le reste elle aidait comme elle pouvait sans plus de contact.

De son humble avis ce n'était pas vraiment une belle manière de traiter une femme que de l'ignorer comme ça. Elle aurait bien fait un petit commentaire narquois mais les hommes semblaient nerveux, autant donc éviter tout conflit des fois que. Le vaisseau se posa tranquillement sans qu'on vienne les ennuyer, ce qui était bon signe. Ou très mauvais, c'est selon votre niveau de paranoïa.

Elle était vêtue d'une de ses tenues de combat, aussi pratique que confortable tout en moulant légèrement ses formes aguichantes. Son fusil en main, sa vibrolame rangée à la ceinture sur sa taille, elle était prête à se lancer. Elle fit un petit signe de tête à Haro tandis qu'elle descendait en compagnie du slicer. Il était temps de se mettre en chasse.


Dis-moi Frankie, on est certains que les banquiers du coin n'essaieront pas de nous la faire à l'envers une fois qu'on leur filera les lingots? Je n'aime pas trop me faire enfiler comme ça tu comprends, je suis une femme sensible...

Et avec un humour graveleux merci de le préciser. L'endroit semblait pas trop mal famé en plus de ça, en tout cas à première vue. Elle s'était attendue à des bouges crasseux semblables aux niveaux les plus infâmes de Nar Shaddaa mais Oseon semblait plutôt agréable à vivre, si on mettait de côté l'absence totale d'autorité supérieure et donc de forme de police.

Werkx ne prit pas la peine de lui répondre de suite avant de se mettre en quête d'un terminal holonet d'ou il pourrait se renseigner. Elle l'observa se mettre à la recherche d'infos fraîches, notant ses petits sourires satisfaits lorsqu'il arrivait à ses fins. Elle n'avait aucune idée de ce qu'il fabriquait avec ses gadgets technologiques mais ça semblait marcher.

Elle se surprit à apprécier le contempler. Il était plutôt bel homme, ou en tout cas au-dessus de la moyenne des bouseux qu'elle rencontrait habituellement. Il ne manquait pas d'attraits c'était un fait, et il était aussi habile avec ses joujoux implantés qu'avec une arme. Un vrai homme donc, elle se demandait bien quel genre d'autres talents il pouvait avoir...

De temps à autre, tandis qu'elle faisait le guet, genre garde du corps d'un gros bonnet, des passants allaient et venaient, observant brièvement le duo avant de repartir à leurs préoccupations. Elle commençait à se sentir un peu nerveuse là, rester ici trop longtemps risquait d'être dangereux à long terme.

Elle pria pour que le slicer trouve vite son bonheur histoire qu'ils puissent faire ce qu'ils avaient à faire ici et se tirer vite fait.
#29019
Sorti du vaisseau, accompagné d'Iris, Frankie se mit en quête d'un terminal Holonet. Ces trucs étaient courants, aussi il en trouva un rapidement. En quelques secondes, il parcourait la liste des services que proposait l'astéroïde 1138. Elle était fournie, aussi dut-il restreindre un peu le choix en opérant quelques filtres de recherche.

De son côté, la Chiss semblait nourrir quelques inquiétudes sur le succès de leur visite. Il comprenait. Leur cargaison représentait beaucoup d'argent, et ils allaient devoir ne pas se louper. Mais après tout, ils avaient réussi bien pire.

    « T'inquiète pas, ma petite, Papa Frankie sait exactement ce qu'il cherche. Et ce n'est pas un banquier. »
Le banquier, c'était le mec qui acceptait de mettre quelque chose dans son coffre si on était déjà client chez lui, et qui en retirait un profit. Le problème, c'était que Frankie et les banques, ça faisait pas des grands copains. Il y avait pourtant matière à ce que les choses s'arrangent, maintenant… Non, ce qu'il cherchait, c'était un receleur. Quelqu'un qui planque des marchandises, moyennant finances juteuses et risques minimum.
Évidemment, ce genre de zozos se trouvait pas dans le bottin. Mais Werkx trempait depuis assez longtemps dans le milieu pour savoir comment chercher. De nombreux receleurs se cachaient sous des métiers légaux, tels qu'antiquaire, usurier, parfois des professions qui inspiraient du dégoût et qui se trouvaient bien moins contrôlées par les autorités, ou ici moins sujettes aux braquages et aux cambriolages : recycleurs, croques-morts, abattoirs…

Avec un sourire, Frankie annonça qu'il venait de trouver à qui s'adresser.

    « On va aller voir une vieille connaissance. »
À vrai dire, c'était un sacré coup de chance que de trouver ce type ici, juste au bon moment. Frankie nota l'adresse, et ils quittèrent les lieux.

