L'Astre Tyran

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By Althar Fanrel Keto
#31216



Le sommeil était venu sans qu'il ne l'ait vraiment souhaité. Sûrement était-ce à cause de ce film à l'eau de rose, déjà vu un certain nombre de fois, ou bien la sensation procurée par cette situation si agréable. Mais la nuit fut courte. Et le réveil difficile. A vrai dire, il se demandait s'il était réellement réveillé. Le stress de ce qui pouvait se passer dès à présent avait fait toile au fond de ses entrailles. Il n'avait fallu que quelques heures pour les chaînes de la peur s'immiscent autour de chacun de ses membres, et finissent de l'immobiliser dans sa crainte. Et s'ils avaient tort ? Si aujourd'hui était son dernier jour ? Non ... Il ne préférait pas y penser. Ne pas l'imaginer, pas l'accepter.

C'est donc un Prince plus fatigué au lever qu'il ne l'était au coucher qui émergea. En une nuit le fardeau d'un moment déterminant de sa vie venait de s'abattre, et avec lui l'impression de n'avoir jamais dormi de toute une vie. Les gestes furent lents, et lourds. Ses mains avaient-elles été si lourdes avant ? Impossible à dire. Pas plus que son ventre n'accepterait quoi que ce soit, à cet instant. Helera avait beau s'activer, de son côté, lui en était incapable. Les gestes de tous les jours étaient devenus une obligation qu'il se refusait presque à faire. Se lever. S'habiller. Passer cette botte, et serrer cette ceinture. Avait-il au moins l'excuse de la maladie ? Ou de la douleur ? Aucunement. Seul son esprit était en train de résister, de vouloir marcher à contre-courant du destin présumé. C'est pour cela qu'il ne pensait pas. Qu'il n'y avait rien. Pas même d'envie, pas même de résistance mentale. Son corps avait voulu se vider de toute réflexion pour ne pas avoir à subir une énième fois ce combat de convictions, ce combat entre la résistance acharnée de ses peurs, et le volontarisme dangereux d'un cerveau à bout. Non, il valait mieux être un automate, une coquille vide qui se mettrait là où on lui dirait d'aller, et qui ne dirait rien.

    C'est peut-être cela le plus triste dans cette histoire. Un Prince sans volonté. Fatigué. Lourd. Incapable de vouloir affronter une épreuve, incapable de lever le menton alors même qu'il est l'incarnation de l'autorité. Rien. Nada. Un humain comme un autre, aussi laid que toute la masse. Pathétique.

La seule pointe d'existence qui lui restait encore fut cet instant de doute, une fois prêt. Une Helera affublée de sa propre veste, vision si réconfortante en temps normal mais qui aujourd'hui l'attendait. Pourtant, son regard s'était perdu sur un triangle de tissu noir, sans qu'il ne sache pourquoi cela explicitement. Ce qu'il représentait. La nuit passée était un songe trop frais pour qu'il ose s'y référer, et pourtant l'objet lui paraissait important. Symbolique. Ce n'était pas quelque chose qu'il s'expliquait, pas plus attaché que cela aux souvenirs, alors que celui-ci finissait dans sa poche. La Grise avait beau sourire, avait beau tenter de lui redonner un peu de couleurs, elle n'eut droit qu'à quelques réponses automatiques, quelques baisers sans trop d'envie, et un sourire en réponse au sien. L'instant d'après, déjà, ils furent partis, main dans la main. Il ne pouvait pas s'empêcher de la serrer. De lui faire comprendre, à chaque pas qui les rapprochait de son autel sacrificiel, qu'il n'était pas prêt. Qu'il ne fallait pas qu'elle parte. Qu'il ne le faisait que pour elle. Tant de mots, tant de choses qu'ils ne s'étaient pas dits, maintenant. Les soirées passées à discuter, les journées à faire n'importe quoi, tout ça pour se cacher la vérité sourde et évidente. Alors il lui serrait la main. Pour ne pas qu'elle lache. Pour ne pas qu'elle s'éloigne. Un instant, avant d'entrer, ses yeux se perdirent sur elle, mais il était déjà trop tard pour l'apprécier. Pour perdre du temps à simplement l'admirer. Le cercle les attendait, et les saluait. Une inclinaison de la tête formelle, à chacun d'eux, suffit à ouvrir les hostilités. Il n'y avait plus aucune sérénité tirée de ce vide mental. Plus d'assurance dans ces gestes dictés par sa compagne. Le souffle irrégulier, les choses étaient devenues pesantes malgré elles. Les regards, l'assemblée qui était redevenue soudainement si inconnue, et la froideur de cette pièce n'offrant aucune vue sur l'extérieur.


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Mourir loin de sa planète, quelle horrible chose. Il aurait du y rester, pour voir une dernière fois l'envol des bêtes au Printemps, quittant Cinnagar pour des contrées plus agréables à vide plus au sud sur le continent. Eux et leurs passages en grand nombre, symboles d'un renouveau tant attendu pour tant de gens, et d'un regard à porter désormais vers Koros, le soleil au centre de leurs univers. Sa chaleur si douce, et si agréable l'été, dans les Jardins du Palais ... N'importe quoi. Vraiment n'importe quoi. Quelle est cette vision soudaine ? Elle n'a pas de sens, pas plus qu'il n'apprécie de regarder le monde de la sorte.



Non. Cette fois, ils y étaient. Elle lui faisait face, signifiant là les adieux définitifs pour tous les deux. Nul besoin de préciser ce qu'il croit qui va arriver. Ce qui peut se passer. Et ce qui risque certainement d'avoir lieu. Le sombre spectre est là, derrière lui, une main sur son épaule. Lui, pourtant, est dans les bras de la Grise, dans un ultime refus. Un ultime baiser, une dernière passion qui le rappelle à la réalité. La chaleur, dans ce qu'elle a plus belle et de plus vivante, et sûrement ce qu'elle représente de plus précieux. Elle non-plus ne veut pas le lâcher. Pas cette fois. Cette résistance invisible pour tous les autres, mais bien palpable entre eux avec ses lèvres qui refusent de s'éloigner. Un adieu ... et un espoir. Une résistance, et un abandon. Mourir en la tenant dans ses bras, une dernière fois, avant de quitter ce monde. Ces grands yeux bleus dont il n'arrive pas à décrocher le regard, et cette joue qu'il caresse d'une main, pour en repousser les cheveux. Déjà il est temps.

    « Je .. je t'aime. »

Quelques mots soufflés finalement. La nuit les avait entendu, la première, mais pas avec cette sincérité. Sobre, et bien ancré dans la réalité, cette fois leur valeur était tout autre. Ils étaient une certitude rassurante. Il s'efforça de lui sourire, sans envie, une dernière fois. Il fallait se placer, maintenant, face à l'assemblée. Pourtant, au fond de lui, il savait combien il aurait dû lui dire plus. Lui dire tout ce qu'il y avait à dire, ce qu'il n'avait pas eut le temps de faire encore, ou même ses volontés pour l'avenir. Lui dire de refaire sa vie, de trouver quelqu'un à sa hauteur, de l'inciter à vivre pour elle ... Ou juste lui demander de ne pas l'oublier. Aussi égoïstement que cela puisse paraître, c'est ce qu'il espérait. Lui dire que lui ne l'oublierait pas, si elle en faisait autant. Quel idiot ... quel idiot. Il n'osa pas vraiment regarder le cercle autour de lui, la boule au ventre déjà bien trop grande pour son corps amaigri. Comme Helera semblait le faire, il croisa les jambes, aussi inconfortable que cela fut, et resta silencieux. Il y était. Déjà.

Tout était arrivé trop vite. Comme s'il avait accepté il y a à peine 5 minutes, comme s'il n'avait jamais imaginé que cette scène aurait lieu. Qu'est-ce qu'ils allaient faire ? Quelle magie ? Les mots de Loran n'y changeait rien, tout juste servirent-ils à accélérer le poul du Prince qui était au bord de la panique. Pourquoi accepter ça, pourquoi s'infliger ça ... qu'est-ce qu'il va se passer ? Pourquoi personne n'a voulu le dire ? Il ne peut pas mourir comme ça, pas ici ... Les yeux clos, l'humain cherchait à cacher autant que possible la tempête d'émotions négatives qui bataillaient en lui à cet instant. Avec réussite ou non, ce n'était pas lui qui pourrait le dire. Non. Lentement, l'air s'alourdit. La tension qui n'était qu'une invention de son corps quelques minutes plus tôt commençaient à se faire sentir dans l'air. Les choses commencent. Elles arrivent. Les choses qui .. qui viennent le tuer. Lentement, il fit rouler sa tête sur ses épaules, dans l'espoir de faussement penser à autre chose.

Mais la douleur arriva bien vite. Trop, peut-être, à son goût, mais c'était déjà trop tard. Les énergies à l'oeuvre autour de lui parurent soudainement éveiller au fond de son crâne un mal contenu trop longtemps, et des souvenirs trop violents pour qu'il n'accepte de les garder en mémoire. Trop tard. Ses traits s'étirèrent en même temps qu'il luttait pour ne pas crier, les dents serrées à s'en casser la mâchoire. Son esprit, lui, à l'inverse, ne se gênait plus pour gémir sa peine à s'en arracher le cerveau. Cette sensation inexplicable, cette impression que son crâne va exploser, c'était à rendre fou. Si près de lui, il ne pourrait pas supporter ça longtemps. Plus maintenant, plus après toutes ces fois. Le souffle court, il se courbe peu à peu face à la pression qui s'exerce, face au poids que prend cette bulle dans son esprit. Si seulement elle n'était qu'une création de son esprit, si seulement ... Quasiment prostré, le visage enfoui entre ses coudes repliés dont les mains tiraient ses cheveux, il refusait la confrontation. Tout Prince qu'il était, certaines choses le dépassaient sans qu'il n'y ait besoin d'en dire plus. Seul, perdu, au bord du précipice, son ennemi venait d'apparaître. Et lui de disparaître dans sa douleur et tout ce qu'elle lui infligeait au fond de lui, quitte à le rendre totalement dément. Il avait beau lutté, rien n'y faisait. Sans même s'en rendre compte ses joues s'étaient humidifiées tout autant que ses lèvres ne résistaient plus aux manifestations sonores de sa souffrance. Quelque chose le surplombait. Quelque chose de bien présent depuis quelques temps au fond de lui, et qui aujourd'hui prenait vie face à lui. Quelque chose prêt à parler, alors que lui ne veut pas l'écouter. Ses cheveux deviennent le champs de bataille de cette résistance acharnée qui fait pitié à voir. D'avant en arrière, il s'est résigné. Et il refuse.

Quoi qu'il puisse dire. Quoi qu'il invente, ou proclame. Quoi qu'il pense pouvoir lui faire comprendre sur tous ceux présents aujourd'hui ... les seuls à l'être. Les uniques membres venus lui tendre une main. Ses larmes n'en finissaient plus. La mort ... la mort s'il partait. Est-ce .. est-ce que c'était vrai ? Helera lui aurait dit, Loran lui aurait dit ... Cette mort si terrible qu'il craignait plus que tout à cet instant. Cette peur froide qui vous glace le sang, tout autant qu'elle vous enferme dans son bloc aux températures négatives. Combien de temps pourrait-il supporter encore ces mots, mêlés à cette douleur ? Plus que jamais ils étaient acérés, tailladant son esprit avec une profondeur inégalée. Leia ... Leia ... Celle qu'il avait perdu à cause de cette putain de maladie ... Celle qu'il aurait dû épouser ... celle qui lui fit perdre goût à la vie ... Ces semaines, ces jours, cette espèce de dépression, et la fin de ses espoirs. Pourquoi vivre quand toute la Galaxie se rit de vous ? Pourquoi vivre quand ce qui vous faisait battre vous tourne le dos pour partir avec un homme dont elle ne vous a jamais parlé ? Pathétique Prince naïf ... Cette plaie béante au fond de lui n'était pas encore refermée. Pas plus que ne l'était ce vertige ressenti le jour où il avait du prendre les rênes du pouvoir. Oh que non, plus jamais ça. Plus jamais ce sentiment, ces regards, cette impuissance ... cette in-préparation qui lui avait fait si mal. Jamais il ne serait prêt à régner. Jamais il n'en serait capable. Et jamais il ne pourrait lui succéder. Bon à rien. Leia ... même toi tu m'as abandonné ... Ce constat terrible, et cette évidence-même. Il en avait tant souffert que tout ce que pouvait essayer de lui dire le Sith lui paraissait bien anodin à côté des quelques images qui restaient au fond de lui. Quelques souvenirs, quelques sensations, et cette douleur, tant physique que sentimentale. Cette évidence que tout c'était éteint, des semaines plus tôt. Même lui. Même son appétit. Il n'avait fallu que ..

Que .. que elle ... Son monde, et ce qui l'entourait, lui paraissait bien loin, mais au fond de lui Althar savait bien que les choses étaient difficiles pour tout le monde. Pour eux aussi, tout autour, trop affairé et à parler pour pouvoir l'aider pour l'instant. Il était seul, encore, et toujours mais .. mais .. Une volonté de sa Grise ... une demande ... Ils arriveraient ... Sans quitter sa position prostrée, cette boule qu'il était désormais, tout replié sur lui-même dans son chagrin, il rassembla des ultimes forces pour résister. Bien sûr qu'il pouvait le faire, bien sûr qu'il y avait une seule et unique chose capable de lui faire espérer une toute dernière fois, un dernier instant, un dernier baiser ... Leia avait été balayé quelques heures plus tôt. Elle et la honte qu'elle lui avait infligé, elle et son malheur. Quelqu'un d'autre ... résister ... pour elle ...

    « Vas-t-en ... tu n'existe pas ... tu n'es personne ... tu sors juste de mon esprit ... tu n'existes pas ... tu n'as même pas de nom ... »

N'était-ce pas vrai ? Cette forme translucide, aussi vivante qu'elle se prétendait être, n'était personne. Seulement la mort.

    « Tu me gâches tellement la vie ... tu m'as tout gâché ... vas-t-en .. s'il te plait ... je t'en supplie ... laisses moi ... laisses moi ... pourquoi moi .. hein ... pourquoi m'infliger ça ... tu vas .. disparaître ... partir ... me laisser ... »

Cela semble si évident, et pourtant c'est si dur à prononcer. A rassembler. Ces mots, ces idées, cette futile résistance ... Gagner du temps, ou juste offrir une ultime défense face à son funeste sort. Sa petite voix, cachée contre ses cuisses, entre ses bras, paraissait si fragile. Si anodine. Comme s'il n'était plus rien. Cette douleur qui bat ses temps et tout son crâne n'a pas cessé. Pas même en parlant, pas même en essayant de se concentrer. Est-il encore conscient ? Il se sent si fatigué, et si perdu ... que reste-t-il pour lutter ? Après cette vie ? Ces mois ? L'image du tombeau volant, du DSI, et de ce qui s'y trouva lui vint rapidement à l'esprit. Non, plus jamais ça ! Plus jamais ! Un nouveau sanglot, celui de l'homme brisé. Si fatigué, il veut juste lâcher, juste mourir, abandonner, qu'on le libère enfin ... Cette protestation ne peut même pas le convaincre lui-même. Pourquoi fait-il tout ça déjà ? Pourquoi s'inflige-t-il ça ? Ces secondes paraissant des heures, cette capacité mentale qui diminue à chaque instant qui passe ...

Alors .. lâcher prise face à celui qui n'hésite pas à le piquer au vif ? A le mettre face à sa destinée ? Avoir survécu si longtemps, s'être laissé vivre jusqu'à maintenant, pour ça ? Pour ce moment de défaitisme et de déliquescence ? Il est si difficile d'ignorer tous les signaux de son propre organisme, si difficile de de lutter contre la douleur omniprésente dans laquelle il est désormais baigné. Comment ne pas paniquer face à l'évidente fin annoncée ? Face à l'irréprescible envie de lâcher prise ? Tout son corps cherche la solution. Tout son esprit noyé cherche à trouver la seule possibilité de mettre fin à cette folie. Lui, humide de larmes et de terreur, marqué du sceau de la dernière peur. Que reste-t-il de cette tentative ? Des raisons qui l'ont amené à venir là ? A faire ça ? Il n'aurait pas du la perdre du regard, pas du lui lacher la main. Elle est si loin ... ou bien lui-même est-il trop loin ? Où est-il, encore, si ce n'est recroquevillé dans les tréfonds de son être ? Que reste-t-il, là au fond, pour lui ? Que peut-il espérer dans cette grotte sombre en passe de se refermer au fur et à mesure que ses murs se rétractent ? Il ne sait plus ... comme depuis quelques jours, il ne sait plus ... Sauf ... cette voix. Cette très lointaine musique, ce souvenir si frais, si délicat. Une toute petit mélodie, un son auquel se rattraper. Dans un élan de désespoir, lorsqu'il l'avait rencontré, elle s'était risqué à chanter un de ces chants qui lui sont étrangers. Un filet de voix auquel se raccrocher, une cordelette infime et lumineuse au milieu de ces idées de plus en plus obscures. Cette fine pointe de lumière, qui l'avait apaisé une fois, essayait de le faire une seconde fois. C'était impossible, clairement, mais .. mais ...

