L'Astre Tyran

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By Althar Fanrel Keto
#30821
    « Comme si ça avait déjà arrêté un Gris ... ? Tant qu'on ne sait pas qui vous êtes, il n'y aucun risque, vraiment ... Et vous serez mes invités, personne ne posera de question ... »
Quelle drôle de réaction tout de même, à croire qu'ils étaient encore innocents face aux réalités de la politique galactique. C'était d'autant plus ironique qu'Helera n'avait pas hésité à se promener chez lui tranquillement alors même qu'elle est la face connue de ces sensitifs tant recherchés. Deux jeunes gens de plus ne changeraient rien à la vie du Palais, c'était certain. Par contre, ne pas voir le potentiel alcoolisé de Nelvan ... Sérieusement ? Déjà, croire les loups ne boivent pas ... Alors si en plus ils ne produisent pas d'alcools ... Non non, ces Gris sont bien innocents, et cette Helera encore plus. Mais d'accord, ne pas se moquer, ne pas en rajouter, juste se retenir de rigoler, l'air curieux en les entendant préparer un plan d'attaque pour contrôler la production galactique de bière. M'enfin bon. Du travail. Toujours du travail. Assez, assez. Qu'on ne vienne pas dire qu'ils ne sont pas épuisés, ces jeunots, à travailler autant ! Et ce n'est pas dans une veine tentative d'expliciter comment on prononce l'imprononçable que cela viendrait. Il était temps de prendre les choses en main, et de sortir le grand jeu pour une grande soirée !

Et quelle surprise que de voir l'apprenti Jedi, celui qui a passé sa jeunesse à se battre, prétendre être un fêtard invétéré. Ainsi donc, il cacherait sous sa grande barbe la fougue d'un jeune homme commun ... Difficile à croire, mais puisque le défi est lancé.

    « Je ne demande qu'à voir ça dans ce cas, brave Grand Maître ... »

Il n'eut pas le temps de finir que le couple, redevenu proche, faisait cul sec d'un verre de vin. Brrrr ... dégoutant, mais ça a au moins eut l'air de les réveiller. Même Helera, qui semble prendre plus d'aise maintenant, semble amusé d'une telle réaction. C'est un bon début, surtout en la sentant se caler contre lui. La soirée ne peut pas être plus parfaite, maintenant. Oui, vraiment, avoir tout avoué rend les choses bien plus simples ... Si elle avait dû rester loin, si cette main n'avait pas été dans la sienne ... Non, ça aurait été triste. Nul. Inintéressant. Mais maintenant, ce parfum, cette chaleur ... Pourvu qu'ils restent là des heures. Et sans le vouloir, ses lèvres se perdirent encore une fois sur ce crâne à portée, pour lui rappeler combien elle est chez elle. La soirée pouvait débuter, maintenant.

    « J'ai fait une bêtise n'est-ce pas ? »

A croire qu'ils étaient les deux parents calés dans leurs sièges à surveiller leur progéniture. Et voilà que ça sort les grands moyens, et l'énergie de la jeunesse.

    « Evites les alcools trop exotiques, par contre ... L'Essence de Sullust ... à vomir ... »

Sur ce conseil gastronomique venu d'un passé lointain, les choses pouvaient se mettre en place. De la boisson, et 4 jeunes gens qui apprennent à se connaître, ou presque. Commencer doucement, d'abord. Le plus basique, et de quoi s'adapter à la suite. L'âge. Mais quel idiot ... quelle bêtise, il les pensait jeunes, mais pas à ce point. En 3 mots il venait de prendre un sacré coup de vieux, maintenant qu'il se rendait compte qu'il était l'aîné du groupe. Et voilà ... Donc, petit frère, petite soeur, et petite amie. Super, bravo. Et déjà si impliqués ... Quelle vie horrible. Cela explique la facilité à boire, peut-être. La réponse d'Helera lui tira un éclat de rire, c'est vrai que ça fait du bien cette jeunesse. La réponse par contre, elle, lui fut réservée plus discrètement.

    « C'est vrai que tu as la fougue de la jeunesse, dans certaines situations ... »
Dans un rire discret c'est lui qui ponctua sa phrase d'un bisou discret avant de revenir aux autres Gris. Et voilà que ça sort de l'alcool fort ... il n'est pas Grand Maître pour rien celui la. Ca devrait faire l'affaire, de toute façon, et ce sera pas pire que le vin ... Quoique, vu l'odeur, les cheveux risquent de faire mal demain matin, mais on ne vit qu'une fois non ? C'est en tout cas tout l'état d'esprit princier, à cet instant de partage avec cette nouvelle famille. Et comme tout bon repas de famille, une bonne eau de feu fait passer tous les soucis. Loran n'hésita pas sur la dose, laissant devant le couple deux shooters prêts à l'emploi, avant de se réinstaller face à eux. Althar était prêt à boire, faisant l'effort de prendre un verre puis l'autre pour le faire passer à Helera, mais il était bien le seul. Une hésitation, un regard entre les deux. Il n'allait pas la forcer, mais quand même, une soirée comme ça, la première en famille ... Sans le vouloir, ses yeux prirent un air de pitié, et elle craqua. Sa récompense fut un baiser volé et une étreinte un peu plus forte, pour la rassurer. « Je te retiendrais quoi qu'il arrive. » Qu'importe qu'elle ne tienne pas l'alcool, ils étaient entre eux, et tout avait déjà été montré durant cette courte semaine ... Enfin, tout sous une face plaisante et gourmande, mais quand même. Il la tenait, quoi qu'il arrive.

Mais la suite ... Ce fou rire ... Holalala ... Il n'aurait jamais osé une telle imitation, et surtout il était loin d'imaginer combien la cadette du groupe savait bien l'imiter. Elle avait bien saisi l'aspect très ... rêveur du vieux loup, pour ne pas dire autre chose. Comme quoi, même pour eux il était objet de fascination. Sacré Booros ... C'est dans un rire difficile à contrôle, partagé avec une Helera tout aussi amusée, qu'il fallut lever leur premier verre.

    « Au Grand Chaman ! Proholl ! »

Et hop, le premier ... Pffouah. Ca brûle. Trente ans ... Ca fait mal à la jeunesse, tout ça, surtout en sentant que cet alcool ne fera pas bon ménage. Mais bon, il ne faut pas le montrer aux autres, ne pas trop grimacer ni se tortiller, et faire genre. Enfin ... Dans la mesure du possible. Même Helera sentit bien qu'ils n'étaient plus sur de l'alcool mais sur un autre liquide qui n'était peut-être pas prévu pour la consommation. D'une main il l'aida à se redresser un peu, pour qu'elle puisse tousser, avant de s'attaquer plus simplement à quelques caresses pour la faire digérer. Effectivement, l'alcool n'est pas son fort. Heureusement qu'elle était avec lui, qui sait comment elle pourrait finir ? Ca donne chaud aux joues, en tout cas. La discussion pouvait reprendre. Et cette Nelvan pouvait rester mystérieuse, encore et toujours. Des poils ou de la survie ... L'envie d'être chasseur prenait un autre visage, maintenant que même Loran donnait cette précision. Survivre ... Ca fait pas très envie. Et Helera qui ne lui a rien dit, et qui reste silencieuse ... Ca sent la mauvaise surprise. Autant essayer de chercher quelque chose de plus gai, de plus festif ... du sport ! Attendez, quoi ? Les deux répondirent très rapidement, face à l'air choqué du Prince, avant de se mettre à se chamailler comme le couple qu'ils étaient. Ils allaient bien ensemble, ces petits jeunes, à les voir faire. Ca donnait presque envie de déranger sa Grise à lui, mais il n'osa pas, trop occupé à penser à toutes les possibilités que venaient d'offrir les tourtereaux quant aux voyages futurs.

    « Attendez attendez ... Quoi ?! Toi et moi on ira voir des matchs, c'est sûr maintenant, et me dis pas que t'es fan de ces bons à rien de Kuat ! Ils sont bons qu'à finir 3èmes, depuis quelques saisons ... et toi, très chère Lyana, je veux voir ça. M'en fous si je dois t'en acheter un, mais ça ... Holalala, non non Loran, elle fait ce qu'elle veut, mais fais attention avec une femme comme ça, les hommes se battraient pour les avoir ! Vous avez intérêt à trouver du temps dans les mois qui viennent vous deux, parce qu'on aura des voyages à faire ! »

Ca lui faisait penser, d'ailleurs, qu'il faudrait qu'il l'amène ailleurs ... La remarque fit tiqué tout le monde, au moins. Et même son Helera ... Il s'esclaffa sans gêne devant celle qui venait de se relever, et tendit son verre en s'en mettant un peu sur les doigts au passage.

    « Aux trucs d'hommes, preuheutt ! »

Bon sang ce que ça fait du bien quand ça coule tout seul, et à peine posé que c'est déjà rempli ! Il fait bon vivre dans ce monde de joie et d'allégresse, entouré par cette jeunesse énergique et cet amour naissant. Même comme ça il était difficile de cacher les quelques attentions et regards dont il faisait preuve envers elle, dans des gestes brusques plus dirigés vers l'alcool que vers elle, dont le maître mot restait la tendresse. Elle s'était peut-être redressé mais leurs mains ne quittaient pas leurs positions de défense sur le corps de l'autre. Même ça, cette très courte distance, ne suffirait pas à les séparer. Cet instant est magnifique, et cette vie belle. Plus belle qu'elle ne l'a jamais été, plus belle qu'il arrive à s'en souvenir. L'alcool monte un peu à la tête, il ne s'en rend pas compte, mais il s'en fiche. Tout ce petit monde découvert si récemment l'a si bien accueilli .. Rhaa, il faut leur montrer. Montrer d'un baiser appuyé à Helera qu'elle est sienne, et avouer à ce frère qu'il est en train de gagner sa place dans son coeur ! Il aurait presque été ému en l'entendant répondre, si sa bêtise ne le faisait pas rigoler, mais ce cul-sec fut dédié à Loran, quoi qu'il en dise.

    « Preullllt ! »

Ca descend, ou ça monte, on sait plus. Trente ans ça ne suffit plus à résister aux ravages de l'alcool, ca devient clair maintenant. Tant pis, qui sont-ils pour juger ? Au pire il y a Helera, son Helera, sa belle Helera ! La Grande Pourfendeuse du Mal ! La seule capable de perdre en duel contre lui ... Mais la vengeance fut terrible, terriblement terrible au point de ne pas résister à ces chatouilles ravageuses sans arriver à lui infliger un même sort, en se débattant sur la banquette. « Heleeeraaaa ! » Elle n'eut même pas pitié lorsqu'il n'eut plus de souffle, démontrant à tous avaient qu'elle était celle qui dirigeait dans ce couple .. Maudite Grise, il faudra qu'il se venge de cette bouille trop fière, et de ce corps trop fragile. D'un réflexe très légèrement confus il essaya de la rattraper elle, quand même, dans son dernier choc. Ca va aller ? Il y avait bien intérêt, vu ce qu'il entendait. Pas question de la faire se rasseoir maintenant qu'il la tient, oh non, bien au contraire, il la tient sa vengeance ! Bouges ton petit corps ma douce, bouges ces formes si parfaites, oui oui oui !

    « Tu n'auras pas le choix Lyana ! »

Une pensée, mais non, il était bien concentré sur sa Grise qui commençait à devenir à l'aise. Ce fut plus simple qu'il ne l'avait prévu, mais au moins le spectacle était plaisant. Pas mal, bon, l'endroit est pas parfait, mais ça se laisse aller. Althar ne savait pas bien pourquoi, mais il l'observait avec autant d'admiration que d'envie, en cet instant. Sa Grise. La sienne. Son Helera. Bon sang. Son sourire lui allait jusqu'aux oreilles, se laissant aller à son tour à quelques mouvements tranquilles pour se cadencer avec elle. Mais cette table et cette banquette, il manqua de se cogner comme elle, l'encourageant sûrement à partir de l'autre côté devant un Althar incrédule. Et voilà qu'elle joue la séductrice ... Même s'il n'était pas intéressé ce serait impossible de résister, oh non, ce regard plongé dans le sien, cette manière de faire, irrésistible ! La lèvre inférieure têtanne ne supporta pas plus longtemps le traitement qu'elle se vit infliger, entraînant le Prince à bondir par-dessus le dossier de leur canapé pour la rejoindre le plus rapidement possible. Ses mains trouvèrent leurs places tout aussi rapidement, tout comme ses pieds. A partir de maintenant, ils étaient dans leur bulle, et rien ne pourrait les empêcher de vibrer ensemble. Elle se démenait et l'entraîner dans son vire-voltage sans peine, se laissant aller à cette première danse sans honte. Elle est belle, bon sang ... elle est tellement belle. Si jeune et si vivante. Le vocabulaire manque, se répète, mais le ressenti est bien là, au fond de ses entrailles. Une danse devant l'espace, dans la vide, pour se libérer et s'assumer, pour s'amuser enfin tous les deux, en se sachant libres ! Quoi que tu fasses, quoi que je fasse, il n'y a plus d'obstacle ! Plus de moqueries ! Plus d'interdits ! Toi et moi ! Toute son énergie passe à cette communion plutôt alcoolisée, aussi éphémère que jubilatoire, après tout ça. Ses yeux dans les siens, ses mains sur son arrière-train, ils reproduisaient une danse bien plus intime qu'il n'y paraissait, dans cet effleurement constant.

Mais chaque instant à sa fin, chaque moment doit se terminer, pour qu'on puisse se rendre compte de sa beauté, et la musique prit fin, dans un dernier élan des tourtereaux. Althar fut aussi déçu qu'elle, mais il fallait bien reconnaître que ça faisait du bien ! Un bon exutoire pour deux corps en tension permanente, et qui seraient certainement allés beaucoup loin sans les deux autres gêneurs ... Le compliment lui tira un grand sourire, qu'elle couvrit d'un court baiser. Mais pas question de la laisser partir comme ça, une main se perdant à réajuster ses beaux cheveux gris sur son visage d'ange.

    « Et toi tu es la meilleure des partenaires de danse ... avec une culotte en moins ... »

Il n'avait pas parlé trop fort, heureusement. Et si elle s'était contenté d'un baiser volé, lui n'hésite pas à l'embrasser pleinement. Pas question de ne pas en profiter plus, surtout pour conclure un si beau moment ! Tous les deux manquaient de souffle mais c'est pas ce qui va les empêcher d'échanger leurs salives quand même ? Son grand sourire réapparut sur son visage, en s'écartant, tandis que ses mains voulaient se préparer à l'aider pour repasser de l'autre côté. Mais c'était sans compter sur ce désagrément qu'elle se trainait depuis plus tôt, et qui lui tira une réaction de déplaisir. Sans le prévoir, le Prince eut un grand éclat de rire, au point de l'attraper pour la serre dans ses bras, dans une hilarité commune.

    « Surtout ma Lera ne changes pas, surtout pas ... sauf de sous-vêtements ! »

Sur cette moquerie finale, et une main sur les fesses, les deux repassèrent sur le canapé pour y retrouver leur place encore chaude. D'ailleurs, avant de se réinstaller, Althar fit l'économie de sa veste devenue un vrai four, pour préférer l'espèce chemise blanche cachée dessous, à laquelle il remonta les manches. Et maintenant qu'ils pouvaient prendre un peu plus ses aises sur son siège, aidé par une certaine désinhibition que l'activité physique avait fini d'activer, c'est nettement plus confortablement qu'il se cala avec Helera, comme un vieux couple. Après tout, hein, tant qu'à y être tous les deux. Maintenant, ce fut à Loran de proposer un jeu à boire. Bonne idée, peut-être pas nécessaire au regard des joues rougissantes de tout le monde, mais une bonne idée. Autant se prendre au jeu au point où ils en sont. Les moments de gêne ... pffiouu, c'est pas ce qui manquait chez ce Prince maladroit, mais le cadre ne s'y prêtait pas forcément. Surtout si on imagine qu'il va parler de la honte galactique prise au Sénat. Mais non, on est sur du gentillet, du tranquille, il n'arriva pas à retenir un rire à l'histoire de Loran, finissant son verre dans une grimace. Là au moins, ça ne donne plus chaud vu qu'il n'y a plus rien à réchauffer maintenant que c'est entièrement brûlé jusqu'à l'estomac. Vint Lyana, et sa manière très personnelle d'être, qui lui correspondait très bien. Allez, pour la pitié, et un autre verre ! Il a même plus de goût celui-la. Helera maintenant, et son histoire de .. strip-tease ? Il ne su pas s'il fallait qu'il en rit ou qu'il en soit jaloux, mais bon, il se plia à l'avis général dans un sourire, rappelant sa présence à Helera par sa main qui vint la titiller vers le ventre. Son tour. Que dire ? Oh ... Celle-la est pas mal ...

    « La plus récente, et peut-être bien la pire ... Première nuit chez cette fille, première fois vraiment, intense et ... enfin, je vous passe les détails, vous êtes des grands maintenant, et du coup la nuit fut assez épuisante. Et aux premières lueurs du jour, encore transpirants, on a commencé à avoir sérieusement faim ... Objectif la cuisine, donc, et comme il y avait potentiellement quelqu'un dans sa maison, elle m'a donné un de ses peignoirs pour que je m'habille. Je vous laisse imaginer, en sachant qu'elle était quand même plus petite que moi, et que je n'ai pas trop le gabarit d'une femme ... Bref, il faisait frais en bas. Donc on est sortis de là, et bien sûr ... je vous laisse imaginer ... sur qui on tombe dans la cuisine ? Son grand père. Ha ouais, à pas d'heure, comme ça, en petite tenue, au sortir du lit ... Et en plus on a été obligé de manger avec lui le petit déjeuner, dans cet état. J'vous laisse imaginer la honte ... Oh mais vous voulez savoir le pire dans tout ça ? »

Il n'arrivait plus à retenir le rire qui luttait au fond de lui pour sortir.

    « Le pire c'est que son grand père s'appelle Booros ... »

Bien avant qu'ils réagissent, Althar se plia de rire contre une Helera qui avait certainement compris à quoi il faisait référence. Et oui, c'était bien la honte de croiser le Grand Chaman en petite tenue après une nuit comme celle-la ... Heureusement qu'il n'avait pas posé de questions ... heureusement ... Sûrement aidé par l'alcool, cette franche rigolade têtanne s'accompagna de quelques chatouilles à une Helera qu'il rappelait à son bon souvenir de la sorte. Des moments mémorables, ensemble, ça ne manquait pas. Depuis le début, depuis la première fois, elle avait eut le don de marquer le parcours royal de cette empreinte si particulière. Et rien que pour ça il se devait d'être reconnaissant en la couvrant de baisers. Cette honte, il lui en serait reconnaissant toute la vie. Et qu'importe la décision des 3 juges, il se soumettrait au prix du shooter !

    « Après, t'aurais pu leur raconter la première fois qu'on s'est rencontrés ... C'était peut-être la honte mais c'est là où je suis tombé amoureux, c'est sûr ... D'ailleurs, tous les deux, vous vous êtes rencontrés comment ? Enfin, non pas rencontrés, ça je me doute bien, mais comment vous avez fini par ... tout ça ? Je suis sûr qu'Helera a du vous surprendre ! »

La question était assez personnelle, en réalité, mais la curiosité était forte dans tous les cas. Les deux étaient jeunes, sûrement formés par une seule et même personne, et ils formaient un joli couple. Peut-être bien qu'ils finiraient par se marier, et par avoir des enfants. Ils le méritaient. Mais ils sont jeunes. Et chargés de responsabilités. Ils ont le temps devant eux, beaucoup de temps ... D'ailleurs, peut-être qu'il pouvait l'aider. D'une manière peu confortable, presque tendue pour ne pas gêner Helera, Althar essaya d'atteindre un Loran qui fit de même après qu'il lui ait fait signe du doigt. Dans un chuchotement, peut-être beaucoup aidé par l'alcool, cette fois, Althar voulu lui donner un simple conseil.

    « T'as de la chance d'avoir ta compagne ... je connais pas grand chose aux femmes, mais vu son regard, je suis sûr qu'elle attend que ça que tu l'embrasses .. Elle fait la timide, mais elle te dévore du regard, tu devrais faire le premier pas ... Je dis ça je dis rien ... »

L'air innocent, et convaincu, Althar se redressa sans regarder ce que ferait Loran et alla directement trouver le cou de celle qui était en train de l’obnubiler. Une main un peu aventureuse au-dessus du genoux, une autre perdue entre eux, c'est avec beaucoup d'enthousiasme qu'il entreprit de farfouiller cette carothyde couverte de sa neige éternelle. Et avant qu'elle ne s'habitue trop à ce petit plaisir qui les faisait fondre tous les deux, sa main remonta soudainement pour passer sous sa tunique et lui chatouiller une hanche tout douce, dans un éclat de rire.

    « Vengeance pour tout à l'heure ! »

Sans s'arrêter de rire, la torture dura quelques secondes, juste assez pour qu'elle ait repris une même couleur pourpre comme sa tenue. Un dernier baiser volé sur ses lèvres, et il put regarder une nouvelle fois l'autre couple, pour voir si sa tentative de les rapprocher avec fonctionné. Mais surtout, une idée ! Une brillante idée ! Et en plus, elle pourrait assouvir sa curiosité ! Parfait, il était un génie.

    « J'ai une idée ... je sais ce qu'on peut faire, comme ton jeu, mais en plus ... magique ! J'ai jamais vu des Gris à l'oeuvre, et je veux savoir si vous êtes aussi forts qu'on le dit ... ou qu'Helera ! Si je gagne vous buvez, si je perds je bois ... A savoir ... Est-ce que sans avoir les yeux ouverts vous êtes capables de deviner combien j'ai de doigts dans ma main ... pas en général, mais je veux dire là ... Bon, Lyana, tu commences. »

De sa main libre, maintenant qu'ils s'étaient réinstallés, il cacha quelques trois doigts dans son dos. Une interrogation et ... une bonne réponse, quand il ressortit sa main de son dos. Les yeux plissés, il s'avança pour attraper le verre rempli par un Loran très volontaire.

    « C'est que de la chance ... » Cul-sec. « A toi Loran. »

Cette fois, un seul doigt, et ... pareil ! Le Prince fronça les sourcils, observant les deux avec suspicion.

    « Comme si votre magie elle sait faire ça ! Ca veut dire que vous voulez sous les vêtements, c'est ça ? Ou à travers les murs ? C'est de la triche ... Moi aussi je peux deviner au hasard ... »

Il se tourna vers Helera, l'air déterminé. Difficile de ne pas sourire, cela se voyait, mais il retenta sa chance avec trois doigts. Le moment de grâce, la vérité sur les sensitifs allait tomber ! Sont-ils capables de faire ça ? Peuvent-ils tout deviner ? Elle ferma les yeux, à son tour et ... elle pu sentir des lèvres sur les siennes. Une vague excuse, sous les huées, et finalement elle pu donner une réponse. Mince, c'est quoi le chiffre déjà ? Il ramena sa main devant elle, l'air de réfléchir, et regard les quatre doigts qui y étaient affichés. Il en enleva un, puis le remit, puis le renleva, et finalement lâcha l'affaire dans un soupir en se rabattant sur les deux shooters.

    « Allez, s'il te plait, le dernier ... Je connais un moyen marrant de les boire, allez ... »

Elle ne pouvait rien face à son regard, de toute façon, et sa façon de lui envoyer des baisers à distance pour qu'elle accepte. Et cela aurait été encore pire si c'était elle qui l'implorait, il se serait jeté dans le vide spatial si elle le lui avait demandé. Heureusement, ce n'était pas le cas, et cette fois-ci il approcha son shooter vers la bouche d'Helera, n'ayant pas besoin d'expliciter pour qu'elle fasse pareil. C'est maintenant que la difficulté allait venir. Hilare, la bouche ouverte devant le verre miniature et la main Grise, à laquelle il ne se gêna pas pour mettre un coup de langue, une autre voix fit un décompte rapide. Difficile de dire lequel, mais en tout cas ce fut un tel désastre qu'ils en mirent plus à côté que dans la bouche de l'autre, dans un éclat de rire enfant de la part d'un Prince surexcité. Et toute cette boisson gâché ! Oh non, sans même réfléchir ni faire attention à sa propre hygiène, Althar fondit sur la peau de la Grise pour en lécher la boisson dégoulinante le long de ces courbes. Certes il n'irait pas jusqu'à fouiller son décolleté, malgré toute l'envie, mais il agissait comme un adolescent avec sa première petite amie, sans gêne des autres de l'autre côté. Une langue qui glisse ici, un baiser par là, et un dernier lappage ici en haut et elle fut toute propre d'alcool. Maintenant elle l'était de salive, mais ça, elle en avait l'habitude ... Oh oui, une vilaine habitude que l'alcool n'allait pas aider en cette belle soirée. Plus ça allait, et plus difficile devenait le moment de délier leurs corps. Alors autant continuer, n'est ce pas ? Mais non, allez, il faut résister encore un peu.

Qu'importent les commentaires, ou tout ce qui se passait, il lutta pour se lever, dans une légère perte d'équilibre. Whoula, ça tremble là-haut, il cligna rageusement des yeux pour retrouver un semblant d'allure droite, et fit un clin d'oeil appuyé à cette Helera de nouveau décoiffée. Quelle beauté. Mais pas le moment, pas le moment, il se retourna et fit un peu plus le tour de la table pour leur faire face.

    « T'façon, vu que vous trichez ... J'ai un autre jeu comme le tien Loran, mais en plus dur ! Quand j'étais sur Procopia on m'a déjà dit que je faisais les meilleurs cocktails du monde ! Et puisque vous trichez pour regarder, cette fois vous aurez les yeux ouverts ... mais la bouche ouverte ! Et pleine ! Vous devrez deviner ce que je vais vous préparer ! »

Oulah, ça penche un peu non ? Il s'efforça de rejoindre le bar qui ne se trouvait pas très loin, après avoir pris la bouteille de vodka. De toute façon, vu ce qu'ils venaient d'enchainer, ce serait étonnant s'il avaient encore un quelconque sens restant dans les papilles. Et puis ça commence à faire bien effet, tout ça, il fait 40° dans cette pièce ! Habitude aidant, il put rester focalisé sur sa préparation. Il essaya de rester discret, malgré les quelques cliquetis de maladresse, et les regards appuyés à Helera, sans trop savoir ce qu'il faisait. En réalité, c'était extrêmement simplement de gagner à ce jeu ... Il suffit de ne pas regarder ce qu'on met dedans. Hop, la jolie bouteille, et ça là ? Bonne odeur, une petite lichette, et ça là ? Pas la moindre idée de ce que c'est, ça peut pas faire de mal.

    « D'ailleurs les jeunots, si vous êtes tant fêtards que ça, mettez nous une bonne musique alors ... »

Il trempa un doigt dans sa mixture pour la goûter : parfaite. Le hasard fait bien les choses. Hop, au shaker, et un Althar qui secoue au fil de la musique pendant de longues secondes, là où il aurait pu avoir honte en temps de danser comme ça. C'est pas glorieux, c'est plus proche d'une holovidéo qu'autre chose, mais ça détend l'atmosphère le temps qu'il finisse et se rapproche lentement en dansant avec son objet dans les mouvements. Et avant de finir, juste pour le plaisir d'Helera, quelques mouvements de l'arrière-train vers elle, toujours amusé de ce petit jeu. Des enfants ... de vrais enfants. Et pas de fessée devant nos deux petits, roooh ... Gourmande. L'air très fier de lui, après un dernier clin d'oeil à Helera, il servit chaque shooter dans sa boisson : un beau rouge, qui sentait bon le fruit de la passion. A croire qu'il savait vraiment ce qu'il faisait, ce barman d'un soir.

    « Vous m'en direz des nouvelles ... Mais attendez ! Voilà les règles ! Si vous êtes si forts dans votre magie, je veux que vous me rappeliez les ingrédients que j'ai utilisé, pour pouvoir en resservir plus tard lors de notre prochaine soirée ensemble ... Mais si vous vous trompez, ce sera au choix un gage ou une vérité ... Si vous trouvez, vous pourrez me demander ou faire faire ce que vous voulez. Ce n'est pas compliqué, je vous double pas les gages si vous goûtez plusieurs fois, mais pas de copinage ! »

Agenouillé au pied de la table, il regarda vers Lyana. De toute façon, il était sûr de son coup, à tel point qu'il en paraissait trop fier. Une fierté énervante, de ces Princes du Noyau qui pètent plus haut que leurs royaux fessiers. Et ce sourire en coin ... Rhalala. Jouant bien sur cette attitude, et cette façon de regarder les deux jeunes, c'est la jeune femme qui goûta la première, avant de proposer un élément. Le visage d'Althar s'illumina d'un air machiavélique, faisant de grands gestes théatraux pour encore plus insister.

