L'Astre Tyran

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By Jen'Ari Nekanasaza
#29544
    L’onde frappa l’étranger de plein fouet, pour la plus grande surprise d’Isabo. Elle se retourna brusquement vers Helera. La main de Ranath se posa sur l’épaule de la gamine. Allons-y. Elle voulut protester, mais la Mirialan insistait. La Grise tentait d’imposer sa morale. Elle gagna cette première manche. Isabo jeta un dernier regard vers l’inconnu, puis se laissa guider vers la sortie. Une fois dans la rue, un regard à droite, un regard à gauche, Ranath choisit l’unique voie laissée libre. Saisissant Isabo par le bras, elle la força à la course.

    Le trio avait une légère avance sur leur mystérieux interlocuteur. La Sith les guida jusqu’à l’extérieur de la ville, à la frontière entre les beaux quartiers et la banlieue aisée. Là, à cette heure-ci, il n’y avait plus âme qui vive. Isabo se débarrassa avec hargne de l’emprise de Ranath. Elle se maintenait cependant à son niveau, marchant d’un bon pas, celui imposé par la Mirialan. Elle les menait jusqu’au petit astroport où elle avait laissé son vaisseau.

    La gamine bouillonnait, elle jetait des regards furibonds à la Grise.

      * Tu abuses, Helera. Je ne t’ai pas demandé d’intervenir, ni de donner ton avis, ni de choisir pour moi ! *

    Un sourire narquois apparut sur les lèvres de la Sith.

      « Elle ne sait faire que ça. Ordonner et menacer. Elle ne te laissera jamais choisir ta propre voie. »

    La rouquine n’attendit pas la réponse de la Grise, elle s’acharnait.

      * Si moi je veux entendre ce qu’il a à dire, toi tu dois te taire ! Ne décide pas pour moi ! Jamais ! Et … pour la dernière fois, Mya n’est pas mon maître et ne l’a jamais été ! C’est quoi ton problème avec ça ?! Elle devrait avoir une autorité particulière sur moi ?! Elle devrait prendre les décisions à ma place ?! La seule décision légitime que vous pourriez prendre pour moi, c’est de me laisser prendre moi-même mes décisions ‼ *

    Et plus rien. Le contact fut rompu. Isabo marchait en tête, les sourcils et le nez froncés. Le trio approchait de l’astroport, longeant le tracé d’un large boulevard. Ranath désigna à Helera la silhouette du haut bâtiment.
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By Helera Kor'rial
#29550
Les trois femmes sortirent ainsi de la propriété en feu, laissant derrière eux des décennies de souvenirs. La maison décharnée, vidées de ses propriétaires, gisait sur le sol, comme une bête agonisante. Les derniers râles s’éteignirent petit à petit tandis que les nouveaux arrivants tentèrent littéralement de sauver les meubles. Dans la rue, elles continuèrent leur ruée vers la sortie, à bon pas, quand la petite rousse osa protester. Helera s’arrêta nette. La Sith enchaîna, rejointe par la première qui enfonça encore le clou. Le regard gris passa de l’un vers l’autre. De sa main fantôme, elle frappa violemment Ranath pour son impertinence. Dommage que cela ne se passe que dans sa tête. Physiquement, elle ferma sa main droite si fort que les jointures blanchirent à vu d’œil. La tension montait en elle. C’est ce que la Sith cherchait. Elle était lasse de ce jeu absurde, pseudo philosophique.

« Tu te fou de moi ? Isabo, que connais-tu des Sith ? Que connais-tu de la menace ? Tu oses prétendre savoir ce qui est bon pour toi et tu te conduis comme si tu cherchais à te détruire. Sais-tu seulement de quoi tu parles ? »

Elle se plaça devant les deux femmes et arrêta leur marche. Les dents serrées, ses mâchoires marquaient sa peau.

« Je suis là pour te protéger, et tu me dis que tu ne veux pas de mon aide. Soit. Tu vas pouvoir te débrouiller à partir de maintenant. Va donc côtoyer l’obscurité. Va donc devenir son esclave. Je ne peux pas décider pour toi, c’est exact. C’est en faisant des erreurs que l’on apprend, c’est exact également. Mais il y a des erreurs que l’on fait une fois dans sa vie, et qui vous transforme à tout jamais. »

Helera tourna le regard vers Mya :

« Quant à toi espèce de … »

Elle serra davantage le poing et ferma les yeux un instant.

