L'Astre Tyran

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La popularité de Serenno remonte à près de 6000 ans en arrière lorsque de hautes lignées du Noyau se sont installées sur cette planète. Ayant réussi à conserver leurs titres et leurs territoires, les nombreux comtes présent sur Serenno ont formé de puissants conglomérats. Aujourd'hui, Serenno est la capitale de l'Empire de Zsinj.
Gouvernement : Empire
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By Harlon Astellan
#26907
« Vous êtes sûr de cela ? »

Harlon acquiesça gravement. Son menton était encore dans l'étreinte perturbée de sa main qui n'avait jamais tremblée que par consommation excessive d'un alcool quelconque. Le temps avait passé depuis le soin de cette addiction digne des plus faibles. Faible il avait alors été. Paria mais impuissant, se noyer dans un monde qu'il se créeait à mesure de consommation, une chose toute bête, avait semblé alors une si bonne idée. S'enfermer dans un noyau dur de dépression chronique l'avait aidé à se protéger de la mollesse qu'aurait entraîné un suicide misérable. Sa solitude et son sentiment de n'appartenir nulle part n'avait été qu'une triste compagne en comparaison de l'âcre gaieté de la boisson.

Aujourd'hui, sa main était d'une stabilité chirurgicale. Même alors qu'il ruminait la plus mauvaise nouvelle qu'il eut apprise depuis ces deux dernières années.

« Oui, c'était bien lui. Son air détaché, son teint pâle emprunté à celui de sa congénère dégénérée, son uniforme d'un blanc éclaté par le sang de ses ennemis, des yeux d'un rouge immaculé qui n'ont souffert que d'être des miroirs de la peine et de la mort... Non, c'était bel et bien lui. Arrivant quand je partais.

Comme un spectacle chronométré.
»

Arcturus Astellan, digne père de son fils, fit claquer sa langue, avant de la murer au fond de sa gorge. La journée sur Serenno était radieuse. Un hiver rude laissait derrière lui ses pattes de glace et ne laissait plus maintenant qu'une trace légère sur les cîmes des montagnes lointaines. Comme un rire moqueur figé dans le temps et l'espace, que personne n'oublie que l'hiver aura toujours le dernier mot sur les évènements.

« Cette nouvelle dépasse nos pires craintes. »
« Je ne saurais l'affirmer avec autant d'aplomb que vous, père. Thrawn n'est pas un idéaliste. Mais son modernisme relatif pourrait scinder d'autant plus l'Empire. »

Harlon secoua la tête et fronça du nez.

« Il était prévu que, si opposition il devait y avoir, elle se rallierait sous l'image du Roi Fanrel. Le personnage se serait voulu un adversaire facile d'accès. »

Il secoua encore la tête, laissant cette fois sa main pendre misérablement à son flanc. Cette balade dans les jardins privés du Grand Moff était un bien fou pour sa santé. Il n'avait pas voulu faire de jardin derrière son palais, mais il le regrettait maintenant. En revanche, un étage de son palais ne servait pas. Peut-être allait-il s'inspirer de l'agencement intérieur auquel Palpatine et le Prince Xizor s'étaient prêtés en leur temps. Tout deux révolus. Des Prince d'Empires cloisonnés, possédant tous les deux un jardin privé.

Peut-être Harlon n'allait-il pas se faire construire de jardin d'intérieur finalement.

Aussi empruntait-il les jardins du Parc des Fleurs d'Hiver, parcourut de toute part de fleurs aux senteurs qui ne se dévoilaient qu'au printemps naissant, tandis que disparaissaient leurs couleurs éclatantes qui perçaient les refales de neige. On disait le coin parfait pour les couples s'aimant l'un l'autre autant qu'on aimait le froid polaire d'un trimestre.

Harlon inspira, la douceur nacrée d'un parfum de jasmin lui montant aux narines, et le laissant apprécier le doux présent qu'évoquait la peau d'une femme. L'expiration fut comme une torture et une délivrance.

« Avec Thrawn, trois opportunités se proposent. Celle d'un allié, d'un neutre ou d'un rival. Le premier permettrait de légitimiser le point de vue de Pellaeon, le mien et celui de nos partisans.

S'il décide de rester à l'écart et d'observer la partie qui se jouera en un temps record, il devra alors compter comme un rival, la dernière possiblité. Sa neutralité ne sera qu'une façade pour observer à la lunette les débris qui tomberont d'un Empire en proie à l'insécurité et l'incertitude. Il suffit maintenant de deviner s'il compte les recoller ou les écraser sous sa botte pour prendre le vase situé derrière.