    « Eeeettttt c'est raté ! Un gage, dis-tu ... ? Quelle leçon va t'apporter la Force aujourd'hui ? Oh oui ... une danse en amoureux avec ton compagnon Kor'rial ! Kor'rial Bograne, vous êtes réquisitionné pour cette mission ! Prreuuulll ! »

Il rigola tout seul pour sa bêtise, au point d'aller boire un demi-shooter de sa mixture. Pas mal, vraiment, mais beaucoup d'alcool, un peu trop, presque ... Ca fait presque tousser, heureusement que c'est sucré. Mais le gage viendrait après. Ses grands yeux se posèrent sur Loran, qui comprit que c'était son tour. Une nouvelle tentative, et un grand sourire qui s'installa sur le visage d'Althar. Puis très doucement, très lentement, un hochement négatif de la tête. Les réclamations et plaintes n'y changèrent rien ! Il n'avait pas la moindre idée des ingrédients, alors quoi qu'ils disent, au final, hein ...

    « Toujours pas, cher frère, toujours pas .. Un gage toi aussi ? J'en ai un excellent pour toi ... Et je viendrais vérifier que tu le fais ... Je veux que tu fasses un bisou sur le joue au Grand Chaman ! Ha oui oui oui ! Pas le droit de se défiler ! Ou sinon ... ou sinon ... C'est Lyana qui doit faire le bisou à Grand Chaman ! HA ! Pas le choix ! »

Dans un éclat de rire machiavélique il se tourna vers Helera. Elle, par contre, bien amusée par la petite troupe se refusa à goûter au verre devant elle. Althar afficha une mine triste, enfantine, mais rien n'y fit pour que sa belle Reine accepte de goûter à ce qui devait être 95% d'alcool en tout genre. Cela débouchait les narines rien qu'à le sentir. Lentement, marchant sur ses genoux, et bien déterminé à la faire craquer, son pauvre amant blessé posa son menton sur sa cuisse. On aurait dit un porg, ou un bantha en train d'implorer pour sa vie.

    « Il y a une manière bien plus plaisante de boire si tu dis oui ... Juste une gorgée .. Pour moi ... Et je te jure que j'arrête ... »

Un grand sourire, un bisou sur le genoux, et un shooter en main. Lentement, très lentement, comme face à un animal à apprivoiser, mais un animal si sexy que c'est lui qu'on veut manger. Le prédateur est devenu une proie, et son visage qui remonte le long de ses courbes affiche un appétit sans limite. « Ouvres la bouche ... » Elle se demandait certainement ce qui l'attendait, ou bien elle s'en doutait. Mais au point d'échanges de fluides corporels où ils en sont, c'est bien leur domaine à tous les deux. Althar but cul-sec le shooter, mais plus subtilement ne l'avala pas. Et dans cette montée lente, aidé de ses mains qui s'appuie sur ce fauteil, très doucement la Grise est amenée à descendre, encore un peu, avoir la tête presque à l'horizontale .. Oui, parfaite. Il n'y avait plus qu'une possibilité maintenant, et c'est sans élégance ni honte qu'il l'embrassa la bouche pleine, lui offrant cette boisson du diable qu'elle s'était refusée à boire. Mais mieux que cela, mieux qu'une simple gorgée, ce fut un baiser passionné au goût sucré et à la douceur de la langue la plus intense ! Un bonheur de sensations, partagées entre les picotements dû à l'alcool, et l'application princière à l'embrasser comme si c'était leur première fois. Et cette première fois fut ... intense. Langoureuse. Pleine d'une passion démesurée que l'alcool n'a pas aidé, cette fois-ci, à restreindre. On s'aime, et il faut se le prouver. Encore et encore, jusqu'à la déraison, jusqu'à être couché l'un sur l'autre sur la banquette en oubliant le monde. Parce que lorsqu'on a de tels sentiments, plus rien ne compte si ce n'est l'autre. Seuls, enlacés, passionnés.

Et rappelés à la réalité. Un bruit, un appel, une envie d'avoir la réponse. Et ces mains royales et féminines qui avaient commencé à glisser sous sa chemise ... Il fallu se détacher, difficilement, terriblement, sans oser regarder vers les autres ...

    « Elle .. elle a trouvé un ingrédient ! »

Elle n'avait rien dit, ou peut-être que si, il ne se souvenait plus, sonné et confus parce qu'il venait de faire. Posté à quelques centimètres de son visage, le souffle court, ses yeux se perdirent dans les siens.

    « Que dois-je faire, ma Krinar ? A vous de décider ... »

Parce qu'en plus, il restait les autres gages à faire ! Et surtout le bisou à Booros ! Celui-la, il ne le manquerait pour rien au monde, mais par contre, avant ... Oh oui, avant, il fallait obéir à sa Reine. Il fallait s'y soumettre, et se lover contre elle, en attendant qu'elle réponde, et qu'elle décide. Que dis-tu, éméché personnage ?
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By Helera Kor'rial
#30832
L’appréhension de se lancer dans une aventure dont elle savait qu’elle finirait mal. Et les verres qui défilaient sous ses yeux, et dans son gosier. Très mal finir. Mais comment dire non à ses yeux implorant de le suivre dans cette folle aventure ? Au moins elle espérait qu’il lui tiendrait les cheveux quand le moment sera venu de vidanger son foie. Finalement, c’était encore de sa faute. S’il n’était pas qui il était, elle n’aurait pas fait tout cela. En même temps, s’il n’était pas celui qu’il était, il n’y aurait pas eu de rencontre non plus. Hm … Raisonnement compliqué sans équivoque. La retenir ? Elle demandait à voir cela, voyant de quelle manière il enchaînait ses propres verres. La terre elle-même n’allait pas le retenir s’il continuait comme cela. Premier verre levé pour le grand chaman. Deuxième pour les trucs d’homme, dont Helera ne comprit pas au finale le fin mot de l’histoire. Il y eu un quiproquo, c’était la seule chose dont elle était sûre. Cela la fit ricaner mais elle n’avertit personne, trop fière d’être la seule à comprendre tous les points de vue. Troisième. Cela allait trop vite pour elle et sa tête commençait déjà à tourner. Au que la Force la protège … Un baiser d’Althar qu’elle ne vit pas venir, mais assez longtemps pour qu’elle l’attrape par le cou. Pour cela, elle ne pouvait l’oublier. Cela ne l’empêcha de la provoquer pour autant, et elle s’en était vengée bien bassement. Il faillit même l’implorer, et elle n’aurait sûrement pas arrêté si la table base ne vint pas se porter à son secours. Les heures défilaient, l’alcool retombait petit à petit sur son esprit. L’amusement l’avait gagné, et elle avait dansé avec le prince. Ses mains collées contre elle, les siennes autour de son cou, elle avait pris tout le plaisir du monde à se coller davantage dans un rythme endiablé. Même si elle ne savait pas vraiment danser, cela n’avait pas vraiment d’importance, parce qu’il la menait, son cavalier, son prince, le meneur d’homme. Le sourire sur son visage, ses cheveux bouclés qui ondulaient. Helera le mangeait du regard, de près ou de loin, au rythme de la musique, elle s’enivrait de sa présence, en plus de l’alcool. Ses doigts autour de son cou caressèrent jusqu’à ses deltoïdes et remontèrent dans son amas chevelu, emprisonnant son visage dans le sien pour l’embrasser.

Un compliment, marqué par une remarque sur sa culotte. Elle ricana et de la paume de se main le frappa au niveau de l’épaule tout en serrant sa lèvre. Tout était dans le jeu, et le prince en profita pour se positionner vers la source de sa gêne. Il le faisait exprès, elle en était sûre. Mais sa vision se troublait et ses sens perdirent de leur intensité, et il ne restait que lui. Donc finalement, elle l’embrassa de nouveau et ils retournèrent sur le canapé. La grise se positionna en travers du canapé, les pieds sortant d’un côté, la tête contre l’épaule du prince. Les jambes pliées, elle tenait tout le bras lié à son support contre elle et fit glisser ses doigts sur son avant-bras. Il y eut trois verres supplémentaires. Helera sentit qu’elle arrivait au point de non-retour. Il ne fallait plus tenter le diable, désormais. Elle ne voulait pas se retrouver minable devant lui. Tout simplement parce qu’il ne méritait pas un déchet. Ses mouvements étaient plus lents, le bout de ses doigts étaient remplis de fourmis et elle rigolait pour rien. Quant à l’histoire du prince … Elle n’arrivait pas à retenir son rire, jusqu’aux larmes, accompagnée des deux autres Gris. Le prince avait fait mouche, et même un triplé.

« Tu t’es retrouvé en peignoir devant le chaman ?! »

Loran n’en revenait toujours pas et but à sa santé bien mérité. Althar pressa davantage sa compagne contre lui, devenue presque poupée. Ses chatouilles la réveillèrent et elle se cambra quand il lança son assaut. Helera se contorsionna et reprit position initiale tandis qu’il la harcelait. Mais cela ne dura pas. Comme un ressort, elle se jeta contre lui pour l’étreindre de nouveau et se poser contre son torse. Son cœur tembourinnait à l’intérieur. Loran haussa un sourcil face à la question et finit son verre pour répondre.

« Rencontré ? Lyana était … »

« J’étais dans une prison impériale, en fait. Comme toute la première génération. Helera nous a récupérés comme ça. Je suis la plus âgée et sûrement la moins facile. Mais … Loran est très patient. »

Sur ces mots, le susnommé hocha la tête d’un air las, alors que Lyana haussa un sourcil d’un air dédaigneux à son encontre. Un souvenir sur ce qui a été et … « amoureux » ? Helera cessa presque automatiquement de rire et tourna son regard sur lui. Il ne s’en était pas rendu compte. Sa parole s’était envolée presque aussitôt dans les effluves alcooliques, mais pour elle. Cela la tira de ses rêveries et mêmes ses contours devinrent plus nets, plus précis. Il y avait même une sorte de lumière qui s’en émanait. Désormais assise à côté de lui, elle passa une main sur sa joue, comme fascinée par ce qu’elle avait sous les yeux. Elle ne sentit pas tout de suite le contact avec sa peau, ni la chaleur qui s’en émanait. Pourtant sa main était bien là, sur lui, l’engloba et y caressa doucement sur sa peau, tandis que lui se concentrait avec son frère. Il était autre part, mais elle était sur lui, sur son corps, la main plongée dans son aura. L’invincible prince du noyau, centre de ses espérances. Juste sa main et son corps, elle et lui. Juste cela, rien de plus. Une phrase lancée à Loran, et il fondit sur elle. Pas de réactions de sa part, pas de mouvement, elle le récupéra comme on attrape une plume, de manière si naturelle et si lisse qu’il n’y eu pas de choc. Comme si l’électromagnétisme doux qui existait entre eux avait fait son œuvre. Naturellement, il plongea dans son cou et elle se détendit au maximum, profitant des sensations de sa bouche qui la fit frissonner. Mêlé à cela l’ivresse alcoolique et tout ce qu’elle ressentait était totalement décuplée. Il s’autorisa même à pénétrer sous sa tunique, mais ce fut de nouveau pour la soumettre à la torture. Ses abdominaux se cambrèrent et elle releva subitement le dos, attrapant le prince entre ses bras. Helera l’accrocha et donna des tapes dans son dos pour qu’il arrête, tandis qu’elle se tordait de cette douleur vicieuse qui prenait le contrôle de son corps. Elle ne pouvait plus bouger, et le semblant de volonté qu’il lui restait était maintenue clos par l’alcool. Sacré alcool, un désastre pour les sens. Vengeance, tu parles. Ses cheveux devant la tête, elle resta à moitié couchée sur le canapé. Un souffle, une mèche qui s’envole, et retombe exactement là d’où elle vient. Puis un rire de la Grise et des joues qui prennent la couleur du feu. C’était déjà trop tard, totalement embrumée. Mais au moins n’était-elle pas la sœur, car avec la remarque d’Althar, Loran et Lyana s’échangeaient des baisers furtifs dans un jeu à celui qui n’arriverait pas à avoir l’autre. Sacré cupidon. Helera garda son regard sur lui, toujours à moitié couchée sur le canapé. Tout était plus long, ses mouvements et sa réflexion y comprit. D’un mouvement de tête, elle chasse une partie de ses cheveux puis écarta les jambes sur Althar, tout en faisant passer ses mains dans sa blanche chevelure qu’elle lissa maladroitement.
Encore un nouveau jeu, qui se révélait être la base pour laquelle les sensitifs étaient entraînés. Loran affirma cette proposition :

« Tu peux commencer à te préparer tes verres Althar. »

Première réponse de Lyana, évidemment juste. Loran également. Tout cela n’était pas un jeu, car les chances n’étaient pas égales dès le départ. Non non, il allait perdre. Il se retourna vers elle, et elle hésita. L’alcool dans tous les cas la retardait plus que ses congénères Gris. Elle n’était pas habituée et n’avait pas envie de le faire. La Grise était pataux et trop lente. Cela l’énervait. Elle grommela dans sa barbe inexistante et ferma les yeux et mit une de ses mains derrière la tête, en repose tête. Il fallait dire que les accoudoirs n’étaient pas les plus confortables pour la nuque. Elle attendit, cherchant par acoup les signes d’un chiffre dans son esprit. L’instinct. Le petit truc inexplicable. Impossible de se concentrer suffisement, et les lèvres qui vinrent se poser sur les siennes rompirent définitivement le lien déjà fragile de sa concentration. Oh oui, ces lèvres … Ces deux lèvres, deux. C’était sûrement le chiffre. Il amena sa main finalement et regarda lui-même sa main. Quatre ou trois, ce n’était pas cela du tout. Encore ? Elle souffla et leva les yeux en l’air avec ce jeu d’acteur propre, pittoresque. Non, elle ne pouvait pas lui dire non, et l’alcool avait prit le dessus. Bon. Elle se redressa et se mit face à lui. C’était quoi cette histoire encore. Deux shooters déjà, okay. Un dans chaque main, et ils devaient faire boire l’autre, okay. Un décompte de Lyana, visiblement surexcitée par ce qui allait se produire. Mauvaise idée, elle ne voyait déjà plus assez bien et ça tanguait trop. Trois, deux, un et hop elle tourna la main, visiblement à côté, et reçu la même razade sur le bord de son menton, sa chemise et son pantalon. Elle souffla dans un nuage de vapeur d’eau de vie sur le visage d’Althar tout en éclatant de rire. Le Prince ne bougea pas quelques instants et lui de nouveau dessus. Sa langue la chatouillait également et elle rit tandis qu’il s’évertuait à récupérer autant d’alcool que possible. Ce n’était pas si désagréable que cela, elle se devait de se renverser de l’alcool plus souvent dessus. A noter pour la prochaine fois. Il se sépara et fut presque déçu que tout cela se passe si vite. Elle fit triste mine et essaya de l’aggriper quand il se leva, raté. De nouveau couchée dans le canapé, elle cherchà de nouveau à l’attraper, mais retomba aussi sec.

« Piouf… Trop de gravité … C’est les compensateurs inertiels. »

Lyana, la tête posée contre l’épaule de Loran acquiesca, tandis que ce dernier était complètement adossé au fauteil, la tête regardant le plafond, perturbé par un althar chancelant.

« Hein ? Mais tu dis quoi ? Procopia ouverte de … quoi ? »

Les yeux vitreux, le grand maître essayait de visualiser un Althar en pleine préparation de sa mixture. Loran plaça sa main sur son visage puis dans sa barbe et se remit en position de béatitude. Combien de temps depuis la dernière fête ? Trop longtemps. Les Gris, c’étaient difficile à gérer. La Krinar attendait que son prince charmant ne revienne. Pas assez d’entraînement, trop de tanguage. Ce vaisseau part en lambeau, c’est sûrement ça.

« J’suis nul en cuisine. »

Lyana acquiesca de nouveau en bougeant simplement la tête. Le jeu promettait de les assomer définitivement. Et ce prince qui prouvait qu’il était celui qui tenait le plus l’alcool. Tout le monde en était convaincu désormais. Mais Loran ne prit pas le défi à la légère. Il releva la tête et de nouveau vit le prince revenir avec sa boisson improbisé. Rien qu’à l’odeur, cela ne sentait rien. Déjà. Helera le repéra dans son champ de vision, plus par chance que parce qu’elle le cherchait. Agenouillé devant la table basse. Avec un effort surhumain, elle se redressa et se plaça derrière lui, assise sur le fauteuil. Elle glissa ses deux mains dans son dos sous sa chemise et lui fit des gratouilles tandis qu’il faisait boire ses collègues de travail.

« Une danse ? Tu sais danser ? »

Elle regarda Loran.

« Bien sûr. Pas de problème Fanrel Kograne, on va s’en occuper. A moi ?! »

Il essaya à son tour, et ce fut un échec. Le grand maître souffla quand il comprit que c’était cuit pour lui. Le gage par contre les fit rire tous les trois. En revanche, Loran ne dit pas son dernier mot et se retourna vers sa conjointe.

« Refais encore une fois le grand chaman. »

Elle essaya de l’imiter de la manière la plus pittoresque qui soit et il déposa baiser sur sa joue tout en ricannant. Pas le temps de protestation, Lyana se leva d’un coup et l’entraîna par le bras, avant bien sûr de choisir une musique qui « swinguait ». Il disparut derrière le dossier du canapé, certain qu’Althar les observait pour vérifier leur gage. Il se retourna vers elle. Helera agita le doigt de gauche à droite. Hors de question, non non. Il déposa sa tête toute triste sur sa cuisse et elle leva la tête d’un air hautain.

« Tu veux … vraiment que je finisse mal toi. »

Il agita le shooter d’un air sournois et très lentement, il remonta vers son ventre, sa poitrine, son cou, mais sans jamais la toucher. Pourtant, elle pensait vraiment qu’il l’avait effleurée tout le long. Cela lui procurait des sensations … Fort peu religieuses. Un ordre. Elle obéit, ses yeux bleus dans les siens. Helera avait confiance en lui et lui obéissait au doigt et à l’œil dans tous les cas. Il avala le liquide rougeâtre, et la surplomba. Il descend vers elle, l’obligeant à se baisser davantage, toujours plus bas, se baisser jusqu’à ce que le fauteuille la contraigne au contact. Un jeu de désir auquel elle ne resta pas indifférente. La bouche toujours ouverte, elle avait finalement envie de goûter à ce liquide si c’était lui qui le lui donnait. Alors il ouvrit la bouche et directement reçu l’alcool étouffant. Elle toussa une première fois, se mit une main sous la bouche. Il coulait de part et d’autre de ses joues. D’un coup, elle avala et toussa davantage. Mais le prince était pressé, et finalement, elle aussi. Il l’embrassa presque aussitôt. Helera ne se fit pas priée et tira sur sa chemise, sans se soucier du fait qu’elle allait probablement le déparaillé, juste pour qu’il se colle, jusqu’à ce qu’il l’écrase. C’est ce qu’elle cherchait, être sous lui, le sentir et l’embrasser. C’est elle qui déplaça une main vers ses fesses cette fois et l’autre sous sa chemise. Le désir l’irradiait, difficilement contrôlable, difficilement gardé en cage. Sa langue contre la sienne, l’alcool dans le sang, elle avait envie de lui, maintenant, tout de suite. C’était si difficile finalement d’attendre, tant la passion était forte. Il essaya de se détacher d’elle, mais elle releva la tête pour ne pas rompre le contact. Elle en voulait plus. Mais il rompit finalement, par une phrase qui l’étonna elle-même. Avait-elle dit quelque chose ? Elle ne s’en souvenait plus. Loran et Lyana était collés l’un contre l’autre, dans un slow dont le rythme était bien loin du rock qui passait sur le datapad. Une main sur le visage du prince, faisant fi de son frère qui les chercha, dissimulés derrière le fauteuil.

« Bon, on va y aller. Ou que vous soyez … On vous dit … a demain. Ou a tout a l’heure, je sais plus. »

Les deux titubèrent, se soutenant l’un contre l’autre. Difficilement, ils cherchèrent la console de sortie. Un gage pour Althar, donc ? Son pouce vint caresser le bout de ses lèvres et les caressèrent, pleines de sucres. Son autre main remonta jusqu’à son cou. Leurs souffles étaient si proches, et elle pouvait avoir ce qu’elle voulait. Vraiment ? Sans hausser la voix, alors qu’elle ne voyait rien d’autres que son visage. Alors que l’arrière plan était flouté, que sa focalisation était concentrée que sur une chose. Elle lui murmura :

« Je veux … je veux que tu me fasses l’amour. C’est ton gage. Je veux te sentir encore une fois. »

Il avait visiblement perdu, et elle avait exigé. La reine avait parlé. Son autre main vint rejoindre la première et elle entoura sa tête tout en resserant l’étau, le forçant à approcher les lèvres des siennes. Plus de jeu, ni de sauvagerie, c’est avec une passion renouvelée que leurs lèvres se touchèrent une nouvelle fois. Lentement, elle l’embrassa, une fois, puis deux. Puis serra de plus en plus fort pour sentir son souffle contre le sien s’échappant de leurs narines respectives. Encore une fois, c’est ce qu’elle voulait. Parce qu’elle ne savait pas de quoi l’avenir était fait, elle voulait ne pas oublier, l’avoir, ressentir, sentir. Etre avec lui pour une autre fois, qui pouvait être l’ultime. Helera sentit un contact sous ses genoux, et un autre dans son dos et fut levée. Elle rompit elle-même le contact et posa sa tête calmement contre son épaule, déposant par intermittence des baisers dans son cou. C’était tout un dilemme pour se déplacer, car ce n’était pas sa masse qui faisait défaut, mais la route tortueuse. A chaque fois, c’est Helera qui avec un pied ou une main ouvrait les portes devant leur passage. Dans les bras de son prince, elle se sentait privilégiée. Attention à droite ! Elle heurta la tête contre un mur et se contenta d’un :

« Aie. »

Puis éclata de rire tout en mettant sa main devant sa bouche. Pareil pour la main reliée au bras qui entourait le cou du prince, et qui vint se positionner également devant la sienne. Pas de rire, il faisait nuit dehors ! A droite, à gauche, ça tanguait. Puis finalement, la porte de la chambre. Dès qu’ils rentrèrent, une impression de fraicheur s’éleva et toucha leur visage. Finalement, ils étaient chez eux après cette soirée endiablée. Le prince la déposa doucement sur le lit et se coucha à côté de lui. L’arrière de sa tête cognait, et ce n’était pas à cause du choc contre le mur. La reine se lova contre lui et posa une main contre son torse.

« Alors ? Tu l’as trouvé comment, mon frère ? »

Elle attendit la réponse puis se décida à se lever. On aurait pu dire qu’elle ne tenait pas en place, mais il y avait autre chose. Quelque chose qui la genait depuis bien une demi-dizaine d’heure. Foutu pantalon qui serre trop ! Foutue culotte ! En titubant, passant à quelques centimètres de l'encadrement de la salle de bain, elle se rattrapa contre l'évier des deux mains, puis leva la tête vers le miroir.
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By Althar Fanrel Keto
#30843
Alors c'est ça une fête grise ? Boire à la déraison, jusqu'à être composé de plus d'alcool que d'eau dans le sang ? Ils avaient beau être quatre, aucun n'est bon pour rattraper les autres. Heureusement que personne ne vient voir ce qu'il se passe, vraiment, parce que ce ne serait pas beau à voir. D'un côté comme de l'autre, l'alcool a laissé tomber les dernières barrières mentales et il n'y a plus vraiment de résistance à la bêtise. Le rire, la proximité, l'air parfois perdu ... De terribles symptomes d'une soirée bien trop arrosée. Le seul mot d'ordre ? Ne pas accepter de refus ! Oh non, à l'heure où même Helera se refusait à boire et qu'il la tenta à chaque fois, il n'y eut quasiment pas de remords ni de regrets quelconques. Boire, encore, oublier, se laisser aller ... Cette boisson du diable permet vraiment de se vider la tête, de vivre l'instant présent de la plus belle des manières. Comme à la grande époque ! Boire et se rouler partout avec l'élue de son coeur ! Un peu plus ou un peu moins, le stade du non-retour fut passé après le premier jeu, et le premier éclat de rire. Et avec la fatigue qu'il se traîne ... Oh oui, tout devient plus facile. Ce frère qui l'inquiétait tant une heure plus tôt ne le dérangeait même plus dans cette étrange position qu'il entretenait avec Helera, à la limite du raisonnable (ou plutôt ... du déraisonnable). A combien étaient-ils de verre ? Plus la moindre idée. La table était un champs de bataille, les regards vitreux idem, et même la jeunesse ne tenait plus le coup dans cette bataille indécente. Ils avaient tenté le diable en sortant la pire boisson, et voilà comment ils avaient fini, tous ensemble, à se demander s'ils allaient réussir à trouver leur future chambre ...

Triste spectacle ou bien justement le plus comique des spectacles. Tout dépend du spectateur. Entre une Grise incapable de se relever, un Prince qui s'acharne à essayer de danser malgré l'étrange roulis du vaisseau, et un couple perdu à contempler des étoiles alors même qu'il y a un plafond, l'ensemble ne fait pas beau à voir. Et c'est ce qui est magnifique ! Une famille ! Voilà comment on unit une belle et magnifique famille, autour d'une bouteille d'une boisson bien trop forte pour un dîner devant un feu de bois. Une belle soirée comme il n'en avait plus connu des mois, et un moment de relâchement des plus plaisants ... Cela n'aurait pas pu être mieux, à ce qu'il lui semblait. Cette Helera à l'indissociable sourire, et ces deux gris bien plus sympathiques que tout ce que la Galaxie crache sur eux. Parfaitement parfaits, tellement qu'ils méritaient de boire, et de danser ! De vivre une soirée sans travailler, une soirée royale, organisée par les hôtes nelvano-têtans ! Un succès, une véritable réussite, un bonheur pour les papilles et pour le coeur. Même les deux jeunes commençaient enfin à s'embrasser plus ouvertement, et avec un peu plus d'intérêts ... Difficile de dire si c'est à cause de l'alcool ou non, mais leurs petites manigances, et ce rapprochement plus détendu à l'image du couple royal aura au moins eut le don de faire sourire un Althar fier d'être un cupidon. L'amour ... voilà ce qui devrait les motiver, à ces petits ! Qu'ils profitent, qu'ils se complètent, qu'ils s'animent ! Ce n'est pas cette soeur tout tranquille, en train de ronronner sur son compagnon, qui devrait les intimider. Oh que non, heureusement que cette vodka avait fini de libérer ce qu'il y avait à libérer ...

Ce dernier jeu, à la différence du précédent qui fut un cuisant échec, aura au moins eut le don de conclure la soirée d'un dernier verre ravageur. Une gorgée une danse triomphante, une gorgée et un baiser volé à cette imitation si parfaite qu'en faisait Lyana ... Dommage, mais il trouverait un moyen de l'obtenir ! Mais pas le temps de réfléchir maintenant, les deux tourtereaux se lançaient enfin dans la danse ... avec un peu de retard par rapport au couple royal, mais c'était un bon début ! Nul doute que leur nuit serait intense, et pleine de la fougue de la jeunesse ... C'est sur cette pensée de satisfaction qu'il s'attaqua à son propre défi. Sa nuit fougueuse était encore à annoncer, quitte à se brûler sur cette flamme qu'était sa propre Grise. Lentement, doucement, de la plus séductrice des manières, dans une atmosphère aussi bouillonnante qu'alcoolisée. Une étincelle et ils explosent. Une infime et si minime étincelle qu'elle pourrait embraser tout ce qu'il reste d'encore sain en eux. Une si petite étincelle qu'elle pourrait remettre en cause tout cette soirée. Une folie. Un baiser. Une étincelle. La déraison, et l'appétit sans faim. Plus rien. Plus personne. Juste eux, soudainement, qui venaient d'oublier tout le reste pour se concentrer sur cette seule et unique tâche qui les faisait trembler de plaisir, et exploser d'émotions. Une étincelle qui les consumerait jusqu'au petit matin, et que cette lutte constante de leurs langues ne fait qu'agrandir. Combien de temps depuis qu'ils n'ont pas fait ça ? Trop longtemps, au moins quelques minutes ... Combien de temps depuis qu'ils n'ont pas profanés leurs propres corps ? Beaucoup trop longtemps, au moins quelques heures ... La position est parfaite, le moment est parfait, l'instant est parfait. Elle l'a compris, il l'a compris, leurs mains se risquent déjà à goûter au magma qu'est leurs peaux et ...

