L'Astre Tyran

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By Helera Kor'rial
#35645
La reine avait demandé, mais la réponse avait été évidemment éludée. Elle savait qu’il ne pouvait pas répondre car était persuadée en son for intérieur ne pas être meilleure qu’Harkin. Là où il avait donné l’espoir dans le cœur de ses jeunes pour se servir d’eux, elle, avait tout détruit en servant également d’eux. A la place des mots qu’elle cherchait à entendre, il lui raconta l’histoire de son passé qui avait fait de Zygmunt cet homme de marbre et droit dans son esprit. Sans compromis ni compassion. Pour autant, elle ne put que douter de l’histoire de cet enfant. D’un côté qui ne voulait pas abattre un agent de sang-froid, mais de l’autre qui n’avait pas hésité à prendre l’assaut avec ses renforts et rire du mauvais geste du junior. Des jeunes gens qu’elle avait connu, ceux qui étaient réellement capable de rire en mourant n’aurait pas hésité à mourir. A l’inverse, s’il avait vraiment eu de la compassion, il serait mort en pleurant. Alors était-ce ce discours faux et simplement fait pour la rassurer ? Non. Ce discours venait d’un passé révolu et des souvenirs que l’on peut avoir de ce dernier. Peut-être ne riait-il pas, peut-être n’était pas la même personne. Peut-être … Dans les yeux d’un enfant, cela ne fait pas grande différence, car le monde que l’on créé n’est pas fait uniquement du tissu de la réalité. Cela aurait eu au moins pour effet de faire réfléchir la reine qui perdit son objectif de tête.

Il prit ses mains entre les siennes et planta son regard dans le sien, mais elle ne garda pas le mutisme pour autant :

« Tu ne savais pas qui il était. Je sais qui ils sont. Je suis dans leur tête, Zygmunt, je sais tout et je vois tout. Je n’ai pas l’excuse de l’ignorance, ni celle de l’inexpérience. Tu n’enlèveras aucune responsabilité dans ce geste. »

Il essaya de nouveau de la bercer de parole d’idéalisme qu’elle ne croyait pas ni n’avait jamais cru. S’enfermer derrière une pensée unique n’avait jamais été dans ses prérogatives, ni même capacités.

« Je savais dans quoi je m’engageais, ce n’est pas ça la question. Ce n’est pas à moi que je pense, c’est à lui. C’est la dernière fois que je fais cela sur quelqu’un si je ne le sens pas. Désolée Zygmunt, mais je ne peux pas utiliser la Force comme je le veux. Même si la sécurité de l’empire en dépend, je ne pourrais pas toujours. Je ne peux pas … »

Zygmunt essuya le visage de la jeune femme dont les larmes avaient cessé de couler, laissant place à une peau désolée, comme l’était son esprit. Comment lui expliquer que la menace qu’ils combattaient était bien moindre comparée à la Force et à ce qu’elle était capable de faire ? Comment lui expliquer qu’elle était un danger pour eux tous ? C’est impossible, et observer le mutisme restait alors la meilleure solution. Helera se détourna de l’agent en même temps qu’il fit volte-face pour aller donner ses paquets. Elle fit alors le tour de la zone de brieffing et prit place sur le canapé adjacent à celui de Winston. Celui-là même qui remplit un verre de Whisky pour le lui faire glisser.

« Prenez ça ma p’tite, ça vous fera du bien. »

Helera considéra un instant le verre et le récupéra, faisant descendre le niveau de moitié en une gorgée.

« Oulah doucement. Il cogne celui-là. Vous faites pas de bile pour ces gamins, ce sont … »

« … des trou’d’cul d’anachistes, oui je sais. »

« Dedieu, saviez exactement ce que j’allais dire. »

Elle lui jeta un regard et termina le verre avant de le poser sur la table. Elle croisa les bras et se laisser tomber contre le dossier, la tête vers le ciel. Réfléchissant et méditant sur la suite, essayant le plus possible d’éviter de penser au passé proche.

« Il faut que j’y aille. »

« Hein ? »

« Il faut que j’aille aux alentours du palais de Nouane. Je suis la seule qui peut arrêter la Sith. Ou peut-être le gars au chapeau, mais je lui fais pas confiance. »

Winston tourna la tête vers le chasseur et haussa les épaules.

« C’est un chic type. »

« Parce qu’il a bu avec vous. »

« Parfaitement. »

La reine roula du regard pour elle-même et souffla lentement. Il y avait une autre solution peut-être.

« Vos gars, vous ne pouvez pas les envoyer fureter là-bas ? Et d’abattre toute personne me ressemblant ? J’ai le pressentiment que l’attentat va être avancé et on reste là à boire du Whyski, cela ne me plait pas. En plus de cela, s’il y a une bombe, on n’a encore aucune piste. Juste cette histoire de camion. Ces gamins ne sont sans doute que des chauffeurs … »

« Les camions sont sans doute les bombes, mais à mon avis, seront camouflés. Je peux quand même envoyer des gens aux alentours du palais si. »

Helera qui n’avait pas rabattu la tête jusqu’à maintenant, se redressa brusquement. Elle fixa Winston et resta ainsi figée. Comme une statue de cire. Assez longtemps pour que cela ne rende le vieux mal à l’aise. Pendant ce temps, elle était encore perdue dans sa tête. Elle déclara :

« Les principaux générateurs des véhicules ne produisent pas de chaleur puisqu’ils fonctionnent avec un champ magnétique d’anti-gravité. On sait des bombes à Plasma qu’elle rejette énormément de chaleur. Les missiles standards sont inertes jusqu’à la détection d’une charge. Les bombes à proton quant à elle sont activées positivement. Je pense que le mieux à faire c’est de récupérer deux caméras différentes, thermique et ionique. On fait le tour de chaque camion sur place jusqu’à repérer celui qui est le bon. C'est long mais au moins on est sûr du résultat.

Enfin, pour les missiles à charge inerte, je ne pense pas qu'ils le feront. C'est trop peu puissant.
»


« On a dit qu’il sera camouflé. »

« Même vers la zone politique, il y a beaucoup d’universités et de jeunes. Donc cela veut dire nourriture rapide. Je pense que le camion sera déguisé en vendeur à la sauvette. J’en suis même persuadée. »

Helera se retourna vers Zygmunt, attendant son aval ou pas pour valider ce début de piste. Si c’était inutile, alors elle n’avait pas d’autres plans que celui de foncer sur place.
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By Zygmunt Molotch
#35646
Ce sujet de désaccord entre eux semblait destiné à le rester à l'avenir, car pas plus l'agent que l'agente ne semblaient décidés à lâcher du lest. Elle se sentait coupable pour avoir fait ce qu'il fallait faire et lui n'éprouvait aucune compassion pour ces gamins qui avaient renié l'Empire par haine mesquine. Aussi valait-il peut-être mieux de ne pas trop approfondir la question, de crainte de ne pas apprécier ce qu'on y trouverait. Il avait essayé d'expliquer, de comprendre, de se mettre à sa place, ça n'avait pas vraiment marché. Il ne comprendrait jamais ses remords parce que lui avait tué les siens bien longtemps auparavant. Il l'avait fait pour pouvoir continuer à se regarder dans la glace et se lever le matin.

Le chasseur de primes, ayant reçu autorisation de prendre congé, alla chercher les gamins qu'il empoigna sans la moindre délicatesse, quoique que sans les brutaliser non plus, avant de les mettre dans le véhicule du vieux. Il s'apprêtait à dire à plus tard avant de les quitter lorsqu'il surprit les propos de la jeune femme à son sujet, prouvant par la même qu'il avait une sacrée ouïe, si l'on considère que le canapé était à l'autre bout de la pièce principale de la planque. Sans s'en émouvoir pour autant, il jeta un regard dépourvu de la sympathie à l'agente.

Tu n'es pas forcée de me faire confiance, du moment que je suis payé tu n'as rien à craindre. Je note quand même que, comme Curwee, tu n'as pas l'air d'hésiter à te salir les mains quand il le faut. Une méthode que j'approuve.

Sur ce commentaire mystérieux, le cow-boy les laissa là et entreprit d'aller livrer sa marchandise pour toucher sa prime, laissant les 3 agents aux prises avec leurs inquiétudes. Le caridan, songeur, écoutait à moitié la discussion entre les 2 autres, perdu dans ses pensées. Il ne leur restait probablement pas beaucoup de temps et aucune piste sérieuse. Il fallait agir sans tarder, elle avait raison sur ce point. Et peu importait que ce fut inutile, il fallait également essayer de parler au Grand Moff en personne pour le sortir de là.

Winston, envoyez vos gars sur place et surveillez toute la zone autour du palais via caméras et compagnie. Il faut également prévenir la sécurité du palais qu'il y a une alerte à la bombe et que le BSI prend les choses en main, appuyé par quelques commandos de Stormtroopers. L'agente Zai se joindra à l'une des équipes de surveillance et d'inspection pendant que j'irai tenter de parler au Grand Moff Astellan pour le convaincre de quitter les lieux.
Vous croyez ptêt pouvoir m'apprendre mon métier gamin ? Z'étiez pas né que...
Que vous butiez déjà du rebelle oui je sais, on n'a plus le temps pour ça.
Vous réalisez que dès le moment ou ils verront nos gars et nos troopers, ils sauront que ça sentira mauvais pour eux ? Et donc qu'ils risquent de tout faire péter en catastrophe.
On n'a plus le temps pour la subtilité. Au pire, dites à vos gars d'y aller en civil et aux troopers de se tenir prêts à intervenir au plus vite depuis des transports, s'il faut éviter qu'ils soient sur place en même temps que nous. Restez tous en contact comm', la journée va être longue.




Le trio quitta la planque, grimpant dans un autre des véhicules que Winston cachait ici, tout aussi vieux et vétuste que le précédent et conduisant toujours aussi dangereusement. L'avantage c'est qu'il allait très vite, au point que le palais fut rapidement visible par-delà les vitres. Lorsqu'ils arrivèrent, il était presque midi, la circulation autant routière que piétonne alentour était à son paroxysme. Car, Nouane oblige, le palais était sis au milieu de nombreux campus universitaires, comme symbole que le pouvoir impérial résidait ici dans la jeunesse éduquée pour devenir son avenir.