Reste à savoir si, de l'opportuniste, du traditionnaliste ou du moderniste, ce qu'il est réellement.

La possibilité qu'il désire le pouvoir pour lui-même est faible. Mais la possiblité qu'il le veuille pour sauver l'Empire n'est pas à exclure.
»
« En des termes moins baladant, comme vous. »
« Comme moi oui, à la différence notable que ma vision est la plus valable de toutes. »
« Bien entendu. »

Harlon aurait juré avoir perçu une teinte d'ironie dans la voix de son père alors qu'il prononcait ce couple assassin. Harlon stoppa sa marche et fixa son père d'un regard vide de toute émotion imputable à un humain. Son père haussa un sourcil et les épaules, dans une posture d'attente, avant de les abaisser lentement et de détendre les muscles de sa saillante mâchoire. Il comprit le message et continua seul d'un pas rapide. Quand la lourde cape azur disparut de son champ de vision, Harlon se tourna vers une rangée d'arbustres robustes, qui perçaient la coque terrestre avec ardeur, pour le simple but existantiel de dispenser sa beauté féroce à la face de ceux assez concernés pour l'observer. Le destin d'un arbre semblait toujours tracé aux yeux des puissants. Pousser, s'étaler, mourir un peu, revenir à la vie, et ce jusqu'à ce que la vie soit lassée de lui accorder toutes ces chances. Au final, on n'était jamais rien de moins que la manifestation de la futilité heureuse. Pousser, être beau, dessécher. Et une foule d'individus, que le sort désignait comme pauvres ou oppressés, passait devant sans lui accorder la moindre attention, alors qu'ils avaient tout à en apprendre.

Pousser, être beau, dessécher.

Un cycle banal, mais qui prenait des centaines d'années pour cette image miniature de la nature de Serenno, avec ses branches à l'écorce pelée, aux feuilles en trompette d'un rose opalin, et aux ramifications rappelant les pièges à Bantha, ces multiples cordages tendus à l'entrée d'un ravin fréquenté.

Harlon s'avança, prit délicatement une poignée de feuilles et y apposa son nez. Il avait dans ses mains une puissance galactique comme personne ne les voyait. Si ce n'est peut-être les ordres spirituels auxquels les conditions d'adhésion exigeait des dons de naissance qui n'étaient en rien liés à l'intelligence que chacun se devait de cultiver. Des ordres comme celui des Jedi. Des élites auto-proclamées qui n'avaient jamais sué pour obenir le pouvoir, mais qui s'étaient contenté de l'avoir et d'estimer pourvoir dispenser une vision qu'ils ne rédigeaient ni ne pratiquaient réellement.

Harlon les haïssait comme personne.

Il serra le poing et arracha les feuilles si délicates de la branche, qui se courba un instant, puis reprit sa place, dépouillée et tremblante, comme étourdie de cette soudaine violence. Harlon broya de sa main nue l'éclat rose d'une vie déjà partie, et les jeta sur le sol, rejoignant celles tombées d'elles-même.

Puis, un bruit, sur sa droite. Un crissement de graviers. Il se retourne d'un coup sec, les épaules carrés, les poings parrés, l'esprit froissé.

« Qui est là ? »

Un doux concert de bruits hurla son silence aux oreilles de l'homme esseulé qu'était le Grand Moff. Ce dernier recula d'un pas, mesuré, témoignage criant d'une méfiance universelle, avant de se résoudre à en faire un autre, tout aussi mesuré. L'observation se taillait la part du lion en cet instant précis. Puis, abandonnant là son entreprise de fouille visuelle d'un paysage trop fourni. Puis, alors qu'il tournait la tête, il entendit à nouveau ce bruit.

Le craquement du bois sec.

Harlon refit volte face, cette fois en portant la main à son DL-44... qui ne pendait pas à son flanc. Il aurait pourtant juré l'avoir prit avec lui. Il se revoyait accrocher son holster à sa ceinture.

Inquiétante étrangeté.

Il se tourna une dernière fois.

Et lâcha un hoquet de surprise.

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Quelque chose, une chose qui n'avait rien, venait d'exister. Une silhouette lourde, vêtue d'un manteau à capuchon, cachant ce qui, d'ordinaire, faisait d'un homme un homme. Des épaules tombantes mais puissantes encadraient une figure qui transpirait l'obscurité et le mépris de toute chose. Des mains fébriles mais vigoureuses enserraient une paire de gant en cuir marron. L'autre main était tendue, dans une posture de défi, ne pointant vers rien.

