Oseon n°2795
« Capitaine, les lieux sont habités, mais aucun signe d'armement ou de dispositif hostile. » Accusant réception d'un signe de la tête, le Capitaine arma son propre blaster, un vieux DH-17 de la vieille garde, et reprit place à l'arrière. Accrochés à des barres fixées au plafond de la navette secouée, un peloton complet attendait, sans nervosité, un peu d'action dans ces temps d'ankylose.
« Soldats ! Armes en position létale ! » Pas de paralysie. Qui tirerait y passerait. Tant pis pour les ordres du Capitaine. Pas de brutalité inutile... Admettons. Mais pas de risque inutile non plus.
« On ne tire que pour riposter ! On ne tabasse pas à vue, on prend juste le contrôle... Libérateurs, pas oppresseurs. D'accord ? » Reçu. Il fit ensuite transmettre ces ordres à ses quatre Lieutenants sous ses ordres.
Finalement, les quatre navettes commencèrent d'investir la cour principale devant les entrepôts. En arc de cercle devant une bouche béante, ouvrant sur des machineries, des palettes anti-grav empaquetée et prêtes pour le stockage, avec quelques droïdes porte-charges à leur routine programmée, au milieu d'ouvriers en EPI, un peu hébétés par l'apparition soudaine de ce qui ne ressemblait pas à des transporteurs conventionnels.
Des côtés des navettes jaillirent des dizaines de StormTroopers. Même si tout avait été dans le calme, la panique aurait régné. Il fallut que la navette de tête hurle ses instructions pour s'assurer d'un pacifisme tout relatif.
« L'AMIRAL DONITZ DE L'EMPIRE GALACTIQUE EXIGE UNE COOPERATION TOTALE DE LA PART DES HABITANTS DES ASTEROIDES D'OSEON. AUCUN MAL NE SERA FAIT SI VOUS COLLABOREZ. N'OPPOSEZ PAS DE RESISTANCE. TOUTE OPPOSITION SERA REPRIMEE PAR LA FORCE. » Une compagnie complète convergea vers le bâtiment. Chaque équipage de navette s'occupait d'un point cardinal autour des entrepôts. Personne n'entrerait ni ne sortirait.
« Qui est votre patron ici ? » La masse des cadres au-devant de la scène laissait supposer que le directeur de l'opération était venu appaiser la situation en personne. S'il n'était pas trop lâche pour le faire.
« Capitaine SD-5618. L'Astéroïde numéro 27-95 passe sous contrôle de l'Empire Galactique. »L'épaulière kaki du Capitaine allait vite s'imposer en tête-à-tête dans le bureau du Directeur. Ils pourraient discuter de son passage à la devise impériale.
Oseon n°5631
Les deux navettes pour Nina Slake furent moins cavalières que pour le précédent astéroïde. Le Conseiller Princeton descendit par la rampe de devant, plutôt que par les écoutilles latérales de débarquement. Les deux pelotons quittèrent leur navette en ordre de parade, deux par deux, armes en clair présentées, sur un pas martial synchronisé. La navette de tête laissa voir le Conseiller, flanqué de quatre gardes en armure blanche, dont l'un d'eux portait l'épaulière de Lieutenant.
Le Conseiller Princeton était un jeune homme issu d'une bonne famille de la Bordure Médiane. Les cheveux roux ordonnés, un visage amical où figurait une pilosité bien taillée, des manières travaillées par un précepteur jusqu'aux entraînements spéciaux de l'Empire en faisaient un exemple de négociateur appaisant, le genre à professer la paix et le consensus. Peut-être même croyait-il à la sincérité de ses mots, alors qu'il négociait. Ce théâtre était son premier exercice concret de négociation. Mais il se savait assez maître de lui pour ne pas glisser sur les phrases et provoquer un incident.
« Mademoiselle Slake. » Il s'inclina en bonne révérence, son médaillon frappé du cimier impérial pendant sous sa tête alors qu'il s'inclinait.
« L'Empereur connait la réputation de la famille Slake, notamment votre mère, Ema. Et c'est en amateur d'art qu'il m'envoie vous promettre de ne pas altérer votre patrimoine. »
Oseon n°5792
Les relevés n'avaient pas menti : la marge d'erreur était colossale. L'Amiral avait eut la bonne idée de prévoir le double des relevés pour éviter les mauvaises surprises. Si cela semblait alors exagéré, quelque chose maintenant laissait entrevoir une pertinence dans cette fourchette d'estimation. Et finalement, les rapports ne donnaient rien d'autre que ce qu'ils connaissaient déjà : la victoire.
