L'Astre Tyran

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By Zeph Mathuin
#31772
L'explorer filait hors de la sphère céleste qu'était Korriban, approchant finalement du moyen de transport dont avait parlé Odion. Et quel moyen de transport, elle ne s'était pas attendue à ça, le croiseur tout droit sorti des holos d'histoire sur la Guerre des Clones, symbole de l'ancienne CSI. Sur le coup elle en eut le souffle coupé, voir un vaisseau à la fois aussi gros et aussi ancien lui causait un choc certain. Et puis, passé la surprise de la découverte, elle put détailler un peu mieux l'ensemble en observant par la vitre et via ses détecteurs certes rudimentaires mais suffisamment fonctionnels pour lui dresser un tableau correct.

Ce croiseur était une vraie poubelle, ses nids d'armes soit vides soit tellement mal entretenus qu'elle doutait de leur efficacité en cas d'affrontement avec quelque adversaire. Le vaisseau avait une allure et une apparence bien misérables, on aurait dit qu'une simple torpille pouvait l'éparpiller en tout sens tant il semblait mal en point. Elle ne put s'empêcher de jeter un regard interloqué au cyborg. C'était donc ça le vaisseau-amiral du grand Darth Odion? Un vestige du passé ne ressemblant plus à rien et à peine capable de voler? Voilà qui portait un coup à l'image de monstre surpuissant qu'elle prêtait à l’Égorgeur.

Elle manœuvra toutefois pour faire pénétrer le cargo à l'intérieur du grand hangar de débarquement puis se tourna vers Odion:

Passez devant faire ce que vous avez à faire avec votre... Équipage? Je vais contacter mon Maître.

Sans attendre, elle se détourna pour le laisser partir de son côté. Elle n'allait pas lancer la communication tant qu'il serait encore là. Le Seigneur Sith quitta son vaisseau sans mot dire, la laissant libre d'agir. Elle ne remarqua jamais qu'il était venu avec un petit garçon à bord, qu'il avait caché sous son aura particulièrement puissante, et qu'il amena avec lui en descendant du cargo. Peut-être cela viendrait-il plus tard. Elle activa la liaison de communication et établit le lien avec le Poing de l'Ombre.

Maître, c'est moi, Varadesh. Je viens rendre compte de mon voyage sur Korriban. Tout ne s'est pas exactement passé comme prévu mais j'ai obtenu certaines choses. J'ai pu créer mon sabre laser et obtenu une potentielle piste à explorer plus tard pour l'Ordre. Mais ça n'est pas tout. Tu ne vas surement pas me croire mais je suis tombée sur Darth Odion là-bas. Nous avons exploré le tombeau de Darth Bane ensemble et il a exprimé son souhait de te rencontrer pour discuter.

Je ne suis pas sûre que tu aies besoin de mon avis mais je pense que ce serait une bonne idée... Même si je dois avouer qu'il me semble terriblement dangereux, je ne comprend pas pourquoi il a quitté l'Ordre au lieu de se joindre à nous après la disparition de Krayt. En tout cas il semble vraiment désireux de discuter de l'avenir à présent. Je te joins les coordonnées sécurisées du point de rendez-vous prévu. Sois prudente, Maître.


Une fois le tout fait, elle resta silencieuse quelques minutes durant, songeant à toutes ces péripéties qui l'avaient amené là. La vie réservait parfois des surprises assez phénoménales, qui eut cru qu'elle rencontre une monstruosité pareille et qu'ils en viennent ensuite à coopérer? Elle sortit finalement et tenta de trouver l'accès au pont de commandement du vaisseau. Peu habituée à se trouver dans de grands vaisseaux, particulièrement du genre de ce croiseur, elle se perdit rapidement. Parfois, l'apprentie se montrait aussi étourdie qu'un enfant que voulez-vous...
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By Jen'Ari Nekanasaza
#31826
    Le Poing de l’Ombre disposait de deux soutes. Dans l’une, Darth Ranath avait entreposé des armes et de l’équipement, dans l’autre, elle y avait entassé des provisions de nourriture et de médicaments. Et malgré l’abondance de ces denrées, aucune des deux soutes n’était pleine. Alors, un matin, c’est du moins ce qu’annonçait l’horloge de bord, la Mirialan entreprit de déplacer le contenu d’une soute vers l’autre, libérant ainsi la plus grande des deux. On circulait désormais moins bien dans la plus petite, mais à vrai dire, ça n’avait pas d’importance. Le tri, le transfert et le rangement prirent une journée entière. Mya avait tout passé en revue, et n’avait rien mis au rebut. Au soir, toujours selon l’horloge interne, son nouvel espace d’entrainement était fin prêt, bien qu’un peu sombre.

    De retour au cockpit, la Sith inspecta la trajectoire suivie. Le Poing de l’Ombre se maintenait en orbite à vitesse réduite. À nouveau, son regard porta jusqu’à la surface de la planète. L’ordinateur lui donnait un nom, et précisait qu’elle n’était pas habitée, pour cause d’atmosphère inhospitalière. Depuis son siège, la jeune femme ne pouvait qu’admirer l’enveloppe nuageuse dont se couvrait l’astre tellurique, et imaginer ce qui pouvait bien se cacher au-dessous. Un désert de roche, gris et tranchant, malmené par les tempêtes et l’éternelle ballade des plaques lithosphériques. Un soupir songeur, c’était l’endroit rêvé. Le sourire amusé se transforma en moue contrariée, le système, lui, était loin d’être paradisiaque. Trop près, c’était encore trop près. Pourquoi avoir cherché si près ? Quelle perte de temps. Un coup d’oeil au tableau de bord, le cargo aurait bientôt fini les ultimes procédures de sécurité. Après la traversée du nuage d’astéroïdes, enfin, de graviers, la Mirialan voulait s’assurer que les boucliers ne présentaient aucune avarie. Étrange, à ce propos, ce nuage, suspendu dans le vide, comme la plupart des champs d’astéroïdes. Étrange de par la taille desdits cailloux. Comme si quelque chose, une météorite par exemple, avait été vaporisée à cet endroit là. Mya haussa les épaules, c’était à des années lumières de là et elle n’avait pas l’intention de revenir sur ses pas. L’affichage du tableau de bord changea : 90%.

    Darth Ranath regagna l’arrière du vaisseau. Elle inspecta une dernière fois la soute dédiée aux réserves, et rebaptisa officiellement l’autre soute en ‘salle d’entrainement’. Baptême qui consista à y entrer et s’y asseoir, à même le sol, en tailleur.

      « Voilà. »

    Ses deux paumes claquèrent l’une contre l’autre. L’onde se propagea jusqu’aux parois métalliques qui résonnèrent un instant sans pour autant renvoyer d’écho. Mya plaça ensuite les mains sur ses cuisses, à plat, et ferma les yeux. Par habitude, elle s’enveloppa du Voile, bien qu’il fût ici inutile. La sensation qu’il lui procurait était douce et réconfortante. La Sith ne connaissait pas de meilleure cachette, pas de plus sûr endroit. Lors de ses phases de méditation, elle se tenait ainsi à l’abri le plus longtemps possible, dans un état de relaxation complet. Et c’était là pour elle le seul moyen de lâcher prise, et de quitter son corps. Il était temps de comprendre, par le passé et les traces qu’il avait laissé. Par les cicatrices de blessures profondes.

      Dantooine. Un soir, ou un matin. Voilà quinze années que cela s’était produit. Entre les arbres, régnait un calme terrifiant. Aucun bruit. Aucun mouvement. Pas même le bruissement du vent. Le speeder filait à toute allure. Mais Mya ne l’entendait pas. À côté d’elle, l’apprenti n’était qu’une silhouette vaporeuse dont les contours étaient péniblement discernables. À l’avant, les deux maîtres échangeaient de sommaires informations. Les mots étaient des sons inarticulés, mêlés en un murmure inextricable. Le véhicule stoppa aux abords de la clairière. Moteur coupé. Tous les passagers descendirent. De l’autre côté, posé sur l’herbe, trônait le vaisseau intrus. C’était un chasseur dont la forme ne rappelait rien à Mya. Ils s’approchèrent, toujours prudemment. L’ennemi surgit.

