L'Astre Tyran

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By Harlon Astellan
#32007
Et bien, la chose tombe à point nommé. On boit rarement pour étancher une soif, sauf quand on décide de se rabattre sur de l'eau. Un vin jaune de Juvex sera parfait. Suivez-moi.


Son bureau, près de la porte d'entrée, spartiate mais complètement équipé, fut abandonné au profit d'un salon de type moderniste à outrance, aux lignes épurées et monochromatiques, rien ne dépassant, tout fonctionnant en interfaces tactiles et en mécanismes sans bruit. L'asepsie des lieux et le plafond qui ne culminait qu'à moins de trois mètres transmettaient un message pratique, fonctionnel mais élégant. On eut passé un gant blanc sur une étagère oubliée qu'il en aurait fallut supprimer la définition du noir des consciences. Il indiqua un fauteuil analogue au sien à son hôte, et fit sortir le mini-bar du centre de la table, tirant à lui deux des verres sans pied, soutenus par lévitation anti-grav par un filet ciselé indépendant. Le cristal fin de Chandrila reçut la visite d'un vin liquoreux au jaune vif, presque agressif, mais dont l'intensité aromatique se dégageait jusqu'à l'Amirale.

Ce vin, ma chère... est un miracle en soit. D'une graine il devint vigne, de vigne il devint raisin... ce raisin fut pressé par des esclaves grandissants aux ombres d'un logis d'une maison du Senex-Juvex, fermenté en cuves de bois wookiee durant une génération de propriétaire, avant qu'il ne soit expédié à travers la galaxie, passant contrôles et zones ennemies avec dextérité et chance. Que ce vin soit arrivé ici tient, en réalité, de ces miracles qui bercent notre quotidien, sans que nous ne lui en soyons jamais reconnaissant.


Il lui tendit son verre lévitant.

Autrement dit... n'en versez goutte. Ce vin porte en lui le sang d'esclaves, de gardes et de téméraires pilotes. Il en devient trop précieux pour être gaspillé.

Trinquons ! Trinquons à ces miracles ordinaires que l'Empire permet à ses citoyens.


Elle n'en était pas habitué, mais pour autant, il faudrait composer. Détours de miel pour un avant-coup de fiel. Harlon observa un peu la femme qu'il avait avec lui. A bien des égards, la femme n'était pas laide, mais on sentait les touches qui en faisaient quelqu'un de peu conscient de son physique. Son maquillage était mal dosé, mal équilibré, une ligne de mascara avait dépassé de sa ligne ordinaire. La noblesse se pavoisait en maquillages de circonstances, aussi pouvait-il flairer les coups de pinceau réparateur maladroit comme un sniper détectait un lapereau apeuré dans un buisson exposé.

J'ai cru comprendre que vous étiez la soeur d'une... agente... dont l'allégeance va en-dehors de l'Empire. Et qui, si l'on extrapole à convenance, peut même se dire ennemie de l'Empire.


Il profita lui-même de son vin sucré.

Sachez ma chère... peut-être pouvons-nous s'adresser mutuellement par nos patronymes... Sachez donc, Nan'la, que ceci n'est aucunement de votre fait, et donc de votre responsabilité. En fait, j'irais même jusqu'à dire que ceci ne peut que vous servir à terme. Vous avez prouvé par votre réaction que vous saviez établir une part des choses entre votre sang et votre nation. C'est une mentalité admirable. Et portée à votre crédit, croyez-le bien.

Même si je vous plains. Ce n'est pas facile de traiter quand la chair de sa chair ne sert pas la même cause. D'où ce congé que je vous offre. Je pense qu'un mois loin de tout, et à l'abri des regards, pourra vous faire le plus grand bien ! Mois pendant lequel vous serez mon obligée, cela va sans dire.

Buvez ! N'ayez pas peur, il y a plusieurs bouteilles de disponible. Vous devez avoir faim. Je peux dire aux cuisines de rajouter un couvert si vous le souhaitez.





Solomon avait prit un mauvais coup de soleil. Après le traitement habituel des interrogateurs impériaux, il devait être sérieusement atteint dans son esprit. Harlon se tortilla un instant sur sa chaise, mais décida de jouer le jeu. Il n'avait pas prévu ça, mais se laisser distancer ? Certainement pas. Il réfléchit un instant à la posture à prendre. Changer de voix ? Non, sa voix d'origine était à l'origine de la confusion. Autant la garder. Comment l'appeler ? Solomon ? Le vouvoyer ? Ni l'un ni l'autre. Le tutoyer donnerait l'idée de la domination, et l'appeler par son nom de famille entretiendrait la distance. C'était sûrement la façon dont son... Gardien, s'adressait à lui.

Ignotus. Je suis... déçu. Ta mission était claire. Tu n'as pas rempli cette mission. Grande est ma déception. Tout aussi grande qu'est ma fureur.


L'amener à avouer, mais de façon détournée... Harlon avait peut-être une idée.

Je t'avais donné une mission. L'as-tu remplie ? T'en souviens-tu seulement ? Ignotus. Dis moi de nouveau. Quelle était ta mission ? Je t'avais demandé quelque chose de simple. Comment devais-tu t'y prendre ? Réponds moi Ignotus. Qui devais-tu aller voir à la fin ?

Grande est ma déception.





Ainsi donc, c'était bien Cronal le coupable. Et la planète d'où était originaire les Jedi était... Tython. Tython ? Ca ne lui disait rien. Il avait notion d'un personnage nommé Tithon, et la métaphore pouvait coller aux Jedi. Tithon était devenu l'amant d'Eos, une déesse qui lui promit la vie éternelle, qu'elle quémanda à son père, Dieu des Dieux. Mais celui-ci frappa en vérité le jeune d'une malédiction : si la vie ne le quitterait jamais, son corps, lui, se déroberait à jamais sous ses pas. Condamné à vieillir encore et encore, vivant, mais à jamais mort. On disait que ses muscles entiers avaient fondus, et que son coeur n'avait plus supporté de soutenir un cadavre ambulant, ne laissant qu'une peau sèche sur des os saillants.

