L'Astre Tyran

StarWars Online Roleplay Cliquez ici pour voir l'intro...

Image

Dagobah est une planète sombre, marécageuse et hostile dont l'atmosphère est constamment saturée de brumes et de vapeurs. Ce monde est réputé pour abriter un nexus de la Force obscure et c'est pour cette raison que Yoda choisit de s'y exiler avant sa mort.
Contrôle : Côté Obscur
Avatar de l’utilisateur
By Aldan Mabral
#13611


Après leur rencontre sur Korriban, et quelques séances d'entraînement éprouvantes au sein de l'Académie, Philon et Kane avaient décidé de coopérer étroitement, sentant bien qu'ils auraient besoin, dans leur quête, l'un de l'autre, ainsi que, plus généralement, du soutien des disciples menés par Darth Odion. Celui-ci, par sa puissance évidente, s'était facilement attiré leur fidélité, et si ses plans pour la Galaxie exigeaient leur engagement total, il leur lâchait néanmoins suffisamment la bride pour qu'ils aient, par rapport à lui, un certain degré d'indépendance, limité et calculé. Cela se traduisait par le fait qu'ils étaient autorisés à se rendre par eux-mêmes, en l'en avisant, bien entendu, et après avoir obtenu son accord, sur divers mondes pour y acquérir pouvoir et connaissances, à une condition : qu'ils mettent, d'une quelconque façon, ces nouveaux acquis à son service. Après avoir tenté de récupérer des cristaux de Force sur Dantooine, où il avait été accueilli par un puissant Jedi et acculé à prendre la fuite, bredouille de surcroit, Kane espérait obtenir plus de succès en se rendant sur l'obscur et lointain monde de Dagobah. La planète marécageuse lui avait en effet été indiquée par son premier mentor, Avidius, dans ses apparitions fantomatiques, pour qu'il y poursuive son initiation aux mystères du Côté Obscur. La compréhension de ces derniers, et la légitimation de son titre de Sith, n'étaient qu'une étape dans les plans de Mabral et du spectre, mais qui s'avèrerait déjà bien difficile à exécuter.

Le Sorcier lui avait dit qu'une surprise l'y attendait, une révélation importante, et, éventuellement, une source de pouvoir. Il l'avait intimé de s'y rendre, et Aldan se demandait si l'endroit recelait quelques une des indices concernant les découvertes réalisées par l'ancien Seigneur Sith. Il en aurait le coeur net. S'étant faite une associée de Darth Philon, il avait décidé de l'emmener avec lui dans sa quête, tout en gardant un oeil sur elle : elle pouvait s'avérer une alliée précieuse, mais aussi, si elle se montrait suffisamment indépendante d'esprit - tout concourrait à laisser penser qu'elle n'y manquerait peu - une gêne possible et une entrave. Mabral ne ressentait pourtant pas d'antipathie pour sa partenaire ; bien au contraire, leur combat commun contre le Jedi Noir Baas avait noué entre eux un lien puissant, et ils partageaient, dans leur approche de la Force et de l'avenir de la Sith, bien des affinités. Mais chacun, en secret, jaugeait et testait l'autre, et savait qu'il était sur ses gardes.

L'Histoire était pleine d'alliés, voire d'amis, devenus par la suite des adversaires acharnés. Leur caractère, cependant, laissait penser qu'aucun des deux n'entamerait une éventuelle trahison envers l'autre. Il était difficile d'évaluer l'avenir d'une relation qui naissait à peine ; ils ne se connaissaient que depuis quelques jours. Quoiqu'il en soit, Mabral l'avait invitée à se joindre à lui dans son voyage initiatique sur Dagobah, et à parcourir le même chemin : cette ouverture d'esprit, si elle avait plu à la jeune femme, ne lui avait pas ôté de l'esprit la possibilité qu'il avait calculé que les dangers potentiels que recelait le monde marécageux exigeaient qu'il ne s'y rende pas seul. La question qui se posait était : comment s'y rendre ? Monde abandonné et sauvage, personne ne s'y rendait, il n'y avait pas de spatioport, évidemment, ni station spatiale ; ils avaient du accoster, avec toute l'équipe d'Aaldan, des contrebandiers de passage au spatioport de Korriban, qu'ils surveillèrent un temps, reniflant dans les activités louches des Twi'leks, quelque chose d'illicite qui présenterait une aubaine pour eux. Et cette observation se révéla fructueuse : ils faisaient passer de vieilles poteries Sith, en toute illégalité, bien sûr, à l'attention de riches collectionneurs et amateurs d'Art impériaux. Les prenant sur le fait, un soir, ils conclurent avec eux un marché : le silence sur l'obscure transaction, en échange de la réquisition momentanée de leur cargo. N'ayant pas le choix, les contrebandiers acceptèrent, aidés en cela par l'aspect menaçant des importuns, et leur arsenal important, pour eux du moins.

Le cargo se rendit donc sur Dagobah, Aldan et Philon se concentrant, en position de méditation, tandis qu'ils survolaient le monde, pour repérer le nexus, objet de leur quête. Ce n'était pas aisé, car la puissance de ce dernier avait corrompue fortement la nature environnante, et la grotte ne fut identifiée qu'au bout d'un temps. La puissante concentration d'énergies noires qui s'y faisait ne manquait pas de faire s'interroger les deux Sith sur le bien-fondé de leur voyage : peut-être n'étaient-ils pas prêts ? Etaient-ils sûrs d'être assez solides pour affronter les dangers du monde, et ce qui les attendait dans ce que la légende, sans grande imagination, avait appelé la Grotte du Mal ? On racontait que le Maître Yoda, pour échapper à la purge des Jedi en -19, s'y était rendu pour y dissimuler son aura fortement lumineuse, et y avait élevé le jeune Luke Skywalker. Ces détails n'intéressaient pas les deux Sith : ce qui comptait, c'était le point focal dans lequel de vagues rumeurs relataient qu'il y avait fait une partie de son initiation Jedi. Sceptiques, ils n'accordèrent pas plus de temps à discuter de la véracité de ces histoires invraisemblables. Seul les secrets de la Grotte mobilisaient leur attention.

Image


Toute l'équipe d'Aldan Mabral était réunie : outre les deux Sith, HK-80, Illyria, Milos et le Kaleesh Vry'm-Hel, précaution nécessaire pour surveiller les deux Twi'leks et s'assurer qu'ils ne leur fassent pas de coups dans le dos. Une fois le nexus repéré, tous purent sentir une sensation étrange et diffuse, comme un noeud se former dans leur coeur : tout était hostile aux créatures intelligentes sur le monde primitif, et tous formulaient intérieurement le voeu de partir au plus vite. Ils étaient fidèles à Aldan, mais que diable était-il bien venu faire sur ce tas de gadoue puant, pourquoi voulait-il s'aventurer dans cette jungle moite, où se tapissaient mille dangers ? Aussi furent-ils rassurés quand, le vaisseau s'étant posé dans la plus proche clairière qu'ils purent trouver, Kane leur proposa de rester et de surveiller le cargo et les contrebandiers. Lui et Philon feraient au plus vite, et devraient en avoir pour, au maximum, un ou deux jours. Ils resteraient en contact permanent par comlink. A quatre, tous ayant un lourd passé de soldats, chasseurs de primes ou mercenaires, contre le duo de malheureux Twi'leks, et parés à prêter secours à Mabral et Nocta en cas de pépin, il n'était pas inquiet.
Modifié en dernier par Aldan Mabral le mer. 10 sept. 2014 06:27, modifié 2 fois.
Avatar de l’utilisateur
By Aldan Mabral
#13615
Attentifs à ne pas trébucher dans les nombreux marécages qui parsemaient leur parcours jusqu'à la Grotte, lesquels, recouverts par endroit d'une mousse épaisse, donnaient l'illusion d'une surface solide, les deux Sith avancèrent lentement et méthodiquement, survolés par moments par d'étranges créatures vaguement semblables à de gigantesques chauves-souris, qui poussaient des cris stridents. La faune et la flore, extrêmement riches sur Dagobah, semblaient vouées à la mort des explorateurs assez fous, ou assez audacieux pour s'aventurer sur le monde sauvage. Plus ils avançaient, et plus la nature semblait vibrer étrangement, plus se dégageait une odeur de moisissure et une énergie corrompue emplissait les lieux, tordant les arbres dans des contorsions contre-nature, insensées. L'aura malsaine du nexus s'étendait fort loin, et l'endroit puait le cauchemar et la démence. Se demandait si il ne rêvait pas, secouant la tête pour chasser des impulsions étranges et vagues, des pensées illogiques, de l'ordre du rêve, qui allaient et venaient, défilant dans sa tête comme des flashs continus, Mabral avançait prudemment, ouvrant la marche, suivi de près par Nocta. Tous deux semblaient partager les mêmes pensées, les mêmes sentiments à propos de l'ambiance menaçante qui emplissait la jungle. Terrassant quelques fauves semblables à des félins nexu, et sabrant des tentacules sortis soudain des marécages, les prenant au début par surprise, dont un faillit emporter Aldan, ils parvinrent sans dommages physiques à ce qui semblait être l'endroit qu'ils cherchaient.