Non. Folie. Les autres. Le monde. La soirée. Un jeu ... une dignité, un adieu ... Il ne sait plus. Le monde vacille, le monde tourne. La musique bat son plein, mais hélas, un seul point de focalisation : ce corps sur lequel il est installé, dans la plus adéquate des positions. S'il n'y avait pas tous ces vêtements. Impossible la quitter du regard, en attendant la sentence. Elle est évidente, mais il veut l'entendre. La sentir, comme cette main si brûlante qui glisse sur sa propre peau, dans un plaisir accentué. Et cette respiration, si proche de la sienne. Il s'en abreuve, il la lui vole, cet air, cette odeur, tout ... Il veut tout, il la veut elle. Et elle le veut lui. Elle a dit ce qui devait être dit. Elle a dit les seuls mots qui méritaient de l'être, dans cette position, dans ce moment. Son nez lutta dans une caresse du sien, alors que déjà elle redemandait que sa faim soit comblée.

    « Tout ce que tu voudras ... Toujours ... »

Des mots soufflés, sans voix, avant que leurs lèvres ne scellent leur pacte une nouvelle fois. L'endroit aurait été adapté à ce qu'ils étaient prêts à faire, au regard des ondulations de leurs bassins respectifs, mais sans pouvoir fermer la chose s'annonçait périlleuse ... Et puis ... leur chez eux ... Ce lit souillé trop de fois par leurs actes impurs était le plus adapté. Oui, voilà, elle méritait le mieux. Tellement mieux qu'il mit encore plus de son application alcoolisée pour cet échange de salive sans fin. C'était à n'en plus finir, à ne plus respirer, à ne plus se stopper de goûter à ces lèvres si parfaites. De loin ce ne devait pas être très romantique, ni sexy, mais pour eux ce fut ... intense. Pas question d'interrompre ce moment de grâce, pas encore, pas cette fois. Sans quitter cette bouche, et ce visage doré, il fallait néanmoins tenter de se redresser. Un vrai défi, dans des grognements maquillés par quelques passages buccaux un peu moins sexy, pour réussir à se lever avec elle. Et ce monde qui ne penche que vers elle, où qu'elle soit ... Heureusement, ses mains baladeuses qui arpentaient son corps jusqu'à présent avait pu trouver un endroit adéquat. Plus qu'un pied au sol, un pli du genoux, et une mordillement de la lèvre de la Grise et ... Ouh ça tangue, ça tangue, ne pas tomber ... Ok, on est bons. La manoeuvre fut difficile, et manqua d'échouer douloureusement dans une chute incontrôlée sur sa compagne, mais ils y étaient. Et visiblement, plus on est hauts et pire c'est ... Par contre, une seule loi scientifique semble se confirmer, qu'importe la direction, c'est toujours vers elle que la gravité l'attire. Un pas, un coup de pied dans la table basse, et ils pourraient sortir, lentement, maladroitement. Heureusement, il la tient courageusement entre ses doigts disposés à des endroits clés. Un plaisir autant qu'un devoir.

Et c'est comme ça qu'ils partirent tous les deux dans cette balade semi-nocturne, dans la semi-obscurité des couloirs. L'aventure qui s'annonçait allait être ardue, au regard du balancement irrégulier du vaisseau. Et si en plus elle ne fait rien pour l'aider, avec ces baisers dans le cou, ils ne sont pas près d'arriver alors même que la chambre n'est pas si loin. Chaque attaque mérite une représaille, quitte à ne plus regarder la route, comme ces voyous en speeder qui draguent avec trop d'arrogance. On regarde pas devant, et on la couvre de baisers. Elle est si mignonne, blottie dans ses bras comme ça ... Ce serait presque à s'arrêter pour la regarder, mais bon ... Bim. Mince. La bouche grande ouverte, dans ce couloir qui venait de perdre facilement deux mètres de largeur, il fut choqué de ce coup si inattendu dans le mur. Pourquoi avait-elle fait ça ? Est-elle devenue folle ? Et ce bruit .. ce bruit ... elle a la tête dure. Aussi lentement qu'elle il commença à rigoler de la bêtise de cet instant, comme si c'était possible que son crâne fasse autant de bruit. Son avancée en fut affectée, ce qui la motiva peut-être à essayer de le faire arrêter avec une main devant la bouche, dans leur cheminement zigzaguant dans ce couloir qui n'en finissait plus. Que veut-elle, cette main ? Hmmm ... Elle a bon goût, un petit reste de vodka visiblement ... Et oui, même un Prince redevenu enfantin peut lécher n'importe quoi ! Même des mains grises ! Dans ce fou rire commun vaguement caché de ces mains ils arrivèrent enfin à destination. Et puisqu'elle est si occupée, hop, son arrière train serait parfait pour appuyer sur le pad ! Parfait, c'est ça de bien de le tenir, on le dirige comme on veut !

Haaaa ... Dans un soupir commun ils retrouvèrent leur lieu de vie. Ce refuge, cette grotte, ce lit ! Cette habitude prise de vivre ici ne lui déplaisait pas. Dans ces 4 murs avaient pris place certains de ses plus beaux souvenirs, et ce matelas était automatiquement associé au plaisir. Leur petit chez eux au milieu de nulle part ... Et hop, un tour sur soi, dans un éclat de rire, et les deux finissent tranquillement étendus sur le lit ... La tension est un peu descendue, calmée par ce chemin tortueux et difforme, mais l'envie de se décoller n'est pas encore arrivée. Au contraire. Tout habillés, l'un contre l'autre, ils trouvèrent même la force de faire un débriefing de cette soirée.

    « Ton frère ? Tu veux dire ... mon frère ? Il est génial, ton frère ... Il est super cool, et il a une barbe tellement grande ... Et puis il est carrément chaud pour qu'on fasse plein de trucs ensemble ! Il est trop bien ton frère, et sa femme aussi ! On ira partout, tous ensemble, trop d'idées, trop de possibilités, ta famille est trop bien ... »

Un soupir de satisfaction, et un sourire, quitte à laisser jouer son nez près du sien, dans une tentation constante.

    « Cette fête était super bien ... J'espère qu'on en refera ensemble ... Surtout si elles se finissent comme ça ... »

Cette fois, cette caresse se transforme en un baiser sur son nez, annonçant l'inévitable.

    « T'as de la chance de l'avoir ... Et il a de la chance de t'avoir ma Lera ... Tout ça c'est grâce à toi ... »

Et oui, c'est difficile de résister aussi longtemps à la tentation, quand on se tient si près. Alors que sa main en hauteur essaie tant bien que mal de se rapprocher de cette hanche, ses lèvres cherchent les siennes avec la certitude de les y trouver. Mais en une seconde le monde bascule, le laissant s'effondrer sur le ventre alors qu'elle s'écarte en le laissant seul avec ses envies. Le monde tourne, encore, et le lit devient un vague radeau de sauvetage, mais la forme qui s'éloigne ne peut être que la sienne ... Il faut la rattraper, avant qu'il ne soit trop tard ! Il ne sait pas pourquoi, mais c'est son objectif, dans un effort surhumain pour se décoller du lit. Oh que oui cette forme, cette divinité ... Avec elle disparaît le monde, comme si elle seule disposait des clés de la réalité. Elle est si forte et si puissante que ses deux mains suffisent à arracher tout le reste de ce qu'il voit. Ne se distingue alors, dans un dernier clignement d'yeux, un arrière-train aux formes si rebondies qu'il se découvre une faim matérielle ... et l'envie d'y croquer. Comme un fruit, ou un plat, mais en tout cas quelque chose qui lui met l'eau à la bouche. Allez, quelques mètres, le temps de trouver son équilibre, et atteindre l'encadrement de la salle de bain et ...

Là. Elle est là ... Appuyé sans grâce contre l'encadrure de la porte, la joue contre la froideur de celle-ci, il l'observait. Certes, on aurait dit que seul ce mur pouvait l'empêcher de sombrer vers le sol, mais ce n'était qu'une impression. Non, au contraire, ce mur lui remettait les idées en place, dans un sourire béat. Elle était là, devant le miroir, à souffler, et reprendre son souffle. Ses cheveux blancs, qui glissent en cascade sur ses épaules ... Ce cuir, qui fait ressortir son royal séant ... Et ces mains, si fines et pourtant si puissantes, en train de faire plier sous leur volonté l'évier. Elle sent si bon, même d'ici. Et elle a l'air si belle. Ce serait un crime de la toucher, cette déesse, une vraie faute d'oser entacher sa beauté. Ca y est, il rêvasse. Il est perdu, en la regardant. Elle l'a sûrement remarqué, mais il ne fait plus attention à rien. C'est le bruit de l'espèce de veste au-dessus de sa tunique qui atterrit non loin de lui qui le fait réagir. Même les déesses ne peuvent pas résister aux Princes !

Hop, réajusté, droit, dans une lutte pour avoir l'air noble, il s'avança doucement, le sourire aux lèvres. Tout ce qu'il faut à une déesse est simplement un vainqueur. Un admirable vainqueur, le dos droit, l'air déterminé, et le sourire le plus beau qu'il a. Un pas, deux pas, trois pas. Et de l'air vainqueur, entré au ralenti dans la salle de bain, ne reste plus qu'un sourire amusé au bord de la rigolade. Il est peut-être dans son monde, mais il sait ce qu'il veut désormais, avec cette déesse ... Face à ce miroir lui laissant entrevoir la beauté interdite de ce visage souriant, ses mains trouvent leurs place sur ses hanches, sans honte aucune. Et si quelques heures plus tôt, cette même place il n'y avait eut que simple calme et volupté, cette fois Althar ne se gêna pas pour caler son bassin au creux du sien, dans un geste pleinement tentateur. Pas de violence, pas de gesticulation, mais un simple placement audacieux d'un amant contre son amante. Et lentement, très lentement, ses deux mains quittèrent leurs flancs de chair pour s'aventurer sur ce ventre qu'elles caressèrent avec beaucoup de douceur. Etrangement. Même à ce degrés d'alcoolémie dans le sang Althar restait d'une douceur détonante ... l'effort mental était total (et longtemps pratiqué par le passé). Tout ça pour se regarder encore et toujours dans ce bout de verre, cette fois dans une proximité dangereusement brûlante.

Ha ce miroir ... la vie joue parfois de drôles de tour. Cette soirée avait débutée-là, quelques heures plus tôt, dans un soin méticuleux pour sécher ce corps dénudé et offert à sa vue. Pur moment de tendresse et de tranquillité, un instant hors du temps enfermé dans cette petite pièce encore humide. Et maintenant, quelques heures plus tard, dans la folie d'une soirée trop arrosée, le silence de leurs voix avait laissé place à la faim de leurs corps. Tel le cycle d'une vie, ce miroir avait vu la beauté de la nature, et la reverrait une nouvelle. Ici tout comme a commencé, et ici tout finirait. Un regard, un sourire, et un désir tenace.

Une main quitta son refuge, au plus près de ce corps encore recouvert, pour revenir dans ces cheveux, qu'elle fouille pour les lisser de nouveau. Dire qu'elle a voulu les arranger, avant qu'il n'entre. Cette neige effilée, qui la rend si unique, lui laisse croire qu'il n'y aura jamais d'autres comme elle. Cette marque de sa magie, cet héritage de son combat, c'est ce qui en fait ce qu'elle. Sa Krinar. Sa Grise. Sa guerrière. Mais cette singularité cache des choses, elle est agréable sous les caresses mais elle gêne pour goûter à cette nuque, et à cette peau. Cette fois, ils sont seuls. Et le temps est devant eux. La vie est devant eux, mais plus que jamais, c'est maintenant qu'il faut la déguster. Ne pas la gâcher. Ainsi des lèvres affamées, gourmandes, se calent sur cette nuque et ce cou libéré pour y marquer les premières prières. Déesse, je ne te veux aucun mal, jamais je n'oserais te faire du mal ... Je ne te peux que du bien. La peau à cet endroit est la moins marquée, la moins travaillée, la plus sensible. Il suffit de peu, de ne pas appuyer, de jouer avec les sens pour savoir qu'elle va fondre. Lentement mais sûrement, avant de remonter jusqu'à cette oreille où ce lobe cherche quelques coups de dents sans violence. Une marque d'affection, simplement, avant de retrouver sa place joue contre joue, face au miroir. Sa déesse, et son beau nombril, palais de son index qui danse autour. Il faut préparer le futur sacrifice pour la déesse, il faut danser autour du feu pour pouvoir attirer son attention ! Mais sa prière n'est qu'un chuchotement, pour l'instant.

    « Cette soirée était parfaite ma Lera ... Aussi parfaite que toi ... Et cette nuit sera ... »

... ce qu'ils en feront. Il ne faudrait pas gâcher le moment avant de le vivre, n'est-ce pas ? Dans un léger rire désinhibé ce fut un baiser posé sur sa joue, avec longueur, qui vint ponctuer la suite. Ses mains en étaient revenues à ses hanches, qu'elles firent légèrement se déplacer, de droite à gauche, dans une communion de leurs deux bassins, encore et toujours. Un jeu dangereux, avec la déesse, mais il fallait faire le rituel nécessaire pour l'attirer. Au fond de lui l'envie de lui arracher tous ses vêtements et faire ce qu'il avait à faire là, sur place, sauvagement et brutalement, le tiraillait. C'était une vraie douleur d'attendre, une vraie montée de plaisir de forcer cette étrange danse devant le miroir en la sachant plus brûlante que lui encore. Il le sentait à ses mains, et les mouvements qu'elle osait faire, voire même ce regard qu'elle lui lançait. Mais pourtant, il fallait résister encore un peu ... Peut-être en lui offrant un premier présent, sans mettre à mal cette proximité si osée : d'un geste mesuré, il retira sa chemise qu'il laissa tomber vers la pile de vêtements déjà présente. Mais hélas, pris dans son mouvement, Althar ne pu l'empêcher de se retourner pour apprécier ce qu'elle voulait toucher. Des mains baladeuses, un nouvel éclat de rire après un grand sourire princier.

    « Non non, retournes-toi, allez ... Encore un peu ... »

Il fallu presque la forcer pour qu'elle accepte finalement de reprendre place face au miroir, devant un Prince toujours aussi amusé. Et comme la fois précédente, il se colla à elle sans gêne, recroisant ses bras sur son ventre. Ce doux ventre, si plat et intact, aujourd'hui. L'image de lieu martyrisé par le passé lui revenait à chaque fois, et comme un besoin de le protéger, ses mains se mettaient à l'entourer et le caresser pour ne plus qu'on l'abîme encore. C'est beau, un ventre. C'est doux, et tout plat, ça donne envie d'y poser sa tête. Un ventre si beau, et si grand, quand on remonte doucement. Le pourpre laissa entrevoir avec lenteur, sur le miroir, ce qu'il renfermait. Déjà se distinguait un nombril si souvent exploré ces derniers jours. Et dans cette remontée tout en caresse, une voix qui susurrait sur son épaule.

    « T'aies-je déjà dit combien tu as de beaux cheveux, Lera ? »

Et avec cette parole, son visage fureta un instant dans cette masse capilaire sauvage, pour y planter un baiser. Mais déjà, plus bas, la moitié du buste était en passe d'être révélée.

    « T'aies-je déjà dit combien tu as un beau ventre, Lera ? »

Un nouveau baiser, dans ses cheveux, sans la perdre du regard. Cette fois, l'affaire devient plus difficile. En effet, une barrière montagneuse se présente face à l'avancée de ses mains. La déesse est bien fournie, son apparition sera longue et fastidieuse, et il faudra faire étape souvent pour réussir. Ses mains ne se gênent plus, désormais, pour venir soupeser cette poitrine si fragile. Sans honte, et sans violence, ces deux monts de chair deviennent deux reliques à protéger, et masser, sous le couvert d'une tunique bientôt disparue. Elle les gêne tous les deux, mais il ne faut pas se risquer à exposer deux merveilles qui pourraient être volées !

    « T'aies-je déjà dit combien tu as un beau nombril, Lera ? »

Cette fois, son visage est revenu vers son cou, et son trapèze. Le regard n'est plus sur ce miroir où pourtant elle apparaît, mais vers un décolleté trop gourmand qui lui rappelle tout l'intérêt de ce qu'il est en train de faire. Et plutôt qu'un baiser, sur ce muscle sous ses dents, c'est une courte sussion qu'il faudra enjamber pour faire disparaître le dernier vêtement de sa compagne. Le tissu disparaît au loin, mais les mains reviennent à leur exact endroit, avec plus de virulence. Tout doit être parfait pour le corps de la déesse, même ces deux pointes si tendues. L'envie de parler devient moins pressante, il n'y a plus qu'un jeu sur ces parties qu'il sait bien trop sensibles pour son bien à elle. Il admire ce buste ravageur, et ces formes si fascinantes. Il n'y a bien qu'un homme pour passer autant de temps à les contempler, et heureusement, il n'y a que lui qui a le droit d'en profiter. Cette gourmandise qui se voit dans son regard, et surtout ... dans leurs bassins qui s'animent, encore et toujours. Mais cette fois ce sont ses épaules dénudées qui sont recouvertes d'attention, avec application. Peau ou pas peau, tout y passe, avant de rugir ...

    « T'aies-je déjà dit ... que tu as les plus beaux seins de cette Galaxie, ma Lera ? »

Sans ménagement, ni préparation, l'appétit fut trop grand : il voulait lui faire face, lui faire honneur du sacrifice à la déesse. Pas de baisers, pas de quoique ce soit d'autres, ses mains étaient déjà reparties sur ses reins alors qu'il la calait contre l'évier, pour qu'elle y prenne appui. Et son visage ? Sur le cou ? Oh non ... Sur l'épaule ? Oh non ... Sur la cage thoracique ? Oh non ... Sur le bras ? Oh non ... Sur ses seins ? Oh oui. Avec l'application méticuleuse de l'enfant qui cherche sa boisson la plus nourrissante, il en fut fini de la raison. La déesse aurait droit aux plus grands honneurs ! A la bouche, et à la langue ! Au feu, et au désir ! Ses mains étaient déjà reparties dans leur exploration méridionale, sous le tissu intime, pour mieux en masser les deux parts de chair qui en formaient l'arrière-train. Le Prince était bien décidé à goûter à tout ce qu'il y avait à goûter avant de conclure son affaire. Et pire que ça, même, n'oubliant pas la promesse qui avait été formulée, glissa plus loin ... Oh oui, un peu plus loin, toujours plus loin au fond de cette culotte, pour flatter cette pauvre peau devenue si irritée. Une chaleur bien méritée, si elle n'était pas si joueuse avec ce qu'elle cachait là-dessous. Ce sort, elle devrait le supporter encore un petit instant, jusqu'à qu'il décide que cette première procession serait la bonne ... et finalement, laissant de nouveau trainer ses lèvres sur sa peau, en remontant vers ce visage rougi d'envie, il y eut les mots. Les derniers. Soufflés dans une respiration ardente, laissant son sillage de peau brûlée remontant vers ses lèvres si fabuleuses.

    « T'aies-je déjà dit que tu as les meilleurs tétons de la Galaxie ? Ou bien que tu as la peau la plus goutue de la Galaxie ? La main la plus douce ? L'oreille la plus jolie ? Les cheveux les plus blancs et les plus beaux qu'il m'ait été donné de voir ? Est-ce que je t'ai dit que c'était la plus belle soirée que j'ai vécu depuis longtemps, ma Lera ? Que ce fut magnifique, parce que t'étais là ? Parce que c'est grâce à toi ? Est-ce que je t'ai déjà dit que tu es la plus belle femme de cette Galaxie, ma Lera ? Parce que je te le redis, tu es la plus belle femme de cette Galaxie, parce que es mienne, Lera ! Parce que je t'aime, ma Lera ! Parce que cette nuit sera la nôtre, parce qu'un Prince tient toujours ses promesses ! Tu es l'unique déesse de mon esprit et de mon coeur ! Et cette culotte je te l'enlève sans les mains ... ! Krinar de mon coeur ! »

Le cessez-le-feu entra en vigueur à l'instant de sa signature. Les troupes furent retirées des territoires occupées, et remontèrent pour se croiser dans son dos, se calant sur ses hanches. Son visage était enfin remonté jusqu'au sien et s'apprêta à l'embrasser, non sans un dernier tour : sans peine, encore et toujours calé au creux de ses jambes il la souleva contre son propre torse, dans un grand sourire, prêt à cette dernière embrassade en hauteur. Oh oui, une déesse est toujours au-dessus de ses fidèles ... D'ailleurs, avez-vous remarqué ? Parfois, sur certains princes, l'alcool fait dire tout ce qu'on pense, et tout ce qu'on oublie de garder pour soi. C'est ça de cotoyer des déesses en personne. Qui sait s'il s'en souviendra demain ? Personne. Mais elle, s'en souviendra-t-elle ... ?
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By Helera Kor'rial
#30865
Appuyée contre l’évier, Helera essayait de se souvenir des paroles les plus récentes. Il était heureux d’avoir connaître sa famille, oui, c’était bien, très bien. Il avait surtout accroché avec son frère, mais quoi de plus normal vu avec quel anxiété il s’était preparé. Non, pas anxiété. Excitation. Pourquoi son frère avait fait naître en lui une âme d’enfant ? L’important au final c’était que toute la soirée se soit bien passée. Helera regarda son visage à travers le miroir, sans vraiment voir ses traits. Tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle était mal coiffée. Sans vraiment de raison, mais elle le savait, un point c’est tout. Elle n’était jamais assez bien pour le prince, de toute manière. Il fallait encore se mettre en valeur, plus de … quelque chose. Mais quoi ? Elle se redressa et passa une main dans ses cheveux tout en les fouettant pour qu’ils se démêlent d’eux même. En partie réussi. Ils ondulèrent, en même temps qu’elle, qui faillit tomber en arrière. Un mouvement habile lui permit de se redresser et une main sur l’évier. Ne pas l’échapper, celui là, il allait la maintenir encore debout quelques temps. Sans le remarquer, elle balançait d’avant en arrière. Du parfum … Il aimait bien cela. Oh oui elle l’avait vu reniflé plusieurs fois, elle n’était pas duppe. Mais où était il … Tous ces flacons qui se ressemblent … Son doigt se hasarda et pointa des fioles disposé au fond de l’évier blanc à double vasque. Le flacon au liquide violet ondulait devant ses yeux, elle essaya de l’attraper mais dévia sur la droite, ses pieds suivirent la cadence et elle heurta le mur tout en faisant tomber des flacons sur le tapis. Pas un bruit, pas de casse. Elle grogna et plissa les yeux pour repérer le flacon violet. Victoire, il n’était pas tombé. Un pchit, un deuxième. Voilà, pas trop. Juste un peu. Odeur fruit des bois et forêt passion. Ou fruit de la passion et forêt de bois. Un truc ou l’autre, c’était pareil. Elle renifla l’air qui émanait et déboutonna un bouton de sa chemise, puis se calla de nouveau sur l’évier. Une mèche devant ses yeux, elle souffla de nouveau dessus, mais celle-ci la harcela. Tiens ? Qu’est ce qu’il faisait lui ? Helera se retourna et le vit, sur le pas de la porte, appuyé contre le cadre. Tiens tiens. La main droite comme appuie, elle essaya d’adopter une posture digne, essayant de ne pas basculer d’avant ou d’arrière. Un sourire fendit son visage et ses yeux vitreux essayaient de le fixer lui.

« Salut beau gosse… »

Avec un hausse de sourcil et une main sur la hanche, elle le regarder s’avancer vers elle, lui aussi tout autant bien apprété. Chemise froissée qui sortait par tous les pores de son pantalon, manches retroussées et col non uniforme. Un vrai tombeur. Nouvelle mèche devant sa tête. Elle jura entre ses dents et se retourna face au miroir pour repérer la fautive, toute inquisitrice qu’elle était. Le Prince ne lui laissa pas le temps de finir et vint se coller derrière elle, posant ses deux mains sur ses hanches. Un doigt expert retire la mèche de devant sa tête et la cale derrière son oreille. Ses yeux fixés sur le miroir, regardant le prince qui lui-même avait laissé son regard sur elle. Elle étira un sourire, sans montrer la moindre dent. Juste un léger sourire, une esquisse qui déformait à peine son visage. Et ses deux mains qui vinrent trouver les siennes et les approches de sa portée, vers son ventre. Les mains dans les siennes, ses doigts entremêlés dans les siens, ils se regardèrent dans un silence de cathédrale. Juste lui et elle, pas un bruit, pas un frottement, pas un seul mouvement autre que le tangage qui s’harmonisait n’entre eux. La fraicheur était retombé et ses joues elles mêmes perdirent de leur chaleur dû à la soirée, remplacée par autre chose de plus profond encore. D’un volcan qui ne demandait qu’à surgir de nouveau, d’une lave si brûlante qu’elle en calcinerait tout le vaisseau. Il se pencha, et déposa un baiser dans son cou, la forçant à pencher la tête. Elle ferma les yeux. C’était si bon, si doux. Elle serra davantage ses mains contre elle, comme une réponse inconsciente à cette électricité qu’il déversait dans sa nuque. C’était si hérogène et en même temps si apaisant. Comme une drogue, comme une substance. Juste ce contact. Ce prince qui était venu il y a trois jours seulement, et qui en ce si court lapse de temps l’avait fait exister comme une princesse, comme une reine. La petite moins que rien de Kuat, inquisitrice a ses heures perdues, devenue risée de la galaxie, pour terminer dans les bras d’un Prince du noyau. Non, du prince du noyau. Le seul et l’unique. Ce qu’elle ressentait à ce moment dépassait tout ce qu’elle avait pu imaginer jusque là. Tant de sentiments, de passions qui en elle faisait battre son cœur et tout son corps. En réponse à ses baiser, à se mordillement d’oreille et de se doigts qui la narquait sur son nombrile. Tout cela qui faisait vibrer son corps d’une énergie infinie et son esprit d’un sentiment auquel elle n’aurait jamais pensé se laisser bercer. Helera releva la tête une nouvelle fois et la tourna vers lui, déposant un baiser sur sa joue. Puis, colla sa joue contre la sienne et s’y frotta lentement, comme un chat devant son maître, en manque d’affection. Elle en aurait presque ronronné.

« Magnifique. Grandiose. Comme ce que tu en es, mon prince. »

Le ton était aussi doux, aussi silencieux que le sien. Très calme et mesuré, très absent, concentré sur autre chose. Son aura, ce qu’il dégageait. Ses mains dans les siennes. L’instant se fige, telle une photo qui se regarde une fois avoir passé les plus belles années de sa vie ensemble, à se remémorer ce moment qui n’est autre que le début de la vie. Leur vie, leur liaison, leur état d’ébriété commun, qui donnait un suréalisme et une idyle venu d’un autre temps, d’une autre planète, d’un autre univers. Pourtant, tout était bien réel. Elle avait envie de se lier à lui, de l’avoir en lui, le sentir et l’apprécier. Que leur cœur ne fasse qu’un dans une danse commune. Un baiser sur sa joue et des mains sur ses hanches de nouveau, s’autorisant à y pénétrer la frontière du tissu. Le contact de son corps en feu avec ces mains si froide ne firent que vaporiser son désir que davantage. Une fumée artificielle qui obscuricissait la vue et décuplait les sens. Elle ferma les yeux, parce qu’elle devait contenir toute cette passion qui animait son bas ventre, qui lui donnait envie de lui sauter dessus. Alors qu’il était là, à sa merci, son bassin contre elle, dans une position animale. Pas le temps de lui rendre ses charmes car il s’attaque aux boutons de sa chemise. Un à un, ils craquent, mais la moitié y restent encore figé. Mais c’est lui qui dans un mouvement rapide enlève sa chemise, l’obligeant à se retourner, pour admirer. Helera lui glissa un baiser dans le cou alors que ses mains s’attaquèrent à ses muscules dorsaux, mais … Ah ? Que cherche t-il. Docilement, elle lui obéit, sans perdre le contact. Et elle le regarde dans le miroir, elle avait envie de lui, désormais, et il le lui refusait. Est-elle assez belle pour lui, assez bien ? Comble t-elle toutes ses attentes en tant que femme ?