En observant les centaines de jeunes gens de toutes races dans le district qui allaient et venaient sans se douter le moins du monde de ce qui allait se passer, Molotch ressentit une vive inquiétude. Combien de vies allaient encore prendre brutalement fin s'ils n'arrivaient pas à l'empêcher à temps ? Allaient-ils revivre un nouveau Yaga Minor ? Il espérait sincèrement que non et était bien décidé à éviter une telle chose. Le véhicule se gara dans le parking intérieur du palais et ils descendirent, accueillis par un petit groupe d'agents du BSI, les fameux gars de Winston, qui firent leur rapport promptement.

On n'avait pour l'heure rien repéré de suspect mais compte tenu de l'affluence considérable, ça n'était pas étonnant. Il fallait espérer que les recherches qui avaient débutés depuis seulement 20 minutes allaient bientôt donner quelque chose. Jetant un regard pensif à la jeune femme, il décida qu'il était temps de jouer leur atout.

Messieurs, agents Molotch et Zai du BSI de Yaga Minor. Nous sommes là pour arrêter les traîtres responsables de l'attentat du palais qui visent aujourd'hui, nous en sommes quasiment certains, le Grand Moff Arcturus Astellan. L'agente Zai va accompagner l'un de vos groupes pour vous aider.
Excusez-moi de vous dire ça, agent Molotch, mais y a-t-il une raison particulière à ça ? Non pas que je doute de ses compétences mais on se débrouille très bien actuellement, qu'a-t-elle de plus que nous n'ayons pas ?

Elle a un cœur et du courage.

Faute de pouvoir le dire à haute voix, l'agent pensa cela très fort, convaincu de cette pensée qui l'emplissait. Il n'en dit rien pour autant et se contenta de jeter un regard fort peu sympathique à l'agent impertinent tout en haussant un sourcil, avant de répondre d'un ton particulièrement froid.

Un talent incroyable pour repérer les détails les plus insignifiants mais aussi les plus importants. Je répond de ses capacités et si vous n'êtes pas content...
Si vous êtes pas content, Debray, z'irez vous faire foutre, vu ? Au boulot les gars, me faites pas honte, tonnerre !

Tout ce petit monde se dispersa et se mit en route pour remplir son rôle. Tandis qu'il prenait l'ascenseur, laissant là Winston qui coordonnait l'ensemble des agents et Helera qui partait avec son groupe attitré, Molotch hocha la tête à leur intention chacun, leur souhaitant muettement bonne chance. La traque semblait toucher à sa fin, un final qui ne leur disait rien de bon.
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By Helera Kor'rial
#35647
A peine la discussion toucha à sa fin que le branle-bas de combat fut sonné. Sans rien récupérer, ils furent menés à un autre tacos datant de la guerre noire et de nouveau filèrent-ils à l’autre bout de la ville à vitesse folle. Les lampadaires passaient les uns à la suite des autres à une allure folle, projetant leurs ombres qui donnaient des effets épileptiques. La reine ne les regardait pas, le regard planté sur Molotch assis à l’avant. Concentré, réfléchis et préparé à la bataille de Nouane. Elle ne savait pas comment cela allait se terminer, pas plus s’ils allaient réussir leur mission. Lui le faisait pour l’empire, elle pour ses enfants. Des visions différentes et pourtant pas incompatibles. Elle se mura dans le silence à l’observer et les lampadaires continuaient eux à défiler.

Au palais, vers la moitié de la journée, la place centrale était bondée de monde. Ils avaient un accès spécial pour accéder à l’intérieur de la cours, afin de rencontrer les autres agents. Ceux-là même qui devraient les accompagner dans leur mission. Helera n’avait toujours pas changé de tenu, et la peau écorchée de ses jambes ne cachaient qu’approximativement la misère de l’état de sa jupe. Elle ferait inévitablement tâche dans cette atmosphère. Le temps leur faisant défaut, rien ne fut proposé ce niveau et là, que déjà il fallait se séparer à nouveau. Elle avec le groupe qui ne la voulait pas, lui seul. Cela ne plus pas à la reine, mais aucune question ne lui fut posée. Elle obéissait, sans mot dire. De son esprit s’échappait envers elle des sentiments qui lui nouèrent la gorge. Des sortes de remords, de regrets qui firent leur apparition. Comme des pointes de compression, d’amertume. Il la protégeait du mieux qu’il pouvait, de tout et de tous. Aussi quand ordre fut donné et que tout le monde se sépara, elle demanda quelques minutes, prétextant avoir oublié un affaire. Elle les laissa passer devant et se mélanger à la foule, ne demandant pas leur reste. La reine quant à elle courut en direction inverse.

A peine le temps que l’ascenseur ne s’ouvre pour qu’elle l’attrape par un épaule et le plaque contre le mur d’à côté. Le saisissant par le col, ses pieds tinrent sur ses pointes et elle l’embrassa, cachés dans ce renfoncement entre l’ascenseur et cette colonne de marbre. De tout son saoul, mêlant ses lèvres aux siennes, agitant sa langue aiguisée et son souffle puissant, l’embrassa comme s’ils ne se reverraient plus. Comme si la fin allait leur exploser dans les doigts. Puis ils se séparèrent pour reprendre de l’oxygène. Elle lui jeta un regard compatissant.

« Fais attention à toi, je ne veux pas te perdre. Reviens-moi rapidement. »

La reine étira un sourire triste et de son poing frappa deux fois sur son cœur, avant de poser sa paume sur le sien. Puis elle se détourna et le laissa prendre cet ascenseur. Le cœur lourd, elle retourna dans la place centrale, et concentra son esprit sur autre chose. Sur le ciel, dans un premier temps. Les mains levées, elle attrapa la voute céleste et la chargea en pression. Ses bras firent des moulinets tandis que le vent prit de l’importance. L’étoile se cacha derrière une épaisse couche de nuage naissante. La nuit vint avant l’heure, quand un crachement sonore déchira le ciel et fit trembler la terre. De toutes ses forces, la reine fit tomber ses bras vers le sol, et comme un manteau que l’on déchire, la pluie s’écoula en grande rafale sur la capitale.
Surprise, les étudiants, les femmes et hommes d’affaires, les patrons et les ouvriers prirent leur jambe à leur cou. Ne restèrent alors que quelques courageux, l’équipe de surveillance et cette multitude de caravane.

« Pointez les caméras en direction des caravanes et avertissez-moi si vous voyez quelque chose. »

Les laissant se disperser à travers la place centrale, la reine fit cavalier seule et déambula aléatoirement. Son regard fut jeté sur quelques marchants de crèmes glacées, de confiseries ou encore d’assortiment de pain et condiments. De la nourriture rapide lucrative que cette pluie venait mettre à mal. On n’y voyait pas à deux mètres devant soi tant le rideau d’eau obstruait le champ de vision. Pas plus que l’on entendait quoi que ce soit. Ce n’est que grâce à son micro dans l’oreille qu’elle perçut son nom d’emprunt appelé.
Elle revint sur place en hâte jusqu’à ce qu’on lui montre un véhicule à la devanture fermée.

« Continuez, je m’en occupe. »

Sa vision devint thermique et répara l’intérieur. Les flux de chaleur indiquant une bombe à plasma, celle-là même que l’on trouvait dans les ogives des bombardiers. Elle repéra un système piégé d’ouverture brutale des portes arrière, et prévint tout le monde sur le canal général.

« "Z" aux équipes. On a trouvé un fourgon. La porte arrière est piégée, je vais découper le dessus et tenter de désamorcer l’engin. Dégagez le périmètre. Au cas où … »

Dire qu’elle était anxieuse était sans doute un euphémisme. Là-dedans se trouvait peut-être l’instrument de sa mort. En un saut, elle se trouva sur le toit. En un mouvement de sabre laser, il fut ôté, et elle put s’infiltrer par-dessus cette sphère relié en tous ses points par des fils de la taille d’un bras. Elle l’identifia d’après le flux comme était le système de réfrigération, censé maintenir le tout en stabilité. Et se couperait quand la détonation allait avoir lieux. Pas de science exacte là encore. Le boitier se présenta comme une succession de fil passant les uns sur les autres. L’un de ceux-là devraient couper le déclenchement de la détonation, mais lequel ? La reine chercha quelque instant, sans connaître pour autant le temps qui lui était imparti. Le ronronnement de la machine lui indiquait que tout allait bien pour l’instant. Faute de temps, elle choisit un fil au hasard, ferma les yeux et coupa. La machine arrêta de ronronner comme par magie. Cela voulant donc dire qu’elle était éteinte et donc cria-t-elle dans son micro :

« Okay, le système d’alimentation est coupée sur la mienne, dégagée la zone, elle est en train de surchauffer. Je vais tenter quelque chose. Dégagez de là ! »
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By Zygmunt Molotch
#35648
La journée allait être longue. Cela, il l'avait dit avant qu'ils ne partent pour le palais et chaque seconde passée n'avait fait que le lui confirmer. La tension était dans l'air tout comme la nervosité. Il avait noté les mâchoires crispées des agents, le regard sombre de Winston, le silence morose d'Helera et ses propres appréhensions lui restaient en tête. Oui, la journée allait être vraiment longue, tant qu'ils n'auraient pas attrapé les traîtres, arrêté les multiples véhicules piégés censés transformer le palais en cratère fumant et empêché que qui que ce soit meure. Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas immédiatement que la porte de l'ascenseur fut ouverte à la dérobée, pas plus qu'il ne comprit lorsqu'une silhouette en robe le plaqua contre le mur de l'ascenseur avant de se rapprocher inexorablement de lui.

Ce ne fut que lorsqu'il sentit son souffle sur sa bouche et ses lèvres se presser contre les siennes qu'il comprit qui s'était précipitée jusqu'ici pour un dernier baiser aussi passionné que fataliste. Comme un dernier cadeau que l'on offrait au gladiateur avant qu'il ne monte dans l'arène, elle lui offrait un témoignage d'affection et d'attachement, murmurant un décret royal qui ne pouvait être ignoré et auquel on ne pouvait désobéir. Saisissant la jeune femme à la taille une fois l'étonnement passé, il lui rendit son baiser enflammé et la serra contre lui, très fort. Brièvement, il lui sembla être revenu dans son vaisseau ou rien d'autre que ses lèvres n'avait d'importance.