Harlon voulut l'interroger, le pousser, le tuer, s'enfuir... Mais quelque chose, dans cette chose, le clouait sur place. Un magnétisme puissant semblait comme le retenir sous le charme d'une blancheur ténébreuse. Quelque chose n'était pas naturelle dans ce qu'il voyait.

Avec un effort suprême de volonté, les lèvres sèches d'Harlon parvinrent à laisse s'échapper un murmmure, une complainte désespérée d'un homme que le langage avait déserté :

« Qui êtes-vous ? »

Dans un mirage, une main se leva, semblant traîner le pas, cinq de ses consoeurs redessinant le mouvement précédent, avat qu'Harlon ne voit une direction générale. Un doigt tendu.

Tendu vers la poitrine d'Harlon.

L'homme secoua la tête et regarda fixement l'endroit pointé. Il ne voyait là que sa plaque de Grand Moff, ces 12 rectangles vides de sens, son uniforme... Les deux posés sur son coeur, l'organe de ses désirs et ses passions. Harlon fronça les sourcils et reporta son regard sur la silhouette.

Qui, d'un éclair, n'était plus là.

Le Grand Moff déglutit une seule fois, et tourna les talons. Plus aucun bruit ne vint troubler sa marche vers son palais.

Si ce n'est celui de ses bottes martelant les graviers à mesure qu'il courait.
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By Harlon Astellan
#26990
« Grand Moff Astellan ? Tout va bien ? »

Harlon acquiesça, le regard troublé. Il n'était pas essoufflé, il avait gardé un entraînement rigoureux pour éviter les désagréments d'un souffle court dans les situations d'urgence.

Mais son âme avait prit le pas, et sa fatigue venait d'un sentiment qu'il n'avait jamais cru voir revenir.

La peur. Sourge, froide. Une épine de rose tranchante sui laquelle on pose un doigt fébrile, la trahison ne pointant qu'au dernier instant.

« Tout va bien. Tout va bien. »

Il congédia le soldat et fut ramené à son palais. Cette étrange rencontre serait bien vite oubliée...



6 semaines plus tard,
Juste après avoir appris l'existence des Sectorialistes


En réalité, Harlon eut tout faux. Pendant plus d'un mois, il sentait régulièrement qu'une présence intruse s'était frayé un chemin dans sa vie publique et privée. Il dormait mal la nuit, avait l'impression de voir des ombres flotter dans le noir, retrouvait des objets à d'autres endroits...

Il fit renforcer la sécurité quand il vit, un matin, un corbeau mort, posé devant sa porte-fenêtre qui donnait sur son balcon privé. Sortir tranquillement, le matin, en robe de chambre pour prendre son caf' dans la brise automnale, et finalement découvrir le signe d'un présage néfaste. La journée n'avait pas été plaisante, et le Palais était sur le qui-vive en permanence.

Les animaux décédés n'avaient plus reparus. Mais Harlon se sentait toujours aussi oppressé.

« Bien, vous avez vos ordres maintenant. Rompez. »

On acquiesça devant lui, et les officiers de l'Oreille repartirent sans un mot. Harlon s'installa de nouveau à son bureau, reprit les papiers, flimsi et datacartes qui s'y trouvaient et les rangea dans les immenses tiroirs latéraux qu'offrait son bureau gargantuesque. C'était l'heure des séances de doléance.

« Faites entrer le premier concerné. »

Comme d'habitude, Harlon reçut des gens de classe moyenne, venus demander - non, implorer était le mot juste - une aide financière pour ceci ou pour cela. Un homme à l'allure d'un drogué vint demander de quoi manger. Harlon lui imposa alors un contrôle de stupéfiants, attestant qu'en cas de retour positif, il n'aurait plus besoin de se préoccuper de manger. Non pas qu'il l'eut fait tuer, mais l'Armée Impériale était un centre de désintoxication et de redressement social assez performant.

Harlon accorda une faveur à une étudiante malheureuse qui n'avait pas de quoi manger. Sa scolarité dans l'Académie Impériale d'Anthropologie d'Axxila fut entièrement payée par le gouvernement du Sur-Secteur Hydien.

Il y eut un fermier, un noble en colère, un groupe d'infirmiers d'Etat, et quelques autres gens de classe moyenne, des riches et des encore plus riches qui défilèrent. Pas un seul pauvre. Beaucoup de gens étaient illétrés et n'étaient pas au courant de ces séances de doléance. Harlon s'en tirait avec moins de celles-ci, mais cela l'attristait quelque peu. Il aurait aimé donner une image plus étendue de Petit Père des Peuples.