L'Ordre Jedi dans toute sa splendeur.

Il fallait mobiliser toutes les forces du Noyau Profond. L'ennemi pouvait s'y terrer. Et quand le rapport de la Direction fut recoupé avec les autopsies pratiquées, il sembla évident que les nutriments désignaient ces baies merveilleuses aux propriétés si phénoménales. L'ennemi avait trouvé un moyen de se les procurer.

Il fallait mettre sur place un plan d'action rapide.
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By Amertume
#32010
L'Empereur était assurément un individu singulier. Elle aurait pensé qu'il avait bien mieux à faire que s'entretenir avec elle, fut-elle liée à une Jedi ou de quelque manière aux Sith. Sans oublier qu'il devait être occupé à chaque minute de chaque journée, assurant la gestion de l'Empire, sa continuité, ses problèmes innombrables à régler. En somme, des choses vraiment importantes et déterminantes. Au lieu de quoi, il se retrouvait là, un verre à la main déclamant les vertus de l'alcool venu du Juvex. Curieux personnage.

Elle fit comme il ordonna, prenant bon gré mal gré le verre avant de le lever pour trinquer puis le porta à ses lèvres. C'était probablement la meilleure chose qu'elle avait bu de sa vie depuis ses jeunes années sur Kuat. Nan'la n'était guère portée sur l'alcool ou même la fête en temps normal, trop concentrée qu'elle était sur le devoir. Oh, ça lui arrivait de se détendre comme tout un chacun mais pas très souvent. Militaire de cœur, elle était austère et peu portée sur les orgies comme beaucoup trop de ses collègues de l'Armée et la Marine pouvaient être.

A l'Empire, Votre Majesté, et aux bienfaits qu'il apporte.

Voilà que la parenthèses fut refermée et, enfin, il entra dans le vif du sujet. Ce n'était pas une complète surprise qu'il voulut la convoquer pour discuter d'Hayley, mais pas complètement non plus attendu. Se retrouver à discuter de sa jumelle avec nul autre que l'Empereur avait quelque chose de surréaliste et d'étrange. Bizarrement, elle se sentait pourtant à l'aise avec l'idée. Qui d'autre que lui, qui avait également une sœur et devait donc maintenir une barrière pour dissocier famille et devoir, ne pouvait mieux comprendre sa situation ?

Son utilisation de son propre prénom était également surprenante par la familiarité avec laquelle il l'avait prononcé. Cela avait sonné très naturel alors que rien n'aurait pu être plus éloigné de la vérité. En vérité, elle ne savait pas trop quoi répondre à l'exposé de l'Empereur. Elle croyait presque tout cela trop beau, comme s'il cherchait à la mettre en confiance pour, peut-être, la pousser à la faute ? La vie dans l'Empire apprenait à se méfier de tout et tous après tout.

Hayley a fait son choix, j'ai fait le mien, Votre Majesté.

Ce n'était pas qu'elle répugnait à appeler l'Empereur par son patronyme mais qu'elle lui accordait bien trop de respect (mâtiné d'un soupçon de crainte) pour se laisser aller à tant de familiarité. L'étiquette et le respect de l'homme autant que sa charge étaient profondément implantés parmi la population impériale après tout.

Eh bien, puisque je suis manifestement en vacances, j'imagine que je peux vous rendre grâce pour l'honneur que vous me faites en m'invitant à dîner. Ce vin est incroyable, ça me rappelle mes jeunes années à l'académie. Une autre époque...

Un relent de nostalgie, une époque plus innocente et tranquille, lorsque les 2 sœurs prenaient plaisir à faire la fête avec quelques amis au manoir R'izzan lorsque Père était en voyage d'affaires.

Votre Majesté, si je peux me permettre une question, comment avance la guerre contre les Sith ?

A en croire le ton réservé de la demoiselle, il était clair qu'elle estimait avoir probablement commis un impair ou du moins s'en être approché en osant poser une question à l'Empereur.

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Le Maître était déçu. Cette simple pensée prit Solomon à la gorge et l'emplit d'horreur. Il avait trahi et déçu son Maître, il avait failli à sa tâche et ses obligations. Lui qui n'était rien sans la laisse autour du cou qui l'étranglait constamment, il avait échoué. Les larmes se mirent à couler librement de ses yeux explosés avant de devenir des sanglots. Puis les sanglots devinrent des vagissements comme si un bébé hurlait sans discontinuer. Bien sûr, le Maître ne réagit pas à tout cela : il n'en avait cure après tout.

La pitié était pour les faibles et Solomon l'était terriblement, mais pas le Maître. Le Maître se contenta d'attendre en silence, dardant ses yeux d'un jaune si intense. La peau du Maître, terriblement blanche, plus encore qu'un cadavre, était partiellement visible sous la capuche qu'il avait. L'esclave frissonna, sentant le contact du regard implacable le transpercer plus surement qu'une aiguille ne l'aurait fait. Une fois encore, il posa le front par terre dans un geste de contrition. En vérité, il n'avait fait que pousser un hoquet pour mettre fin à ses sanglots.

Maître... Pardonnez-moi pardonnez-moi pardonnez-moi j'ai tout fait tout fait tout fait pour y arriver. J'étais prêt, j'avais la bombe quasiment prête et tout était en place pour retransmettre mes agissements dans l'holonet mais ils m'ont trouvé avant que je ne puisse le faire ! Je vous le jure Maître ! Quelqu'un nous a trahi ! J'ai tout fait j'ai tout fait j'ai tout fait...

Il continua en marmonnant dans une langue inconnue de son interrogateur, bien qu'à en juger par son attitude, ça ne devait être que du charabia sans aucun sens excepté pour l'esprit rendu complètement fou et brisé qui le prononçait.