Ils suivirent les allées que formaient les bâtiments de cette ville particulière. Tout était construit sous un dôme, dont les seules ouvertures sur le vide spatial étaient munis des mêmes technologies que les hangars des destroyers : des sas fermés de portes pressurisées d'un côté et de champs de force de l'autre, empêchant l'atmosphère artificielle de s'échapper au dehors.
Le dôme lui-même était une merveille de transparacier et de structures métalliques qui soutenait l'ensemble. L'élément central, l'épine dorsale, le centre névralgique de cette demi-sphère, c'était la tour d'oxygénation. Un nom très exagéré pour désigner l'appareillage qui fournissait le mélange gazeux propice à la vie sous cette cloche de verre. Elle s'élançait sur toute la hauteur de l'édifice, et en traversait le sommet en une antenne de transmission.

L'architecture de la ville était spéciale. Les bâtiments de la périphérie étaient plus bas que ceux du centre, afin de respecter l'espace minimal de sécurité avant la cloche du dôme. Plus on s'approchait de la circonférence, plus les murs et les toits épousaient la forme du dôme, pour atteindre des formats plus conventionnels autour de la tour d'oxygénation.
Ici, nul speeder privé, afin de réduire la pollution. À la place, un réseau de navettes collectives, qui suivaient des lignes précises, avec des arrêts et des horaires. Ces modèles aériens semblaient fabriqués spécialement pour embarquer un maximum de passagers tout en consommant le moins d'énergie possible.
Sous terre, un réseau de galeries offrait lui aussi un moyen de transport collectif, le Tube. Les stations permettaient de prendre place dans une capsule d'une centaine de sièges, qui était contenue dans un circuit sous pression. Le dispositif permettait de couvrir de nombreux kilomètres en un rien de temps. Il ne fallait que trois minutes pour traverser le dôme de part en part, ce qui rendait les trajets urbains très agréables et efficaces.

Isis et Frankie n'eurent pas besoin d'utiliser ces commodités, mais marchèrent moins de dix minutes pour arriver là où ils devaient se rendre.

Ils s'arrêtèrent devant une boutique, à la façade impeccablement propre et entretenue, comme si elle venait d'être terminée de construire. La devanture annonçait "Pröster et fils – Maîtres bouchers depuis 165 BrS". Werkx ne retint pas son rire. Il poussa la porte et invita Iris à le précéder.

À l'intérieur, il faisait une agréable fraîcheur. L'odeur ambiante mêlait les parfums de diverses viandes crues, dont les quartiers et morceaux étaient exposés sur des étals réfrigérés et vitrés, de charcuteries et de plats de viande de toutes origines de la Galaxie, des plus simples aux plus raffinés.
Personne ne tenait le comptoir, mais on entendait, venant du laboratoire, des bruits de chocs, ceux de couteaux sur un billot, et loin derrière une scie à os. Après moins d'une minute, la scie arrêta son vacarme, et quelqu'un arriva du fond de la boutique.

Un solide gaillard, habillé de blanc, portant tablier maculé de traces de sang séché, débarqua en s'essuyant les battoirs qui lui servaient de mains. À sa ceinture, un carquois de cuir portait une dizaine de couteaux bien rangés. Sous ses sourcils broussailleux, le regard n'était pas engageant, mais la vue de Frankie sembla le dérider, puisque un large sourire se dessina sous son épaisse moustache, avant qu'il n'éclate d'un rire gras.

    « C'est pas vrai ?! Werkx, qu'est-ce que tu fous là ? Si mon m'avait dit… !
    Désolé de péter l'ambiance, mais je dois t'avouer un truc : je viens pas t'acheter de bidoche.
    Le boucher éclata de rire et souleva une partie du comptoir, monté sur charnières.
    Passez derrière, j'ai de quoi vous offrir à boire. »
Le moustachu salua aimablement la Chiss à son passage, et rit de nouveau à l'attention de Frankie, qui venait d'émettre un claquement de langue qui devait avoir une signification pour eux deux, mais qui n'évoquait rien pour Iris.

Ils traversèrent le laboratoire, où des garçons bouchers travaillaient. Le gars à moustache donna quelques consignes puis emmena son pote et la petite nana à l'arrière. Ils s'arrêtèrent devant une porte où était un cadran à touches, sur lequel il pianota une série de chiffres. La porte s'ouvrit et il les invita à entrer.
Iris semblait inquiète, mais devant l'assurance de Frankie et la bonhomie de l'autre, elle finit par se laisser guider.

La pièce était nettement moins propre que le reste de la boutique. Une lourde table de bois siégeait au centre, éclairée par une lampe juste au-dessus. Le sol carrelé en pente douce permettait à l'eau du nettoyage – et à celle qui ruisselait doucement dans un coin du plafond – de s'évacuer par une bonde. Le boucher tira deux chaises vers la table et les offrit à ses invités avant d'en prendre une troisième pour lui-même, en même temps que trois petits verres et une bouteille.