    Darth Ranath ne pouvait qu’observer l’enfant qu’elle était alors. Elle espérait ne pas déformer son souvenir, sa pensée imposant certains credo qui n’avaient pas lieu à l’époque. Au mieux, elle se fiait à ses propres écrits, mais sur cette affaire, manquait l’essentiel.

      La lame rubis transperça avec violence l’abdomen du Mirialan, qui retenu par son adversaire, se laissa tomber à genoux. Mya, tétanisée, hurlait.

    Encore, toujours. Elle voyait son maître mourir une fois de plus. Elle observait attentivement. Mais jamais ne parvenait à regarder en elle-même. Tandis que l’analyse de la scène était complète, et depuis déjà longtemps, l’introspection peinait à progresser. La Sith était convaincue que tout avait commencé ce jour là. Alors que l’Inquisitrice accusait la Nagai, Mya entrevoyait l’origine de sa colère en amont de quinze ans. Depuis la confrontation sur Ziost, elle cherchait, avec une détermination à toute épreuve, la source de sa haine. Justifier son échec n’était pas l’objectif. La conversion de la Jedi n’avait rien d’un échec pour elle, désormais adepte du Côté Obscur, c’était une révélation. Demeurait cependant la nécessité de trouver une explication à tout ceci. Non par regret, mais par conscience de soi.

      La main d’Alek agrippa brusquement l’épaule de la gamine.

    Darth Ranath ressentit son étreinte, sa présence. Maintenant fermement les yeux clos et fronçant le nez en une grimace hargneuse, la Sith saisit sa chance.

      Encore en vie ?

    La main lâcha.

      C’était toi, sur Taris, n’est-ce-pas ?
      Tu n’étais pas toi-même. Ravi que tu ne m’ais pas oublié.
      Toujours aussi vicieux.
      Je n’ai plus mon sabre, souviens toi. Je me trouve d’autres passe-temps.

    Mya laissa échapper un soupir narquois.

      Encore à rabâcher cette vieille histoire ?
      Tu vas m’aider.
      Tu rêves.

    L’esprit du vieillard était faible, il ne pouvait que se parer d’arrogance, et à cette distance, la Sith n’avait aucun moyen de le lui faire payer.

      Où est la lumière que tu défendais, Mya ? Où est ton code ? Aurais-tu … sombré ?

    Rien ne pouvait lui faire plus plaisir. La petite protégée de son rival portée sur le Côté Obscur, un vrai régal.

      Tu pourrais être sa proie, aujourd’hui.

    La remarque arracha cette fois un sourire à la Mirialan.

      Tu boufferas tes viscères bientôt. Je suis curieuse de savoir si tu crèveras étouffé ou vidé de ton sang.

    Il n’y avait aucune colère dans cette froide promesse. Provoquer Darth Ranath sur ce terrain était inutile. Sa libération par Darth Krayt était une bénédiction, et peu importaient les mensonges déblatérés par les Jedi à son intention pendant toutes ces années. La Sith rompit soudainement le lien télépathique et quitta sa transe. Yeux toujours clos, elle se laissa aller en arrière, s’allongeant dos contre tôle larmée. Après une longue expiration, la jeune femme s’autorisa à soulever les paupières. Pour quelques secondes, elle fixa le plafond.

    Quand elle se releva, forte d’une certitude nouvelle, elle dégaina son arme, appréciant le chant sourd de sa lame. La tenant à deux mains, elle exécuta quelques pas, frappa l’air libre devant elle et sur les côtés. À chaque mouvement, le vrombissement s’accentuait, puis de nouveau s’atténuait. La mélodie était plaisante à l’oreille, forçant la concentration. Darth Ranath, de sa main gauche, tira sa seconde lame pour un canon d’un registre rauque. Le Jar’Kai était son art préféré. Équilibré et véloce, il assurait un entraînement complet et symétrique. Avec le temps, la Sith avait gagné en dextérité, sa main droite et sa main gauche étaient désormais égales. Aussi alternait t-elle les gardes afin de cultiver son ambidextrie. Mais c’était insuffisant. Mya était plus forte, plus rapide. La chute, la peur, l’attente avaient porté un coup à la puissance de la Mirialan. Le retard devait être rattrapé. Avec cette pensée, le combat imaginaire s’intensifia. Les coups donnés devinrent plus rudes, les parades plus prestes, chaque mouvement prit une ampleur presque exagérée. Mais la Sith appréciait l’effort et son résultat.

    Le système de communication du Poing de l’Ombre émit un long et strident couinement. Mya acheva la contre-attaque en cours et se remit en garde. Ses poumons expulsèrent tout leur air puis se remplirent de nouveau. Les deux lames regagnèrent leur cachette. L'entraînement était terminé. La jeune femme regagna le cockpit, curieuse de découvrir l’identité de l’émetteur du message. De l’index, elle pressa le bouton adéquat.

      Maître, c'est moi, Varadesh.

    Sabina.
    Darth Varadesh.
    Sith impie.


      Je viens rendre compte de mon voyage sur Korriban. Tout ne s'est pas exactement passé comme prévu mais j'ai obtenu certaines choses. J'ai pu créer mon sabre laser et obtenu une potentielle piste à explorer plus tard pour l'Ordre. Mais ça n'est pas tout. Tu ne vas surement pas me croire mais je suis tombée sur Darth Odion là-bas. Nous avons exploré le tombeau de Darth Bane ensemble et il a exprimé son souhait de te rencontrer pour discuter.

      Je ne suis pas sûre que tu aies besoin de mon avis mais je pense que ce serait une bonne idée... Même si je dois avouer qu'il me semble terriblement dangereux, je ne comprend pas pourquoi il a quitté l'Ordre au lieu de se joindre à nous après la disparition de Krayt. En tout cas il semble vraiment désireux de discuter de l'avenir à présent. Je te joins les coordonnées sécurisées du point de rendez-vous prévu. Sois prudente, Maître.

    Ainsi donc, l’apprentie avait achevé sa quête. Cette idée laissa le maître de marbre. La présence de Darth Odion volait tout le mérite à Darth Varadesh. Machinalement, Mya prit connaissance des coordonnées fournies. L’ordinateur calcula la distance, puis le temps de voyage. Un soupir accueillit le résultat. Le temps de prendre une décision, la Mirialan s’installa au fond de son siège, laissant aller sa tête en arrière. Odion voulait discuter. Eh bien, si Varadesh pouvait contacter son maître, pourquoi l’Égorgeur ne le pouvait-il pas aussi ? Tout cela n’était pas très enchanteur. Odion était capable de bien des choses. Et Darth Ranath savait que l’avantage ne lui serait pas accordé en combat singulier. Méfiance. Prudence, avait dit la Pantoran. Comment se prémunir des mauvaises surprises ?

    Le vaisseau quitta l’orbite de la planète. Il s'en décrocha lentement sous l’ordre de la Mirialan. Lorsqu'il eut atteint le vecteur souhaité, le pilote poussa davantage les moteurs. Puis en quelques passes habiles, programma le saut en hyperespace. À la seconde même où le Poing de l’Ombre franchit l’isoligne d’attractivité seuil, il plongea nez le premier dans le long tunnel scintillant. Mya, contemplant pour une énième fois le spectacle, s’accorda intérieurement qu'il était temps de prendre une douche, et d’un pas léger, gagna la salle d’eau.