Image


La nature environnante semblait avoir été rendue folle et annoncer, par des circonvolutions insanes, à quel point le Côté Obscur l'avait souillée, pervertie, corrompue, et leur préparait des embûches qui ne manqueraient par de mettre leur santé mentale, voire leurs vies, à rude épreuve. Impressionnés par les profondes ténèbres qui s'étaient soudain présentées à eux, ils stoppèrent. La grotte s'était dévoilée sans qu'ils s'en rendent compte, le sentier qu'ils suivaient s'étant soudain élargi en une petite clairière, au fond de laquelle elle était nichée.

"Bien. Vous y voilà. Prends garde, apprenti."


La voix de son premier mentor résonna en écho dans son esprit. Tournant vivement la tête pour le chercher du regard, il fouilla la clairière en vain ; Avidius ne se montrait pas.

"Je t'apparaîtrai plus tard. Le nature particulière de ce lieu corrompu et dangereux rendrait hasardeuses, même à l'orée de la grotte, mes tentatives. Peut-être même serait-ce dangereux pour moi. C'est un haut lieu du Côté Obscur, un avatar des Ténèbres. Et ne me parle pas," ajouta-t-il alors qu'Aldan allait ouvrir la bouche. "Celle qui t'accompagne ne doit pas être encore avisée de mon existence spectrale. Préparez-vous à entrer, méditez, je continuerai de te parler pendant ce temps sans qu'elle ait des soupçons."

Mabral sentit alors le regard perçant ( façon de parler, puisqu'elle était aveugle. Parlons plutôt du fait qu'elle se concentrait sur lui, de son regard intérieur. ) de sa partenaire, qui le fixait de ses yeux vides. Il se tourna alors vers elle, et vit qu'elle frissonnait quelque peu ; elle était moins à l'aise que lui avec les arcanes du Côté Obscur, moins enténébrée, auraient dit les esprits simplistes et sommaires, et son malaise se ressentait.

-Jody, je propose que nous nous recueillions un moment. Cet endroit nécessite une intense et méthodique préparation mentale et morale avant d'être visité.
-Ce n'est pas de refus,
dit-elle, soulagée qu'il ait enfin ouvert la bouche et prononcé ces paroles. Lui aussi redoutait l'endroit, et en temps normal, étant plus calme que lui, c'est lui qui aurait du se sentir troublé. Mais sa formation était précisément celle d'un Sorcier ; il était au coeur de son domaine, dans son ambiance de prédilection. Elle, était à mi-chemin entre la mystique et le duel. Sans doute ne devraient-ils pas se séparer une seconde dans les vastes et obscures profondeurs de la grotte. Il n'était pas assez stupide pour compter en sortir intact, et savait qu'il serait ébranlé, mais il était résolu à limiter au possible l'action délétère que le nexus ne manquerait pas d'exercer sur eux. Il ne pouvait se permettre qu'elle succombe aux ténèbres de l'endroit, et perde le contrôle d'elle-même. Sentait qu'elle était plus mal à l'aise que lui, il rajouta :

-Vous n'êtes pas sotte, et je ne peux pas vous promettre que tout va bien se passer. Mais nous devons le faire, et nous en sortirons plus forts, plus avisés. Faites-moi confiance.
-Je vous fais confiance. C'est de moi que je doute.
-Surtout pas ! Eloignez ces pensées. Si vous êtes ébranlée avant même d'entrer, les forces qui vivent ici s'en serviront contre vous, pour vous perdre.
-Je voudrais vous y voir ! Cet endroit néfaste me donne la chair de poule. Pourquoi sommes-nous venus, d'abord ? Qu'est-ce qui vous pousse à pénétrer là dedans, qu'est-ce que vous comptez y trouver ?
Lança-t-elle, perdant son magistral calme habituel. Elle se reprit. Bon, je vois que je n'ai pas besoin d'être rentrée pour que le nexus exerce déjà son influence. Peut-être que je ne suis pas prête, rajouta-t-elle à mi-voix. Il vaudrait mieux que je vous attende à l'extérieur et que je médite pour ne pas perdre la tête.

Il fit alors une chose rare chez lui : il prit une position rassurante, presque protectrice.

-Calmez-vous. Nous irons ensemble. Faites appel à votre curiosité, votre nature d'exploratrice et de chercheuse. Nous méditerons le temps qu'il faudra, mais nous pénétrerons là-dedans et compterons l'un sur l'autre. Si nous avons vaincu votre Maître, nous pouvons faire ça.


Les deux choses n'avaient rien à voir, et ils le savaient aussi bien l'un que l'autre, mais elle comprit qu'il tentait, avec une certaine maladresse, de l'aider et de la soutenir. Décidant de chasser sa crainte et ses doutes, elle hocha la tête en signe d'acquiescement, et ils adoptèrent une posture de méditation classique, assis en tailleur sur l'herbe moite et puant le moisi. Il entendit à nouveau Avidius.

"Bien. De mon vivant, j'ai dissimulé quelque chose là-dedans, tu le sentiras une fois engagé dans la grotte. Comme je te l'ai déjà dit, c'est une surprise. Je te guiderai bien un peu, mais je ne peux pas, et tu dois t'en sortir par toi-même pour que ça te soit profitable, comme à ta partenaire. Méfie-toi d'elle. Je la sens moins imprégnée que toi du savoir des Sith, son Maître l'a formée d'une façon maladroite et instable. Elle n'a pas encore les fondements. Réponds-moi par la pensée."
"Elle a été utile contre Baas. Odion l'a acceptée."
"Odion ignore des choses dont je suis avisé, et c'est surtout un guerrier, pas un mystique comme je le fus, quoiqu'il dispose dans sa forteresse de beaucoup des connaissances. Il n'est pas sans savoir, mais n'est pas un érudit. Et, surtout, que je sache, il n'a jamais été ici. A sa façon, cet endroit est aussi redoutable que les tombeaux des Seigneurs Noirs. Il grouille de créatures, mais elles sont inoffensives, quoique fortement corrompues. Les dangers que la grotte recèle concernent la conscience, pas le corps. Mais tu peux mourir intérieurement ici...comme être, si tu as de la chance, tout simplement fragilisé, et tu peux aussi en émerger plus fort, plus solide. J'ai pu affronter ses mystères, mais je ne suis pas seul dans ma dimension, et je ne suis pas autorisé à t'en dire plus. Et, avant de rentrer, tâche d'apprendre à cette jeune apprentie Sith quelques uns des éléments concernant notre savoir qui pourront lui être utiles. Bonne chance, apprenti. J'ai confiance."


Ils méditèrent une bonne heure, tâchant de chasser des pensées impures, insanes, troublantes et chaotiques, que leur soufflait ce qui semblait être une voix sortant de la caverne. Plus difficile à repousser, était une sorte de fluide froid et obscur qui accompagnait l'air qu'ils respiraient, emplissait leurs corps, roulait dans leurs veines, glaçait leurs esprits. Comme engourdis, étourdis par cette énergie mystérieuse, ils durent mobiliser toutes leurs forces pour l'évacuer. Ils finirent par se relever, comme rassurés d'avoir réussi ce qui semblait être un test que leur avait imposé l'endroit. Ils se sentaient d'avantages prêts, et Nocta, rassérénée, ragaillardie par le premier combat spirituel qu'elle avait remporté. Interrogeant Mabral du regard, celui-ci résolut de lui révéler quelques uns des savoirs concernant la Force qu'il tenait des écrits d'Avidius. Ils discutèrent un temps, comme si ils avaient oublié où ils étaient, sur les points avancés par le Sorcier, notamment le fait que la Force était comme un spectre qu'il fallait tout entier embrasser du regard, en appréhendant chaque nuance avec la même objectivité. Nocta fut surprise de ce point de vue : du temps de son initiation à la Sith, Baas l'avait bien attirée par cet argument ; la différence était qu'il n'en croyait pas un mot, et s'en était servi pour la rallier en douceur aux ténèbres qu'il pensait maîtriser, et qui l'avaient rendu fou. Extrêmement méfiante, ils haussèrent le ton avant qu'elle ne soit convaincue, au bout d'une demi-heure, qu'Aldan pensait vraiment ce qu'il disait. Quand elle avait compris que Quel-Baas s'était joué d'elle, Jody avait dans le même temps niée intérieurement la validité du concept que Darth Kane défendait désormais.