Il s'installa puis versa trois rasades du liquide du flacon. Une boissons transparente, incolore, à l'odeur âcre et piquante. Il poussa les verres vers les buveurs et prit le sien devant lui.

    « Alors, qu'est-ce que tu es venu faire sur le 1138 ?
    Oh, on a le temps pour ça… D'abord, raconte un peu…, fit Frankie, en désignant les alentours.
    Hé bien… laisse-moi réfléchir, c'était quand la dernière fois qu'on s'est vus ?
    Korev VII.
    Ah ouais, Korev. Héhé, quelle merde, ce job...
    M'en parle pas, mes pieds s'en souviennent encore.
    C'est vrai que t'as plus morflé que moi, mais au final, on a rien sorti…
    Bref. Depuis Korev, hé bien ma foi… j'ai bossé pour un parrain local, dans le secteur Suolriep. Le type payait pas mal, le boulot était pas trop compliqué. Je me contentait de convoyer du fric, et une part me revenait directement.
    Il avait l'air d'apprécier ce que je faisais, parce que moins d'un an plus tard il me confiait un job de confiance. Mais j'ai tout foiré. Ma couverture a été cramée, et j'ai été obligé de m'arracher. J'ai cherché un endroit paumé, où personne viendrait me chercher. J'ai atterri ici.

    Et tu fais dans quoi aujourd'hui, Maître Boucher ?
    Hé bien… ce cher Pröster était un brave type. Un vrai pro. Mais, la maison se transmettait de génération en génération et il la tenait de son père qui la tenait de son père qui lui-même… hein, t'as compris. Sauf que le dernier Pröster en date n'avait pas d'enfants. Il lui fallait donc vendre l'affaire, et j'ai acheté. J'avais encore quelques économies.
    Donc, tu es… boucher ? T'es rangé ?
    Jamais d'la vie ! Non, ça c'est pour les officiels, pour les registres, et pour le quartier. J'ai deux petits gars qui bossent à plein temps, et moi j'ai appris quelques ficelles, mais c'est tout… non, moi le vrai job ça reste tout ce qui peut me rapporter du gros cash.
    J'informe, j'achète et je vends, je détruis des preuves, je dépèce des corps et je les fais disparaître, je recèle, je mets en relation clients et contrebandiers… bref, un peu de tout.
    »
Frankie glissa un regard entendu vers Iris. Voilà qui était intéressant. Un receleur.
#29050
Papa Frankie avait bien fait son travail, songea la belle Chiss lorsqu'ils partirent pour leur destination et arrivèrent à la boucherie. Rien dans cet endroit n'aurait pu permettre de penser que c'était autre chose qu'un honnête fond de commerce pour honnêtes clients qui avaient d'honnêtes transactions à faire honnêtement. Ce qui était précisément la raison pour laquelle ce devait être faux.

En temps normal, voir une vitrine et un intérieur pareil ça l'aurait convaincue que tout était réel, mais ils étaient dans une zone sans aucune loi ni réglementation, alors excusez du peu si elle était un peu sceptique. D'autant plus que Werkx, en bon hors-la-loi qu'il était, n'aurait certainement pas perdu son temps dans une vraie boucherie. Il ne devait aimer que la chair vraiment fraîche si vous voyez ce que je veux dire.

Arriva un costaud armé jusqu'aux dents de couteaux du genre bien tranchants et une sale expression dans le regard. Elle fronça les sourcils, incertaine de savoir si c'était une plaisanterie du slicer ou un piège, jusqu'à ce qu'elle les vit se sourire mutuellement et rire ensemble. Un petit claquement de langue mutuel lui fit se demander si après tout, Frankie n'était pas d'un autre bord. Quel dommage...

Elle hocha la tête poliment à l'occasion du boucher lorsque celui-ci la salua et suivit son compère à l'arrière-boutique, voyant au passage des jeunes gars au boulot sur la viande. Ce qui lui plut beaucoup moins, ce fut le moment ou ils durent entrer dans une pièce à la porte codée. Le slicer ne pouvait pas ne pas sentir que ça puait, si? Eh bien on dirait que si puisqu'il entra en essayant de la rassurer.

Pas vraiment une réussite mais elle n'avait pas trop le choix à ce stade, elle entra donc et choisit de rester debout dans un coin, bras et jambes croisés, ses yeux observant attentivement autour d'elle par pure méfiance. Les deux hommes évoquèrent leurs souvenirs respectifs de guerre et se remémorèrent le bon vieux temps. Deux trois trucs l'avaient pour sa part interpellé dans leur conversation, et elle en prit bonne note.