    Après le passage de la louve, deux programmes auto-nettoyants avaient été exécutés. Il n’en restait pas moins une désagréable sensation de crasse incrustée. Mais cela était une vue de l'esprit, la Mirialan en avait conscience. Non sans rechigner elle se défit de ses vêtements qu’elle jeta dans un coin, et s’abandonna sous l'eau chaude. Quel que fût le temps que dura la douche, Darth Ranath l’investit entièrement en l’élaboration de plans farfelus et inefficaces. Quand elle s’estima enfin propre du bout des orteils jusqu'à la pointe des cheveux, elle coupa l'eau et réclama le séchage. Là encore, les hypothèses allèrent bon train. Propre et sèche, la jeune femme s’extirpa de la salle d’eau en quête de vêtements appropriés à la rencontre qui se préparait.

    Dans sa cabine, elle opta pour des classiques dont elle ne démordait que rarement. Des rangers, un pantalon de combat, une tunique assortie aux manches longues et son inconditionnel manteau à large capuche. L’ensemble, comme à l’accoutumée, était noir. Ses cheveux, quant à eux, étaient groupés en un chignon haut qui couvrait l’organe sensoriel crânien de la Mirialan. Une fois ses dagues et ses sabres sûrement disposés aux flancs droit et gauche, Darth Ranath s’installa face au poste de pilotage. Par le biais de son lien avec Darth Varadesh, elle informa de sa décision : en chemin. Enfin, confortablement installée, elle ferma les yeux, trouvant une fois de plus refuge dans les bras du Voile si cher à ses yeux. Des heures durant, elle explora les méandres de sa mémoire retrouvée.

    Le Poing de l’Ombre sortit d’hyperespace bien en amont du lieu de rendez-vous. Pour éviter toute collision d'une part. Pour prévenir une éventuelle supercherie de l’autre. Bien que la Mirialan doutait qu'un piège aussi grossier put être ainsi tendu. Le croiseur enfin apparut sur les radars. Mya établit le contact la première et s’annonça.

      « Le Seigneur Odion requiert ma présence à son bord. Veuillez lui annoncer l’arrivée de Dame Ranath. »

    Une fois les autorisations accordées, le cargo corellien entama sa manoeuvre d’approche. Dans le ventre du mastodonte d'acier, posé au côté du petit E-9, le YT abaissa sa rampe pour que descendît Darth Ranath.


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By Adrix
#31889
C'est sans mot dire qu'Odion avait escorté l'apprentie jusqu'au vieux Venator qui attendait dans le vide spatial à la manière d'un géant endormi. S'il n'en laissait rien paraître, une certaine émotion serrait le coeur raccorni de l'Egorgeur alors qu'il foulait de ses pieds le sol poussiéreux du vieux bâtiment. Cela faisait fort longtemps qu'il n'avait plus mis les pieds ici... Cela se voyait d'ailleurs, ce qui était autrefois un fier représentant de la flotte géonosienne n'était plus qu'une ruine spatiale, une coquille fragile incapable de se défendre même face à un piètre raid pirate. Pourtant Darth Odion se remémorait avec une certaine tendresse les longues semaines passées entre ces murs à parfaire son art. Il avait jadis parcouru les étoiles grâce à ce vestige du passé, accompagné d'individus qu'il osait alors qualifier d'amis. Certaines de ses découvertes les plus profondes de la Force avaient eu lieu ici même. Il était attaché à ce que représentait cet endroit, cet ultime recueil de souvenirs qui semblaient dater d'une autre existence. De manière plus pratique, le vaisseau avait été transformé en laboratoire flottant il y a longtemps de cela et l'ordinateur abrité en son sein contenait une sauvegarde numérique de ses souvenirs et son identité. Cette sauvegarde de lui continuerait à exister si jamais son coeur venait à rencontrer un... accident soudain. Il serait d'ailleurs sage d'aller s'assurer en personne du bon fonctionnement de ce système.

Comme un spectre drapé de noir, Odion arpentait les couloirs pour en inspecter le bon fonctionnement. La remise en route de certains circuit ressemblait au râle agacé d'un titan de ferraille tiré de sa torpeur. Le rugissement de tuyauteries s'unissait aux gerbes d'étincelles pour un concerto mécanique du plus mauvais goût. Si la structure même du vaisseau était intacte, certains secteurs avaient clairement subis le passage du temps. L'équipage droïde avait souffert lui aussi. Adrix l'avait récupéré après avoir reprogrammé les escadrons devenus incontrôlables d'un Lucrehulk abandonné sur Géonosis. Les vieux modèles de Battle Droid s'affairaient depuis lors, même si leurs fonctions de combat déjà discutables n'étaient clairement plus au goût du jour. Lorsque le cyborg entra dans la cabin de commandement, les serviteurs mécaniques le saluèrent comme s'il venait tout juste de les quitter. La simplicité de leur intelligence artificielle leur épargnait au moins le fardeau que la solitude offrait aux esprits plus aiguisés. L'Egorgeur avait presque pitié du droïde B1 qui vint le gratifier d'un salut militaire rigoureux. Etre a moitié machine lui même lui offrait une certaine empathie pour les formes de vie artificielle. Après tout, chacun d'entre eux était une enveloppe potentielle pour son esprit.

- Que le vaisseau se rende à ces coordonnées. Je veux que le reste de l'équipage soit remis en fonction d'ici notre arrivée.

Pour des raisons évidentes d'économie d'énergie, seule une partie du personnel droïde était en état de marche à un moment donné. Cela limitait aussi leur dégradation. Mais Odion avait d'autres projets en tête, ne serait-ce qu'un décompte de ceux encore en état de marche.

- A vos ordres votre Altesse. Devons nous faire préparer vos quartiers ?

- Faîtes. Et préparez aussi ceux de Tulak...

Ses ordres donnés, Odion se retira dans sa "chambre" non loin du pont de commandement du Venator. Puisque le bâtiment n'accueillait presque jamais d'équipage humain complet, le cyborg avait eut plus de place que nécessaire pour aménager son espace de vie comme bon lui semblait. La pièce était sobrement décorée, comme le préférait l'Egorgeur, mais offrait au travers d'une baie vitrée immense une vue superbe sur l'espace infini. Les sombres ténèbres du cosmos avaient toujours offert un contexte propice à ses méditations. Ca et plus simplement il appréciait le silence. Une porte adjacente s'ouvrait sur sa salle d'entraînement privée. Jadis il se défoulait sur des magna-gardes modifiés pour parfaire son art mais aujourd'hui ces mannequins ne lui offriraient même plus un défouloir adéquat. En temps voulu peut être s’intéresserait-il à leur remise en route...
Enfin, un pan entier de la pièce était consacré au repos de l'Egorgeur, lequel se faisait au travers d'étrange attirails de machinerie. Adrix ne dormait plus, enfin plus vraiment. Son corps biologique était soutenu par les fonctions de l'armure au travers d'injections et son cerveau avait été modifié pour s’accommoder de longues périodes d'éveil. Ses besoins étaient satisfait en se plongeant de temps à autre dans un état de transe, proche d'une veille ou d'un coma. Un repos sans songes, aussi néantique que le vide spatial derrière cette paroi de verre. Même s'il avait voulu goûter à une vraie nuit, au travers de sa carapace de métal qui filtrait ses sensations cela n'aurait que peu d’intérêt. Le véritable sommeil était un luxe qu'il avait sacrifié à sa quête de puissance. Pour compenser ce manque, il s'était façonné un pod de repos adapté à sa nouvelle morphologie, à même le soulager un peu de son fardeau mécanique... Et de se nourrir. Et en parlant de ça...
Avec un certain agacement, l'Egorgeur s'empara d'un tuyau d'injection pour le glisser dans un port de son armure. Un liquide brûnatre vint se déverser directement dans ses veines. Un mélange savant de nutriments. Pas de goût, pas de saveur, juste l'impression désagréable d'être pareil à un vulgaire junkie dans les quartiers sombres de Coruscant. Il avait ce rituel en horreur, le plus cruel de sa condition.