Songeant qu'il était possible qu'il disait vrai, que sa théorie était plausible, et même valable, elle reprit alors son masque neutre habituel, impassible et calme, et Aldan vit à l'expression de son visage résolu qu'elle était prête à tout. Les enseignements d'Avidius s'étaient révélé utiles, et une fois qu'elle eut franchie cette étape de compréhension de la Force qu'il avait lui-même traversée il y avait quelques semaines, ils décidèrent d'entamer leur exploration. Une ultime mise en garde d'Aldan concernait le fait que ce n'en était d'ailleurs pas une, mais une visite : pas au sens touristique, bien entendu, mais au sens d'un hommage, d'une quête et d'une requête faite aux puissances qui habitaient le lieu, pour qu'elles consentent à révéler leurs secrets. Cette approche mystique plut à Darth Philon, qui comprenait à quel point la vigilance, la méthode, mais aussi, d'une certaine manière, le respect étaient nécessaires pour appréhender les mystères de la grotte. Prudemment, la main posée sur le sabre, mais surtout, l'esprit dressé pour lutter contre les épreuves qu'ils ne manqueraient pas de subir, aux aguets et les sens en éveil, ils entamèrent leur progression dans les ténèbres du nexus.
Modifié en dernier par Aldan Mabral le mer. 10 sept. 2014 18:57, modifié 6 fois.
Avatar de l’utilisateur
By Aldan Mabral
#13616


Image

Après avoir prévenu leur équipe par comlink qu'ils avaient atteint la grotte et en entamaient la visite, ils furent accueillis, en franchissant l'entrée de la grotte, par une odeur fétide et une atmosphère particulièrement moite. manquant de glisser sur une mousse humide, qui laissa bientôt place à une roche froide. Tandis que résonnait l'écho des gouttes tombant sur le sol, et de l'écoulement de quelques rigoles, ils frissonnaient en avançant, moins tant du fait de l'obscurité de la grotte que de sa fraîche température. Expirant une fine buée, Mabral avança qu'il était curieux qu'après quelques minutes de marche, rien ne leur soit encore arrivé ; mais qu'il ne fallait pas baisser la garde pour autant. Alors qu'elle leur semblait au départ, particulièrement étroite, ne leur laissant même pas assez de largeur pour marcher côte à côte, la grotte gagnait en dimensions au fur et à mesure qu'ils progressaient. Le plafond, qu'ils heurtaient du crâne au début de l'avancée, s'était élevé jusqu'à devenir invisible, dans l'ombre du nexus. Nocta, grâce à ses dons, put en percevoir la paroi, à environ trois, puis cinq mètres, tandis qu'ils entamaient la descente d'une faible pente.

Avançant d'avantage, ils furent soudain confrontés, de façon inattendue, à un choix épineux : deux chemins s'offraient à eux. Les ténèbres s'y étaient épaissies, et ils y sentaient une énergie malsaine y vibrer puissamment ; chaque voie semblait tout aussi mystérieuse et dangereuse. Alors qu'ils réfléchissaient, méditant sur la meilleure solution à adopter, espérant que la Force les guiderait dans leur choix, ils sentirent une puissante exhalation provenant de l'arrière, puis comme un râle, suivi d'un vent brusque. Se retournant, ils ne virent rien, mais un tremblement agita les parois de la grotte. Soudain, ils crurent qu'elle s'écroulait sur elle-même : quelques rocailles, puis de gros blocs tombèrent du plafond, et, ayant chacun bondi dans une direction inverse pour y échapper, ils se retrouvèrent séparés. Tentant d'user de la télékinésie pour se frayer un chemin l'un vers l'autre, ils échouèrent, et ne purent découper la roche grâce à leurs sabres : d'autres éboulements surgirent, et chacun se trouvant en face d'un chemin différent, durent foncer. Sans grand espoir, Aldan usa de son comlink pour contacter Jody, sans succès. Il réussit à entre-apercevoir son holo-image, mais la transmission fut vite brouillée, puis s'interrompit brusquement.

Il se résigna donc à avancer seul, sans aide. Une autre tentative de communiquer télépathiquement avec Nocta échoua ; c'était la première fois qu'il usait de cette capacité, et les énergies qui parcouraient le lieu empêchaient une concentration suffisante pour espérer la rendre efficace. Il était bel et bien contraint d'avancer, espérant pouvoir trouver une sortie, en sus d'un savoir quelconque et des indices de son mentor. La main portée sur la garde de son sabre, il procéda lentement et prudemment.

"Aldan..."

Il se retourna vivement, ne sentant, curieusement, rien à travers la Force, hormis le perpétuel tourbillonnement d'énergies, les vagues glacées qui lui chatouillaient la conscience. La voix, faible et tremblante, presque un murmure, lui semblait provenir du centre de son esprit. Avançant encore, et se plongeant peu à peu dans un noir complet, il alluma son sabre, qui éclaira faiblement de sa lueur rougeâtre les parois humides de la grotte, achevant de la rendre complètement sinistre. Après une minute, il entendit la même voix d'outre-tombe l'appeler par son nom, comme par télépathie.

-...Maître ? Je croyais que-
"Tu m'as beaucoup déçu, apprenti, et ce, durant dix ans. Je pensais avoir bien joué en t'envoyant ici, mon ultime recours pour faire de toi un vrai Sith. Grossière erreur."
-Qu'est-ce que vous-
"Ta mort approche, je le sais, maintenant. Tu ne sortiras jamais d'ici. Tant qu'à faire, je m'en chargerais personnellement."


Soudain, abasourdi, Aldan vit la silhouette si familière sortir de l'ombre, devant lui, sabre allumé. Mais, ce qui le cloua quelques secondes sur place, c'était qu'Avidius était bien vivant, son mentor lui apparaissant en chair et en os. Le vieil homme le toisait de ses yeux jaunes, le visage déformé par ce qui était à la fois un sourire mauvais et un rictus de mépris.

-Je t'ai toujours considéré comme un imbécile. Tes faiblesses des derniers jours le démontrent mieux que jamais. Tu n'es pas digne de mes enseignements. Je prendrai ta partenaire, plus futée, pour élève. Adieu.

Puis, poussant un rugissement féroce, strident, qui fit vibrer les parois de la caverne, il fondit sur lui, pointe en avant. Attaque d'estoc du Makashi, il tentait un Shiak, en bondissant avec une vitesse peu commune, que Mabral para à temps. Retenant ses fraîches leçons de l'Académie de Korriban, il exécuta quelques moulinets défensifs, para un brutal Eclair de Force, qui l'accula cependant à la paroi. Puis, alors que son Maître bondissait à nouveau pour l'empaler, il s'écarta vivement, pivota et, d'un Sun Djem bien ajusté, le décapita. Il regarda rouler la tête d'Avidius, puis une succession de soubresauts agitèrent le corps sans vie, agité de décharges électriques, comme si le cadavre, dans sa mort, expirait toute la puissance Obscure qu'il contenait. Une puissante d'énergie violacée le propulsa quelques mètres en arrière, provoquant de nouveaux tremblements. Paniqué, il fixa le plafond, s'attendant à ce que celui-ci s'écroule, mais l'agitation se calma vite pour laisser place à un silence de mort. Regardant à nouveau devant lui, pointant son sabre en avant pour l'éclairer au mieux, il avança et chercha trace du corps d'Avidius, sans succès. Il avait compris durant le combat qu'il affrontait une vision envoyée par la puissance néfaste de la grotte, et le test auquel elle l'avait soumis. Après avoir médité un temps et repris des forces, il reprit sa route.

Pas à pas, après dix minutes de lente progression, il finit par se rendre compte qu'il se trouvait face à un couloir plus large, sur lequel le second chemin, à sa droite rejoignait le sien. Appelant sa partenaire par son nom de Sith, puis par son prénom, n'entendant que l'écho pour réponse, il décida de méditer et d'attendre. Après tout, tant qu'il n'y aurait pas d'éboulements, il avait le temps, et ne voyait pas pourquoi Philon, le devançant, aurait poursuivi toute seule. Puis, un bruit de pas martelant le sol humide de la voie de droite, située derrière lui, vint rompre l'inquiétait et pesant silence de mort. Nocta fit bientôt son apparition, des plaies sur tout le corps, la bure déchirée, l'air furieux, lui lançant un regard noir. Alors que, sur ses gardes, il allait lui demander si tout allait bien, elle lui décocha un coup de poing en pleine face. Surpris, il échoua contre une stalagmite qui lui meurtrit le dos. D'une voix endolorie, il cria :

-Bon sang, qu'est-ce qui vous prend ?!
-Lâche ! Vous m'avez abandonnée, traître !
-Ni vous ni moi n'avons pu dégager ces éboulis ! Personne n'a abandonné personne, vous le savez très bien !


Puis, d'une voix adoucie, il demanda :

-Qu'es-ce qui vous est arrivée ? Qu'avez-vous affronté ?


Surprise, elle sembla se calmer un peu, comme si elle avait oublié ce qui venait de lui arriver dans sa traversée. Elle hésita, bafouilla, puis, de l'air d'avoir deviné quelque chose, l'air dément encore plus qu'enragé, les yeux exorbités, elle hurla :

-Vous les avez tués !
-Qui ça ?
-Les Maîtres ! MES Maîtres ! Tous les deux !
Elle fondit en larmes, hors d'elle-même. Que vais-je devenir ? Je vais crever comme une chienne dans cette Galaxie merdique, dans ce trou paumé ! Et tout ça à cause de vous !
-De qui parlez-vous ? Baas, d'accord, et sur votre demande, mais l'autre ?
-Avidus ! A-vi-dius ! Il devait partager ses secrets avec moi ! Faire de moi son apprentie !
Puis, l'air inspirée : il m'est apparu, m'a dit qu'il me préférait à vous...il m'aurait dévoilée tant de choses...mais vous êtes intervenu ! A moins que...

Elle réfléchit. Puis, tout à fait folle, d'une voix tremblante, elle dit lentement, le regardant fixement avec des yeux luisants, comme possédée :

-Je comprends ! Il ne pouvait avoir deux apprentis à la fois. L'épreuve est là ! Il faut que je vous tue ! Elle éclata de rire, renversant sa capuche, dévoilant son visage meurtri et ses cheveux roux défaits. Une fois que vous serez mort, je saurais tout ! Allons ! Faites vos prières, Kane !