Une dernière prise. Un dernier feu, au milieu d'un monde où la nuit était tombé. Ne restait qu'à courir. S'en rapprocher. Partir dès maintenant et espérer qu'il ne s'éteigne pas avant qu'il n'y soit. Ses larmes n'en finissaient plus de pleuvoir sur cette plaine où à chaque pas la lumière mourrait petit à petit. La berceuse, encore, un peu, juste un peu, courir, y arriver. Si toute cette séance de spiritisme était d'une complexité sans borne pour tout le monde, elle restait pour lui le défi d'une vie. Une ultime tentative du Sith pour vaincre ce qu'il restait de ses murailles mentales. Encore un peu pour finalement voir ce que les flammes dessinent ... Que renferme cette mélopée si aigüe ? Que peut donc animer une dernière fois la lumière vacillante d'un être ? Un sourire. Un simple sourire.


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Et l'énergie du désespoir ... Pour un sourire et une dernière tentative. Parce qu'il est toujours bon de confronter à la Force un Prince naïf sans lui apprendre à maîtriser ses émotions. Que vaut la mort face à l'amour ? Que vaut une raison de pleurer si on en a une de se battre ? Son corps froid et rabougri, contemplant la flamme qui le réchauffe, se pose bien la question. Que vaut un prétendu Dieu lui-même ? Que vaut la vie si elle est dictée par un monstre qui n'existe pas ? Bien sûr qu'il est un Dieu, bien sûr qu'il n'est pas un serviteur sans âme ! Il est quelque chose pour elle. Il n'est pas un Prince, ou un bon à rien quelque conque. Il est quelque chose à ses yeux, et si elle ne fait rien pour le sauver, c'est lui qui la rejoindra ... Un simple sourire sur ce visage féminin. C'est lui qui se lèvera pour que tout cela s'arrête. Un instant de plus, une flamme en plus, et il agira. Oh oui, le loup au pied du mur est le plus dangereux ne dit-on pas ... ?
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By Amertume
#31252
Ainsi que je l'avais prévu, ce jeune imbécile était bien trop englué dans son sentimentalisme de pacotille pour saisir la véritable destinée qu'il pouvait embrasser. Que pouvait importer famille, amis et amants sur la route du pouvoir? L'idée même m'emplissait de dégoût. Faible. Il était tellement faible, j'en venais presque à éprouver de la pitié pour son géniteur qui devait avoir honte d'un tel héritier. Il aurait été mieux qu'il ne vienne jamais au monde que de ternir ainsi l'héritage qui était le sien.

J'existe depuis des temps immémoriaux. Tes premiers représentants en étaient encore à ramper hors de la boue primordiale sur la lointaine Coruscant que déjà moi et les miens étions en sommeil, patients, à attendre l'Eveil. Le Long Sommeil n'a pas émoussé notre affinité avec la Force. Nous nous sommes éveillés pour voir une galaxie dirigée par des faibles et des ignorants, nous avons ressenti de la rage en voyant une telle chose. Ceux que ton Impératrice ont envoyé ont trouvé mes frères et moi et nous ont réveillé. Ils nous ont vénéré.

Tu OSES me supplier? Sais-tu qui je suis? Il n'y a rien que tu ne puisses m'infliger que je n'aie pas déjà subi. Ta faiblesse est pathétique. Ceux qui demandent la pitié ne sont pas dignes de l'obtenir. En vérité, je me moquais bien de combien tu étais faible tant que tu pouvais me servir. C'est terminé. Tu ne peux pas te libérer de mon emprise. Et avant de rejoindre le néant, tu vas m'obéir une dernière fois.


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Je me montrai alors à lui tel que j'étais vraiment. Plus d'artifices ni de mensonges, plus d'usurpation de visage ou de corps. Il pouvait me contempler dans ma terrible réalité. J'étais bien plus grand que lui quand bien même il n'aurait pas été prostré sur le sol. Mes yeux étaient d'un jaune prononcé, iris d'or luisant d'un feu infernal qui m'habitait en permanence. J’offrais l'image même de la folie, il lui était impossible de me regarder plus d'une seconde sans quoi ses yeux le brûleraient intensément.

D'une main, je tins son crâne par le cuir chevelu, me souciant peu de la douleur qu'il en éprouvait. En vérité, je m'en délectais avec joie, sa douleur parcourant mon esprit par vagues et augmentant ma puissance. Il me fallait me concentrer si je voulais pouvoir accomplir mon oeuvre. De l'autre main, je sortis un couteau dont la lame provenait de la lointaine Lehon, ramassée des millénaires auparavant, gagnée au combat contre l'un des champions de l'Empire Infini.

Tu penses tout connaître de la douleur, petit? Détrompe-toi, tu n'en as effleuré que la surface. Le Côté Obscur me donne le pouvoir de plier ton âme à ma volonté et plus encore, de l'enchaîner à mon destin pour l'éternité. Une éternité d'agonie sans jamais pouvoir vraiment mourir. Que sais-tu de la vie et la mort? Je me suis tenu aux portes de l'une et l'autre et sais-tu ce qu'il y avait de l'autre côté? Rien. Vie et mort ne sont que des outils dont je dispose à ma guise. Comme les tiennes.

Je me mis alors à scander les paroles rituelles dans la glorieuse langue des Sith, celle qu'Adas lui-même nous enseigna jadis durant la guerre. Les mots n'avaient aucun sens pour ce mortel mais ils avaient un but bien précis. Seconde après seconde, je tissai une chaîne posée sur son esprit, qui le soumettrait à mon ordre. Le dernier auquel il aurait à obéir. Cela sembla prendre des heures entières mais je savais que dans le monde de la matière, quelques minutes à peine s'étaient écoulées depuis le début de leur tentative ridicule.

Lorsque j'en eus fini, l'humain gisait à mes pieds, tellement faible qu'il n'avait même plus le souffle nécessaire pour hurler son tourment. Les runes gravées sur la totalité de son corps, luisantes, se mirent à pénétrer à l'intérieur de sa chair jusqu'à disparaître complètement. Pour tout autre que moi, il était parfaitement normal et pas même le meilleur des prophètes dans toute la galaxie n'aurait pu percevoir le voile de mensonges qui masquait l'ordre que j'avais instillé en lui. Je le relevai d'une main pour qu'il voie mon visage une dernière fois puis lui murmurai à l'oreille:

Tu n'as qu'un moyen de briser les chaînes qui te lient à moi. Tu l'as bien compris? Il résonne dans tout ton être en ce moment même. Tu dois laisser libre cours à la haine. C'est dans le feu de rage que tu pourras te libérer. Il n'existe pas d'émotion plus magnifique que celle-là. Tu peux sentir le torrent de pouvoir qui ruisselle en toi si tu te concentres. Sers t'en.

Je le jetai à terre ou il alla s'écraser lourdement. D'un claquement de doigt, je le fit disparaître d'ici et l'envoyai ou il pourrait faire son choix. Quant à moi, j'avais autre chose à faire.

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Dans le monde de chair et de sang, les machines présentes pour attester des constantes vitales du Prince commencèrent à s'affoler à grande vitesse. Le rythme cardiaque du jeune homme ne cessait de changer constamment, passant d'un extrême à l'autre. Sa température corporelle chutait à une vitesse vertigineuse tandis que sa respiration se faisait laborieuse. Tout semblait indiquer qu'il était victime de cancers, puis d'infections parasitaires, puis qu'il était mort, puis que tout allait bien, et ainsi de suite. Les données recueillies n'avaient aucun sens et étaient constamment contradictoires.

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La brume continuait de tourner autour d'eux. Le brouillard était omniprésent et rien ne semblait pouvoir le faire disparaître. Pourtant, les 2 gris continuaient d'avancer à travers, ensemble, se soutenant mutuellement. Parfois des ombres se matérialisaient pour se jeter sur eux, mais un revers du sabre avait tôt fait de les renvoyer d'ou elles venaient. Il n'y avait nul paysage ni point de visible, rien qui fut reconnaissable ou qu'ils pouvaient utiliser pour se repérer dans ce labyrinthe sans début ni fin.

Peut-être voudriez-vous un peu d'aide?

Du haut de ses 2 mètres, l'individu chauve excepté une petite queue de cheval et à la peau d'un blanc cadavérique, engoncé dans une armure baroque et semblant provenir d'un autre âge venait d'apparaître devant eux. Le brouillard sembla se faire moins étouffant et ils purent remarquer un détail concernant l'armure. Sur les plaques métalliques étaient sculptés des visages hurlants, avec une précision à faire froid dans le dos. Les yeux de l'inconnu luisaient d'un éclat lugubre et son sourire mauvais, caché par un genre de masque sur la bouche, filtrait facilement par le ton faussement servile de sa voix.

Vous cherchez l'humain que vous m'avez envoyé tout à l'heure? Il n'est pas loin, il est même tout près. Je suis prêt à vous laisser le reprendre avec vous, il ne m'est plus utile après tout. Mais je veux quelque chose en échange.

Du doigt, il pointa la jeune femme puis fit un hochement de tête à Garm.

Toi, prends la vie de ton amie. Une vie pour une vie. Sa vie contre celle de Fanrel.

Il éclata de rire aussitôt avant de faire un geste négligent de la main.

Oubliez donc ça, ce n'est pas important. Du reste, nous avons dépassé ce stade depuis longtemps. Le meilleur reste à venir je vous l'assure. Oh mais tiens, qui voilà donc?

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Sa silhouette sembla chuter de nulle part depuis les cieux invisibles avant qu'il vienne s'écraser sans grâce au sol. Il n'y avait aucune blessure pour autant à déplorer, le monde des rêves et des esprits n'avait aucune loi de la physique qui n'existât en dehors de celles que les marcheurs des rêves pouvaient faire appliquer par la seule force de leur volonté. Le Prince était vêtu comme il l'était dans le monde réel et physiquement paraissait également le même. Toute la différence se situait au niveau du visage, des yeux, des expressions qui le parcouraient.

Le visage du Prince était un masque de tourments indescriptibles. Plus que la douleur pure qu'il vivait à cause de la corruption affligeant chair et esprit depuis trop longtemps, c'était la souffrance d'une lutte intérieure qui le consumait. Une lutte qu'il ne pouvait pas gagner sur le long terme, car les murmures et les rires lui promettaient exactement ce à quoi il pouvait aspirer, pour peu qu'il s'y abandonnât.

Bonjour à toi jeune homme. C'est très aimable de ta part de te joindre à nous. Un dernier coup d'éclat peut-être?

Semblant se souvenir de la présence des 2 gris, il leur jeta un regard étonné.

Oh tant que j'y pense, il ne peut pas vous entendre. Je crains de l'avoir rendu sourd à toute forme de perception de toute autre voix que la mienne. C'est dommage, sinon il pourrait se rendre compte que ce qu'il voit est vrai. En un sens.

Lentement, et à dessein, le Sith dégaina un sabre laser rouge à chaque main qu'il leva. Ses yeux jaunes brillaient maintenant d'un éclat vorace et il ne souriait plus ni ne s'adressait à eux avec un ton moqueur.

Finies les plaisanteries, il est temps pour vous d'affronter votre destin. Venez mourir de ma main.

Sur ces derniers mots, le monstre bondit sur une hauteur des quelques mètres le séparant de ses ennemis avant d'atterrir entre eux deux, lançant ses coups sans la moindre délicatesse, qui furent heureusement parés par les 2 compagnons. La Forme Juyo était sienne et il en usait sans restreinte pour essayer d'éradiquer ses adversaires. En parallèle de ce duel féroce, sentant qu'il aurait peut-être plus de mal face aux deux en même temps, il envoya son ordre télépathique au Prince.

Tue.

La cible du jeune homme était toute désignée: la jeune femme aux cheveux blancs venue pour le sauver. Armé lui aussi d'un sabre rouge, il devait maintenant se battre. Pour sa rédemption ou sa damnation? Une seule personne pouvait le dire. Garm était aux prises avec le Sith tandis qu'Helera avait fort à faire avec Althar. Mais il était une chose que le Sith semblait ignorer: la destruction du lien corrompu entre lui et le Prince, bien qu'incomplète et imparfaite, avait eu un effet imprévu sur son rituel.

Le Prince disposait d'une très mince possibilité de distinguer le vrai du faux. Il n'y en aurait qu'une et elle exigerait de lui en effort surhumain, mais elle existait. Que vas-tu faire jeune Prince? Sauras-tu trouver en toi la force de briser tes chaînes? Ou vas-tu succomber à la folie? Peux-tu vraiment te fier à tes sens qui te soufflent que tout ça n'est pas réel?
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By Helera Kor'rial
#31256
Ambiance


La brume omniprésente, épaisse et impénétrable, tournaient autour des deux chevaliers comme des oiseaux de proie. Mais ils en faisaient fis. Sabre blanc et sabre jaunâtre sur ce lien, cette cause évènementielle dans cet espace onirique. Rien n’était plus réel et tout pouvait les détruire. Mais ils étaient entrainés pour ce moment. Mourir pour sauver une vie. Se sacrifier pour donner du temps. Donner leur corps pour que progresse la lumière sur les ténèbres. Ils étaient entrainés à se battre, mais surtout à mourir. Pour Helera, l’enjeu dépassait même le dogme, car ce n’était plus vraiment la raison qui la poussait à agir. Juste l’amour et inversement la haine qu’elle vouait aux sangs purs. Tout aurait pu être utilisé pour mettre fin à cette guerre, n’importe quel sacrifice, excepté Althar, pour rendre à la galaxie son semblant de paix. Rien n’était jamais parfait dans ce petit bout d’espace, mais au moins, il y avait le libre arbitre, il y avait l’espoir, chose que les Sith voulaient absolument retirer. Non, cet univers ne pourrait pas exister. Pas tant qu’ils étaient là, qu’ils se tenaient vivant entre les deux extrémités. Ainsi allaient les forces de l’ordre hérétique des chevaliers Jedi de l’ordre Gris. Vivre pour protéger, mourir pour faire perdurer. Puis il apparut dans un ultime coup de sabre qui sembla exploser en une miriade de couleurs. Un instant seulement pendant lequel toutes les couleurs du spectre éclataient et rien, le noir complet. Le changement de décors fut assez brutal. Deux mètres, immense pour certain, mais pas pour Garm dont la taille était approximativement la même que lui. En revanche, Helera était toute petite à côté d’eux. Deux géants et un insecte. L’homme au crane dégarni et au style douteux arborait des visages horrifiés en guise de teinture d’armure. Leur sabre n’avait pas été rangé, bien au contraire, les deux Jedi le pointaient dans la direction du Sith. La bataille du bien et du mal, comme à chaque fois. Helera répondit au quart de tour.

« Qu’est ce que vous lui avez fait ?! »

De sa main libre, Garm la retint alors qu’elle essaya de se débattre pour lutter dans sa direction. Ses yeux avaient perdu de leur couleur azur pour laisser place à un gris anthracite, auréolé d’une couronne blanche opaline. Un Sith ne laissait jamais sa proie que quand elle était morte. Car tant qu’elle est vivante, alors le tourment peut continuer, et il peut s’en délecter. Elle craignait le pire, ne plus le revoir, le laisser, échouer, l’abandonner. Faire de tout cela une aventure ratée qui se solderait par la perte de son dernier pilier. Les dents serrées, elle luttait sans vraiment le vouloir, consciente que cela ne servait à rien.

« Espèce de fils de … »

« Helera ! »

Sa vie pour une autre, le sacrifice ultime d’un Gris pour celui qu’elle aime. Sa proposition la calma aussi vite que sa présente l’avait énervée. Elle jeta un regard à Garm et retira sa main qui lui barait la route. Elle fit un pas dans sa direction, semblant hésiter. Regarda une ultime fois derrière elle en direction du géant Gris qui avait désormais rangé son sabre et croisé les bras. Puis enfin se retourna vers le sith et le pointa du doigt avec sa main robot.