Ce pénible exercice achevé il s'en retourna à sa table d'étude. Il avait des choses en tête mais cela demanderait un peu de préparation. Avec fébrilité, l'Egorgeur commença se replonger dans ses connaissances des arts sombres, se contentant pour l'instant de préparer ses expériences futures. Jusqu'à être interrompu par une voix mécanique

-Votre Altesse, Dame Ranath a été annoncée.

-Nous allons l'accueillir dans le hangar.

Ce qui accueillit la Dame Noire à la sortie de son cargo ressemblait à une procession royale. Les droïdes de guerre étaient organisés en rangées pour former une haie d'honneur mécanique au bout de laquelle se dressait l'Egorgeur, le tout avec toute la symétrie propre aux démonstrations militaires. Les droïdes les plus robustes brandissant de longs étendards desquels flottaient trois bannières distinctes : celle de Géonosis, suivi de celle de l'académie de Korriban et enfin une dernière dépeignait un symbole ancien représentant autrefois le Côté Obscure.

Le spectacle avait tout pour être miteux. Le vaisseau, en plus d'être un vieux modèle, était dans un état d'usure avancée et les droïdes n'étaient guère mieux lotis. Il était même probable que certains ne tiennent debout que par le Mechu Deru de leur maître. Pourtant, cette vision décrépie conservait une certaine majesté décharnée sous la poussière. Peut être était-ce simplement la force obscure que dégageait le cyborg ou peut être fallait-il voir là l'aura mystérieuse propre à ceux ayant occupé la place de véritable monarque. Le silence absolu propre aux droïdes donnait à l'ensemble des allures surnaturelles. Carapacé de métal, escorté par une légions de droïdes rachitiques rongés par le temps, l'Egorgeur avait tout d'un souverain d'une autre époque, revenu des tréfonds de la tombe dans sa forteresse oubliée, accompagné de ses légions de squelettes servils. Alors que même que tout tombait en cendres, cette procession silencieuse continuait de remplir son devoir sans le moindre compromis. Un Seigneur de la mort, de cela il avait plus que l'apparence. Etre ainsi entouré de reliques de conflits passés illustrait fort bien ce qu'était Darth Odion aujourd'hui : un spectre, une ombre. Un mauvais souvenir qui n'était que trop prêt à démontrer que sa légende n'était pas infondée. Le cyborg s'avança vers celle qui se présentait désormais la nouvelle leader de la Sith. Une déclaration qui manquait de fondations au vu de ses capacités encore immatures. Cependant, à défaut d'une Dame Noire, Odion la voyait malgré tout comme une Sith à part entière ce qui était déjà plus d'honneur qu'il n'en accorderait à son apprentie.

- Darth Ranath... Cela fait bien longtemps.

Cette mise en scène n'avait pas d'objectif particulier si ce n'est mettre les formes à leur rencontre. Adrix n'avait nullement besoin "d'impressionner" son invitée ni de l'intimider. Le rapport de force entre eux était déjà connu et il supposait la soit disant Dame Noire suffisamment intelligente pour le comprendre. S'il avait voulu sa mort il n'aurait eut nullement besoin d'artifices.

-Je vous remercie d'avoir concédé à cette rencontre. Croyez bien que je pensais moi aussi que la défaite de Krayt serait notre dernière réunion. Mais la Force a voulu que je rencontre votre apprentie... Une élève énergique. Prompte aux insultes et à vous proclamer seules héritières de la Sith aussi. A en juger par son intrusion sur mes terres, vous n'avez pas mis longtemps à vous accaparer notre héritage.

Une pointe de colère montra le bout de son nez dans l'aura de l'Egorgeur, plus un avertissement qu'autre chose. Il avait toléré beaucoup de l'attitude de cette gamine en bonne partie parce que son opinion n'avait pas une valeur suffisante pour lui inspirer un véritable outrage. De la même façon qu'un adulte ne s'offusque guère des propos blessants d'un enfant. Il n'en serait pas de même si Ranath, qu'Odion considérait au moins vaguement comme une paire, se permettait le même langage injurieux que sa protégée. L'Egorgeur se trouvait déjà très magnanime de pas avoir tranché quelques morceaux de la coupable sur Korriban en rétribution.

-Mais ce ne sont pas ces considérations puériles qui m'amènent ici. A la lumière de nos intérêts partagés, Ranath, suis venu à votre rencontre pour vous proposer... Disons une forme de collaboration.



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By Zeph Mathuin
#31890
Varadesh pensait à la mort.

Curieuse réflexion que celle-là alors qu'elle était bien vivante, bien portante et en plus de ça, jeune. Si on ajoutait le fait qu'elle se trouvait en compagnie d'une machine à tuer commandant à tout un équipage de machines tueuses, il n'aurait pas été idiot de se dire que c'était vraiment difficile de comprendre pourquoi elle avait ce genre de réflexion. Il y avait comme une légère incohérence dans le scénario. Même si quelqu'un de connaisseur sur la situation aurait pu facilement arguer que c'était plus dangereux que salutaire d'être sur le vaisseau d'Odion vu ses tendances légèrement.. Changeantes.

Le fait d'être Sith et plus encore, apprentie, ne devait pas être étranger à son état d'esprit. Après tout, quand on était le dépositaire d'un héritage millénaire, autant porteur d'espoirs que d'inquiétudes pour l'avenir et dont le Maître pouvait à tout instant décider de se débarrasser pour X raisons, on pouvait légitimement se poser des questions sur la mort et tout ce qu'elle impliquait. Elle avait déjà tué, souvent ces derniers temps et à chaque fois sans même y penser ou pour certains, en y prenant plaisir.

Alors pourquoi y avait-il cette préoccupation? Simple, la réunion entre Ranath et Odion l'inquiétait plus qu'elle n'aurait voulu l'admettre. Dans le trio nouvellement constitué, elle savait être le pilier le plus faible, le moins stable et le plus faillible. Ils étaient des dieux dans leur domaine tandis qu'elle n'était que l'insecte. Que ferait-elle alors si, pour une raison ou une autre, Ranath décidait de se séparer d'elle pour former l'Ordre avec l’Égorgeur? Une terrible perspective, terriblement possible. Après tout les Sith ne toléraient pas la faiblesse et seuls les Forts pouvaient prétendre au pouvoir.

Et Forts, ils l'étaient assurément. Oh, elle n'était pas Faible ça non, elle aurait tué quiconque l'eut suggéré ou dit ouvertement, mais elle n'était clairement pas à leur niveau. La route vers le pouvoir était longue et ardue et elle ne faisait que débuter son chemin sur cette route. Les obstacles seraient innombrables jusqu'à ce qu'elle en atteigne le bout. Sa peur, car c'était bien de la peur, venait de son incertitude sur cet avenir. Des mois s'étaient écoulés depuis qu'elle avait revu son Maître sur Commenor. Qui pouvait dire ce qu'il s'était passé de son côté depuis?

Elle ne savais pas quoi faire en vérité. Confier ses craintes à son Maître? Hors de question, cela n'aurait fait que confirmer à la Mirialan à quel point son apprentie était faible. Intervenir pendant leur conciliabule? Encore moins, elle ne ferait que prouver qu'elle n'était pas fiable ni obéissante. Pourtant, résonnaient en elle les paroles de Bane et Zannah: elle se servira de toi pour s'élever puis t'oubliera quand tu ne lui seras plus utile.

Les Sith étaient des êtres machiavéliques, cela elle s'en rendait bien compte. Il n'était rien de sacré ni d'intouchable à leurs yeux, il n'existait que le pouvoir, la puissance, la passion, la liberté et la Revanche. Dans ces conditions, pourquoi s'étonner de la possibilité que Ranath n'avait nul projet pour elle en dehors de se servir d'elle? Les doutes érodaient sa volonté et sa résolution. Incapable de rester immobile, la Pantoran se mit alors à errer à travers les couloirs du vieux croiseur.