Mabral, cette fois, remis de sa surprise, et comprenant le tour que lui jouait la grotte, devança l'attaque de l'illusion. Se plaçant en Makashi, il réussit presque, par un Sun Djem élégant, à la désarmer, puis fut mis un temps en difficulté par l'Ataru de la fausse Nocta, qui semblait bien plus habile à cet art que l'authentique. L'épreuve était fâcheusement réaliste, et il craignit que les puissances qui le testaient ne puissent réellement provoquer, si il perdait le duel, sa mort, sinon physique, du moins intérieure, comme son Maître l'en avait averti tantôt. Qu'avait-il signifié alors ? Une réelle mort de l'âme, le conduisant à être prisonnier de la caverne, jouet des forces obscures qui y résidaient ? Une possession ? Résolu à ne pas courir le risque, il donna toutes ses forces dans le combat, usant de la vitesse de Force pour accélérer des mouvements plus nets que ceux de son adversaire abstrait. Il finit par lui trancher la main droite. Elle poussa alors un cri de douleur contre-nature, exagéré, qui fit fuir les rares petites créatures corrompues qui vivaient dans les environs. Elles avaient, jusque là, parsemé sa traversée, sans qu'il leur prête attention, mais la chose curieuse qu'il nota, fut qu'elles s'échappaient vers l'arrière , de là où il était venu, par les deux chemins. Pointant son sabre sur son adversaire virtuel, qui serrait son moignon, il l'entendit souffler :

-Idiot...je vous aimais...je vous aime. Pitié, ne me faites pas de mal...cet endroit m'a fait perdre l'esprit, mais maintenant, je-
-Assez ri, j'ai compris. Ce ne sont pas ces piteux essais qui m'arrêteront. Quel manque d'originalité,
dit-il bassement en regardant autour de lui, comme pour s'adresser aux ténèbres qui l'éprouvaient. Il faudra faire mieux que ça pour me déstabiliser, puisque, maintenant, quoique je rencontre, je m'y attendrais.

L'illusion rit alors, plus démente que jamais, et, la voix un peu changée, plus grave, elle murmura entre ses hoquets hystériques :

-Pas si vite, petit Sith...tu n'en es qu'au prélude, et bien des surprises t'attendent. D'ailleurs, nous-


Il préféra ne pas prendre le risque de la laisser terminer. Qui savait quelles maléfices pouvaient vriller son esprit et le torturer jusqu'à la désintégration, si il laissait les apparitions s'exprimer, et leur accordaient un crédit quelconque. Il empala la Nocta virtuelle sur son sabre et poursuivit. Là, il ne sentait plus aucun signe de vie, les quelques créatures qui habitaient la caverne, il s'en rendit compte dans sa progression à l'intérieur de ce qui était maintenant, un large tunnel, étant celles qui avaient reflué lors du cri de l'apparition. Songeant alors que la vraie Jody restait à trouver, il cria, l'appelant, puis, après hésitation, retourna sur ses pas, et longea le couloir de droite, qu'elle avait emprunté, jusqu'à se trouver bloqué par un mur constitué par des éboulis. Il aperçut sur le sol des traces de sang, et quelques bouts de la bure de la Sith, en concluant qu'un bloc de roche l'avait atteinte et qu'elle avait réussi, malgré sa blessure, à se dégager. Tentant à nouveau de la contacter via comlink, puis via télépathie, il échoua à chaque fois. Commençant à perdre patience, il revint vivement, à nouveau, sur ses pas, puis continua la visite du lieu maléfique.
Modifié en dernier par Aldan Mabral le mer. 8 juil. 2015 18:54, modifié 6 fois.
Avatar de l’utilisateur
By Aldan Mabral
#13617
L'exploration se faisait lentement : son contact brutal avec la stalagmite de tantôt lui avait occasionnée une douleur dorsale qui persistait, voire s'aggravait, et il se demandait si il ne s'était pas coincé un nerf, en se redressant alors si vivement. N'ayant pas de matériel médical à disposition, il s'en remit à ses facultés de concentration et aux quelques tours de Magie Sith qu'il connaissait pour atténuer les lancements qui le travaillaient. S'étant arrêté un temps, il réfléchit. La première épreuve avait consisté à la confronter à son manque de confiance en soi d'une part, et à la tendance des Sith à l'individualisme, d'autre part. Il pensait l'avoir réussie, tout en se gardant d'un excès de conviction dans cette probabilité : il n'avait réagi ni par la colère ni par l'arrogance, et n'avait pas, à première vue, cédé à la peur ou la soumission. La deuxième épreuve l'avait, quand à elle, mis en face d'une possibilité qui couvait dans la relation entre lui et Philon : la rivalité. Il avait tenté de la soutenir et de l'aider lorsqu'il croyait encore avoir affaire à la vraie Jody, puis n'avait pas cédé à ses tentatives de l'amadouer lorsqu'elle le avait tenté de le prendre par les sentiments ; il se demandait, cependant, si il n'aurait pas été plus avisé, ayant affaire à une simple projection mentale, de l'épargner, une fois désarmée, pour réussir pleinement ce test. Tout en pensant à ses questions, il se rendit compte que la douleur s'était calmée, et, essuyant la sueur qui coulait sur son front, il reprit sa route.

L'air devenait de plus en plus épais et fétide, et il dut découper une partie de sa bure, et la porter comme masque à ses narines, pour progresser en résistant aux nausées qui le prenaient. L'odeur s'apparentait de plus en plus à celle d'un cadavre. Une crainte le prit soudain : Jody avait-elle été attaquée ? Soit, et de façon fatale, par un des pièges tordus qui composaient la caverne, soit, ce qui compliquerait les choses, par un autre visiteur ? Si ils étaient plus de deux dans le nexus...qui pourrait bien être au courant, si ce n'était un Sith ou un Jedi ? Si Nocta était morte, se dit-il froidement, cela n'arrangerait rien à ses affaires...du moins était-ce ce qu'il se forçait à penser. N'étant pas totalement inhumain, il était évident qu'il aurait subi une grande peine si cela était vraiment arrivé...le lien, récent, entre les deux êtres, n'était pas à proprement parler de l'amitié, ni encore moins une attirance physique mutuelle, contrairement à ce sur quoi l'illusion avait, tantôt, essayé de jouer...mais sur une profonde complicité intellectuelle, voire spirituelle. Ce qui renforça pourtant ses inquiétudes, fut une intense vibration soudaine, dont la violence le frappa soudain, si bien qu'il dut s'asseoir. Un trouble dans la Force...une source d'émission non loin, semblait-il, quoiqu'il ne put l'identifier, et vérifier qu'il arrivait bien quelque chose à Jody...tentant de se relever, il avait l'impression qu'une puissante main de fer le maintenant assis de force, puis le clouait au sol...puis elle disparut. Tremblant, haletant, essuyant l'eau sale qui coulait sur son visage, il ne sentait pas d'avantage la présence de la Sith. L'appelant derechef, sans réponse, il se déplaça plus vivement, à mi-chemin entre la marche et la course. Ce qu'il avait senti ne s'apparentait pas à la mort d'un être maniant la Force....mais à une grave perturbation. Inquiet de l'état mental de Nocta, il s'enfonça de plus en plus dans le couloir qui redevenait étroit et sinueux...quand soudain, quelqu'un se jeta sur lui, lui décochant un coup de poing qui lui arracha un crachat de sang.

Par un coup de genou dans le ventre suivi d'une Poussée de Force, il se dégagea...puis se relevant, il reconnut alors un visage familier. Cette-fois, vêtu d'une bure, la capuche à demi-rabaissée sur le visage, brandissant un sabre-laser....le Jedi. L'homme qui l'avait traqué sur Dantooine. Plus grand que lui, plus massif, il lui semblait bien percevoir la même aura....cette fois, c'était plus difficile à mettre au clair. Etait-ce encore une illusion, ou était-il possible qu'il s'agisse bien de ce maudit importun auquel il avait échappé de justesse ?

-Comme on se retrouve, hein ? Si je m'attendais...
-Quoi que tu sois, tu ne triompheras pas longtemps.


Surpris, interloqué, le Jedi sourcilla.

-Comment ça, quoi que je sois ?
-Allons, un peu de sérieux, ça ne me fait plus rire, et c'est grossier.
-Quoi donc ?
-Ces hallucinations...je comprends parfaitement ce qu'il y a derrière. Vous devrez faire mieux, je vous l'ai déjà dit. Même si, je dois l'avouer, je ne m'y attendais pas...quoique j'aurais dû.
-Je ne comprends pas de quoi vous parlez, mais ce lieu doit vous faire divaguer. Je reconnais bien là l'instabilité nerveuse des servants du Mal...
-Si tu voulais me tuer, tu ne m'aurais pas tout simplement et bêtement sauté dessus et asséné un crochet du droit. Tapi dans l'ombre, un bon coup de sabre, et c'est réglé...
-Et si je veux faire durer le plaisir ? Et si mon but n'est pas de vous tuer, mais de vous ramener, pied et poings liés, sur Coruscant ? Une maigre proie, mais un Sith reste un Sith, fut-il un faible apprenti...


Il sourit alors arrogamment.

