- mar. 6 mars 2018 11:15
#32007
Et bien, la chose tombe à point nommé. On boit rarement pour étancher une soif, sauf quand on décide de se rabattre sur de l'eau. Un vin jaune de Juvex sera parfait. Suivez-moi.
Son bureau, près de la porte d'entrée, spartiate mais complètement équipé, fut abandonné au profit d'un salon de type moderniste à outrance, aux lignes épurées et monochromatiques, rien ne dépassant, tout fonctionnant en interfaces tactiles et en mécanismes sans bruit. L'asepsie des lieux et le plafond qui ne culminait qu'à moins de trois mètres transmettaient un message pratique, fonctionnel mais élégant. On eut passé un gant blanc sur une étagère oubliée qu'il en aurait fallut supprimer la définition du noir des consciences. Il indiqua un fauteuil analogue au sien à son hôte, et fit sortir le mini-bar du centre de la table, tirant à lui deux des verres sans pied, soutenus par lévitation anti-grav par un filet ciselé indépendant. Le cristal fin de Chandrila reçut la visite d'un vin liquoreux au jaune vif, presque agressif, mais dont l'intensité aromatique se dégageait jusqu'à l'Amirale.
Ce vin, ma chère... est un miracle en soit. D'une graine il devint vigne, de vigne il devint raisin... ce raisin fut pressé par des esclaves grandissants aux ombres d'un logis d'une maison du Senex-Juvex, fermenté en cuves de bois wookiee durant une génération de propriétaire, avant qu'il ne soit expédié à travers la galaxie, passant contrôles et zones ennemies avec dextérité et chance. Que ce vin soit arrivé ici tient, en réalité, de ces miracles qui bercent notre quotidien, sans que nous ne lui en soyons jamais reconnaissant.
Il lui tendit son verre lévitant.
Autrement dit... n'en versez goutte. Ce vin porte en lui le sang d'esclaves, de gardes et de téméraires pilotes. Il en devient trop précieux pour être gaspillé.
Trinquons ! Trinquons à ces miracles ordinaires que l'Empire permet à ses citoyens.
Elle n'en était pas habitué, mais pour autant, il faudrait composer. Détours de miel pour un avant-coup de fiel. Harlon observa un peu la femme qu'il avait avec lui. A bien des égards, la femme n'était pas laide, mais on sentait les touches qui en faisaient quelqu'un de peu conscient de son physique. Son maquillage était mal dosé, mal équilibré, une ligne de mascara avait dépassé de sa ligne ordinaire. La noblesse se pavoisait en maquillages de circonstances, aussi pouvait-il flairer les coups de pinceau réparateur maladroit comme un sniper détectait un lapereau apeuré dans un buisson exposé.
J'ai cru comprendre que vous étiez la soeur d'une... agente... dont l'allégeance va en-dehors de l'Empire. Et qui, si l'on extrapole à convenance, peut même se dire ennemie de l'Empire.
Il profita lui-même de son vin sucré.
Sachez ma chère... peut-être pouvons-nous s'adresser mutuellement par nos patronymes... Sachez donc, Nan'la, que ceci n'est aucunement de votre fait, et donc de votre responsabilité. En fait, j'irais même jusqu'à dire que ceci ne peut que vous servir à terme. Vous avez prouvé par votre réaction que vous saviez établir une part des choses entre votre sang et votre nation. C'est une mentalité admirable. Et portée à votre crédit, croyez-le bien.
Même si je vous plains. Ce n'est pas facile de traiter quand la chair de sa chair ne sert pas la même cause. D'où ce congé que je vous offre. Je pense qu'un mois loin de tout, et à l'abri des regards, pourra vous faire le plus grand bien ! Mois pendant lequel vous serez mon obligée, cela va sans dire.
Buvez ! N'ayez pas peur, il y a plusieurs bouteilles de disponible. Vous devez avoir faim. Je peux dire aux cuisines de rajouter un couvert si vous le souhaitez.
Solomon avait prit un mauvais coup de soleil. Après le traitement habituel des interrogateurs impériaux, il devait être sérieusement atteint dans son esprit. Harlon se tortilla un instant sur sa chaise, mais décida de jouer le jeu. Il n'avait pas prévu ça, mais se laisser distancer ? Certainement pas. Il réfléchit un instant à la posture à prendre. Changer de voix ? Non, sa voix d'origine était à l'origine de la confusion. Autant la garder. Comment l'appeler ? Solomon ? Le vouvoyer ? Ni l'un ni l'autre. Le tutoyer donnerait l'idée de la domination, et l'appeler par son nom de famille entretiendrait la distance. C'était sûrement la façon dont son... Gardien, s'adressait à lui.
Ignotus. Je suis... déçu. Ta mission était claire. Tu n'as pas rempli cette mission. Grande est ma déception. Tout aussi grande qu'est ma fureur.
L'amener à avouer, mais de façon détournée... Harlon avait peut-être une idée.
Je t'avais donné une mission. L'as-tu remplie ? T'en souviens-tu seulement ? Ignotus. Dis moi de nouveau. Quelle était ta mission ? Je t'avais demandé quelque chose de simple. Comment devais-tu t'y prendre ? Réponds moi Ignotus. Qui devais-tu aller voir à la fin ?
Grande est ma déception.
