Note : Ce rp se passe chronologiquement après Hapès. Comme celui-ci est toujours en cours, je tâcherai d'en faire mention le moins possible.La lumière rouge sang du sabre illuminait les ténèbres, perçant le voile d'ombres environnant à chaque mouvement qu'il faisait. Auparavant solitaire, la silhouette encapuchonnée qui effectuait ces passes d'arme se retrouva soudainement accompagnée. Avec une violence inouïe, une seconde silhouette se jeta sur elle, traçant un sillon de sa propre lame qui vint se briser contre la sienne. Sabre contre sabre, chair contre chair, le duel avait débuté. Chaque coup qui était porté l'était avec une sauvagerie contrôlée, une rage à peine réprimée, portée par un intellect assoiffé de haine. Et cette haine était mutuelle, grandissait, enflait chaque instant un peu plus, gorgeant ces 2 ennemis jadis alliés.
Au détour d'un coup de lame, la capuche de la première silhouette fut tranchée suffisamment pour laisser entrevoir les tatouages complexes sur la peau, luisants sous la lumière du sabre qui les éclairaient. Et des yeux d'un jaune malveillant qui jetaient des éclairs, furieux de cette intrusion, furieux de cette trahison dont ils étaient témoins. Redoublant d'efforts, elle repoussa l'assaut de son ennemie, projetant son pouvoir et sa pensée tandis qu'elle tendait de transpercer la traîtresse. Sa haine était motivée par le sentiment de trahison et de rejet qu'elle ressentait, trompée qu'elle avait été.
De son côté, l'autre silhouette évoluait de façon fluide et simple, presque maladroite comparée à la première. Et pourtant, elle parvenait à esquiver chaque coup qui lui était porté comme si c'était un coup de chance. Mais la chance ne durait jamais éternellement et l'issue du combat ne se jouerait pas d'une façon aussi triviale. C'était par la démonstration de puissance pure que l'une survivrait tandis que l'autre trépasserait. La lame de la tatouée se fendit et trancha dans la chair, arrachant un cri de l'autre qui recula. Ses yeux à elle aussi étaient jaunes et il s'y lisait de la douleur, du chagrin et de la rage, le tout si entremêlés qu'on n'aurait su dire ce qui dominait en elle.
Crachant un juron et une malédiction, elle se porta de nouveau en avant. Le sang coulait de sa blessure, un sang rouge venant souiller la peau d'un bleu profond. L'élève se jeta de nouveau contre le maître et la danse de mort reprit de plus belle, tandis que le passage de flambeau, l'héritage, se transmettait de la seule manière possible chez ceux de leur espèce. Alors qu'elle blessait à son tour son ennemie qui avait jadis été son univers, elle croisa son regard et tout à coup, éclata de rire. La trahison était un fruit amer mais en ce jour parmi les jours, elle savourait la peine qu'elle causait à la verte. Et cette peine lui procurait de la force, revigorait ses membres fatigués, chassait sa propre tristesse.
Les yeux de la Dame Sombre luisaient comme elle s'apprêtait à cracher son jugement sans appel sur son apprentie, prête à appliquer la peine capitale pour cette traîtrise. Les 2 lames se levèrent de part et d'autre...
Et elle se réveilla, trempée de sueur dans son lit, essoufflée qu'elle était, tremblant encore de ce qu'elle avait vu. Un rêve, ce n'avait été qu'un simple rêve, rien de plus. Ah bon, en était-elle vraiment certaine ? Le rêve lui avait semblé si réel pourtant, si crédible. Était-ce réellement un rêve ou une vision d'un avenir inexorable qui attendait, patient, qu'elle ne vienne à lui ? Cela l'amena à se poser la question suivante qui lui venait naturellement : voulait-elle qu'un tel avenir ne se produise ? En toute franchise elle l'ignorait. Selon les jours et ses humeurs, il lui arrivait de souhaiter en finir avec Ranath ou de la retrouver pour boire à la source de sa connaissance avec avidité.
Elle quitta le lit, sortit de sa chambre et alla s'asperger le visage d'un peau d'eau. Elle avait une mine épouvantable, fatiguée qu'elle était. Depuis sa rencontre avec Lyria, les cauchemars avaient été légion et ne faisaient qu'empirer. La proximité d'une Sith si puissante tourmentait son sixième sens et provoquait chez elle des visions tantôt terrifiantes, tantôt horribles, tantôt dégoûtantes mais jamais agréables. Fallait-il y voir là un autre signe révélateur ? Peut-être. Perdue dans ses pensées, elle ne réalisa pas immédiatement que son astromech tentait de la contacter depuis le cockpit.