Une réponse silencieuse et une paire de main qui caresse son ventre. Très proche, qui électrise la zone, prépare leur abordage et qui vaporise ses interrogations. Elle le sentait contre elle, entre l’évier et le prince, coincé entre la matière et le bonheur. Première question qui lui fit étirer un sourire. Il n’y avait de réponse à donner, du moins n’avait elle pas trouver quelque chose à répondre à cela. Même question sur son ventre, accompagné de ses baisers dans ses cheveux. Ces deux mains partent en croisade, montant en même temps que cette chaleur. Elles arrivent sur sa poitrine pour y prêter toute leur attention. Sa respiration accelère, c’est doux, et en même temps elle bouge les épaules, comme si c’était trop fort. Comme si cela la brûlait, mais pourtant tout en redemandant. De la frustration, ou quelque chose comme cela. Elle ne peut lui rendre aucune de ses marques d’affection, alors elle profite. Juste profite des sensations qui agitent sa poitrine, dans un massage expert. Cela la calme. Sa peau n’est pas encore exposée, le tissu est le dernier gardien de son désir. Alors c’est un sentiment béat qui s’empara d’elle, sans pour autant faire retomber le désir. Mais il n’en a pas terminé, et fait sauter les derniers boutons. Helera laissa tomber les bras en arrière, il la lui retira d’un clin d’œil. Son dos se retrouve contre son torse, elle sent la chaleur qui émane de lui, qui part d’elle, qui s’échange en un tourbillon. Ses doigts alors s’attaquent à la peau et elle sent toute l’expérience d’un touché de maître. Elle le connait désormais et il le sait. Sa respiration d’abord plus forte s’accélèrent désormais et se mort les lèvres tant la passion grimpe vite. Plus vite que l’alcool ne descend. Oh, que de souffrance, et tant de bonheur. Par moment, il la laisse se reposer alors que la paume de ses mains masse tranquillement et puis les pincements recommencent, sur ses petits bouts de chaire si sensible. Un ascenseur de pulsion, sur des montagnes malmenées. Helera ne sait pas quoi faire de ses mains. Il l’entend, et la fait tourner sur elle-même comme son cavalier de danse. Enfin, elle le contemple dans toute sa splendeur et étira un sourire.

« Tu n’as pas besoin de me le dire mon cœur. Tes gestes parlent pour toi. D’une langue que tu es le seule à maîtriser. »

Ses mains repartent à l’assaut de sa poitrine et la force à se coller contre lui, son bassin contre le sien.

« Et qui me fait vibrer. »

Sa respiration s’accélère et elle lève la tête vers lui, essayant de lui mordre le menton. Mais il ne l’entend pas de cette manière, ne lui laissant pas une seconde de répits et la place davantage contre l’évier. Elle chercha à glisser une main vers ses princières fesses, mais en fut privée également. Il l’obligea à s’assoir au niveau de l’évier. L’attaque continua, mais avec sa bouche cette fois. Sa langue vint triturer son extrémité érogène, qui envoie des ondes dans tous son corps, à forte puissance. Helera ferma les yeux et retint sa respiration. De ses bras, elle attrapa sa tête et l’enserre dans ses bras. Son visage se plaque contre ses cheveux et y expira lentement tout en caressant son cuir chevelu. Sa respiration était alternée, suivait les pulsions dictées par sa poitrine. L’arme fatale qui la mettait totalement en transe. Ses jambes entourèrent finalement son bassin et son dos fut irradié de la marche de ses mains d’élites jusqu’à son derrière à demi tombant dans l’évier. Non, il lui fallait de l’aide. Elle libéra une de ses propres mains qui vint déboutonner ses propres boutons, pour lui laisser la place de s’y glisser. Sa culotte ne la démangeait plus, absorbée par les électrisations et brûlures de son amant. Elle le serrait contre lui et cambrait par moment son bassin. Son corps suivait le commandement de sa poitrine, elle-même guidée par les coups de langue et les sucions, les mordillements humides et les baisers de son amour. Elle n’en peut plus, et tout cela se calma enfin quand il commença à prendre la parole. Il releva la tête vers elle, tandis qu’elle le dominait. Ses yeux n’étaient plus vitreux par l’alcool, mais par le désir et les pulsions qui continuaient de battre dans son corps. Ses deux mains entourèrent son visage pour y caresser ses deux joues, remontant vers son nez et son front. C’est à ce moment-là qu’il se livra, laissant couler les mots, les plus beaux qu’on lui ait jamais dit. Son cœur avait accéléré tandis que chacune de ses paroles la transcendaient. Des poignards, mais non douloureux. Des poignards de lumière qui font brûler ce petit quelque chose au fond de son ventre. Les mots furent prononcés, et le fond de sa gorge commença la brûler. Non, pas maintenant. Elle l’embrassa, pour étouffer les larmes et sa fragilité latente. Pendant de longues minutes, leur corps serré l’un contre l’autre, sur cet évier blanc. Puis quand elle fut sûre de ne pas lâcher une seule larme, elle rompit le contact. Enfin, les choses pouvaient être dites.

« Tu m’as redonné vie, tu m’as protégée, tu m’as portée ton attention, couverte de tes gestes. Si doux, si mesurés, si parfaits. Althar je t’aime. Aujourd’hui et à jamais. Tu es le prince le plus charmant de la galaxie, le plus attentionné et le plus beau. Je suis heureuse avec toi. Je t’aime tellement … »

Elle l’embrassa de nouveau, se sentant libérée d’un poids qui lui pesait sur le cœur depuis tout ce temps. Etait-ce l’alcool qui l’avait rendu loquace ? Elle aimait à croire que non. Elle-même semblait être stabilisée dans son ébriété. Car il ne pouvait y avoir pas amour et alcool en même temps, l’un prenait la place de l’autre. Voilà ce qu’elle se disait. Cet instant magique qui resterait gravé en elle jusqu’à la fin de sa vie. Il la souleva lentement avec force et poigne, avec douceur et protection. Elle restait là à l’embrasser, ses mains toujours sur ses joues brûlantes, ses jambes enserrant sa taille. Elle rompit le contact à son grand malheur, et baissa la tête tandis que ses réflexes reprenaient peu à peu le dessus. Le cadre de la tête passa au d’elle.

« Tu n’imagines pas ce … calvaire. Mais c’est un bien faible prix pour te savoir avec moi. »

Helera étira un sourire et ses deux mains entourèrent sa tête, tandis qu’elle posa la sienne sur le dessus de son crâne. Son torse collé sur son visage, l’empêchant toujours de voir, au final. Il connaissait le chemin, dans tous les cas, et outre les tangages, il arriva à bon port. Elle ne voulait que sentir son souffle chaud, comme une poupée, un bien précieux, un objet de valeur que l’on sert contre soi. Le monde bascula et elle heurta le matelas. L’alcool ne fit qu’un tour et remonta dans sa tête, troublant sa vision pendant quelques secondes. Les deux étaient torses nus, les deux portaient encore leur pantalon. Il était sur elle, la regardait, s’apprêta à se poser contre elle. Mais pas encore, pas tout de suite. Elle roula sur elle-même dans un ricanement pour échapper à ses bras.

La Grise se retrouva dans le vide. Oh ? Je vole ? Ah non. Le contact avec le plancher la réveilla. Elle grommela et releva la tête vivement, par-dessus le sommier, tandis qu’Althar s’était écrasé contre le matelas. Nouveau ricanement, puis à quatre pattes fit le tour du lit, déviant constamment de son chemin, jusqu’à arriver aux pieds. Comme une nymphe qui sort de l’eau, se présenta à la vue de son amant. Un jeu d’amour, une maladie profonde. Oh oui elle l’aimait, vraiment. Jusqu’au plus profond de son âme, jusque dans ses plus petits vaisseaux sanguins. Un grand sourire provocateur, un prince désormais sur le dos qui la regardait. Elle lui enleva ses bottes d’abord.

« Les culottes, ça ne s’enlève pas avec les dents. Ou du moins, il ne faut pas les déchirer, vois-tu mon amour. »

Elle lui écarta les jambes et s’agenouilla entre, défaisant alors sa ceinture avant de la jeter dans un gong sonore. Puis, se remit debout et attrapa le bout du pantalon, au niveau des pieds. Helera tira lentement jusqu’à ce que le pantalon lui soit totalement retiré. Elle enleva elle-même ses bottes et grimpa sur le lit. A quatre pattes, les genoux recroquevillés, elle approcha son visage de son caleçon et y déposa un baiser. Puis lentement, elle attrapa avec les dents les bords supérieurs et tira vers elle, tout en se déplaçant vers le bas. Mais ce n’était pas une vulgaire culotte, et c’était beaucoup plus résistant. Elle s’aida de ses doigts qui en profitèrent pour caresser ses cuisses jusqu'à ses pieds. Le tissu lui fut enlevé, avec délicatesse. Il était encore entier, celui-là.

Puis elle refit le chemin inverse et très lentement, avec la passion, le jeu et l’amour qu’elle lui portait, retourna sur le lit. Des mouvements lents et mesuré, ne pas l’écraser. Une jambe par-dessus la sienne, se baladant entre ses jambes écartées. Puis elle s’arrêta sur sa puissance masculine et y déposa un premier baiser. L’alcool avait également de ces effets qui retenaient les ardeurs, étrangement. Du moins, c’est ce qu’on lui avait toujours dit. Alors, pour ne pas être à court de carburant, c’était son rôle de réactiver la machine. Et puis si elle était déjà en fonctionnement, alors cela ne pouvait pas faire de mal. Au contraire, elle aimait à le voir dans tous ses états. Parce qu’il se l’était accaparée, parce que son désir était trop grand et parce qu’il lui avait promis une nuit inoubliable. Elle, n’allait pas l‘oublier. Cela devait être à l’identique. Les mots avaient été dits, l’amour n’était que la ponctuation. Alors elle se devait d’être à la hauteur. Ses doigts arpentaient son organe masculin, accompagné de baisers et de coup de langue amoureux, dans une douceur éternelle. Quelques minutes, quelques dizaines de minutes, et elle décida enfin à relever la tête. Lentement, elle remonta vers lui tout en faisant glisser son corps contre le sien, larguant des baisers çà et là. Helera s’autorisa même un mordillement sur son téton, bien qu’elle se doute que cela ne lui fasse vraiment quelque chose. Finalement, elle arriva jusque dans son cou et sur ses lèvres, sur lesquelles elle laissa une dernière fois sa marque de ses lèvres. Une main dans ses cheveux, une autre dans la sienne.

« Je t’aime Althar. Je t’aime … »
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By Althar Fanrel Keto
#30975
    « Salut splendeur ... »

Le ton était donné, avec cette entrée en matière. Les rôles étaient communs, que ce soit le beau contrebandier qui vient corrompre la jeune première innocente, ou bien la Reine qui veut goûter à son nouvel amant. Le jeu, encore, l'incarnation, et surtout .. le parfum. Cette signature, cette ambiance, ce fruit interdit qui se doit d'être dévoré s'il est tant odorant. La vie paraît douce, au contact de ce corps. Elle paraît simple, et belle. Il n'y a pas de fausse note, pas d'hésitation, les gestes n'ont jamais été aussi évidents que maintenant. Leurs mains se sont alignés, leurs hanches également, et finalement leurs sourires. L'ultime satisfaction de se compléter simplement dans l'autre, dans sa simplicité la plus ultime, et sa nudité la plus complète. Comme un couple qui profite du temps ensemble, bloqués l'un contre l'autre. Dans ses bras, sur ce ventre, il peut la protéger, il peut la flatter, ou même réchauffer. Il peut la garder pour soi, à tout jamais, et lui offrir le royaume qu'elle n'a pas, celui qui ne se retrouve que dans leur monde commun. Si proche, il peut lui offrir son air, et goûter au sien, avec délectation, pour en percevoir les moindres subtilités. L'un contre l'autre, l'un dans l'autre, seuls, ils forment quelque chose. C'est là toute la beauté du miroir. Une image. La leur. Ce qu'elle signifie, et ce qu'elle représente. Un peu de bonheur, et de simplicité. Deux être mêlés contre vents et marées. Beaux et laids, calmes et excités, têtan et nelvan. Une unité.

Mais cette douce image, figée dans leurs mémoires, n'est pas celle de deux statues. Ce sont deux êtres de chair, et de sentiment, deux êtres qui respirent, et qui vibrent. Deux êtres qui savent parfaitement ce qui va aboutir de tout cela. Il ne suffit que d'un baiser, posé sur un bout de peau, pour que les choses s'enchainent. Pour qu'un baiser en amène un autre, pour qu'un baiser offre une posture, et que finalement ce baiser n'apporte que plaisir en lieu et place de sentiments. Il n'aura suffi que d'un baiser pour que s'écroule l'éphémère vision de ce couple, et qu'apparaisse de nouveau, derrière les lambeaux de cette toile idyllique, l'érotique vue de ces amants. Et sans le vouloir, dans ce temps qui n'a plus prise sur eux, les choses se sont accélérées. Le rythme s'est imposé. L'envie a repris le dessus. Ce ventre ne suffit plus, il faut autre chose. Une nouvelle vision, une nouvelle douceur, ce plaisir innocent à profiter de ce que personne d'autre n'a le droit d'avoir. Ces lieux de chair associées à la vie, dans ses premières semaines, sont pourtant si beaux. Si humains. Pourquoi l'homme n'est-il pas capable de s'en détacher ? Pourquoi faut-il qu'il revienne, après avoir grandi ? Il n'y a bien que la science pour vouloir donner une réponse. Il n'y en a pas. C'est un fait, un appétit, une envie terrible, parce qu'on sait très bien ce que cela représente. Ce qui différencie l'homme de la femme. Et parce qu'ils sont terriblement beaux.

Elle lui était apparue en guerrière, en pourfendeuse de l'ennemi, s'entraînant continuellement pour mieux vaincre. Elle s'était dévoilée à ses yeux, dans la folie d'un moment, et il n'avait eut qu'un doute. Qu'une inquiétude. Et de la douleur. Pourtant ... aurait-il pu imaginer ce que renfermait cette tenue ? Ce qu'elle dévoilerait à ses yeux, le moment venu, dans la plus sainte des manières ? Cette déesse qu'il n'aurait pas cru si belle, et qui aujourd'hui brouillait ses sens pour le mener à la déraison ? Pourquoi une telle enveloppe physique lui faisait cet effet ? Qu'avait-elle de plus qu'une autre n'avait pas ? Qu'importe ce physique attrayant ? Il n'y a pas d'explication intelligible. Pas d'arguments, ou de logique. Non ... C'est autre chose. Ce n'est pas le cerveau, c'est plus bas, bien plus sanguin, battant. Non non, pas cela non plus. Mais plutôt, un coeur qui bat, et qui est la seule réponse acceptable à cette situation.

C'est grâce à lui que cette peau a un goût différent et si ... appétissant. Car au point où il en est des jeux de bouche, ce n'est plus du désir mais de l'appétit. Une faim de ce qui s'offre à ses lèvres, une faim de ce qui glisse sous sa langue, et une faim de ce corps dans son ensemble. Le goût de vodka a disparu pour laisser place à celui de la Grise et de son parfum. Difficile à décrire, il est bien plus ... sauvage, bien plus naturel que tout ce qui peut exister d'autre. Bon uniquement pour ses papilles, et exclusif à sa bouche, il se donnait à coeur-joie de dévorer ce qui pouvait l'être. Certains mythes parlent de Dieux intouchables et immatériels, lui vit pour une Déesse qu'il se doit de manger à chaque instant, et à chaque seconde. Elle est la seule nourriture saine pour son esprit, et pour son coeur, la seule nourriture qui passe au fond de sa gorge pour le maintenir en vie. Oui. Elle est sa vie. Son être. Et il faut une succion de plus, un mordillement et une attention. Toujours plus. Jusqu'à plus soif, jusqu'à qu'il ne reste rien qui n'ait pas été souillé de salive, qui n'ait pas été honoré de la plus goutue des manières ! Son attitude l'encourage dans sa bénédiction, de toute façon ... Il est prisonnier d'une prison qui est devenue un refuge, prisonnier de ces bras qui ne veulent plus qu'il arrête. La déraison de l'alcool, ou la déraison du plaisir. Il n'y a plus de logique dans ce qu'ils font, plus ça va et plus leurs gestes deviennent inconscients, irréfléchis, il la pousse pour l'honorer toujours plus fort, et elle se cambre pour mieux le recevoir, pour mieux vibrer de ces coups de langue. Que la vie est bien faite quand on est une déesse ... Ces lieux si recherchés par son amant qui sont des lieux si sensibles pour elle ! La salle de bain n'existe plus, désormais. Les choses ont pliées sous leur volonté, et leurs bassins sont plus que jamais collés dans une dernière prise entre ses jambes. Si l'air était froid en se dénudant, désormais il est étouffant. Brûlant. Grisant. Il faut respirer, il faut se calmer, laisser digérer tout ce qu'il vient de tirer de deux monts. Et tout avouer. Avouer et continuer à honorer la déesse, encore, le temps d'un répit, et d'un changement de position.

Il n'avait exprimé qu'un millionième de sa pensée, qu'un aperçu très lointain de sa pensée, mais pourtant elle l'avait tout juste laissé finir pour l'embrasser. Elle avait faim, elle aussi, et il était temps qu'il s'offre à sa déesse un peu plus dignement, dans un pur sacrifice innocent et sans retour. Un baiser de passion, et d'occupation, un baiser de transmission. Après tout, il n'avait fait que dire le fil de sa pensée, le fil de ses mots sans filtre, disparus avec la vague d'alcool ingurgitée ce soir. C'était quelques mots de plus, pour temporiser, pour l'honorer, et rien de plus ... Non ? Aussi vite dits et aussi vite remplacés par de nouveaux, qu'elle formulait dans un jeu terrible entre leurs bouches. Il n'avait pas eut le temps de reprendre son souffle, mais quitte à mourir, autant que ce soit comme ça, dans ces conditions ! Oh oui, adieu monde cruel, laisses moi mourir en la tenant dans mes bras, une dernière fois, noyé dans ses cheveux et par sa langue si apaisante ...

Mais la réponse vint, finalement. Quelques mots, quelques phrases, une excitation palpable. Elle semblait contente, heureuse, tirant un nouveau sourire chez un Prince en pleine reprise d'air. Son bonheur est communicatif, peut-être qu'ils partagent des sentiments, peut-être qu'elle vit ce qu'il vit, peut-être que l'alcool la rend comme ça. Mais lui ne se rend pas compte. Il n'entend pas, ce qu'elle essaie de dire, comme tant d'autres qui l'ont fait avant. Aimer ... Existe-t-il encore un sens à ce mot dans sa vie ? Tant lui ont dit, et aucune n'est devant lui. Il n'y a que elle et son exultation, elle et ses cheveux blancs, et ses lèvres rougies d'envie. Il est le Prince Charmant face à la Princesse à détresse, et c'est tout ce qui compte, pour ces lèvres qui se retrouvent. Les mots sont dits et rendent heureux, mais ils se perdent dans la brume de l'alcool, ne laissant entrevoir que le désir de ces corps à moitié-nu. Si la vie n'avait pas eut de fin, peut-être seraient-ils restés éternellement dans cette position, peut-être auraient-ils continué des heures durant, sans craindre l'appétit ou la soif. L'envie, en cet instant, n'était pas purement sexuelle, elle était avant tout celle de l'autre. Plus que jamais. Plus qu'ils ne se le formulaient. Décoiffés et alcoolisés, mais jamais séparés. Pas encore, pas une nouvelle fois, pas pour si peu ... Mais était-ce vraiment si peu ? La friction de leurs corps, et l'étincelle du plaisir ? Assez. Assez. Il est temps. Un ultime baiser, des langues qui se délient, et un soulèvement. Il ne sait même plus à qui appartient cette sensation, sur sa poitrine. Sa peau est devenue sienne, à tant s'y frotter, et rien n'irait en s'arrangeant. Joueuse, la prise était parfaite pour garder sa domination. Elle est là, devant lui, cachant l'univers pour mieux lui rappeler qu'elle est la seule chose qui compte, après tout ça. Qu'il est le Prince charmant qui est venu la sauver elle, et que rien ne saurait l'arrêter. Pas même cette salle de bain, malmenée par les mouvements maladroits qu'il entreprit pour se décoller de l'évier, et rejoindre la porte. Un dernier baiser, et chacun prit place à bord de la navette vers leur prochaine étape ... La planète Lit !

Malgré tout, ses pas furent un peu lourds et maladroits, comme lors de la traversée du vaisseau quelques minutes plus tôt. Mais cette fois pour une toute autre raison : que pouvait-il faire, hein, la tête plongée dans une poitrine comme celle-la ? Ces pas furent terriblement lents et peu motivés, alors que sa tête baignait dans la plus agréable des sensations. Son esprit n'était plus dans le monde matériel, mais bien dans un lieu où tout était doux et cotonneux, où rien ne pouvait lui arriver. Aucun choc ne saurait briser cette sensation, et aucun froid n'arriverait à gâcher l'atmosphère si parfaite de ce lieu. Il pourrait y dormir, ou y vivre. Oui, c'était une bonne idée ça, vivre là, entre ces deux lobes, dans cette obscurité permanente et cette moiteur parfaite pour sa survie. Il n'aurait qu'à s'aventurer dehors pour en extraire une sève suffisante, et y repartir pour vivre à tout jamais au paradis ... Son esprit embrumé arrivait tout de même à l'emmener au lieu du crime, heureusement. Le voyage fut juste plus long, et plus frottant pour ce visage qui ronronnait d'extase pour l'endroit où il s'était réfugié. Et loin de l'idée de le quitter, il laissa tomber Helera sur le lit dans l'unique but de la suivre où cette place au chaud l'attendait.

    « Mon calvaire est ... tellement meilleur ... »

Son rire finit noyé contre cette peau où il n'hésita pas à frotter une nouvelle fois son visage. Comme tout être vulgaire, lui, Prince purement de titre, avait fini par tomber sous le charme d'un physique. Et plein d'effluves d'alcool, il s'en oubliait presque dans cette situation si incontrôlable. Un dernier baiser sur chacun des pics et peut-être enfin arriverait-il à vaincre le sortilège ... Oui, le métier de Prince est difficile ! Faire face à tant de charmes et de magie, à tant de prisons créées pour le tuer, c'est un travail de chaque instant que de survivre dans ce monde terrible. Heureusement, cette fois, la sorcière était sous son contrôle, et il ne manquait plus qu'un sort pour la libérer : le baiser d'un Prince charmant. Un ultime effort, maintenant qu'elle était sous ses yeux, elle et ses cheveux si magiques, et elle serait libérée à tout jamais. Un dernier sourire, un dernier regard et ... sa tête sombra comme une masse sur le tissu du lit, surpris de ne pas avoir trouvé ce qu'il y cherchait. Mais loin de s'inquiéter c'est dans un éclat de rire qu'il prit tout ça, et encore plus en entendant le bruit du choc. Étalé sur le lit, la situation lui paraissait plus comique que jamais, oubliant l'inquiétude qu'il aurait dû avoir en étant sobre. Parce que oui, la situation lui paraissait soudainement hilarante comme jamais, comme un holofilm à l'humour douteux qui se réalise en vrai. Il lança vaguement sa main vers le bord du lit, vers la tête qui sembla se relever en rigolant. Le fou rire n'en finit plus, et il ne fallu que la nouvelle intervention de la Grise pour réussir à le faire redevenir sérieux.

Hélas, cet éclat de bêtise avait tout juste eut le temps de le faire reprendre pied dans la réalité qu'elle faisait tout pour revenir en arrière. La manière dont elle apparut dans son champs de vision le fit d'abord cligner avec énergie les yeux, jusqu'à finalement retrouver un air sérieux face à cette vue soudaine. Il se laissa glisser sur le dos, dans un léger effort, et pu enfin profiter de ce qui allait se jouer. La magie était de retour dans son monde, à chaque mouvement voluptueux de la Grise, qui s'appliquait dans cette danse qui se refusait à tout révéler. Elle voulait le charmer, lui, celui qui était incapable de lui résister ... Et comme si le résultat n'avait jamais eut aucune autre possibilité, il sombra de nouveau pour cette beauté dénudée. Encore, et encore. S'il avait été en mer son bateau aurait déjà chaviré dix fois, et sombré tout autant, toujours plus profondément. Le sourire en coin qui s'afficha sur son visage ne pouvait pas la tromper. Et pire encore, son apathie voulait tout dire. Elle pouvait agir en tout liberté, son Althar ne s'opposerait à rien, ainsi posé sur ses coudes. Elle s'attaqua à ses bottes, tout d'abord, qu'elle retira sans peine, dans une tentative de leçon. C'est donc sur un ton tout innocent, voire enfantin, qu'elle eut la réplique.

    « Mais si elle te gratte et te fait mal ma chérie ? Moi je veux pas que tu souffres à cause d'une culotte inutile ... »

Son visage s'éclaira d'un air taquin mais elle continua. Elle voulait sûrement lui faire payer cet arrachage, la première fois, ou même sa réponse qu'il venait d'exprimer. A moins qu'elle ne soit en train d'essayer de reprendre le dessus sur leurs relations, après toute la bave qu'elle venait de recevoir depuis les longues minutes d'attention princière. Pourquoi pas, pourquoi pas ... La ceinture, d'abord, oui, tandis qu'il ne se gênait pas pour la regarder faire, le sourire aux lèvres. Qui l'aurait imaginé comme ça ? A s'occuper de lui comme elle le fait ? Sans porter de haut ? Difficile de ne pas ressentir une certaine satisfaction en la voyant batailler de la sorte juste pour son pantalon. Ses bottes à elle qui volent, sa poitrine qui virevolte, et une tentative de défaire son pantalon. Sans rien dire, en s'efforçant de bouger le moins possible mais en levant quand même les fesses pour l'aider, il la laissa faire. Même au Palais ses serviteurs n'étaient pas aussi efficaces, et surtout si séduisants ... Et en moins d'une seconde il fut le plus dénudé des deux, pour la première fois dans leur relation. Le sentiment était étrange, mais pas déplaisant. Et à peine eut-il le temps de réaliser qu'elle entamait sa leçon, sans que ses yeux ne la quittent. Seule sa machoire venait de tomber, au premier frémissement de son corps sous ses lèvres.

    « Tu ... tu n'oserais pas me montrer comment faire quand même ... ? »

L'hésitation était palpable. Devait-il la laisser aller plus loin ? Se laisser faire et profiter, ou reprendre le dessus sur celle qui était en train de gagner tout le terrain ? Son cerveau embrumé et noyé de phéromones ne fut de toute façon pas assez rapide pour trouver les arguments négatifs. Aujourd'hui, il se laisserait faire. Aujourd'hui, la déesse serait là pour lui offrir sa grâce et ... Heu ok. Ou simplement lui enlever ce sous-vêtement gênant, cette dernière protection intime qui l'empêchait de se retrouver totalement dénudé devant ses yeux. Maintenant, il était offert à elle comme elle s'était offerte à lui. Etrange. Ils échangèrent un regard sur le bout de tissu qu'elle avait réussit à lui retirer sans l'arracher, comme pour mieux appuyer le défi, avant qu'elle ne le jette derrière elle. Cette manière de faire, de prendre les choses en main ... Ce n'est pas pour lui déplaire, même si la frustration de ne pas lui rendre la pareille est bel et bien présente. Qu'est une Reine sans honneur ? C'est sa vertu à elle qui aurait dû être célébrée, à cet instant, et non pas la sienne, offerte à toutes les intentions baladeuses. Même ses pieds, qu'il aurait voulu utiliser pour participer, furent bloqués. Elle avait tout prévu. Il n'osa plus bouger. Ses doigts se rapprochaient dangereusement de leur destination finale. Ce picotement indescriptible qui remonte, en sachant pertinemment où il veut aller ... C'est à rendre fou. Il aime ça. Il veut ça. Une fois. La seule fois. Puis ce sera à elle ... Allez ... Juste une fois ... Et finalement vint le moment de grâce. L'impact. En une sensation, un frisson, son corps entier s'est tendu, comme une libération, avant de s'effondrer en arrière. Ils étaient fichus. Les yeux fermés et les bras étalés de chaque côté, il n'y avait plus rien à faire. Plus rien à penser. Seulement à ressentir, et à se torturer mentalement. L'imaginer, en tenue d'Eve, à ses côtés.