Le plan était pourtant simple, faire exploser le palais et avec, tuer le Grand Moff et la sœur de l'Usurpateur pour montrer que personne ne serait à l'abri de votre attention. Tout aurait fuité sur l'holonet, tout les rebelles en herbe de leur Faux Empire se seraient soulevés, cela aurait été magnifique, vous auriez pu fondre sur leurs territoires ravagés par la guerre civile... J'aurais ainsi rempli mon rôle et rejoint la mort le sourire aux lèvres.

J'aurais... Pu... Contempler Son éclat. J'aurais vu... Sa splendeur... Komus...


Ce fut à ce moment que le prisonnier se mit à convulser violemment, de manière ininterrompue et de plus en plus sporadique, à tel point qu'on aurait pu craindre qu'il allait finir par se briser la nuque ou se faire mal de manière irrémédiable. Il se mit alors à hurler, de douleur et d'une joie extatique. Ses yeux n'arrêtaient pas rouler dans leurs orbites, à se tourner dans tout les sens et coins de la pièce qu'il ne voyait pas telle qu'elle était.

Je vous vois ! Oh comme vous brillez... Tellement beau... Je vous entend ! Vous êtes là autour de moi !

A qui parlait-il donc ? Il est vraiment fou.
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By Harlon Astellan
#32040
L'Empereur, de fait s'occupait les jours et les nuits, la semaine et la fin de semaine. Mais peu à peu, il s'était entouré d'individus à la confiance jaugée avec justesse et ciblée sur divers cadres de la gestion gouvernementale. S'entourant de dizaines de Conseillers, chacun spécialisé dans un corps particulier de gestion, Harlon avait trouvé le moyen de limiter ses journées, et de retrouver un cycle de vie un peu plus décent. Il faisait ses nuits en entier, et parvenait à trouver du temps libre pour lire. Ou autre chose. Et quand bien même, une soirée de répit à siroter un vin frais avec une Amirale en congé exceptionnel annulait-il un an de travail, de déplacements, d'ordonnances et de législation sauvage ? Harlon arrivait au détour d'un couloir après une longue enfilade réformatrice, et il comptait bien prendre son souffle avant de passer le tournant.

Hayley... Hayley R'Izzan. C'est presque chantant. Quel dommage qu'elle s'en fut auprès des Jedi. La guerre sépare bien des familles depuis des lustres. Tout ceci par leur entêtement à poursuivre un climat de haine et de mort sur base de supputations erronées. Malapris ! La Galaxie ne s'en tiendrait que mieux sans le concours de ces Jedi et autres Sith... sachant d'autant plus que les Sith ne sont jamais que des Jedi aux ambitions personnelles.

Buvez, Nan'la ! Buvez d'être à l'abri de leurs complots et de leur mauvais oeil maintenant. Peu nombreuses sont les gens à voir le regard de la Force tourné sur eux, mais vous en faisiez partie voilà encore une semaine. S'il est bien une chose que je souhaite éviter à mes gens, c'est de se voir au centre des machinations de ces usurpateurs et de ces menteurs.


Une gorgée.

Mais enfin ! Souffrez que je demande un instant aux cuisines de rajouter un couvert. N'en soyez pas impressionnée en le voyant, il est copieux mais n'offre rien de trop gras. Nous mangerons ici, nous serons mieux et plus confortables.

Bien... Parlez-moi de ces jeunes années. Ce vin était une habitude de cadets ?


Attention, jeune fille. L'Empereur est ici sur un terrain qu'il maîtrise depuis l'âge nubile. Son coup droit n'a jamais valut que son tour gauche de langue. La question qui suivit offrit un interlude bienvenu.

La Guerre contre les Sith... disons que son avancement laisse présager des tournures dont l'Empire va vite tirer partie.


Une légère pause. On signala que le repas était prêt, qu'il suffisait d'ouvrir la porte pour voir un droïde serviteur affublé d'un corps compartimenté, gardant trois plateaux dans un chaud ventilé, servir le repas avec quatre paires de bras fin et solides. Eopie braisé, Nerf jeune au caramel, quelques aiguillettes de volaille fumées et divers assortiments de légumes en bols, avec un bouillon au fumet particulièrement prenant. Tout était en double ou en belle quantité.

Protéines. Excellent pour garder la forme.


Pour agrémenter la parole d'un geste, il plia le coude et s'entoura des doigts le bras. Petit à petit, il retrouvait des heures libres pour s'entraîner avec rigueur avec Carnor Jax, son chef de la Garde actuel. L'Echani, l'art mythique des assassins, était une épreuve qui le mettait à souffrance physique trois jours par semaine. Mais il commençait à faire des progrès, il le sentait. Et sa silhouette restait fine et taillée sur des pierres lisses.

J'aimerais revenir à votre soeur un instant, si vous me le permettez... Goûtez donc ceci ! Rien à voir avec la nourriture du Mess, n'est-ce pas ? Disais-je donc, il m'est apparu, dans un songe lointain, que votre lien de parenté vous rendait potentiellement spéciale aux yeux de nos ennemis. Car, si la Force m'est une inconnue presque entière, je puis supposer, et hélas, seulement supposer, que vous et votre soeur jumelle partagiez les mêmes aptitudes, par don génétique.

Et donc, il m'est apparu... que vous pourriez bien être vous-même... Une créature née de la Force.


Il trempa les lèvres dans son bol de bouillon chaud, sans jamais décrocher le regard de l'Amiral.

Est-il un instant de votre vie où vous vous eûtes trouvé des... aptitudes ? Que d'aucun jugeraient... surnaturelles ?





Komus ? Komus... Ce mot n'existait pas dans le langage courant. Il ne restait que les éventualités du nom, du pseudo, du mot codé ou du lieu. Il faudrait interroger les archives à ce sujet une fois encore. Le Secteur plexus s'en trouvait surchargé ces temps-ci, par des requêtes mandatées par l'Empereur qui plus est. Ils devaient être ravis de bien se faire voir pour ces travaux accomplis avec célérité et efficacité.