Ainsi donc, c'était bien Cronal le coupable. Et la planète d'où était originaire les Jedi était... Tython. Tython ? Ca ne lui disait rien. Il avait notion d'un personnage nommé Tithon, et la métaphore pouvait coller aux Jedi. Tithon était devenu l'amant d'Eos, une déesse qui lui promit la vie éternelle, qu'elle quémanda à son père, Dieu des Dieux. Mais celui-ci frappa en vérité le jeune d'une malédiction : si la vie ne le quitterait jamais, son corps, lui, se déroberait à jamais sous ses pas. Condamné à vieillir encore et encore, vivant, mais à jamais mort. On disait que ses muscles entiers avaient fondus, et que son coeur n'avait plus supporté de soutenir un cadavre ambulant, ne laissant qu'une peau sèche sur des os saillants.
L'Ordre Jedi dans toute sa splendeur.
Il fallait mobiliser toutes les forces du Noyau Profond. L'ennemi pouvait s'y terrer. Et quand le rapport de la Direction fut recoupé avec les autopsies pratiquées, il sembla évident que les nutriments désignaient ces baies merveilleuses aux propriétés si phénoménales. L'ennemi avait trouvé un moyen de se les procurer.
Il fallait mettre sur place un plan d'action rapide.
Son bureau, près de la porte d'entrée, spartiate mais complètement équipé, fut abandonné au profit d'un salon de type moderniste à outrance, aux lignes épurées et monochromatiques, rien ne dépassant, tout fonctionnant en interfaces tactiles et en mécanismes sans bruit. L'asepsie des lieux et le plafond qui ne culminait qu'à moins de trois mètres transmettaient un message pratique, fonctionnel mais élégant. On eut passé un gant blanc sur une étagère oubliée qu'il en aurait fallut supprimer la définition du noir des consciences. Il indiqua un fauteuil analogue au sien à son hôte, et fit sortir le mini-bar du centre de la table, tirant à lui deux des verres sans pied, soutenus par lévitation anti-grav par un filet ciselé indépendant. Le cristal fin de Chandrila reçut la visite d'un vin liquoreux au jaune vif, presque agressif, mais dont l'intensité aromatique se dégageait jusqu'à l'Amirale.
Il lui tendit son verre lévitant.
Trinquons ! Trinquons à ces miracles ordinaires que l'Empire permet à ses citoyens.
Elle n'en était pas habitué, mais pour autant, il faudrait composer. Détours de miel pour un avant-coup de fiel. Harlon observa un peu la femme qu'il avait avec lui. A bien des égards, la femme n'était pas laide, mais on sentait les touches qui en faisaient quelqu'un de peu conscient de son physique. Son maquillage était mal dosé, mal équilibré, une ligne de mascara avait dépassé de sa ligne ordinaire. La noblesse se pavoisait en maquillages de circonstances, aussi pouvait-il flairer les coups de pinceau réparateur maladroit comme un sniper détectait un lapereau apeuré dans un buisson exposé.
Il profita lui-même de son vin sucré.
Même si je vous plains. Ce n'est pas facile de traiter quand la chair de sa chair ne sert pas la même cause. D'où ce congé que je vous offre. Je pense qu'un mois loin de tout, et à l'abri des regards, pourra vous faire le plus grand bien ! Mois pendant lequel vous serez mon obligée, cela va sans dire.
Buvez ! N'ayez pas peur, il y a plusieurs bouteilles de disponible. Vous devez avoir faim. Je peux dire aux cuisines de rajouter un couvert si vous le souhaitez.
Solomon avait prit un mauvais coup de soleil. Après le traitement habituel des interrogateurs impériaux, il devait être sérieusement atteint dans son esprit. Harlon se tortilla un instant sur sa chaise, mais décida de jouer le jeu. Il n'avait pas prévu ça, mais se laisser distancer ? Certainement pas. Il réfléchit un instant à la posture à prendre. Changer de voix ? Non, sa voix d'origine était à l'origine de la confusion. Autant la garder. Comment l'appeler ? Solomon ? Le vouvoyer ? Ni l'un ni l'autre. Le tutoyer donnerait l'idée de la domination, et l'appeler par son nom de famille entretiendrait la distance. C'était sûrement la façon dont son... Gardien, s'adressait à lui.
L'amener à avouer, mais de façon détournée... Harlon avait peut-être une idée.
Grande est ma déception.
Ainsi donc, c'était bien Cronal le coupable. Et la planète d'où était originaire les Jedi était... Tython. Tython ? Ca ne lui disait rien. Il avait notion d'un personnage nommé Tithon, et la métaphore pouvait coller aux Jedi. Tithon était devenu l'amant d'Eos, une déesse qui lui promit la vie éternelle, qu'elle quémanda à son père, Dieu des Dieux. Mais celui-ci frappa en vérité le jeune d'une malédiction : si la vie ne le quitterait jamais, son corps, lui, se déroberait à jamais sous ses pas. Condamné à vieillir encore et encore, vivant, mais à jamais mort. On disait que ses muscles entiers avaient fondus, et que son coeur n'avait plus supporté de soutenir un cadavre ambulant, ne laissant qu'une peau sèche sur des os saillants.
L'Ordre Jedi dans toute sa splendeur.
Il fallait mobiliser toutes les forces du Noyau Profond. L'ennemi pouvait s'y terrer. Et quand le rapport de la Direction fut recoupé avec les autopsies pratiquées, il sembla évident que les nutriments désignaient ces baies merveilleuses aux propriétés si phénoménales. L'ennemi avait trouvé un moyen de se les procurer.
Il fallait mettre sur place un plan d'action rapide.