La dernière doléance, en revanche, attira à Harlon une attention toute particulière. L'homme se disait responsable d'un hangar civil sur Dathomir, et relata un problème tout singulier.

« Un individu m'empêche de jouir de mon hangar à moins de vous rencontrer en personne. »

Harlon n'aima pas vraiment le ton de l'homme, pas plus que sa doléance. Un Grand Moff ne se déplacait pas pour aller satisfaire les lubies d'un détraqué. Il fut sur le point de refuser, mais quelque chose le retint. Dathomir était près de Tangrene, mais la zone était pour le moment protégée. Si les dissidents voulaient l'atteindre, il leur donnerait une fenêtre de tir inédite. Peut-être bien que l'homme était un agent à leur solde, destiné à l'attirer dans un piège.

Mais pourtant, sans savoir comment, Harlon savait qu'il devait y aller. Quelque chose l'appelait en ces lieux. Cette planète si marginale, ni spéciale...

Harlon donna son assentiment et promit de se rendre au hangar de l'homme, dans l'espoir de débloquer la situation.



Dathomir,
3 Jours plus tard
Ambiance


« Vous n'auriez pas du accepter. »

Harlon ne prit pas la peine de répondre. Il se tourna vers le lieutenant de faction, lui posa une main délicate sur l'épaule, puis glissa un doigt sous son menton... avant de prendre sa plaque de grade à pleine main et de tirer dessus brutalement. Le tissu céda bien vite, et l'officier se retrouva Cadet de l'Armée Impériale. Il fut appelé au fond de la navette, et le deuxième plus haut gradé, un sergent-chef, fut chargé d'être aux côtés d'Harlon pour le reste de la mission. Le niveau d'appréciation dans l'Arméeétait variable, mais avait tendance à être faible. Dégradations, arrestations... Harlon savait se faire des ennemis. En revanche, la Marine lui vouait une relation fort cordiale.

« Bien, nous devrions arriver bientôt. »

Le sergent-chef ne fit pas la même erreur que son prédécesseur, à savoir parler sans en avoir reçu l'autorisation, ni sans omettre le titre du Grand Moff. Le protocole, c'était le protocole.

La navette descendit sur Dathomir, dans un astroport cerné par la jungle luxuriante qui s'étalait sur une bonne partie de la planète. Quelques coins étaient encore baignées dans une ambiance rougeâtre malsaine et assassine, un coin que les autochtones évitaient le plus possible. On disait qu'il s'y tramait là une magie sombre et mystique, liée à un clan qu'on nommait les Soeurs de la Nuit. Harlon n'en avait qu'une connaissance purement théorique. Et ce bien que ces Soeurs furent officiellement des autochtones déclarés ennemies de l'Empire. Un peuple libre qui pratiquait un esclavage sans payer de taxe n'était pas bien vu dans l'Empire.

L'homme qui avait sollicité Harlon était dans une navette secondaire, à bonne distance de la sienne. Elle arriva bien avant lui, et l'attendit sur le tarmac de l'astroport, sous bonne escorte. Les impériaux prirent un transport militaire pour se rendre au hangar incriminé, supposément bloqué. La périphérie de l'astroport était l'image même d'une ville morte construite en pleine nature pour offrir un pied à terre de fortune à des colons aventuriers de l'extrême. Les habitants devaient être à peine une centaine, sans compter les techniciens, le sol était boueux et les bâtiments en préfabriqué. Rien n'était conçu pour installer une civilisation, ce n'était là qu'une base avancée permanente. Un boui-boui planétaire.

Et ca se disait "capitale". Mais bref.

Le hangar bordait la jungle, immense abri de tôles et de plastacier transparent, qui aurait pu sans soucis accueillir un escadron de bombardiers TIE. La troupe partit au-devant d'Harlon, qui gardait un oeil sur leur bonhomme, tandis qu'un escadron se chargeait d'ouvrir la porte et d'investir le hangar. La porte fut déverrouillée, l'escadron entra en formation d'infiltration et disparut de leur vue.

10 minutes après, ils revinrent en annonçant n'avoir rien vu d'autre que des astromechs désactivés, des outils et un vaisseau en mauvais état. Le code du transpondeur était cassé, semblant indiquer que le vaisseau était volé.

Un regard d'Harlon suffit à le faire craquer.