Incapable de lui répondre, il hocha la tête, fermement décidé à revenir, pour elle. En vérité, il ignorait encore que cette promesse qu'il venait de faire muettement, il ne pourrait la tenir. L'ascenseur redémarra finalement, le menant toujours plus haut à travers les étages du palais, jusqu'au bureau du Grand Moff en personne. Il s'ouvrit sur un couloir richement décoré, avec même un tapis déroulé de l'ascenseur jusqu'à la porte du fond à une quinzaine de mètres de là. Au bout, un bureau avec ce qui ressemblait à une réceptionniste patientant tranquillement. L'agent marcha jusqu'à elle avant de hocher la tête poliment puis d'enchaîner sans transition ni ambages.

Agent Molotch du Bureau de la Sécurité Impériale, bonjour. Je souhaiterais parler au Grand Moff Astellan, miss.

La jeune femme qui ne devait pas avoir plus de 30 ans à en croire son visage presque dénué de rides, était plutôt séduisante avec un visage aux traits fins et bien définis, une bouche en chœur, des cheveux blonds mi-longs attachés en queue de cheval qui reposait sur le côté gauche de son visage, des yeux pétillants... Et une tenue pour le moins décolletée, probablement juste assez aux yeux de ceux qui venaient voir le patron et passaient par l'assistante mais aux siens, beaucoup trop. Heureusement, la situation faisait qu'il n'en avait présentement rien à faire de ce genre de détail, trop préoccupé par la sécurité de tous ceux résidant actuellement dans le bâtiment.

A quel sujet ?
Strictement confidentiel, miss. Vous comprendrez que le BSI est tenu de rester discret... Sachez simplement qu'il s'agit d'une question de sécurité nationale.
Puis-je voir votre badge, je vous prie ?

Il fronça les sourcils, peu habitué à ce qu'on lui pose cette question. D'ordinaire, la mention du Bureau suffisait à ouvrir toutes les portes. C'est alors qu'il remarqua le regard légèrement soupçonneux de la jeune femme et sceptique, qui le dévisageait de la tête aux pieds. Bien sûr, évidemment, il avait oublié. Vêtu en civil comme il l'était, rien ne permettait de le croire sur parole. Se maudissant pour sa bêtise, l'agent sortit son badge et le présenta à l'assistante, qui écarquilla les yeux de peur en reconnaissant l'insigne caractéristique. Elle hocha la tête et appela via son appareil de communication. Lorsqu'elle raccrocha, elle semblait sincèrement navrée.

Je suis désolée, agent Molotch, le Grand Moff est actuellement indisponible et ne peut vous recevoir. Dois-je lui transmettre un message ?
Vous lui avez bien spécifié qu'il était question de sécurité nationale ?
Oui.
Que le BSI désirait s'entretenir avec lui ?
Oui.
Et malgré ça, il n'a pas le temps ?
Oui.
Miss, si je n'entre pas dans son bureau pour lui parler, beaucoup d'innocents vont mourir, vous comprenez ?
Parfaitement, mais il a été très clair. Je suis désolée.

Jurant entre ses dents, pestant contre la stupidité des administrations et des politiciens demeurés, l'agent se détourna de la jeune femme. Il avait pertinemment su qu'il n'y aurait que peu de chances mais il avait voulu tenter quand même. Tant pis, il lui restait maintenant à...




Parallèlement à la trouvaille de l'agente, aussi fortuite et bienheureuse que dérangeante, les autres groupes d'agents fouillaient tout le périmètre du palais. Un groupe tomba sur un camion garé dans l'un des parkings intérieurs réservés au personnel important travaillant au palais. Il n'avait rien de particulier extérieurement, excepté qu'il était le seul véhicule à ce niveau, par ailleurs peu utilisé par le personnel régulier qui lui préférait les étages plus bas pour diverses raisons. Les agents ne mirent pas longtemps à se rendre compte qu'à l'arrière du camion se trouvait un engin explosif de haute puissance, capable de raser une partie de toute la structure si jamais il explosait.

Un autre groupe en trouva un qui stationnait au croisement entre l'entrée d'un campus universitaire et l'extrémité ouest du palais. Le ravalement du véhicule portait à croire qu'il s'agissait d'un camion de restauration rapide, un parmi les milliers qui pullulaient rien que dans toute la capitale, chargés d'offrir nourritures et boissons aux étudiants et employés de la zone ou ils opéraient. A la différence que celui-ci n'avait pas ouvert depuis près d'une heure qu'il s'était stationné là. Quelques jeunes gens avaient tenté de toquer pour voir si on répondait là-dedans et si il y avait même quelqu'un à l'intérieur. Visiblement, réponse négative aux 2 questions. Là encore, les agents découvrirent une bombe à l'intérieur.

La troisième quant à elle était placée dans un speeder tout à fait banal, placé tout en haut du palais, sur la piste d'atterrissage pour véhicule aérien. Les agents qui le trouvèrent furent considérablement étonnés, se demandant comment un simple speeder sans capacité aérienne avait pu arriver là. Mais ils n'osèrent rien tenter de plus après avoir signalé leur trouvaille. Chaque fois qu'un appel était reçu par les agents dans la salle d'opérations du Bureau, dirigée par Winston en personne, ce dernier s'assurait personnellement de prévenir les démineurs d'y aller au plus vite et aux agents de maintenir un périmètre de sécurité aussi discret que possible autour de chaque véhicule.

Tandis que les équipes étaient en route et les autres groupes d'agents toujours en maraude pour rechercher d'autres éventuels camions piégés, le vieil agent était inquiet. Tout lui semblait trop facile, trop commode, même s'il n'aurait su dire d'ou lui venait cette impression. Peut-être avaient-ils damé le pion aux traîtres pour cette fois, réagi trop vite pour eux et enfin obtenu un coup d'avance. Peut-être les avaient-ils surestimés après tout. Mais tout de même, il avait toujours cette désagréable impression qui refusait de le quitter. Comme pour se rassurer, le vieux demanda un rapport complet de chaque groupe l'un après l'autre. A celui que dirigeait l'agente, il fut ordonné de ne pas la laisser faire de bêtise. Winston contacta la jeune femme directement pour s'en assurer.

'Coutez-moi bien gamine, vous êtes pas une pro du déminage et vous êtes en train de faire joujou avec une bombe qui pourrait tous nous atomiser ! Alors dégagez-moi le plancher et laissez faire les pros, tudieu ! On ne rigole plus là !

Evidemment, la réponse royale fut probablement aussi définitive et nette qu'on pourrait le penser. Le vieux jura à grands cris dans la salle des opérations, signe qu'il avait atteint les limites de sa patience. Coupant la communication, il bascula sur la fréquence de l'agent Molotch, espérant que lui saurait la raisonner.




... Cette dingue est en train de faire joujou avec une bombe, crévindieu ! Et elle refuse de m'écouter en prime !
J'entend bien mais qu'est-ce que vous voulez que je fasse au juste ? Vous savez ou je suis actuellement ?
J'veux qu'vous la rameniez à la raison avant qu'elle fasse une putain de connerie, bon dieu !

Il n'en eut jamais l'occasion. Car ce fut à ce moment là que l'une des bombes explosa. En vérité, il ne s'agissait pas exactement d'une bombe standard conçue pour générer de grosses explosions. Celle-là en était une qui n'avait pas été repérée, cachée profondément dans les sous-sols du bâtiment, dans une cavité que l'on découvrirait après les faits et qui avait été grossièrement taillée pour accueillir l'engin, si réduite qu'à moins de savoir ou chercher, on n'aurait pu la trouver. La bombe en était une IEM, qui neutralisa dans un rayon incluant le palais tout entier tout les appareils électroniques, incluant les communications entre tout les agents du Bureau et les commandos de troopers en attente.

Les forces impériales se retrouvaient à présent aveugles et sourdes tandis que le véritable danger prenait forme, ailleurs.




Lorsque l'impulsion frappa le palais, Molotch comprit immédiatement ce qu'il s'était passé, son comm' au poignet devenu inutile à présent. La question restait à son sens : pourquoi ? Mais elle venait après une autre priorité, celle-là primordiale. Dégainant son DL-44, l'agent entreprit d'ouvrir la porte du bureau pour y entrer. La secrétaire poussa un hurlement de panique après avoir ressenti l'impulsion, comprenant que quelque chose de grave se passait. Il n'eut pas le temps de lui dire quoi que ce soit qu'elle tomba dans les pommes, s'étalant au sol de tout son long. Il n'y fit pas attention, concentré sur une seule chose. Il entra avec fracas, brandissant son insigne d'une main et criant.

Bureau de la Sécurité Impériale ! Grand Moff Astellan, venez avec moi immédiatement !

Se relevant abruptement de son siège, le patriarche, géniteur de l'Empereur, fit face à l'agent, son noble profil le toisant, imperturbable, le visage inexpressif. Le fils tenait de son père une capacité à rester calme, droit et digne en toute circonstance manifestement. Obtempérant sans mot dire, le notable se rapprocha à pas lents. L'agent vit qu'il tenait entre ses mains un blaster richement décoré, quant à savoir s'il saurait s'en servir correctement en cas de besoin, c'était une autre histoire. Molotch allait ajouter quelque chose lorsqu'il entendit des bruits sourds en provenance du couloir.

Bottes lourdes à en croire le son. Faisant signe au Moff de se taire, l'agent ouvrit doucement la porte pour essayer d'y voir plus clair. Ce qu'il vit le conforta dans son opinion que la journée, non contente d'être longue, allait être passablement désagréable sous peu. Car, au bout du couloir, progressant rapidement et presque silencieusement, un commando de 6 hommes au moins, lourdement armés et protégés par une tenue complète incluant gants, casque, bottes de combat, gilets de protection et j'en passe. Ils n'avaient aucun insigne qui les identifiât comme membre de la sécurité du palais, commandos du Bureau ou de l'Armée. Il sut sans le moindre doute qu'ils avaient face à eux un groupe de tueurs professionnels. Et ils n'étaient là que pour une seule raison.

Grand Moff, cachez-vous derrière votre bureau et restez à l'abri. Je vous protégerai de mon mieux. Pas un bruit.