« Tu sais, cadavre pouilleux, personne ne m’a jamais donné d’ordre ! Personne ! »

Pas le temps pour la suite, car un morceau de plafond, si cela pouvait être appelé ainsi, s’écroula. Ou plutôt non, un corps. Dans cet univers, les plafonds ne tombaient pas. Sans vraiment réfléchir, elle s’y précipita. Garm la suivit en petite foulée, préférant ne pas rester seul à côté du monstre. Son mentor lui passa une main sur les joues, puis sur le front. Elle prit également son poul.

« Il est brûlant … Althar ! Réveille toi … Je t’en supplie lutte encore…
»

Sourd … Sa respiration s’accelera tant la colère montait en elle en flèche. Les tambours de guerre frappaient dans son esprit comme un million de soldat au pas. Une armée qui dans son cœur faisait battre son cœur. Une armée salvatrice, arme à la guerre, gueule aux dents ascérées. L’autre dégaina également son sabre. Alors c’était ainsi. Le combat final.

« Helera, on le fait ensemble. »

« Je n’aurai pas dis mieux. Ecrasons cette vermine. »

Le Sith se lança tout sabre écarlate dehors et introduisit le duel par une attaque horizontale censée les couper tous les deux. Les deux Gris avaient l’avantage de la force physique, là où lui n’avait qu’une main. L’avantage même du nombre et peut être de l’humilité qui les habitaient. A voir. Pour autant, il ne semblait pas destabiliser par le nombre. Helera se lança en plein cœur du combat avec la même technique, mais au double sabre. Les coups se voulaient être aussi aggressifs, véloces. Elle ne lui laissait aucune part du terrain et son double sabre lui premettait d’être deux fois plus rapide. Par moment, elle changeait brusquement pour un ataru plus aérient afin d’éviter tel ou tel coup et tenter de le prendre au dépourvu. Mais aussi aboutie que soient ses techniques, il était toujours celui qui prenait le dessus. Derrière elle, un mouvement. Althar ? Une simple seconde d’inattention que le Sith mit à profond pour l’expulser d’un coup de pied. Elle s’éclata sur un sol dont elle ne soupçonnait pas la dureté. Les étoiles dansèrent devant ses yeux, jaunes, puis rouge. Elle bloqua l’attaque du laser et la repoussa, roula sur elle-même et dans un saut acrobatique se remit sur ses jambes. Un Althar qui ne la voyait surement pas pour ce qu’elle était. Une boule monta à sa gorge, elle n’arriva pas à parler. Rien ne sortit, aucun son. Elle ne pouvait juste pas. La veille, c’était ce dont elle avait redouté, sa peur qui était devenue phobie. Combattre les dragons ithoriens relevaient de se combattre soit même dans une lutte pour laquelle se dire qu’un bras, ce n’est rien. Combattre Althar, ce n’était pas possible. Lui cependant ne l’entendait pas de cette manière. Il se jeta sur elle et dans son style proprement noble essaya l’estoc au niveau de l’épaule. Sans vraiment de difficulté, elle le repoussa d’un mouvement de sabre et se recula, se mettant hors de sa portée.

« Althar … »

Des larmes montèrent jusqu’à ses yeux, mais elles n’ont plus ne vinrent pas. Elle restait tétanisée par le choix qu’elle devait faire. Au loin, Garm et le Sith luttait toujours avec force et vivacité. S’éloignaient, repartaient, revenaient, dans un illogisme propre à cet univers.

« Althar ne m’oblige pas à faire ça … »

Ambiance


D’un revers de main, elle essuya ce qui lui gêna la vision. Althar s’avança, elle recula. Non, elle savait qu’elle ne pouvait pas. En plus de cela, il lui était totalement opaque. Pire que tout, il ne savait pas qui elle était, ne la connaissait plus, ne voyait plus rien d’elle. Pire que la mort, vivre dans le tourment de voir celui dont ses sentiments sont entrainés se rebeller contre soi. Et se dire que l’on a le pouvoir de le détruire, sans avoir la volonté et le courage suffisant. Sa main tremblait. Elle rengaina son sabre laser et recula davantage. Pas de voix, inutile. Comment lui montrer … La vue ? Brouillée également. Elle ne voyait qu’une vraie manière en réalité pour le faire prendre conscience de qui elle était vraiment. Peut-être que cela allait la servir également pour défaire le Sith. Peut-être même que son corps allait en pâtir également. Peut-être … Elle inspira profondément et planta son regard dans le sien et s’arrêta de bouger. Son cœur accelera, ses membres se tétanisèrent. N’était-ce pas une belle fin finalement ? La meilleure qu’elle pouvait avoir. Mieux valait cela que tué par un Sith. Ou un impérial. Ou un républicain. Althar était … davantage que ces simples considérations. Il était… Dans un râle, le sabre rougeâtre la percuta de plein fouet au niveau de l’abdomen. Helera plaça ses deux mains pour retenir la lame et recula sous le choc. Un pas, puis deux. Elle n’avait rien.

« Te rappelles-tu … De cela … »

La rencontre, le vaisseau, leur duel amical, la feinte ratée, la protection et … Le pouvoir en elle grandissait et elle sentait son bras qui déchargeait tant bien que mal la chaleur qui s’accumulait et tentait de brûler ses organes internes. Son coeur battait trop vite, son cerveau allait lacher. Elle sentait qu’elle allait céder, s’écrouler. Se consumer. Elle transpirait à grosse goutte. Helera se tourna vers le Sith, en duel. Une pointe de glace se forma le long de son bras lentement tandis que de l’autre quelques arcs électriques se formèrent, léchant sa peau rougie. Helera mit un genou à terre et manque de piquer un phare. Elle puisait dans cette accumulation d’énergie pour former ces deux pouvoirs. L’ultime en fait, puisqu’il n’y aurait aucune seconde chance. La glace lentement prenait une forme d’un javelot de la taille de son bras, mais deux fois plus épais. Il se détacha de ce dernier et lévita. L’éclair quant à lui, blanc, remplie d’une énergie puisée dans l’absorption du sabre, dansait autour de son bras. De plus en plus vivace et menaçant. De ses deux mains, elle saisit le javelot cristalin et y inculqua la foudre de Force. Tout, absolument tout ce qui avait été accumulé, et plus encore. Elle attendit, une seconde, deux peut-être, dans un monde où le temps n’avait pas de prise. Un simple instant pour que sa cible soit à portée, seule. Un instant que Garm lui donna sans trop vraiment le savoir. Un instant pendant lequel le javelot s’illumina aux creux de ses mains et se propulsa telle une comète.

Un regard vers le Prince, qui aurait eu le temps de la tuer potentiellement dix fois, mettant fin à ce sortilège. S’il avait eu assez de … force, ou quoi que ce soit d’autre. Sa silhouette, floue, devant ses paupières vacillantes. Son uniforme impérial gris, les lueurs de son aura. Elle chuta lourdement sur le sol. La grise n’était pas inconsciente, juste … vidée. Tétanisée par l’effort, épuisée de son sort. Et toujours cette silhouette grisâtre à côté d’elle. Elle était finalement en paix. Un fin sourire se dessina sur son visage tandis qu’elle imaginait le bras puissant d’un prince impérial qui l’enserrait, dans une étreinte réconfortante, lui murmurant que tout allait bien se passer. Que tout était enfin fini et qu’il était temps de dormir. Qu’il ne cesserait jamais d’être auprès d’elle et de l’entourer de sa présence … jamais …
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By Althar Fanrel Keto
#31317
La confrontation était de toute façon bien trop déséquilibrée. S'il avait espéré pouvoir se relever, affronter sa douleur et contraindre son assaillait, l'évidence de l'échec s'était imposée depuis. Un échec terriblement douloureux, et terriblement frustrant. Encore et encore cette frustration forcée par cette condition. Tout anéanti qu'il l'était, à gagner un temps qui lui paraissait soudainement vide de sens, la voix grave du Sith était plus proche que jamais. Il en était sûr. Comme s'il était surplombé, comme s'il était là, quelque part, dans sa crâne, ou même à l'extérieur. Là, ici, ou peut-être plus loin. Ce n'était plus très clair, rien ne l'était. Et si il avait tué Helera à cause de tout ça ? Si tout le groupe avait été totalement annihilé à cause de cette folie ? Il ne savait pas. Pas plus qu'il ne comprenait ce qu'essayait de lui dire la voix qui le fixait de son regard inquisiteur. Encore une histoire inventée de toute pièce de son esprit malade, tout juste bonne à sortir d'un mauvais holofilm de la vieille époque. Encore et toujours, comme si la douleur ne suffisait pas, comme s'il était nécessaire de s'ajouter à cela cette façon d'être hantée, ce lourd filet de voix qui résonnait au fond de ses oreilles alors qu'il faisait tout pour ne pas l'entendre. Même secouer son cerveau, au fond de la cage qui lui servait de tête, n'y changeait rien. Tout n'était que pure douleur.

Il n'en pouvait plus. Cela devait être la dernière fois ... la seule fois. La dernière. La seule qui compte, la seule où ils devaient tenter quelque chose. Ensemble. Parce qu'ils sont .. une famille. Parce qu'elle ... elle .. elle est là. Pour elle. Pour pouvoir vivre normalement, ensemble. Pour espérer un futur ensemble. Mais cette fois encore rien n'allait. Rien ne se passait comme cela aurait dû. Rien n'arrivait, pas plus avec eux qu'au fond de lui. Non. Cet instant est peut-être le dernier. Bien pire qu'il n'aurait pu l'espérer, bien pire que n'importe quelle mort il aurait pu espérer. Tout cela pour ça. Tout ça pour .. une révolte. Tout ça le révolte, et le révulse. Comment ne pas se sentir dégouté face à une telle destinée ? Face à un nouvel échec ? A une douleur qui ne cesse d'agrandir, une bulle de tension au coeur de son esprit ? Depuis le début il aurait dû se battre, depuis le départ il aurait dû le chasser de ses pensées, et tout renverser. Tout détruire, pour tout reconstruire. Avec fracas et violence, renverser toutes ces idées nauséabondes, tout ce futur déplorable qu'un soi-disant autre voulait lui imposer au nom d'idéaux aussi stupides que morts-nés. Tout détruire, d'un poing ravageur, pour se libérer.

Mais il n'y avait rien. Seulement de la douleur ... Seulement cette voix ... qui parlait de se soumettre. Qui frappait de ses mots l'homme déjà étalé au sol. Un pauvre géant qui espérait conquérir un monde de plus de toute sa force, tout juste brute sans once d'intelligence. Un tyran de plus qui mériterait qu'on l'égorge. Faiblesse ... non, il n'est pas faible ... il est un Prince. Faiblesse ... non, il n'est pas fait pour obéir, mais pour guider. Faiblesse ... Non il n'obéira pas ! Les yeux têtans quittèrent leur cachette monochrome pour trouver la forme humaine face à lui, ces pieds et ...

    « ASSEZ ! » Un hurlement. Une folie soudaine. Plus de douleur, plus de distance, plus de limites. Comme si la haine et la frustration qui explosait en un milliers de sensations dans son corps avaient suffi à le libérer. Son poing virevolta vers celui en train de discourir pour aller s'abattre vers son buste, ou son visage. Tout ce qui était accessible et susceptible de lui apporter une douleur suffisante pour lui rappeler ce qu'il infligeait à Althar. Et de cet ennemi pris au dépourvu, il le réduirait à néant sous son poing ...

    A moins que ce ne soit Helera. Elle, toujours, fougueuse et héroïque. Elle, comme il la voyait depuis quelques jours. Les cheveux au vent, le regard déterminé, son sabre blanc à la main pour traverser le mur de brume qui les emprisonnait. Et d'un geste, un simple geste dont il serait redevable éternellement, elle planterait sa lame dans le dos de celui qui ne l'avait pas entendu venir, trop occupé à donner sa leçon pathétique à Althar. Un simple geste, qui le libérerait ...

    Sauf s'il ne l'est pas déjà ? S'il n'est pas allongé, au creux du lit de sa Reine, à attendre qu'elle ne le tire de son cauchemar. Il est évident qu'une telle scène n'a pas pu arriver, qu'elle ne peut pas arriver. Pas avec tant de douleur, pas avec tant d'impossibilité de réussite. Il est simplement lové là, contre elle, en attendant le réveil pour un jour meilleur à ses côtés. Simplement ça ..

    Du repos. L'éternel repos. L'unique repos. Les signaux sont au rouge. Tous. La douleur. L'esprit. Le regard morne. L'énergie totalement dissipée. Un amas de pensées et de souvenirs. Un dernier souffle. La mort face à la douleur, et la torture. Peut-être que c'est ça, cet instant. Juste le dernier souffle, avant la mort ...

Pourtant une douleur aigue sur le haut de son crâne, une douleur physique, ramena ses idées un peu plus au clair. Soulevé, fatigué, le regard vide, vers le sol, et incapable de se débattre. Des mots, encore des mots, toujours des mots. Ses mains tentèrent vainement de lui faire lâcher prise, de tirer sur ce bras devenu geôlier, mais il n'y arrivait pas. Quelque chose ne tournait pas rond. Les mots, la langue, la posture. Même le regarder était douloureux. A chaque phrase, il retombait dans son monde. Le flou permanent, l'incapacité à distinguer où il était, ni même à comprendre ce qu'il subissait. Plus de raison de résister, plus de raison de se battre, plus de raison d'être. Le temps n'avait plus de prise dans cet univers éphémère que venait de bâtir le Sith. Il ne sut pas combien de temps passèrent, ni même où il se trouvait encore. Ce n'est que sa tentative de le confronter une dernière fois, de le regarder dans les yeux, qui le raccrocha un dernier instant à sa réalité. Ce visage masqué, et ces yeux de braise ... Un humain inhumain. Une monstruosité impossible, qui lui asséna une dernière leçon. Comme s'il avait encore un moyen de se relever, lui, Prince épuisé et marqué de ses propres larmes, les cheveux en bataille et l'air hébété. Briser les chaînes ... Il osait lui expliquer que tout ça était fait pour le libérer. Qu'il pouvait toujours le faire. Alors même qu'il venait de le réduire à néant. La haine ... Oui, il en avait. Tout un tas. Une tonne, une boule qu'il n'avait cessé de consolider depuis que cet exorcisme avait commencé, et pourtant, à cet instant, rien ne sortait. Pas un cri, pas une quelconque réaction, rien. C'était là, mais il n'avait plus la force. Plus l'envie.

    Plus rien. Un ultime choc le renvoya dans son inconscient torturé, et ce fut fini.

      L'immense porte lumineuse était là. Tout au long de sa chute, à chaque seconde qui passait, il s'en rapprochait. C'était évident.

        Mais avec cette porte, avec cette lumière, cette blancheur immaculée qui lui brûlait le regard, le parallèle troublant de ce qui se débattait dans son esprit. Le coeur de la tempête était au-dessus de lui, à présent. Ses tourments n'en étaient que plus intenses.

          Son devoir. Sa vie. Ses échecs. Le spectre de tout ce qu'il avait raté, et tout ce qu'il devait faire pour se rattraper. Craindre ou avancer, craindre ou traverser cette porte qui le libérerait. Craindre, et subir une nouvelle fois ces terreurs qui l'habitaient. Perdre sa famille. Plus que tout. Et le devoir. L'inépuisable devoir, inévitable et impossible. Au dépens d'elle. D'Hele. Au dépens de tout ce qu'il espérait, à ses côtés. De ce qu'il y avait trouvé. Et de ce qu'elle représentait. Une vie. Un amour. Un espoir. Et l'incommensurable terreur de la perdre elle aussi, à son tour. Elle et toutes les autres. Elle et tous les autres.

La terreur et la panique. Il émergea. Soudainement. Sans comprendre. Sans arriver à quitter ce songe dans lequel il se débattait. Cette porte ... Non ! Et ceux qui voulaient l'y faire passer. Il ne comprit pas. Des formes, mouvantes, floues, impersonnelles. Des sons lointains, incompréhensibles, et une peur certaine, ancrée au plus profond de lui. Résister. Survivre. Fuir. Se battre. A la hauteur de toutes les informations qui se débattaient dans son esprit, et la nécessité de les encadrer, son corps se réveilla. Douloureusement, lourdement, dans l'incompréhension de la réalité. Les formes luttaient, et s'activaient, à une distance insondable. Et lui, debout, finalement.