« D'accord, ce vaisseau n'était pas à moi ! On... me l'a... vendu... il y a 2 semaines, et un type est arrivé en disant qu'on lui avait volé. Après, il n'a pas voulu quitter mon atelier et a menacé de me dénoncer aux autorités. »

Harlon se mit à réfléchir. Ceci n'avait aucun sens. Le type aurait alors pu repartir avec son vaisseau. S'il était en mauvais été maintenant, comment avait-il été volé, s'il n'était pas en état de marche ? Une composante lui échappait.

Alors qu'il allait lui poser la question, Harlon s'aperçut d'une chose troublante.

Le petit homme avait disparu.

Il allait ordonner à son sergent-chef d'aller le chercher.

Mais il n'y avait plus de troupe. Plus de véhicule.

Même plus de hangar.

Harlon se tourna, face à la jungle. Un chemin en clair s'était découpé devant lui. Les feuilles étaient vertes et fraîches, accueillantes. Derrière lui se trouvait un bosquet qui lui bloquait la vue. Là où le hangar et la ville auraient du se trouver. En désespoir de cause, Harlon s'élança à pas vifs vers le chemin de terre.

Sa marche dura plus d'une heure, durant laquelle son allure ne faiblit pas. A mesure qu'il avançait, le paysage devenait rouge. Toujours plus rouge, les feuilles semblaient être tantôt tâchées de sang, plus l'instant d'après semblaient avoir été nourrit de ce même sang. Une brume épaisse commençait même à apparaître, à entourer Harlon, à lui caresser doucement les épaules.

Une autre heure après, il était persuadé que des mains sortaient de cette écharpe de brume pour l'implorer... l'implorer de rester là, de les aider à surmonter l'épreuve, elles qui avaient si besoin de lui...

Harlon se mit à courir.

Et vite, il se trouva dans une clairière, faite d'herbes séchées et de racines mortes, des arbres étouffants le toisant de tous les côtés. Harlon fit un tour sur lui-même, explora le terrain... Tout, du ciel jusqu'à la terre qu'il foulait de ses pas lourds, était rouge sang. Les étoiles brillaient d'une lueur démoniaque. Une lune projettait sur lui un poignard ensanglanté, le ciel recouvrait l'horizon d'une cape rouge carmin...

Et là, devant lui...

Une ombre.

Une silhouette à capuche. Qu'Harlon avait déjà vue.

De nouveau, la silhouette tendit un doigt vers Harlon. De nouveau, elle pointa son coeur. De nouveau, Harlon regarda à cet endroit.

Cette fois-ci, un filet bordeau s'échappait d'un trou percé, à l'endroit où un rectangle rouge se dessinait encore. Rectangle maintenant creux, remplaçant de façon narquoise son rouge originel par un rouge plus frais, plus... vivant.

« Tu... »

Une voix abyssale. Crépusculaire.

Sépulcrale.

« N'es pas... »

Harlon se sentit défaillir d'un coup. Il commença à hurler à la mort...

Il tomba...

Sa tête heurta le sol...




Quand il entreprit de se redresser, la nuit était tombée. Sa face était étalée sur du gravier. Il se releva péniblement, repoussa quelques gravillons collés à sa joue d'un revers de la main. Harlon remarqua alors qu'il était en habit nocturne. Une robe de chambre mate aux couleurs des uniformes de l'Armée, un écusson impérial brodé sur le torse. Torse-nu et en caleçon sous celle-ci, Harlon devait offrir un spectacle assez grotesque.

Il entendit des bruits distants au début, puis finalement des bruits de bottes en plastique. Une lumière irradiante.

« NE BOUGEZ PLUS ! »

Harlon se retourna vivement. Et retomba dans le noir après avoir vut un flash bleuté...




Quelques heures plus tard, Harlon était de nouveau dans ses appartements. Son aide de camp veillait à ses côtés, ainsi que quelques proches de la Voix de Serenno.

« Un agent d'entretien a entendu du bruit dans votre chambre, et en entrant pour vérifier votre bien-être, on a apprit votre disparition. Une patrouille vous a trouvé dans un Parc, et un mouvement brusque vous a valut d'être paralysé. »

Harlon acquiesça.