Soupirant rageusement, elle frappa contre le miroir, le brisant en de multiples morceaux et crachant de frustration autant que de douleur. Evidemment, elle s'était blessée légèrement et dut mettre un bandage rapide. Ensuite elle rejoignit l'avant de son vaisseau pour voir ce qu'il y avait. La réponse fut aussi surprenante qu'elle déclencha des émotions contradictoires chez la jeune fille. La Dame Sombre l'appelait à venir à elle, sans qu'il n'y eut de discussion possible. Et une fois encore, joie et irritation se lovèrent dans son cœur, s'affrontant pour le dominer. Pourrait-elle jamais clairement définir ce qu'elle ressentait pour son maître ?
Allez Phinéas, direction Dargul. Non, je ne compte pas te vendre en pièces détachées, ou vas-tu chercher des idées aussi saugrenues ?L'explorer disparut à travers la nuit céleste, partant pour répondre à un appel qui ne pouvait être ignoré.
Préparer ces retrouvailles aurait dû être un exercice délicat en soi mais curieusement, ce ne le fut pas. Malgré une certaine nervosité, Varadesh décida qu'il ne servirait à rien de s'habiller comme une fichue princesse ou une fonctionnaire quelconque. Elle n'avait qu'à simplement s'habiller et se comporter comme elle était au quotidien. Aussi se rendit-elle une fois arrivée à Dargul à l'adresse fournie, un manoir qui semblait relativement luxueux de l'extérieur, quoique par endroits un peu mal entretenu, signe qu'il devait être habité depuis peu... Ou juste mal entretenu. Ranath l'y attendait, accompagnée par jeune fille humaine pas beaucoup plus vieille qu'elle-même ne l'était.
La Mirialan avait une robe ni trop osée ni trop fournie tandis que la Pantoran avait simplement un pull violet aux manches retroussées jusqu'aux coudes et un jean bleu clair. Pour un peu on l'aurait prise pour une simple touriste paumée dans un univers qui n'était pas le sien, celui des riches propriétaires du manoir. Remarquez c'était un peu l'idée et c'était aussi comme ça qu'elle était, dans le fond. Les robes, capuches et autres tenues de l'ancien temps ça ne lui allait pas aussi bien qu'à son maître. Elle ne se sentait à l'aise qu'en tenue de civile quelconque. A peine fut-elle arrivée que Ranath lui prit les mains en un geste de bienvenue curieusement tactile et sincère qu'elle ne lui connaissait pas.
Comme quelqu'un qui aide un autre Maître à préparer un coup d'Etat d'ampleur régionale. Et toi ?Fatiguée, pour ne pas dire épuisée, quelque peu sur les nerfs face à la pression de ce genre de campagne, inquiète, soupçonneuse, méfiante, excitée, exaltée, frénétique. Tout cela et bien d'autres choses encore. Ce n'était pas tout les jours qu'on vivait ce genre d'aventure, pour le meilleur et pour le pire. Lui fut alors présentée la fameuse Isabo, petite chose tellement innocente et fragile qu'on ne pouvait que se demander pour quelle raison elle traînait avec une Sith. Un regard doré et un hochement de tête poli qui ne parvint pas tout à fait à cacher sa méfiance. Amie ? De la Dame ? Voilà qui était peu réjouissant. Dans son esprit, amie résonnait comme rivale, ennemie, adversaire. Un obstacle sur le chemin toujours fluctuant de l'apprentissage, toujours dangereux et mouvant.
Bonjour Comtesse Daerenth, les amies de mon maître sont mes amies.On n'en doutait pas une seconde.
Les iris dorés la gratifièrent d'un regard langoureux tandis que ses lèvres formulèrent un léger sourire, mi-amusé mi-sarcastique. Oh, pauvre petite chose, il est clair que Ranath ne t'a rien appris des dangers que tu cours en la fréquentant. Elle lui semblait si facile à casser la pauvre Isabo. Peut-être que ça finirait par arriver un jour. Maintenant versée dans les arts obscurs, l'apprentie ressentit l'esprit de la gamine qui tentait presque involontairement de toucher le sien. Fronçant les sourcils tandis qu'elle suivait son maître, elle étendit également le sien à sa rencontre, projetant sans honte son aura, jadis frêle et presque douce, aujourd'hui plus forte et beaucoup plus obscure.
Il n'y avait pas de mal à ce que la petite ne prenne enfin conscience de qui elle fréquentait après tout. Le contact visuel fut toutefois rapidement coupé lorsqu'elles furent isolées dans une pièce. Enfin seules. Le maître et son apprentie. Elle hocha la tête négativement à la première question, elle n'avait pas faim ni soif. Plus précisément, elle préférait garder sa conscience au clair pour cette entrevue. Il ne faisait pas bon de prendre le risque d'abaisser ses défenses même de façon infime devant la Dame. Assise bien droite, mains croisées sur la table, l'apprentie soutint le regard de la Mirialan, s'efforçant de rester calme au moins en surface.