Un receleur, c'était donc pour ça qu'ils étaient là. C'était pas une mauvaise idée en soi, le bonhomme pouvait planquer leurs lingots voire même les aider à les refourguer. Elle avait quand même du mal à faire confiance au type, il avait après tout bien précisé qu'il dépeçait des corps et les faisait disparaître, ils n'étaient donc pas à l'abri d'une mauvaise surprise.

Brusquement, elle se rapprocha de la table, s'assit dessus en tournant le dos à son ami et se pencha très près du visage de Werkx. Pour le receleur, elle aurait semblé être en train de lui faire du pied tout en ronronnant avec son homme, mais la vérité était qu'elle voulait murmurer à l'oreille du slicer, d'une voix très basse:


Ce serait mieux si on avait un moyen de pression sur ce type, on n'a aucune preuve qu'il ne tentera pas de nous doubler, et je n'ai pas prévu de me faire dépecer. Dit-moi ce que tu as en tête, on vend les lingots ou on les stocke juste chez Maître Boucher?

Elle nota que la porte, bien que toujours ouverte, était infranchissable car un gorille, un Wookie, s'y tenait et les surveillait d'un air un poil menaçant. Elle espérait vraiment que ça n'allait pas mal finir tout ça. Elle pria pour que le slicer ne se soit pas fait avoir à cause de sa familiarité avec le bonhomme en face d'eux.

Toujours assise cul face au boucher, Iris tourna la tête en direction de celui-ci, ses yeux rouges ne cillant pas ni ne le lâchant du regard. Son visage était calme et impénétrable, digne représentant de la souche Chiss originelle dont elle n'avait que peu en commun d'après une cousine qu'elle avait vue récemment...
#29059
La Chiss semblait nourrir quelques inquiétudes. Normal. On parlait de confier une véritable fortune à un inconnu. Elle ne voulait pas se faire arnaquer, ou pire. Frankie eut un sourire, et un regard vers son vieux pote, qui hocha de la tête.
    « Je vous laisse une minute. Je dois vérifier que le travail se fait bien... »
Il s'éclipsa, laissant Iris et Werkx en tête-à-tête, sous la surveillance du Wookiee-portier.

Iris se recula, bras croisés, l'air fâché.

    « Je sais ce que tu penses, et je t'arrête tout de suite. John et moi, ça remonte à longtemps. On a bossé quelques années tous les deux, juste après que mon employeur ait disparu. J'ai fait profil bas quelques mois, le temps que ça se tasse, et on s'est rencontrés. On a fait quelques coups juteux. Mais John est un bon gars, il est honnête… enfin, honnête… pas honnête, mais il est réglo. Ce mec, je lui confierais mes couilles, si l'occasion devait se présenter, et sans hésitation.
    Oublie donc les moyens de pression, les menaces… tout ça n'a pas de prise sur John, c'est un roc. Ce mec, je l'ai vu faire pleurer un Trandoshan.
    Vendre les lingots, dans l'immédiat, c'est impossible. Ils sont marqués du Cartel. Personne ne voudra acheter ça, avec ce qui vient de se passer. Trouve un acheteur, amène toi avec les lingots, et ton cadavre finira pliée dans un container aux pieds des Hutts pendant que ton 'acheteur' récoltera un belle prime. Dans le meilleur des cas.

    Non, la meilleure solution, c'est d'entreposer ça dans un lieu sûr, le temps de trouver ce dont on aura besoin. Notre seule chance de tirer profit de tout cet aurodium, c'est de le fondre et d'en faire quelque chose de vendable sur le marché. On le transforme en beaux lingots non marqués, et on le fourgue en plusieurs fois, en plusieurs endroits. C'est tout ce qu'on peut faire…