-Ca a du vous travailler, ça. Fuir lâchement, sans même croiser le fer, laissant son équipe faire le travail...que doivent-ils en penser...être au service d'un inutile qui s'en sert comme boucliers, comme outils...
-Ce sont mes compagnons. Ils ne sont pas à mon service.
-Vraiment, vous m'étonnez. Pour un peu, on dirait un Jedi. Vous êtes sûr que c'est votre voie, que vous avez votre place, ici ? Dans ce lieu, et parmi la Sith en général ?
-Sûr et certain. Ce n'est pas une position de partisan que j'adopte. Je ne suis pas un fanatique, et je méprise certains Sith plus que bien des Jedi. Je ne risque pas de changer d'avis.
-Vraiment ?
Il affecta la tristesse. Et moi qui croyais qu'on pourrait vous ramener sur le droit chemin...que vous auriez assez d'intelligence pour choisir la voie de la paix et de la connaissance, plutôt qu'une mort stupide sur un monde abandonné, sans personne pour vous pleurer....
-Je ne me soucie pas de ça. Assez bavardé stérilement. En garde, apparition.
-Vraiment ,vos histoires étranges m'ennuient. Voyons-voir ce que vous valez.


Dégainant son sabre à son tour, le Jedi bondit. et décocha une attaque de Force assez puissante pour que Mabral, quoiqu'il activât un Bouclier de Force, s'écrase contre la dure paroi rocheuse, réveillant sa douleur dorsale. Evitant de justesse d'être empalé, il se dégagea par une roulade, mais reçut tout de même un coup de sabre en plein visage, qui fut marqué d'une légère cicatrice. Emporté par la rage procurée par la douleur, l'interminable exploration, la banalité des épreuves imposées et l'incertitude, Aldan sauta à son tour sur son adversaire, multipliant des moulinets élégants contre lesquels Morellion se défendit habilement. Alors, Mabral eut l'idée d'utiliser la Magie Sith et les tours d'illusion qu'il avait appris. Cette fois, si il avait réellement affaire au Jedi, elle tiendrait plus longtemps. Un temps déconcerté, ce dernier dut parer deux attaques en même temps, et avec un brio qui semblait prouver sa réalité, contre-attaque brutalement, avec une célérité peu commune. Aldan crut vraiment avoir affaire à un Chevalier accompli, voire un Maître, tant son vis-à-vis se battait bien. Après dix minutes de combat acharné, n'en pouvant plus, au moment où son illusion, sous un coup puissant du Jedi, disparaissait, par une feinte en Shiak, il put, d'un habile moulinet, taillader sa poitrine, puis lui couper les jarrets de la jambe droite. S'effondrant dans un cri étouffé, le Jedi attendit un temps la mort, puis relevant la tête vers le Sith, dit :

-Vous m'avez vaincu. Sith, je sais votre inclémence. Achevez-moi, à moins que vous ne soyez assez immergé dans les ténèbres pour vous amuser un peu avec moi. Torturez-moi, si vous voulez, souffla-t-il. Laissez-vous aller à vos passions noires, à vos caprices sadiques. Je sais que vous avez ça en vous.
-Il y a autant de façons d'être un Sith que l'Ordre compte de membres. D'ailleurs, voyez-vous...

Il réfléchit une seconde, puis souriant, prenant le risque, il poursuivit :

-Non seulement je ne vais pas vous supplicier - voyez, ce n'est pas de mon goût -, mais je vous laisse la vie sauve.

Écarquillement des yeux du Jedi.

-Vous n'êtes pas sérieux ?
-Mais si, mais si. C'est comme ça que je m'amuse, moi ; si vous êtes vraiment le Jedi de Dantooine, comme ça ne fait pas longtemps qu'on se connait, ce serait dommage de vous tuer si tôt, si facilement, en fin de compte, et ici. De plus, je ne souhaite pas qu'un cadavre Jedi souille ces lieux. Allez, partez. Si vous êtes réel, nous nous retrouverons bientôt.


Air malin, presque vicieux dans le regard de son vis-à-vis :

-Tu sais que j'ai tué ton Maître ?
-Je sais, enfin je m'en doute.
-Ce ne fut pas une mort rapide, loin de là...il a claqué lentement, ce vieux croûton...pas beau à voir à la fin...mais ces râles m'ont fait plaisir. Ca m'a presque fait-
-Suffit. Ces pâles tentatives ne valent rien.


Ricanement. Une lueur bizarre dans les yeux :

-Ca te travaille, hein, mon salaud ? Tout ça...la fille, ton mentor, le fameux indice ! Tu ne trouveras rien, ici...Rebrousse chemin, idiot, tu joues avec des choses que tu ne maîtrises pas, et que tu ne maîtriseras jamais.

-Nous verrons. Pars, maintenant.


Il se leva, continuant à ricaner de façon malsaine.

-Bien, bien...nous nous reverrons sans doute...pas de regrets ?
-Pas de regrets. Certainement pas,
rajouta Aldan plus bas.

Sans un mot de plus, l'apparition partit vers là d'où venait le Sith, et s'évanouit très vite dans les ténèbres, le bruit de ses pas faiblissant peu à peu jusqu'à laisser place à un silence plus oppressant et lourd de menaces que jamais. "Bien", se dit Mabral."Jusqu'à maintenant, c'était épuisant, mais relativement facile pour l'esprit. Reste à voir la suite...."
Modifié en dernier par Aldan Mabral le mer. 8 juil. 2015 18:55, modifié 2 fois.
Avatar de l’utilisateur
By Aldan Mabral
#13619
Tout en reprenant sa traversée de la grotte, qui semblait s'étirer interminablement, il s'interrogeait sur la pertinence de son dernier choix d'épargner le faux Jedi. Il lui semblait qu'il avait pris la bonne décision, dans le contexte des multiples épreuves qui lui étaient imposées : il ne s'était pas laissé piéger bêtement par la question de l'éternelle rivalité entre Sith et Jedi, ni par la tentation de s'amuser avec un ennemi sans défense, ni même de l'éliminer, ce qui aurait été son droit en tant que vainqueur...les multiples propositions implicites de la grotte, toutes autant de pièges avaient été, lui semblait-il, esquivées de la façon qui convenait. Il fut soudain interrompu par une morsure à son visage, son sous oeil gauche mort, et caresse du doigt la fine cicatrice, fruit du dernier duel. Décidément, le pouvoir de la caverne était bien grand pour être aussi réaliste ; il le prenait aussi comme un avertissement. Les blessures étaient donc possibles de la part de ces illusions, ou de quelque autre type d'embûche que lui préparait la force obscure qui y vivait. Il savait que, pour respecter les enseignements de son Maître, pas un instant il ne devrait céder à la pente qu'empruntaient la plupart des Sith : s'emplir d'un goût de la cruauté et d'une avidité de pouvoir, d'un mépris de la faiblesse...ni d'une façon plus subtile. La grotte continuerait à jouer avec lui, avec ses peurs, ses doutes, ses espoirs, et ses mauvais souvenirs...jusqu'à ce qu'il soit enfin clair qu'il avait, soit réussi, soit échoué. Et Jody dans tout cela ? Dans l'attente de ses nouvelles, il songea qu'il fallait avant tout se concentrer sur ce qui l'attendait. Quelque chose lui souffla que tout faire pour s'aider lui-même à triompher de cet endroit équivalait à aider Nocta...

Soudain, il aperçut, devant lui, un fin rai de lumière, émanant d'une crevasse dans le plafond, qui illuminait légèrement une silhouette noire, qu'il ne put identifier. Sa vibration n'était pas celle de Jody, ni de personne qu'il connut...étrange. S'attendant à une autre illusion hostile, il se mit en garde, la lame postée en biais au niveau du haut du torse, tout en avançant lentement. Au départ figée, d'une immobilité de statue, la silhouette ne sembla pas percevoir sa présence. Puis, tremblant légèrement, elle grogna comme sous l'effet d'une vive et soudaine douleur, puis s'effondra, et il vit alors une autre forme, encapuchonnée, qui, un poignard à la main, avait empalé son vis-à-vis. Sans pouvoir l'identifier, Aldan la vit se retourner vivement, puis fuir à toute vitesse, disparaissant dans la pénombre. L'autre interrompit ses râles, puis secouée de sanglots, sa voix s'éleva : une voix redoutablement familière, qui sonna à ses oreilles comme un terrible son de cloche, un écho lointain, venant d'une autre époque, d'un temps oublié. Cette fois-ci, pour la première fois, non seulement il fut troublé, mais il eut peur, tremblotant même d'horreur, comprenant ce qui se passait. Glacé, larmes aux yeux, il entendit :

-Pourquoi....je t'aimais....je t'aime....j'ai toujours été un peu dur dans mes taquineries, mais...

Un temps passa. Les larmes roulèrent sur les joues d'Aldan. La voix se fit plus forte.

-Mais tu étais mon frère ! Tu es mon frère !


Ce qui l'acheva, ce fut l'apparition, de face, cette fois-ci, de deux autres personnes, de chaque côté de la silhouette effondrée à la voix frêle, qui lui tournait toujours le dos. La femme parla la première :

-Aldan, mon pauvre Aldan, mon chéri...qu'est-ce que tu as fait ?

Puis l'homme :

-Fils...mon fils...qu'es-tu devenu ? Regarde-toi !