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Tue. Une évidence. Un ennemi tout trouvé, un ennemi qui voulait le contraindre plus qu'il ne l'était déjà. Un ennemi ... dont il était incapable de donner son identité, ou même sa raison d'être. La chose était confuse, mais ... C'était peut-être la seule certitude qu'il avait pour se raccrocher. Tuer, et vaincre. Pourquoi aurait-il ce sabre en main, autrement ? Il l'activa face à sa cible toute trouvée. Ha oui, la rage de vaincre. La fureur de ses entrailles, celle qu'il nourrissait depuis tant de temps. Là, elle était là, dans ce combat, oui, la seule chose bien à tirer de tout ça, cette colère ! Le point cardinal de son combat, et de ses pensées terrifiées, la colère de subir ça et d'être incapable de s'en dépêtrer. La colère de voir qu'on veut encore le contraindre, comme on l'a fait jusqu'à présent ! LA COLERE DE CETTE VIE QUI N'EST PLUS SIENNE. Elle recule, et il avance. Encore. Ne pas la laisser faire, pas cette fois. On ne lui imposerait pas cette solution-là ! Non ! Le regard fixé sur son ennemi, face à lui, il eut un instant de flottement. Le visage, au fil des mètres, était devenu limpide. Helera. Mais ... La combattre, oui. Pourquoi ? Non, si, c'était sûr. C'est vrai. La tuer. Se libérer. L'empêcher de le contraindre. Un coup, une esquive, un pas en arrière de plus de sa part. Pourquoi s'est-elle mise en tête de le forcer, hein ? Pourquoi ? Une nouvelle tentative, et un peu de plus de frustration à la voir encore reculer. Assez.

Elle n'aurait pas dû, elle n'aurait jamais dû faire ce qu'elle a fait ! Jamais, elle n'aurait pas dû, elle le paiera ... Maintenant. Le sabre s'enfonça avec une facilité déconcertante, surprenant presque l'esprit têtan qui se retrouva soudainement dans une proximité dangereuse. C'est vrai qu'il n'y a aucune résistance avec un sabre laser. Son visage fut soudainement proche. Il ne s'était pas battu par envie, ni même par vengeance, mais parce que son esprit devait le faire. Mais maintenant que son objectif était atteint, que la vision de la Grise se confrontait à la sienne, il eut .. un souvenir. L'avantage de se consumer de la sorte est que ses conflits disparaissent dans le brasier qu'était son esprit. Alors, avec leurs cendres, balayées par le vent laissé par cette géhène en mouvement, vient une place libre. Et un souvenir. Le tout premier. Elle et lui. Leur rencontre, rebelle, sur Têta. Sa poitrine, découverte à cet instant, et les violences qu'elle s'infligeait à l'époque. Et leur jeu interdit, par sa faute, sans qu'il ne se rende compte à quoi il mènerait. Puis le duel. Leur étrange duel. Et sa fin aussi inquiétante qu'agréable. Elle et lui, devant la baie, dans une tentative la réconforter. Il ne saurait dire pourquoi, mais cela l'a marqué. Même ces cheveux, qu'il avait embrassé. Tout ça à cause d'un duel, et d'une touche sur elle.

Exactement. C'était ça, lui et elle, la même rapidité, l'espèce de combat raté, et la touche maladroite. Oui ! Mais ... la lame rouge. Et ... son état de santé. Elle recula quand il désactiva le sabre, tandis que son esprit furieux essayait de comprendre, tourmenté par un souvenir du passé. Quelque chose clochait. Quelque chose non-naturel. Ca devait pas finir comme ça, ça n'a jamais fini comme ça ! Sinon ils n'en seraient pas là ! Effrayé, et totalement perdu, il la fixait sans réaliser. Tuer, oui, mais ... qui ? Pourquoi ? Tuer, détruire, arrêter ce manège et ce foutu combat. La panique de l'homme désoeuvré le prend. Elle rajoute à cette frustration. Cette peur, alimentant encore et encore son brasier intérieur, et son incapacité à agir. Tuer, oui. Elle ... elle morte. Helera, tuée. Il ne comprend plus. Pas ça, pas encore cette situation, pas ça ... De quoi hurler encore et encore, face à cette Grise qui s'effondre sans qu'il n'y fasse rien. Son souvenir, sa vie, son acte ... Pas encore, non ! NON ! Il l'a tué. C'est lui, l'ombre, le maître, la voix. Il l'a tué, ce n'est que lui qui peut faire ça ! Il lui a enlevé sa proie, il a fait ce qu'Althar devait faire, et a pris le contrôle de sa vie, encore ! Tuer ... Tuer ... Il bouillonnait. Trop. Trop d'ordres. Trop de contraintes. Trop de sentiments. Si Helera mourrait ... Si il l'avait tué ... Si il avait vécu dans le mensonge depuis ce jour ... Il n'y avait plus de logique dans le raisonnement. Juste de la haine. Profonde et ravageuse. Irrationnelle et sans contrôle. Il allait le tuer.

Lui. Pourquoi pas lui ? Elle ... elle est morte. Elle n'avait pas le droit de mourir, il n'avait pas le droit de la tuer. Pas plus qu'il n'avait le droit de vivre. Ce souvenir, et cette journée. Les sentiments qui y sont maintenant attachés. Tout doit sortir. Tout doit s'extérioriser. Lui, une cible de taille, enfin. Il l'attire, forcément, il est celui qui lui a parlé, qu'il a amené là. Il est cette lumière, qu'il va enfin détruire. Et comment ? De la plus belle des manières ? En lui faisant exploser la tête. En lui arrachant tous les membres, un par un, et à réduisant à bouillis ce qui lui servait de coeur, du talon de sa botte. Une haine intense et ravageuse, qui l'obligeait à repousser Garm et le sortir de l'équation mentale qu'il faisait. Le sabre rouge comme son âme, le pas plus rapide que jamais, et une volonté d'en découdre. Marre de cette vie, marre de tout ce bordel et de tout ce qu'il était en train de vivre. Marre de subir. ASSEZ.

« TU VAS MOURIR ! »
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By Amertume
#31318
Cela faisait bien trop longtemps que je n'avais plus vécu ce genre d'expériences. Même en me rappelant que rien de tout ça n'était réel, je me délectais de l'affrontement qui m'opposait au compagnon de la fille. Les coups de sabre qui se brisaient l'un contre l'autre, la sensation du combat, l'onde née du choc des armes remontant le long de mes bras. C'était magnifique, je me sentais presque enclin à verser une larme de joie tandis que nous échangions des passes d'arme de plus en plus sophistiquées et élégantes. Qui eut cru que l'homme face à moi dispose d'un tel talent.

En sentant à quel point il était pourtant celui au potentiel le plus faible des 3 intrus présents, je frissonnai d'une joie malsaine. La fille disposait d'un pouvoir conséquent et l'autre, le petit prince, le pouvoir qui coulait en lui sans qu'il en ait conscience était comme le plus doux des nectars. S'il pouvait être dirigé dans la bonne direction, celle du Côté Obscur, ô combien il pourrait devenir un digne serviteur. C'était dans ce but que je souhaitais l'orienter, sur la seule voie qui comptait vraiment. Il me fallait pour cela le forcer à ne plus voir que la rage et la haine.

Tu n'es pas mauvais. En d'autres temps, tu aurais pu servir pour un temps raisonnable mes pairs.

Garm, de son nom, ne se préoccupait pas de mes paroles, signe qu'il savait rester concentré et ne pas se laisser distraire par les moqueries et les piques. Un point de plus à lui concéder, mais tout ça n'était que temporaire. Je ne faisais que jouer avec lui et tôt ou tard, l'ennui poindrait, me faisant passer à autre chose. Alors que nous échangions une nouvelle passe d'armes, son sabre arrachant même une partie du tissu illusoire recouvrant mon bras gauche, je sentis la Force me prévenir d'un assaut imminent.

Je n'eus même pas le temps de me retourner que l'attaque de la fille me toucha en plein dans le dos. La douleur fut effroyable même pour moi qui avait vécu tant de souffrance durant ma longue vie. Le choc m'envoya me briser par terre, presque entièrement vidé. Mon moi onirique n'avait survécu que de peu et c'était en ayant enduré grâce à la Force que j'étais encore là, mais j'étais gravement affaibli. Maudite femelle, la Marque requérait tellement de puissance de ma part pour être entretenue sans oublier cette partie de cache-cache que la situation devenait inconfortable.

Je laissai alors venir librement en moi puis enfler la rage et la colère. Ces mortels, ces morceaux de viande, ces réceptacles à peine dignes d'accueillir ma volonté croyaient pouvoir m'affronter? Ils n'étaient rien, des étincelles brèves dans la nuit que l'on apercevait un instant avant de ne plus s'en soucier. J'étais une étoile brillant de mille feux. Le pouvoir coulait en moi, me prêtant de la puissance pour finir ce que j'avais commencé. J'étais allongé au sol de tout mon long et en levant les yeux, je vis Garm, arme tendue, prêt à me décapiter. Je ne fis aucun geste pour l'en empêcher.

Son arme se leva, la lame tomba alors... Et s'arrêta à quelques centimètres de mon visage, mes yeux fixant la lame sans ciller. Ma volonté suffisait à stopper le coup. Je voyais ses muscles trembler tandis qu'il luttait pour porter le coup de grâce. Mais il savait ne pas pouvoir lutter contre moi, j'étais au-delà de son niveau. Lentement, son arme s'écarta de moi tandis que tout son corps s'en trouvait paralysé. Je me relevais alors puis attirai à ma main mon propre instrument de mort laissé échappé. Puis je le levais pour administrer à mon tour le coup de grâce. Si son Moi venait à mourir ici, il n'en resterait dans le monde de la chair qu'un légume au mieux, au pire un corps mort. Il était temps que je me préoccupe de sa compagne et de mon esclave.

Tu as eu ta chance. Meurs en ayant cette pensée en tête.

Je crus entendre un hurlement lointain, portant en lui une haine au-delà de toute raison. J'eus un sourire en songeant qu'enfin le petit prince avait mis à bas sa ridicule liaison et son passé commun avec la fille. Enfin il s'était pleinement voué au Côté Obscur et à la servitude. Enfin, il devenait mon disciple. J'irais m'en assurer une fois l'autre abattu. Il fallait porter à son crédit qu'il affrontait la perspective de sa mort prochaine avec calme et défi. J'éclatai de rire, surement devait-il penser qu'il en allait de son honneur. L'honneur avait conduit d'innombrables vies à un destin funeste mais n'en avait jamais sauvé une seule.

Je levai mon sabre... Et entendit le bruit d'une arme tranchant la chair sans difficulté. Surpris, je m'aperçus alors que Garm était toujours en vie et ses yeux ne me regardaient plus, fixant leur attention ailleurs, stupéfaits. Que...

Non...

Le sabre dépassait de mon ventre, laissant échapper des perles de lumière de mon corps. Je compris alors quelle terrible erreur j'avais commise... Le prince... Sabre... Idiot... Non... Je ne peux pas... Non. Ça ne peut pas s'achever comme ça. Jamais. Je ne peux pas être défait ainsi. Tu... TOI.

Avec un suprême effort de volonté, ma main alla frapper le visage du jeune homme, lequel s'écroula en arrière, arme toujours plantée dans ma chair onirique. Mon visage était étiré en un masque de fureur animale, je sentais toute notion d'intelligence ou de conscience s'effacer. Comment osait-il? Comment OSAIT-IL?

Comment oses-tu? Je t'offre le pouvoir et la liberté de briser tes chaînes et c'est ainsi que tu me remercies? Sois maudit. Sois MAUDIT. Tu m'entends? MAUDIT.

Je pris alors la lame qui perçait ma chair, la dégageai en poussant un hurlement de fureur et me jetai sur le prince. Il mourrait avant que je ne sois expulsé, c'était une certitude. Mon arme se leva tandis que le prince à terre levait les siennes comme pour se protéger, son visage n'exprimant que la fureur la plus noire qui soit.

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L'erreur de trop. Ce fut en définitive cela qui perdit le Sith et qui brisa ses intrigues mises en place. Ce fut par orgueil et trop grande confiance en ses capacités qu'il fut refoulé, hurlant, hors de l'esprit du Prince. La fracturation du lien par son amante avait été la première étape. La seconde avait été l'ensemble des volontés présentes autour du Prince et à l'intérieur de son esprit pour focaliser le but. La troisième avait été, paradoxalement, celle qui aurait pu signifier l'échec du sauvetage. Le Prince avait laissé libre cours au pouvoir qui sommeillait en lui. Quelque part, une porte s'était ouverte, un coffre s'était déverrouillé, quelque chose était sorti, s'était éveillé. Le coup de grâce était venu de l'assaut combiné entre Garm, Helera et Althar. C'est l'union qui fait la force.

En un instant ou presque, tout fut terminé. La corruption, les voix, les murmures, les promesses, les tentations, tout cela disparut en un processus de purification des plus intenses pour le Prince. Cela avait été une folle tentative, désespérée et presque certainement vouée à l'échec, mais elle avait fonctionné. Garm et Helera se réveillèrent dans la pièce ou tout avait commencé, leur corps les faisant souffrir à cause du temps passé immobiles et leurs esprits... Las, terriblement. Et avec la fatigue venait cette certitude que tout ça n'était que temporaire. L'ennemi n'était pas mort, seulement repoussé. Mais il y avait autre chose.

Chacun des Gris engagés dans le rituel avait reçu une vision fragmentaire. Lui avait en tête l'image d'une forêt dense, lui encore voyait un bâtiment autrefois magnifique, elle sentait les courants de la Force imprégnant le bâtiment, celui-là encore croyait discerner les fantômes des anciens habitants de la planète. Et au-dessus de tout cela, il y avait un nom qui revenait encore et encore.

Tython.

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Mais tout n'était pas terminé, ni rose. Il y avait autre chose, une urgence à traiter. Et cela, tout individu sensible à la Force le ressentait, même les bons docteurs, totalement imperméables à son contact, se sentirent mal à l'aise. La vague de puissance dégagée par le rituel ne refluait pas, bien au contraire, elle ne faisait qu'intensifier. Et elle prenait maintenant sa source ailleurs, même après que le rituel fut terminé et les Gris ayant mis fin à leurs méditations.

L'un des jeunes Gris tourna la tête vers le Prince et ne put retenir un hoquet de surprise en voyant son visage. D'un doigt tremblant, il montra la scène.

Helera... Ses yeux...

Car pour s'en sortir, Althar avait dû puiser bien malgré lui dans un puits de ténèbres. Celui contre qui on mettait en garde tout sensitif. Celui duquel on ne revenait presque jamais une fois qu'on s'était plongé dedans. Celui du Côté Obscur. Et ses yeux en reflétaient toute l'influence. Jaunes. Une lueur cruelle brillante. Une soif inextinguible. Mais il y avait un espoir. Il n'avait pas complètement plongé dans l'abysse. Il se tenait au-dessus du gouffre et s'apprêtait à lâcher. Il pouvait encore être sauvé. Il pouvait encore ne pas succomber. Il pouvait revenir avant d'être hors de portée.

C'était la conséquence de la lutte intérieure vieille de presque un an qu'il avait livré. Les autres regardaient leur dirigeante, incertains de savoir comment réagir.




- Quel que soit le résultat de ce dernier "round" si je puis dire, Althar passe immédiatement au grade 0 : Sensitif. Ci-joint, la Fiche Force à poster par la suite. Il n'est plus infecté par le virus reçu durant l'Event Aux Portes de l'Horreur ni ses effets indésirables.
- L'utilisation des Points de Rupture, bien pensée et jouée avec un niveau que j'estime plus que correct, compte pour 3 dans le cadre de la progression du pouvoir.
- Ma participation n'est pas obligatoire pour la suite, je vous laisse entièrement libres de jouer la scène entre vous, même si vous pouvez toujours demander si besoin est.