Les opérateurs aux consoles com' avaient employé le terme "Flotte Irrégulière d'Oseon" pour décrire l'amas de cargos, de chasseurs modifiés et autres caisses volantes qui s'étaient élancés sur l'Empire, comme si leur vie de débauche allait se terminer dans un "bang" plutôt que dans un gémissement. L'Ordre et la Sécurité revenait à Oseon. Cela se passerait des flibustiers qui échouaient dans la zone.
Sans couper court à leur courage, leur manque de discipline et de coordination produisit un effet à double tranchant pour tous les chasseurs : les ennemis étaient des proies faciles et isolées, mais imprévisibles. Un cargo pouvait vite en cacher un autre.
« Ici Rouge 6, j'ai besoin de soutien ! » Le premier déploiement de Rouge 6 s'était fait sur une boule au ventre. Les formations serrées s'étaient vite éparpillées, et maintenant, les chasseurs et intercepteurs jouaient de tirs à portée minimale pour mettre en pièce les armements blindés des cargos corelliens qui tombaient en nuées.
« * Ici Rouge 3, je l'ai dans mon réticule... * » Et après une esquive qui promettait d'être la dernière de sa vie, Rouge 6 se sentit soulagée. Une berge rouge venait de faire dériver le cargo sur sa droite, fonçant dans un astéroïde à la dérive.
« Bien joué Rouge 3 ! Et merci. »Elle en avait abattu 3 déjà, et à grand peine seulement. Les vaisseaux de l'Empire étaient nerveux et nombreux, mais l'ennemi composait avec une force brutale et des boucliers. Plus une expérience qui faisait défaut à la moitié des pilotes ici. Personne n'avait vécu assez de batailles de cette ampleur pour jouer d'expérience.
« * Ici Rouge Leader. Poussez les vers les lignes de Trenchant ! * » Rouge 6 porta son regard vers les croiseurs, qui sommeillaient en ligne à l'orée de la ceinture rocheuse. Les cargos qui sortaient se faisaient accueillir par une salve compacte et calme, qui se débarrassait des boucliers en un passage, et achevait d'envoyer les passagers dans le vide spatial à la deuxième. Le feu croisé était imparable.
« * Capitaine ! * » Il le voyait déjà. Les autres aussi d'ailleurs. Comme un banc de sardines qui se transformait en dague, les survivants des pirates convergèrent sur une position éloignée, dont certains pilotes restant venaient.
La frégate commença à riposter, avant que des casse-cous ne viennent pilonner la passerelle. Jusqu'au bouquet final, consistant en une soucoupe volante venue s'effondrer de plein fouet sur le pont. Une explosion phénoménale, qui creusa un trou dans la ceinture d'astéroïde, finit par se répendre avec fracas dans les yeux et le coeur des pilotes restants.
Personne ne prononça un mot.
« * On rentre. Notre travail est terminé. * »Pour le Capitaine Lielan, à bord du Destroyer, la nouvelle lui parvint de visu, avec un déglutissement.
« Rapport sur les pertes. » Une frégate détruite. Evidemment. Le rapport complet sur les pertes de la chasse restait à venir. En deux heures, ils avaient plier le centre actif principal d'Oseon.
« Faites descendre une compagnie dans quatre navettes immédiatement. Et une supplémentaire de Commandos. Qu'ils nettoient la base pirate. » Il songea même un instant à un détail.
« Faites descendre deux TB-TT et quatre TR-TT par la même occasion. Un appui de proximité ne sera pas de trop je pense. »
Oseon n°6845
Le Conseiller s'en inclina une seconde fois, à entendre que son hôte n'était nul autre que l'Administrateur Principal Doluff. Quelques dossiers traînaient sur lui, des petits secrets que la vie de noblesse ne cachaient jamais très longtemps pour les Renseignements Impériaux. Les deux faiblesses de Doluff étaient connues des services impériaux. Mais déjà, se présenter.
« Je vous suis, Eminence. » Alziliac était glabre et pâle, mais dispensait avec fierté son médaillon impérial au cou, son insigne de Conseiller Impérial, et sa Croix de l'Ordre du Mérite, comme pour se donner l'air plus important qu'il ne l'était vraiment.