La suite fut moins délectable. Se tortillant, la chaise grinçant sous les à-coups violents, les pieds de chaise tentant de gagner du jeu contre les boulons serrées plantés dans le sol, Harlon fut soudain quelque peu... désemparé. Continuer l'interrogatoire ne servirait à rien. Il sortit doucement son DL-44, régla la puissance sur "Etourdir", et tira un coup dans le visage de l'inverti. Le ballet stoppa net son déroulement, et Harlon, le visage toujours fermé, se leva et se prépara à partir. Il fit néanmoins un rapport aux agents présents.

Il semble ne rien savoir de plus, mais un contact avec le chef de l'Organisation semble avoir été établi. Son nom de code est Gardien. TOut laisse à penser que ce Gardien n'est qu'un intermédiaire néanmoins, et n'est responsable que de la déstabilisation de l'Empire. Également, une série d'éléments subtils me laissent à croire que la suspecte Nova Astellan est innocente et n'est qu'une victime direct d'un plan consistant à éliminer ma famille petit à petit.

Il a aussi prononcé un mot... Komus... j'en ignore l'orthographe. Dites au Secteur Plexus de chercher toutes les occurrences sur cette prononciation dans les archives. Lieu, événement, personne...

Egalement, il est assommé, mais votre traitement l'a presque entièrement brisé psychiquement. Tâchez de le remettre sur pieds. Je tiens à l'interroger encore une fois.





Harlon se chargea alors de faire libérer sa soeur. Il alla lui-même la chercher depuis sa cellule. Ils ne se parlèrent pas. Mais elle l'étreignit, de façon un peu froide au début, puis avec tendresse. Elle ne lui en voulait pas. Elle savait qu'il viendrait la chercher. Il l'invita au Palais officiel quelques temps. Il ordonna que la famille et les amis connus de Solomon fussent exécutés dans des semblants de mise en scène pour les faire passer pour des accidents. Les traces de Solomon Ignotus et de ces connaissances perdues disparurent ensuite de tout fichier. De toute pensée. De tout rapport autre que classé secret défense. Dans les logements alloués, on y mit d'autres gens, qu'on persuada qu'ils étaient propriétaires depuis longtemps. Leur titre de propriété était même vieux de plus de dix ans. Ils avaient toujours habité là. Les voisins étaient leurs voisins depuis longtemps.

Solomon Ignotus et les siens n'étaient pas morts.

Ils n'avaient simplement jamais existés.
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By Amertume
#32044
Nan'la, dans sa jeunesse dorée sur Kuat, avait grandi avec ces histoires nées de la propagande impériale et du COMPORN, voulant que les Jedi avaient tenté un coup d'état jadis et d'assassiner le premier Empereur. Aussi ne les portait-elle pas dans son coeur, et la révélation que sa sœur et son vrai père biologique étaient tout 2 des Jedi avait fait de sacrés dégâts dans l'opinion qu'elle en avait. Elle ne savait plus trop qui croire et doutait, un peu. Pas au point de la faire renier l'Empire cela dit, un serment était un serment et le devoir avant tout.

C'est en effet dommage que Jedi et Sith soient incapables de déposer les armes. Ils plongent la galaxie toute entière dans un état de guerre perpétuelle, comme si tout le monde aspirait au conflit. C'est pour remédier à cela que je me suis jadis engagée, pour maintenir la paix qui régnait alors et pour empêcher que le chaos ne nous guette de nouveau, sans oublier une promesse que j'avais faite. Ça n'a malheureusement pas duré bien longtemps...

Hélas, ni la Marine ni l'Armée n'avaient pu endiguer les vagues de terrorisme et de guérilla que les rebelles avaient déployé, ni empêcher les revers de Yavin et Endor. C'était encore aujourd'hui la source d'une certaine honte pour quelques officiers de la Marine, dont Nan'la faisait partie. Elle avait pris sa réaffectation dans le Noyau Profond comme une chance de rédemption pour ce qu'elle considérait un échec personnel. Protéger le SurSecteur de toute incursion, ça n'était pas une tâche vaine et ingrate après tout.

L'Empereur, découvrait-elle, était encore plus intelligent, attentif et surtout, retors, qu'elle ne se l'était figurée. La question, en apparence si innocente, recelait comme un genre de test sous-jacent. Fallait-il y voir un jugement réservé sur sa capacité à ne pas dire de bêtises ou à faire des confidences d'un goût douteux qui l'aurait alors condamnée à ses yeux? Peut-être. On ne pouvait être sûr de rien avec cet homme. Il était l'Empereur.

Eh bien, c'était pendant mes années de cadet à l'académie d'Anaxes. Nous avions l'habitude avec certains camarades, une fois par mois, de nous faufiler jusqu'au mess pour venir y voler une bouteille de vin chandrillien que nous partagions alors dans nos chambres. Je reconnais que ça n'était pas très orthodoxe, pour ma défense, je ne volais jamais personnellement et je prenais garde de ne pas trop abuser de la bouteille. Jax, l'un des cadets, était très doué en informatique et il arrivait à chaque fois à triturer les inventaires pour cacher les vols. Nous ne pensions pas à mal, nous étions des jeunes cadets un peu stupides qui désiraient se détendre un peu, entre les cours et les exercices interminables.

Il fut finalement temps de se mettre à table et la jeune femme vit alors un buffet des plus appétissants face à elle. Elle eut un petit rire, comment avait-il dit déjà? "Rien à voir avec la nourriture du mess". Touché. Même en tant qu'Amirale, on ne pouvait pas dire qu'elle avait droit à ce que mangeait l'élite de l'Empire, sans aller non plus jusqu'à dire qu'on l'affamait. Elle choisit de prendre une cuisse de volaille avec un bol de légumes. Il fallait savoir se délecter d'un si délicieux repas mais ne pas oublier non plus de ne pas trop en prendre.