A cet instant, la Déesse faisait démonstration de son pouvoir. A cet instant, la Déesse reprenait possession de son domaine. Elle seule pouvait être juge de la moralité des siens. Elle seule disposait du droit de châtier ou de récompenser. Et à en entendre le souffle court d'Althar, le sort qui lui était réservé n'était guère une torture. C'était l'apothéose de l'attention qu'elle osait lui porter, la démonstration d'un pouvoir si insoupçonné et pourtant sans limite d'une Déesse incarnée. Sans le vouloir, sans le préméditer, son bassin bougeait en rythme, son corps bougeait en rythme, tout chez lui se laissait aller à ce qu'il était en train de vivre. Même le plaisir sait faire disparaître l'honneur d'un Prince éméché, soudainement prêt à vouloir l'aider. Une main malheureuse, sans but, qui se trouve un nouveau refuge vers cette tête. Une caresse, d'abord, puis une volonté de l'aider en éloignant ses cheveux si gênants, dans cette position. Mais fatalement, ce n'est qu'insistance. Qu'une volonté d'appuyer pour l'aider, d'en demander bien plus que la raison ne le demande. Et de se choquer soi-même d'un tel geste. Cette main venue si lentement et repartie si vite, choqué par ce qui venait de lui passer à l'esprit. Non, elle s'en sort parfaitement comme ça ... La chaleur qu'elle insuffle l'irradie jusqu'au plus loin de ses membres, à présent. Cet épicentre devenu ultra-sensible n'en finit plus de le secouer jusqu'au bout des doigts. Il ne faut juste pas sombrer ... juste .. ne pas ... sombrer ... et ... penser à ... autre chose ... Oublier ce parfum, qui monte jusqu'à ses narines, et cette application qu'elle met à toucher toute la sensibilité de ses cuisses, et de son bassin, oublier le balai de ses cheveux blancs, qui glissent comme des plumes sur sa peau, et ne plus penser enfin à cet honneur qu'elle lui fait. Le drap sous ses doigts n'y suffira peut-être pas, après toutes ces minutes, pas plus que cette lèvre qu'il mord avec insistance et résistance. Rouge et offert, il n'était plus qu'hypersensibilité et esprit noyé. Fini de mener la danse, fini de profiter de sa Grise, elle a fait de lui une petite chose qui se soumet à elle, sans honte ni pudeur, qui se tortille nu face à celle qui le surplombe sans gêne. Cette fois, elle a gagné, cette fois, les minutes sont un plaisir qui l’envoie loin de la terre ferme ...

Perdu dans l'espace et le temps, ce n'est qu'au bord du précipice que la tempête se calme. La Déesse a parlé, et son attention a pris fin, le laissant pantois et en recherche d'oxygène. L'énergie est devenue rare, maintenant, cachée au fond de son corps qui essaie de se remettre de ses émotions. Ses yeux s'ouvrent avec un peu de lourdeur, la lumière ténue de la pièce le pique, mais il n'ose pas la regarder elle. Amorphe, les idées ne sont plus très claires, son enveloppe physique encore loin d’un esprit au milieu des étoiles. Pourtant, cette nébuleuse désormais paisible recommençait à gronder, battue par cette électricité statique survenue par son contact récurrent avec un autre astre galactique. Un mordillement, un orage, une folie. La chaleur, et le contact. La montée en puissance, l’expansion de l’univers, la brillance d’un soleil qui ne cesse de se réchauffer, maintenant recouvert d’une masse bien plus brûlante que lui. Il reste loin, mais se retrouve pourtant si près de ses lèvres, qui marquent leur passage dans son cou, et finalement sur ses lèvres. Elle reprend sa place, posée au-dessus de lui, et lui se contente de la regarder, les yeux pétillants, et l’air ailleurs. Ce sentiment de flotter, loin de là, de pouvoir l’observer comme il n’a jamais pu le faire, sous cette main qui lui caresse les cheveux. Il n’a pas force à opposer à une telle tendresse, même si elle piège sa main. De l’autre, il se contente de glisser finement ses doigts le long de cette colonne vertébrale offerte, l’esprit balayé de ces vents spatiaux si apaisants. Quelque part, au fond de lui, il aurait pu se satisfaire d’un tel instant, et fermer les yeux en gardant cette image et cette vie près de lui. Elle semble si angélique, à cet instant …


« Je t’aime Althar. Je t’aime … » -----------------------------------------------------



Il en faut si peu, parfois. On aimerait s’enfouir dans une réalité qui n’est pas nôtre, se laisser porter par la beauté d’un univers dont on ne sera jamais maître, et vouloir s’y lover à tout jamais. Mais les choses se passent différemment, toujours. Ces étoiles que l’on observe en levant la tête paraissent si lointaines, si inaccessibles. D’un azur étincelant, perdu dans la blancheur de cet espace innocent. Elles nous bercent d’un reflet infini, d’une beauté si enveloppante qu’aucune limite ne semble exister à leur distance. Si loin … et si près à la fois. Plus près qu’elles ne l’ont jamais été, par des mots formulés avec la facilité d’un cœur battant. Des mots capables de franchir des galaxies, des Sénats, et même les centimètres de peau séparant deux coeurs qui battent à l’unisson.

Que dire, alors ? Que faire, face à ces mots ? Ce qu’ils veulent dire ? Pour la première fois, il les entend. Il les découvre. Dans cet instant de plénitude, l’ordre établi est éventré du tranchant d’une lame. Un coup, net, simple, droit. Et la nébuleuse s’évapora, offrant la perspective mise à nue du centre de l’univers : un visage humain, pur, féminin. Helera. Cette fois, son corps devient inexistant. Presque insensible, disparu. Ses entrailles ne sont plus là, pas plus que son souffle. Comme si on venait de l’immerger au fond d’un bassin, le cœur frappant dans l’inconnu, il l’entend, mais il n’est pas à la bonne place. Les tympans résonnent, encore et encore. Il est englouti par tout cela, et ne peut pas réagir, cette fois, en l’entendant. Noyé. Enfoncé. Silencieux. Le calme apparent, la tranquillité d’un moment en couple. Et la perte intérieure. Le déraillement. L’incalculable, l’imprévisible, l’incompréhensible. La panique. Les mots sont si clairs que leur répercussion est si obscure. A tant de netteté on ne récolte que le flou le plus total. Que répondre ? Que dire ? Comment agir ? Réagir ? L’alcool a beau saturer ses capacités intellectuelles, ses maigres neurones encore inviolés ne savent plus comment réagir. Deux mots qui suffisent à vous faire balancer, à balayer l’équilibre fragile d’une existence. Peut-être bien qu’il avait refusé de les entendre, l’instant d’avant, pour son bien. Mais cette fois, offert à cette voix, il ne pu ignorer l’inestimable vérité qu’elle venait de lui avouer. Alors il ne dit rien. De la tempête physique l’instant d’avant vint l’océan le plus étrangement calme de cette Galaxie. Ses yeux balayèrent son visage du regard avant de se perdre un peu plus loin, sans trop savoir où chercher. Finalement, inutile de lutter. Inutile de chercher à rester dans ce monde, de continuer à vouloir trouver une solution. Les yeux clos, ne restait alors sur le visage princier qu’un sourire qu’il n’arrivait pas à contrôler. Tout ça parce qu’il la tenait dans ses bras, et qu’il la serrait contre lui. Ce qu’elle pouvait faire ou dire n’avait plus d’importance, maintenant.

Un instant fila, à moins que ce ne soit que quelques secondes, ou bien des minutes … Ce buste sur lequel elle était installé se mit à trembler légèrement. Non pas de maladie, comme elle aurait pu le croire, mais plutôt d’un rire, d’abord très bas, puis plus franchement, sans qu’on ne sache expliquer pourquoi. Il rouvrit les yeux pour les poser sur elle, sans se dépêtrer de cet élan soudain, avant de finalement renverser la situation d’un coup de rein. D’une roulade il était sur elle. Ce n’était guère pour jouer, et ses mains ne tentèrent rien, cherchant tout au plus à se glisser dans chacune des siennes. Assis à califourchon sur elle, en tenue d’Adam, il exultait comme il n’avait jamais exulté. Les traits illuminés, l’air quasi-dément, quelque chose clochait. Mais quoi ? Impossible à dire. Paumes contre les siennes, c’était presque une danse qu’il démarrait installé de la sorte, faisant aller les bras de la Grise sur les draps. Et fatalement, il approcha son visage du sien, comme à l’accoutumée, mais s’arrêta net. Son sourire ne le quittait plus, au moins. Tout juste disparut-il pour lui intimer vaguement quelque chose : Lèves-toi. Un bond, et déjà était-il en train de se relever en l’attirant à lui de ses mains, pour l’aider. De nouveau sur ses deux jambes, le défi de l’équilibre sur le matelas fut un peu plus grand que prévu, mais il n’en avait que faire. Ses mains lâchèrent celles d’Helera aussitôt debout pour enserrer ses hanches et la prendre contre soi, en passant sous ses bras. Son dos nu, et son postérieur musclé seraient une prise parfaite.

Et soudain, l’explosion. Comme si elle ne pesait rien, comme si elle n’était qu’une présence fantomatique dans ses bras, il la souleva sans peine. Pour elle, il aurait soulevé une montagne, pour elle il aurait décuplé sa force à en mourir. Et aujourd’hui encore, son corps tira une énergie insoupçonnée pour elle, pour la tenir elle, la placer au-dessus de tout. Ainsi débuta la farandole folle d’un Althar et d’une Helera dans les bras l’un de l’autre, menée par un Prince qui tournait sur lui-même. C’est à ce moment-là que tout prenait sens. Que l’instant reprenait de la couleur, de l’énergie. Que tout ce qu’elle venait de dire allait finalement pouvoir exister chez lui. En entendant ses mots, la crainte avait été la première. Une peur fragile, basée sur sa faiblesse, sa crainte en l’avenir, et en une relation sérieuse. Une peur compréhensible, rationnelle, mais si … futile ? Pourquoi craindre le bonheur ? Craindre ce qu’il a recherché si longtemps pour finalement ne pas réussir à le contrôler, de lui-même ? Comme s’il était impossible qu’en si peu de temps avec elle il fusse bien plus loin qu’en un an avec L … Quelle ironie délicieuse, et quelle folie. Bon sang, quelle folie. Passer d’une Présidente ennemie à une sensitive traîtresse. Comment faire mieux ?

Le plus dérangeant, dans cette révélation, n’était peut-être pas cela. Au contraire. La plume venait de gratter sur le papier, d’une encre indélébile et magnifique, la dernière note de la symphonie. Non-pas qu’elle venait compléter une œuvre quasiment accomplie, désormais, mais plutôt qu’elle apportant finalement l’ultime précision qui offrirait à l’ensemble son harmonie sublime. La juste note, la juste hauteur, la parfaite et délicate harmonie. A présent, violons et cuivres entonnaient l’hymne à la joie d’une cours royale redevenue joyeuse. Comme une berceuse endort une personne, cette symphonie arrivait enfin à réveiller quelqu’un. A le réveiller lui. Si subtile et peu audible au tout départ, en deux mots elle était monté crescendo. Le calme … Et la tempête. Une tempête dansante et éclatante, à la lumière irréelle de ce visage qui exultait. C’était déraisonnable, mais tellement incontrôlé que rien n’y ferait. Il ne voulait plus la lacher, pas plus que de s’arrêter de tourner.

    « Qu’est-ce que t’as dit ? Qu’as-tu dit ? Redis moi ce que tu viens de me dire ! Dis le encore une fois ! S’il te plait ! Vas-y répètes une nouvelle fois ! »

Les mots étaient dits vite, très vite, maladroitement, mais il voulait l’entendre encore. Brouillés par le rire d’un Althar au sommet de sa forme, la scène devenait une vaste ronde d’amour. Un seul but. Qu’elle répète, qu’elle le lui dise encore, pour qu’il comprenne, pour qu’il l’entende vraiment. Comme cet alcool qu’il se faisait du mal à se retourner dans l’estomac, cette voix était une drogue dure qu’il consommait sans modération. Juste qu’elle le re-dise, qu’elle le crie, qu’elle l’avoue de vive voix, pour qu’ils puissent se laisser aller finalement tous les deux en s’échouant dans ce lit, l’un contre l’autre, roulés sur ce drap qui n’attendait qu’eux. Ce dernier éclat de rire, pris qu’ils étaient dans ce nouvel entremêlement des corps, un buste frottant contre l’autre, prit fin avec deux visages qui se collèrent bien malgré eux. Cet éclat de joie si soudain se calmait peu à peu chez Althar au contact de cette peau si douce, et de son parfum si exquis. Les mains s’étaient déliées, mais les intentions, elles, avaient changées. Posté sur le flanc, la tête calée sur sa propre épaule, et au creux de son cou, il se perdit dans un nouveau regard. Pétillant, mais plus .. lent. Plus scrutateur. Son sourire ne le quittait plus. Comme à chacun des moments d’intimité entre eux, le temps ralentissait pour se caler sur leurs battements de cœur, sur leurs respirations communes, leur souffle unique qui l’accrochait à elle. Un échange vital qui l’empêchait de détourner la tête, ou le regard, qui justifiait toute cette observation soudaine d’un visage devenu familier. Sa main libre, la plus haute, disparut derrière lui pour y trouver quelque chose : un coin du drap, ou de la couverture sur laquelle ils se trouvaient, pour la tirer au-dessus d’eux d’un grand geste. Ainsi tomba un voile obscur sur leur petit monde, et leurs corps innocents. Ne restait que pénombre et les courbes de leurs visages si proches. Le calme après la tempête. Comme si le simple fait de les recouvrir, d’englober leur petit monde d’un dôme de tissu suffisait à en faire un lieu suffisamment personnel pour qu’ils s’y retrouvent. Un bout de paradis, le leur, où l’un contre l’autre ils pourraient se dire ce qu’ils ont à se dire, où ils pourraient s’avouer ce qu’ils ont à s’avouer. Lui à gauche, et elle à droite, ils pouvaient sentir en chacun ce qui était en train de se jouer, la montée en régime d’un cœur princier qui voulait se libérer. Malgré toute l’obscurité dans laquelle ils baignaient, ses yeux bleus n’avaient pas disparus. Au contraire, ils étaient deux repères qui laissaient entrevoir l’incommensurable beauté de ce visage qu’Althar considérait innocent. Ce petit nez, que son index caressa avec une infinie douceur, et cette joue dont personne ne pouvait imaginer combien elle était agréable à caresser. Il n’était plus l’heure aux exclamations, ni aux explorations érogènes si faciles à cet instant, mais seulement à un chuchotement.

    « J’ai .. des sentiments pour toi Helera. »

Le cœur battant, le ton était devenu bien plus sérieux qu’il n’avait pu l’être durant toute la soirée. L’alcool y était peut-être pour quelque chose, mais il s’efforçait d’en masquer un quelconque effet physique.

    « J’allais te dire que je crois … Mais j’en suis certain, Helera. Aussi clairement que tout s’explique maintenant, que tout prend sens … »

Un baiser sur son nez temporisa un instant son vague discours, alors que sa main s’aventurait maintenant à caresser son oreille libre.

    « Le fait que ce soit toi qui m’aie invité, et qui m’aie sauvé … Le fait que je sois tombé dans tes bras sans le prévoir … Le fait que ton sabre me parle … Le fait qu’après l’avoir fait tant de fois en si peu de temps j’ai toujours plus de mal à me retenir de te faire l’amour … Le fait que tes lèvres aient un goût si exquis … Que tes cheveux me réchauffent l’estomac à leur simple vue … Que ce parfum me rende fou … Que … »

Une inspiration.

    « Que je sois là, et que je me sente bien. Qu’à ton contact je me sente … bizarre. Helera, j’ai cherché pendant longtemps ce que j’ai sous mes yeux maintenant, j’ai cherché ce que tu m’as avoué sans hésiter, ma Lera … mais je t’ai trouvé. Tu m’as trouvé, même, toi … »

Ses mots finirent dans une pointe d’amusement, avant de poser un baiser plus haut vers son front.

    « J’sais pas pourquoi je te dis tout ça … C’est idiot … Il n’y a qu’une chose que j’ai envie de te dire maintenant … »

Sa voix restée si basse jusqu’à présent redevenait un peu plus haute, pour retrouver un ton quasi-normal, assuré, princier, mais plus … Althar. Sa voix qu’il utilisait pour lui parler au quotidien, pour se dire tout et rien, pour se connaître. Cette voix peut-être moins absolue que celle du Prince, ou moins enjolivée, mais cette voix sincère, cette voix qui lui était dédiée à elle. Cet accent têtan qu'il maquille d'habitude. Son visage s’était approché du sien, gagnant les centimètres qui les séparaient, mettant leurs bouches dans une dangereuse proximité.

    « Je t’aime Helera. »

Pas de doute. Pas d’hésitation. Pas de timidité. Un aveu, certain, une folie qui brûle la langue, ses yeux dans les siens. Qu’importe sa réaction, qu’importe ce qu’il se passera ensuite, il veut juste l’embrasser, comme à chaque fois, l’embrasser comme la première et la dernière fois, l’embrasser encore, pour que les mots deviennent solides, pour le lui reformuler au plus près de la langue, au fond de la gorge. Tout est dit, plus rien ne reste à dire, plus rien n’est caché, elle le sait. Il le sait. La salive est devenue l’amour. Tout ce qui se passait maintenant retrouvait un sens bien plus charnel, bien plus physique. L’aveu était fait, il était temps de le concrétiser, et de le vivre. Si il l’avait serré d’abord contre lui, Althar se retrouvait maintenant pleinement sur elle, les mains encadrant le visage de celle devenue bien plus qu’une amante. Nu comme un vers, il se sentait véritablement à sa place, maintenant. Véritablement sûr de lui. Pas d’artifices, pas d’habits, rien qui ne démente ce qu’il venait de comprendre. Des sentiments. Depuis peu de temps. Un appétit de cette sensation, de cette envie de la voir, et de l’avoir, d’être auprès d’elle, de la tenir et d’être tenu dans ses bras. Un ensemble virevoltant de sensations physiques qu’elle ne pouvait espérer. Couché entre ses jambes, sur elle, contre elle, elle n’aurait pu être plus parfaite dans ce monde qui était le leur. Emmitouflés, leur amour était maintenant protégé. Personne le savait, personne ne s’en doutait, mais ici, au fond du vide spatial, cachés sous ce drap, un feu commun venait de s’allumer. Un feu ardent que cette chevelure blanche qu’il balaya de ses deux mains représenta si bien de sa folie. Ce baiser langoureux fut compliqué à arrêter, presque impossible, même. Leurs lèvres restèrent si près qu’il crut ne pas pouvoir s’empêcher de recommencer, porté par un nuage soudain de félicité, et peut-être un peu beaucoup d’alcool.

    « Je t’aime … je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime … »

Le répéter, parce que c’est si bon à dire, si bon à avouer, si plaisant à accepter. Tout ça pour le lui dire, au point d’en perdre presque son souffle, d’en rire naïvement et recouvrir son visage de baisers sans honte ni hésitation. Tout y passerait, parce qu’il aimait tout chez elle. Oh oui, tout y passerait, même une nouvelle fois ces lèvres qu’il mordilla dans un dernier élan d’excitation.

    « Je t’aime et je veux te le prouver … »

Dans cette position, à cet endroit si appréciable, calé qu’il était entre ses jambes, l’intention était très explicite. Surtout lorsqu’on semble très légèrement remuer du bassin, sans vêtement.

    « J’ai tellement envie de toi … Tu peux pas imaginer combien je t’aime … Enfin … Si, si si, justement … Mais j'ai plus l’intention de dormir cette nuit, sois en certaine … Et si je dors pas, c’est parce que toi non plus tu ne dormiras pas .. Oh que non, mais je t’aime tellement … »

Aurait-il dit tout cela en étant sobre ? Dans un cadre plus normal, plus calme entre eux ? Cela, elle le découvrait le lendemain. En attendant, la peau princière était devenue quasi-brûlante tant l’envie prenait le dessus. Si au creux du bassin elle le sentait très bien, son visage n’était pas en reste de baisers appuyés, qui peu à peu partirent vers le centre de gravité de ce corps, laissant leurs traces de bave au passage. Ses mains traînèrent également, sans gêne, en sachant pertinemment où elles finiraient. De toute façon, la Galaxie le saurait. Elle entendrait leurs cris bestiaux, et les frottements de leurs corps, elle devait être témoin de ce qu’il était en train de se passer. Ce n’était plus un souhait de prouver quelque chose, mais bien pire … Tellement pire … C’était une célébration. Celle de l’amour, celle du désir, de la libération ultime de deux êtres qui n’ont finalement plus rien à perdre. Ce drap qui les avait protégé une dernière fois, à l’heure de l’aveu, disparut avec le recul du Prince. Il voulait être vu, maintenant. Leurs corps seraient la marque éternelle de ce qu’ils ressentaient à cet instant, et de ce qu’ils comptaient faire pour la suite de leur vie : ne faire qu’un. Un être unique, et entier. Un être fait de chairs agglomérées, et de pulsions irraisonnées. Un être à la durée de vie peut-être courte, mais si intense qu’elle en ferait pâlir n’importe quel Sith. Regardes, Galaxie, car ce sont là deux amants qui ne font qu’un.

    « Mais avant ça … tu vas te caler bien tranquillement … parce que j’ai une promesse à tenir … Et parce que j’ai soif … T’a-t-on déjà dit qu’il faut s’hydrater pour pas avoir la gueule de bois ? Avec ce qu’on a consommé ce soir … je vais devoir vider la source … Et comme j’en ai une à portée de main … Oh ma beauté, tu sais ce qui t’attend … »

Arrivé au bout de son chemin, marqué par de fausses griffures sur les hanches de la belle, les dernières résistances du pantalon ne furent pas longues à retirer. Cependant, hors de question de tout enlever, quitte à l’en empêcher au moment de tirer le cuir de ses jambes. Bien évidemment, ses mains trainèrent dans leur ascension, mais finalement, ils y étaient. Lui agenouillé entre ses jambes, elle étendue face à lui. Il y avait de quoi être heureux avec une telle vie, et une telle femme face à lui. Ses mains prirent chacune un de ses pieds avec douceur, l’obligeant à replier les genoux sans la forcer pour autant. Pendant ce temps, ses yeux ne cessèrent de la dévorer du regard, d’honorer chaque courbe qu’elle pouvait avoir pour y apposer l’honneur d’un amour princier. Effectivement, elle avait ses sous-vêtements à l’envers, certes. Une méprise. Mais cela n’empêchait pas d’y voir ce qu’il y avait à y voir, pas même lorsqu’il posa un baiser sur chaque doigt de pied. Et finalement, c’est sur son torse qu’il cala les deux extrémités grises pour qu’elles se laissent aller tranquillement dans leur jeu commun. Lui avait laissé tomber ces chevilles pour se risquer à laisser glisser ses paumes sur ces longues jambes. Des mollets musculeux, des genoux solides, et des cuisses si douces. Un peu de tendresse n’y ferait pas de mal, comme à l’accoutumée. Ce n’est pas la première fois qu’il aurait à vérifier la sensibilité de telles zones. Mais le sourire en coin qui s’affichait sur son visage depuis quelques instants, avec toute la concentration de cette admiration béate, signifiait bien autre chose.

    « Mais avant … j’aimerai te faire comprendre une dernière chose … »

Très lentement, comme dans ses caresses précédentes, sa main gauche glissa le long de sa cuisse pour s’échouer dans le vide, sur le lit, à un simple centimètre de son entre-jambe.

    « Je veux te prouver que je suis vraiment amoureux de toi. Je veux te le montrer, et cette culotte est l’exemple parfait ! Oui, ne rigoles pas, vraiment … D’accord, le fait que je t’ai aidé à la mettre fausse le truc, j’aurai dû t’en empêcher plutôt, mais quand même … »

L’envie de rire était difficile à contenir, cela se voyait bien à ses traits qu’il maintenait difficilement dans le sérieux. Et son sourire le trahissait d’autant plus. Mais il bomba faussement le torse où glissaient les pieds de la Grise, et s’efforça d’avoir un ton sérieux.

    « Vois-tu très chère Helera, cette culotte représente la vie ! Non pas la vie comme ça … Attends, je recommence … Vois-tu très belle Helera, cette culotte représente nos vies ! Oui, nos vies ! »

D’un index, il indiqua ledit bout de tissu. Mais cela aurait été trop simple si le discours n’avait été que pure parole, non, bien sûr, il fallait pimenter le moment : cet index commençait à connaître ce recoin si personnel. Il le connaissait tant qu’il se posa à un endroit bien précis où il serait susceptible de « réchauffer les choses » par quelques très légers appuis.

    « Toi comme moi … La tienne comme la mienne … Hmm … nos vies sont compliquées. Enfin … Attends. Je recommence. Ta vie comme la mienne est une source de complications, parfois, à cause de beaucoup de choses. Oui, on s’en fiche, je sais, j’y viens. »

A chaque recommencement, un nouvel appui, comme si au lieu de taper du poing sur la table il jouait de l’index sur cette culotte. Il ne se gêna même pas pour finalement venir caler le pied droit de la Grise sur son épaule, alors que sa propre main droite s’évertuait à lisser ces chairs blanchies.

    « Nos vies sont compliquées, et ont des culottes. Attends … Non, rhaaa, j’arrive pas à le formuler. Nos vies, oui, sont importantes, mais surtout, elles sont liées maintenant. »
Un bisou posé sur ce pied prépara le terrain pour une joue qui voulut le caresser quelques secondes, le temps de trouver les bons mots

    « Et vois-tu, derrière cette culotte, il y a le sens de nos vies : notre amour. Oui oui, notre amour, notre folie, notre chaleur et notre antre secrète … C’est notre magie, là, cachée derrière ce joli vêtement noir à l’envers … Tu vois où je veux en venir ? »

Lui en tout cas voyait bien combien de mouvements d’index il faisait à chaque phase, et à chaque intonation. A l’image d’une musique qui accompagne les paroles d’un opéra, son doigt se mettait à la mesure de ses phrases, ne s’embêtant plus à se soulever. Clairement, l’action s’était révélée pour ce qu’elle était. Un échauffement.

    « Dans nos vies, il y a eut des barrières. Il y en a encore. Et il y en aura toujours. Cette culotte représente ces barrières, parce que moi je veux ton bonheur, je veux te l’offrir, je veux le garantir, le choyhir … choyhihé … choyer ! Que tu sois heureuses, et que je fasse des choses sales là-dessus quoi, tu m’as compris, n’est-ce pas ? »

Son index s’arrêta un instant. Pris dans son élan, et dans sa fausse concentration, il n’avait pas fait attention à elle pour ce qu’elle était. Pour ce qu’elle pouvait exprimer de ce petit manège. Son regard se figea quelques secondes sur elle, puis avec un grand sourire et un nouveau bisou sur ce pied il reprit.

    « Alors pour pouvoir atteindre ton bonheur avec ma langue, je dois passer des barrières, tu vois … Deux choix s’offrent alors, deux choix très bêtes … »

Et hop, le pied passe au-dessus de son épaule et avec douceur Althar se glissa entre ses jambes si douces, l’air sûr de lui. Le conquérant venait en terrain conquis, pour poser directement sa bouche grande ouverte à l’endroit-même où se trouvait son index une seconde auparavant … Donc sur la culotte. Oui. Cela l’excitait, et le mettait clairement en émois de s’y retrouver si près et pourtant d’être incapable de l’atteindre. Mais c’était tout l’intérêt de ce jeu, et de cet endroit si particulier. Un tel lieu est si unique, si … personnel. Lui-seul peut se targuer d’avoir une telle identité propre, qui à elle seule fait chavirer son Prince. Cette fragrance enivrante, et cette moiteur qui s’en dégage … il y resterait pour l’éternité. Et le fait qu’il ait la bouche ouverte sur ce tissu y était peut-être pour quelque chose.