« Qu'en est-il du soldat en question ? »
« Il a été démis de son rang et va subir un interrogatoire général par le BSI. C'est un acte de... »
« Non. Libérez-le et réintégrez-le. »
« Grand Moff ? »
« Il a réagit trop vite, mais il n'a pas pensé à mal. Enfin, je ne pense pas. Laissez-lui une chance. Mais faites lui comprendre que ça sera la dernière. Il viendra s'excuser auprès de moi demain avant mon départ. »
« Bien sûr. Nous allons le faire... Ecusez-moi Grand Moff, votre départ ? »
« Oui. Pour Dathomir. Demain après-midi. »

L'aide parut surprit, mais ne dit rien. Harlon congédia l'assemblée, mais avant que les gens ne disparaissent dans son turboflit, il rappela son aide.

« Dites-moi, Colonel... Où ais-je été trouvé ? »

L'aide réfléchit un instant, et répondit, l'air de rien.

« Dans un parc, Grand Moff. »
« Oui, mais où précisément ? »

L'aide réfléchit un autre court instant, avant de se souvenir brusquemment.

« Et bien, devant une rangée de jasmin, au Parc des Fleurs d'Hiver. »
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By Harlon Astellan
#27037
Dathomir était une planète sale. Et, sans savoir comment, il la reconnaissait. Il n'y était jamais venu avant, si ce n'est dans ce songe étrange qu'il avait fait. Il en avait vu quelques illustrations, et s'était fait une image mentale approximative et née de sa culture d'après les rapports du Moff associé. Mais aucun visuel précis n'était venu devant lui, et lui-même n'était pas intéressé par cette planète.

Mais son songe était d'une précision maladive. A peine la navette fut-elle arrimée qu'Harlon se précipitait au-dehors vers le premier transport rapide. Il dut être suivi en urgence par son escorte. Le sergent qui l'accompagnait tint la distance, et fut le premier à ses côtés. Le sergent allait se laisser aller à une réprimande, arguant qu'un Grand Moff ne devait jamais être laissé seul, mais quelque chose dans la posture de son chef le laissa pantois.

Le Grand Moff Astellan, l'Homme de Glace, Celui-Qu'on-Ne-Vit-Sourire, ou aussi appelé Le Frigide par ses détracteurs, semblait perturbé. Sa bouche était entrouverte, et ses épaules, d'ordinaire carrées dans une posture prête au combat, étaient abattues, les bras ballants, les yeux fatigués. Quelque chose l'avait ébranlé, et ceci ébranlait par effet ricochet sur son sergent.

« Grand Moff ? Tout va bien ? »

Astellan resta figé un instant encore avant d'articuler une interrogation basique. Un bête "Hein ?" qui inquiétait d'autant plus le sergent, mais aussi l'escouade de Commandos derrière eux arrivés entre-temps.

« Je... oui... oui, tout va bien, sergent. Merci. »

Tout allait bien, en effet. Et ceci faisait que rien n'allait en même temps.

Le hangar était identique à celui de son songe. Rien ne différait de ce qu'il avait imaginé à cet endroit. Les tôles, des 'fenêtres' précaires en plastacier transparent semi-opaque jaunies par l'exposition au temps... même l'entrée rouillée était identique.

« Investissez les lieux. Immédiatement ! »

Le sergent sentit l'urgence dans la voix du Grand Moff, et fit un signe de doigt très clair à son escouade. Les troupiers zêlés prirent position de part et d'autre de l'entrée - dans une formation totalement différente des StormTroopers de son songe, les Commandos avaient des façons plus évoluées pour procéder en paysage urbain - et l'entrée prit moins de temps. Mais le bilan fut le même : rien à signaler. Ce qui différait enfin était l'absence cette fois-ci de tout vaisseau dans le hangar. Quelque chose manquait, et c'était ceci. Harlon réfléchit un instant, et fit un tour sur lui-même. La jungle bordait toujours les alentours du hangar, mais aucun chemin ne se dessinait devant lui, tout tracé.

Peut-être avait-il subit une hallucination puissante.

« Bien, rien à signaler alors. Nous devrions nous en aller. »

Harlon posa sa main sous son menton, et s'apprêta à repartir. Pas seulement de cet endroit, mais aussi de cette planète bourbier.

C'est alors qu'il la vit.

Une ombre. Furtive, mais bien là. Derrière la rangée d'arbres à lourdes feuilles.

« LA ! Vous l'avez vue ! Vous l'avez vue vous aussi ? »
« Grand Moff ? »
« Vite ! Elle ne doit pas s'échapper ! »

Et, comme un fou, Harlon s'élança à la poursuite de ce qui, peut-être, n'existait pas.

Les troupiers hésitèrent un quart de seconde avant de l'élancer à leur tour. Ils n'étaient pas entraînés à réfléchir, mais à agir, et établir des stratégies face à un ennemi découvert. En l'absence de but déclaré, leur devoir consistait à assurer la protection de leur Grand Moff.