La suite fut, par contre, moins réjouissante. Elle ne savait quasiment rien de la Force, comme la grande majorité des citoyens impériaux et du reste, avait toujours évité le sujet et tout ce qui y avait trait comme la peste. Elle était une officier normale et tout ce qu'il y a de plus humaine, merci bien, elle ne voulait rien avoir à faire avec tout ça. Mais à présent qu'on savait pour Hayley, il y avait fort à parier qu'on lui rebattrait les oreilles de tout cela pour longtemps. Elle eut un léger soupir légèrement découragé.

Qui aurait cru qu'à peine quelques jours plus tôt, elle aurait donné cher pour apprendre que sa sœur n'était pas morte? Et voilà qu'elle en venait presque à souhaiter l'inverse. Sa vie s'était sérieusement compliquée depuis cette interview que le BSI lui avait envoyé. Beaucoup trop de son humble avis. L'Empereur ne la quittait pas des yeux, elle se retint de frissonner sous le poids de son regard. Un individu bien singulier que cet homme, effrayant malgré ses tentatives de dérider l'atmosphère. Elle prit plusieurs minutes silencieuses, le temps de songer à son passé. Finalement, elle hocha la tête négativement.

A ma connaissance, il ne s'est jamais passé de choses que l'on pourrait qualifier de surnaturelles de toute ma vie. Sauf si vous comptez mes capacités de commandement comme étant surnaturelles compte tenu de mon sexe, comme disait le lieutenant Thaner à l'époque ou je faisais des patrouilles dans la Bordure.

Un silence songeur.

Si je suis également "née" de la Force, pensez-vous... Pensez-vous qu'il existe un remède pour m'en débarrasser? Votre Majesté?

Après tout, les maladies ça se soigne non? Pourquoi ça serait pas possible de se soigner de celle-là? Autrement que par des moyens définitifs et radicaux bien sûr. Pas qu'elle n'était pas dévouée à l'Empire mais elle aimait assez bien sa vie, et puis elle estimait pouvoir mieux le servir vivante que morte.




Les bases de données accessibles dans tout l'Empire (et même au-delà) étaient proprement phénoménales. Une vie humaine entière passée à les examiner une par une n'aurait pas même suffi à en découvrir un fragment. Dans ces conditions, trouver quelque chose relevait du pur miracle lorsqu'on ne savait pas quoi chercher. Mais quand on avait quelque indice, c'était une autre histoire. Le jackpot pour l'Empire, enfin dans un sens. Les trouvailles concernant le mot-clé Komus furent copiées sur un datapad à destination de l'Empereur et du Directeur des Renseignements.

A : Empereur Harlon Astellan et Directeur des Renseignements
Sujet : Analyse de référence et de signification

Votre Majesté, Directeur,
Le mot Komus, en tant que titre ou nom, est étonnamment peu présent dans la littérature. C'est un terme totalement absent de tous les textes interdits traitant des cultures extraterrestres, de leur histoire, de leurs artefacts, de leur culture ou de leurs religions. On ne le trouve pas plus dans les études analytiques similaires qui abordent les questions occultes (ndlr: de la Force et ses composantes).

Les seules références que j'ai pu trouver sont disséminées dans un certain nombre d'ouvrages de littérature archaïque. Dans ces œuvres dues à nos lointains ancêtres, Komus (également orthographié Comus, Comos, Komos, Kamos, etc) semble être associé à la célébration des ténèbres, de l'anarchie et de l'excès. Certains textes évoquent de grands rassemblements de personnages masqués et des processions composées d'individus ayant perdu l'esprit. Le rire, la moquerie, la dissolution de l'ordre y sont également associés. Les références les plus inquiétantes font allusion à un seigneur de l'anarchie censé enlever ceux qui s'égarent, mais quant à savoir si ce personnage est Komus, son héraut ou son adversaire, l'interprétation varie d'une ligne de texte à une autre.

La dernière référence que j'ai pu trouver est relativement récente (elle date de l'époque de la découverte des mondes de la Bordure extérieure et notamment ceux de l'espace Hutt) et très explicite. Il s'agit d'une description due à un explorateur mort depuis longtemps et qui était de la lignée de Haarlock. Il y évoque le sifflement des vents de sable traversant les ossements des cités mortes des mondes des Régions Inconnus.
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By Harlon Astellan
#32080
Oh, ne vous justifiez pas, Nan'la. Si on devait punir tous ceux qui ont chapardé dans les réserves des officiers, l'Armée Impériale sera emplie de serviteurs aux dos fouettés. Les Dieux soient loués, ça n'est pas le cas ! Et bon, quand on connaît la nourriture des cantines... oh ! Bon sang, voler un peu de vin de Chandrila ressemble presque à une prime de pénibilité.


Il but une gorgée, avant de voir que son verre s'en était déjà rempli. Bien que cela ne fut que peu raisonnable, il se resservit un verre, et plein cette fois-ci, proposant de remplir celui de l'Amirale dans la foulée.

Moi-même j'ai détourné plus d'une caisse de brandy... Le plus dur, c'était de voler le chariot de la cantine pour le véhiculer rapidement. J'avais développé la technique... L'officier les faisait arranger en pyramide dans une chambre scellée... j'enlevais juste les bouteilles, mettait des boîtes de conserve au centre, et replaçait les bouteilles par-dessus en façade. Et tout ce qui était d'ordinaire au centre finissait caché dans mes uniformes. Et pas une seule fois prit sur le fait. On ne soupçonne jamais les premiers de la classe. Grave erreur.


Sa réputation d'élève pénible mais irréprochable avait joué sur son impunité.

Ca... n'a pas du être facile de vous faire une place en étant femme, n'est-ce pas ? J'espère que les choses vont changer. Je compte sur le Commission d'Inspection Suprême pour vérifier que les affectations ne sont pas discriminantes.


Et par là même faire stopper les promotions canapé. Si il y avait une chance répugnante à trouver dans tous les systèmes administratifs, c'était bien cela. Exiger des faveurs charnelles en échange d'avancement était si... injuste, sale et stupide. La question spontanée de l'Amirale le prit un peu de court. Guérir ? De la Force ? Il n'y avait jamais pensé. Ou du moins, pas de façon... agréable.