« Semer la discorde ça a toujours été ton but. Tu seras invitée à cette putain de réunion et j’ose espérer que tu te ramènes là bas. On fait ce dernier combat ensemble, et tu disparais de ma vie ! »

La grise fit volte-face sans demander son reste, plantant alors les deux femmes à leur destin. Après tout, si Isabo était prête à tenter l’expérience, qu’elle y aille. Ce n’était désormais plus son problème. En revanche, quand elle apprendrait sa transformation, la face de crapaud qui lui servira de maître aura intérêt à bien se cacher. Car il n’y aura pas assez d’espace. Et tous les Sith y passeront dans la foulée. Si la galaxie doit être purifiée de l’obscurité, elle serait sur le front. Après tout, Sang purs ou Sith, c’était la même chose. Le côté obscure était nocif et était à l’antithèse de ce que les Jedi essayaient de promulguer. Le mal absolu sous une forme insidieuse, l’ennemi héréditaire de la Force. Elle emprunta une ruelle qui devait la mener vers le spatioport, alors qu’elle se trouvait dans un état second de colère primale. Un vent anomal tournait autour d’elle, projetant et bousculant tout ce qu’il rencontrait. La tempête Grise ne se contrôlait plus et se retenait d’exploser. Ne serait-ce que pour éviter de tuer celle qu’elle était venu sauver …
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By L'Ombre
#29595
Un peu en trombe, je déboulais de nouveau sur l'arrière. Les sirènes hurlaient d'autant plus que leur proximité les rendait plus bavardes. Un vaisseau en station fixe projettait des jets d'eau, passant par-dessus le toit dans des mouvements fluides, les casse-cou qui les pilotaient restant à l'abri des flammes derrière un blindage conçu pour les protéger des chaleurs extrême.

Le feu magique leur donnait du fil à retordre, et déjà s'approchait non pas un vaisseau de renfort mais un véhicule de la police des incendies criminels.

Merde. Me trouvais-je ainsi propulsé comme suspect évident. Je pris la tangente et mes jambes à mon cou. M'éloigner de là, ne pas se retourner, se fondre dans les ombres. Bordel. Je les avais perdues ! Pour autant, je devais traîner la chevelure cuivrée jusqu'à Dromund Kaas. J'aurais bien aimé savoir pourquoi. Les mots de Syn revenaient parfois en mémoire, écho silencieux d'une conscience que je me découvrais : travailler à l'aveugle avait quelque chose de particulièrement frustrant. Pourquoi ne pas juste me dire...

Non ! Non. J'obéis. Je ne pose pas de question. Ce n'est pas mon travail de m'interroger. Je me tais. Je fais.

D'où pouvaient bien venir ces pensées dissidentes ? Je n'avais jamais pensé à cela. Jamais, au grand jamais. Tant d'années de bons et loyaux services. Pas un mot de plainte, pas une contestation. Et ces temps-ci, cela se multipliait. Pour une fois, sans savoir comment, j'entrevoyais un avenir pour moi, où je jouerais un peu mes pions.

Un avenir que j'aurais bien aimé piloter. Cette part de moi semblait être libre et se réveiller. La part de moi qui obéissait... appréciait ces pensées. Mon but vital était encore de Le servir. Mais après tout, je me disais... pouvais-je croire en une capacité de faire mes choix ? Si on admettait l'omniscience du Côté Obscur - et c'était irréfutable, aucune pensée rebelle n'attestait le contraire - on pouvait admettre qu'il me permit de penser par moi-même. Ne serait-ce que pour me tester.

Comment penser alors ? Que penser ? Comment distinguer le vrai d'un vrai alternatif ? Dans le doute, se conformer à ses premières tâches. Obéir. Trouver la rousse, l'amener sur Dromund Kaas. De gré ou de force.

Mais d'abord, un mot ! Où es-tu... je sais que tu es là, quelque part. Tu te caches, mais je te sens. Oui... bien. Tu reviens. Tu obéis, toi aussi, sans te poser de question.