Et le sergent commençait à penser que cela passerait bientôt par un petit sommeil forcé pour ce dernier...




La trace laissée par le Grand Moff n'était pas dure à suivre. Les branches éclatées, les traces de pas imprimées dans la boue, tout indiquait qu'ils étaient sur sa trace.

Mais le sergent ne s'expliquait pas une chose pourtant limpide : le Grand Moff les distançait. Et pas d'un pas. Les commandos étaient sur-entraînés, sur-équipés et adeptes du combat tactique en milieu hostile, la jungle n'étant pas exempte de leur entraînement. Le Grand Moff était certes un ancien militaire, mais n'avait été qu'officier subalterne. Et à présent, il n'était vêtu que d'un uniforme de Grand Moff, et sans disposer d'un quelconque outil apte à l'aider à se frayer un chemin dans la végétation. Seul un bulldozer anti-grav aurait pu tracer son chemin aussi vite.

Ou un fou qui ne se préoccupait d'aucun obstacle. Cette pensée fit frémir le sergent en armure grise. Si le Grand Moff avait perdu la raison à cause de cette atmosphère lourde et humide, il devait être retrouvé rapidement, sans quoi il serait perdu à tout jamais.

Il était dit que des créatures rôdaient dans la forêt, de jour comme de nuit. Des bêtes massives que le cuir protégeait des fusils blaster.

La troupe arriva très vite dans une petite clairière. 6 chemins partaient en étoile depuis le centre du petite cercle de boue séchées tapissé de brindilles cassées.

« Bien, reconnaissez les environs et signalez dans quelle direction vont les pas. »
« Cela ne sera pas nécessaire, sergent. »
« Vous discutez mes ordres caporal ? »
« Nenni, sergent. Mais nous avons déjà trouvé les empreintes. »
« Et bien ? »
« Venez constater par vous-même. »

Le sergent, agacé, se plia aux exigences du soldat. Il s'apprêtait à lui donner une tape puissante sur le casque, quand il remarqua ce sur quoi le soldat attirait son attention. Il refit un tour sur lui-même, observa bien. Non, non, impossible...

Et pourtant... Il voyait bien, aussi devait-il croire.

« Navette Ecran de Plomb, veuillez alerter les autorités planétaires. Le Grand Moff Astellan a disparu. »

Dans les 6 chemins en étoile couraient 6 jeux d'empreintes de bottes de leur proie.




Harlon courait depuis quelques heures déjà. Quand il pensait avoir rattrapée l'ombre, elle disparaissait de nouveau, aussi redoublait-il d'effort. La végétation ne résistait pas à son passage destructeur. Comme un rideau de satin qui se déchirait sous les pas d'une armure de rasoirs, les feuilles le laissaient poursuivre sa course folle sans chercher à le ralentir.

Quand la nuit tomba, Harlon passa un énième rideau de branches, mais cette fois son pied rencontra le vide. Il partit en avant, propulsé par sa propre force, et s'écroula de tout son long sur une pente. En un instant, sa course était stoppée nette, et son visage mordait à présent la poussière. Il resta là allongé plusieurs minutes, peut-être une heure, et se décida à se relever. Son uniforme était en lambeaux, des petites coupures striaient sa peau, des filets de sang légers perlaient sur sa peau en cuir bouilli, et la lune écarlate lui offrait une vision d'horreur.

Il retrouva cette brume étouffante et cette atmosphère qu'il aurait préféré ne jamais revoir.

Une ambiance qu'il aurait voulu penser comme fantaisiste. Il se jura de faire raser cet endroit malain dès qu'il en aurait l'occasion.

Il tenta de rebrousser chemin, mais le tapis de branchages était maintenant étrangemment solide. Il tenta de tirer dessus, mais rien n'y fit. Il dégaina alors son DL-44 pour y faire quelques trous fumants... mais son holster lui resta dans la main. Il avait du tomber lors de son marathon effrené.

Harlon n'eut pas vraiment le choix. Il s'élança à pas de loup, boitillant à moitié, vers l'inconnu qui se profilait sur sa droite. Le chemin de gauche était obstrué d'un tronc massif qui établissait clairement la destination à suivre.