Code : Tout sélectionner[center][b][size=200]FICHE FORCE[/size][/b][/center]

[color=goldenrod][b]Nom : [/b][/color]
[color=goldenrod][b]Rang HRP : [/b][/color] Sensitif
[color=goldenrod][b]Rang RP (facultatif) : [/b][/color]
[color=goldenrod][b]Orientation : [/b][/color]

[color=goldenrod][b]Pouvoirs [/b][/color]

[color=goldenrod][b]Pouvoirs de Base [/b][/color]:

[list][*][b][color=cornflowerblue]Bouclier[/color][/b] [ [b][color=darkred]Connu[/color][/b] ]
[*][b][color=cornflowerblue]Dissimulation[/color][/b] [ [b][color=darkred]Connu[/color][/b] ]
[*][b][color=cornflowerblue]Divination[/color][/b] [ [b][color=darkred]Connu[/color][/b] ]
[*][b][color=cornflowerblue]Empathie[/color][/b] [ [b][color=darkred]Connu[/color][/b] ]
[*][b][color=cornflowerblue]Lévitation[/color][/b] [ [b][color=darkred]Connu[/color][/b] ]
[*][b][color=cornflowerblue]Mémoire[/color][/b] [ [b][color=darkred]Connu[/color][/b] ]
[*][b][color=cornflowerblue]Persuasion[/color][/b] [ [b][color=darkred]Connu[/color][/b] ]
[*][b][color=cornflowerblue]Poussée[/color][/b] [ [b][color=darkred]Connu[/color][/b] ]
[*][b][color=cornflowerblue]Saut[/color][/b] [ [b][color=darkred]Connu[/color][/b] ]
[*][b][color=cornflowerblue]Sensibilité[/color][/b] [ [b][color=darkred]Connu[/color][/b] ]
[*][b][color=cornflowerblue]Tapas[/color][/b] [ [b][color=darkred]Connu[/color][/b] ]
[*][b][color=cornflowerblue]Télékinésie[/color][/b] [ [b][color=darkred]Connu[/color][/b] ]
[*][b][color=cornflowerblue]Télépathie[/color][/b] [ [b][color=darkred]Connu[/color][/b] ]
[*][b][color=cornflowerblue]Traction[/color][/b] [ [b][color=darkred]Connu[/color][/b] ]
[*][b][color=cornflowerblue]Traduction[/color][/b] [ [b][color=darkred]Connu[/color][/b] ]
[*][b][color=cornflowerblue]Vision[/color][/b] [ [b][color=darkred]Connu[/color][/b] ]
[*][b][color=cornflowerblue]Vitesse[/color][/b] [ [b][color=darkred]Connu[/color][/b] ]
[*][b][color=cornflowerblue]Voile[/color][/b] [ [b][color=darkred]Connu[/color][/b] ][/list]
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By Helera Kor'rial
#31326
A terre, Helera ne bougeait plus. Son regard tourné vers le vide qui l’appelait de ses bras amples et amoureux. A moins que ce ne soient ceux de son prince, qui dans son étreinte son complaisait. Peut-être même les deux. Ensemble, réunis. L’un collé à l’autre, l’un dans l’autre, comme un symbole de complaisance et d’union parfaite. Mais… Non, ce n’était pas encore terminé. Helera bougea légèrement son cou vers … quelque chose, lui. La chose contre laquelle ils étaient entrain de combattre. Garm ! Helera tenta de se lever, de se mouvoir. Impossible. Trop faible, extenuée. Amophe sur un sol imaginaire. Et le sabre rouge qui se lève. Mourir ici, c’est mourir là bas. Une goutte de sueur perle sur le bord de son front. Le temps se ralentit. Elle ferme les yeux et serre les dents, concentrant toutes les forces de ses muscles. Sa main robot répond la première et se lève.

« … un rêve … onirique … ce qui est … n’est pas … »

Loran ?! Helera chercha à hurler, demander à l’aide. Où était-elle ? Le lien, la Force. L’inexistant. Oui, tout ce qui est ici n’est que simple extension de l’esprit. Aussi, la puissance d’un individu n’est pas en rapport avec sa condition physique, mais par rapport à la Force de son esprit. Elle tira de toutes ses forces sur cette idée et sur ses muscles. Elle hurlait intèrieurement quand soudain le silence se fit. Plus de sons, rien. Elle ouvrit les yeux. Helera était debout, pied à terre. Au sol, une autre version d’elle, hurlant son malheur, hurlant son incapacité. La maître Grise regarda son double qui lentement s’évanouissait.

« Ce qui est n’est pas… »

Elle serra les poings de toutes ses forces et pointa son regard vers le duel. Althar ? Sabre en main, son prince s’était lancé à l’assaut de l’ennemi, et le sabre dépassait de son torse.

« Non … »

La mort donnée par un initié sous le coup de la colère était la pire. Celle qui fracturait l’âme en deux. La pire de toute. Le sith, de fureur, administra une correction d’un revers de main. Non … Son sabre se leva, son regard s’opacifia et les tambours de guerre résonnèrent. D’abord dans son esprit, puis dans son aura, et dans les alentours. Boum boum, boum boum. Elle fit un pas en avant, un deuxième, se rapprocha à grande foulée, tout en adoptant la cadence d’une marche lente. Le temps s’écoulait lentement autour d’eux. Le sith à l’allure blanchâtre, le visage contrarité par la haine, ses traits tirés, chargeait un prince dont les bras formaient une barrière contre cette arme. Derrière, Garm qui reprenait sa respiration. Dans sa course folle, Helera alluma l’unique laser de son double sabre, alimenté par les quatres générateurs. La lame vrombit et lentement sortit de son fourreau. Elle s’approchait, comme l’ombre d’un destin déjà scellé. Peut-être même comme l’ange salvateur, qui apporteait la paix au sith. Elle se jeta en avant franchissant le prince, puis la distance qui le séparait du Sith. La lame entama la peau du ventre, puis les chaires et la colonne. Helera ne s’arrêta pas et la lumière l’aveugla. Tout s’arrêta.




Les arbres, la forêt, la brise qui faisaient bouger les feuilles lentement, avec douceur et application. Trop lentement peut-être. L’herbe était grasse et verte, luttant avec les feuilles mortes pour prétendre à son droit à la lumière. Le chant des oiseaux était magnifique, appuyé et presque paradisiaque. On entendait également un ruisseau qui coulait non loin de là. Aucun nuage, juste un ciel d’un bleu azur. Une petite colline balayée par les vents était érigée non loin de là. Elle l’appelait. Pas par son nom, mais par son essence même. Elle suivit la voix lentement, franchit la colline. Au loin, s’étendit une immense bâtisse. Architecture humaine, ancienne, puissante et ancestrale. Tython.




Helera se réveilla en sursaut en reprenant sa respiration. Elle chercha de l’air en agitant les mains et tomba en arrière. Ses poumons la brûlaient, ses cheveux lui cachaient la vue. Certains même s’étaient trouvé un passage jusque dans sa bouche. Son cœur battait, elle transpirait, gouttait de l’effort dont elle venait de faire preuve. Ses yeux gris cerclés d’un anneau blanc continuaient de luire à travers la salle. Les jeunes reprenaient leurs esprits, tandis que Loran et Lyanna se tenaient l’un l’autre dans les bras. Booros faisait le tour de l’assemblé en faisant claquer son bâton. Garm se prit la tête entre les mains en gémissant de la douleur du mal de crane, et de sa vision de mort imminente. Finie ? Pas tout à fait. La jeune femme chercha le sujet de toutes ses attentions. Un des chevaliers s’écria tout en le montrant du doigt. Les yeux. L’obscurité était là, présente encore. Loin des entraves, elle s’exprimait clairement. La grise se redressa mais n’eut pas la force de se relever. Elle avança à quatre pattes vers lui, balançant de droite à gauche tant sa tête la faisait souffrir. L’insconscience lui tendait les bras, mais elle n’avait pas encore fini. Pas encore. Il ne manquait pas grand-chose, juste régler cette petite affaire. D’abord, elle imposa son aura à la sienne. Bien plus grande, plus pressante, plus entrainée, elle rajouta instantanément Althar dans le lien qui était créé jusqu’alors, puis y aspira l’obscurité. Elle serra les poings tout en avançant. Les efforts allaient vraiment la tuer … Loran vint lui porter secours pour soutenir le prince. Vite. Les objets de mesure des médecins s’agitèrent, dansèrent sur eux-mêmes. Les serringues éclatèrent, les conteneurs métalliques s’écrasèrent sur eux-mêmes. Même le vaisseau semblait vibrer de toute la puissance du Prince. « Pas un sensitif » qu’il disait. Helera marmonna dans sa barbe tout en s’approchant, sentant elle-même sur son corps la pression imposée par celui qui ne contrôlait plus ses pouvoirs. Encore une fois, elle fit tout pour résister, cloissonner l’esprit du prince, laissant le sien au danger que représentait l’obscurité. Non pas de la faire tourner, mais plutôt de la consummer. Les tambours de guerre s’étaient tus et seule la détresse accompagnait ses espoirs vains.

Les petits se mirent la tête dans leurs mains. Helera grogna, Booros comprit et les éloigna. Veine tentative néanmoins. La Force n’avait aucune barrière. Enfin elle arriva à son niveau tandis qu’il continuait sans le vouloir d’écraser son esprit. Leurs esprits. De ses deux mains, elle enserra son visage.

« Althar ?! »

Pas de réponse, il n’était plus là. Ou plutôt si, mais il ressassait la douleur. Comme un ressort que l’on avait comprimé des années, il se relachait, et avec lui tout ce qu’il avait accumulé. Pas d’autres choix, il fallait qu’il se concentre sur autre chose. Elle posa ses lèvres contre les siennes et l’embrassa. Ce ne fut pas des plus désirables cette fois puisqu’elle était encore écrasée. Mais elle tint bon, jusqu’à ce que tout cesse subitement. Elle rompit le contact et relacha toute la protection qu’elle avait accumulée autour de lui. Ce relachement lui fit passer un blanc dans son esprit et un voile devant ses yeux. Elle commença à avoir des vertiges.

« Je vais … tomber … rattrape moiii … »

Et elle chuta dans le vide, avant d’être rattrapée convenablement dans ses bras. Helera n’ouvra pas les yeux mais marmonna quelque chose qu’elle-même ne comprit pas. Elle leva la main et toucha son visage, oui, son visage. Même les yeux fermés elle savait que c’était le sien. Helera étira un sourire et toujours les yeux fermés conclu.

« Heureusement que je t’aime … Sinon … piouf … »

Le délire avait désormais pris la place à la raison et son cerveau en surchauffe tentait de protéger ce qu’il restait de ses signes vitaux. Etait-ce enfin la fin ?
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By Althar Fanrel Keto
#31350
Son corps était devenu brûlant. Un feu ardent, nourri et libéré par tout ce qu'il trouvait dans son esprit, lui réchauffait la poitrine et l'âme au fur et à mesure de sa charge. Une folie, une libération, un cri de rage. Comme si la solution tant recherchée avait été sous ses yeux depuis toujours. Briser les chaînes par la force, par tout ce qu'il s'efforçait d'enfouir pour être le Prince qu'on attendait de lui. C'était aussi bon que libérateur. Une rage tellement grande que la suite lui parut évidente, que le combat parut naturel, presque. C'était rude, presque impossible, mais c'était bon. C'est tout ce qu'il pourrait retenir de tout ce qui se déroula ensuite, malgré l'échec qui risquait de subvenir, désarmé qu'il fut par un ennemi toujours plus fort que lui. Le tuer au prix de sa vie. Le sacrifice final pour s'accomplir soi-même. Une dernière persuasion, une dernière force, un dernier objectif à cette folie instillée par le Sith.

Et ce fut tout. Des coups, de la violence, et des cris. Chacun se débattant pour sa propre survie, pour son propre but. Tuer l'autre. Tuer, pour se libérer. Tuer, pour exister. Une larme carmin comme ce qui s'écoulerait de celui qu'il venait de transpercer. Un sang de liberté pour un esprit finalement apaisé.

C'était fait. Aussi simplement que ça. Aussi évident que ça. Sous le coup final porté au Sith, ses yeux dans les siens, tout s'effondra sur lui. Le monde onirique qui s'était construit autour d'eux, et paraissant si réel, s'effondrait sur lui. Une pluie de diamants vint s'abattre sur eux et sur un Althar finalement prêt à accepter cette douche. Le dôme de verre n'existait plus, pas plus que l'homme brisé qui avait failli le tuer. La fin des chaînes qui retenaient son potentiel, et plus encore la fin de la douleur. Libre et vivant. Plus vivant que jamais, gorgé de cette énergie retrouvée par cette volonté de combat. Ce monde nouveau qui s'offrait à lui serait celui qu'il façonnerait de sa propre volonté, et serait à l'image de tout ce qu'il désirait. Un paradis pour lui et Helera, un paradis pour une Galaxie qui serait enfin libre des chaînes de la servitude ! Rien ne pourrait arrêter ce qu'il venait de comprendre, rien ne pourrait plus jamais tenter de l'encager ! Libre comme tout être, libre comme chaque individu qui foule du pied cette Galaxie ! La satisfaction d'un tel constat était immense, elle était intense et débordait chez lui d'un enthousiasme si ravageur qu'il ne voulait plus quitter ce monde.

Son propre monde, aux mille flammes où bruleraient éternellement tous ceux qui l'avaient écorché. A chaque fois qu'il avait du se taire face à celui qui se prenait pour plus intelligent, ou supérieur, à chaque fois qu'il avait dû reculer pour une raison aussi stupide que quelconque, à chaque fois qu'on eut voulu dicter sa destinée ! JAMAIS ! Même les yeux ouverts, dans le monde réel, il n'entendit pas les remarques, ni même son retour à l'état conscient. Oh non, au contraire, il fulminait et brillait d'un éclat nouveau. Même lui le sentait, même lui ne s'était jamais senti aussi bien au fond de lui. Avec cette force, cette énergie, cette envie, rien ne pourrait résister ! Pas plus Helera que quiconque d'autre ! La vie s'offrait à lui, elle et tous ses plaisirs aux côtés de sa Grise ! Personne ne pourrait faire ombrage à celui qui avait compris le sens de la liberté ! Maintenant, c'était une certitude. Nul besoin d'être clairvoyant, juste voir ce monde qu'il était en train d'imaginer suffisait à comprendre le potentiel de cette libération. La porte était brisée, elle et tout ce qu'elle murmurait. L'appel qui résonnait au fond de son esprit s'était tût au même moment que son assaillait était mort, et tout l'attrait qu'elle avait eut avait disparu. Tout n'était plus qu'un lointain souvenir balayé au gré du vent de son esprit. A la profondeur obscure de cette salle sans fin s'était superposé la blancheur immaculée de l'esprit sain. Le monde avait changé. Et avec lui, toutes les perspectives auxquelles il s'aspirait. Tout ça par cette étincelle qui crépitait au creux de sa propre paume. C'était .. indescriptible. Tellement fascinant, tellement bon, vaincre encore et toujours ! Il irradiait, il fallait que le monde le voit ! Qu'il comprenne ! Tous, même Helera ! Pour elle il s'était transcendé, pour tous ceux qu'il portait en son sein, pour tous ceux qui le méritaient ! Loin de se douter de l'effet que cela pouvait avoir sur son environnement immédiat, il profitait simplement. Juste profiter, juste continuer, et retrouver l'envie qui avait tant manqué jusque-là. Enfin !

Mais il ne fut pas long à en profiter. Comme si les nuages s'abattaient sur ce monde si chaleureux, une ombre essayait de reprendre la mai n sur lui. Une ombre dont il ne comprenait pas la source, dont l'origine qu'il cherchait frénétiquement était bien plus grande que lui. Encore des chaînes ? Encore une prison ? Qui osait ? Qui essayait de lui retirer cette flamme qui lui avait permis de se relever ? Voulait-on l'abattre, déjà, lui l'homme libre ?! Son incompréhension fut d'autant plus grande qu'il ne se sentait pas forcément menacé, et qu'il ne comprenait pas comment il fallait se battre. Trop de secondes laissées à examiner cette sensation nouvelle lui furent fatales lorsqu'il sentit quelque chose sur son enveloppe physique. Des lèvres sur les siennes. La ... réalité ? Déstabilisé, presque décontenancé, lentement les lumières de ce monde artificiel vaccillèrent jusqu'à s'éteindre, dans des battements fatigués des yeux du Prince. La petite salle d'entrainement, la foule, et ... une voix, une présence. Un cri. Une urgence, et une crainte soudaine. Le retour était rude, mais cela n'empêcha pas son corps encore alimenté par les braises mourantes de son feu intérieur de rattraper sa compagne avant qu'elle ne chute définitivement. Ses deux mains de part et d'autre de son dos, elle ne pourrait plus tomber ... Un soupir, enfin, de satisfaction, et surtout une envie de retrouver sa proximité, en la ramenant contre lui. C'était si naturel, et si nécessaire à cet instant. Même elle avait ce réflexe, avec cette main qu'il chercha lui-même de sa joue, tirant enfin un sourire sur son visage fatigué. Elle semblait épuisée, elle aussi, ne cherchant même plus à le regarder, mais qu'importe. Ses mots ... ses mots furent un dernier réconfort qui n'aurait pu se faire meilleur. Et c'est dans un murmure, rapprochant ses lèvres des siennes, qu'il lui répondit.