    Écoute… ce coup, on l'a fait ensemble. Tout a fonctionné pour le mieux, et c'est seulement parce qu'on a su, à un moment, se faire confiance. Fais-moi encore confiance. Encore une fois.
    »
Elle n'eut pas le temps de répondre, John était déjà de retour.
    « Alors les petits amis… On discute, on discute, mais au fond… je ne vous ai même pas demandé : qu'est-ce que je peux faire pour vous ?
    Échange de regard entre les deux complices. Ils pouvaient encore reculer, mais Frankie n'en avait pas l'intention.
    On vient te demander un service. Trois fois rien.
    Oh, si tu viens me le demander, à moi, je me doute que c'est pas trois fois rien… je t'écoute.
    J'ai un container à faire garder. Je peux rien en faire pour le moment, mais il pourrait me rapporter de gros ennuis, en l'état. Le temps de trouver le moyen de m'en occuper, il faut que quelqu'un me le tienne au chaud. Tu pourrais faire ça ?
    John se lissa la moustache, ce qui était ridicule, vu l'état de ce ramasse-merde qui poussait sous son gros blair.
    Hmmpf, ça pourrait me rapporter des ennuis aussi ?
    Pas si tu te contentes de le caser dans un endroit sûr, et que tu tiens ta langue. De toute façon, toi non plus tu ne pourrais pas en faire quoi que ce soit.
    John assit ses grosses fesses sur la chaise qu'il avait quitté plus tôt.
    Tant de mystère… si c'est si risqué, c'est que ça doit avoir de la valeur, et pas qu'un peu… dis-moi ce que c'est, et je marche.
    Hors de question. T'as pas besoin de savoir. Et puis tu m'en dois une...
    …pour l'histoire du truc avec le machin dans le chose, oui, je sais ! Tu me le répètes depuis assez longtemps, dès que t'en as l'occasion ! Et le pire c'est que tu as raison...
    John se leva brusquement et commença à faire les cent pas. Ça se présentait pas super. Mais Werkx n'avait pas joué tous ses atouts.
    Tu te fais combien comme receleur, ici ? Hein ? 500, peut-être 600,000 par an ? Moi, je t'en propose un million…
    Pardon ?!
    J'ai pas fini. Un million, que je te paye aujourd'hui. Tu gardes ce container comme s'il s'agissait de ta bite, tu m'entends ? D'ici quelques temps, quand on reviendra le chercher, si tout est en ordre, je te paierai un million supplémentaire. »
Deux millions pour garder une boîte, c'était plus que ce qu'il se faisait en cinq ans d'activité ici, tout compris. L'occase en or. John se gratta le menton. Évidemment qu'il ne pouvait passer à côté d'un tel pactole.
    « Alors, qu'en dis-tu ? Un million tout de suite, un million plus tard, et on pourra dire qu'on est quitte pour ta petite dette. »

Ce qu'il en disait, ce qu'il en disait… c'était vraiment une question à la con… pour résumer, le boulot n'était pas plus compliqué que de mettre ce foutu container en sécurité, fermer son claque-merde, et attendre le retour de Werkx, et il empochait deux millions. C'était la meilleure affaire du siècle, comment aurait-il pu refuser ?!

John repoussa brusquement la chaise, claqua ses deux énormes pognes sur la table, et fixa de ses petits yeux noirs la Chiss, avant de glisser son regard vers le slicer.


    « J'en dis que je marche, quelle question ! »
#29080
La confiance de Frankie était telle que même Iris se sentit rassurée... Un peu. Elle restait méfiante et un poil nerveuse parce que c'était dans sa nature. Parce que dans le monde souterrain, on ne peut jamais totalement se détendre ni relâcher la pression, on doit toujours être sur ses gardes. Parce qu'un seul faux pas et ils allaient perdre un paquet de pognon incroyable, sans parler de leurs vies qui finiraient alors de manière brusque.

Je te fait confiance Werkx, mais si ça finit mal, je peux te garantir que mon dernier acte avant de baisser le rideau ne te plaira pas.

Cela, elle l'avait murmuré si bas qu'il était quasiment impossible que quiconque l'eût entendu. Un moyen de se rassurer, un mantra pour vous donner de la force quoi. Mais voilà que le boucher revint, les empêchant de deviser plus longtemps, la forçant à se relever de la table et s'accouder de nouveau au mur, à écouter silencieusement les deux compères. Elle échangea au passage un regard dénué de considération ou de respect avec le Wookie, chacun se jaugeant mutuellement.

Le début de l'échange ne se passa pas très bien, le boucher hésitant clairement à les envoyer se faire mettre s'ils ne lui disaient pas le contenu de la cargaison à planquer. De manière discrète, sa main à elle glissa tout doucement jusqu'à la vibrolame accrochée à la ceinture, prête qu'elle était à dégainer si ça dégénérait. Sa première cible serait alors le Wookie, escomptant que Frankie prendrait alors l'initiative de se jeter sur son vieil ami.

Mais ce fut alors que le slicer, décidément aussi doué en baratin qu'en hacking, fit une proposition trop juteuse pour que l'autre la refusa. Le marché fut conclu, 2 millions pour le bonhomme, c'était du lourd, trop pour qu'il dise non. Les deux hommes échangèrent une poignée de main virile et se mirent à rire aux éclats et l'atmosphère se dérida considérablement.

La suite fut plutôt simple, ils organisèrent, grâce aux hommes de main du boucher, le transfert du container du vaisseau de Werkx à la planque du boucher. Ils purent voir que le container fut transféré dans un box au nom de Pröster et fils, identifié comme réserve de produits divers pour la boucherie. Ensuite, le verrouillage fut placé, un code avec haut niveau de cryptage installé, et l'affaire fut conclue.