    « Chu oua .. Ché ouwwééé echayer déé assser à twavéééers … »

Le souffle brûlant, la bouche baveuse, et un dernier coup de langue sur le tissu firent une assez belle illustration de son propos. Toujours affublé de cet amusement tendancieux qui est le sien, c’est à peine à quelques centimètres de son intimité qu’il s’apprêtait à repartir dans son petit jeu. Mais avant cela, comme ultime preuve que désormais chacun appartenait à l’autre, le si noble Prince ne rougit que légèrement au fait de s’essuyer les coins de la bouche sur la cuisse d’Helera, avant d’effacer l’ensemble d’un bruyant lapement de la zone, dans un éclat de rire. « Pardonnes moi .. » Il reprit un peu de son sérieux en posant sa tête sur cette cuisse, vers cet endroit déshonoré l’instant d’avant. Cela aurait pu faire un bon oreiller, s’il n’avait pas été dans une position très inconfortable et contorsionnée comme celle-ci.

    « Ou bien sinon … Je peux essayer de faire disparaître la barrière ! C’est une bien meilleure solution, tu ne crois pas ? Et ce n'est pas un essai, c'est même une certitude. Mais cette fois, il y a un dernier dilemme … l’amour tu sais, ça ferait faire n’importe quoi ! Pour toi, je briserai toutes les barrières du monde ! »

Du pouce et de l’index de sa main gauche, le fond de la culotte malheureuse devint soudain l’attention d’un pincement méticuleux du tissu pour faire mine de vouloir tirer dessus … avant de le relâcher et le laisser reprendre sa place dans un très discret claquement. Oh oui, il affichait toute sa satisfaction.

    « Mais bien sûr, mon amour, ma si parfaite amante, ma Krinar aux cheveux d’ange, je t’ai fait une promesse. Cette barrière-ci, insignifiante et si douloureuse pour ton doux paradis ne mérite pas ma fureur. Sur mon honneur je tiendrai toujours mes promesses envers toi, tu en es la garante éternelle ! Vous, vile culotte, monstre de tissu qui emprisonnez mon aimée par votre grattante présence, je déclare votre fin ! Parce que oui, ma Lera, jamais aucune barrière ne m’arrêtera pour te retrouver … Pour nous retrouver … Rien ne m’empêchera de t’aimer. »

Au fil des phrases, au fil des mots qui se succédaient, sa tête avait retrouvée sa place au plus près de ce mont de Vénus qui attirait inlassablement son regard. Même sa poitrine portant si adulée les minutes précédentes était devenue un fade spectacle face à ce qui se trouvait sous ses yeux. Et sans plus attendre, sans plus expliciter le fait qu’il pouvait employer la manière douce lorsque les barrières existaient, il entreprit son défi de la soirée : retirer la culotte juste avec sa bouche. C’était déjà là un projet d’envergure, alors en plus sans s’arrêter en plein milieu pour glisser quelques baisers peu chastes à son endroit relevait presque de l’impossible. Mais après une longue minute d’efforts et de concentration, la libération était enfin arrivée ! C’était à croire que jamais elle ne tomberait cette nuit là ! Mais il n’était pas mort de faim au point de faire ça avec si peu de reconnaissance envers elle. Non non, aujourd’hui cette nudité signifiait leur renaissance finale, leur appropriation commune d’un corps que chacun serait à jamais libre d’utiliser comme il l’entend. Oh oui, ils n’avaient jamais été aussi libres que maintenant. Libres de toute contrainte, de toute limite, de tout tissu qui pourrait les en empêcher. Et comment fêter cela ? Redressé sur ses genoux, un regard plein de défi à l’encontre d’Helera, Althar porta à son visage cette culotte. Nulle honte, nulle gêne. Un reniflement sans hésitation dans ce tissu souillé, et un geste encore plus irrévérencieux : placer ce trophée ardent autour de sa propre fierté masculine, comme ultime signe de victoire, et surtout de défi. Déjà qu’elle pouvait tout voir de son corps depuis tout à l’heure, maintenant elle pouvait le désirer, et vouloir le battre plus que jamais. A moins qu’elle n’en rigole comme lui le faisait d’une telle bêtise, sans en perdre son excitation maintenant notable puisque centre de son attention. Fier de faire n'importe quoi, fier de se faire dévorer du regard par Helera, fier de cette électricité qui existait entre eux.

Mais le quart d'heure d'amusement était passé. Désormais les manches étaient retroussées, les babines humectées, et le regard plus lubrique que jamais. Et tout commença avec un genoux innocent, terrain d'atterrissage parfait pour des ambitions de distance d'un Prince gourmand. Plein d'entrain et d'une énergie qu'il n'avait pas, cette fois c'est lui qui dictait les règles d'engagement. Ce terrain est le sien, et il en fait ce qu'il veut, surtout s'il veut mordiller le dessous de cette cuisse musclée pendant que son autre main très discrète se contente de passer et repasser sur la ligne finale tracée par ce bout de tissu avec soin. Mais finalement, arrivé devant cette bouche silencieuse, il la fit languir une dernière fois. Ce sourire si admirable, et si désirable, ce baiser langoureux qu'il voulait lui apporter ... Un instant, un dernier instant, une dernière promesse. Comme s'il s'adressait à elle, c'est sans chercher à voir son visage qu'il eut quelques derniers mots.

    « Ma Lera ... Tu as tellement bien pris soin de moi ... Tu as été là quand j'en avais besoin ... Il faut que tu saches que je serais toujours là pour toi ... Pour la plus petite et la plus honteuse des choses à la plus grande et la plus profonde, même s'il s'agit uniquement d'apaiser une zone maltraitée par une culotte envahissante et superflue ... Je vais te montrer comment je prendrais soin de toi, et tu sais pourquoi je le fais ? Parce que je t'aime ... »

Un dernier regard vers les hauteurs, vers un possible visage auquel il adresserait un clin d'oeil si il le voyait, et c'en fut fini des paroles. Place aux ébats, à la douceur et à l'envie. Partout où cette prison noire avait soi-disant irritée cette peau si pure fut recouvert d'une attention particulière de la part d'un Prince aux petits soins avec celle qu'il veut cajoler. La surface à couvrir est grande, mais sa détermination d'autant plus. Petit à petit, chaque centimètre serait parcouru en guise de départ aux attentions qui suivraient. S'aidant en plus de ses dix doigts pour procurer un massage des plus adroits à cette Grise si malheureuse, il n'y avait pas de doute à avoir : elle serait traitée ... comme une Reine. Et c'est à l'heure des vilains jeux de langue, perdue sur un postérieur joufflu, qu'elle put entendre la dernière remarque.

    « Cha rraimment éé puuu bééèheu hesses de ha Gahasssiee ... » Un recul. « Je t'ai déjà dit combien je t'aime toi et ton derrière ? Parce que vraiment ... je t'aime tellement ... »

Oh oui, tellement, perdu dans ce recoin sombre qu'il ne quitterait pas avant un très long moment, désormais amplement dédié au plaisir de son am ... conj ... celle qu'il aime.
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By Helera Kor'rial
#31004
Helera ne bougeait désormais plus, écoutant de son oreille posée les battements de coeur de son conjoint. Il ne se passa rien de plus que le silence et la béatitude. Un moment volé à l’éternité qui restait figé dans le temps. Un moment que les voleurs gardaient pour eux, et uniquement pour eux. Sa main dans la sienne, elle joua du pouce pour l’y caresser le dos, lentement, tendrement. Puis son buste se mit à se mouvoir, sans même que son cœur n’accelère. Aucun signe de ce rire qui interrompu leur moment paisible. Pourquoi ? Helera se le demandait bien. Sans se décoller, elle releva la tête vers lui, un haussement de sourcil sur le bord du visage. Il lui jeta un regard et sans plus de cérémonie se retrouva sur elle. Ses paumes bloquées, Helera était totalement prisonnière et ne tenterai rien pour se défaire de cette entrave. Son regard parti de son bassin jusque sur sa tête, en passant par son torse et ses épaules dont elle n’en perdit pas une miette. Elle croisa ses deux genoux pour être plus à l’aise dans cette position. Le prince menait la danse, un sourire sur le coin du visage. Helera quant à elle ne souriait pas, un air de découverte sur le visage, ne sachant pas vraiment à quoi s’attendre. Il essaya de s’approcher d’elle et comme un aimant proche de son opposé chercha à lever la tête pour l’embrasser, mais ce n’était pas le moment. Que cherchait-il à faire… Un regard dont elle ne comprit pas le sens et il se releva prestemment dans sa tenue d’Adam. Elle gloussa brièvement et fut forcée à son tour de le suivre. L’un contre l’autre, debout sur le lit. Mais qu’est ce qu’il faisait ? Le fait de se lever lui fit de nouveau tourner la tête et elle s’appuya contre lui pour ne pas basculer, compte tenu que le sol n’était pas stable. Enfin ses mains furent libérées et elle l’attrapa instinctivement autour du cou, se mettant sur la pointe des pieds pour atteindre son visage. Elle se colla contre lui tandis qu’il fit glisser ses mains chaudes dans son dos refroidi jusqu’à une accroche sur laquelle il s’arrêta. Une esquisse de sourire, elle glissa un baiser dans son cou et se sentit transportée. Elle le savait, elle s’y attendait. Ses jambes s’enroulèrent alors instinctivement autour de son bassin et l’y enserra très nettement pour ne pas chuter. Elle aurait pu lacher les bras qu’elle aurait tenu toute seule.

Sur lui cependant, elle sentit que tout tanguait, et que s’ils tombaient, cela allait être de haut. Pourtant, dans cet acte irresponsable, Helera lui fit entièrement confiance. Une main dans ses cheveux, l’autre dans sa nuque, ses deux coudes appuyés contre ses épaules. La sensitive le regardait, tout simplement, se demandant ce qui lui traversait l’esprit. La manière dont un Prince réfléchissait, comment il pensait. Qu’est ce qui dictait ses actions ? D’un mouvement de tête, elle éjecta ses cheveux derrière son dos pour ne pas les gêner. Elle était parfaitement calme. Pas gestes brusques, pas de mauvaises paroles, rien. Juste elle, suspendue à lui, son regard dans le sien. Le silence était d’or quand la parole était d’argent. Pourtant, il prit le risque de prendre se sacro-saint silence. Ses paroles la firent sourire, la manière dont ils étaient exprimés davantage encore. Elle prit la mine d’une enseignante et posa son front contre le sien. Ses deux mains vinrent entourer son visage sans obscruer ses capacités auditives. Dans un chuchotement, alors que leurs visages ne pouvaient pas être davantage collés, elle reprit :

« Je t’aime Althar. De tout mon cœur. De toute mon âme. Je t’aime à en perdre la raison et l’horizon. »

Sans lui laisser le temps de répondre, elle l’embrassa et le monde bascula de nouveau. Son dos heurta les coussins. Le manège continuait, et elle l’embrassait. Le contact se rompit tout naturellement quand il se positionna sur son flanc et l’observa avec deux grands yeux. Elle le regardait et lui vola un baiser, comme ça, sans raison apparente. Quant à lui, il étendit le bras et attrapa un bout du drap qu’il tira avec force sur eux. Le tissu retomba lentement afin d’épouser leur forme. Helera en profita de ce mouvement pour se faufiler davantage et se frayer un chemin à travers le corps princier. Une jambe entre les deux siennes perçant les éventuelles défenses qu’il lui imposait. Ses bras entourant son torse, dans un rire appuyé par les baisers qu’elle distribua aléatoirement dans ce noir artificiel. La chaleur de leur corps irradia leur cocon qui devenait fournaise. Pourtant elle n’y bougea pas, resta au creux de lui, simplement. La phrase suivante resta en suspens. Son cœur s’accelera contre sa poitrine. Quant à elle, elle ne bougea plus, ne caressant que son visage du bout de ses doigts. Sa révélation fit du bien à entendre. Ses pomettes en rougirent sous le drap et son ventre frappa de nouveau de cette sensation bizarre qui l’enserrait depuis plusieurs jours. Qui remontait jusque dans son corps et le faisait accelerer. S’il avait attendu pour l’embrasser, ce n’était pas son cas. Le contact l’élelectrisa, désormais qu’il n’y avait plus que deux corps. Mais beaucoup plus derrière, dans l’avenir, dans le présent. L’instant qui défilait seconde par seconde, à travers le goût de ses lèvres, dans ce contact appuyé. Un contact pour lequel elle se laissa envahir toute entière, baissant la garde, écartant totalement les bras. Et sur ce prince qui prit l’ascendant et se plaça de nouveau sur elle, alors que la couverture ne les recouvrait plus totalement. Une de ses jambes remonta jusque dessus son bassin tandis que l’autre s’entremêlait aux siennes dans une parade nuptiale. Même si il essayait de s’extraire de cette position, elle ne le laissa pas faire, restant collée contre lui comme une amante en mal d’amour. Mais il réussit néanmoins, dans un élan fulgurant. Pour lui avouer son amour encore une fois. Helera sourit et essaya de l’embrasser de nouveau, ne lui laissant pas le temps de respirer. Althar lui mordilla la lèvre, l’excitation revenait peu à peu, prenant la place de la béatitude du moment précédent.

« Me le prouver ? Reste auprès de moi et tu n’auras rien à prouver du tout. »

Une joie fugace irradiait du prince, une envie qu’il caractérisa, qui se transmit à sa conjointe. Il partageait enfin la même chose, le même sentiment. Un sentiment commun, profond et avoué. Helera le sentait remuer au-dessus d’elle et elle lui tint les cheveux alors que son argument provoquait sa féminité. Il glissa sur elle, descendit, se perdit à sa vue, s’enfuit bien loin au-delà de son bassin. Helera laissa sa tête posée à même le matelas et regarda le plafond, ses lèvres pincées. Ses mains cherchèrent en vain quelque chose auquel se retenir.

« Soif ? Par la Force cette comparaison … »

Helera gloussa tandis qu’il enleva son pantalon et s’amusa ensuite avec ses pieds, puis ses jambes. Il y glissa quelques baisers. La grise remonta légèrement les bras et plia son coude pour s’en servir de coussin. Ses mains glissaient le long de ses jambes dans une caresse reposante. Il prenait son temps, mais il ne fallait pas qu’il s’amuse à en prendre trop. Elle le regarda sans rien dire, alors qu’il continuait à déblatérer des inepties sur sa culotte qui ne la laissa pas en reste. Au contraire, elle gloussait à chacune de ses comparaisons. Ses pieds sur son torse, elle l’écoutait d’une oreille, la deuxième concentrée sur ses propre sens. Un doigt s’aventura au-delà la limite et glissa le long du tissu inutile. Il faisait durer le plaisir. Cela lui procurait des frissons relevant ses poils qui se dressèrent au garde à vous. Elle se contenait, encore. Bientôt son attention serait définitivement perdue, pourtant il continua à lui expliquer à quel point leur vie à l’un et à l’autre étaient des culottes. Il cafouillait et ponctuait ses erreurs en appuyant davantage. Ses jambes bloquées par son torse, Helera ne pouvait pas l’inciter d’avantage. Ni même l’interrompre, s’aurait été impoli. Alors comprenait-elle ce qu’il essayait de lui dire ? Pas du tout.

« Oui je comprends. »

Son esprit s’en allait lentement et la frustration prenait le dessus, ainsi qu’une démangeaison aigüe venant de cette culotte. Non pas une démangeaison gênante, plus une série de pulsion qui l’incitait à le provoquer davantage, à lui sauter dessus, le forcer à finir ce qu’il mettait tant de temps à commencer. Le désir grimpait de seconde en seconde. Il le savait, Helera en était certaine qu’il le savait. Le regard qu’il lui lança en disait long et elle se força à soutenir le sien, tandis que l’armistice avait sonné. Deux choix hein ? Elle ne dit rien, enleva sa main de dessous sa nuque et reposa sa nuque à même le matelas. Althar disparut et sa jambe glissa dans le dos de son partenaire. Il était tout proche et elle sentit son souffle chaud qui se distribuait sur et dans son corps à une vitesse presque insoutenable. A l’avenir, elle devrait se contrôler, car elle atteignait des sommets trop vite. Etait-ce l’alcool dans ses veines qui lui enivrait l’esprit plus que de raison ? Cela lui allait bien, qui lui dédouanait de toute responsabilité. Son premier mouvement de langue lui fit cambrer l’arrière train et elle entoura comme un serpent ses jambes autour de son, sans l’étrangler. Ses pieds retombaient le long de sa colonne vertébrale et se rejoignant au-dessus de son bassin.

« Oui oui, fais la disparaître ! »

Un pincement supplémentaire et il prit des airs chevaleresques, déclarant la guerre à sa culotte. Helera éclata de rire et se couvrit la bouche avec une de ses mains. Si tous les ennemis de la galaxie étaient des culottes, il y a longtemps que les Gris auraient déclaré la guerre aux producteurs de tissus. Les choses auraient été plus simples et … Déjà la sienne venait de disparaitre. Par enchantement. Le prince au pouvoir magique l’y posa sur un présentoir inattendu, face à Helera qui en pleura de rire en battant des jambes avant d’être fermement stoppée par Althar. Son sourire se tarit encore et elle jeta de légers regards sur lui, son corps, mais surtout sur son visage. Ce n’était que cela qui comptait, tout le reste était futile. Ou presque. Il lui révéla de nouveau à quel point il l’aimait et jusqu’où il était capable d’aller avec elle, ce qui la fit rougir, et arrêter de rire également. Pour une fois, elle avait l’impression d’avoir trouvé quelqu’un qui lui correspondait vraiment. Une personne qui ne cherchait pas en elle un objet, une raison ou une cible. Juste quelqu’un qui aimait sa présence, même si elle ne servait à rien. Juste une personne qui portait en elle toutes ses attentions sans rien demander en retour. Ce sentiment profond qu’elle ressentait dans son bas ventre, hormis le contact physique avec sa langue, qui lui distribuait un bonheur et une force dont elle ne soupçonnait pas l’existence. Tout le reste devint alors futilité et ses raisonnements tombèrent à l’eau quand il explora son antre intérieur. Helera ferma les yeux, rejeta la tête en arrière et agrippa les couvertures de ses mains et les tira vers elle. La sensation irradia son corps et instinctivement leva le bassin qui fut attrapé par son prince. La position l’incita davantage au massage, aller plus loin, toujours plus loin. D’abord sa respiration s’accéléra, devint plus profonde, puis des gémissements en sortirent, sans rythme, se faisant l’écho des gestes de son amant. Ses sensations fleurissaient au fur et à mesure des secondes qui passaient, trop vite, trop haut. Sa remarque la fit sourire, même si elle n’en prit pas grande attention, trop concentrée à ne pas céder. Il était trop tôt, et il y avait des choses à régler avant. Elle avait l’impression d’être au milieu d’un lit en plein centre de l’espace, sans rien autour. Pas de vaisseaux, pas de planète, juste le vide. Elle et lui qui s’évertuait à l’honorer, et qui y arrivait avec brio et doigté. Elle se laissait aller dans un monde où il n’y avait pas de guerre, ni de provocations, d’argent ou de pouvoir. Juste du bonheur, du désir et du plaisir à perte de vu, qui ne demandait qu’à être cultivé. La limite était palpable, et arrivait à grand pas. Pas encore, se répéta-t-elle.

D’un mouvement, elle s’aida d’une de ses mains pour se plier et approcher le visage du prince de l’autre main. Elle la posa sur sa joue et la fit glisser sous son menton, l’obligeant à la regarder à travers ses yeux tuméfiés. Très lentement, elle le tira vers lui, se recula au fur et à mesure, et se rallongea avant de l’embrasser et l’enfermer entre ses jambes dans cette ultime position. A son tour de lui attraper les fesses, elle profita de sa proximité pour lui mordiller l’oreille et de lui susurrer.

« Baround final mon amour. C’est ton gage ! »

Un baiser dans son cou et une main qui appuie sur son royal séant tout en rapprochant son corps d’elle. Guidé ensuite par sa deuxième main qui achève l’ultime contact. Le premier qui lui laissa échapper une longue plainte, une larme sur le bord de la joue. Etait-ce la tristesse ? De l’amour ? Autre chose ? Le prince ne le saurait pas, pas plus qu’elle ne le savait.

« T’ai-je déjà à dit à quel point je t’aimais ? Toi et ta langue trop bien aiguisée ? »

Nouveau gloussement et elle tira sur eux la couverture, couvrant leurs corps à la vue de tous, mais surtout au froid qui n’allait pas tarder de les tenailler. D’abord des mouvements lents, alors que seul le prince guidait cette nouvelle dance. Puis Helera qui leva à contretemps son bassin pour y faire exploser les sensations. La sueur, la proximité et la proximité les rendaient coller l’un contre l’autre et seuls les deux bassins se cherchaient, partaient, revenaient. Son visage fermé tourné vers le plafond, ses mains autour de son corps, elle s’agrippait à lui sans vouloir le lâcher, alors que les sensations grimpaient encore et toujours, jusqu’à l’explosion des sens et le relâchement de leurs organes. Une longue plainte de l’un et de l’autre, puis un soupir, mettant fin à ses gémissements étouffés, dont elle n’osait pas encore exprimer vraiment. L’éclair du désir qui percuta toutes ses extrémités, pieds, mains et tête avant de revenir à son bas ventre dans un contact buccal final. La fatigue s’en suivit ensuite, le relâchement du corps et ses sens, ainsi que des fourmis dans le bout de ses doigts qu’elle avait dû mal à bouger. L’apothéose qui venait après la danse et l’excitation qui retombait comme une plume, très légèrement. Il ne restait plus que l’amour, la passion et l’adoration qu’elle lui vouait. Ils s’installèrent de nouveau l’un contre l’autre dans le dis, Helera couchée sur son torse, ses jambes croisées aux siennes et sa main sur son ventre, tandis que l’autre avait enroulée son bras. Au final, il était son seul vrai coussin, mieux que le matelas sur lequel ils reposaient tous les deux. Helera ne parlait pas, attendait, juste était bien contre lui. Le silence était son royaume. Elle repensait à tout ce qui avait été dit, ce qui avait été fait dans cette soirée bien trop arrosée. Mais au final, qu’en était-il pour lui ?
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By Althar Fanrel Keto
#31033



Comme toujours, l'échange langoureux qu'ils entretenaient était aussi esthétique que plaisant. De toutes celles qu'il s'était entiché durant sa courte de vie, celle-la était certainement la plus plaisante à aimer. Une douceur sans fin, une sensualité naturelle, et beaucoup d'expressions ... Comme l’abeille qui vient butiner sa fleur, il survolait ce petit monde avec une délicatesse infinie, et une envie sans fin. Porté par les vents qui battaient ces falaises, il n’était plus qu’une plume qui glissait avec douceur sur les monts fleuris de cette planète. La danse des corps était entrée dans une phase naturelle, dans une phase évidente, où une action entraînait une réponse, et où chaque geste était désormais inconsciemment adapté à l’autre. D’une danse de la découverte, ils passaient à la danse de l’évidence, plus calme et posée, plus douce et ravageuse. Ce corps digne d’un nuage, sans violence, sans accrocs était si voluptueux qu’il se prit à rêver d’être auprès d’un être désincarné. Elle n’était plus humaine, elle était bien plus … Et cette fois-ci, vagues après vagues, mouvements après mouvements, elle allait fondre une ultime fois, il allait y arriver. Mais elle l’en empêcha, encore, tirant de son travail d’orfèvre un Prince amoureux …

Qu’elle recule ou non, il avançait. Félin, les yeux vers son sublime regard, sa bouche ne quittait pas sa proie. Hors de question de la laisser échapper, même sous ces draps, même si elle s’offrait à lui. Un gage ? Vraiment ? C’était plutôt une punition. La punition de la chair, et du désir profond qu’elle enflammait par cette volonté. Ses lèvres se collèrent aux siennes avec évidence, fatalement, pour faire d’elle sienne comme elles le firent dans son émisphère sud. Deux bouches, deux univers, et un même plaisir. Et sans même y penser, guidé de sa main, ils s’étaient retrouvés. Un râle commun brisa la beauté de l’acte, mais fut l’expression de leur désir commun. Peut-être l’amour physique est une perversion de l’Homme, mais ô combien celui-ci est bon. Trop bon. Impossible de s’arrêter, désormais, ses lèvres posées sur ce visage où un étrange sillon se dessine. Mais il ne s’arrête pas, pas plus qu’elle ne cesse de tenir son séant sans gêne. Pris au jeu, pris dans la spirale descendante, il se joue même de cela fier de contracter sous l’effort.

    « Pas assez … Je veux l’entendre ... C'est si bon … Encore … »

Ce serait très vulgaire, et très symbolique, mais son coup de hanche s’accorda à ses mots suivants.

    « Je t’aime ... »

Il la surplombait encore et toujours, son visage si près du sien. Ils étaient peut-être transpirants, mais ils entretenaient très volontairement ce feu commun, cette proximité brûlante sans aucune honte. Ses lèvres se perdirent partout où elles le purent, sans plus aucune raison. A son nouveau mouvement, une répétition.

    « Je t’aime … »

Et une dernière fois, un dernier clou, un dernier souffle manquant.

    « Je t’aime ... »

Si sale, et si voulu. L’osmose parfaite de deux corps faits l’un pour l’autre. Ils s’en rendraient compte, à force de le faire. Cette manière de se retrouver et se compléter, cette place évidente et parfaite où il se trouvait, et où elle se trouvait. C’était d’une déconcertante facilité, et d’un plaisir indescriptible. Ces draps, ce lit, rien ne survivrait au désir ardent de ceux qui s’aiment. C’est comme ça que vint la conclusion d’une soirée si étrangement bonne. Par la communion de deux amants, et par leur plaisir commun. Le spectacle et les cris n’étaient peut-être pas si élégants, mais au moins, ils ne faisaient pas semblant de s’apprécier. Leurs corps parlaient largement pour eux, désormais. Rougis d’efforts, rougis des marques laissées par l’autre, et souillés de leur amour commun, l’apothéose fut aussi inattendue que libératrice, après une telle soirée. Althar se laissa tomber sur elle pour la gratifier d’un dernier baiser, et d’un ultime calin tout collant, sans gêne, sans honte, sans se délier. Juste elle entre ses bras poisseux, à le supporter alors qu’il posait un baiser au coin de ses lèvres. Dans un sourire, et une dernière caresse sur ses rondeurs postérieures il se laissa choir sur le côté pour la libérer. Et c’est ainsi que les choses prirent place lentement, encore exténués de l’effort qu’ils venaient de fournir.


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Finalement, un moment de silence. Le temps de retrouver son souffle et son calme, de retrouver pied après ce qu'ils venaient de faire. Et mieux que ça, c'était simplement un moyen de trouver sa place l'un contre l'autre. Ces petits rituels pris au fil des nuits, et cette drôle d'habitude dans leur manière de s'endormir. L'un contre l'autre, l'un raccordé à l'autre, toujours, et sa joue jamais loin de son coeur. La position du couple amoureux et de son envie de dormir ensemble. C'était juste .. naturel. Ils n'y réfléchissaient pas, ils se contentaient juste de se placer dans le lit pour que l'un se colle à l'autre. Et c'en était fini du sommeil solitaire. Cette fois encore ils n'y démordraient pas, même avec tout l'alcool ingurgité, et les bêtises faites l'instant d'avant. Ne restait alors qu'une respiration commune, qui se répondait, dans cette atmosphère baignée d'obscurité. La vision sombre de l'espace et ses quelques vaisseaux à la dérive ne cessait de rappeler leur étrange isolement. Dans un de ces holofilms sombres, sûrement serait-il en train de fumer un cigare en gardant sa belle contre lui, le visage vaguement éclairé d'un halo feutré. Mais dans leur histoire à eux, c'était plutôt la tendresse qui régnait. Sa main dans la sienne, prisonnière de son étreinte chaleureuse, et son autre main caressant lentement cet avant-bras posé sur son ventre, l'instant était redevenue reposant. Libéré.