Un homme seul sans protection, 2 si l'on comptait Astellan, contre un commando de tueurs chevronnés, armés et préparés pour leur macabre tâche. Cette bonne blague.




Winston avait beau vociférer comme un dément dans la salle des opérations, rien n'y faisait. Il était inutile d'espérer pouvoir refaire fonctionner toute la technologie sans laquelle les agents étaient aveugles et sourds juste en criant sur les appareils. Il fallait du temps pour que les effets de l'impulsion ne se dissipent suffisamment pour permettre un redémarrage. Et le temps leur faisait défaut. En vérité, le vieil agent était furieux contre lui-même, furieux de n'avoir pas écouté son instinct. Il aurait dû le faire et les choses auraient pu être différentes.

Bien évidemment, les bombes n'avaient jamais été le véritable objectif. Il commençait même à douter qu'une seule d'entre elles soit réelle et soupçonnait des leurres totalement inoffensifs, sans pouvoir avoir de preuves faute de pouvoir contacter les démineurs au travail. Les véhicules avaient été incroyablement faciles à repérer, celui-ci isolé dans un parking comme par hasard, celui-là clairement visible de par son étrangeté, camion de restauration sans restaurateur et toujours pas ouvert alors que c'était le moment le plus lucratif de la journée... Ils n'avaient été que des diversions, placées ça et là pour attirer les défenseurs là ou ils ne constitueraient pas un danger, tandis que la véritable menace se rapprochait tout doucement, l'air de rien.

Malgré lui, Winston admirait le génie derrière cette stratégie. A la fois simple, brillante, risquée, elle reposait sur une parfaite connaissance de la structure impériale et son fonctionnement en cas d'alerte. Se prenant la tête dans les mains, le vieil agent réalisa qu'ils étaient hors-jeu et que tout les agents là dehors allaient devoir se débrouiller sans le soutien du QG. Ils étaient impuissants. Cela constituait assurément le pire moment de sa carrière et sa vie. Brusquement, il releva la tête. Non, ce n'était pas tout à fait vrai, ils n'étaient pas totalement impuissants.

Mortimer, on a bien un groupe de troopers qui stationne ici, dans l'antenne du Bureau, au cas ou on ait besoin de les envoyer en soutien avec des agents ?
Oui chef.
Allez les voir, dites-leur qu'ils ont un objectif : le Grand Moff lui-même. Ils ont carte blanche pour le sortir de là et le mettre en lieu sûr, ce qui inclut de liquider tout ce qui se dresse entre eux et lui. Pigé ?
Ay chef.

On va voir ce qu'on va voir bande de petits salopards...

Ils étaient peut-être désavantagés, ils avaient encore ce qui faisait la fierté de l'Empire en cas de répression : des gros flingues et des gros durs pour les manipuler. Restait à espérer qu'ils arriveraient jusqu'au VIP les premiers.




On y va les gars, go go go !

Harkin progressa dans les escaliers à la tête de ses hommes. Il disposait des meilleurs parmi les agents que I lui avait fourni et il lui en était reconnaissant, car la tâche qu'ils devaient accomplir n'aurait rien réclamé de moins. Tandis qu'ils montaient vite, de plus en plus vite, il se sentait envahi d'un sentiment d'exaltation et de triomphe. Enfin, après des années passées à œuvrer dans l'ombre, à manipuler et corrompre, à menacer, à utiliser. Après des années durant lesquelles il avait espéré que vint enfin le jour ou ils feraient payer à l'Usurpateur, à la putain qu'il avait accepté dans son gouvernement, aux faibles et aux traîtres qui avaient renié le véritable Empire. Enfin venait le jour ou ils ouvriraient les yeux à tous dans l'Empire, ou ils déclencheraient cette guerre macabre mais juste et nécessaire visant à rétablir le vrai Empire, le seul et unique.

I avait raison, depuis toujours. C'était cela qui l'avait convaincu, après l'exil et la fuite dans le sud lointain, à se ranger derrière, à lui obéir sans réserve ni doute et à faire tout ce qu'il faudrait. Et maintenant qu'il se rendait compte que les imbéciles du BSI avaient mordu à l'hameçon, il n'avait aucun doute sur le fait qu'ils allaient réussir. Aujourd'hui, ils allaient tuer un Grand Moff, rien que ça. Demain, ils tueraient un Empereur. L'exaltation, la foi en sa mission sacrée, soutenaient Harkin dans ses tâches depuis des années et il ne faillirait pas maintenant. Il avait été ridiculement facile de recruter des jeunes étudiants insatisfaits pour, dans l'ombre, semer suffisamment de troubles partout sur Nouane afin que l'attention soit focalisée sur ces actes de vandalisme et ces manifestations pacifiques mais pas moins réelles.

Ensuite de quoi avaient-ils pu obtenir accès au palais lui-même, grâce à un agent à l'intérieur qu'il ne connaissait que sous le nom de code Narcisse et qui, d'après ce que I en avait bien voulu dire, avait infiltré l'entourage proche de la cible, rien de moins. Grâce à cette source si haut placée, infiltrer des agents dans le nettoyage et entretien des sous-sols avait été un jeu d'enfant, plaçant ainsi l'IEM sans peine tandis que Narcisse leur fournissait tout les détails de l'agenda et des habitudes d'Astellan. Il ne leur restait maintenant plus qu'à le trouver et le capturer.

Ensuite, un nouveau jour se lèverait sur Nouane et l'Hydien lorsque serait diffusé l'enregistrement fait avec Fed'eox, qui ridiculiserait ouvertement l'Usurpateur et ses décisions et prouverait combien il est fou de leur faire confiance. Harkin voyait déjà les rangs de l'armée, de la marine et des politiciens qui seraient déchirés par les loyautés incertaines et les défections. L'Empire allait souffrir et il y aurait des victimes mais au bout du compte, c'était pour le plus grand bien qu'ils faisaient tout ça. Pour l'heure, il mit de côté ses pensées pour se concentrer sur la mission. Plus que quelques étages et la cible serait toute à eux.

Le piège se refermait.




Ainsi en résultait-il que la situation était diablement mauvaise. Tandis qu'un agent seul tentait de faire barrage de sa vie pour protéger le Grand Moff Astellan contre un commandos de tueurs extrêmement dangereux, le Bureau et toute l'équipe de sécurité du palais se retrouvaient désemparés. Dehors comme à l'intérieur c'était le chaos et l'incompréhension qui régnaient et personne parmi les agents et troopers ne savait ce qu'il se passait ni que faire, s'envoyant des ordres et contre-ordres opposés. L'agente Zai se retrouvait mêlée à ce chaos généralisée, guère plus au fait des choses. Une silhouette observait depuis la cour du palais l'anarchie complète alentour, cigare aux lèvres et une main argentée sur la poignée du blaster à sa ceinture. Elle cracha une longue bouffée de fumée, souriant légèrement d'un air navré.

Bon, il est temps d'aller aider ces tarés d'organiques.

Le cow-boy progressa aisément à travers la foule et sans s'inquiéter apparemment de la situation actuelle ni de l'ambiance fort peu réjouissante. Son poncho rouge, son chapeau et son allure détonnaient au milieu des civils innombrables, au point qu'il fut vite remarqué par la jeune femme et inversement. Progressant jusqu'à elle, l’androïde hocha la tête à son attention alors qu'elle sortait du véhicule après y avoir fait ce qu'elle avait voulu tenter.

On dirait que vous avez besoin d'un coup de main. Le vieux Valdor peut faire quelque chose pour vous peut-être ? Que diriez-vous d'aller descendre des pieds-tendres ?
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By Helera Kor'rial
#35652
Ambiance


Rapidement, trop rapidement, la chaleur augmenta dans ce caisson fermé. Helera s’était baissée sous la sphère et observait avec sa deuxième vision les branchements, suivant les fils approximativement. Rien n’allait dans son sens présentement, et de grosse goute se formait sur son visage et se mêlaient à ses cheveux. L’engin était armé, c’était certain, et une seule explosion réduirait la moitié du domaine Astellan en cendre. Les enjeux étaient énormes, les risques tout autant. Alors quand la voix du vieil officier retentit dans sa tête comme une réprimande pour ses mauvais gestes, elle marmonna dans sa barbe. En arrachant un tuyau, un jet de vapeur carbonique fut éjecté dans son visage. Elle se protégea de son bras robotique, et une partie en fut brûlé avec une couche superficielle de son front.

« On n’a plus le temps, Winston. Faites-moi confiance un peu ! »

La reine grogna et ressorti de dessous la sphère, cherchant la dernière source d’alimentation corrompue. L’idée était pourtant assez simple, elle allait congeler cette grosse sphère, si tant est qu’elle arrivait à la sortir de là. Surtout qu’à l’intérieur, la chaleur devenait étouffante. Les rares gouttes de pluie qui trouvaient un passage à partir du toit était entièrement vaporisées avant même de toucher la sphère. Tel un serpent, elle se faufila autour jusqu’à retrouver l’air libre par le dessus. Elle regarda vers le palais quand son sens du danger l’alerta. Alors comprit-elle trop tard et chercha à crier à travers son micro. La détonation se produisit juste après, et la ville fut plongée dans le noir complet. La pénombre ambiante qui régnait, le vacarme assourdissant des cordes qui filaient à travers le ciel. Non, rien n’allait comme il le fallait. D’un geste négligé, elle enleva son écouteur et regarda l’intérieur. Grillé. Les lumières alentours, les communications, les speeders, tout était grillé. Cela voulait dire une chose pour ces bombes, la détonation venait d’avoir lieu. Plus d’alimentation des systèmes de refroidissement. Ils étaient visibles, oui, mais parce qu’ils ne pouvaient pas être arrêtés. C’était proche du génie. Presque. Car qui que ce soit, il avait oublié dans son équation la présence d’une sensitive particulièrement énervée.