Elle n'avait même pas vu ni parlé à son Maître, bien qu'elle sentait sa présence là, quelque part, en bordure de son esprit. Ce lien les unissant, qu'elle en était venue à considérer comme apaisant d'une certaine manière, était à présent une vraie plaie pour l'apprentie, qui comprenait à présent à quel point il la rendait vulnérable et terriblement à nu devant son Maître. Elle ne pouvait rien lui cacher ni lui mentir sans que Ranath ne sente quelque chose. Frustrée, en colère, la jeune fille jurait et serrait les poings au point de s'entailler la peau avec ses ongles sans en avoir conscience.

Le vaisseau baignait dans une semi-obscurité lugubre. Par souci d'économie d'énergie et probablement parce que cela faisait longtemps qu'il n'y avait plus de quoi l'entretenir, le vaisseau n'utilisait que de manière parcimonieuse ses réserves pour alimenter la lumière partout. Cela ne la dérangeait nullement, elle appréciait cette possibilité de se sentir seule et laissée en paix. Elle se prit à songer à Alayna. La Chandrillienne allait-elle bien? Était-elle là, quelque part, en train de dormir d'un sommeil paisible aux côtés de quelqu'un d'autre? Pouvait-elle se douter à quel point sa compagnie avait profondément troublé et plu à sa compagne d'un soir?

Elle secoua la tête. Ces considérations devraient attendre un autre lieu, une autre époque, un autre moment. Tendresse et nostalgie ne lui serviraient pas sur ce vaisseau rempli de machines et des individus discutant, elle le savait, de l'avenir de l'Ordre et donc par extension du sien. Et c'est là qu'elle le sentit alors, proche. Le croiseur n'était peuplé que de machines en dehors des 3 Sith. Pourtant, elle sentait bien une présence dans la Force, puissante et incommensurable, presque au niveau d'Odion mais curieusement étouffée. La curiosité s'empara d'elle avant qu'elle ne puisse y réfléchir et elle se mit à chercher avec frénésie la source.

Mue par une impulsion soudaine, elle projeta son esprit en avant, pas avec la subtilité que pouvait avoir Ranath lorsqu'elle s'exprimait en esprit cela dit, pour tenter d'entrer en contact avec cet inconnu qu'elle sentait tout proche. Le Côté Obscur bouillonnait en lui mais encore une fois, il y avait cette impression de puissance brute torrentielle mais pas tout à fait développée, comme contrainte au silence.

Qui es-tu? Qu'est-ce que tu es?

Elle n'osait pas en demander davantage, incertaine de ce qu'elle avait trouvé. La possibilité que ce soit un prisonnier d'Odion ne lui avait pas échappé et pour être honnête, c'était une raison supplémentaire pour elle de s'y intéresser. L'idée de perturber les plans, quels qu'ils soient, de ce monstre, avait un certain crédit après tout.

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By Jen'Ari Nekanasaza
#31953
    Ranath et Odion n’avaient jamais vraiment rien partagé. Pas d’ambition conjointe. Pas d’objectif commun. Sinon pour une triviale trahison, les deux Sith n’avaient jamais oeuvré côte à côte. Et encore, l’Égorgeur ne devait pas qualifier ce duel de félonie, ni considérer la participation de la Mirialan comme une quelconque contribution de poids. Un geste, tout au plus. Voilà désormais que le Seigneur Sith s’apprêtait à proposer une collaboration.

      - Darth Ranath... Cela fait bien longtemps.

    Le cyborg avait soigné la présentation. Une haie d’honneur, un bataillon de droïde, et pourquoi pas des politesses.

      « Seigneur Odion. »

    La suite fut des plus déplaisantes. Un commentaire sur Darth Varadesh.

      - Une élève énergique. Prompte aux insultes ...

    La Mirialan ne chercha pas à dissimuler sa contrariété.

      « Soyez assuré que je ferai taire l’arrogance de mon apprentie. »

    La Pantoran s’était toujours montrée respectueuse envers son maître. Une remarque, ici ou là, l’avait parfois conduite aux limites du convenable, mais rien qui ne méritait correction. Jusque là, la gamine jouait l’apprentie exemplaire. Darth Ranath découvrait qu’il en était bien autrement à l’abri des réprimandes autoritaires. Il n’était pas question de laisser passer l’impair. Si le comportement de Varadesh venait à porter préjudice à son maître, l’impertinente se verrait sévèrement - comprendre brutalement - punie. C’était le genre de défaut qu’il fallait éradiquer sur le champ. L’arrogance menait à bien des imprudences, à en croire l’exemple de Darth Krayt. Ranath songeait déjà à la manière dont elle l’expliquerait à la douce Sabina.

      - Mais ce ne sont pas ces considérations puériles qui m'amènent ici. A la lumière de nos intérêts partagés, Ranath, suis venu à votre rencontre pour vous proposer... Disons une forme de collaboration.

    Les deux Sith s’éloignèrent du Poing de l’Ombre vers les entrailles du croiseur, imposant bien que désuet. La Mirialan suivit son hôte jusque dans une alcôve propice à la discussion. La potentielle collaboration évoquée ne pouvait que ravir la jeune femme, bien qu’elle s’appliqua à ne rien en montrer. S’il devait y avoir négociation, mieux valait se montrer réservée et modérément intéressée, le Seigneur Sith ferait peut-être grimper les enchères, bien que Ranath en doutait fort.

      « Une forme de collaboration ? Et dans quel domaine ? »

    La main tendue d’Odion était inespérée. Darth Ranath ne pouvait mieux rêver que d’avoir l’Égorgeur, ne serait-ce qu’un petit peu, de son côté. Encore fallait-il rester prudente, un Sith était un Sith. Et après de belles années de vas chercher sous les ordres de Krayt, le cyborg avait finalement rompu sa bride. La Mirialan imaginait sans mal ce qu’il adviendrait d’elle si elle jouait à l’apprenti Sith’Ari sous le nez de l’Égorgeur.

    Ranath était toute ouïe.
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By Adrix
#31980
Les premiers échanges, bien que teintés d'une hypocrisie propre à la Sith, n'en furent pas moins courtois. Les deux interlocuteurs semblaient comprendre tous deux que le jeu des menaces voilées et des faux semblant ne leur ferait que perdre du temps. Odion n'était pas particulièrement intéresse par la perspective que l'apprentie recoive une punition pour son attitude. Il n'était pas puéril au point de chercher vengeance auprès d'une enfant inconsciente. Mais il n'était pas non plus généreux au point d'intervenir pour l'en protéger. Si son maître jugeait bon de la sanctionner ce n'était pas au cyborg de la contredire.
Adrix guida son "invitée" jusqu'à un endroit plus confortable et propice aux négociations. Cette dernière semblait enclinte à l'écouter, ce qui ne l'étonnait pas vraiment. L'Egorgeur reconnaissait au moins à Ranath d'avoir davantage la tête sur les épaules que son prédécesseur, ce qui au fond ne signifiait pas grand chose. Elle savait reconnaître une opportunité à même de lui apporter un profit conséquent. Trahir son maître en avait été une. S'associer avec l'Exterminateur en était une autre.

    « Une forme de collaboration ? Et dans quel domaine ? »

L'Egorgeur esquissa un sourire sous son masque d'acier.

- Cela dépendra aussi de vous.

Il pris place devant elle.

- J'ai entendu par le biais de votre apprentie que vous vous revendiquiez comme le nouvel Ordre Sith. Une idée ambitieuse s'il en est. Rassurez vous, je n'ai nullement l'intention de vous concurrencer dans cette tâche. Comme je l'avais jadis expliqué à votre prédécesseur, je n'ai pas l'ambition de gouverner les nôtres.