Si vous l'êtes, on peut effectivement vous en débarrasser.


Il lui offrit un regard rieur. Du coin des yeux. Mais rien dans son éclat ne respirait l'amitié. Au contraire.

Mais je suppose que ce sont des choses avec lesquelles on doit vivre et faire avec... n'est-ce pas ?

Mangez ! Tant que c'est chaud. Vous resterez bien après ? Vous aimez les échecs ?





Le rapport affirmait que Komus était la référence apocryphe d'un Dieu occulte des ténèbres, de l'anarchie et de tout ce qui avait trait au désordre de la folie. Soit, ça collait avec le plan de provoquer une guerre civile dans l'Empire et l'état mental d'Ignotus. Mais la référence stoppait ici. Le lien avec les Haarlock sembla faire tiquer le Directeur. Sa mémoire eidétique lui donnait accès à toutes les missions passées ou présentes sur lesquelles il avait posé les yeux une fois, même brièvement, et il parla à l'Empereur d'une mission en cours dans l'Espace Hutt, concernant le rachat complet de l'héritage mis aux enchères. Harlon demanda à ce que cette équipe soit renforcée au sol par un peloton de commandos en civils, prêts à intervenir par la force brute si nécessaire. Si cet héritage avait un lien avec les Sith, il fallait faire main basse.

Rapidement.

La dernière phrase fit frissonner Harlon. Le vent de sable sur les os des cités mortes au-delà de la Bordure... Comme il l'avait déjà vu de ses yeux propres. La traduction de l'inscription sur ces ossements n'avait jamais rien donné. Mais tout se liait maintenant. Lok, les Haarlock, les Sith... tout se passait dans les Régions Inconnues, au Nord comme au Sud.

Il fallait maintenant attendre que les agents d'Irith reviennent, mission accomplie.
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By Amertume
#32086
Il n'avait pas tort, la nourriture du mess quand on était militaire, ça n'était franchement pas terrible. Purement nourrissant et fonctionnel au possible, il n'y avait pas beaucoup de place pour autre chose, comme le fait de simplement apprécier le repas. On venait, on s'asseyait, on mangeait, on repartait, fin de l'histoire. Si elle avait osé, elle aurait bien proposé une idée de réforme tiens, rendre plus agréables les repas dans l'armée. Un vrai défi pour le coup.

Malgré elle, elle se mit à rire de l'anecdote de l'Empereur. Le coup de la pyramide était un classique chez les cadets un peu frauduleux mais d'imaginer le chef suprême de l'Empire se comporter ainsi dans sa jeunesse avait quelque chose d'amusant. Surement parce que ça lui donnait un côté humain, appréciable et surtout, abordable. La figure impériale avait de par son statut un côté divin, presque mythique, qu'on ne pouvait approcher sans la considérer comme étrangère aux besoins des mortels.

C'était ainsi du moins qu'elle le voyait, même si la propagande avait dû pas mal jouer sur la représentation qu'elle avait de l'Empereur. Mais voilà qu'il fût temps, de nouveau, d'aborder des sujets qu'on appellerait plus... Sensibles. Comment expliquer à l'Empereur, un homme né noble avec de bonnes relations par sa famille, la difficulté de s'élever dans l'armée en étant une femme sans vraie influence ? Elle qui, par la faute d'Hayley en plus, avait dû partir de rien après la mort de Père – non, de son beau-père, se rappela-t-elle amèrement – depuis le bas de l'échelle, de l'académie à aujourd'hui ?

Je ne vous cacherai pas que ça n'a pas été facile tout les jours. Longtemps j'ai vu des hommes, rejetons de grands noms mais totalement ineptes d'un point de vue militaire, gravir les échelons plus vite qu'un Corellien ne vide une bouteille de whisky sans que personne ne dise rien. Je m'estime chanceuse dans un sens, au moins n'ai-je jamais eu besoin de m'abaisser à supplier d'une manière humiliante les promotions que j'ai obtenu. C'est par le mérite et le travail que je suis devenue celle que je suis aujourd'hui.

C'est probablement la chose que j'ai le plus regretté dans le fonctionnement de l'Empire et je suis heureuse de voir que vous au moins vous cherchez à changer les choses de la bonne manière. Personne ne devrait être porté à un rôle qu'il n'a rien fait pour mériter. Un individu doit obtenir ce qu'il mérite selon ses actes, pas selon l'opinion personnelle qu'on a de lui.


Elle se tut, un peu embarrassée. Elle n'avait pas vraiment eu l'intention d'en dire autant sur son opinion mais c'était un sujet qui lui tenait à cœur personnellement, rien d'étonnant qu'elle n'eut su se retenir de s'étendre dessus. A l'opposé, le sujet de sa... Maladie, si on pouvait l'appeler ainsi, en était un qu'elle n'appréciait franchement pas. La Force restait un sujet tabou et y être assimilé de près ou de loin était une honte pour tout citoyen impérial.

Je souhaiterais ne pas être infectée par cette chose. Vraiment. J'aimerais être comme tout un chacun, normale, simplement moi et non pas une espèce d'abomination ayant le pouvoir de faire du mal aux innocents.

Car c'était bien ça la Force non ? Disposer d'un pouvoir contre-nature qui ne faisait que faire souffrir son prochain, et soi-même. Ça ne pouvait rien être d'autre de toute façon. Elle avait soufflé ces mots sur un ton bas, presque honteux. Ce n'était vraiment pas facile de se faire à cette idée que d'être potentiellement « née sous la Force ». Et l'expression de l'Empereur la confortait dans son opinion que c'était une calamité d'être ce genre de personne.

Je resterai si c'est votre souhait, Votre Majesté.

On ne disait de toute façon pas aussi librement non à l'Empereur qu'au premier quidam venu.

Je vais devoir m'arrêter là avec ce succulent repas je le crains. Je dois veiller à garder ma ligne sous un certain standing vous comprenez.