Sans autre forme de cérémonie, la reine arracha le camion en deux comme s’il s’agissait d’une feuille de papier. Puis, elle sauta sur le sol et de ses célestes attira l’engin sous la pluie. Une épaisse fumée blanchâtre se formait au-dessus de l’engin, en volute. Pour se perdre dans les cieux ténébreux. Un nouvel éclair fit vrombir le ciel et déchira le temps. Le temps, compté, décompté, jusqu’à la seconde finale. A l’horizon, elle repéra deux autres volutes, malgré les obstacles visuels. Sa vision n’était plus celle d’un homme. Il n’y avait plus seulement trois dimensions, il y en avait des dizaines, imbriquées les unes dans les autres. Un filtre d’où elle percevait les sentiments, de l’autre les potentiels électriques, un autre les flux thermiques. Et là, vers ces deux points, se trouvaient des sources de hautes énergies. L’une à l’autre bout du palais, une autre dans les hauteurs de ce dernier. La reine laissa là la première et fila à travers la pluie. La deuxième bombe était dans un camion de restauration banalisé, entouré par plusieurs agents qui cherchaient à faire fonctionner leurs appareils. La reine ne perdit pas de temps en palabre, et comptait sur le manque de luminosité et de caméra pour laisser libre court à sa véritable identité.

« Poussez-vous », ordonna-t-elle, sans un mouvement de la part des intéressés.

Il fallut qu’elle déchire le métal en deux et fasse léviter la bombe pour qu’enfin ils ne l’écoutent, ou au moins se posèrent-ils des questions. Le visage crispé sous l’effort, la fumée blanche les recouvrit rapidement, tout autant sa fuite que sa présence. Et la pluie redoubla d’intensité au fur et à mesure que cette deuxième bombe fut transportée. Marchant pas après pas avec cette énorme sphère bouillante en lévitation, Helera haletait de tout son saoul, mais ne fléchit pas. C’était pour cela qu’elle était venue dans l’empire après tout. Pour le protéger, contre lui-même. Pour protéger son peuple, et sa famille. La sphère se balada sur les quelques centaines de mètres jusqu’au lieu où la deuxième résidait. La température grimpait toujours, mais la pluie l’empêchait de s’emballer complètement. Ce n’était que des secondes de gagnées, tout au plus. C’est à ce moment-là que le chasseur fit son apparition.

Le bonhomme à la mine de chien était tout aussi mouillé, et sentait le vieux cigare. Helera l’ignora, concentrée dans sa mission. Elle lui jeta néanmoins :

« Ce n’est pas moi qu’il faut aider, c’est le palais. Allez sauver le grand Moff. Et aller sauver Zygmunt… »

Entourée de deux des trois bombes, la reine remarqua alors certains matériaux qui avaient rougi sous la chaleur. D’autres avaient cédés dans une réaction en chaine qui se déroulait à quelques centimètres. Elle agita les mains et les bras, sautilla sur place et souffla lentement. Ses deux mains pointèrent vers le ciel. Là où ses iris étaient bleus, il ne restait que le gris des tempêtes. Là où l’iris était noir, il ne restait que blancheur de neige. Son tatouage bleu, symbole de son identité, de son appartenance. Symbole de sa vocation et de sa puissance, s’illumina. Le pouvoir de la Force s’emmagasina dans le ciel et dans l’atmosphère lourde de cette tension. La reine s’éleva sur plusieurs mètres. Les éclairs crièrent son nom, l’orage hurla son héritage. Et dans ce ciel grisâtre, naquit une lueur blanchâtre. Une présence opaline tourbillonnant sur elle-même. L’œil de la tempête, l’œil de la Grande Mère qui, même sur Nouane, observait son enfant et veillait sur elle. L’œil qui voit tout, et qui pleura sur ce monde condamné, des larmes de fierté, des larmes de tristesse. La pluie cessa en intensité, l’eau tomba moins rapidement, et les gouttes lentement se figèrent à leur place. Des milliers de gouttes qui ne bougeaient plus, en apesanteur. Au centre de ce phénomène, les éléments se bouleversaient, la tension se lisait sur son visage. Il y eu un moment de calme. Pensait-on à la fin des hostilités ? Non, ce n’était que le début. Les larmes divines fusèrent sur le sol et tombèrent comme un météore sur la reine. Le contact des deux corps naquit une explosion de lumière. Redirigé vers le sol, en une onde de givre concentré sur les sphères et se distribuant à la surface de la planète. La température chuta localement de plusieurs dizaine de degrés, et la pluie s’arrêta pour laisser place à de la neige. Une véritable tempête de neige. A l’endroit de l’impact, les deux bombes étaient prises dans la glace, et les alentours n’avaient pas été épargnés. Plusieurs speeders présentaient des stalactites, tout autant que les panneaux ou encore les arbres. Les seuls éléments épargnés furent les êtres vivants sensibles, dont le cœur battait dans la poitrine. Epargnés pour un temps seulement, car la tempête ne laisserait sur la ville que neige et glace. Le temps pour eux était au couvert, avant que la nature ne reprenne ses droits.

Helera retomba lourdement sur le sol et contempla son œuvre. Les bombes étaient stabilisées. La troisième, en hauteur du palais, devraient faire avec la fraicheur de la tempête de neige. Les démineurs déjà sur place avaient plus de temps. Zygmunt, peut-être pas. La reine était en âge, transpirante de la tête au pied, le bras tremblant, un mal de crâne troublant sa vision. Son regard tourna vers le palais. Là-haut, il y restait son agent, en prise avec la racaille. Il était en danger, et la Force le lui hurlait. Prenant ses jambes à son cou, elle ne fit pas de pause, et l’adrénaline encore dans son sang fut son moteur pour continuer à travers ce paysage gelé. A travers cette patinoire, elle emprunta les escaliers, mais utilisa les rambardes pour sauter d’étages en étages. Elle n’était que Force, elle était l’avatar de la déesse. Et elle était aussi particulièrement fatiguée. Mais qu’importe, des gens comptaient encore sur elle. L’étage après l’autre, elle suivit son instinct à travers les étages, s’arrêta là où elle pensait être le bon endroit, couru à travers les longs couloirs, passant devant des portiques éteints et des cadavres. L’empire était ébranlé ce jour et il gisait au sol.

Elle débarqua en glissant dans un grand espace, dans une salle de réception, un sas avant les prochains ennuis. En l’air, trônait le chasseur, figé dans l’espace, maintenu par elle-même aux cheveux blancs. Sans hésiter, elle accéléra de nouveau sa vitesse et percuta l’intruse de plein fouet. Ça, c’était son combat. Elle jeta un regard furtif au garçon de vache.

« Ne me remerciez pas, filez dans le bureau, vite ! »

On entendait détonation et explosion, dans cette chambre qui devait être aussi grande que tout son vaisseau. Le temps était toujours compté. La Sith s’était de nouveau jetée sur elle, sabre en main, et l’entraînait dans une lutte acharnée pour la survie.
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By Zygmunt Molotch
#35654
Le chasseur de primes avait vu pas mal de trucs assez délirants dans son existence, rien que le fait qu'il se sache être une machine ultra-perfectionnée capable de tromper tout le monde sur sa vraie nature était déjà fichtrement bizarre. Mais de contempler l'humaine s'élever dans le vide de plusieurs mètres pour faire tomber la pluie et la neige d'un coup, occasionnant un sale temps sur la capitale et une sacrée perturbation météo globale, c'était encore inédit pour lui. L'idée lui plaisait toutefois, le forçant à admettre que malgré tout ce qu'il pensait d'eux, les organiques pouvaient se montrer surprenants et presque doués.

Ayant en tête son avertissement lancé avant qu'elle ne s'élève pour faire son truc bizarre là, le chasseur se mit à courir rapidement en direction du domaine, dégainant son Pacificateur bien-aimé, prêt à percer des trous dans les organiques qui tenteraient de l'en empêcher. Heureusement pour lui, l'explosion de l'IEM couplée à la démonstration de la donzelle avaient engendré une panique générale considérable, vidant prestement tout le périmètre et l'intérieur du bâtiment. Il est vrai qu'avec le tonnerre qui grondait et les nuages noirs épais dans le ciel, on n'y voyait pas bien loin et on se demandait si l'apocalypse n'était pas sur le point d'arriver.

Ces organiques, de vraies petites natures, incroyable.

Il progressait rapidement à travers les innombrables pièces et salles du domaine, songeant à tout cet espace qui était gâché simplement pour satisfaire la vanité des humains vivant ici. Plus gros est le bâtiment, meilleur est le propriétaire, à en croire les pratiques organiques. Un concept qui le laissait perplexe et hilarant en égale mesure, comme si des choses aussi imparfaites qu'eux pouvaient avoir une quelconque valeur, ha ! Ses sens affûtés et bien supérieurs à n'importe quoi ou qui lui permettaient de déterminer aisément ou aller, que faire. Pour l'instant il n'avait croisé que des employés de bureau et des valets terrifiés, incapables de lui indiquer quoi que ce soit.

Pourtant, à mesure qu'il progressait en montant les escaliers et en fouillant les étages, il trouva des cadavres, de plus en plus nombreux d'ailleurs. Comme une piste sanglante laissée afin de retrouver son chemin, ils salopaient les tapis et sols du domaine. A chaque fois, Valdor ne leur accordait qu'un bref regard afin de déterminer en une demie-seconde la cause de leur mort, ses yeux améliorés ne perdant aucun détail. La plupart des morts avaient été commises par des tirs de blaster nets et précis, soit à la tête, soit au torse. Aucune hésitation dans le geste ni maladresse, ceux qui avaient fait ça avaient tiré en sachant exactement comment faire. Et ils avaient fait montre d'un sang-froid et d'un professionnalisme qui forçaient le respect.

Ce fut alors qu'il était bien 10 étages encore avant sa destination qu'il entendit les tirs venant d'en haut. A en juger par les bruits, fusils automatiques voire semi-autos, pas de dispersion, sifflements caractéristiques des blasters. Par moments entendait-il des jurons et des cris. Redoublant de vitesse, le cow-boy apparut enfin à l'étage ou se situait le bureau d'Astellan. Cherchant du regard une indication d'ou précisément, il aperçut alors, à quelques mètres sur la gauche des escaliers d'ou il venait, 2 corps. Bon, ça devait être par là du coup... Progressant à pas mesurés afin de pouvoir cueillir ses clients par surprise, il leva son flingue, prêt à agir...