    « Heureusement que tu es là oui ... Tu m'as sauvé, mon amour, tu as réussi ... »

Un dernier souffle avant de lui voler un baiser plus concret, plus doux et volontaire avec celle pour qui il avait désormais une dette de vie. Un baiser de remerciement, mais surtout une simple mise en bouche, courte mais agréable, alors que son état réel semble bel et bien revenu. Ou bien il est exténué, ou bien Helera vient de se découvrir des kilos en plus. La première solution est la seule vraie, attirant maladroitement le Prince vers le centre de cette gravité artificielle sous leurs pieds. Heureusement il se rattrapa pour ne pas choir sur celle qui partageait désormais sa vie, retenant la chute d'une de ses mains engourdies, dans un rire. Ils faisaient un peu pitié à voir, les deux étalés sur le sol en train de rigoler, mais ça donnait l'air d'aller plutôt bien au moins. Il l'embrassa une nouvelle fois, très rapidement, avant de se laisser glisser sur le dos à même le sol, étalant ses bras et jambes pour en faciliter inutilement la circulation du sang. Il n'était plus qu'une masse de fatigue dont chaque membre pesait une tonne, et dont le crâne tambourinait encore un peu sous le halo lumineux de la pièce.

    « Merci tout le monde .. Vous êtes vraiment .. formidables ... les .. meilleurs ... »

Une ultime pensée pour tous ceux qui étaient encore présents, et finalement, main dans celle d'Helera, rabattue vers lui, il se tut, les yeux clos. Effectivement, aussitôt s'était-il mis au sol qu'un phénomène étrange, au niveau de ses paupières, s'était fait sentir. C'était comme si elles était rouillées, presque impossibles à ouvrir. Oh oui, il ferma les yeux et ne les rouvrit pas. Non, il n'était pas mort, pas plus que dans un état médicalement dangereux. Simplement épuisé, il ... dormait ? Les médecins pourraient le vérifier, son corps avait coupé toute source d'énergie, il fallait donc reprendre des forces. Et pour cela ...


---------------------------



... quoi de meilleur qu'une nuit de repos ? La plus belle qu'il eut depuis des jours. Ce ne fut peut-être pas forcément du sommeil, au départ, au regard de l'état de son corps après cette épreuve, mais en définitive il avait retrouvé un sommeil apaisé et réparateur. Un de ceux où il peut rêver normalement, et ne plus craindre de se réveiller, ou juste de se rendormir. Un de ceux où il sait qu'il se trouve avec une personne, dans le lit, et que pour rien au monde cela ne pourrait être meilleur.

Une première nuit comme s'il n'avait jamais dormi. Cette opération s'était passé un matin, et n'avait pas duré si longtemps que ça. Et aujourd'hui, nous étions encore le matin ... du lendemain. Une journée et une nuit presque entière à dormir, pour tomber sur deux dizaines passées à ne faire que ça. Et quoi qu'on ait pu faire, que cela eut été de le déplacer, l'ausculter ou même tenter de le réveiller, il était au plus profond du sommeil. Un vrai bébé caché sous les couvertures de la Grise qui ne manquerait plus d'égayer ses pensées nocturnes. Il n'y a rien à dire de plus sur quelqu'un qui dort. Tout spectateur qui verrait la scène comprendrait, son corps avait un grand besoin de repos, et dans un tel environnement il fut facile à trouver, pour qu'Helera resta non loin. Ainsi va la vie d'un couple amoureux.

Et finalement, après tant d'heures, son cerveau décida qu'il fut temps. Caché sous les couvertures, le réveil fut doux et enthousiaste, avec un Prince qui s'étira de tout son long après avoir passé trop de temps immobilisé. Et ce fut encore plus normal lorsqu'il ne se gêna pas pour glisser une main avec douceur sur celle qui occupait le lit à cette heure si précoce du matin. Et pour couronner le tout, ses lèvres vinrent chercher un bout de peau, le plus près qu'il trouva, pour y poser un baiser léger, que ce fut une épaule ou une joue. Cette fois, la journée commençait plus que bien ! Et cela se voyait sur le visage princier dont l'air fatigué paraissait en grande partie avoir disparu, bien que les stigmates de mauvaises certes restaient encore distinguables sous ses yeux. Sa peau avait retrouvé les couleurs chaleureuses de la vie, tout comme ses cheveux en bataille totale. Toujours est-il qu'il ne sut pas trop si Helera guettait son réveil, ou si c'était lui qui l'avait réveillé, mais il ne put s'empêcher d'aller chercher une de ses mains pour y placer la sienne dedans, réaffirmant sa prise en s'installant sans gêne le menton sur elle pour la regarder, l'air admiratif. Et maintenant qu'il avait fait prisonnier sa main, son trop plein d'énergie comme ça à se manifester en la bougeant de droite à gauche comme s'il fallait extérioriser tout ça.

    « Tu sais quoi mon amour ? J'ai jamais aussi bien dormi que maintenant ... et tu sais pourquoi ? Parce que c'était avec toi ! »

L'air enjoué, l'affirmation était tellement certaine qu'il la matérialisa d'un baiser volé sur ses lèvres, un grand sourire sur les lèvres.

    « Par contre .. j'espère que les autres sont encore là ? J'aimerai les remercier .. Surtout que faire une sieste comme ça c'est pas très poli, mais je n'ai pas dormi longtemps non ? Ils doivent être à la salle encore ? »

Tout fougueux qu'il fut, le Prince ne lui laissa pas le temps de répondre avant de lui voler un baiser au coin des lèvres et quitter le lit d'un bond. Et voilà, la machine était lancée. Il ne fit pas tellement attention à la tenue qu'il avait, décidée par Helera certainement, qui elle-même n'était pas forcément dans une même ... optique que d'habitude, mais ce n'était rien. Debout face au lit, il regarda vers la baie d'un air déterminé, les mains sur les hanches, n'écoutant quasiment pas la réponse qu'elle aurait pu formuler.

    « Je me sens ... énergétique, Lera, comme si je pouvais tout faire ! J'ai envie de courir ! Faire le tour du vaisseau ! Ou alors ... sabrer ! » Il mima le geste comme un enfant face à un ennemi invisible. « Par contre, j'ai faim aussi ... très faim ... » Et de son coup d'épée, bien à la verticale, le Prince récupérait une miche de pain invisible qu'il fit mine de manger. « On pourrait ... visiter la flotte ? Ou alors même je pourrais faire du yoga avec toi ! » Il la fixa avec de grands yeux suppliants. « Tellement de trucs à faire possiblement ! Imagines on pourrait danser ! » Cette fois, ce fut une ballerine qu'elle eut sous les yeux, une ballerine avec une barbe mal rasée et une grâce tout droit sorti d'un placard à balais. « Et même chanter ... PARCE QUE JE T'AIIIIIMMEEEE ... » C'était terriblement faux, et pas très agréable à l'oreille, mais les paroles rappelaient forcément une de ces chansons dont on ne sait pas donner le titre mais que tout le monde connaît. « Il faut fêter tout ça, sortir le champagne et festoyer ! Tous ensemble ! Ou alors ... ou alors ... Je pourrais dépenser toute cette énergie autrement ... » Ses yeux devinrent plus joueurs, et l'index de sa main droite glissa sur ses pectoraux qui n'en étaient plus vraiment, faute d'entretien, descendant terriblement jusqu'à l'endroit supposé du crime avec un clin d'oeil pour la Grise. Le têtan était d'humeur joueuse. « On pourrait le faire toute la journée, juste pour ton plaisir, ma belle, ici et maintenant ... L'amour avec un grand A ... »

Le ton pris était celui d'un charmeur pas très charmeur qu'on trouve dans les bars pas chers de beaucoup de planètes. L'air vicieux sur son visage fut encore plus visible lorsqu'il mima un grognement animal, et une vilaine morsure vers sa proie. Et d'un bond il se jeta sur le lit, pour s'y retrouver à quatre-pattes, dans une inexorable marche vers Helera qu'il ne perdait plus du regard. Le vilain monstre s'apprêtait à sauter sur sa proie pour la dévorer, en se retenant de rigoler, jusqu'au dernier moment et ... un bond, dans un grand cri de surprise pour venir la couvrir de chatouilles et de baisers malicieux volés à celle qui se débattait et lui rendait la pareille, dans des éclats de rires partagés. Il s'arrêta quelques secondes plus tard, à bout de souffle autant qu'elle, son visage plus lumineux qu'elle n'avait pu le voir depuis qu'ils s'étaient retrouvés. Un petit jeu si insignifiant qu'il voulait dire bien des choses, en comparaison de ce qu'ils avaient vécu le jour d'avant. Ils étaient libres, maintenant, et ils pourraient rigoler autant qu'ils le souhaiteraient, libérés de cette ombre qu'ils étaient. Ce visage kuati, si beau à observer, était une récompense plus grande qu'il ne l'avait de toute façon imaginé. Un plaisir à regarder, à cet instant, avant de briser le très court silence qui avait suivi cet éclat de rire.

    « Je t'aime Helera .. »

Difficile de savoir pourquoi il s'était senti besoin de le dire, mais c'était sorti. Et il ne détourna pas le regard, pas plus qu'il ne perdit son sourire. Au contraire, il allait même se redresser en la prenant par les mêmes.

    « Bon on va les retrouver avant qu'il soit trop tard ? »

Ha oui. C'est vrai qu'il y a des remerciements à formuler, et des invitations à offrir !
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By Helera Kor'rial
#31359
Dans ses bras, vidée de son énergie, lasse et fatiguée. Plus le courage de lever le bras, ni d’ouvrir les yeux. Sa tête rejetée en arrière, elle sentit du bout de ses lèvres la chaleur d’un autre de la même constitance. Elle lui rendit le baiser un peu maladroitement, à mi chemin entre réalité et délire. Son cerveau tapait contre les pores de sa prison organique et son corps s’était arrêté de battre cà un rythme effrené. Ce qui devait arriver cependant, arriva … Le prince chuta sous la masse qu’elle exerçait sur lui, et ils se retrouvèrent tous les deux réellement à terre. Le prince sur le dos, Helera sur lui. Pas le courage de rire, ni même de s’en rendre compte. Elle entendit les voix qui se pressaient autour d’eux, pour leur porter assistance. Mais déjà elles s’éloignaient, s’évaporaient, tandis qu’elle sombrait lentement dans l’inconscience. Loran et Lyana ébétés par le rituel, avaient quand même récupéré un Garm dans le même état qu’Helera. Ils l’avaient tous deux transportés hors de la pièce. Le grand Chaman avait ramené les enfants, qui n’en étaient pas, et s’occupaient d’eux et de leur blessure cérébrales. Quant aux médecins restés sur place, ils firent leur travail de médecins, ou plutôt de brancardiers. C’est de cette manière qu’ils transportèrent le couple royal dans leur chambre. Ni l’un ni l’autre ne répondait, mais ni l’un ni l’autre n’était désormais en danger. Ils conclurent qu’ils avaient besoin de repos, et que leur travail ici était terminé. L’un d’eux voulu écrire un rapport de tout ce qui s’était passé, de toutes les manifestations magiques qui avaient boulversés le vaisseau. Un autre le lui interdit. D’abord parce qu’ils allaient se ridiculiser devant la communauté scientifique. Et puis parce qu’il y avait quelque chose de mystique dans ce qui venait d’avoir lieu qui devait être gardés dans la tête de ceux qui l’avaient vu. Des forces et des puissances en présences bien trop importantes pour de simples mortels comme eux. Ce genre de chose qu’il faudrait taire et avec laquelle mourir.




Helera s’était réveillée quelques heures plus tard, en sursaut. Le corps écrasé par la pression de son esprit. Tout se remettait progressivement en fonctionnement, se rajustait dans sa tête. Elle s’était réveillée et presque immédiatemet se retourna vers le prince, affalé sur le lit, reposant avec ses vêtements, tout comme elle, à même la couverture du matelas. Elle passa une main sur son front et y essuya toute la sueur du cauchemar dont elle ne se souvenait plus. Puis, décida de placer le prince dans une position plus confortable. Dans un sourire fatigué et des yeux embrumés, elle s’enquit de lui enlever ses vêtements. Ce n’était pas un problème, elle l’avait déjà fait. Les bottes, pantalons, chemises etc. Sans que cela ne le réveille pour autant. Son corps n’avait jamais été aussi calme et reposé, et cela lui faisait du bien à voir. Elle avait réussi. Ils avaient tous réussi. Ce que sa crainte la plus profonde lui avait inspiré s’était en définitif transformé en bonheur. Lui, couché dans ces draps, sauvé. Rien que cela, sauvé. Après avoir passé le plus claire de ses dernières années à faire la guerre aux esclavagistes et la chasse aux siths, elle en avait presque oublié ce que l’on ressentait quand on avait accompli quelque chose de bien. Tout cela allait finir aujourd’hui de toute manière. Plus de guerre, plus de traque. Juste lui, et elle. Helera finalement regarda son travail avec contentement. Son prince était désormais en caleçon, et elle le leva doucement grâce à la Force, pous tirer les couvertures et les placer sur lui. Pas de réaction, tout était normal. Elle souffla lentement. Pour être à l’aise également, elle se déshabilla rapidement. Pas de glamour pour cette fois, si ce n’est qu’elle ne portait du coup aucun sous vêtement. Mais cela, il ne le verrait pas. A son tour elle se glissa sous les couvertures et se blottit contre son épaule, une main sur son torse. La nuit de la journée ne faisait que commencer.




Le réveil suivant fut beaucoup plus doux, beaucoup plus mouillé aussi. La reine sentit un baiser sur le bord de sa joue et de son épaule. Elle étira un sourire. Le reste du repos avait eu raison de leur position initiale. Tournée vers la droite, le prince derrière elle, il l’avait entouré de son bras. Les yeux toujours clos, sans vouloir vraiment se réveiller, elle attrapa sa main qu’il l’entourait par la sienne qui était hors du lit, puis l’approcha de son visage. Ainsi, elle était vraiment emmitoutflée dans le creux de ses bras. Son souffle balayait le bord de ses cheveux et descendait dans son cou. Il commença sa phrase par un premier compliment. Elle en sourit et ponctua avec une voix forte d’une paire de cordes vocales qui n’étaient plus entrainée.

« Flatteur … »

Les autres … Oui, elle les avait oubliées. Elle ouvrit les yeux rapidement et se retourna vers lui pour lui faire face, un air interrogateur sur le visage.

« Les autres, oui … »

Pas le temps d’en dire davantage qu’il l’embrassa sans plus de cérémonie, baiser qu’elle lui rendit bien évidemment. Un baiser qui n’était plus marqué par l’auspice du démon. Il était de surcroit bien plus goutu. Elle voulu continuer à l’embrasser, mais il rompit trop vite le baiser à son gout et se leva d’un bond. Debout sur le lit, face à la verrière. Les mains sur les hanches, il lui faisait penser à un de ses super héros venus sauver la veuve et l’orphelin. Elle était presque orpheline, cela la faisait presque rentrer dans les critères, du coup. Elle se positionna sur son côté gauche et posa sa main sur le coussin du prince, le regard tourné dans sa direction avec un sourire en coin. Lui étaittrès énergique de bon matin, elle, était plus réservée et n’avait pas envie de se lever trop brusquement. Pas après que l’impossible ait été réglé d’une main de maître. Elle resta dans sa position couchée tandis qu’il lui faisait un numéro de théatre, mimant son énergie au travers de ses envies. Par moment, elle gloussa, notamment quand il chanta, ou quand il imita une ballerine. Sa dernière proposition plus précise que les autres, plus à même d’être réalisée dans leur configuration actuelle la fit davantage sourire. Il ne lui laissa pas le temps de répondre et lui sauta dessus. Il mima un autre animal, sûrement pas un loup en tous cas, et s’approcha d’elle doucement. Helera tira lentement la couverture vers elle pour se dissimuler sous cette dernière jusqu’à hauteur du nez. Puis il décida de sauter sur sa proie et c’est sous un déluge de chatouille que son esprit se réveilla autant que son corps, gigotant dans tous les sens, essayant de lui rendre le double de ce qu’il lui infligeait. Une lutte sans merci à celui qui n’arriverait plus à rigoler. Ou qui n’avait plus de respiration à force de déposer des baisers sur le corps de l’autre. Enfin, tout se târit lentement et ils restèrent couché l’un à côté de l’autre. Une révélation, un sourire et un retour.