Odion avait eut connu plus "d'Ordre Sith" que quiconque en cette galaxie. Qu'il s'agisse de Vorman, de l'Impératrice ou de Krayt, tous avaient partagés le même sort funeste. C'était finalement là la principale leçon que l'Egorgeur avait retenue de sa mentor tant détestée : Le pouvoir était un piège. Tous ces grands pratiquants de la Force étaient tombés parce qu'ils s'étaient détournés de leur quête de puissance pour s'enticher d'une autorité politique vaine et creuse. Si la Dame Noire n'avait pas laissé son Empire monopoliser tant de son temps, Dieu seul savait les sommets qu'elle aurait pu atteindre. Au lieu de ça elle s'était dévouée à l'établissement d'un régime politique qui n'avait fait que l'entraîner dans sa chute.
Pour Odion, cette quête du trône ne connaissait pas de conclusion fructueuse. Aucun gouvernement galactique ne pouvait être éternel. C'était là le cycle éternel de l'évolution, une boucle qui dévorait inlassablement les puissants afin qu'ils laissent leur place aux suivants. Un Sith qui obtenait cette position se condamnait à la perdre tôt ou tard. Et quand bien même, l'opposé était-il réellement enviable ? Une galaxie figée à jamais sous la même poigne de fer, stagnante, incapable d'aller de l'avant jusqu'à moisir dans le jus de sa médiocrité, cette seule perspective lui inspirait un profond dégoût.
Non le pouvoir dont se languissait Darth Odion était d'une autre nature. Il était absolu, faisait partie intégrante de son identité et de son être. La puissance était quelque chose que l'on était au plus profond de soi, qui se reflétait dans chacune de ses actions. S'il suffisait d'un coup d'état pour la perdre alors c'est que cette force ne nous avait jamais vraiment appartenu. Plus que le trône galactique, Odion voulait être l'arbitre silencieux du changement, un agent de l'entropie et le témoin du progrès de la vie et de la Force. Bien sûr, son caprice vis à vis de Géonosis rentrait quelque peu en contradiction avec ses propres préceptes, il en avait conscience.

- Mais, à défaut d'autre chose, les pitreries de Darth Krayt m'ont enseigné la prudence vis à vis de ce genre d'entreprise. C'est ce qui m'amène à cette proposition.

Comme pour appuyer ses propos, l'Egorgeur laissa son aura dans la Force monter d'un cran en terme d'intensité. Même un individu insensible aux subtilités de la Force aurait pu sentir les puissantes pulsions meurtrières qui suintaient de chaque pore du cyborg drapé de noir.

- Je n'irais pas quatre chemins. Je pense que vous le savez fort bien vous mêmes, vous êtes plus faibles que je ne le suis. Même le soutien de votre protégée ne suffirait pas à changer cela. Mais quand bien même il y a des limites à ce que je peux accomplir seul. L'accord que je vous propose est donc le suivant : Je suis prêt à vous prêter ma puissance, à vous et votre Ordre, en échange de services appropriés. Une exploitation mutuelle dont nous pouvons chacun tirer des bénéfices conséquents.

=======

Dans les entrailles du vaisseau, une certaine apprentie était en train de se mêler de choses qui ne la regardait clairement pas. Mas cela ne l'empêcha pas de sentir la présence d'un invité qu'Odion avait prit soin de garder secret jusqu'à maintenant. Une présence d'une puissance remarquable dont la véritable identité aurait arraché des frissons de terreur même aux plus puissants Seigneurs de Maîtres de ce temps.
Installé dans une salle spécialement préparé pour lui, un jeune garçon était en pleine méditation, attentif aux remous de la Force engendrés par les négociations en cours. Derrière ces traits juvéniles se trouvait en fait un être hors du commun. Son nom était Tulak Hord, une écho d'une époque oubliée dont le nom et la légende avaient survécus même aux passages des millénaires tant son talent était grand.

Il sentait la présence de trois individus à bord. Darth Odion, bien entendu, celui qui était tout à la fois apprenti, sauveur et goelier, accompagné d'une présence qu'il devinait être celle de Darth Ranath. Mais la troisième était infiniment plus modeste. Elle se promenait dans les couloirs aux hasards, sentant la présence de son aura au plus profond d'elle.

Qui es-tu? Qu'est-ce que tu es?

Tulak Hord avait était beaucoup de choses mais en cet instant il n'était plus que l'ombre de lui même. Conformément à leur accord, Odion lui avait offert une nouvelle enveloppe de chair mais l'Egorgeur s'était bien gardé de le satisfaire complétement. Afin de s'assurer que son "camarade" ne le trahisse pas immédiatement, il l'avait affublé de l'enveloppe d'un enfant, trop frêle pour supporter l'étendue de sa véritable puissance. Restreint comme un chien en muselière, Tulak était soumis à une frustration sans fin. Leur relation depuis était difficile à décrire, mélange de collaboration, de méfiance profonde mais aussi de respect mutuel teinté de haine. Mais le temps était en sa faveur... Son heure viendrait... En attendant...

Je suis le Seigneur de la Haine, le Maître des ténèbres amassées. Rejoins moi, jeune Sith.

Mentalement, il guida l'apprentie jusqu'à lui. Sa stature n'était clairement pas à la hauteur de ses revendications, mais pour dissimuler son apparence honteuse Odion lui avait fabriqué un masque et un attirail semblables à ceux qu'ils portaient au temps de sa toute puissance.

Et toi, qui te revendiques héritière de notre Ordre et pourtant à peine capable de tenir un sabre, qui es-tu ?
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By Zeph Mathuin
#31984
La voix de l'inconnu résonna dans sa tête et ce fut avec une surprise certaine qu'elle l'identifia comme étant celle... D'un jeune garçon. A en croire les tonalités, il devait être plus jeune qu'elle, soit un enfant soit un jeune adolescent. Cela l'étonna à coup sûr, elle avait bien senti le pouvoir débordant chez cet être et pourtant il n'était qu'un enfant? Impossible, elle devait faire une erreur quelque part ou avoir mal perçu sa voix, c'était la seule solution à tout ça.

En tout cas il se targuait d'un titre passablement grandiloquent, un travers commun à tout les membres de leur confrérie à ce qu'il semblait lorsqu'elle se remémorait ses lectures, sans oublier Odion et Krayt qui s'étaient parés eux aussi de titres ronflants au possible. Il lui indiqua comment le rejoindre et elle hésita brièvement. Au fond, était-ce une bonne idée que de tenter le diable et rencontrer cet étranger dont elle ne savait rien? La curiosité était un vilain défaut à ce qu'il paraissait.

Son hésitation ne dura que quelques instants. La curiosité, la frustration et l'envie de saboter les plans d'Odion, quels qu'ils soient et quelle qu'en soit la manière, l'envie de s'occuper en attendant que l’Égorgeur et la Mirialan en aient fini, tout cela la mirent cependant en confiance pour continuer. Maintenant que c'était commencé, autant continuer après tout.

Il la guidait par son esprit pour qu'elle le rejoigne. Bientôt, elle parvint jusqu'à la pièce ou il résidait, laquelle était curieusement meublée et aménagée, avec ses vieilles tapisseries et ses décorations d'un autre temps, toutes écrites en vieux langage Sith qu'elle ne connaissait pas. Pour un peu elle se serait crue revenue dans le tombeau de Bane, l'inconnu devait aimer ce genre d'ambiance supposa-t-elle. Encore un espèce de fou tourné vers le passé...

Il était là d'ailleurs, lui faisant face à quelques mètres et l'observant. Elle ne voyait pas son visage, caché sous un masque étrange tout comme elle ne voyait que peu de détails de son corps car il était drapé dans de lourdes robes qui le recouvraient. Mais elle voyait clairement sa stature, sa taille et la forme de son corps. C'était, comme elle l'avait pensé la première fois, un enfant probablement plus jeune qu'elle. Qu'est-ce que c'était que cette histoire? Un enfant avec un pouvoir dans la Force aussi incroyable? Qui était-il vraiment?