L'esprit encore embrumé, heureusement, les mots ne revenaient pas tant que ça. Evidents, formulés, l'air s'en était imprégné autant qu'eux. Pas besoin de les redire, ou de les questionner, dans ce cas. Mais encore moins l'envie était celle de dormir. Non. Quelque chose d'autre plane malgré elle. Le futur. Le lendemain. Ce qui se passerait, après qu'ils aient fermé les yeux et se soient réveillés le jour suivant. Cette chose qu'il n'arrivait pas à expliciter, ou à formuler. Mais qu'il craignait. L'esprit libre de ses sentiments et de son lien avec elle, libre de ses désirs assouvis pour un court moment, que restait donc à penser ? La suite. La raison de la présence de son frère. De la délégation. De ce qu'il avait consenti, deux heures plus tôt, aux deux Kor'rial. Pourquoi est-ce que cette sombre idée revenait forcément ? Pourquoi l'alcool n'arrivait-il pas à chasser tout ça ? Bon sang.

Face à une telle figure sombre, ne reste que l'éclat de lumière qui perce du fond de la pièce. Difficilement rationnel, difficilement explicable. Une volonté de pousser ses réflexions vers autre chose, plus loin, littéralement. Pourquoi pas, hein ? Si demain lui fait peur, pourquoi après-demain devrait aussi lui faire peur ? Hors de question de se laisser tétaniser (haha) par une peur incontrôlable. Non. Occuper le terrain, toujours. Garder le vivant pour ne pas voir la mort. Vaincre le silence par la parole. Cette fois n'y manquerait pas, du fait de ces réflexions très ... lointaines.

    « J'ai un pied à terre sur Coruscant ... »

Aussi lointaines que le Noyau de la Galaxie. Après ce long moment de flottement, où le silence était devenu maître, voilà qu'il se met à parler de lui. Etrange.

    « On pourrait s'y retrouver, après tout ça, peut-être ... ? »

L'idée s'explicitait petit à petit. A la vitesse où il formulait son idée, aussi ... inattendue soit-elle. L'avenir, oui, leur avenir ... Quitte à s'être avoués leurs sentiments, ne pouvaient-ils pas se permettre de se projeter ? De penser à une suite ? Leur suite ? Qu'espérait-elle, après tout, de leur relation ? Cette drôle de reine qui l'avait regardé avec ses grands yeux. Elle avait eut beau ne rien dire, ce pauvre Prince s'était laissé tenter, quitte à tout jeter, et tout oublier, pour mieux l'apprécier. Pour vivre, ou revivre. Se satisfaire de ce qu'il n'avait pas. Et maintenant ? Si c'était sérieux, alors pourquoi pas ? Pourquoi s'empêcher d'aller plus loin ? Vraiment, cet alcool facilitait grandement les choses, quand il faut faire un choix.

    « Enfin ... Je veux dire ... Si ... Si t'es d'accord pour qu'on reste .. ensemble ? »

Sa main remonta le long de son bras pour s'enrouler nerveusement au bout d'une de ses longues mèches de cheveux blancs, quasi-nerveusement.

    « C'est pas un palace, c'est pas forcément l'endroit rêvé pour toi je crois, mais ce serait un endroit où nous serions que tous les deux ... Là bas ... Avec un grand lit, une chambre ... Un salon ... une cuisine ... Un vrai appartement quoi ... »

La représentation mentale qu'il s'en faisait était plus ... vivante. Plus incarnée. Elle et lui, vivant là, profitant d'une semaine de répit au milieu de leurs fonctions pour se retrouver. Installés l'un contre l'autre sur le grand canapé, il l'écouterait parler de Nelvan en regardant le ciel de Coruscant, par la baie du salon. Dans la cuisine mijoterait un repas quelconque, qu'il lui aurait préparé, afin que tous les deux passent la soirée à marcher des heures durant au coeur de cette planète aux milliers de quartiers si différents, et si curieux. Un moment simple. Rêvé. Le visage princier qui s'y était trouvé, quelques mois auparavant, venait de disparaître. A la place, la cascade blanche d'une Reine, libre comme l'air, et souriant comme jamais.

    « Tu n'y es pas recherchée, là-bas, et puis il y aurait plein de choses à faire, tu pourrais te détendre, et je pourrai m'occuper de toi ... Tu me montrerais comment t’aider pour ton yoga, et on se trouverait un parc où courir … Tu me montrerais si tu préfères le cinéma ou bien l'opéra, ou même si t'aimes la nourriture twi'lek ou pas ... »

C'est assez épicé. Pas toujours bon. Mais nul doute qu'ils trouveraient le restaurant adéquat pour un dîner romantique. Tellement qu'il en perdit un baiser sur son crâne, avec tendresse.

    « Mais c'est pas une critique par rapport à ton vaisseau hein ? Mais ... je crois que je suis un sédentaire ... Et puis ... Et puis ... Maintenant que je commence un peu à découvrir qui est cette Krinar si unique, je trouve que cette pièce manque de toi. »

Elle pouvait sentir qu'il tournait la tête, pour regarder d'un côté à l'autre tout ce qui s'offrait à ses yeux depuis le lit. Et surtout, c'était une preuve supplémentaire de son inquiétude. Cet investissement soudain, cette volonté sortie de nulle part, cet effort constant dans ce projet ...

    « Je verrai bien une peinture, quelque part. De toi. Hm. A moins que cela fasse trop ... égocentrique. Mais si c'est ta chambre et que je dois y dormir souvent, autant que tu y sois partout. Une peinture de toi, ou de nous. Il me semble que les nus se font encore ... mais ... j'sais pas trop ... Enfin, tu me diras. Et là, dans le coin, près du bureau, de l'art nelvan. Quelque chose qui rappellerait ton peuple. Peut-être un peu plus de couleurs, plus de vie, plus de toi ... Hmmm. Moui, et des holo-images de nous. Pour pas que tu m'oublies quand je serais pas là, ou quand tu seras en train de travailler ... Ce serait bien .. Mais tu fais ce que tu veux, bien sûr, c'est chez toi ici, c'est ton vaisseau, ta chambre, ta vie ... »
Il se tut. Peut-être qu'il venait d'aller un peu loin. Un peu trop, même. Mais une fois lancé, difficile de l'arrêter, non ? Dans une très subtile tentative de se faire pardonner il se serra un peu plus contre elle, lachant ses cheveux pour se risquer à trouver une divine hanche si douce. Tout ça pour avouer qu'il n'était pas prêt à abandonner ses idées, sa tête maintenant calée contre la sienne.

    « Je vais acheter un vaisseau, pour pouvoir te voir plus souvent ... je vais faire ce qu'il faut. D'ailleurs ... Est-ce que tu as mon vrai numéro d'holocom ? Le vrai de vrai ? Je pense pas ... Mais pas question de te perdre de vue, ma chère Lera ... Si tu me le permets ... ? »

L'action suivante serait plus ou moins désagréable, mais il lui semblait bien avoir vu son datapad posé sur le meuble à côté du lit, tout à l'heure. Puisque lui-même n'a même pas pensé à prendre le sien tout à l'heure, forcément, fort occupé par une demoiselle fatiguée au moment de retourner à leur chambre. Avec son approbation, Althar se pencha au-dessus d'elle, comme à chaque fois, pour essayer d'attraper ledit objet. Et comme à l'image des situations précédentes, le comique se répétait malgré lui puisqu'il se retrouvait forcément à moitié sur elle, sans élégance ni confort pour sa pauvre compagne, avant de retrouver sa position initiale, son trophée en main. « Pardon ... » Son excuse, portée par un ton plus sincère, fut gratifiée d'un baiser sur son front. Elle était prête à tout surmonter pour lui, cette brave reine. Sa tête retrouva la sienne. Jusqu'à présent, le Prince ne s'était jamais intéressé aux objets aussi personnels de son amie, pour être honnête. Certes, il y a quelque chose de très intime à partager un lit avec quelqu'un. Surtout entre eux. Mais fouiller ses affaires, c'est s'intéresser à la vie de quelqu'un. Ce n'est plus de l'intime, c'est au-delà. C'est elle. Helera. Ses contacts. Sa manière d'être. Son entourage. C'était presque passer un cap, à ses yeux. A vrai dire, c'était plus important. Oui. Carrément. Se projeter ne représente rien. Ce n'est que du fantasme, de l'irréel. Mais fouiller son datapad, ça, c'est quelque chose de palpable. De visible. Et si elle accepte ... C'est que les choses sont sérieuses.

De sa main libre, la droite, il posa le datapad sur le drap à le verticale. Hélas, à une main, c'est moins évident, n'est-ce pas ?

    « Vas-y, déverouilles-le, je ne regarde pas de toute façon. »

Même si elle ne le voyait pas, postée en-dessous de lui, il ferma les yeux, allant jusqu'à détourner la tête. Ce n'est qu'au signal suivant qu'il reprit sa position précédente, et son exploration du datapad. D'un gesta habile, le répertoire s'afficha, et enfin son écran d'ajout de contact. Ils y étaient.

    « Déjà ... Comment est-ce que tu veux m'appeler ? As-tu trouvé le surnom ? Je suis prêt à tout entendre ... Et pas forcément des compliments hein ... Même si j'ose espérer ne pas être un "Prétendant n°37" ou même un "Belles fesses mais mou au lit" ... Même si tu t'en fiches sur le mien tu seras ... hmmm ... "Mon Amour" ! Quoique c'est pas très original ... "Ma Splendeur" ? C'est trop ... superficiel ... "Ma chance" ? Ca se rapproche de l'idée ... Non ok je sais pas ... Dis moi ... Attends ... "Ma Lera d'amour" ... Hmpf ... C'est trop niais ? »

Ses épaules tentèrent de se hausser, sans vraiment y arriver. Seul le choix d'Helera importait, de toute façon. C'est avec lui qu'il remplit la case, avant de se reporter au numéro. D'un pouce exercé l'ensemble fut noté rapidement. La fiche était pleine. Elle et leur lien désormais sans frontière. Il cligna des yeux en la regardant, dans un dernier délai de rétractation, puis .. voilà. Un bouton, et c'était fait. Un pur ajout virtuel, une chose qui aura pris au mieux deux minutes ... et lui, grand idiot qu'il était, y voyait là un acte d'importance. Sûrement pour l’inciter à voler un baiser sur ses lèvres si difficiles à atteindre sans son consentement. Oui, il en était certain maintenant. C’était officiel. Eux. Un couple. Un ensemble. Un présent, et un futur. Sa main dans la sienne, c’est de son pouce libre qu’il entreprit quelques caresses, couplée à ce qu’il pouvait faire de sa bouche sur ses cheveux. Ce n’était tellement rien, tellement pas physique, mais si puissant. Là, chaque centimètre de peau vibrait au contact de son corps à elle. Chaque poil pouvait se hérisser d’un instant à l’autre juste à cette prise de conscience. Elle et lui. La tendresse de cette complicité. Le bonheur tant recherché. C’est si bête, si simple, pourtant c’est bien présent. Inexplicable. Un besoin depuis trop longtemps frustré, qu’elle seule arrivait à compléter à cet instant. Mais ce n’était pas quelque chose de formulable, pas plus qu’il n’y avait de raison de le faire. Au mieux sentirait-elle son poul s’accélérer lorsque son nez se perdait dans ses cheveux en bataille. Un simple constat qui le renversait tout entier, sans qu’il n’ose le montrer.

    « Comme ça, où que tu sois, quoi que tu fasses, quoi qu’il arrive dans cette Galaxie, tu pourras me joindre. Toujours, tout le temps, même à des heures impossibles .. Sauf peut-être si je suis devant l’Empereur, mais autrement, je serais toujours là quand tu en auras besoin … »

C’était dit avec un tel calme …

    « Tu m’autorises à t’appeler aussi comme ça ? Enfin … tu me diras quand tu ne voudras pas être dérangée, mais sinon … je pourrais pas me passer de ta voix … Et puis imagines si je t’appelle pendant que tu sors de la douche ? Ou alors quand tu t’entraînes .. Hmmm … Graou … »

Il ricana bêtement, pas très fort, contre elle. Ne venait-il pas de se retenir de plaisanter là-dessus depuis qu’il s’était risqué à lui parler ? C’était déjà un bel exploit, et surtout un moment pas forcément normal de l’avoir entendu si peu souligner combien elle était désirable. Si calme, si tranquille, et presque grave. Presque trop sérieux pour la soirée qu’ils venaient de vivre. La présentation de leur couple, la rencontre avec ce frère, la fête, l’alcool, leur aveu commun, et leur moment de plaisir. Tout ça semblait si loin, ou presque. Et pourtant, sans le vouloir, il y revint un instant, dans cet espoir si immature de la trouver dans une situation interdite, sensuelle, ou fantasmée. Elle restait un objet de désir permanent, qu’importe ce qu’en disent leurs corps repus de ce qu’ils avaient fait avant.

Dans cette pensée si bête, qu’il dut effacer par quelques baisers au milieu de ses cheveux, elle pouvait voir aller ses doigts sur son datapad. Maintenant qu’il était entré dans sa tanière, un dernier souhait restait à exaucer : une photo. Une nouvelle. Encore une, s’ajoutant à celles prises au fil des jours lorsqu’Althar y pensa, d’elle et lui, le plus souvent d’elle dans sa vie de tous les jours. Et oui, il n’est pas forcément question de toute cette dérive érotique permanente entre eux. Parfois, la simple beauté de la voir s’affairer à quelque chose suffit à vouloir immortaliser la scène. Cette fois-ci, c’est en toute discrétion qu’il prit la photo, elle et les suivantes, tandis qu’ils s’étaient couchés l’un contre l’autre. La première avec de vraies sentiments. La première qu’il n’hésitait pas à renommer « Je t’aime » … Et pourtant.

    « J’ai peur pour demain. »

Tant de sentiments. Conflictuels, pour la plupart. Et cette chose dont ils devraient forcément parler. Parce qu’elle est là, parce qu’elle est la condition forcée à tout le reste. Les mots s’étaient échappés avec le naturel du reste de la conversation. Est-ce que cela les rendait plus graves, ou plus acceptables ? Ce serait à elle d’en juger.

    « Je sais c’est idiot … Mais … J’ai peur … Je crois que c’est de toi justement craindre ce qui peut arriver qui m’inquiète autant … »

Parler pour dédramatiser la chose. Sûrement. Mais pas en énonçant la réalité.

    « Surtout que je sais même pas ce qu’il va se passer demain … pourquoi je devrais avoir peur ? Il n’y a pas de raison … J’aurai pas pu rêver de mieux que toi, et ta famille, pour ça … »
Fallait-il dire qu’il n’avait aucune idée de la nature de « ça » ? Peut-être pas. Peut-être était-il plus sain de se contenter de continuer à faire défiler les quelques images prises d’eux pour choisir la plus belle, et la plus adéquate, pour en faire le fond d’écran de son datapad, tout en parlant.

    « Je t’aime Helera, quoi que je puisse craindre ou regretter. Quoi qu’il arrive, alors … tout se passera bien. Parce qu’on sera tous les deux, et qu’en plus il y aura ton frère, et tous ceux qui te soutiennent et t’entourent … Tu crois pas ? Il n’y a pas meilleure que la déesse de Nelvan, la Krinar capable de vaincre des magiciens géants au milieu des montagnes, au prix de ses cheveux, ou même de guider tout un peuple juste par sa sagesse … »

Son regard n’avait pas vraiment quitté cette image d’eux, tel le repère de ce qu’ils étaient désormais. Arrivait-il à s’en rendre compte ? Difficile à dire. Difficile à expliquer. Toujours est-il que tout en parlant le Prince avait déplacé le datapad pour le poser à sa droite sur le lit, avant de chercher sous la couverture la main de la Grise auparavant sur son ventre. Une jolie main, qu’il ramena vers lui tandis que ses doigts se liaient aux siens. Fallait-il se risquer à croiser le regard de celle qu’il aime ? Il n’osa pas.

    « Cette peur est stupide et tout ira bien, parce qu’on est destinés à de grandes choses. A voir la Galaxie, à régner, à changer le monde … Toi et moi, ensemble … »

Ensemble. Main dans la main. Ses lèvres se posèrent sur celle-ci, pour mettre son sceau sur le pacte qu’ils s’étaient faits. Craindre, mais se rassurer. Craindre, mais espérer. Toujours. Rien n’avait disparu, rien n’avait vraiment été résolu, le tout grandement favorisé par un poison alcoolisé à même de délier un cœur. Et une langue. Le seul moyen de faire disparaître sa crainte serait de se confronter à son sort, le moment venu. En attendant, quoi qu’elle dise et quoi qu’ils fassent, la boule au ventre resterait. Même pour elle. Alors voilà. Même après cette grande soirée, même après tous ces mois, tous ces projets, c’était une manière de l’extérioriser, une ultime fois. De la rassurer elle, faute de pouvoir se rassurer soi-même. Peut-être qu’un baiser concluerait tout ça, finalement. Le goût de ses lèvres, simplement, et le retour du calme, le retour de la normalité, et de leur situation idyllique …

    « J’ai pas très envie de dormir du coup … tu voudrais pas qu’on regarde quelque chose ? Un holofilm ? Tu connais peut-être celui sur la Reine solitaire, là ? Un film d’amour un peu vieux mais … Hmmm … Ca me fait penser à toi, mais c’est peut-être idiot … Peut-être autre chose du coup … Ce qui te fait plaisir, mon amour … »

Et c’est ainsi qu’après quelques tentatives pour activer vocalement l’holoprojection face au lit, disposée là comme dans tout bon vaisseau impérial, tous les deux finirent installés confortablement sous les draps devant la projection holographique. Un bon moyen de s’occuper l’esprit, ça, quitte à commenter bêtement ce qu’il se passait, ou juste se laisser porter par la fatigue … Vaincre ses démons en se vidant la tête, même pour la royauté cela faisait effet. Ils finiraient bien par s’endormir, peut-être, ou non … Mais ça, nul n’en serait témoin, à part l’obscurité naturelle du vide spatial, et la lueur berçant les deux tourtereaux accolés dans leur lit ...


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Le réveil, quant à lui, serait moins évident. Comme s’il avait su que le soir précédent était un baroud d’honneur. Une dernière soirée en commun, simple, heureuse, à passer un bon moment sous la couette … Oui, dans tous les sens du terme. Le jour venu, rien ne serait évident. Rien ne serait vraiment certain. Qu’allait-il se passer ? Qu’allait-il arriver ? Le silence était devenu un refuge instinctif derrière lequel il se prostra. Pas d’appétit, un grand calme, et peu de mots. Marcher par automatisme, par obligation plus que par envie, faire sans le faire. Son corps bougeait, mais lui n’était pas complètement dedans. La fatigue avait pris le dessus, autant que la peur, et seules les mains expertes des Gris pourraient le sauver maintenant. De sa pauvre tenue d’officier impérial depuis longtemps corrompu, seul un élément s’était ajouté à l’ensemble. Discret, imperceptible, toujours aperçu lorsqu’il retira sa main pour retrouver celle d’Helera : un bout de tissu noir ...
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By Helera Kor'rial
#31037
Le silence fut brisé, comme cela devait en être. Brisé par les paroles d’un Althar au bord de la confession, dans les bras de sa plus grande fervente. La couverture ne la recouvrait pas entièrement, offrant son dos nu qui bloquait la main du prince faisant des vas et vient le long de sa colonne vertébrale. Le petit bout de tissus qui protégeait leurs pudeurs si souvent maltraitées était à peine posé sur ses hanches et celle de son amant. Son buste figé contre le flanc droit du prince, couvrant de son bras son ventre et ses pectoraux, sur lesquels elle faisait également des allées retours. Sa main à plat, chevauchant son corps vallonné sans but, dans une errance aveugle. Coruscant ? Un appartement sur Coruscant. Ce n’était pas une planète qu’elle appréciait particulièrement. Le centre des attentions, la foule, le monde, la politique, le sénat, les Jedi, le pouvoir, la drogue, les luttes internes. Son appartement serait différent, c’était certain, et puis de toute manière elle était avec lui, alors les choses ne pouvaient que bien se passer.

« Oui si tu veux. Je ne connais pas très bien les beaux quartiers de Coruscant. J’ai passé plus de temps sur Shadda que dans la capitale. Mais ça me ferait plaisir ! »

Elle le gratifia d’une décadence d’appuie le long de sa main. Du pouce à l’auriculaire. « Tout ça ». Difficile de croire que ce n’était qu’un épisode, que la réalité existait autour d’eux et que le film de la vie continuait à déballer son super 8. Image par image. Inlassablement et inexorablement. Sa prochaine question lui fit lever la tête vers lui, l’écrasant de son corps menu. Question de proportion, elle ne lui ferait pas grand mal. Désormais à plat ventre sur lui, une jambe pliée qui flottait en l’air, l’autre entortillée dans les siennes. Ses deux mains sur chacun de ses pectoraux, sa joue posée sur l’une d’elle, son regard azur planté dans le sien. Elle ne souriait pas, se contentait de le regarder, l’observer, le fixer …

« Tu es mon idéal. Pour moi c’est une évidence. »

Peut-être pas pour lui. Mais à l’heure des révélations, Helera ne voulait pas faire marche arrière. Pas maintenant. Elle resta allongée sur son coussin tout en l’observant de cette manière, écoutant son discours sur leur vie dans la capitale. Cette idée l’a fit sourire. Une vie de citadin, loin des tumultes de leur responsabilité. Loin de Têta et de Nelvaan. La Grise s’imaginait sur un grand balcon, en face du tout Coruscant. Les lignes de circulations dans le ciel, avec les bruits et vociférations des gens en colère. Des klaxons qui hurlaient. Elle imaginait l’étoile qui la berçait de ses rayons, réchauffant sa peau. Et d’Althar qui l’entourait de ses mains, sa tête posée sur son épaule. Tous deux observant la vie qui grouillait, loin des considérations de la fin. Il y avait un peu de vent qui par moment les caressait. Derrière, un repas dont le fumet laissait prétendre à des arômes exotiques, préparé par son homme. Un repas dont il aurait mis toute une journée pour trouver la recette afin de le parfaire, ignorant qu’elle allait apprécier quoi qu’il fasse.

« Tu sais, un morceau de carton ça me va bien aussi, si je suis avec toi. Dormir à la belle étoile, où dans un lit, quelle importance ? Je ne t’aime pas pour ce que tu as, mais ce que tu es. »

Savait-il qu’elle comptait bien plus d’argent dans son compte que sur Teta ? Au moins, elle était certaine que ce n’était pas pour son argent à elle qu’il l’aimait.

« Recherchée c’est vite dit. M’enfin ils ne me trouveront pas. Je ne connais pas vraiment ni le cinéma, ni l’opéra. Et encore moins la nourriture Twi’lek. Mais je suis toujours avide de connaissance ! »

Elle lui sourit et inclina sa tête de l’autre côté. Sa position l’obligeait à baisser légèrement la tête. Sa main libre s’aventura sur les bords de son nez et de l’index y fit le contour. Des photos ? D’elle ?

« Je ne suis pas du tout photogénique. Et encore moins si c’est pour installer des portraits de moi. »

Elle ricana.

« Ce vaisseau n’est pas destiné aux gens sédentaires tu sais. Je veux dire, on passe plus de temps dans le poste de commandement et de pilotage que dans cette chambre. Qu’est-ce que tu dirais en revanche d’accrocher un portrait de nous dans la chambre sur Nelvaan ? Hm ? Les nelvaaniens ont bâti un énorme fort, et ils n’ont pas lésiné sur la surface. »

Nouveau sourire et son index fut rejoint par ses quatre camarades pour l’y poser sur sa joue. Le château de Nelvaan était assez grand pour accueillir cinq fois le clan. Aujourd’hui, ce n’était plus le cas, étant donné que le clan était devenu un peuple, mais la superficie était restée. Sa chambre avait la superficie de deux voire trois fois cette pièce-là. C’était du gâchis d’espace, avait-elle pensé la première fois. Mais en remettant dans le contexte, on se rendait vite compte que cela n’était pas vraiment important. Il lui proposa un numéro d’holocom, pour s’appeler, se … textoter, quand l’un et l’autre était séparé. La Grise n’y avait pas vraiment pensé, puisque pour elle ils allaient restés ensemble tout le temps. Mais il avait raison, après « tout ça », ils allaient devoir donner des nouvelles à sa famille. Mener sa vie, rattraper le temps qu’il avait perdu avec elle. La séparation allait être dure, mais il ne fallait pas y penser.

La Grise ne répondit pas tout de suite, ce qui lui vaut d’être prise au dépourvue et bourlinguée de nouveau à sa place. Le prince passa par-dessus elle pour récupérer son datapad à l’autre extrémité. Quand il fut sur elle, Helera poussa un râle d’agonie, simulant la douleur d’un potentiel écrasement. Puis quand il la gratifia d’un baiser sur le front, elle lui sourit tout en fermant les yeux et dansa de la tête dans un air mesquin. Aussitôt remis en place, elle se jeta de nouveau sur son flanc et bloqua son bras. Elle récupéra son datapad et le posa à la verticale, l’encolure posé sur son torse. Sa réaction face au secret du code d’entrée la fit sourire de plus belle. De l’autre main, ses doigts agrippèrent son menton pour l’y diriger face au datapad, pour lui faire comprendre qu’il pouvait regarder. Ensuite, elle appuya une fois sur le bouton d’allumage, et l’écran répondit, sans entrer aucun code.

« Je ne suis pas restée dans les RI très longtemps, mais au moins ai-je appris à ne rien stocker d’important dans l’électronique. Puis même s’il y avait eu un code, je te l’aurai donné. »

Il navigua à travers le système, pour se rendre compte qu’il n’y avait que très peu de contact hors professionnel. Juste quelques noms, précédés de la première lettre du prénom, sans doute. Le tout relié à son bracelet qu’elle utilisait comme communicateur lors des missions. Sa remarque la fit rigoler de plus belle et elle colla sa tête au creux de son cou, sur son épaule, touchant son visage avec son crâne, et le haut de son corps de sa joue.

« Tu penses que j’ai eu 36 prétendants avant toi ? Tu es bien présomptueux. Je n’ai jamais été dans Tapani, moi. »

Petite provocation, puis sans attendre de réponse blottit davantage contre lui. Il ne fallait pas non plus se montrer impertinente, et le gloussement qui accompagna son geste n’était pas là pour rien.

« Hm … J’avoue que je ne sais pas quel surnom… Je crois que … Oui, pas très original, mais juste « Mon cœur ». Sobre et pourtant ça signifie bien ce que tu es pour moi. Mon essence de vie ! Tu peux mettre ce que tu veux, niais, pas niais, on s’en fou ! »

Elle enjoignit ses paroles par un baiser sur sa joue. Puis elle prit un autre air, faussement choquée.

« Quoi ? Je passe après l’empereur ? Avec les décalages horaires, ça va être compliqué. Et les mesures de sécurités impériales. Comment vais-je faire ? Je t’enverrai des lettres, portées par des oiseaux, portées eux-mêmes par des vaisseaux. Tu peux m’appeler à n’importe quelle heure. Dans la douche je ne répondrai pas, l’appareil n’est pas résistant au liquide, bien désolée mon prince. Pendant l’entraînement, alors ce sera une voix haletante que tu auras comme interlocutrice. Mais j’imagine que tu commences à t’y faire désormais. »

La Grise rigola et tourna légèrement la tête, de sorte à regarder légèrement le plafond. Sans pour autant perdre une seconde du contact avec son crâne. Cheveux dans les siens. Nouveau bruit de flash, et une autre photo dans l’appareil. Cette fois elle ne se laissa pas avoir et lui prit le datapad des mains dans un rire l’embrassa sur la joue et prit une autre photo dans une vraie position. Qu’il était bon de jouer avec lui, qu’il était bon de rester à ne rien faire à ces heures si tardives. Pourtant, la réalité si cruelle revenait encore une fois toquer à leur porte. Et c’est un Althar en peine qui l’accueilli. Helera cessa de rire et laissa son regard vagabonder sur le plafond.

« Ce n’est pas idiot. J’ai peur aussi. D’échouer, de te faire souffrir. Je donnerai tout ce que j’ai pour repousser l’obscurité, en tant que porte étendard de ta lumière intérieure. Je ne sais pas ce que nous affronterons demain, mais c’est toute la ferveur des Gris qui sera avec toi. Et c’est avec tout l’amour que je te porte que je me lancerai dans la bataille. Je t’aime aussi Althar… Je détruirai ceux qui t’ont fait cela. Tu as ma parole. »

Son prince prit sa main dans la sienne et se décala pour la surplomber. Il ne la regarda pas, fuyait son regard et pourtant posa un baiser sur ses lèvres. Helera ne le laissa cependant pas se défiler et le força à le regarder, ses yeux dans les siens. Sa détermination ne pouvait en être plus grande, sa rage et son envie de vaincre. De détruire, d’exterminer au nom de l’amour qu’elle lui portait.
«
Je t’aime mon cœur. Je t’aime et nous ferons de grandes choses. Mais surtout, nous les ferons ensemble.
»


Sa peur était son moteur, son amour le catalyseur de son courage, qui lui permettrait demander d’affronter les démons de son homme. Mais évidemment, il y avait bien cette peur, et peut-être la plus viscérale qu’elle n’ait jamais ressentie jusque-là. Une peur qui concernait un autre qu’elle. Horrible sensation. Penser à autre chose, et Althar trouva la force de la détourner de ses pensées parasites qui déjà ternissaient son esprit.