La caverne le mettait à l'épreuve d'une façon infiniment plus retorse et cruelle. Cette fois, il était submergé d'émotion, et, pour la première fois, perdait tous ses moyens, tandis que son regard s'embuait.

-Je...suis...désolé...fit-il, pris d'une émotion qui le surprit lui-même, par sa vive montée. Cette-fois, son instabilité mentale, qu'il avait sévèrement contrôlée, maîtrisée et maintenue durant toutes ces dix années de formation, refaisait surface d'une manière triomphante, inondant sa conscience d'autant mieux qu'elle avait été comprimée. Haletant, suffoquant, pleurant amèrement et grinçant des dents, tandis que les trois personnes parlaient maintenant à l'unisson, toujours plus fort, répétant leurs répliques, ressassant qu'il avait tué son frère, meurtri à vie ses parents, par ce premier fait, puis par le fait qu'il était devenu un Sith, un soit-disant servant des Ténèbres...mais, dans les faits, le savaient-ils ? Parlaient-ils même de cela ou d'autre chose qu'il ne comprenait pas ?

-Où es-tu passé, tout ce temps ? Rentre à la maison mon fils ! Mon doux enfant, reviens sur Dantooine...nous avons perdu un fils...il nous reste encore le deuxième ! Ne nous fais pas ça...qu'avons-nous fait pour mériter de perdre nos deux enfants ? Pourquoi tu nous fais ça ?

Il resta là, prostré, effondré, plusieurs minutes, harcelé, supplicié par les visions, qui semblaient avoir définitivement raison de lui, le tuant de culpabilité et de chagrin. Un temps qui sembla une éternité, et pendant lequel toute sa vie passa devant ses yeux...ses maladresses d'enfance, le soir de l'orage, la suite fatale de la dispute mortelle avec son frère...Avidius...toutes ces leçons, ces entraînements sévères, Korriban, Dantooine, Korriban, encore...le tout s'accélérait dans sa tête, et il sentait un tourbillon de pensées surgissant comme des flash, menaçant de faire éclater sa conscience en mille morceaux...

Puis, brusquement, comme par miracle, comme si d'un coup, son intelligence avait refait surface et s'était montrée plus vive que jamais, et avec elle, comme si toute sa personnalité, son caractère habituel triomphaient de l'émotion, de la culpabilité avec lesquelles les puissances noires de la grotte le torturaient, il se redressa. Séchant ses larmes et son coeur, reprenant ses esprits et faisant le vide à l'intérieur de lui-même, il eut à nouveau la tête froide. Alors, il sentit une énergie nouvelle faire battre son coeur et fonctionner son cerveau, parcourir ses veines...plein d'une résolution nouvelle, il leur dit :

-Arrière. Je n'ai jamais voulu ta mort, Meridan, et elle me peine, mais ce qui est fait est fait. Quand à vous, père...mère...désolé, mais nous n'avons jamais eu grand chose à partager, et je ne regrette pas d'être parti. J'ai une autre famille, qui m'est plus chère, dit-il fermement, j'ai eu de nouveaux parents, et connu une nouvelle naissance dans la Force...alors, vos tentatives de m'abattre ont certes été judicieuses et ont failli m'avoir, mais c'est fini. Puis, il éclata de rire. Je ne sais même pas ce qui m'a pris ! Vraiment, je manque d'équilibre, encore, c'est vrai. Je vais travailler ça, rajouta-t-il pensivement, plus pour lui-même, que pour les apparitions. La vision de sa mère s'avança, mains jointes dans une attitude de supplication :

-Tu es fou, Aldan, COMPLÈTEMENT FOU ! Tu es malade, ajouta-t-elle en pleurant. Tu dois te faire soigner, retrouver la santé de l'esprit, ou plutôt la trouver enfin, car tu ne l'as jamais eue...tu m'entends ! Reviens ! Tu n'as rien à faire ici, ni chez eux, reviens, je te l'ordonne !
-Écoute-la, mon garçon ! Tout n'est pas perdu pour toi, tu peux revenir à la lumière ! Regarde !

Alors, hésitant entre pouffer de rire et hoqueter de surprise, il vit son propre double, l'air suprêmement serein, vêtu en Jedi, venir à leurs côtés, et le regarder d'un air doux.

-Ils ont raison. Écoute-les ! Tu y viendras bien un jour ou l'autre, que ce soit au plus tôt ! Tu le sais bien. Tu serviras le bien et seras un grand Jedi...et tu ne feras pas mourir tes chers parents à petit feu...rends-les donc fiers de toi ! Que le nom de ta famille ne soit pas marqué d'opprobre à jamais, tu peux le faire ! Je vis en toi, tapi profondément...renie Avidius, renie Odion, la Sith et tout le reste, viens à nous ! Viens à toi-même, dans la lumière !


Cette ultime tentative de déstabilisation échoua.

-Suffit ! Hurla durement Mabral. Souriant fièrement et ricanant, il s'avança et sabra vivement son double avant de faire de même avec sa mère virtuelle, qui poussa un hurlement terrible, surnaturel, avant de se dissiper dans les airs. Froidement, il passa à son père, qui le supplia à genoux, puis alors la vision de son frère se retourna. Il marqua un temps d'arrêt, choqué par la face terrible, effrayante, pâle comme la mort, recouverte de sang, les yeux larmoyants. Puis il la prit par les épaules, la força à se relever, malgré les gémissements exagérés de l'apparition...puis, droit dans les yeux, il lui planta son sabre dans la poitrine. Ultimes gargouillis du faux Meridan.

-Aldan...mon-
-Frère, j'ai bien compris. Adieu.


Puis, satisfait d'avoir accompli l'épreuve qui consistait à, pour pouvoir progresser, tuer symboliquement les fantômes du passé que constituaient ses souvenirs de famille, ses doutes, ses regrets, et la culpabilité qui, inconsciemment, avaient continué à l'entraver, il poursuivit son avancée dans les profondeurs de la grotte.
Modifié en dernier par Aldan Mabral le mer. 8 juil. 2015 19:02, modifié 4 fois.
Avatar de l’utilisateur
By Aldan Mabral
#13624
Il n'eut pas à marcher longtemps, avant de sentir à nouveau une présence. Quelqu'un courait devant lui, qu'il ne put distinguer dans la pénombre. Il remarqua que son prédécesseur, qu'il ne parvenait pas à rattraper, jetait régulièrement un regard derrière lui, comme pour s'assurer qu'il était bien suivi par Aldan. Celui-ci se servit de la Force pour le rejoindre, mais ce dernier sembla en faire autant, maintenant la distance.

-Philon ?

-Tssss,
fit la silhouette avec mépris.

Continuant un moment leur course, cette dernière disparut soudain. Le couloir s'élargissait brusquement, à tel point qu'il ne put distinguer aucune paroi. Son sabre allumé ne l'aidait pas, et il tourna sur lui-même, appelant, tentant de se laisser guider par la Force pour repérer son mystérieux fuyard. Soudain, il sursauta sous l'effet d'une voix soufflant à son oreille :

-On est perdu ?


Vivement, il se retourna. Reculant sous le choc, il avait devant lui, railleur, un visage familier. En effet, si il avait occis, plus tôt, son double Jedi, il rencontrait à présent ce qui semblait être un miroir déformé. Il avait déjà rencontré cette projection mentale, ou quoi que ce put être. Dans une méditation puissante, quelques jours plus tôt, il avait été soumis à une épreuve spirituelle se déroulant sur Korriban, et à laquelle il avait échoué. Là, d'une façon abstraite, il avait complètement succombé aux pires aspects du Côté Obscur, dont il s'était repait. Rassasié de ses propres démons, il avait alors fait face à son double complètement soumis et enchaîné aux Ténèbres, corrompu, pervers et dément, avant de sortir, finalement, de sa transe. Celui-ci se tenait, à nouveau, devant lui, le visage ravagé. Ils se toisèrent mutuellement un temps, Aldan arborant un visage de marbre d'où n'émanait qu'un mépris profond tandis que son double noir, amusé, l'air supérieur, le fixait de ses yeux jaunes, injectés de sang. Il était bien décidé, cette fois-ci, à ne pas céder, en quoique consiste l'épreuve.

-Ravi de te revoir. Croyais-tu t'échapper si facilement ?
-J'ai appris. J'ai traversé les épreuves.
-Que tu crois, mon ami ! Je n'ai rien vu de brillant...tu ne te comportes pas comme un Sith, Darth Kane.
-Les Sith visent au savoir et à la sagesse. Ils sont la pointe de la Galaxie, l'élite spirituelle de ces mondes.
-Balivernes. Le vieux t'as mis tout ça en tête car il avait peur que tu ne le tues, et tu le sais. Quoi de plus inoffensif qu'un mystique ? Ainsi, tu ne gênais pas ses autres plans, qu'il a bien pris soin de cacher à ton esprit crédule. Tu n'es qu'un benêt.

-Mystique et sorcellerie, chez les Sith, se rejoignent.
-Pauvre imbécile. Souviens-toi de ta rencontre avec Avidius. Souviens-toi de l'arbre. Qu'avais-tu répondu à sa question, déjà ?