Parce que bon, toute militaire peu scrupuleuse de l'apparence qu'elle dénotait pour autrui hors de son uniforme, elle aimait à prendre un minimum soin d'elle-même.

J'aime les échecs oui, même si je n'y suis guère douée. Ce n'est pas pour le plaisir du jeu ou de la victoire que j'aime les échecs mais bien pour leur utilité. On peut apprendre beaucoup d'une personne en la regardant jouer et en l'observant, concentrée.

Parfois même beaucoup trop d'ailleurs.
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By Harlon Astellan
#32107
En fait, cela serait peut-être à même de vous surprendre, mais un jour je me suis surpris à me renseigner sur les raisons de cette nourriture aussi... fonctionnelle. En effet, si le goût laisse à désirer, les valeurs nutritionnelles sont au rendez-vous. Mais savez, pour votre culture personnelle, que les goûts relatifs des mets militaires sont spécifiquement étudiés. Le saviez-vous ?

Et en fait, c'est une tradition qui remonterait à la première armée professionnelle mobilisée dans la Galaxie. Le régal des mets militaires serait depuis inversement proportionnel à la puissance des armées en place. Cela maintiendrait les guerriers de mauvaise humeur et prêt à en découdre au combat.

Ce qui explique bien entendu la puissance impériale.


Clin d'oeil.

Mais allons, mangez, mangez ! Profitez-en quelque peu. Encore un peu de vin ?


Tenant l'alcool avec talent, Harlon se laissa encore aller à un autre verre... et dut vider la bouteille dans celui de son hôte.

Sans vouloir garder pour moi mes réserves, je pense qu'il serait sage de passer à l'eau...


Il ne releva plus pour le sexisme ni pour la Force. Les sujets étaient clos, et le repas allait continuer avec une discussion tranquille.

Mon souhait ? Et le vôtre ?


En effet, on ne disait pas "non" à l'Empereur sans appréhension.

Disputons une partie. Ensuite je vous libérerai de ma présence. Vous devez avoir envie de vous poser quelque peu.


En faisant quelques pas, prenant tour à tour plateau et boîte à pièces, il rouvrit la conversation sur ce dernier sujet. Les échecs.

Ma passion pour cette discipline intellectuelle est élevée, autant je me dois de vous contredire. Les échecs ne sont jamais qu'un reflet de la capacité de concentration et de tactique définie de l'adversaire. Mais une étude de fond révèlerait vite que ce jeu n'est rien qu'un façade d'intellectuel pompeux. Il ne se trouve pour ainsi dire aucune réelle utilité aux échecs, ni aucun dessein tactique que nos maîtres stratèges s'en pourraient appliquer.

Toute la saveur de ce jeu repose en réalité sur sa complexité primaire. 6 pièces différentes avec chacune ses déplacements caractéristique. Le premier coup peut voir une trentaine de probabilités. Dès le vingtième, on estime que les probabilités dépassent le nombre d'atomes de la Galaxie connue. La valeur ajoutée des règles relatives aux pions porte à elle seule l'intérêt qu'on porte au jeu. Mais passé le camouflage de la complexité, vous n'obtenez rien de plus qu'un ensemble de coups qui viennent à mettre à rude épreuve la concentration et l'observation, sans compter la patience. L'inégalité du jeu repose sur l'intellect de chacun et sur les capacités à venir flairer des tactiques qui chacune ont un nom.

Si vous vouliez jouer à un jeu qui repose sur l'art de la tromperie et de la mystification, il conviendrait de se tourner vers le traditionnel jeu de Dames. Il n'existe que deux options dans ce jeu, celui des pions et des Dames, mais dans un déplacement prévisible et restreint, la capacité de gagner tient non plus dans l'amas de combinaisons et de coups à longue portée que dans l'art de tromper l'adversaire par la malice. Le jeu de Dame est, en réalité, bien plus révélateur de quelqu'un et bien plus digne de la ruse que ne le sera jamais le jeu d'échec, qui, moins que la ruse, laisse place au chiffrement algébrique des sur-doués, des esprits surdéveloppés et des mathématiciens.

Je vous en prie.


Il avait fini de disposer les pièces. Travaillés par un orfèvre de Borleias, les pièces mêlaient avec élégance des attributs minéraux et métalliques, alternant les métaux nobles avec des pierres semi-précieuses, dans un style organique végétal monochromatique dont la couleur cuivrée s'alliait avec la dominante de couleur. Loin d'une esthétique Staunton.

Je vous laisse prendre les blancs.
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By Amertume
#32137
Nan'la s'assit finalement et prit position, face à son adversaire. Puisqu'elle avait les blancs, cela indiquait qu'elle lançait les hostilités. Elle bougea un pion d'une case en avant, un bon moyen de se lancer sans prendre trop de risques et de pouvoir jauger même vaguement de la réaction de son adversaire. En théorie. Elle le regarda dans les yeux, il semblait à la fois calme et concentré. Une vraie statue.

Elle replaça bien vite son attention sur l'échiquier et ses pièces, fascinée par la beauté et le travail de l'artiste ayant fabriqué le tout. Assurément, cela avait été une commande personnelle, non pas une sortie d'usine vu le soin porté à chaque pièce. Cela lui rappelait les jeunes années au Manoir R'izzan avec ses précepteurs triés sur le volet. Sir Dylan avait souhaité que ses filles aient une excellente éducation, aussi complète que possible sur autant de sujets que possible et elle s'était évertuée à briller partout ou elle le pouvait. Elle était alors déterminée à ce que celui qu'elle prenait comme père soit fier d'elle, contrairement à Hayley qui déjà alors n'en faisait qu'à sa tête, séchant bien souvent les cours pour aller traîner dans les quartiers mal famés de Kuat City.

Le silence régnant pendant que chacun jouait son tour était des plus étranges. L'Empereur avait pourtant fait en sorte de la mettre à l'aise et continuait même. Mais l'ambiance dans son bureau était particulière, la rendant nerveuse, légèrement inquiète. Et cette impression de menace diffuse qui la taraudait, peut-être (surement?) à tort n'arrangeait rien. Elle notait être en position défavorable dans la partie, bien que rien n'eut encore été définitif.