Et se figea soudainement. Son corps refusait de lui obéir et il était immobile. Fronçant les sourcils, le cow-boy entendit, presque inaudible, un petit ricanement dans son dos et comprit qu'il avait été joué. Faisant montre d'une force considérable au vu de la situation, il parvint à tourner la tête suffisamment pour apercevoir, surgissant des ombres, la silhouette de la donzelle qu'il avait affronté dans le cabaret le matin même. Cette fois, il semblait bien qu'elle avait réussi à se camoufler sans qu'il y prenne garde. Ou alors, trop concentré sur la fusillade non loin, il n'avait pas fait attention, l'idiot.

Valdor, mon pote, ton arrogance te coûtera cher un jour...

Souriante, la fausse conseillère avait une main levée, refermée en un poing dans sa direction. Alors il commença à s'élever dans les airs lui aussi, immobilisé et incapable d'agir. C'était extrêmement frustrant de perdre le contrôle de son propre corps et cela le mettait dans une rage folle sans qu'il ne comprenne vraiment pourquoi. Il se jura que sitôt tiré de ce merdier, il ferait sa fête à cette garce. Un objectif noble mais compromis pour le moment.

Cette fois, ça ne marchera pas sur moi tes petites ruses. Je suis curieuse de savoir comment tu as pu me détecter dans le cabaret. Serais-tu un des petits chiens de l'autre traîtresse ?

Pas le temps - ni la possibilité d'ailleurs - de répondre que surgissait des escaliers, en trombe, une silhouette qui se jeta sur l'imposteur, rompant ainsi le sort qui le maintenait en l'air. Grognant de contentement, Valdor leva son flingue pour déglinguer l'autre mais il en fut empêché par la silhouette de l'agente qui lui cria de ne pas s'en mêler. Haussant les épaules, le chasseur se précipita alors dans le bureau, d'ou il n'entendait plus rien depuis quelques instants maintenant. Posant la main cybernétique sur le battant de la porte, laquelle était légèrement entrouverte, il prit le temps d'écouter mais, n'entendant rien, déboula brusquement à l'intérieur. Ce qu'il vit n'était pas encourageant.

3 des membres du commando de tueurs étaient à terre, le sang coulant librement des nombreuses blessures reçues par arme blaster de petit calibre à en croire le diamètre des impacts de tirs. Inutile de préciser qu'ils étaient déjà dans l'autre monde, refroidis comme il se devait. Un autre gisait sur le bureau du Grand Moff, tremblant de temps à autre et remuant faiblement, le souffle court. Celui-là était encore vivant, quoiqu'en sale état. Du Moff et de l'agent, aucune trace malgré le fait que cette pièce ressemblait clairement à un champ de bataille maintenant. Empoignant de sa main robotique le survivant à la gorge, serrant juste assez pour lui signifier qu'il ne plaisantait pas, le cow-boy jeta un regard menaçant au tueur.

Ou sont-ils ?

La voix chevrotante du tueur lui était familière et, en fouillant dans sa base de données, il comprit que c'était celle du type qu'avaient voulu appréhender les agents dans le cabaret, avant qu'il ne s'enfuie en laissant ses gars tirer à tout va pour le couvrir. Harkin. Eh bien, il allait pouvoir répondre à toutes les questions que ses copains du BSI voulaient lui poser, pour peu qu'il survive. Le tueur tentait de parler, respirant avec difficulté pour avoir de quoi s'exprimer.

Partis...
Tes copains t'ont laissé là ? Voilà qui n'est pas très loyal.
Elle... Leur a ordonné... M'ont abandonné... Pris l'agent...
Qui a donné l'ordre ? Qui ont-ils emmené ? Ou sont-ils partis ? Parle et tu vivras.

Le tueur émit un son discordant qui ressemblait à un rire étranglé. Il ne faisait aucun effort pour essayer de se dégager de la poigne du cow-boy et semblait apprécier sa situation pourtant tout sauf enviable. Le chasseur serra un peu plus, opposant une pression sensiblement plus élevée contre la gorge.

Narcisse... Elle était là... Pas pu trouver Astellan... A dit de fuir avec l'agent... Vont le faire parler...
Et ils ont préféré te laisser crever comme un chien ici que de te ramener hein. Donc ils étaient pressés. Comment deviez-vous vous replier ?

Cette fois, il ne dit rien, se contentant d'esquisser un sourire ensanglanté. Le chasseur savait qu'il n'en obtiendrait rien de plus. Il songea à l'éliminer une bonne fois pour toutes puis se ravisa. Vivant, leur nouvel ami pourrait leur être très utile. Une chose toutefois le laissait pensif. Ils n'avaient pas trouvé Astellan. Cela voulait donc dire qu'il n'était pas là, mais dans ce cas, pourquoi l'agent aurait-il si chèrement défendu la zone ? Ou peut-être qu'il était là, caché quelque part. Serrant le bras, le chasseur endormit ainsi rapidement le tueur avant de le laisser s'effondrer au sol. Il allait faire marche arrière pour prêter main-forte à l'humaine lorsque, se retournant, il la vit qui pénétrait dans le bureau à son tour.

Vous arrivez pile à l'heure. Voilà votre proie, en train de faire une petite sieste. En revanche, aucun signe de votre boss ni de leur cible. Il prétend que l'agent a été emmené par les survivants de sa bande, menés par une certaine Narcisse et qu'ils ont dû fuir, faute d'avoir pu trouver Astellan. Dites-moi, vous avez l'air d'avoir de sacrées capacités, comme Curwee. Vous pourriez... Scanner l'endroit pour voir si votre Grand Moff n'est pas caché quelque part ?




Il faisait noir partout autour de lui. Le néant, complet et ténébreux, qui ne lui laissait aucune porte de sortie ni échappatoire. Il y était coincé mais n'y ressentait rien d'autre que l'oubli. Soudain, les ténèbres s'éclaircirent dans une explosion de douleur et il se réveilla dans un endroit aussi sombre que les ténèbres qui l'avaient accueilli précédemment. Il ne voyait presque rien mais entendait un bruit distinctif et qu'il reconnut. Ils étaient dans un véhicule aérien, en marche et qui volait à grande vitesse. Il essaya de bouger, de se relever, allongé qu'il était sur un sol froid mais impossible, il était ligoté habilement, sans aucun moyen de bouger plus que le visage de quelques centimètres sur les côtés.

Ne gaspillez pas vos forces, vous en aurez bientôt besoin.

La voix qui s'était exprimée lui était familière, sans qu'il n'arrive pourtant à la situer. Il la savait proche mais n'arrivait pas à se rappeler d'à qui elle appartenait. Grognant sous l'effort vain qu'il fournissait, il parvint, en tendant la tête sur la gauche jusqu'à l'extrême limite de ses possibilités, à apercevoir de façon fugace le visage d'une femme qu'il avait déjà vue, tout comme il vit son sourire à son intention qui le fit frissonner. Il entendit des bruits de pas se rapprocher et son champ de vision fut soudainement empli du visage de la secrétaire d'Astellan. Mais il ne déduisait cela que de la voix qu'il reconnaissait, car son visage n'avait rien à voir avec celui dans ses souvenirs.

Sa voix elle-même était altérée, différente. Comme si les deux n'avaient jamais été les siens véritables mais de simples emprunts. Comme si elle n'avait fait que jouer un rôle et pris le visage d'une autre. Avisant les yeux de la femme, il comprit brusquement qui elle était. Voyant dans ses yeux la compréhension se faire jour, elle sourit de nouveau, un sourire qui était aussi terrifiant qu'elle n'était séduisante, autant que ses yeux de couleur différente.

Alors, agent Molotch du Bureau de la Sécurité Impériale. Qu'allons-nous bien pouvoir faire de vous maintenant ?

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By Helera Kor'rial
#35657
Ambiance


Mains sur les poignets, l’empêchant tout mouvement, la reine assurait sa prise sur son double assez longtemps pour que le garçon de vache n’aide Zygmunt. La fausse se débattait comme une lionne, essayant de donner coups de têtes et de mordre. Helera ne se laissa pas faire pour autant, et les deux femmes roulèrent dans la salle d’attente l’une contre l’autre. Le double heurta la réception, ce qui permit à la reine de remonter son genou dans l’estomac. Le double choc enserra sa cage thoracique déjà fragilisé. Puis elle lâcha la Sith, roula sur elle-même et se remit debout. L’autre hurla de rage et défonça le bureau en signe de protestation, tout en crachant du sang.

« Arrête ! Tu ne fais pas le poids. Rend toi, rejoins moi et je te promets que tu auras la vie sauve. »

« Qu’est-ce que la vaut la parole d’une traître ? »

Sur ces mots, elle pointa son sabre en avant et débuta la passe avec sa sœur de peau. Les deux sabres se heurtèrent encore et encore, dans une myriade de couleurs tantôt rouge, tantôt blanc. Il n’y avait aucun repos pour ces lames énergétiques. La Sith cherchait à tuer, Helera à se défendre. L’énergie lui manquait, tout autant que la clarté dans sa vision. Des tâches naissaient et voilaient la réalité de son esprit. Cet avantage, la Sith s’en servit pour glisser son sabre dans une passe téméraire d’estoc, passa sous l’aine et arracha d’une seule traite le bras robotisé. Helera hurla et recula, sans avoir ressenti aucune douleur, elle venait de perdre de nouveau la liaison avec son membre, lui rappelant alors des jours sombres. Comme une phobie, comme un cauchemar, elle tomba à genoux et laissa rouler le sabre. Instinctivement, elle se teint le bras gauche de l’autre. Il n’y avait pas de sang, juste des fils électriques. Le sabre rouge vint se positionner devant son visage.

« Le côté obscure est le plus fort. »

Helera releva la tête et esquissa un sourire, plantant son regard dans le sien. Elle souffla lentement et baissa la tête.

« Si tu savais combien de fois j’ai entendu cette phrase… Au final, l’obscurité est un mensonge. »

« Tu vas voir si c’est un mensonge ! »

Elle approcha son sabre pour percer la vraie reine, mais cette dernière s’écarta sur le côté, remonta de nouveau son genoux dans ses côtes et faisant décoller l’imposteur du sol. Le sabre retourna dans sa main et d’un unique mouvement, déchira la surface de peau de son visage de la bouche jusqu’à l’oreille. Pas assez cependant pour créer une fissure, ni pour la tuer.