Un grand merci à vous Monsieur Pröster, on aurait été dans de beaux draps si vous n'aviez pas été là.

La Chiss prit même sur elle de gratifier le boucher d'un large sourire, pour preuve de sa gratitude. Elle regarda ensuite Frankie d'un air interrogateur. Ils pouvaient se tirer d'ici maintenant que l'affaire était réglée, ou ils pouvaient bien profiter un peu des charmes d'Oseon avant de repartir au boulot. L'un comme l'autre, Iris était partante.
#29128
Puisque John acceptait les conditions, tout roulait. Les deux garçons bouchers de l'atelier furent réquisitionnés pour la manutention, et tous se rendirent aux docs, munis d'un chariot à répulseurs pour le transport. Le container fut chargé et mené vers un box dans une zone de l'astroport réservée au fret. John y louait un box, où il gardait du matériel.

Une fois le box ouvert – une véritable caverne d'Alib'haba – John ordonna à ses deux grouillots de procéder comme d'habitude. Ils allèrent chercher un appareil, qui ressemblait à un gros cube fait de tiges métalliques qui supportaient un boîtier noir bardé de boutons. Ils placèrent l'appareil sur le dessus du container, l'enclenchèrent et en quelques secondes, un marquage avait été apposé sur la surface du container. Un laser avait gravé le nom de l'entreprise, et diverses informations légales liées à son activité. L'opération fut répétée sur le côté du container. Et voilà.

Officiellement, aux yeux de toute autorité qui viendrait fourrer son nez dans ce box, le container faisait partie intégrante de ce qu'il contenait, comme tout le reste. C'était maintenant la propriété de Pröster et fils, Maîtres bouchers depuis l'An 165 avant la Resynchronisation. La seule chose qui faisait valoir Frankie, Iris et leurs complice sur leur aurodium, c'était la parole donnée par John, et l'espoir qu'il la respecterait.
Ça pouvait représenter un pari risqué. Mais maintenant que le container qui abritait les lingots était marqué, si un contrôle avait lieu, ce serait à John de se justifier. Que faisait un modeste boucher avec de l'aurodium dans un box au port ? Il allait devoir inventer un tonton riche et mort, quelque chose du genre, peu importait. C'était son problème. Balancer ? Ça paraissait difficile. Comment expliquerait-il le marquage sur le container ? Comment prouverait-il que l'aurodium ne lui appartenait pas ? Non, Frankie ne pensait pas que l'entubage fasse partie du plan. Sans compter que lui et Gros John étaient potes depuis assez longtemps pour se connaître par cœur.

Il était temps de passer à la caisse. Frankie se montra satisfait du stockage – le container avait été placé dans le fond, derrière d'autres caissons qui le dissimulaient – et entreprit d'honorer son engagement. Il fouilla dans son manteau, et sortit de la poche intérieure une pochette, qu'il sonda pour en extraire des plaques de Crédits. C'était des grosses sommes, et John arrondit les yeux en le voyant. Frankie compta avec attention. Il ne voulait ni en donner trop, ni arnaquer son pote.
Le paiement se composa de vingt plaques de 50,000. L'argent changea de mains prestement, et disparut dans une poche après comptage.

    « Ben mon vieux… je sais pas d'où tu sors autant de blé, mais au moins t'es vernis !
    T'as pas besoin de savoir.
    Ça non ! Tant que tu payes ce que tu as dit, je me fous de quelle odeur ça a !
    Je te garde ta boîte au frais, elle sera là à ton retour. Et tu me paieras le reste...

    … si elle est effectivement encore là, et qu'il ne manque rien dedans. C'est pesé et compté, donc pas de faux plan. Arrange-toi pour que personne ne vienne s'y intéresser, et on sera quittes. Ne me déçois pas.
    Je t'ai déjà déçu ?
    La réponse fut donnée par un coup de coude dans les côtes, de manière amicale. On se serra la main, et chacun repartit de son côté. À peine le dos tourné, Frankie sembla vouloir se mettre à l'aise et retira son manteau, découvrant sa veste blast et son gilet tactique bardé de matos. Sans parler de ses holsters, l'un portant son LL-30… et le disrupteur DXR6 dans son dos. John vit l'arme, et sembla mal à l'aise. Il savait ce que faisaient ces jouets, et il préférait ne pas avoir à en faire l'expérience.

    Iris et Werkx parcoururent quelques centaines de mètres sur les quais, puis regagnèrent la ville. Alors qu'ils entraient dans un quartier animé, le slicer, manteau tenu sur l'épaule par deux doigts, démarche très décontractée, affichait un grand sourire satisfait. Tout ça prenait une tournure qui lui plaisait. Encore quelques détails, et ils pourraient tirer un max de blé de tout cet aurodium. En attendant, il avait besoin de détente. Il n'avait pas relâché depuis Nar Shaddaa, et ça commençait à faire long. Il attrapa Iris par le coude, et l'entraîna dans les rues joyeuses pleines de commerçants, mercenaires, chasseurs de primes, acheteurs, transporteurs, pilotes, contrebandier, et quelques mecs bourrés.