        « J'aurais de nouveau besoin de ton concours, Être de Sous la Surface... »

Le rongeur couina tendrement. Je me baissais et lui caressait la tête gentillement. Les rats avaient un côté que je trouvais systématiquement charmant. Je le prenais dans ma main. Il ne s'agita pas, mais parut surpris. L'oreille dressée, je lui susurrais à l'oreille la descritpion du groupe de trois femmes. Femme verte, femme rousse, femme aux cheveux blancs. Le rat fila dès que je le posais par terre. On sous-estimait la vitesse de ce rongeur agile et puissant. En course pure il pouvait anéantir un humain sur les premiers mètres, et se cacher en hauteur en sautant à 2 mètres de distance. Les poumons de cet animal étaient vite en feu, mais rien ne semblait lui faire défaut.

Un royaume souterrain se mit à l'ouvrage pour localiser des femmes. Machinalement, je me rendais vers l'astroport, sans grande conviction. Disons que ça paraissait la voie la plus plausible. Et à défaut, fallait bien que j'écume mes jours en partant de cet endroit.

Un retour de messager m'avertit que deux des femmes avaient été trouvées, à l'opposé de l'astroport. Le moyen le plus simple était de pénétrer dans l'enceinte et de converger vers le milieu. Alors que je grimpais un mur non éclairé qui donnait sur un tarmac pour les vaisseaux lourds marchands, je me demandais alors où était passée la troisième. A me traquer dans mon dos ? Impossible, je l'aurais sentie. A distance, à les couvrir ? Possible. Les rats n'avaient pas mentionné sa présence, mais ils cherchaient un trio. Faire le lien entre un trio présumé et deux groupes de respectivement une et deux personnes n'était pas évident pour un rat.

Aidé du Côté Obscur, je passais un mur sans surveillance ceint de vibro-barbelés. Un éclat bleu passa quand ma cape frotta dessus. Un arc électrique ? Non, ça ne crépitait pas. Une alarme à pression ? Possible. Mais pas ici... ou juste une loupiotte pointée vers moi.

Fort d'aucune certitude, je me dirigeais vers les vaisseaux qui me semblaient un peu luxueux. Vu la tête et l'organisation de la maison visitée plus tôt, nul doute que la fille avait un peu de bien matériel. Et fatalement, un vaisseau bien entretenu...
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By Jen'Ari Nekanasaza
#29617
    Devant la remontrance d’Helera, Isabo affichait un air contrarié, elle était prête à exploser. Par un bref geste de la main, Ranath, signifia à la rouquine qu’il n’était pas nécessaire de se mettre dans tous ses états pour si peu. Si peu, la colère d’Helera n’était rien face à la colère de celle qu’elle avait abandonné.

    La Grise fit mine de leur fausser compagnie. Ranath la laissa s’éloigner, sans un mot, la tête basse. Mais changea aussitôt d’avis et rattrapa immédiatement Helera. Ne lui laissant pas faire deux pas supplémentaires, elle attrapa fermement le bras valide de l’Humaine et la plaqua contre le mur. La Mirialan plantait dans les yeux de son ennemie un regard perçant dans lequel l’azur était aujourd’hui particulièrement scintillant, bien qu’assombri par la nuit noire qui les enveloppait. La Sith ne laissait aucune échappatoire pacifique à la Grise. Ranath articulait avec amertume le fond de sa pensée, comme le sifflement menaçant d’un serpent.

      « Arrête un peu tes conneries. Reprends-toi. Tu n’es plus que colère. Déteste-moi, désapprouve-moi. Mais calme-toi. »

    De sa main libre, elle ouvrit la veste d’Helera et se saisit, au fond d’une poche, du carnet de cuir, celui de Mya. Elle le savait rangé ici, elle l’avait senti, presque vu, bien à l’abri dans cette poche. Le stylo métallique était toujours accroché à la reliure. La Sith secoua le carnet sous le nez de la Grise, malgré ses éventuelles protestations.

      « Tu l’as lu ? »

    Ranath lâcha finalement l’Humaine et s’en détacha, pour mieux la toiser.

      « Tu te souviens de ça ? »

        « Je ne parviens plus à discuter avec Helera. Elle s’est éloignée de moi. Ma présence ne lui inspire que colère et méfiance. Je le ressens. Helera n’a plus confiance en moi. J’aurais aimé lui exposer davantage mon ressentiment, mais je n’y parviens pas. Elle ne parle que du Côté Obscur, elle le voit partout. C’est un voile par-delà lequel elle semble incapable de regarder. Pourtant, il n’est pas question d’obscurité. J’aurais aimé qu’elle l’entende.