Un flash lui secoua alors la conscience. Il se remémorait parfaitement la scène. Lorsqu'il avait fait connaissance avec son mentor, celui-ci lui avait fait une démonstration de ses pouvoirs en faisant léviter un arbre via la Force. Puis, il l'avait replanté, reconnectant fermement les racines avec la terre par la pensée.

-Aimerais-tu pouvoir faire ce que je viens de faire avec cet arbre, et bien plus ?

Aldan planta son regard, furieux et déterminé dans les prunelles fauves du Sith. Calme, il souffla :

-Et comment.


La vicieuse illusion marquait un point. Cependant, il savait quoi répondre.

-C'était il y a dix ans. J'étais un gamin instable, impressionnable. L'eau a coulé sous les ponts depuis.
-Foutaises ! Tu es resté le même et tu le sais. C'est la quête de pouvoir qui t'as amené dans la Sith. C'est elle qui t'y maintiendra. C'est grâce à elle que tu survivras. Vois.

L'illusion et les ténèbres environnantes se dissipèrent alors pour faire place à une vaste salle richement décorée, bâtie selon les codes de l'antique architecture Sith. Il reconnut de loin la gigantesque silhouette de Darth Odion, sa large cape noire, son massif corps mécanique. Extérieur à la scène, qu'il voyait comme à travers le brouillard, il se vit lui-même, blessé, boiteux, s'avancer péniblement vers le Seigneur de Korriban. Celui-ci, de sa voix froide et métallique, dos tourné, avait attendu que le double d'Aldan arrive à sa hauteur, puis s'agenouille, pour lui dire :

-Apprenti Kane. Enfin te voilà. J'ai senti ton échec à travers la Force.
-Maître, pardonnez-
-Pas d'excuses. Pas de faiblesse devant moi. Je ne tolère ni l'échec, ni qu'on s'y résigne. Je t'avais dit il y a longtemps, que si tu me décevais, je te tuerais. Un Sith n'a qu'une parole, concernant ce qu'il inflige à ceux qui faillissent.

Il se retourna, et dégaina son sabre. Le temps, alors, sembla se figer. La voix du double corrompu, qui restait invisible, résonna dans sa conscience.

-Alors ? Tu es confronté à un choix. Dans quelques temps, Odion t'enverra rechercher une précieuse relique Sith, datant des premiers règnes. Tu devras accepter de tuer l'apprenti que tu auras alors pris, pour t'emparer du pouvoir contenu dans l'objet....ce sera quelqu'un de brillant, qui comprendra mieux que personne le message que toi et Avidius, voulez diffuser souterrainement dans la Galaxie. La chaîne spirituelle, comme dit le vieil ectoplasme, se rompra alors, définitivement, mais tu deviendras alors assez fort pour défaire le Seigneur de Korriban, et t'emparer des savoirs du monde. Les Seigneurs Noirs t'accorderont, par-delà la mort, le droit de t'emparer d'une partie de leurs pouvoirs...tu vivras, sera respecté, honoré, et pourra, grâce au pouvoir spirituel et politique, propager, imposer ta vision de la Force, pour le bien de la Galaxie. Tu interrompras des guerres, réconciliera un univers divisé, tout redeviendra comme aux premiers temps de découverte de la Force, quand tous les praticiens étaient unis dans leur recherche...ou bien...tu refuseras.

Tu rempliras ton rôle de Passeur, fidèle à ton vieux Maître comme un chien soumis. Ton apprenti survivra, votre message se diffusera alors d'une façon incertaine. Sith et Jedi continueront de se déchirer, les guerres se multiplieront, les mondes seront ravagés, les tenants de ta philosophie, persécutés...et toi-même, comme le suggère cette vision, tu mourras très jeune, de la main d'Odion. Le choix ne me semble pas bien ardu. Alors, que fais-tu ? La préservation incertaine d'un savoir sous sa forme la plus pure, ou le pouvoir qui permettra d'en répandre rapidement une version forcément mal traduite et relativement infidèle ? Oh, il faudra vulgariser, simplifier, tailler dans certaines idées....mais le jeu en vaut la chandelle, tu ne crois pas ?


Les paroles insinuantes et perverses du double obscur emplissaient son esprit comme un venin diffus, et sa tête tournait fortement. Pris de violents vertiges, partagé entre ce dilemne tordu, malsain, il ne sut quoi répondre, torturé par les deux solutions. Si la voix disait vrai, si il avait réellement, grâce au nexus, accès à une vision très partielle de l'avenir, ou plutôt, des avenirs qui se présentaient à lui, selon la direction qu'il déciderait de donner, présentement, à sa vie, alors le sort de la Galaxie semblait en jeu. Quel sentier emprunter ? Le premier, facile, glorieux et prometteur de lendemains meilleurs, ou l'autre, plus escarpé et difficile, plus incertain, et nécessitant de compter sur d'autres, et non pas uniquement sur lui-même ? Cruellement trituré par ce choix cruel, pressé par la voix qui le harcelait, une lumière se fit alors dans son esprit. Les voies du futur étaient impénétrables, après tout, et il n'avait pas de moyen d'être sûr que son ultime épreuve, du moins l'espérait-il, aurait des conséquences aussi graves. Cette tentation mettait surtout en jeu, se dit-il, sa propre intégrité intellectuelle et spirituelle. Il avait, jusque là, fait confiance à Avidius, Maître dur, exigeant, mais point cruel, selon les normes des Sith, et qui savait être juste. Il continuerait à être fidèle. Son choix, après un long moment, était fait.

-Advienne que pourra. Si je dois mourir, qu'il en soit ainsi. Je choisis le savoir, cher ami. Je sauve l'apprenti.

Un soupir, mêlé de déception et de colère froide, résonna dans sa tête.

-Imbécile. Tant pis pour toi. Regarde ce qui va t'arriver.


La scène reprit. Il assista à sa décapitation par Odion. Quoiqu'il ne pouvait se cacher qu'un noeud d'angoisse s'était formé dans son ventre, il était sûr d'avoir choisi la bonne option. La réalité de la caverne se reforma brutalement autour de lui, et son double, furieux, le fixait.

-Tu viens, définitivement, et sans retour possible, de perdre ton droit à figurer parmi les Sith. Tu as échoué, et tu vas le payer. Tu ne mourras pas ici, physiquement, du moins. Mais ton sort est scellé, et ça va se sentir dès maintenant.

Poussant un hurlement de rage assorti d'une Vague de Force qui propulsa Aldan sur une bonne vingtaine de mètres, l'illusion, activant un sabre laser à double-lame, se rua sur lui, tout en lui envoyant des Eclairs qu'il para de sa lame. Encaissant l'attaque puissante et les mouvements virevoltants de son adversaire, il tâcha de se défendre de son mieux. Pratiquant de son mieux son Makashi, il devint vite évident que si il parvenait à le distancer et à se défendre, il ne pourrait le vaincre, et qu'il finirait pas s'écrouler de fatigue face à un être qui, tout abstrait qu'il fut, n'en était pas moins tangible et, qui plus est, inépuisable. Alors, qu'il faiblissait sous les coups puissants de l'illusion, il entendit comme sa propre voix lui souffler :

"Tu restes un Sith...fais appel à ce que tu sais...fais appel à l'homme que tu combats, à ce qu'il porte et représente, mais en dosant, en limitant ce que tu en prendras pour le vaincre...sois prudent et ne te laisses pas déborder, ou tu deviendras lui, et le futur que tu n'as pas choisi se réalisera...voire pire."

Alors, il se souvint de la boisson au goût du sang qu'il avait bue dans sa méditation, qui l'avait amenée sur Korriban. Il tenta, tout en combattant, de conjurer l'attraction puissante, le magnétisme irrésistible qui l'avait conduit à s'abreuver sauvagement de ce fluide...résolu à rattraper son échec initial, il se revit, en image, alors que la vision l'avait mis à terre, et s'apprêtait à l'achever, près de l'autel, la bassine, le Code Sith inscrit tout autour...la saveur du liquide, qui l'avait rebuté, puis qu'il avait aimé...pas de plaisir. Se dominer. Se servir du Côté Obscur, et non pas en être l'outil. Se concentrant de toutes ses forces, faisant appel à tous ses savoirs, à tout ce que Avidius lui avait appris, à ce qu'il avait lu dans les écrits du Sorcier...il sentit une puissance nouvelle courir soudain dans ses membres, tandis que son double noir levait sa lame, triomphant. Une ouverture...un Shiak possible...ne pas se soucier de puissance, mais d'efficacité...être un homme, pas un jouet d'énergies noires, tout jouissif qu'il fut de s'en emparer.

Il bondit, poussant à son tour un cri puissant. Son coup fut paré, mais son adversaire, déstabilisé, para malhabilement les adroits coups d'estoc qu'assénait Mabral. Bientôt, conjurant la Vitesse de Force et sa rage maîtrisée, au moment où son adversaire se reprenait, il passa en Djem So, plus agressif. Condensant dans les quelques secondes qui suivirent la violence qu'il avait accumulée toute sa vie, il coupa en deux le long sabre de l'illusion, le mit à terre d'un coup de pied dans le ventre, et planta sa lame dans sa gorge. Hurlant, l'illusion se contorsionna à terre pendant une minute, dégageant par la plaie une sorte d'épaisse fumée violacée, puis elle se volatilisa. Epuisé, Aldan vit alors les ténèbres décroître, et le couloir familier se reformer. Il en poursuivit la traversée jusqu'à atteindre une pièce vivement illuminée. Y pénétrant, il aperçut un spectre. Croyant s'être tiré d'affaire et qu'il s'agissait d'Avidius, il s'approcha. Constatant qu'il s'agissait de quelqu'un d'autre, et pensant avoir affaire à un test supplémentaire, méfiant, il posa la main sur son sabre. Le fantôme, d'un geste apaisant, l'invita à approcher. Il s'exécuta lentement, jusqu'à parvenir à sa hauteur.