      « J'ai besoin de m'en jeter un. Amène-toi, c'est moi qui rince. »


Paiement : 1,000,000 Cr'
⇒ Lingots d'aurodium mis en recel dans un box privé (valeur : 70,000,000)
#29141
Emballez c'est pesé, le magot était maintenant à l'abri, le receleur payé et subtilement menacé par une petite mise en scène du slicer qui avait montré négligemment son matos apte à dézinguer facilement le boucher et sa boîte si il la leur faisait à l'envers. Ils l'avaient laissé là et s'étaient promené un peu au hasard dans la ville, arrivant dans un coin marchand avec un certain nombre de bars et de cantina dans l'allée. Et des saoulards, forcément.

Tu sais choisir les endroits qui plaisent aux femmes, y a pas de doute.

Ironie suprême bien sûr, la majorité des représentantes du sexe opposé n'auraient pas particulièrement apprécié un rencard dans un endroit de ce genre. Elles auraient plutôt froncé le nez avec dégoût, jeté un regard méprisant à leur cavalier et soit observé un silence boudeur soit auraient tout simplement plaqué le bonhomme en partant. Iris n'était pas comme ça, ça allait de soit.

Elle était très extravertie et pas snob pour un sou. Evidemment, il y avait un minimum de protocole à respecter hein, elle était pas une fille facile et sans fierté. Se faire payer un coup à boire par le séduisant Boss, ça n'était pas pour lui déplaire. Le duo s'arrêta finalement, sur l'initiative de la Chiss, devant un bar à priori plein à craquer et ou l'ambiance était festive. Parfait.

Frappant du plat du poing sur l'épaule du slicer, elle entra sans se soucier de savoir si il suivait et commanda illico 2 whiskys corelliens corsés avant de s'asseoir sur l'une des nombreuses chaises du bar, accoudée, attendant que Werkx arrive. Parce qu'il était évident qu'il viendrait, il n'était pas le genre à laisser une femme seule et sans défense. Théorie confirmée quelques instants plus tard lorsqu'il se posa à ses côtés.

Souriante, elle lui tendit l'autre verre plein presque à ras bord et trinqua avec lui avant d'avaler une longue gorgée, soupirant de plaisir. Elle l'apostropha alors, chose compliquée vu la cacophonie qui régnait là-dedans.


A ta santé Frankie, et à ce coup que personne n'oubliera de sitôt!

Ses yeux rouges détaillèrent l'homme de haut en bas, s'attardant brièvement sur ses lèvres collées au verre de whisky avant de se tourner pour observer un peu l'intérieur du bar. Des joueurs de sabbacc s'amusaient à plusieurs tables, alternant rires et jurons, tandis que des holos à l'écran montraient des courses de podracers sur Malastare avec les paris et leurs montants.

Cette ambiance, c'était la folie, et elle adorait ça. Haussant un sourcil lorsqu'elle concentra de nouveau son attention sur le slicer, elle indiqua du doigt un peu de mousse restée collée sur la lèvre supérieure de l'homme et prit sur elle de l'enlever d'un rapide passage de son annulaire avant de sourire d'un air énigmatique.


Il fallait bien nettoyer ça, ça ne ferait pas sérieux sinon... Dis-moi un peu Frankie, quels sont tes projets maintenant? Tu comptes prendre ta retraite avec tout ce fric?
#29493
Ce qu'il allait faire… À dire vrai, il n'y avait pas pensé. Il n'imaginait jamais sa vie au-delà des quelques jours ou semaines à venir. Ce qui était sûr, c'est qu'avec une telle somme à sa disposition, et ce qui viendrait une fois cette histoire d'aurodium réglée, il serait à l'abri un moment. Oui, peut-être se mettrait-il au vert quelques temps. Il y avait quelques endroits de la Galaxie qu'il lui plairait de visiter.
    « Je sais pas trop… Je suis pas du genre à faire des plans. Je suis un instinctif, moi. Je vis le moment, et je vois ensuite. Mais, ouais… Kothlis est un endroit où j'irais bien me mettre la tête dans le sable.
    C'est pas pour aujourd'hui, le départ. »
Au moment où la voix rauque lui avait répondu, Frankie sentit l'acier froid et dur d'un canon de blaster sur son occiput. Ce n'était pas une situation qu'il appréciait particulièrement, d'autant qu'il ne voyait pas qui était l'homme qui s'adressait à lui avec cette courtoisie de compétition.