        Je vais m’éteindre. D’une manière ou d’une autre. Bientôt. Non pas un retour à la Force. Mais un état de léthargie que je ne saurais expliquer. Peut-être Helera aurait-elle pu m’en apprendre davantage, ou me montrer comment obtenir les réponses dont j’ai besoin.
        »

    La Sith ouvrit prestement le carnet à la dernière écriture de Mya.

      « Le soir même de votre dernière rencontre. Tu as lu ça ? Qu’est-ce que tu lui as dit pour la mettre dans cet état ? "Méfie-toi, Mya, le Côté Obscur est partout". À chaque fois que tu ouvres la bouche c’est la même chanson, je me trompe ? »

    Isabo hochait négativement la tête, une grimace inélégante plaquée sur le visage.


    Ranath referma le carnet et en attacha à nouveau le cachet.

      « Tu ne le mérite pas. »

    Elle le glissa dans son manteau noir d’encre. Les mémoires d’un Jedi … dans les mains d’une Grise hystérique … surtout pas. La Sith releva la tête vers Isabo.

      « Cassons-nous. »

    À la lueur des néons des lampadaires régulièrement plantés sur le boulevard, luisait sur les joues tatouées de la Mirialan, la trace d’un flot de larmes.

    Le duo repartit vers l’astroport.
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By Helera Kor'rial
#29738
« J’pensais que tu cultivais cela, la colère. Ce n’est pas ce que l’on t’apprend chez les Sith ? »

Plaquée contre le mur, Helera ne fit même pas mine d’essayer de se débattre. Elle savait que son infirmité avait raison d’elle, dans tous les cas, et qu’elle n’était pas de taille à lutter contre l’alien. Ses yeux gris étaient striés de minuscule veinules dont l’extrémité bleutée semblait constamment changer de couleur. Ranath l’a fouilla, Helera ne protesta toujours pas et ne répondit pas non plus à la prochaine question. Bien sûr qu’elle l’avait lu. Pour ne trouver que des pages sur un passé houleux et une description très net de sa chute. Le récit d’une future Sith.

« Arrête de penser que tout tourne autour d’elle. Qu’est ce qu’elle a fait, ta Jedi quand j’avais besoin d’elle dans l’espace hutt ? Au lieu de s’apitoyer sur son sort et de prévoir sa chute. Qu’est ce qu’elle a fait quand on essayait de se battre pour sauver les esclaves sur Tatooine, Teth ou bien Cyborrea, hein ? Il n’a jamais été question que d’elle et de moi. Si elle mettait sa vie avant celle d’autrui, c’est qu’elle était déjà devenue Ranath, bien avant de sombrer. »

Helera la fixa intensément, le poing droit serré. Les tendons saillant ressortaient de son avant bras jusque vers son coude.

« Alors quoi ? Tu veux me jeter à la gueule que je n’ai pas été une bonne amie ? Ouais j’ai foiré, je ne l’ai pas écouté, trop absorbé par la guerre. Je ne suis pas omnisciente, ni toute puissante. Il faudrait que je sois à côté de tout le monde ? Ce n’est pas possible, elle devrait le savoir. Quant au côté obscure, il est de partout. La preuve avec toi. Tu n’es que l’ombre de ce que tu étais jadis. Et encore cette chose puante qui nous tourne autour, qui suinte les ténèbres. Ne le sens-tu pas ? Non, bien sûr. Tu préfères être aveugle plutôt que de te rendre compte que le monde dans lequel tu as vécu est dangereux. Et qu'aujourd'hui tu contemples l'ampleur de ton échec de n'avoir même pas essayé de le sauver ! »

La grise jeta un regard noir vers Isabo, un regard qui, s’il avait lancé des éclairs, l’aurait sans doute grillé sur place.