Un fils engendré jadis par Odion? Un orphelin arraché à son ancienne vie pour servir d'apprenti? Elle sentit un frisson de peur. Et s'il était le présent d'Odion à Ranath pour sceller leurs accords? Un puissant apprenti bien plus dangereux qu'elle ne l'était? C'était retors et fourbe, vicieux, un brin sadique. En un mot, c'était extrêmement crédible compte tenu du fait qu'Odion était un Sith très dangereux et aussi doué pour comploter que Ranath, du moins le supposait-elle.

Instantanément, elle se mit à voir l'inconnu autrement, comme un rival dangereux et dont elle aurait peut-être à se débarrasser pour assurer son propre avenir. Méfiante, elle observait à la dérobée autant que possible autour d'elle, cherchant un moyen quelconque de le neutraliser rapidement avant qu'il ne puisse appeler à l'aide ou s'enfuir. Elle lui barrait la route mais vu le pouvoir qu'elle sentait en lui, elle n'était pas sûre qu'il ne saurait en profiter pour lui fausser compagnie.

Je suis Darth Varadesh et je suis l'apprentie de Dame Ranath. N'aie pas l'impudence de me parler comme ça ou je te le ferai regretter.

Pure bravade ou véritable menace? Peut-être un peu des deux...

Qu'es-tu donc toi? Un mioche ramassé dans la rue par Odion? Tu es son esclave peut-être? Ou son animal de compagnie? Ou sa chose dont il abuse pour satisfaire ses désirs?

A cette pensée, elle eut une moue de dégoût. Le cyborg était un monstre qui ne devait plus pouvoir satisfaire aucun désir depuis bien longtemps maintenant. Rien que d'imaginer passer sa vie enfermée dans une armure l'empêchant de ressentir quoi que ce soit, elle en eut un frisson d'horreur. Comment quelqu'un pouvait-il décemment sacrifier tout ce qu'il était pour en arriver là?

Je suis pleinement capable de tenir un sabre. Tu veux t'en assurer?

Sa lame était apparue dans sa main, pas encore allumée. Elle se tenait maintenant, attentive, prête à dégainer et se jeter sur le mioche si celui-ci faisait mine d'être agressif. Mais qu'était-il donc?
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By Jen'Ari Nekanasaza
#32017
    L’Egorgeur était un monstre. C'était une machine à tuer dotée d'un incroyable pouvoir. Et Ranath ne pouvait compter que sur sa bonne foi. Dangereux pari en présence d'un Seigneur Sith de cette trempe. Elle contrôlait néanmoins ses ressentiments, gardant enfouies ses craintes les plus sordides. Elle n'était pas prête à affronter un tel monstre. Aussi la proposition sonnait-elle comme un accord unilatéral. Lui forçait-il la main ? Il en avait, toutefois, la capacité. La jeune femme restait prudente. Mais le cyborg frappa fort.

    Elles étaient faibles, oui. Une belle évidence énoncée. À côté du monstre, elles n'étaient rien. Mais pour une très large majorité de mortels, elles étaient des tueuses aguerries, implacables. Eh bien ? Que pouvait-on attendre de deux faibles femmes ? La suite était sans surprise. Ce que Ranath faisait avec Varadesh, Odion pouvait le faire avec Ranath. L’utiliser.

      « Quel genre de service approprié pourrions-nous vous rendre ? »

    La nécessité de savoir dans quoi s'engager se faisait sentir. Dès lors que le Sith avait articulé sa proposition, la Mirialan réfléchissait. Vite et bien. Et lui, Odion, à quoi pouvait-il servir ? Il était puissant, à n’en point douter. Mais servirait-il bien ? Et avec quelle garantie ?

      « Et … comment nous prémunirons-nous, vous et moi, de l’apparition d’un autre Krayt ? »

    La question était étrangement posée, mais Ranath savait que l'Égorgeur en comprendrait le sens premier.

    De son côté, la Mirialan avait bien quelques idées en têtes. Il était question d’holocrons. Ils étaient comme une douce lubie que la Sith entretenait et voyait grandir chaque jour un peu plus. Les holocrons sith étaient sa priorité, mais elle envisageait également la quête de tout artefact contenant un savoir similaire, même s’il provenait d’un Jedi. La chose ne serait certainement pas aisée à introduire auprès du Seigneur Odion, Ranath en avait conscience. Aussi garderait-elle cet insignifiant détail pour elle seule.

      « J’ai moi-même quelques projets qui sauront peut-être vous intéresser. »

    Restait à savoir comment partager les gains en cas de succès. Il ne fallait pas oublier que l’un ou l’autre pouvait à tout moment réclamer l’intégralité d’un butin et faire valoir son droit par la force. Là encore, la Mirialan serait perdante. Les idées germaient cependant en sa pensée et travaillaient en ce sens : comment égaler l’Égorgeur.
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By Adrix
#32042
- Il y a des choses pour laquelle la puissance seule n'aide guère. J'ignore où se situe la progression de votre Ordre mais au vu de vos prédécesseurs j'imagine que l'établissement de fonds et de réseaux d'informations figure quelque part sur votre liste. Après tout, votre apprentie m'a déjà fait démonstration de votre capacité à dénicher des reliques. En échange de mes services, je vous demander parfois l'accès à ces ressources. Ou votre assistance quand le nombre peut s'avérer utile. Peut-être d'autres services seront à négocier au cas par cas. Mais peu de ressources ont autant de valeur pour moi que les renseignements.

Techniquement, Odion pouvait se trouver à plusieurs endroits à la fois en utilisant des corps droïdes mais cette méthode n'était ni très performante ni très pratique. Il préférait qui plus est garder cet atout de dernière manche aussi secret que faire se peut.
En un mot comme en cent, Adrix espérait voir tous les tracas de gestion qu'il imputait à l'Impératrice retomber sur les épaules de Ranath tandis que lui pourrait tirer profit de leurs sources de renseignements. Dire qu'il voulait utiliser l'Ordre Sith comme agents ne serait pas inexact. Il restait la possibilité que Ranath lui fournisse sciemment des informations erronées il est vrai, mais une collaboration mutuellement fructueuse n'avait aucun intérêt à être rompue. Le cyborg tenait la valeur de l'aide qu'il pouvait apporter en très haute estime.

- Quant à l'apparition d'un nouveau Krayt... Nous ferons ce que nous avons toujours fait très chère : Nous éliminerons le problème. N'est-ce pas ainsi que nous nous sommes débarrassés de lui justement ?

Odion ne comptait pas se soumettre au jeu des faux semblants trop communs entre Sith. Le message était clair, si Ranath s'avérait devenir une gêne à ses projets plus qu'une aide il n'hésiterait pas à la tuer. Et il n'attendait pas moins de leur part en retour. C'était la nature du jeu.

- Croyez bien que si j'avais voulu revendiquer le titre de Krayt, j'aurais pu le faire à n'importe quel moment. Mais je n'ai rien à tirer de la destruction de votre Ordre. A l'inverse, nous avons suffisamment d'ennemis et objectifs communs pour que votre épanouissement s'avère m'être profitable. Parler de confiance entre nous serait superflu mais je puis vous assurer de ma capacité et de mon désir à œuvrer pour nos intérêts partagés.