Une main ferme l'empoigna par l'épaule pour le pousser vers la table, et Frankie devina qu'on le dépouillait de son disrupteur.

    « Debout. Pousse la chaise. Frankie s'exécuta docilement. Le blaster ne quittait pas son crâne, appuyant de manière douloureuse. Tourne-toi. Les mains où je peux les voir. »

Le blaster – un sacré gros calibre – était tenu par un type à la carrure effrayante. Était-ce un humain ? Probablement. Werkx n'avait jamais vu personne de ce genre. Le gars devait mesurer largement plus de deux mètres, et accusait certainement les 150kg. Il était couvert d'une armure hétéroclite, constituée de pièces manifestement récupérées et adaptées à son physique herculéen. L'ensemble donnait quelque chose d'à la fois grotesque et inquiétant.
Le visage tanné du géant était décoré d'une longue balafre qui partait du haut du front – dépourvu du moindre cheveu – et traçait son sillon au travers du sourcil, éborgnait un œil qui apparaissait désormais opaque et blanc, descendait sur la pommette et virait pour venir déformer la lèvre supérieure en un rictus qui dévoilait une denture inégale et mal soignée. La cicatrice continuait sa course vers le menton et le cou, et disparaissait sous le col de l'armure.

    « Tu sais que t'as pas de bol, toi ? Tout ce chemin pour échapper aux Hutts, et on te met la main dessus sans forcer. Putain, c'est dommage, hein les gars ? »
Quatre autres sbires acquiescèrent. Deux gardaient l'entrée du bar, les deux autres flanquaient le géant pour couvrir ses arrières. Frankie ruminait. On les avait balancés ? Qui ? Combien cet enculé avait-il touché ? Tout ça avait-il vraiment de l'importance, alors qu'il avait un blaster de taille conséquente pointé sur son pif ?
    « Qui ? Qui a moufté ?
    Oh, personne. C'est juste que… on était sur Nar Shaddaa quand vous avez foutu le camp. On vous a vus partir, on était à ça de vous avoir. Mais vous avez réussi à vous arracher. Mes gars ont pu tracer votre premier saut hyperespace. Puis, avec des connaissances du crime galactique et quelques déductions, on a listé les mondes où vous auriez pu mettre le cap. Trois équipes sont parties après tes miches, mais c'est nous qui avons eu la chance de se trouver ici. »
Alors juste ça ? C'était juste du manque de bol ? Sans déconner, toutes ces années de galères, de petits plans minables, de coups foireux, à gagner trois fois rien, et là il faisait le coup du siècle pour finir aux mains de chasseurs de primes ?

Les yeux de Frankie voyagèrent rapidement dans la pièce, à la recherche d'une solution. C'était compliqué. C'était bondé de monde, le patron semblait compter une liasse de fric – certainement un pourboire donné pour acheter son silence – et il n'avait plus ses flingues. Il était là, avec Iris derrière lui, et ces quatre types armés. Non, là, c'était quand même mal biffé.
Le gros d'en face voyait bien que le Boss cherchait une issue. Ça le faisait marrer.

    « Cherche pas, petit. T'es cuit. Mais si tu réponds à une question, peut-être que tu t'en sortiras pas si mal.
    Dis toujours.
    Où sont tes complices ? Ici ? »
Frankie se garda bien de trahir Iris par un regard en biais ou n'importe quelle expression que son visage pourrait porter malencontreusement. Il resta parfaitement de marbre.
    « Non. Je suis venu seul. Je devais planquer une partie du magot pour qu'on se le partage plus tard. En fait, je comptais les entuber.
    Le regard du géant se porta sur Iris.
    Et la fille ?
    Rien qu'une nana que j'ai croisé tout à l'heure. Je sais même pas comment elle s'appelle. »
Le chasseur eut une moue dubitative mais se reporta sur le slicer.
    « Alors… où va-t-on ?
    Toi ? Nulle part. »
Le trait de blaster partit et atteignit sa cible en pleine tête. Frankie Werkx tomba, le front percé d'un trou aux bords calcinés, au milieu d'une odeur de viande brûlée, une volute de fumée s'échappant de la blessure.

Sur un signe du géant, deux gorilles s'emparèrent du corps et gagnèrent la sortie. Sur leurs talons, le chasseur, en passant devant le bar, lança pour le patron :

    « Encore pardon pour le dérangement.
    T'en fais pas, Jeb. Je sais ce que c'est... »

L'équipe quitta l'estancot, laissant la salle retrouver graduellement son ambiance initiale. Iris, toujours sur sa chaise, se retrouvait seule, deux verres sur la table, une note à régler, et les images du slicer se faisant abattre qui défilaient en boucle devant ses yeux.


Mort d'un personnage : Frankie Werkx
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