L'homme était officiellement Conseiller aux Questions Economiques de la Marine Planétaire en Climat Tropical. En bref, il s'occupait des quelques rafiots qui pompaient les nappes de carburant liquide dans les veines mouvantes des mondes chauds. Un poste fantoche. Pour masquer sa véritable occupation. Alziliac était un vieux tortionnaire du Bureau, placé là pour sa connaissance approfondie des tics nerveux des humanoïdes de tout bois. Alors que la procession faisait son chemin vers une salle de réunion quelconque, un StormCommando reçut un message par comlink, signalé par deux doigts posés sur la région de l'oreille. Il se prit alors à chuchoter au Conseiller. Doluff était un drogué au Lesai. Et mieux encore : l'effet secondaire attendu avait l'effet inverse sur lui : au lieu de le rendre sans coeur, son palpitant ne s'en était que plus ouvert. Il en résultait un homme riche, puissant, mais soucieux de ses gens et de leur bien-être. Idéal pour négocier.
« Un verre d'eau, volontiers, Eminence. » "Administrateur Principal" était trop formel pour être réutilisé comme tel. Et n'étant pas chef d'état, "Excellence" était déplacé. "Eminence" s'imposait de soit, et conservait l'excellence demandée pour des individus de grande place dans la société.
Quand Doluff écorcha son nom, Alziliac ne répondit rien, sinon par un sourire. On ne connaissait pas à Doluff un ton blessant. Certainement autre chose alors.
« L'Empereur Astellan, qui gouverne un Empire plus unifié que jamais, s'est figuré que la Centralité, qui n'est composé que de planètes indépendantes et sans lien entre elles, méritait d'être organisé autour d'une volonté centrale, et d'une identité commune, en plus de bénéficier d'ouvertures sur des avantages galactiques... comme les stations de ravitaillement, les voies hyperspatiales, et une protection contre la piraterie. En bref, civiliser un espace trop sauvage. Oseon, en tant que pilier et figure de proue civilisée de cet espace, devra se voir attribuer la lumière qui éclaboussera les mondes reculés de la Centralité. Nous avons donc besoin du soutien d'Oseon et de ses membres pour mener à bien ce projet d'unité. »
Oseon n°8920
« Mais qu'est-ce qu'ils font ? Ils devraient être revenus déjà ! »
Oseon n°VII
« * Bonjour, Amiral Dönitz. Ici le Directeur Heisten. Représentant du Vice-Président Trouvee. De Planète Rêves. Nous avons des civils ici. Des touristes, plus précisément. Pourriez-vous...
Vous croyez que si je demande... Ils entendent là ? Ah.
Pourriez-vous, s’il vous plaît, vous tenir à distance de notre planète ? Pour les détails administratifs, voyez avec Doluff. Pourriez-vous ne pas faire peur à nos touristes ? Merci.
...
J’appuie là ?
...
C’est coupé ? * »On a à faire avec un comique. Le Capitaine Daëliav commença de se prendre le menton, se grattant la joue et passant une main dans ses longs cheveux blonds en crinière sensuelle et cruelle. On aurait dit une gardienne de camp de rééducation, le genre électrofouet à faire hurler sur le dos des détenues. Peut-être était-ce son passé.
« Cherchez qui est ce Heisten. Et Trouvee. Et Planètes Rêves ! » L'aide de vaisseau acquiesça et aboya une nouvelle fois les demandes aux consoles dans la fosse de commandement. Trois types pianotèrent à la vitesse de l'éclair, terminant de compiler les informations simultanément, redonnant le résultat à l'aide, qui s'empara des réponses pour en faire profiter le Capitaine.
« Heisten semble être un cadre supérieur de la société Planète Rêve, dirigée par Cix Trouvee, un ancien parieur reconverti dans les actions immobilières de luxe. Planète Rêves est une agence immobilière spécialisées dans la vente et la location de biens en lieux paradisiaques, avec services. »Le Capitaine n'eut pas besoin de plus. Le genre qu'elle détestait maintenant... Et s'offrirait à la retraite. Une maison les pieds dans le sable sur Zeltron, à se faire servir par de beaux mâles locaux, esclaves heureux de servir les bas instincts de celle qui serait devenue Amirale entre-temps. Voire Grande Amirale, qui sait.
« Dites-lui que s'il y a un armement au sol, qu'il soit désactivé. Toute aggression sur la flotte impériale sera soldée par une vitrification complète de ses installations. » Message passé. Message reçu ?