« Je t’aime aussi Althar. »

Une excitation nouvelle tandis qu’elle lui aurait bien déposer un autre baiser au creux des lèvres, tant pis.

« Attend, tu n’es même pas habillé. Et puis on va se laver avant peut-être ! »

Elle gloussa de nouveau et attrapa son datapad tout en se redressant sur le bord du lit. Elle remonta les couvertures jusqu’à hauteur de poitrine. Non pas qu’elle essayait de cacher sa féminité, mais cette partie était assez sensible pour que les courants d’air la dérange. Elle pianota quelques minutes sur son appareil puis fronça les soucils. Elle bougeait les lèvres tandis qu’elle lisait le message qui y était inscrit. Au milieu du message, elle haussa les sourcils, puis les laissa retomber à la fin, autant que le datapad.

« Bon, pour les remerciements faudra voir plus tard. Ils sont partis hier dans la soirée avec la flotte. Ils me font dire que tout va bien, qu’aucun n’a été blessé et qu’ils ont demandé à l’amiral de les suivre. Il y aurait du nouveau dans l’espace hutt d’une part. Et des affaires à régler sur Nelvaan d’autre part. Loran t’envoie ses salutations et espèrent que tu viendras le voir sur Nelvaan quand tu auras le temps. Ils ont ramené les médecins confédérés également. Seul Booros est encore dans le vaisseau. »

Elle continua de relire rapidement.

« Nous sommes heureux de t’avoir aidé et nous esperons que tout ira bien, Nelvar Brogane. »

Elle sourit tout en relisant la dernière phrase. C’était son frère tout craché, et visiblement il l’avait déjà intégré à la fraterie des hommes loups. Cela n’était pas pour lui déplaire, bien au contraire. Finalement, elle reposa son datapad sur le côté puis pensa à quelque chose. Elle se leva et se retourna face à la verrière. Non, pas toute la flotte heureusement. Il restait encore le DSI « Lance d’Aurore » ainsi que quelques chasseurs. Sans le vouloir cette fois, elle offrit au prince la vue de son dos complètement nu. Mais cela fut de courte durée, puisqu’elle se laissa tomber sur les coussins.

« J’espère que tu n’es pas trop déçu. Au moins ça te donnera une excuse pour venir sur Nelvaan. »

Elle lui sourit de manière un peu mélancolique. Finalement, maintenant que tout était fini, qu’il était sauvé, qu’il pouvait reprendre sa vie, qu’il pouvait retourner sur sa planète. Que se passerait-il pour eux d’eux ? Que se passerait-il pour elle ?
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By Althar Fanrel Keto
#31382
Si lui s'était réveillé avec une énergie débordante, elle était ... décalée. Presque étrangement éteinte, à la différence de d'habitude. Une gueule de bois qui le surprit presque, malgré toute l'énergie qu'il mettait en oeuvre pour essayer de la réveiller à son tour. Elle aurait certainement préféré qu'il revienne prendre sa place sous la couette, et qu'il la cale contre lui, mais il fallait qu'il s'exprime, et qu'il dépense un trop plein qui aurait pu devenir dangereux (ou pas). Tant pis, le moteur était à plein régime, et son petit numéro avait le don de donner un peu d'air à une machinerie presque trop figée par son inactivité des semaines précédentes. Il en retira un bien fou, tout autant que de la voir sourire et se prendre au jeu, malgré qu'elle n'ait pas quitté le dessous des couettes. Cette petite bouille qui se cachait, elle et ses beaux yeux bleus qu'il aimait tant. Comment ne pas résister à l'envie d'y bondir au plus près, hein ?

Ces éclats de vie, cette simplicité, ce petit quelque chose qui faisait que juste une chose comme ça était la chose la plus agréable qu'il vivrait dans la journée. Peut-être bien qu'il n'aurait jamais cru que leur relation finirait comme ça, peut-être bien qu'il avait cru ne plus jamais vouloir aimer après ... tout ce qui s'est passé. Mais avec elle, avec cette impression de simplicité pourtant si ... naturelle ... C'était comme s'il avait été envoûté. Elle n'était qu'un objet de désir initial, mais maintenant elle était en passe de devenir bien plus. Tellement plus qu'il ne pouvait pas imaginer une autre manière de vivre que celle-la, à cet instant. Ce réveil, cette page qui se tourne, et tout ce qu'il lui doit. A raison ou non, elle venait de le sauver d'une destinée incertaine. Mais surtout ... elle avait eut le courage de se glisser au-devant de sa bêtise à lui, de ses doutes ou cette envie de ne pas concrétiser. Qu'auraient-ils faits, autrement ? Chambre à part ? Dans une gêne étrange, au milieu d'une amitié à peine au centième de ce potentiel. Comment ne pas se réjouir, alors, d'être un matin comme celui-la à se réveiller à côté d'elle, et jouer innocemment l'un sur l'autre ? La vie de couple était un lointain souvenir dans l'esprit d'Althar, et clairement moins ensoleillé que ce qu'il était en train de vivre. Et s'il fallait qu'il se rassure, lui-même n'étant plus malade, les choses ne semblaient pas changées d'un pouce. Ce n'était pas ce ... sentiment de nécessité urgente qui rendait les choses telles qu'elles étaient. Non, bien au contraire, en ce jour, elle lui semblait plus radieuse que jamais. Plus humaine, plus resplendissante. Il aurait pu craindre ne plus l'aimer, maintenant libéré du poids de la contraire, mais ... quelque part, ce choix était devenu certain. Tellement certain qu'au lieu de prendre ses affaires et s'en aller au petit matin, le Prince si prétendument coureur de jupon s'en retrouvait à observer Helera d'un oeil amoureux, sans être capable de s'en détacher.

C'est également pour ça que les mots sortent si facilement, et qu'ils font tant de bien à entendre. Une simple déclaration, les yeux dans les siens, le sourire aux lèvres. Il n'y a pas plus nu et plus honnête que les sentiments crus de deux amants. Même un baiser, par-dessus ces mots, n'auraient fait que gâcher leur beauté.

Mais l'heure n'était pas forcément à la contemplation. Les mains dans les siennes, il était peut-être encore temps de partir, supposant que peut-être une seule heure avait passé, ou quelque chose du genre. A vrai dire, il n'avait pas trop fait attention à la tenue d'Helera, pas plus qu'à la sienne et les odeurs qu'il pouvait dégager. Un reniflement discret confirma les nécessités d'une douche avant ça. Mais pris qu'il était dans ses mains, elle le retint où il était. Althar s'efforça donc de calmer sa bouillonnante vitalité de ce jour pour la regarder faire, ne se départissant pour rien au monde de son sourire. Au contraire, en la voyant prendre son datapad, il entreprit de retourner lentement à sa place à côté d'elle ... Sûrement par curiosité de ce qu'elle voulait faire. Un sourcil haussé, c'était à elle de s'expliquer de toute façon, bien qu'il fit en sorte de libérer suffisamment de couverture pour qu'elle puisse rester couverte. Finalement, c'était à cette place, à côté d'elle, qu'il était bien. Comme si elle était la sienne, ou presque, et qu'ils avaient trouvé leur équilibre comme ça. C'était si naturel qu'il s'installa sans brusquerie contre son épaule, les lèvres comme lieu de contact exclusif avec cette peau si douce. De sa main libre, il tira un peu plus sur la couverture pour être sûre qu'elle couvre ce petit corps si précieux tandis qu'il observait l'écran difficilement lisible de là, en l'écoutant.

Ainsi donc .. ils étaient partis. Hm. Le manque de lumière naturelle rend très compliqué l'Homme à donner une heure exacte. Et puisque l'espace est toujours aussi noir ... Au moins ça a le don d'expliquer pourquoi il a l'impression d'avoir autant dormi. Son regard se perdait entre sa manière de lire, avec ses petites lèvres très actives, et l'écran qui défilait. Un visage si près que l'envie d'y poser ses lèvres se fit ardente, avec retenue. Non, non, elle explicita l'annonce avec douceur. Ses lèvres ne quittèrent pas l'épaule, laissant le silence comme seule réponse, comme d'habitude. Partis le soir d'avant .. Donc une nuit au moins de passée. Hm. Des affaires importantes ... Il se doutait bien qu'il dérangeait, ils n'auraient .. pas dû. Son égoïsme se réjouissait de leur présence, et de ce qu'ils avaient fait pour lui. Mais son empathie désapprouvait ce séjour contraint qu'ils avaient eu à faire alors qu'il s'affairait à corrompre à longueur de journée le corps et l'âme d'Helera ? Cela le fit redescendre un peu de son nuage, une flopée de questions traversant son esprit, mais il s'efforça de ne rien laisser paraître. Des affaires bien plus importantes que sa vie futile, comme il l'avait répété à Loran ... Et voilà maintenant que Booros était censé être à bord. Seul. Avec eux. Le potentiel de gêne commençait à grimper en flèches.

La dernière ligne cependant ... La famille, oui. Helera et lui, et sa famille à elle. Sa grande famille. Il décolla ses lèvres de son épaule, avec un baiser, et un grand sourire difficilement contrôlé sur le visage. Comme un enfant, il se cacha le visage entre le bras d'Helera et la couverture qui remontait jusqu'au creux de celui-ci. Il remuait lentement la tête, comme si l'ensemble avait le don de le gêner.

    « Nelvar Brogane ... »

A vrai dire, il ne trouvait rien à formuler, au fond de sa gorge. Bêtement. Il l'avait entendu déjà l'autre soir, mais maintenant, après tout ça, qu'Helera le formule de sa voix cristalline ... Il se contenta de retourner à sa position initiale sur son épaule, le rouge aux joueurs, pour y apposer une nouvelle fois un baiser. Nelvar Brogane ... Et si ... ils avaient fait ça réellement par sympathie ? Il ne valait mieux pas y penser, non. Même Helera en souriait, rassurant Althar dans cet espoir innocent. Et maintenant ? Cela signifiait donc qu'ils étaient libres ? Elle posa le datapad, avant de faire mine de réfléchir. Lui, à côté, était content. Etrangement content. Simplement heureux, oui, ils se retrouvaient tous les deux, sans aucun nuage à l'horizon. Peut-être était-elle aussi en train d'y penser. Qu'allaient-ils faire maintenant ? Bonne question. Elle n'avait pas eut l'air très motivée à l'idée de sortir du lit, de toute façon, peut-être était-ce son tour de prendre soin d'elle ? Mais c'est elle qui se redressa, sous sa bouche, pour lui tourner le dos, sans trop de raisons. C'est comme ça qu'il découvrit la soudaine nudité dont elle était parée à cet instant, éveillant le soupçon d'un désir jamais éteint. Ce dos nu, si proche ... Et puis zut, avec rapidité ses lèvres posèrent un baiser au creux de ses reins, avant qu'elle ne redescende au fond des draps aussi vite qu'elle en était sortie. Bizarre, mais pas déplaisant à la vue. Un corps de rêve pour des rêves plein de corps ...

Accoudé son la tête de lit, maintenant qu'elle s'était replacé, il la regardait comme elle le faisait en lui parlant. De la déception ... Hmmm ... Peut-être, à moins que tout cela lui paraisse déjà loin. Et puis une excuse, vraiment ? Ses yeux s’arrêtèrent sur son sourire avant qu'il n'ait finalement prononcé un quelconque son. A vrai dire, tout son air semblait soudainement emprunt d'une forme de malheur qui le frappa d'une inquiétude malvenue. Qu'est-ce qu'il était en train de se passer ? Alors que tout venait de débuter si parfaitement ? Elle pu percevoir son hésitation soudaine, au lieu de répondre, avant qu'il ne se décide finalement à se glisser de nouveau complètement sous les draps. La seule subtilité fut qu'il réajusta ses coussins de sorte à être le buste plutôt droit. Et avec cette position, il l'invita avec douceur à prendre place sur ce nouveau coussin nommé Althar, au creux de bras princiers qui couvrirent leurs homologues royaux avec une attention particulière. Et comble de ce traitement si attentif aux besoins de cette invitée d'honneur, la couverture fut tirée au plus haut, jusqu'à les recouvrir tous les deux jusqu'aux épaules, les bras servant d'une deuxième couverture sous l'épaisse couche de tissu.

    « Hmm ... Je suis un peu déçu, mais je préfère passer mon temps avec toi, mon amour, plutôt qu'avec eux ... Par contre, j'ai peut-être des excuses pour y aller, mais je n'ai pas reçu la seule invitation qui compte. Mais puisque cela ne se fait pas de demander, je ne dirais rien d'autre ... »

Adossée qu'elle était contre lui, à cet instant, au moins son visage restait proche du sien. Un bien fou, surtout en sachant ses mains elles-même prises au piège sous ses bras à elle. Sa joue frotta tout doucement la tête la Grise.

    « Dis moi ce qui te tracasse, Helera ... Je vois bien que quelque chose ne va pas et .. le fait que tu n'aies pas envie de sortir du lit, ou même de faire quoi que ce soit d'autre, c'est pas si commun de l'énergique et sublime jeune femme qui fait vivre cette chambre ... Est-ce que .. c'est le fait que tout le monde parte et que .. du coup ... enfin ... »

Il se tut. Il ne préférait pas dire la suite, qui était en soi évidente pour tous les deux. Cette fois, il entendait bien croiser son regard, et la regarder, surtout si près. Une main quitta la protection du lit si chaud pour aller trouver une joue féminine à la douceur hors du commun.

    « Helera ... Je ne crois pas te l'avoir déjà dit mais ... Je t'aime ... Vraiment, je veux que tu le comprennes, que tu l'acceptes et que tu le digères ... Et surtout, que ça aille au fond de ton coeur, pour ne plus en partir. Si je suis là, c'est grâce à toi, presque essentiellement. C'est parce que j'ai pu compter sur toi au pire moment, et surtout parce que tu as été là. Tout le temps. Dans ma vie, dans mes rêves, dans cette .. ce .. là où nous étions, et surtout maintenant. Avant de venir à la réunion je n'avais plus rien à perdre ... Quoi que tu penses, quoi que j'aurai du vraiment penser, mais aujourd'hui ... »

Sa main quitta sa joue pour chercher sa comparse kuati sous la couverture, et la placer devant eux, leurs doigts entremêlés. Cette symbolique, qu'il utilisait si souvent et dont le contact lui paraissait si bon, était à ses yeux très importante. Elle les unissait réellement, par un lien matériel, par une réalité qui faisait qu'à deux ils étaient capables de faire bien plus que seul à une main. L'analogie était étrange, mais pourtant si réelle, chacun comblant l'autre par sa finesse ou son épaisseur, sa force ou sa dextérité, sa douceur et sa poigne. Un lien qu'eux seuls étaient capables d'éprouver, et de voir, surtout.

    « ... J'ai tout à perdre, mon amour, parce que tu es la seule chose qui compte. Si c'est ce que tu crains, que je parte maintenant que tu m'as aidé, ou que je sois l'ingrat Prince du Noyau ... je te prouverai tout le contraire. Je suis libre maintenant, libre d'aimer, libre de vivre, libre de te servir et te combler de la plus sérieuse des façons. Je veux être à tes côtés, à te réchauffer, ou juste m'occuper de toi quand tu veux rester au lit. Je suis sincèrement .. sincèrement ... attaché à toi Helera .. Et ... Si je te dis que je t'aime, si je te le répète, c'est parce qu'au fond de moi je sais que ... je t'aime. Je n'ai pas d'autre mot. Je suis à toi, entier et éternel, plein de regrets d'un passé idiot où je t'ai déjà abandonné, et dont je ne referais jamais la même erreur ... Helera, n'en doutes pas, plus rien ne nous forcera à nous séparer maintenant ... »

Il n'osa pas l'embrasser, pas qu'il n'osa un gestion d'affection autre que celui de la serrer un peu plus de ses bras. Est-ce que tout cela, tout ce qu'il faisait maintenant avait un nouveau sens ? A ses yeux, certainement. S'ils avaient été porté par l'artificialité partielle d'une situation obscurcie par son état, maintenant quelque chose de plus fort les animait. Quelque chose de plus sincère que jamais, et de plus sérieux dans son ton. La conviction totale pouvait se lire chez lui, et c'est pour ça qu'il ne la quittait pas.