« Va pour la reine Solitaire. La flotte étant arrivée, on devrait capter via le relais de senseur interne. J’espère que ça parle du beau prince qui est venu la chercher pour la sortir de sa pauvre condition dans laquelle elle s’était enfermée. »

Helera lui sourit une ultime fois et l’embrassa encore avant qu’il ne puisse bouger. Parce qu’il ne fallait pas oublier de lui rappeler qu’elle l’aimait, mais également de lui prouver. Que quoi qu’il arrive, quoi que demain leur réserve, ensemble, ils étaient invincibles.




Ambiance


Le Jour J. Leur jour à eux. Le jour de la renaissance ou de l’extinction. Le jour de leur célébration ou de leurs funérailles. Le jour qui marquait sans doute le début de leur relation qui dans tous les cas les lierait à jamais. Ensemble, ou indépendamment. Dans l’amour ou le désespoir. Le bien comme le mal. Son cœur tambourinait dans sa poitrine. Non pas comme les tambours de guerre, mais plutôt comme les râles d’une bête en train de rendre son dernier. S’en était presque désespérant. Helera n’avait presque pas dormi, accablée par le poids des responsabilités qui l’assaillaient en ce jour. Dès « l’aube » elle avait quitté le lit conjugal, laissant le prince se sortir de l’étreinte des ténèbres. Une nuit calme, pour le coup, sans crise. Le calme avant la tempête probablement. Helera avait remis ses vêtements de la veille, avec la veste d’officier d’Althar par-dessus. Pour que son odeur l’accompagne pendant ses déambulations matinales. Elle avait fait les cents pas dans le vaisseau, passant quelques temps à méditer, essayant de calmer son pouls. Puis, lorsque le moment était venu, la Grise était allé chercher le malade, son amant, son amour. Ce dernier portait son attention sur son trophée de la veille, qu’elle ne portait désormais plus sur elle. Un sourire en coin, pour le rassurer autant qu’elle-même. Le moment était venu. Helera l’étreignit, déposa un baiser sur ses lèvres, puis d’une main le guida à travers le vaisseau. Sans un bruit, dans le silence de la nuit spatiale. Le temps était venu, et il n’y aurait aucune cérémonie. Il fallait en finir. L’heure n’était plus à l’expectative, mais au combat. Le plus important de sa vie, tout comme de la sienne. Elle était calme, l’adrénaline inondait ses veines en torrent. Le couple pénétra dans la salle d’entraînement, où tous avaient déjà été rassemblés.

Ils étaient tous déjà assis en cercle, les ainés distribuaient leurs ordres aux plus jeunes. Cinq sensitifs, Helera, le chaman et les trois médecins. Ces derniers allaient être inutiles pour la tentative de soin, mais pas pour Althar. Helera changea de posture et son visage se ferma, ses traits se durcirent.

« Docs, on va s’occuper de tout cela. Je vais vous demander de vous occuper d’Althar pendant le processus. J’entends par là veiller à sa sécurité, et nous communiquer ce qu’il se passe. Haussement du pouls, transpirations, températures etc. Il va nous falloir être guidé physiologiquement. »

Les médecins semblaient en extase, ils allaient assister, comme peu ont déjà eu la chance dans cette génération, d’assister à un « rituel » sensitif. Les cartésiens qu’ils étaient seraient au milieu de ce que la science ne pourrait jamais expliquer. Rien que pour cela, Helera leur lança un regard noir, leur intimant de rester professionnel. Tout ceci n’était pas un jeu, et la vie d’Althar en dépendait. La Grise serait intransigeant. Il y avait un moment pour toi. Le colosse au crâne rasé était assis par terre, les yeux fermés. Helera l’y dérangea.

« Garm. Tu vas me suivre pendant l’opération. On entre dans les lignes de failles. L’objectif c’est de débusquer le fil rouge. Althar porte une amulette Taozin, aussi le contrôle qui est exercé sur lui doit être plus forte, s’il veut être maintenu. Cela veut donc dire que comme un garrot, la veine parasite devrait ressortir. Cela n’est qu’expectative, encore une fois. De la prudence. Une fois repérée, on fonce dessus et je remonterai la source. Quant à toi, tu essaieras de couper le lien qui lui a été imposé. D’accord ? »

« Rien à dire. »

« Tu feras quoi une fois la source remontée ? »Loran interrompit son discours avec les deux jeunes.

« Je les affronterai, détournerai leur attention. Je ne sais pas à quoi m’attendre. Je suis la plus expérimentée d’entre vous, c’est normal que je prenne ce risque. Le reste, les quatre restants, vous allez devoir maintenir un bouclier « psychique » autour d’Althar. Ecoutez la Force, mais également les médecins. Ne laissez rien au hasard et protégez le pendant le procédé. Si nécessaire, Loran, utilise ta guérison pour cautériser son esprit. Vous l’assisterez par votre force. Utilisez le Lien, mais ne vous reposez pas dessus. »

Puis elle termina par Booros.

« Grand Chaman, plongez-vous dans l’Orek pour repérer le mal qui pourrait entrer dans cette pièce. Vous êtes notre lien avec le réel. »

Le loup but une gorgée de son thé et opina du chef. Maintenant que les ordres avaient été donnés, tous se placèrent convenablement. Seuls restaient encore debout Althar et Helera. Cette dernière se détendit en se retournant face à lui et baissa le timbre de sa voix pour n’être entendu que de lui.

« Je t’aime. Je t’aime. Je t’aime. On y est. Accroche-toi à notre futur et ne cède pas à l’obscurité. Pense à nous et pas à la douleur. C’est maintenant que tout se joue. Je t’aime … »

Devant tout le monde et sans honte, elle l’embrassa longuement. Quelques secondes, quelques minutes. Le contact brûlant de leur délire entaché par l’obscurité de la Force. Par ces pourritures de rouge. Ne pas céder, ne pas faillir. Elle, comme lui. La corruption pouvait les toucher tous les deux. Elle l’invita à s’installer et pris place également dans le cercle. A travers le lien, elle envoya aux derniers membres du cercle physique.

Merci pour tout. Et bonne chance à vous. Chevaliers Gris, au travail !

La descente fut des plus rapides, et les lignes de failles apparurent très rapidement. L’entraînement n’était plus à douter. Garm était le seul qui les maîtrisait également, et il la suivit tandis qu’elle s’enfonça dans les méandres nodaux que représentait la matérialisation de ce pouvoir. Toujours plus loin, toujours plus vite. Ne pas le faire souffrir trop longtemps. Les pions bougeaient. La Dame et la Tour côte à côte pour sauver le Roi. Garm et Helera dans les méandres de la Force. La réalité s’était effacée et les sensations tout autant. Ils n’étaient qu’eux. Au milieu du noir, de l’espace ? Non, pas d’étoiles. Rien. Juste le vide et le noir. Pas de bruits autres que leur respiration fictive. Les filins étaient tous autour d’eux. Non pas les filins physiques de la conception princière, mais ceux qui représentaient les situations, les liens. Les sons opaques de leur pas ne résonnaient pas tandis qu’il déambulait à travers cette forêt fictive. Trouver ce fil. Le rouge, le plus ténébreux. Le trouver, le détruire. Suivre les filaments phosphorescents à travers les ténèbres de la Force psychique. Helera jeta un regard derrière elle, vers Garm qui la talonnait. Elle agita la main, lui intimant de rester sur ses gardes et d’ouvrir les yeux. Seuls à travers ce brouillard de ténèbres, seuls à travers la Force, à ressentir l’obscurité à travers les lignes de faille.
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By Amertume
#31042
Une lumière s'éteint


Capacité des plus étranges et des plus incroyables que l'utilisation des Points de Rupture. Comment expliquer pareille chose à un profane? Comment décrire la vision des plus singulières qui assaille celui qui visualise ces Points? La Force, comme toute chose, est constituée de liens. Elle est une toile tissée par une volonté sans commune mesure et à une échelle galactique. Chaque lien tissé en rencontre un autre, chaque rencontre génère de nouveaux liens et chaque nouveau lien en casse un autre. C'est sans fin. C'est la magnifique complexité des Points.

Il ne s'agit pas uniquement de liens unissant deux individus mais d'absolument tout ce qui est, tout ce qui existe et tout ce qui n'est pas. On peut facilement visualiser les 2 points liant le Prince et la Grise quand bien même on est aveugle à ces Points car pareil lien crève les yeux de qui peut les observer. Mais visualiser le lien entre le Prince et sa planète, entre la lumière de sa vie et cette masse incommensurable qu'est l'Empire? Bien plus complexe est cette perspective.

Essayez de pouvoir considérer cela. Un événement, une personne, un objet, une émotion, un jour, un élément naturel invisible, tout est relié, tout s'entrechoque sans cesse pour qui voit les Points. Qui voit les Points peut deviner des vérités profondes et incompréhensibles en d'autres termes. Mais qui voit les Points ne doit jamais oublier le danger qu'ils représentent.

Voir les Points est comme nager dans un océan et tente d'entendre les bruits alentour. Trop se concentrer sur les bruits le fera se noyer, perdu dans la masse infinie qu'il tente d'appréhender. A l'inverse, trop se concentrer sur la nage ne lui permettra pas de discerner quoi que ce soit. C'est un équilibre excessivement délicat à entretenir, incroyablement épuisant pour qui n'est pas préparé et mortellement dangereux. L'âme ne peut, ne doit pas pouvoir tout voir et comprendre.

C'est là le piège ultime que recèlent les Points. Il est aisé de ressentir l'exaltation du pouvoir et de la compréhension qu'ils engendrent mais tout savoir n'est pas toujours bon à prendre. Il est des choses qui ne peuvent être comprises, des mystères qui doivent le rester car ils définissent la trame même de l'univers. Celui qui maîtrise les Points risque de ne trouver que la folie la plus totale s'il n'est pas prudent dans sa recherche de ce qu'il entrevoit.

Mais au fond, qui peut dire quelles sont les véritables règles qui régissent les Points et leurs utilisateurs? Qui peut affirmer qu'ils n'ont pas une volonté qui leur est propre? Qu'ils ne laissent entrevoir que ce qu'ils veulent bien laisser voir? Si l'on part du principe que les Points sont la Force, peut-on dire alors qu'ils sont sa volonté et ses désirs? Ou représentent-ils les veines de l'organisme, permettant à la Force d'exister en toute chose? Peut-on vraiment le découvrir?




Au commencement il n'y avait que les silhouettes accroupies en position de méditation, formant un cercle rituel autour de l'homme qui vivait un supplice constant depuis trop longtemps. Puis vint le moment de prendre leur envol, et avec lui, de voir ce qu'il en était vraiment. Les constantes vitales du Prince étaient pour l'heure bonnes, mis à part un rythme cardiaque légèrement supérieur à la normale, ceci pouvant s'expliquer par le stress qui devait l'envahir à ce moment charnier entre tous.

Et ils virent. Un trait d'un bleu d'une pureté et d'un éclat des plus intenses partait de sa silhouette pour venir épouser celui qui partait depuis l'ex-inquisitrice. Un lien, un rapport, une relation, un rapprochement naturel entre 2 âmes. Mais il y avait autre chose. Un autre trait partait du Prince hagard, bleu lui aussi, semblant pointer vers le plafond de la salle. L'espace. L'infinité. L'Ailleurs.

Ce trait était constitué de filaments d'énergie et les 2 extrémités, celle partant du Prince et celle partant d'ailleurs, luisaient d'une couleur verte. Le vert d'une plante malade et pourrissante. Un lien corrompu, une relation forcée, un rapport imposé, la volonté de l'un dominant celle de l'autre. Puis ce lien, à une vitesse impossible, se fragmenta en 6 autres dont chacun alla rejoindre les sensitifs présents.

La brume noyait tout autour d'eux.

Un brouillard intense et consistant les entourait de toute part tandis qu'ils évoluaient à travers la vision supposée du lien entre Althar et celui qui l'avait marqué. Il n'y avait rien d'autre que cette brume omniprésente et entêtante. Rien n'était visible d'autre que ce nuage blanc entêtant qui semblait vouloir tout cacher par sa simple existence.

Et pourtant.

Il y avait quelque chose, les sens exercés de ceux à disposer du don de la Force pouvaient le discerner sans l'ombre d'un doute. Ce quelque chose se rapprochait lentement, prenant son temps, inéluctablement il les rejoignait. Les étoiles auraient pu disparaître, les mondes brûler les uns après les autres le temps que cette chose ne vint à eux. Et lorsqu'elle arriva finalement, lorsqu'elle posa son regard incandescent sur les intrus venus défaire son oeuvre, rien n'aurait pu les préparer à ce qu'ils virent.

Cela prit une forme différente pour chacun d'eux, très particulière. Tout leur entraînement ne pouvait rien pour eux car cela puisait son imagination dans leurs peurs les plus profondes et les plus détestables. Chacun avait à faire face à lui à une personne de sa vie qu'il avait déçu, abandonné, trahi... Assassiné. Pour Helera, cela prit la forme d'une figure du passé qu'elle avait un temps pleuré. Une blessure qui ne se refermerait jamais, ainsi qu'elle l'avait dit sur sa tombe.

Caitlyn Kor'rial, ou la chose qui avait pris sa forme, l'observait, le visage tordu dans un masque de mépris et de dégoût.

Ma chère fille... Mon assassin, mon bourreau, ma progéniture Sith qui a trahi sa propre famille. Tu pensais pouvoir obtenir mon pardon? Pouvoir oublier ton crime? Etre en paix?




Je les avais senti. La fille qui avait attisé ma curiosité jusqu'à ce que je la retrouve en compagnie du Porteur de la Marque était là. Elle tentait une manœuvre désespérée pour me voler ma marionnette mais je ne la laisserais pas faire. Il était à moi, il était une ressource bien trop précieuse pour que je le laisse m'échapper. Je savais pouvoir les éparpiller avec une facilité déconcertante, imposer ma volonté pour qu'il devienne mon instrument à jamais.

Mais tout comme ma curiosité et mon amusement m'avaient poussé à me révéler lors de leur ridicule concile, mon exaspération me dictait de leur donner une petite leçon. Ils n'étaient rien face à moi et ils devaient comprendre la futilité de leurs actes. Je sentais qu'ils tentaient de tirer sur le lien pour l'arracher à la racine. Imbéciles. Ils allaient très vite regretter leur geste.

Pour commencer, je pris d'abord le temps de les confronter à leurs cauchemars les plus intenses qu'ils gardaient renfermés en eux. La tâche était d'une simplicité confondante pour moi qui avais toujours su durant ma longue vie découvrir les secrets de chaque individu. J'allais les laisser se dépatouiller avec leurs faiblesses tandis que je m'attaquerais à la source du problème.

Entends mes paroles, Althar Fanrel. Ils ne pourront pas t'aider et tu le sais. Les voix qui t'assaillent chaque jour devraient t'avoir ouvert les yeux depuis longtemps, tu es déjà condamné. La corruption et la contamination sont si profondément implantés en toi que même si je sors, tu disparaîtras. En plantant le germe de ma Marque en toi, j'ai pris le contrôle de ton être. Si je sors, tu meurs. Tu le sais, tu peux le sentir. Sans moi, tu n'es rien.

Tu vis dans la peur depuis le moment ou je me suis manifesté, c'est bien. La peur est le moteur de l'univers, c'est l'arme la plus puissante qui soit. Tu peux sentir la Force qui te parle et tu sais ce qu'elle te dit. La peur et la douleur, elles te définissent, elles te modèlent, elles font de toi ce que tu es. Songe un peu à ce que tu as ressenti quand Leia t'a rejeté. Quand ton père a été enlevé et que tu as dû assumer sa charge, quand tu as cru ne plus jamais le revoir.

Ils sont tous des entraves à ton vrai potentiel, libère-toi de ces fous. Ton pouvoir est un diamant à l'état brut mais tu laisses les autres t'écraser et te ramollir. Ils ne sont rien, tu peux retourner la situation si tu acceptes le destin qui est le tien. Personne ne peut t'aider et personne ne le veut, il n'y a que toi qui puisses te libérer de l'horreur qui t'attend. Choisis à présent, la bête décérébrée, le faible qui obéit ou le dieu qui commande.


Quelque part, j'espérais qu'il serait assez fort pour faire le bon choix mais je ne me faisais guère d'illusion. Au pire, j'avais encore bien des armes en réserve pour le briser et m'arroger la victoire.
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By Helera Kor'rial
#31047
Ambiance


Les méandres de la Force, l’univers onirique sans aucune loi physique autre que l’imagination et la maîtrise. Perdus dans cet espace sans fin, entouré d’un noir profond, Garm et Helera avançaient en tatillonnant. La réalité n’avait désormais plus d’emprise sur eux. Ils n’étaient plus là et cherchaient le fil rouge. Le lien fantôme qui entravait le prince. Les sens en alerte, fictivement efficaces, ne cessaient de s’étendre, repérer, entendre les bruits sourds qui se propageaient. Quelque chose … Les ténèbres. Non, la corruption. Une autre forme de dépravation de la Force. Une forme de destruction physique par l’anéantissement des autres. Le lien apparut et sonna comme une évidence. Il n’était pas rouge, il était vert. Une lueur de la même couleur émanait et brillait de manière phosphoréscente, pulsait à travers la Force. Il était là, sous leur yeux et se séparaient en six autres branches plus petites. Six. Comme le nombre qu’ils étaient. Ca allait commencer, les systèmes de défenses étaient en place.

« Concentre-toi, on a trouvé la racine. Toujours avec moi ? »

Helera regardait l’aspect qui retenait son amour prisonnier de son propre corps. Le lien de la folie. D’un mouvement de tête, elle jeta un regard en arrère. Garm regardait dans une autre direction et tendit la main, paume ouverte contre une surface lisse qu’elle-même ne voyait pas. Elle se prépara à ouvrir la bouche pour l’intimer de revenir vers elle, quand on l’interrompit. La jeune femme se retourna et fronça les sourcils, cherchant à apercevoir les contours qui lentement se dessinaient. Avait-elle peur ? Oh oui, comme toujours. Mais tout était relayé au second plan. Alors elle regardait cette silhouette féminine qui approcha d’elle. Jenna encore ? Non. Les cheveux ne correspondaient pas. Qui était-ce … Sa mère ? Son souvenir la faisait paraître … différente. Vague souvenir d’un sabre qui transperce son torse, enfonçant par la même occasion une blessure à son esprit. Comment pouvait-il en être autrement ? Elle avait tué sa mère après tout. Un matricide des plus atroces. Elle fit un pas dans sa direction et leva le bras gauche.

« Mais … Je n’étais pas moi-même … Tu le sais … »

Elle s’avança davantage, implorant par sa main tendue. Implorant quoi ? Son pardon ?

« Je ne peux pas oublier … Je ne peux … »

Arrivée à son niveau, elle dégaina son sabre et d’un unique coup décapita l’ombre devant elle. Son visage se durçit davantage et elle roula des yeux. C’était toujours la même histoire. Que ce soit fait, une fois, deux fois, okay. Mais Helera avait vu revenir les morts de son passé trop de fois pour savoir que le côté obscure ne les laisserait jamais en paix. Jenna était revenue, repartie. Cette fois sa mère qui l’accusait, alors même qu’elle ne l’avait connu quoi, cinq minutes ? Les seuls souvenirs qu’elle avait dataient de ces trois ans. Souvenirs pendant lesquelles sont cerveaux d’enfants n’avaient enregistrés que des odeurs, des sons. Mais tout cela avait été corrompu par la haine qu’elle lui avait portée les dix-huits années suivantes. Au final, elle n’avait plus de souvenirs réels de sa mère. Enfin, il y avait la peur, qu’elle ressentait. Oui, mais comparé à l’amour qu’elle portait pour Althar et la détermination qu’elle vouait dans sa protection et sa sécurité, c’était rien. Ce nouveau sentiment qui était né à son contact la plaçait dans un état de serviteur inconditionnel de son prince. Une sorte de dévotion aveugle. Est-ce que les sith pouvaient comprendre ce concept d’amour qui la maintenait dans le droit chemin ? Difficile à dire. Peu probable, même. Mais elle n’en aurait pas mis sa main à couper.

« Venez vous battre en personne et arrêtez de vous cacher, pleutres ! Vous voulez conquérir la galaxie, mais vous envoyez des ombres pour nous faire peur ? Que pensez vous que nous sommes, du bétail ? De la pacotille ? Votre orgueil sera votre perte. Retenez bien mon nom, bande de sous race rouge décérébrée. Je suis Helera Kor’rial. Inquisitrice de l’ombre ! La Démone d’Argent ! Venez m’affrontez ou cachez vous de moi. Car je vous traquerai, un par un. »

Cela faisait du bien. Balancer des inepties et provoquer histoire de prendre l’aggression du boss du donjon onirique. Voulaient-ils utiliser sa peur ? Mais sa peur était également ce qu’elle demandait. Elle avait peur d’échouer, de périre face à eux. Elle avait peur de se retrouver contre le grand tout puissant. Faisait-elle le poids ? Bien sûr que non. Ou peut-être que si, dans ce monde, dans le Cauchemard. Dans la vie réelle, peut-être pas. Ou qui sait ? Qui sait … Tout cela pour dire, qu’elle fit volte face après avoir hurlé dans le vide, vers Garm.

« C’était eux ou nous, je ne pouvais pas te garder ! Eliott si j’avais pu … »

La forme ombreuse avec laquelle il parlait apparut également envers l’inquisitrice. Voir le grand colosse chauve à la figure totalement balafré faisait quand même légèrement pitié. Le grand inexpresif avait des choses à se faire pardonner, visiblement. Mais ce n’était pas le moment. Il était un maître enseignement de l’ordre des chevaliers Jedi Gris. Alors qu’il se comporte comme tel ! Helera concentra dans ses mains une longue tige d’une coudée de long. Un stalactite qui se formait, pointus de part et d’autres. D’un mouvement de la Force, elle le projeta sur la silhouette en plein torse.

« Qu’est ce que tu as fait ? Helera ! »

« Réveille toi Garm. Il est mort. Ils se défendent, c’est que nous sommes prêts du but. Tu n’es pas dans la réalité. »

« J’aurai pu le sauver ! »

« Tu peux sauver un autre, maintenant. Il n’y a pas de mort, il n’y a que la Force. Nous ne sommes pas des sentimentaux qui pleurons ceux que nous avons perdus. C’est eux qui reviennent pour nous hanter, sache-le. Eliott a rejoint les trépassé et est au côté de nos frères qui se battent et périssent sur le front Hutt. Il est avec les milliers de victimes que les armées de Sangs purs ravagent à cet instant. Garm, tu ne peux plus le sauver. Mais tu peux m’aider à tous les venger ! »

Une lueur électrique s’agita au fond de son regard. Garm était de ceux qui avaient rejoint les Gris dans les premières heures. Il était un ancien du Blazing Chain, un pirate. Eliott était son camarade qu’il avait dû abandonner pendant cette période. En réalité, il s’était sacrifié pour permettre au reste du groupe de le suivre. Eliott était le frère de Garm. Helera tendit une main vers lui, son frère d’adoption, son collègue de mésaventure. Il la saisit et tous deux se tournèrent vers le lien vert.

« C’était le premier round. On change de plan, je ne vais pas remonter la source. Je ne saurai pas faire la différence entre les vrais ennemis des visions. Ensemble, sur le lien. Prépare toi, Eliott, ma mère, nos amis, ils vont revenir. Avec moi »!

Sabre en main, elle se jeta sur l’immondice verdâtre qui retenait son amoureux.




Booros quant à lui était le seul à ne pas être dans la Force. Tout simplement parce qu’il n’en avait pas la maîtrise. Il savait faire deux trois tours de passe passe, mais c’était tout. Pourtant il n’avait pas été épargné par le lien vert qui l’assaillait. Bien sûr, pour lui, ce n’était que la brume qu’il visualisa. La seule matérialisation physique de ce qu’il se passait. Une brume comme celle sur sa planète les matins de mauvais temps. Quant aux liens, il n’en vit aucun. Encore une fois, pas le niveau. En revanche, qu’est ce qu’un vieux chaman avait peur ? Il avait autrefois perdus sa compagne, chasseur de clan. La bataille avec un Horax qui s’était soldée par sa mort. L’avait-il pleuré ? Non, regretter ? Oui. Booros aurait trouvé insultant de l’honorer par des gérémiades. Non, sa mort avait été acclamée et cette chasseuse de clan avait eu tous les honneurs. Après quoi, il avait entamé sa vraie vie de chaman, paisible. Oh il y avait bien eu des guerres, mais en tant que chaman, il n’y prenait pas part. Il conseillait le peuple nelvaan, indépendant de la personne à sa tête. Il ne savait pas combattre non plus. Il le faisait avec la Force, qui le rendait dans tous les cas meilleurs que ses confrères. Alors de quoi avait-il peur ? Du froid qui allait geler les récoltes, du manque de nourritures ? Oui, c’était possible. Mais comment matérialiser cela ? Difficile à dire. Le vieux Chaman avait trop de vécu pour se fier à ses yeux. Seul l’Orek parlait, et l’Orek, c’était la Force, le sanctuaire de la grand-mère, Nelvar, mais également le peuple. La sagesse parlait pour lui, et ses rumatismes également. Quand cela avait débuté, il s’était levé, s’aidant de son bâton pour se déplacer. Helera et Garm étaient hors course, trop loin. Cela, il le sentait. Loran quant à lui restait paisible, visage neutre, les bras bien fixés. Il était une statue qui luttait contre ses démons intérieurs avec maîtrise et tempérence. Lyana avait beaucoup moins de talents, et laissait sa passion parler pour elle. Son visage crispé indiquait qu’elle souffrait atrocement. La sueur de son frond et sur ses joues s’écoulaient à grosses goutes. Quoi qu’elle voit, c’était dûr pour elle, et elle ne gagnerait pas. Loran se contenta très lentement de lui prendre la main. Ses yeux toujours fermés, dans un mouvement fluide et sans hésitation. Lyana s’était calmée dans les secondes qui suivirent. Ils luttaient à deux, dans leur mission de protéger un prince, de protéger son cerveau, son esprit, et son intégrité.

Booros hocha de la tête et continua son tour. Resta alors les deux dernièrs, les plus jeunes. Ces deux là n’avaient pas encore atteint leur deuxième décénnies. Ils haletaient, souffraient, poussaient des gémissements dans le cauchemard dans lequel on les avait soumis. Le grand loup vouté s’approcha derrière eux et attendit quelques secondes, tandis que leurs hâbits se remplissaient d’humidité. D’un coup sec, il frappa de son bâton contre le sol. Ils ouvrirent les yeux, perdirent le contact. Loran fronça les sourcils de son côté quand la perte de ses petits soutiens se fit sentir. Le loup se gratta la barbe et posa son regard sur les deux petits, assis sous lui.

« C’est trop dur … On y arrivera pas. »

« Non. Pas être trop dûr. Le sol est dur, pas ça. Dar Nelvar. Var Bograne. Krinar dar ana comfia eurine nekar ! Var Chevalier Gris. Reine attend que vous aidiez elle. Si elle accepter vous, c’est que vous être assez forts. Peur être dans vos têtes. Utilisez votre cœur. »

Il se frappa le torse.

« Moi protéger vous, même dans brume. Faites que Krinar fière de vous. Vous être peuple des loups, jamais peur ! »

Les deux jeunes gens se regardèrent et inspirèrent doucement. Ils se prirent la main, non pas comme des amants, mais comme des frères qui allaient à la bataille. Puis lentement, refermèrent les yeux et se plongèrent une nouvelle fois dans la Force. Le grand chaman resta avec eux et les rassura de sa présence. La phase de pull était terminée. En attente de la numéro deux.
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