« Carapace ? Mais de quoi est-ce que tu me parles ?! Je n’ai plus de carapace depuis Ithor. Là où avec les Jedi, tes collègues, ta famille, nous avons combattu les forces Sith côte à côte. Où était Mya à ce moment là ? Hein ? Je ne serai jamais l’amie parfaite. J’essaye de sauver les gens, voilà ce que je sais faire de mieux. Mais visiblement vous n’avez pas besoin de moi, alors soit. Remet toi un peu en cause et ouvre les yeux sur le monde qui t’entoure. Entraîne la petite dans ta chute, si tel est son destin. Mais surtout dites à votre nouvel ami de ne jamais plus croiser ma route. »

Puis elle les regarda s’enfuir peu à peu et se diriger vers l’astroport. La grise resta là, les poings fermés, le ventre noué, la colère qui ondulait en elle. Une sensation de nausée s’était emparé d’elle.
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By Jen'Ari Nekanasaza
#29815
    Ranath marchait d’un bon pas, Isabo trottinait derrière elle. La Sith avait entendu, et presque écouté, la réponse de son ennemie, qui se justifiait, se cherchait des excuses, des raisons d’être ce déchet désarticulé sans cesse à dispenser sa belle morale. Mais … ah mais … quelle gamine égoïste et égocentrique !

      La cause que je défends est plus belle. Mon combat est plus grand.
      Et toi, petit être de colère, que fais-tu pour embellir le monde ?

    Les appels au secours n’étaient-ils pas assez explicites ? Pas assez larmoyants ? Pour que cette merdeuse prétentieuse se donne le droit de les balayer d’un revers de manche.

      Je ne t’ai pas aidée. Et je ne t’aiderai pas non plus aujourd’hui. Parce que je me sens bien trop nulle pour t’aider.

    La buter, proprement, sereinement. C’était le seul remède. Du calme ! Ranath !

      * Ranath ! *

    Elles arrivaient en vue de l’astroport. Et la rouquine semblait essoufflée.

      « Pardon. »

    Toute cette rage, toute cette colère inspirées par les seuls mots d’un être si insignifiant qu’Helera. Les pensées de Ranath étaient imprégnées de haine, un dédain irrépressible. Et cette unique image … le cadavre souillé de l’Inquisitrice. Était son vœu ? Son dessein ? Si tel était le cas, pourquoi ne l’avait pas abattue à l’instant même où la tirade avait repris. Éternelle jérémiade. Ta gueule ! Aide-moi, putain !

      « Je ne sais pas, Isabo. Je m’arrange toujours pour revenir à elle. »

    Mais Isabo ne répondit rien. Bien trop interdite par la relation conflictuelle qu’avaient construit ces deux-là. Le discours de cette ombre fanatique sonnait à ses oreilles bien plus limpide que les disputes d’Helera et de Mya. Maintenant elles se haïssaient, au point de se livrer une guerre silencieuse. L’une voulant oublier, l’autre voulant tuer. Et quand Ranath oublierait enfin, qu’arriverait-il ?

    Le souvenir était de plus en plus lointain, de plus en plus flou, et désormais uniquement alimenté par la percée du Tout Puissant. De quoi lui en filer la nausée.

      « Pardon. »

    Ranath passa son bras autour des épaules d’Isabo, et de sa main, appliqua une brève pression sur l’épaule humaine. Elle n’eut en réponse qu’un regard un rien effaré, mais une désagréable sensation coupa court à toute réaction.

      * Il est là aussi. *

    Le rat avait suivi, et la Mirialan, trop occupée à un dialogue de sourd avec son ennemie bien aimée, ne l’avait pas remarqué. Mais Isabo, qui avait bien observé le mystérieux individu, se pensait capable de reconnaitre sa trace. Oui, il devient bien être dans les parages.

    Les deux femmes pénétrèrent dans l’astroport, relativement vide à cette heure. Le premier vol du matin décollerait dans quatre heures. S’activaient les employés, somnolaient les esseulés en transit. Ranath désigna le terminal à rejoindre. Et les deux silhouettes s’engageaient dans un large corridor vitré, s’éloignant des vols collectifs pour gagner les espaces de stationnement des vaisseaux privés.

    Le long du couloir, Isabo tenta d’exprimer une foule de sentiments incertains qui ne prenaient l’aspect d’aucun mot. Mais l’idée était là, et il y avait une question sous-jacente.