Le spectre, alors, prit la parole d'un ton chaud et grave, sa voix résonnant dans la petite salle...

-Je dois vous féliciter, jeune Sith. Vous avez passé les épreuves, imparfaitement, avec quelques ratés, mais plus brillamment que la plupart des rares audacieux qui se sont aventurés jusqu'ici...
-Qui êtes vous ?
-Je fus un Jedi Noir, comme on nous appelle, du temps de la Guerre des Clones. Ayant atterri en catastrophe sur ce monde, je fus traqué par le Grand Maître Yoda. En me tuant, il libéra les énergies obscures dont je m'étais nourri, qui firent de cette grotte ce qu'elle est désormais... je suis donc le créateur, le corrupteur, diraient ces idiots de Jedi, de ce lieu. Par delà la mort, il était logique que j'en fasse...mon lieu de retraite dans la dimension spirituelle, disons...ce nexus, comme tous les endroits semblables, relie les courants de la Force et la réalité des vivants, il est presque une rupture de l'espace-temps. C'est un endroit redoutable. Je n'ai rien voulu, mais puisque ce lieu est ce qu'il est maintenant, qu'il soit au moins utile à la formation, à l'édification de quiconque s'aventure dans les Voies de la Force...je préfère éprouver, bien sûr, les gens de votre race. Cet endroit est évidemment fait pour ceux qui empruntent les sentiers les plus dangereux, les plus méritoires...donc, pas pour les Jedi. Cet avorton de Skywalker est bien venu faire un tour, mais...
il rit. Il échoua lamentablement...ce qui ne m'étonne guère. Bien, trêve de bavardages, jeune Kane. Vous devez être curieux et pressé d'en apprendre plus sur ce fameux indice...Avidius l'a habilement protégé des importuns qui ne méritaient pas de le découvrir. Après avoir lui-même, cela va de soi, franchi les épreuves - avec plus de brio que vous, sans vouloir vous offenser -, il a dissimulé quelques documents d'une importance inestimable au creux de ce rocher...ils sont à vous. Votre mentor les a conçus en faisant en sorte que seul vous puissiez les ouvrir, les faisant passer, aux yeux de n'importe qui d'autre, pour d'inintéressants journaux de voyage. Ou bien, pour des récits d'exploration de la grotte, que j'aurais récupérés suite à l'échec de ceux qui avaient entrepris de s'aventurer ici.

Mabral vit alors, nichés dans une anfractuosité, un holocron Sith et deux datapads conçus dans une matière noire, qu'il ramassa. Ils brillèrent à son contact d'une lueur orangée.

-Votre Maître vous a confié dans ces objets quelques uns de ses précieux savoirs, la suite d'une première série que vous possédez déjà, je crois...leur contenu, vous devez le savoir, ne vous apparaîtra qu'étape par étape, selon votre degré de préparation. Un homme sympathique, votre Maître...intelligent, curieux, novateur...il a fait beaucoup pour cette Galaxie. Cela se verra en temps et en heure. Vous avez de la chance d'avoir reçu son enseignement.
-Je sais.
-Je suis, pour le prix de mes errements, et pour d'autres raisons qui m'échappent encore, piégé dans ce trou, qui est un domaine de médiation...je peux m'aventurer un peu dans la dimension spirituelle, mais au bout d'un moment, je suis toujours aspiré par la puissante force gravitationnelle de ce nexus. Je ne vous demande pas de me libérer d'ailleurs - vous ne le pourriez pas, de toute façons. Et je ne m'en plains pas. Mais j'en suis le prisonnier, c'est un fait. Cependant, je peux voir de loin ce qui se passe dans la Galaxie, et sentir les murmures des esprits qui ont pleinement rejoint la Force. Cela me permet de savoir, percevoir et pressentir bien des choses...que je ne vous dévoilerai pas. L'heure n'est pas encore venue. Si vous avez des questions, ce dont je ne doute pas, eh bien...il vous faudra faire vos preuves, encore et toujours. Lorsque votre Maître vous l'indiquera, vous reviendrez me voir.
-Bien.
-Votre esprit est malade, je le sens...il ne se remettra de ce qui le tourmente, ou plutôt ne pourra en faire quelque chose d'utile, que lentement, fragment par fragment. Vous arrivez à vous contrôler...mais ce n'est pas l'idéal. Ce lieu et ce qu'il contient, vous ont aidé, et vous aideront encore à reconstituer votre conscience éclatée....vous devrez visiter d'autres endroits comme celui-ci, voyager beaucoup, sur les traces d'Avidius. Sachez que le Côté Obscur, comme bien des poisons, à une certaine dose, et à condition de maîtrise, peut soigner, lui aussi, comme il peut tuer...ce qui conforte à merveille votre Maître dans ses théories...il n'a pas tort. De la Force, embrassez tout, acceptez tout, jeune homme...pour l'instant, j'en ai terminé avec vous.
-Un moment. Je suis venu avec quelqu'un.
-Ah oui...l'aveugle. Elle va bien, rassurez-vous. Nous avons déjà discuté, elle et moi, et, à sa manière, elle aussi a été récompensée. Elle vous attend dehors, je ne l'ai pas autorisée à rester ici. Elle médite à l'abri. Vous la trouverez facilement.
-Elle est blessée, il me semble ? Comment va-t-elle ?
-Oh, ça ? En effet, elle s'est pris une pierre sur le pied, mais elle s'en sortira. Elle encaisse admirablement. J'ai voulu vous tester un peu...n'attendez pas d'excuses de ma part. Je suis sans pitié, c'est la règle. Sans pitié, mais juste, équitable, et généreux envers ceux qui le méritent. Allez, maintenant.


Le fantôme s'éclipsa, la vive lumière qu'il dégageait laissant place à une tonalité plus faible provenant de la sortie de la caverne. S'en extrayant, Aldan chercha la vibration de Jody et la trouva à l'orée de la clairière, protégée par le feuillage épais des arbres par le violent orage qui s'était déclenché, pendant qu'ils visitaient la grotte. Assise en tailleur, elle le sentit venir et leva lentement ses yeux morts vers lui. Un bandage sommaire et ensanglanté avait été enroulé autour de son pied droit.

-Alors ?
-Ce fut dur, mais fructueux.
-Tiens, vous aussi. Vous aviez raison de venir ici. J'ai beaucoup appris...peut-être vous en parlerais-je un peu plus tard. Il va me falloir plusieurs jours pour m'en remettre.
-Ca va ?
-J'ai connu mieux, mais ça passera. Il fallait le faire. Quand à mon pied, je me suis cautérisée au sabre. Ce bandage est imbibé d'un baume qu'il retient et favorise la cicatrisation. Il permet également aux os de se ressouder plus vite. Quand à la douleur, ma foi...


Elle eut un vague geste de la main accompagné d'un haussement d'épaule indiquant qu'elle supporterait tant bien que mal.

-Comment avez-vous pu parcourir la grotte, puis arriver jusqu'ici, avec un pied brisé ? Lévitation, j'imagine ?
-Tout juste, cher ami. C'est une technique que je pratique assez pour avoir pu affronter la caverne, puis me traîner sous ces arbres. Je ne vous cache pas que ça m'a épuisée. Si vous voulez bien, nous allons attendre un peu que je reprenne des forces avant de rentrer...
-Inutile, j'appelle l'équipe. Ils vous transporteront jusqu'au vaisseau.
-Je n'osais pas vous le demander,
fit-elle ironiquement, ses lèvres esquissant un maigre sourire.

Aldan sortit alors son comlink pour contacter le cargo des contrebandiers. Un des Twi'leks irait à leur rencontre, accompagné d'Illyria et de Milos, tandis que Vry'm-Hel et HK-80 resteraient au vaisseau pour surveiller le deuxième. Comme il l'avait prévu, ils n'étaient pas sortis de la grotte indemnes, et leur traversée avait favorisé plus de questions nouvelles qu'elle n'avait donné de réponses. Mais ils sentaient tous deux qu'ils avaient terminé leur visite avec quelque chose en plus, une sorte de résolution nouvelle, une plus grande solidité morale et spirituelle. Ils savaient également que les résultats ne s'en feraient sentir que sur le long terme, et petit à petit. Une étape supplémentaire de leur progression dans la voie des Sith avait été, bien péniblement, franchie.
long long title how many chars? lets see 123 ok more? yes 60

We have created lots of YouTube videos just so you can achieve [...]

Another post test yes yes yes or no, maybe ni? :-/

The best flat phpBB theme around. Period. Fine craftmanship and [...]

Do you need a super MOD? Well here it is. chew on this

All you need is right here. Content tag, SEO, listing, Pizza and spaghetti [...]

Lasagna on me this time ok? I got plenty of cash

this should be fantastic. but what about links,images, bbcodes etc etc? [...]