    « Alors ... Si tu veux, maintenant je te laisse décider de ce qu'on fera aujourd'hui ... Et tous les jours suivants. Et tu sais quoi ? Je suis prêt à me rendormir si ça peut te permettre de finir ta nuit, douce rêveuse, que j'ai interrompu méchamment ... Et après j'irai te préparer le petit déjeuner, puis on restera sous les couettes pour discuter, et je te ferai un bon massage sur tout le corps ... Finalement, peut-être une petite douche où je te savonnerai très très doucement, et ensuite retour au lit pour une séance cinéma et coiffage tranquille ? Ca pourrait être sympa ... On verra demain si on sort de la chambre .. j'irai rassurer Booros histoire qu'il ne s'inquiète pas en voyant qu'on sort plus, et comme ça demain si t'es un peu plus en forme tu m'apprendras à m'entrainer comme tes apprentis novices ? Qu'est-ce que t'en penses ? »

Cette fois, au sérieux de ses révélations sentimentales une forme de douceur engagée et sereine, de manière à montrer que la proposition était aussi sérieuse qu'attentionnée pour sa compagne. Pouvait-elle croire qu'il voulait partir ?

    « Cela fait un bon début non ? Après tout, n'avons-nous pas la vie devant nous ma Lera ? »

Il aurait pu rire, ou la taquiner, mais ... non. Juste non, juste un baiser vers sa joue, et une dernière preuve que désormais, une nouvelle ère était en train débuter concrètement.

    « Et puis regardes ... J'ai même pas fait de réflexion sur le fait que tu sois complètement nue et que ... Oh ok, non rien ... »

Si avec ça elle n'est pas convaincue, alors il n'y a plus rien de plus à faire ... Parce qu'à sa savoir collé à cet bout de paradis, et être soi-même encore couvert d'un tissu inutile, les idées peu recommandables n'avaient cessé d'affluer dans sa tête malgré tout ce qu'il venait de dire. Sa conception de l'amour était indissociable du désir, premier pont qui permit à leurs âmes de se rencontrer. Et maintenant, la fusion de leurs êtres laissait presque (et j'insiste sur presque) passer en second cet appétit sans limite pour ce qu'elle était.

    « Et toi, comment tu vois les choses, ma Lera ? J'ai encore tellement de trucs à te dire sur ce que tu représentes pour moi mais je veux t'entendre ... Que tu m'avoues tout, que tu sois honnête et aussi bavarde que moi ... As-tu envie qu'on voyage ? Ou bien, comment nous vois-tu dans quelques mois ? Et dis moi par contre si t'es mal installée, je peux essayer de me décaler pour être plus couché peut-être .. Enfin ... Si t'as envie de parler ... »

Un dernier baiser dans les cheveux. Parfois à trop parler on oublie que l'autre renferme aussi des choses. Et elle plus que tout autre avait bien des choses à lui dire. Il était temps.
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By Helera Kor'rial
#31401
Ambiance


Alors qu’elle surveillait l’espace profond, étendant son aura sans peur de blessé son amant, alors qu’elle avait pu apercevoir la moitié de la flotte qui mouillait autour d’eux, Helera sentit une pression dans son dos, et l’application d’un baiser profondément passionnel. Elle tourna simplement la tête et sourit tout aussi simplement. Althar s’adossa à la tête de lit et surtout sous les couvertures se dissimula. Il l’invita en écartant son bras droit à venir se caller contre lui, ce dont elle ne se fit pas prier. La tête posée sur son épaule, un bras qui l’entourait, la couverture qui la recouvrait, Helera était sans doute dans la meilleure position possible.

« La seule invitation ? De qui ? Moi ? Le chaman ? Booros t’as demandé de venir. Quant à moi j’aurai … euh … J’aurai besoin de toi là-bas probablement. Enfin … Pas que j’aurai des problèmes, juste parce que je sais que tu vas me manquer et très vite. »

Avouer les choses, discourir, son point faible. Elle laissait parler son cœur et sa voix bredouillait. Elle n’avait plus vraiment de filtre, plus de sujet taboo sur lequel s’arrêter vraiment. Ou peut-être un, pour lequel elle se défendait de poser des questions. Pour le préserver, lui. Il continua son discours et posa une main sur sa joue, qui se transforma en une caresse amoureuse et appliquée. Elle en bomba légèrement la joue avec un rictus de contemplation. En revanche, ses paroles n’avaient rien de joyeux. Le registre avait changé et maintenant que tout était à affirmer, maintenant que la porte de l’avenir s’était ouverte, ils devaient planifier le chemin à emprunter. Et c’était cela le plus difficile. Quel serait-il ? Et surtout, allaient y être ensemble dans cette épopée ? La tête posée sur son épaule, elle le regardait parler, aligner les mots, bouger les lèvres avec autant de ferveur qu’il en avait eu à combattre le mal. Sa main finalement vint chercher la sienne et elle en profita pour l’étreindre avec toute l’admiration qu’elle lui vouait. Elle n’osa pas l’interrompre, laissant couler chacun de ses mots en une mélodie qui lui réchauffait le cœur et l’esprit. Une mélodie qu’elle s’était jurée d’oublier, de mettre de côté. Ce jour-là, dans ce transport pour Kuat, alors que son bras était encore manquant. Ce jour là où elle avait vu cette famille, heureuse, épanouie. Et ce jour là où elle comprit que tout cela ne serait pour elle qu’un rêve et des regrets. Pourtant, le Prince était arrivé et lui avait prouvé le contraire. Non, il le lui prouvait maintenant. Comme si son esprit avait retenu cette idée et l’avait barricadée dans une énorme boite de métal. Désormais, cette boite craquait, et avec lui tout un lot de sentiments forts. Pire que la dépendance ou la passion. Pire que l’abandon ou la déraison. Pire que l’amour et l’adulation. C’était la vie qui lui souriait enfin, grâce à lui. Elle renifla un peu bruyamment et posa le creux de son crane au niveau de son cou, passant furtivement sa main sur son visage.

« Je te crois Althar, je te crois … Tu sais quand j’ai perdu mon bras, j’ai cru que ma vie allait s’arrêter. J’ai même hésité à y mettre fin pour que le calvaire se termine. J’avais renoncé à tout cela, aux relations, aux … sentiments. Et puis tu es apparue, prince du noyau, innocent du mal obscure de la Force, discutant Grav Ball avec ses soldats. Tu m’as bouleversée Althar. D’une manière que je ne saurai vraiment décrire. Tu m’as transformée, tu m’as montré la voie vers quelque chose de plus joyeux. Tu m’as sauvée sans vraiment t’en rendre compte. »

Elle essuya définitivement ses larmes silencieuses avec sa main et la laissa retourner dans la sienne. Helera déposa un baiser dans son cou et continua.

« J’ai peur que tu partes, j’ai peur qu’il t’arrive quelque chose, j’ai peur que tu ais mal, que tu souffres, que tu … que tu ne sois pas heureux. Parce que je t’aime. Jusqu’au plus profond de mon être je t’aime et rien ne pourra y faire changer cela. Rien n’y personne. Quant au passé tu ne m’as abandonné. Tu as toujours été là, sans même le savoir. »

Un sourire se dessina sur son visage quand elle releva la tête vers lui. Ses yeux étaient légèrement rougis par l’émotion et ses pommettes tout autant. C’était toujours compliqué d’avouer ce genre de chose, mais encore plus de le comprendre et de l’accepter. Savoir que désormais plus rien ne compte que la personne avec laquelle on est. Etre prêt à tout pour cette personne, vraiment tout. Si lui n’avait pas osé l’embrasser, elle ne s’en priva pas. Lâchant sa main, elle se dirigea sur sa joue opposée pour l’y tourner face à elle. Ses lèvres touchèrent les siennes et dans une explosion de sentiment ponctua son discours par un des nombreux baisers échangés jusque-là. Le ton changea par la suite, puisqu’il lui proposa plusieurs alternatives pour la suite des évènements. Plusieurs chemins après la porte de l’avenir. Après l’embrassade, elle passa une main dans ses cheveux et regarda son champ de bataille capillaire.

« Non, j’ai bien assez dormi. On pourrait faire tout cela. De toute manière, désormais on doit retourner dans le noyau. J’imagine que ta famille va s’inquiéter de ton absence. Je pourrai t’y déposer si tu le veux et j’attendrai ton retour sur Nelvaan. Et si tu veux une invitation, là voilà. Viens sur Nelvaan, ne me laisse pas toute seule sur cette planète gelée. Un peu de chaleur sur ce monde ne fera sans doute pas de mal. Quant à Booros, tu n’as pas besoin d’aller le voir. Tu as perçu la Force non ? Utilise ton esprit, et tu sauras qu’il va bien. »

Un sourire entendu, elle déposa de nouveau un baiser sur sa joue. Légèrement revigorée par rapport au début de cette journée, confiante d’avoir un avenir à ses côtés, heureuse d’avoir quelque chose à partager. Rassurée que tout cela n’était pas une fin, mais un début. Elle se plaça face à lui, enjamba ses deux jambes avec la sienne et s’assit sur ses cuisses. Elle tira la couverture sur ses épaules et se rapprocha d’Althar, pour éviter que lui ne ressente le froid. Sa tête posée de nouveau au creux de son cou, une main qui fit le tour de celui-ci et quelques baisers déposés là-bas. Si Althar était le coussin, elle était la couverture désormais.

« Toute la vie et plus encore. »

Puis une remarque sur sa nudité qui la fit sourire. Elle se releva et lui fit face.

« Oh ? Mais on m’a dit qu’il était plus appréciable quand je ne portais rien. J’espère que cela ne te gêne pas même que je me tienne sur toi. Hm ? »

Elle ricana.

« Je peux tout aussi bien me rhabiller et faire chambre à part si tu le souhaites. »

Nouveau gloussement puis nouveau baiser, ne lui laissant même pas le temps de répondre. Ses lèvres, toujours ses lèvres, toujours se rappeler à son bon souvenir. Quant à l’avenir ?

« J’ai beaucoup voyagé déjà. Mais jamais avec en couple. Je ne connais pas bien les bons coins de la galaxie, ce n’est pas le genre de domaine dans lequel je vais. Ah si je suis allé sur Naboo une fois, c’était très beau. Un peu moins quand il a fallu entrer dans une grotte Sith. C’’est là-bas que j’ai re rencontré Loran, pour l’anecdote. »

Un sourire.

« Dans quelques mois et bien … Cela dépend j’imagine. Je ne sais pas si tes parents et ta cour pourraient m’accepter. Je ne suis pas non plus dans les bons papiers de l’empereur. Sur Nelvaan en revanche tu es le bienvenu. J’imagine que tu pourrais rester un peu avec moi. Autant que tes obligations te le permettent évidemment. Il y a beaucoup de lieux à visiter sur Nelvaan, beaucoup de personnes à rencontrer. Ou sinon on pourrait aller sur Kuat tous les deux, visiter un peu les lieux marquant que je t’ai cité. Aller rendre visite à ma mère qui est enterrée là-bas. »

Pas besoin de parler de son installation. A cheval sur lui, elle ne pouvait pas être mieux lotie. Et lui avait tout le loisir de la contempler dans son intégralité et de la sentir contre lui. Un échange de bon procédé. D’ailleurs, en parlant de cela.

« Mais avant que l’on voyage, tu vas venir avec moi dans la douche, et tout de suite. Il y a des choses qui ne doivent pas attendre trop longtemps. »

Elle haussa les sourcils dans un air de défi et se pinça la lèvre. Puis lentement, l’entraina avec elle dans la salle de bain…




Les jours passèrent ainsi, bercés par l’amour du couple, qui se laissaient aller à leurs sentiments respectifs, ne cherchant plus de faux semblants, plus de chemin détourné. Tout était devenu plus simple, plus droit, plus honnête. Les secrets n’en étaient plus et leurs vies respectives étaient pour la plupart des sujets déroulés avec autant de facilité que l’on déroule un rouleau de papier. Elle avait également commencé à lui inculquer les quelques notions rudimentaires de la Force. Il n’y avait pas lieu vraiment d’entraînement au sabre, mais de se concentrer sur le soi et sur les autres. Sur les présences, sur les sentiments. Développer des compétences empathiques rien qu’en regardant une personne. Le langage corporel, le paralangage, fut la première étape. Chaque geste étudié pour amener à cerner quelqu’un. Puis de manière plus profonde, la deuxième étape avait constitué à frôler l’esprit de part la Force. Bien sûr, elle en était le cobaye, et c’est sur elle qu’il essaya de s’entraîner. Peut-être que ce n’était pas la meilleure solution et que dans tous les cas, son esprit à elle lui était totalement ouvert. Peut-être que c’était parce qu’ils avaient fusionné ensemble, l’histoire d’un instant sur Têta quelques mois plus tôt. Ou peut-être parce qu’ils partageaient la même couche, consommant leur amour avec ardeur. Peut-être que c’était pour l’une de ses raisons qu’il y arrivait facilement. Il était doué, même pour son âge, et justement pour son âge. Helera lui laissait le temps d’apprendre, et surtout le lui apprenait que si cela était sa volonté. Jamais de brusqueries.

Les jours/semaines qui dans ce vaisseau s’étaient déroulées avaient également vu la rencontre de nouveau du vieux loup. Ce dernier avait vanté à Althar les mérites des plantes Nelvaan tout en lui faisant goûter sa fameuse soupe qui redonnait de l’ardeur aux morts. Booros également avait entreprit de lui inculquer certains savoirs. Le langage de Nelvaan dans un premier temps, pour lequel il lui apprit les sonorités, mais également un ensemble de rites et de coutume qui étaient en vigueur sur la planète. Le rite de la chasse dans un premier temps, qui faisait passer tout jeune Nelvaanien à l’état d’adulte. Ce rite pendant lequel il créait sa propre lance de chasse et qu’il partait avec le groupe de chasseur dans le désert de glace pour chasser le bantha ou autres animaux. Il s’accompagnait du rite de la « maturité » ou de l’arrivée en âge, consistant à récupérer sur un Horax, créature qu’il lui décrit comme les gardiens de Nelvaan, quelques poils crâniens. Enfin un rite nouveau qu’il se targua d’avoir mis en place avec l’arrivée d’Helera et ses gris sur Nelvaan, c’était le Le Don du Nelvar. Ce dernier constituait l’acceptation ultime d’un individu autre que Nelvaanien à se donner corps et âme à la grande mère, la divinité Nelvaanienne. La planète. Pour cela, l’individu acceptait la rage du loup, l’acceptation de ses instincts primaux et de la sagesse que tout cela procurait. Il n’était pas question de côté obscure et finalement si Althar connaissait quelques notions du code Jedi, cet abandon de soi était très lié. Cela était néanmoins plus concret et se concentrait sur la protection de Nelvaan aux attaques extérieures. Au travers de deux soupes également, il lui avait montré comment on saluait sur Nelvaan, avec un poing sur le torse et en inclinant la tête. Aucune différentiation de sexe. D’ailleurs, il y avait très peu de différence entre les deux sexes. Là où un mâle humain dominait une femelle par la force et la taille, chez les Nelvaaniens, les femmes étaient plus agiles et des crocs et des griffes tout aussi longues que leurs comparses masculins. La société était donc équilibrée et chacun se dirigeait vers une tâche qui lui était propre dans la société. Il y avait des éleveurs, des guerriers, des fermiers désormais, des bâtisseurs etc. Tous cependant étaient des chasseurs, de part leurs instincts primordiaux. Cette même chasse qui était un point central de leur société. Il lui expliqua qu’à la mort d’un Nelvaan, l’esprit de ce dernier rejoignait la grande mère et participait à la grande chasse de l’au-delà avec tous ses sœurs, frères et ses pairs disparus. Mise à part cela, il discuta beaucoup avec le Prince, si ce dernier le voulait bien entendu, lui inculquant, ou expliquant plutôt, les valeurs des Nelvaaniens. Respect, esprit de meute (entre aide), détermination, courage et sagesse. Des valeurs opposées les unes aux autres finalement.

Les jours continuaient à défiler, à progresser et Helera n’était jamais bien loin de lui dans ce vaisseau devenu trop petit. Bientôt il allait être temps de retrouver la terre ferme. La destination était à la volonté du Prince. Il restait à déterminer avec lui qu’elle était-elle ?
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