      « Nous irons plus tard. Je t’y emmènerai. »
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By L'Ombre
#30093
Tout ceci respirait l'absurdité. L'existentialisme, disait l'un, passait par la faculté innée de chaque être conscient de prendre connaissance de son existence et d'en tirer une leçon basique sur laquelle il pouvait construire une identité, non celle marquée sur une carte, mais par laquelle il appréhendait la vie avec les autres. En bref, "Je pense donc je suis". Ce parc étrange où stationnaient en rangée de carottes des objets de valeur - mais finalement bien peu quantifiables sur l'échelle de l'absolue nécessité - dégageaient comme une seconde réalité du monde des humanoïdes si intelligents. "Je possède, donc je suis". Le bonheur quantique passait alors de la conscience de soi à celui qui avait, littéralement, le plus gros ( vaisseau ).

Je me demandais parfois si je ferais mieux de laisser une chance aux sociétés galactiques. Finalement, je me complaisais convenablement dans ma retraite sur Dromund Kaas. Aussi rats que furent les rats, mes rares compagnons, ils avaient au moins conscience d'eux en tant qu'individu mais surtout en tant que groupe, et mis à part pour le chef de la colonie, aucun ne s'inscrivait dans un rapport de domination sur les autres.

Je me rendais compte, à observer ces oiseaux volants, dont chacun rivalisait de décadence malpropre avec son voisin, que je n'avais bien aucune idée duquel aurait pu être celui de la donzelle. Je passais ma main sur mon menton, prenant une pose pensive un instant. Un engin pouvait-il être seulement proposé en roux dans le commerce ? Une question pour les vendeurs. N'ayant jamais acheté le moindre bien, je n'avais qu'une connaissance rudimentaire des coucous spatiaux. Je savais comment on les menait d'un point A à un point B, mais les caractéristiques et autres... Ca passait au-dessus de la tête des gens comme moi.

        « Oh bon sang... Cette odeur ! »

Oh ? Après tout, c'était peut-être ça mon identité finalement. S'approchait maintenant un Zeltron de taille moyenne, en tenue grise quelque peu tâchée le désignant comme un malandrin qui se voulait gardien du parc. Il se pinçait fort le nez et semblait peu enclin à m'approcher. Ils exagéraient, tous. Je portais ma manche de bras à hauteur de nez et reniflait une brève fois. Ca sentait le sang et les fluides gastriques. Rien de bien folichon...

        « Putain, putain de bon sang de bois ! Mais c'est vous qui puez comme ça ?! »
        « Plaît-il ? »
        « Baaaaah, non mais comment, plaît-il ? Vous vous sentez pas ou bien ? »
        « Je me sens bien, merci. »
        « De... non mais ça fait de l'esprit en prime ! Ca réveille les cadavres par son odeur et ça se permet de vanner ! Allez hop, du balais le sac de noix pourries ! »
        « Connaissez-vous une jeune femme rousse qui possède un véhocule stationné ici ? »
        « Il le fait exprès... Toi pas comprendre ? Toi t'... »

Pauvre garçon. Au visage si fin, si frais, si mignon... En deux pas chassés, j'étais avec ma main sur sa gorge. Enfin, dans la gorge pour être exact. L'ongle à vif sur la traché, perçée sur le coup, l'index plié sur sa langue en passant par sa glotte... en chatouillant un peu l'intérieur, j'aurais pu me reconvertir dans la ventriloquie. Plus vrai que nature. En sortant le doigt, le sang commença à couler par les deux orifices, l'un naturel, l'autre non. Là où d'ordinaire on subissait une trachéotomie, le pauvre commençait juste à s'étouffer. Il tendit la main devant lui, tenta quelque chose, appeler à l'aide, n'importe quoi... seuls filèrent hors de lui quelques borborygmes saccadés se terminant en un flot compact de goudron rouge.

Je passais à son flanc sans lui prêter attention. De sa poche arrière dépassait un objet carré, un datapad certainement, que je tirais avec délicatesse pendant qu'il s'étalait pour de bon. Il avait eu le mérite de résister dix bonnes secondes. Il suffisait d'un rien, d'un manifeste, d'un registre... Ah ! C'était ça. La liste des propriétaires.

Mais un détail restait. J'ignorais le nom de chacune. A quoi bon alors ? Je glissais le pad dans ma doublure intérieure et envisageait de trouver un coin d'ombre d'où je pourrais observer leur arrivée. Avec une fourche arrivant depuis le grand hall de vitres et d'acier, elles devraient bien passer par là non ?