Il était vrai qu'Odion avait été aidé de Ranath pour écarter le gêneur mais tous deux savaient que la participation de celle qui n'était à l'époque qu'une apprentie avait été plus symbolique qu'autre chose. Krayt ne brillait pas par son pouvoir hors du commun, pas plus qu'il n'avait inspiré chez les siens suffisamment de loyauté pour qu'aucun ait l'idée de se dresser entre la lame de l'Egorgeur et lui le cas échéant.
Si Ranath gagnait en puissance il pouvait espérer voir quelques Jedis se jeter dans la toile comme des mouches stupides. Sans parler du délicieux chaos que leurs machinations pouvaient engendrer dans cette galaxie ma foi un peu stagnante à son goût. Si d'aventure Ranath venait à le dépasser et qu'il s'en mordait les doigts de l'avoir laissé en vie, Odion n'aurait que peu de regrets. Il s'était déjà prouvé joueur avide du jeu de la Sith, il en acceptait pleinement les règles même si elles devaient se retourner contre lui. S'il perdait cela signifierait qu'il avait été trop faible. Cela l'amusait beaucoup trop pour ne pas prendre le risque.
Odion posa un petit communicateur sur la table. Dans un éclair bleuté, une image holographique se forma entre les deux siths. Il s'agissait d'un objet triangulaire tournant sur lui-même, un petit objet d'apparence inoffensive que la Dame Sith connaissait sans doute parfaitement : Un holoctron.

-Magnifique n’est-il pas ? L’holoctron du Roi Adas… Je n’ai pas besoin de vous le présenter je suppose. J’ai suivi sa piste pendant des mois et dispose aujourd’hui de suffisamment d’informations pour aller le quérir. Que diriez-vous de partager ce butin ? Considérez cela comme un geste pour sceller notre partenariat.

======

Sous son masque, le jeune garçon émit un reniflement de dégoût à la seule idée que l'on puisse le considérer comme l'esclave de ce cyborg. Ou le serviteur de quiconque d'ailleurs. Quelle disgrâce que d'inspirer une image si misérable à son interlocutrice. Son nom flamboyait parmi ceux des légendes de la Sith. En son temps, nul n'aurait eu ne serait-ce que l'ombre d'une pensée aussi répugnante, car telle était la terreur qu'il inspirait à ses ennemis comme à ses alliés.

-… Je commence à comprendre les propos d’Odion à ton sujet. Mais je ne suis pas certain de partager ses vues sur un quelconque potentiel.

L’apprentie avait déjà pris son sabre en main. Tulak la jaugeait d’un regard expert. Même en alerte et ses gardes, elle était pleine d’ouvertures. Autrefois il aurait pu lui trancher la tête avant même qu’elle n’ait le temps d’appuyer sur le bouton de son précieux sabre.

-Tu n’as pas besoin de savoir mon nom. Pas plus que tu le mérites d’ailleurs.

Même s’il lui révélait son identité il n’était pas convaincu que cette apprentie soit assez versée en histoire pour le reconnaître. Sa fierté lui interdisait de brandir son patronyme pour se justifier auprès d’une insecte pareille. Il graverait en elle le respect de ses capacités, pas de son histoire.

-Tu es tellement paralysée par la crainte de ta propre faiblesse que tu grognes avec toute la véhémence d’un animal apeuré. Mais tu ne mords pas beaucoup. Cette arme que tu portes, puisque tu l’as prise en main, qu’attends-tu pour t’en servir ?

Comme pour illustrer son propos, le sabre de Tulak s’embrasa dans ses mains, comme s’il avait été toujours été là. Un arc rouge écarlate fendit les airs en une fente précise et élégante qui visait la poitrine de l’apprentie. Il commencerait avec un peu de Niman, histoire de jauger ce que cette gamine valait, pour peu qu’elle ait une quelconque valeur.
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By Zeph Mathuin
#32049
Tu empestes l'arrogance alors que tu n'es qu'un adolescent ramassé par Odion. Je me demande bien ce qu'il te trouve de si intéressant pour tolérer ta présence.

Ce mioche était un vrai petit merdeux, dénué de tout respect et qui la prenait de haut comme s'il était seulement digne de lui adresser la parole. Elle commençait à en avoir assez et se désintéressait même de qui il pouvait bien être, apprenti, esclave, toutou d'Odion, elle s'en moquait. Il n'était qu'un mioche qui se croyait à son niveau. Elle lui jeta un regard glacé avant de renifler de mépris. Il faisait bien la paire avec l’Égorgeur en tout cas, à s'ériger plus haut qu'il n'était vraiment.

D'ordinaire je n'aime pas frapper des enfants mais tu mérites qu'on t'apprenne le respect, petit con.

Il voulait danser? Eh bien soit, en avant la musique! Elle qui sentait sa frustration s'accumuler lentement mais surement depuis qu'elle était arrivée dans le croiseur n'en pouvait plus. Elle avait besoin d'un exutoire, de se passer les nerfs, se vider la tête, penser à autre chose. Le mioche lui offrait un prétexte parfait pour ça. Et puis si elle le tuait, elle n'aurait qu'à dire qu'elle s'était simplement défendue, attaquée par un inconnu masqué complètement fou.

La lame d'un rouge pur et crépitant jaillit tandis que la jeune fille se jeta en avant sur son ennemi. Elle utilisa des mouvements et parades simples, très simples, trop simples peut-être même, pour débuter cet affrontement. L'avantage du Shii-Cho, c'était sa simplicité et le fait que la forme idéale comme on l'appelait, permettait en théorie de se préparer à toute situation. Son inconvénient, c'était également qu'elle n'était pas suffisante face à quelqu'un utilisant une forme plus avancée.

En tout cas, pas quand on ne maîtrisait pas pleinement la Forme I. Ce qui était malheureusement son cas. Elle réalisa rapidement que les mouvements du mioches, en apparence tout aussi simples que les siens, étaient bien plus évolués, plus pratiques, plus réfléchis. Elle avait toujours du mal à estimer le niveau de puissance d'un adversaire et deviner les coups qu'il prévoyait en temps normal, mais avec l'autre, c'était encore autre chose.

En fait, elle avait la désagréable impression que son niveau était impossible à appréhender. Odion, dès l'instant ou elle l'avait vu, n'avait laissé par sa stature et l'aura émanant de lui aucun doute sur sa puissance. Mais le gamin, par son apparence, créait l'illusion d'être bon à rien en combat. Il n'avait fallu que quelques rapides passes d'armes pour qu'elle comprenne qu'il était bien loin devant elle. Vraiment très loin. Cela lui inspira un fort sentiment de découragement: quoi qu'elle fasse, qui qu'elle affronte, c'était encore et encore la même histoire, une différence de niveau flagrante et infâme.

Qui es-tu vraiment? Tu n'es pas un simple enfant, je m'en rend compte.

En désespoir de cause, elle tenta une attaque par désarmement: elle lança le sabre dans de grands gestes menaçants directement sur la poignée de son arme et la main qui la tenait. La peur de se voir perdre son bras ainsi que les amples mouvements devaient en théorie le forcer à lâcher son arme. Et alors, elle aurait la victoire et le droit de vie et de mort sur lui, qui qu'il fût. Cela, c'était le but visé. La réalité fût, comme toujours, bien différente. Il para chaque assaut sans la moindre difficulté.

Elle recula, lame levée en garde et l'observa attentivement, chacun se tournant autour. Ses capacités étaient stupéfiantes, vraiment.

Même Odion n'a pas une telle maîtrise des arts du combat. Tu ne peux pas être un enfant, tu dois forcément être autre chose. Un clone? Quelqu'un qui a vécu en stase? Un Esprit Sith revenu d'entre les morts?

Une théorie correcte, elle avait pu lire quelques documents à l'académie lorsqu'elle y avait résidé et avait fréquemment pu rencontrer des histoires sur les Seigneurs Sith du passé revenus sous une forme fantomatique. Certains, les plus puissants et plus coriaces, avaient même, semblait-il, réussi à s'accaparer un corps vivant comme on revêt un manteau. Elle n'y avait pas vraiment cru, pensant à de simples histoires destinées à attiser la peur et l'admiration. Pourtant, à cet instant, après avoir croisé le fer avec lui, elle était prête à en accepter l'idée.

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