Thule. Oui. Nous avons réussi à la faire basculer de notre côté, rappelant au seigneur de guerre en place, un certain Gregor Eisenhorn, que son monde et son peuple ont toujours été liés à l'Ordre. Ça n'a pas été sans difficultés, il a fallu que nous parvenions à atterrir à la surface après avoir été pris en chasse par leurs défenses, puis il a fallu les convaincre de nous mener à leur chef et ensuite nous avons rencontré le grand prêtre de leur temple Sith. Cette partie a été la plus délicate des négociations, si j'ose dire. Il a tenté de m'assassiner et de retourner Jeny contre nous, en vain.
Nous l'avons abattu, même si ça n'a pas été sans mal. Il avait un grand nombre de fidèles qui ont tenté de nous barrer le chemin. Après quelques jours de récupération, nous avons repris les négociations avec Eisenhorn et il a accepté. En revanche, il a exigé une compensation en échange de sa loyauté. La moitié des gains en argent ou artefacts pour lui et les siens d'une part et d'autre part, l'assurance que rien de ce que nous exigerons de lui ne menacera Thule ni son peuple. J'ai accepté, sachant qu'il n'y avait pas d'autre moyen. Je pense qu'il est malléable et qu'il saura bien te servir. Il m'a également donné quelques documents sur datapad que voici : les formules de création des cristaux de sabre laser Sith, un parchemin qui semble parler de la confection d'amulettes enchantées Sith et des noms et coordonnées de mondes de la Caldeira Stygienne : Upekzar, Korriban, Dromund Kaas, Rhellg, Athiss et Ziost.Elle fit une pause à ce moment, autant pour laisser Ranath digérer le résumé que pour réfléchir à comment elle allait aborder la suite, quelque peu délicate. Il y avait des chances qu'elle se fasse réprimander pour ce qu'elle allait dire mais bon, c'était un risque à courir.
Il s'avère également que pour obtenir sa loyauté, j'ai dû lui mentir. Non pas sur les promesses faites - qui n'engagent jamais que ceux qui y croient - mais sur mon identité. Il n'aurait jamais accepté de s'incliner devant une simple apprentie, aussi ai-je dû me faire passer pour ce que je ne suis pas. J'ai dû lui faire croire que j'étais la Dame Sombre.Voilà, elle l'avait dit. C'était fait, elle s'en sentait libérée, d'une certaine manière. Le mensonge ne la dérangeait pas outre mesure d'habitude, mais là c'était autre chose. S'attribuer des mérites et des pouvoirs qui n'étaient pas les siens la dérangeait infiniment plus, d'autant qu'il était question du trône des Sith, une position qu'elle se savait encore très loin de mériter. Vint ensuite la seconde question. Jeny. Hmm. Sujet délicat s'il en était. Que dire sur la jeune femme ? Là encore, des émotions contradictoires à son sujet. De la confiance ? Pas exactement. De la méfiance ? Assurément. De l'amour ? Pas un seul instant. Du désir ? Oui, ainsi que de la passion. Difficile de tirer une conclusion satisfaisante à partir d'un tel magma d'émotions.
Je pense qu'elle est instable, dangereuse, une bombe à retardement prête à exploser à tout instant. Elle en est consciente, ce qui ne fait qu'empirer les choses. Elle est difficile à contrôler, bien que j'ai fini par m'assurer une certaine loyauté de sa part, du moins je crois. Je crois que tant qu'il y aura une Dame Sombre ou un Seigneur Noir pour canaliser ses tendances auto-destructrices, elle sera utile à tes plans. Mais je crains que même avec ta vigilance, elle puisse basculer dans la folie et devenir une ennemie aussi acharnée qu'impitoyable. Je recommande de la surveiller de très près et de se tenir prêt à exercer la sanction ultime si jamais ça devient nécessaire. En attendant, elle reste une alliée puissante. Je n'avais jamais entendu parler de facultés dont elle fait preuve.Le silence qui retombe ensuite. A la différence de beaucoup de ceux qui ont eu lieu, celui n'est ni agréable ni inconfortable. Il est, c'est tout. La Pantoran rend son regard à la Mirialan et les 2 paires d'iris d'or se jaugent et s'examinent mutuellement. A quoi penses-tu donc, Dame Sombre ? Quelles sombres pensées, quels plans machiavéliques, quelles idées obscures jaillissent dans la matière grise de ton cerveau ?