Votre Majesté, pardonnez ma hardiesse mais les faux-semblants n'ont jamais été mon fort. J'avais posé la question au Commissaire du BSI et vous-même n'avez pas semblé aller dans ce sens mais... Ai-je fait quelque chose de mal qui justifierait l'attention particulière que vous me portez ? Ou est-ce simplement pour le plaisir de ma compagnie, en plus de chercher à comprendre pour quelle raison, pour le peu qu'on m'en ait dit, les Sith voudraient me faire du mal ?

Elle vida d'une traite son verre nouvellement remplie d'eau. Il fallait mieux éviter de trop boire de vin à présent qu'ils jouaient à un jeu. Et puis, elle considérait comme un signal de stopper là que l'Empereur se soit aussi arrêté de son côté. Elle avança son cavalier pour tenter de le pousser à jouer sa reine. Mue par une impulsion soudaine, presque aventureuse, elle décida de tenter une autre approche.

Croyez-vous en le libre-arbitre ?

Une question des plus étranges et pas forcément bienvenue vu à qui elle parlait. Vivre dans une dictature et parler de libre-arbitre avait quelque chose d'ironique, mais après tout, si quelqu'un pouvait se targuer de connaître le sujet en question dans tout l'Empire, c'était bien lui. L'Amirale, n'ayant quasiment jamais fréquenté les hauts cercles de la société impériale et ce malgré une éducation de noble dans sa jeunesse, avait laissé derrière elle son goût pour les machinations politiques et le jeu des sourires et des mots.

Pour autant, ce dernier n'avait pas complètement disparu et elle ne pouvait nier un certain enthousiasme à l'idée de converser sur n'importe quel sujet avec rien de moins que l'Empereur. Ça n'était pas donné à tout le monde après tout. Et puis autant commencer son mois de vacances en beauté, histoire de pouvoir le raconter à d'éventuels petits-enfants avec le sourire un jour prochain.
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By Harlon Astellan
#32205
Une case. Débutante ou génie. Harlon fit moins de manière, attaquant en D5 sur un pion, cavalier C6 et mise en place de son stratagème classique. Reine F2, tour en ligne F, fou en renfort sur A7. La partie fut finie en 21 coups. Ce qui ne l'empêchait pas de discourir distraitement avec son invitée. La première question resta lettre morte. Harlon grogna dans un semblant de concentration, bougea un cavalier et répondit plutôt à la deuxième. Une question dont il manqua avec tact de relever la niaiserie.

Bonne question.


C'était tout ce qu'elle obtiendrait. Il y croyait, cela allait sans dire. On était toujours régis par des choix dans sa vie, fusse entre une vie de servitude et la mort. Mais le choix demeurait toujours. Le libre arbitre était la chose la plus inaliénable qui existât. Où que ce soit. Par la main de qui que ce soit qu'on appartint. Mais allez expliquez cela à une amirale du Noyau Profond. Allez expliquer que ces populations sous le joug de l'Empire si vilain, ces peuples qui ne disaient rien, dont on clamait l'envie d'être libérés, n'avaient fait qu'accepter leur sort en ne disant rien. Ils avaient fait le choix de ne rien faire. Cela restait un choix, même s'il se contentait d'être facile et sans énergie. La Rébellion avait fait un choix. Plus difficile, risqué, et, à l'époque, jugé stupide. Le choix demeurait toujours.

A la fin du match, il fut naturel de proposer une revanche. Commencée avec une attaque en colonnes A et H. Avec des sujets bateau de conversation pour meubler avec gaieté. En 16 coups, c'était fini. Inutile de proposer une troisième partie.

Bien ! Je vous remercie de m'avoir accordé cette soirée, au passant fort agréable. Vous devez être fatiguée de votre voyage ici.


Il se leva, laissant les pièces en place sur la position mat, le roi tombé du haut de sa tour ivoire. Comme un présage.

Venez, je vais vous raccompagner.


QUand l'Empereur raccompagnait, il raccompagnait jusqu'aux pas de la porte extérieure, jusqu'au véhicule, sous l'oeil exercé de ses gardes, dans un endroit qui n'était couvert par aucun sniper potentiel. Le site de construction de la tour de travail de L'Empereur était en surplomb de la ville, au sommet d'une butte sans vis-à-vis et aux toits clairs en contrebas. Un singe-lézard aurait fait hurler les alarmes de l'endroit.

Pour vous répondre, concernant votre question de tout à l'heure. Si vous aviez fait quelque chose pour... mériter ces attentions.


Encore dans l'ascenseur, l'Empire gardait les mains jointes derrière le dos, au flanc de la femme. L'air aussi grave qu'auparavant.

Il n'est pas dans mes habitudes d'accueillir les amiraux dans ma demeure. Comme il n'est pas dans les habitudes du Bureau de les laisser partir quand leur nom apparaît en gros dans une affaire portant sur la sûreté de l'Etat. Quel soulagement de voir qu'une entorse a été faite.


Une fois dehors, près du speeder qui allait la mener vers ses quartiers confinés près du Palais Impérial de Bastion, Harlon fit quelques pas avec elle, sous la voûte céleste citadine, foulant un sol poussiéreux sous un horizon vide.

Votre compagnie m'a été des plus agréable, Amirale. Je suis ravi que le Bureau ait décidé de vous maintenir en observation au lieu de simplement vous supprimer.


Il ouvrit la portière de son speeder, véritable gentleman. Mais le gnetleman ne se cacha pas d'un dernier geste. La saisir par le bras, et le serrer. Fort.

Mais nous le ferons... Si cela s'avère nécessaire.


Un dernier regard, bien fixe.

Passez une bonne nuit, Amirale R'Izzan. Profitez de vos avantages pendant ce mois de congé. Je vous visiterai demain soir.
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