Au moins maintenant pouvais-je négocier. Elle viendrait, et j'offrirai de prendre une douche.
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By Jen'Ari Nekanasaza
#30246
    Isabo s’arrêta brusquement. Avec un certain affolement, elle entreprenait de ramener à elle chacun de ses pensées. Plus tard, Ranath avait dit plus tard. Oui, mais quand ? Il était là, maintenant. Mais il n’apportait aucune réponse. Pourquoi ne pas répondre ? Une bonne raison de ne pas le suivre. Des réponses, on voulait des réponses. Des pourquoi, des comment. Tout ce qu’il fallait pour prendre une décision raisonnée.

    La rouquine revenait sur sa décision première. Elle avait accepté de suivre cet inconnu si convaincu, mais changeait désormais d’avis. La dispute avec Helera, la proximité de Ranath, cet ersatz de Mya, étaient les éléments à l’origine de ce revirement en défaveur du rat. Que voulait-il, lui ?

    Ranath s’était également arrêtée. Elle scrutait l’ombre dans laquelle l’individu était tapi. Ce déchet n’était pas de taille à lutter. Il survivait maladroitement. Parce qu’il avait eu le temps de préparer son entrée, parce que les circonstances avaient joué en sa faveur.

    Le regard d’Isabo demeurait braqué sur la silhouette de l’inconnu. D’un lent mouvement de la tête, elle communiquait sa nouvelle décision.

    Non.

    Plus tard, avait dit Ranath. Maintenant, elle n’était pas prête. Alors il faudrait attendre. Pardon, inconnu. La Sith prit connaissance de la décision de sa protégée et la poussa vers le couloir qu’il convenait d’emprunter. À tout petit pas, longeant le mur, Isabo se dirigea vers la direction indiquée. Ranath suivait de près.

    L’autre puait toujours autant, si ce n’était plus. Il empestait à plusieurs mètres autour du lui. Ranath le surveillait. Serait-il assez stupide pour tenter quoi que ce soit à l’encontre de la Mirialan.

    Le cœur d’Isabo tambourinait. Elle avait peur, elle était en colère, curieuse, soucieuse, épuisée, affamée.
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By Jen'Ari Nekanasaza
#30416
    HRP : La réponse de l'Ombre a malheureusement était perdue dans les limbes ... Je poste le dernier message du RP, réponse à ce qu'avait écrit l'Ombre.




    Ranath observait la scène sans broncher. C'était une décision qu'Isabo prenait seule. La réponse pouvait être un oui, un non, un peut-être. La Mirialan n'avait pas la prétention d'interférer, elle avait simplement émis le besoin d'un sursit et la rouquine avait accepté. Traduire ce délais par un refus n'était que signe d'hésitation, un sentiment de perdition.

    Pardon.

    Isabo aurait voulu dire pardon. Elle ne se sentait pas prête. Pourtant, elle avait vu, elle avait senti quelque chose. Pardon. Elle aurait voulu qu'il reste un peu, malgré son insupportable odeur. Elle aurait voulu poser des questions, mais il avait déjà répondu. Il y avait trop d'incertitudes, trop de doutes, et un fond de peur. Pardon.

    Il avait tourné les talons, il était reparti, comme il était venu. Il avait en lui quelque chose d'inédit, une vérité depuis toujours sous-jacente, mais jamais exprimée.

    Plus tard, s'il te plait.

    Il avait disparu. Ranath poussa la gamine vers la sortie, vers le cargo. Une fois à bord et dans les airs, la Sith se tourna vers Isabo. S'engagea une lente et longue discussion. Pourquoi moi ? Que voulait-il ? Pourrais-je plus tard le retrouver et accepter ? Comment retrouver cette ombre ?

    Isabo, l'espace d'un instant, sur fond d'incendie, avait tissé un lien avec cette chose obscure. Elle l'avait inspectée, elle l'avait écoutée. Pas sa voix, pas ses mots. Elle avait écouté ses sens. Elle croyait avoir vu quelque chose. Il n'y avait pas de mot pour cette chose. C'était un genre de vérité. De celles qui s'imposent et qu'on ne peut rejeter.

    Plus tard. Ranath avait dit plus tard. Elle le retrouverait.

    Fin.

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