Plus il avançait, plus il savait qu'il était de retour dans son songe. Il savait que son réveil n'était qu'une question de temps. Pour se faire une idée, il eut l'idée de prendre une branche, et de l'enfoncer dans une des entailles de son ventre. La douleur le réveillerait ou n'existerait pas. Quand la tige pénétra son flanc, la douleur fut vive, et le sang coula en conséquence. Il serra les dents et enfonca un peu plus la tige, des fois que ceci ne soit que son imagination. La douleur le lança d'autant plus. Il arrêta là son expérience stupide, et jeta rageusement la brindille au milieu des buissons d'un rouge moqueur. Non, il était bien éveillé.

Mais comment un tel endroit pouvait exister ? Quel aspect pervers de la Création avait permis cette abomination ? Tout ici respirait l'insulte à la nature et à l'essence universelle.

Il secoua la tête et continua sa route.

Il n'avait pas remarqué ses visiteurs.

Ou du moins, ses visiteuses. Perchées sur des bêtes immobiles, bouche fermée. Des bêtes qu'Harlon avait connues dans des livres.

Des Rancors dressés.

Des Soeurs de la Nuit. Oh non...

« Mais que voilà devant nous... »

La femme de tête, une femme magnifique au teint lavande, aux tatouages d'une élégance toute particulière et à la posture digne respirant l'autorité et la force se pencha sur sa selle, fit mine de renifler une effluve en fermant les yeux, et se redressa en ricanant.

« Un petit oiseau tombé du nid... »

Une congénère à sa droite renifla elle aussi, d'un air de dédain et de défi, avant de pointer la plaque défoncée qui pendait au torse d'Harlon, qui ne bougeait plus, mais avait par réflexe posé un pied en arrière, légèrement pivoté vers l'extérieur.

« Geiss. Toi Gouverneur, Empire ? Quoi toi être dans société de toi ? »

Harlon grimaça.

« Grand Moff. »
« Grand Moff. Haut. Mort haute, pareil. »
« Si vous consentez à me ramener à la ville la plus proche, je m'assurerais que vous soyez... »

La sorcière de tête secoua doucement la tête, un air faussement navré couvrant son beau visage.

« Nous ne faisons pas la charité, petit homme. »

Répondant à un ordre invisible, le Rancor porta sa main à sa tête, et d'un geste fluide qu'Harlon lui aurait cru impossible, le prit à pleine main, lui enserrant les bras, manquant de lui briser le corps entier.

« Ta vie s'achève ici, petit mâle. »

Harlon poussa un hurlement. Ses os craquèrent, son sang cessa de circuler...

Il porta son regard vers le croissant carmin qui le toisait, loin au-dessus de son visage violacé...

Un dernier regard... une dernière pensée pour... pour...

Pour Elle...

Un sifflement distant. Un regard horrifié devant lui. Une bouche hérissée de crocs qui s'ouvre dans un hullulement effrayé. Un bruit de galop. Lui qui tombe au sol, le corps brisé. Son dos est meurtri, sa tête tourne... il ne bouge plus. Il ne peut plus bouger. Juste regarder le ciel noir.

La brume est partie. La lune redevient grise.

Un bruit de pas. Des brindilles qui craquent.

ImageEt soudain, elle vient à lui. Une ombre. Sous une capuche noire. Ce qu'il avait pourchassé en vain. Ce qui avait déjoué tout son service d'ordre. Ce qui l'avait plongé dans un rêve éveillé.

Ce qui avait mis en fuite un trio de Rancors et de Soeurs de la Nuit.

Harlon pour autant ne bougea pas. Pendant un instant, il acceuillit cette présence, seule source de réconfort qu'il trouvait à cet endroit. Même sous cette chape de brume, il la sentait le darder d'un regard inquisiteur.

La silhouette porta sa main à une gourde, et s'offrit le luxe d'en boire une lampée généreuse. Harlon devina qu'il n'en restait plus pour lui.

Et pourtant il s'en moquait.

Il entendit un bruit. La silhouette expirait après cette longue gorgée. Un son. Futile, mais un son. Une accroche à la réalité.

Suivi d'autres, qui allaient porter une vérité à Harlon.

Ceci n'était pas un rêve.

« Juste à notre aplomb, un corbeau nous observe, posé sur une branche. »

Une pause.

« Dans un instant il va s'envoler. »

Une branche qui tressaute. Un croassement lugubre. Un soupir.

« Voilà. Nous venons de passer l'équinoxe de printemps. »

Une autre pause, plus courte.

« Et pendant que les hommes dans leurs maisons d'acier célèbreront le retour des chaleurs estivales et des jours de courte éternité... Nous, en secret, allons préparer le retour de la plus longue des nuits. »

Une pause.

Une main tendue.

« Levez-vous. »
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