« Ce visage est à moi. »

Elle termina en prenant appuie sur une jambe et de l’autre exécuta un coup de pied qui la propulsa par les fenêtres plusieurs étages plus bas. Quand elle s’y approcha, il n’y avait déjà plus de corps et la tempête avait englouti toute les traces. La reine fit volte-face et termina son voyage dans le bureau du Moff. Mais il n’y avait personne d’autre que le chasseur et Harkin au bout de son bras. Le cœur de la reine se souleva et elle regarda cadavre après cadavres.

« Où est Zygmunt ? »

Le garçon de vache lui répondit d’un ton neutre et son cœur ne s’arrêta toujours pas de battre. Elle fouilla l’endroit du regard et chercha parmi les cadavres, pour être certaine. Son rythme respiratoire augmenta, et elle regarda dans le ciel, par les immenses vitres qui bordaient le bureau du Moff. Son visage se déforma et elle laissa aller son aura à la recherche de son agent, criant son prénom dans la Force, tandis que le tonnerre envoya sa supplique au fin fond de l’univers. La reine chancela, la brume entourant son esprit. Un haut le cœur perturba son équilibre et elle tomba à terre. Elle tentait de se concentrer, de garder son calme, mais elle n’arrivait à rien. Les larmes naquirent dans le creux de ses yeux et s’écoulèrent sur ses joues asséchées. De l’espoir, il restait encore de l’espoir. Son torse se levait et s’abaissait à une vitesse folle. La reine n’arrivait pas à rester fixe, pas à se calmer. Elle se releva et chercha la présence étrangère cachée. Lui pourrait en apprendre davantage.

Sans autre forme de cérémonie, la reine se releva d’un bond et caressa les parois de a main, jusqu’à trouver ce qu’elle cherchait. De la Force, elle arracha la paroi sans chercher le bouton d’activation. L’envie de la délicatesse lui manquait. Elle se prépara à poser la question à l’homme derrière, celui dont elle avait allégeance à la progéniture. Le géniteur de l’homme de l’empire, le plus puissant, dans un endroit de … Indescriptible. L’odeur douce de la fraise attira ses narines. Une odeur douce qui contrastait avec les objets pendus sur les murs, sur les barreaux, sur le lit … Helera n’osa pas entrer et resta bouche bée. Quelques images en holo-fin transparaissaient de la réalité des choses. Des scènes horribles, des scènes abjectes, propre d’un monstre. Et dans le regard qu’il lui tira, le regard qui signifiait qu’il « pouvait tout expliquer », il y vit la créature qui se tapissait. Elle y vit tout autant le visage de son fils, leur empereur.

« Par l’esprit sacré de notre bon empereur, qu’est-ce que c’est que cet endroit ? »

Les troopers étaient arrivés, Winston à leur tête. Le vieux déglutit bruyamment, là où Helera grimaça de nouveau d’une tristesse plus grande encore, mais également beaucoup plus froide.

« Il a donné de sa personne, pour … vous. Et vous l’avez laissé tout seul. Vous, qui … »

Helera se décala de nouveau vers la fenêtre et de sa main restante essuya les larmes qui tapissaient son visage. Le cliquetis derrière elle fut annonciateur de la mise aux arrêts. Quand elle se retourna, autant Astellan qu’elle était en joug. La reine jeta un regard triste vers Winston et se dirigea vers la sortie. Les soldats l’en empêchèrent de leur fusil et d’un revers de main, fit tomber leur cellule d’énergie. Le temps qu’ils la ramassent, elle était partie. Winston s’élança à sa suite et la rattrapa danas les escaliers.

« Qu’est ce que vous foutez bordel. Ces gars vous ont vu faire votre truc. »

« Faire quoi, Winston, vous avez vu quoi ? »

« J’ai rien vu. Pas là. Mais pendant l’interrogatoire du p’tit con... Je sais qui vous êtes vraiment, pas eux. Vous devrez retourner au BSI. »

« Winston, ils ont pris Zygmunt ! Je vais pas me conforter à ces débilités. »

De nouvelles larmes se présentèrent dignement.

« Gamine, serez traquée sans relâche.
»

Helera s’effondra littéralement, une main sur sa bouche. Elle pleurait sa rancœur tout autant que l’impression d’avoir encore perdu un être cher.

« Je peux pas le laisser Winston, je peux pas … »

Le vieux marmonna et entoura la petite reine de ses bras.

« On va le retrouver, je vous le promets. Moi j’l’aime bien ce gamin. On remuera toute la galaxie, mais on le retrouvera. Vu vos capacités, serons obligés d’admettre qu’on a besoin d’vous. Ca va aller, il va s’en sortir. »

Malheureusement, elle n’en croyait pas un mot, et dans le silence le plus complet, continuait de pleurer sur son épaule.
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By Zygmunt Molotch
#35658
L'orage perturbateur dura une bonne partie de l'après-midi et ce ne fut qu'en début de soirée que les rayons du soleil parvinrent à percer au travers, baignant de leur douce lumière la capitale de Nouane, recouverte sous un épais manteau de neige dont le blanc immaculé contrastait fortement avec les dégâts qu'avaient subi le domaine Astellan et les environs, dont plusieurs campus universitaires. La bombe IEM avait causé un grand nombre d'accidents de la route, domestiques et autres dans toute la ville et on comptait en fin de soirée quelques dizaines de victimes au total, bien que ce ne fut là qu'un premier bilan préliminaire. D'aucuns pourraient se féliciter que comparé à la catastrophe de Yaga Minor, ce chiffre était heureusement très bas.

Et en effet, ceux qui avaient eu connaissance du but des terroristes pouvaient s'estimer heureux que leur objectif n'avait pas été atteint. Le Grand Moff Arcturus Astellan était sain et sauf, bien vivant, malgré le fait que le domaine familial ressemblait à un champ de bataille, profané par la violence et les exactions. Toutefois, la découverte du caractère... Particulier de la vie privée du Grand Moff compliqua sérieusement les choses pour le BSI. Bien que Winston en eut afféré à ses supérieurs qui ordonnèrent que soit posé le sceau du plus grand secret à ce sujet, des agents et des troopers qui avaient pénétré dans son bureau pour s'assurer de sa survie avaient eux aussi tout vu.

Et ils avaient inévitablement parlé à d'autres agents et troopers, qui en avaient fait de même et ainsi de suite. Toutefois, un tel bouche-à-oreille aurait été bien peu de choses, si les traîtres n'avaient pas réservé une dernière mauvaise surprise de leur fabrication. En fin de soirée, alors que l'électricité revenait peu à peu dans toute la ville, les holo-écrans géants qui grésillaient jusque-là reprirent vie et diffusèrent une série de vidéos qui choquèrent la population au plus haut point. Il s'agissait d'enregistrements du Grand Moff qui avait visiblement filmé toutes ses exactions avec nombre de ses jeunes amants. Rien n'était flouté ni caché dans ces vidéos et malgré leur horreur, la plupart de ceux qui regardaient ne pouvaient en détourner le regard.

Très vite, ces mêmes vidéos circulèrent sur l'holonet impérial, malgré les efforts du CompLink Impérial pour en localiser les sites-émetteurs et les détruire ainsi que toutes les preuves uploadées. En moins de 3h, la majorité de l'Empire apprenait la nouvelle avec choc et effroi, en même temps que les récits de l'incident sur Nouane. Il ne faisait aucun doute que ces vidéos, authentiques, avaient été diffusées dans un but de propagande anti-impériale et qu'il s'agissait d'un coup prévu de longue date. Vu le caractère personnel de l'affaire, l'Empereur fut prévenu immédiatement que son père avait été visé par des traîtres mais qu'il en avait réchappé. On le prévint également pour... Le reste. Souhaitons bonne chance au malheureux qui aurait à transmettre la nouvelle.




L'autre problème était en train de pleurer sur l'épaule de Winston actuellement, un bras en moins, lequel traînait toujours non loin de l'entrée du bureau là ou il avait été arraché. Si elle avait indubitablement participé à sauver le Grand Moff, le domaine et plus largement, l'Empire, il n'en restait pas moins que là encore, très nombreux étaient les témoins à l'avoir vue user de la Force. Et si pour l'heure nul ne songeait à réclamer sa tête parmi les huiles comme le bas peuple, elle n'était pas en sécurité ici. Des questions embarrassantes et des accusations non moins blessantes ne tarderaient pas à fuser de tout les côtés et d'ici là, il vaudrait mieux éviter qu'elle ne soit encore dans le secteur.

Allez ma p'tite, faut pas rester là, v'nez avec moi.

Avec une douceur qu'on ne lui aurait jamais soupçonné, le vieux força la jeune femme à se relever puis, d'un signe de la tête, indiqua au chasseur de le rejoindre. Ensemble, ils la conduisirent jusqu'au speeder du vieux et l'emmenèrent à la base du BSI ou on prendrait soin d'elle et on la garderait à l’œil. Ils discutèrent longuement ensuite entre 4 murs, de ce qu'il fallait faire maintenant et de ce qu'ils allaient faire. Le cow-boy sortit de son bureau et sans un mot, disparut dans la nature tandis que le vieil agent rédigeait son rapport à l'attention de ses supérieurs avant de prévenir son vieux camarade Aemos. De fil en aiguille, les instances dirigeantes du Bureau organisèrent le transfert de la jeune femme sur une station spatiale secrète, quelque part dans l'Empire, ou elle serait tenue en sécurité. A présent qu'on avait remis la main sur elle, hors de question de la laisser aller en cavale et risquer encore sa vie stupidement.

Heureusement pour elle, ce calvaire ne durerait pas plus de 2 semaines avant qu'on la conduise ailleurs, une autre base ou étaient cachés depuis Yaga Minor, ses enfants, le vieux Nelvaanien et ses protecteurs survivants. Après ces retrouvailles, on les emmènerait sur Nelvaan, expliquant à la conseillère que le Bureau estimait que le danger était maintenant passé, suffisamment pour qu'on lui permette de circuler de nouveau librement, même si on lui fit bien comprendre qu'hors de son royaume, elle devrait être escortée par des agents du Bureau en toute heure. Durant tout ce laps de temps, pas une seule fois on ne lui donnerait de nouvelle de Winston, du chasseur de primes ou de Molotch, ne répondant à quasiment aucune question qui ne soit pas en rapport avec son séjour forcé.




Le prisonnier avait été dans un sale état quand on le leur avait amené mais les toubibs avaient réparé son corps endommagé afin de s'assurer qu'il était prêt à répondre à leurs questions. On leur avait expliqué ce qu'il en était et ce qu'on voulait savoir exactement. Préparés à ce qui allait suivre, ils étaient plutôt impatients car il y avait peu de choses qu'ils appréciaient autant que de prendre soin d'un traître avéré. Le prisonnier les observait avec une lueur de défi, le visage calme et l'air de s'ennuyer mais ils n'étaient pas dupes. Ils savaient déchiffrer le langage corporel malgré qu'il essayait de le cacher : il avait peur d'eux et de ce qui allait suivre et c'était tant mieux. Il serait plus simple de le faire parler ainsi.

Eh bien eh bien, je pense que nous sommes prêts pour commencer, qu'en pensez-vous Scharff ?
Indubitablement, ma chère Himiko.
Voyez-vous, cher ami, nous sommes les agents-interrogateurs Himiko et Scharff. Et vous, vous êtes Harkin Abernathy, ex-sergent dans l'Armée impériale, coupable de terrorisme, trahison, association à des terroristes et traîtres, meurtres multiples, complot contre l'Etat et quelques autres méfaits très fâcheux.

Le prisonnier ne disait toujours rien.

Nous avons pour mission de vous offrir le salut, monsieur Harkin. Et l'occasion de vous racheter en divulguant ce que vous savez. Si vous coopérez pleinement, vous aurez droit à la grâce de l'Empire.
Vous croyez me faire avaler ça ? Qu'en balançant je serais libre et bien portant ?
En aucun cas. Nous vous promettons tout autre chose. Coopérez et nous vous offrirons, selon la valeur de vos renseignements, un meilleur niveau de vie pour le temps qu'il vous reste. La peine pourra peut-être même être commuée en détention dans une prison de haute sécurité, qui sait.
Qu'en pensez-vous, monsieur Harkin ?
Allez au diable.

Les interrogateurs soupirèrent de façon très théâtrale, comme déçus.

En vérité, nous ne nous attendions pas à ce que vous coopériez.
Mais nous l'espérions tout de même.
Mettez-vous à votre aise autant que possible, cher hôte. Car vous allez passer beaucoup de temps en notre compagnie.

Au terme de cette première séance d'interrogatoire, ils ne découvrirent rien de bien probant mais n'en furent pas inquiétés outre mesure. Qu'un détenu ne parle pas immédiatement n'était pas surprenant, les durs à cuire aimaient croire qu'ils tiendraient contre vents et marée. C'était oublier que la branche Interrogation du BSI était très fière de son taux de réussite à 100% et ne comptait pas déroger à la tradition maintenant. Au bout du compte, ils parlaient tous. Ils notèrent toutefois une curiosité intéressante. Sur la clavicule gauche d'Harkin était tatoué un symbole bien curieux dont ils ignoraient tout. XVIII.
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By Harlon Astellan
#35661
L'escorte. Elle restait là, plantée, dans l'orbite basse de Yaga Minor. Les triangles massifs qui composaient les forces privées de l'Empereur jetaient leurs ombres sur les quartiers amassés en contrebas. Les TIE qui voletaient en formation serrée, les réacteurs hurlant aux yeux des badauds ahuris. Les forces de l'Empereur, des légions d'élite qui se déployaient zone par zone, fouillaient les quartiers, laissaient bien voir aux troupeaux ce qui les amenait sur place. Ils déblayaient les décombres rapidement, aidés de vaisseaux broyeur anti-grav, alors que les équipes du Génie Civile rebâtissaient déjà les structures depuis l'autre extrémité. Depuis l'attentat, deux semaines à peine, la moitié du palais était reconstruite. L'autre moitié était maintenant passée aux broyeurs, des fois que des débris surgissent des tignasses argentées.

L'Empereur était descendu en son Palais pour superviser cette action rapide. Depuis presque quatre jours qu'il était là, il se morfondait de plus en plus. Par miracle, il ne désignait aucun coupable qui figure parmi ses rangs. La propagande faisait un travail comme toujours impeccable, rendant compte des avancées avec force détails et optimisme. Mais la vérité était ailleurs : rien n'avançait. Une note interne aux cercles du haut-commandement faisait toutefois mention d'un fait : le Bureau avait prit en charge le suivi, personnalisé, de Helera Kor'Rial et sa famille. L'officiel voulait qu'elle soit portée disparue, toujours. Pas d'information sur sa mort ; il faudrait se fendre d'un démenti, ou d'une divulgation de propagande conséquente pour convaincre le peuple entier qu'il n'y avait jamais eu d'information sur sa mort.

Mais le pire restait à venir. « Vous en êtes sûr ? » Un officiel de haut-rang qui le contactait. On le nommait Major, par vieille commodité, comme on désignait autrefois un certain Grand Moff sous son ancien titre emblématique, Gouverneur. Le Major était maintenant Directeur Général du Bureau de la Sécurité Impériale. Un homme dont on aurait cru le visage fondu sous une torche plasma. « Bien. » Harlon Astellan demanda une entrevue avec quelques-uns de ses chefs dans l'après-midi. Il serait court.

Mais le temps allait s'y étirer.




« Les services de propagande sont prêts à déclencher une opération de démenti global. » Herklir, car tel était son nom, sortit plusieurs documents flimsi, les étalant sur la table. Les clichés venaient d'une vidéo qu'Harlon n'avait pas voulu regarder. Et de fait, rien qui y paraissait ne lui était inconnu. On y voyait un homme, grand, clone d'Astellan en à peine plus âgé, appuyé contre son bureau, ses braies ouvertes, tandis que s'affairait un étudiant de première année de facculté, visiblement peu enclin à regarder des collections de timbres. « Windcaller est prête à diffuser un gros titre sur le trucage vidéo. Nous avons récupéré des copies en qualité complète. » Il disposa d'une deuxième image. En tout point identique à la première, mais flanquée d'un macaron rouge " PHOTO RETOUCHEE " ainsi que celui, officiel, du Bureau. Harlon ne sut rien distinguer. Mais le doigt d'Herklir montra une subtile variation dans le visage de son père. Un décalage si délicat qu'on aurait cru une incrustation de visage bien faite, mais pas parfaite. « Nous estimons qu'avec une diffusion suffisamment importante d'images truquées, nous pourrons faire croire à un trucage dans la vidéo d'origine. - Nos agents sont prêts à arrêter quiconque aura une copie de la vidéo source et qui tenterait de répandre la rumeur que nous avons truqué la diffusion. » renchérit un deuxième, un colonel apparemment.

Assis en bout de table, quand les autres étaient tous debout, se tenait un individu vêtu tout en noir. Un tissu bandait sa tête en entièreté, il ne portait aucun signe distinctif, et se chargeait juste d'un tonfa téléscopique à impulsion électrique. Il bougeait si peu qu'on l'aurait cru mort sur sa chaise. Mais derrière ses bandages, on devinait des yeux qui fouillaient chaque âme de la table, Empereur compris. Un homme de la Commission d'Inspection Suprême. « Vous n'avez qu'à signer l'ordre de mission, et nous nous chargeons du reste. » Herklir tendit déjà le flimsi, ainsi qu'un stylo-plume orné du cimier d'Empire. Tout paraissait déjà bouclé.

Pour autant, l'Empereur ne pippa mot. Il choisit alors de s'asseoir, les doigts croisés en pyramide sous son nez, songeant tête baissée, le regard vaguement posé sur les images qui montraient un officiel, et qui plus est, le sang de son sang, commettre un délit. « A-t-on un responsable à pointer pour cette diffusion, Ô combien commode pour mes détracteurs ? » Un moment de gêne. « Les... rapports préliminaires indiqueraient... - ... vue la nature calomnieuse de l'acte... - ... que cela vienne d'un agent perturbateur connu sous le nom d'Ysanne Isard. » Harlon ricana. « Pendant un instant, j'ai songé à Zsinj... mais Isard ? Pourquoi pas. » Les deux hommes du Bureau semblèrement vexés. "Pourquoi pas" ? Entendait-il leurs rapports comme une théorie fantasque qui méritait une accolade pour l'effort fourni ? « Qu'en pensent les gens ? De... ça. » jeta-t-il, montrant les photos. « La propagande contre les actes... dégénérés... a été efficace. La condamnation est quasi unanime. » L'Empereur eut un songe rapide. « Et qu'advient-il de ceux qui ne condamnent pas, voire qui l'encouragent ? » Aucune réponse, de personne.

Harlon s'avança sur la table, prit le stylo, commença de coucher la pointe sur le flimsi... mais finit par le reboucher, et le reposer sur le côté. « Messieurs. » L'Empereur n'allait pas se répéter. « L'Empire est ce qu'il est de par sa discipline. Ses lois sont un organe essentiel de notre vie à tous. Elles ne sont pas que des textes. Elles sont ses poumons. Nous respirons par nos principes d'état. » Il soupira. « Personne ne croirait que je ne fus pas au courant que mon propre père fut un pédéraste notoire, demandant des faveurs sexuelles à ses élèves mâles en échange d'un accès à un savoir unique dans son domaine. » Si en revanche il était en désaccord complet avec les rumeurs, c'est que son père n'avait jamais forcé personne à procéder ainsi. Les élèves qui choisissaient cette voie le faisaient de leur plein gré. Peut-être pas par plaisir, mais rien ne les forçait à privilégier les résultats scolaires et une vie de nanti à leurs principes. Au final, c'était leur morale qui était condamnable. Les Astellan étaient tout, sauf des violeurs. « Mais je ne peux décemment pas mentir à ma population. Ni passer outre ce qui est un délit clairement défini dans les lois que j'ai moi-même rédigées. » Ysanne Isard gagnait un point. Mais elle n'allait pas conserver son avantage bien longtemps. « Prévenez le Grand Moff Astellan qu'il doit venir sur Yaga Minor sous huitaine. » Harlon resta complètement impassible. « Dites-lui que je le condamne à mort. »
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