L'Astre Tyran

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By Zeph Mathuin
#31942
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PNJ : Darth Varadesh


Note : Ce RP se passe chronologiquement entre "Nous irons tous ensemble" et "L'Appel des Sith" et sert à faire la jonction entre les deux.

Il semblait que les choses allaient bientôt bouger. Cela faisait quelques heures déjà que Ranath et Odion s'étaient rencontrés au hangar du vieux croiseur. Ils s'étaient retirés dans leurs quartiers privés pour discuter entre 4 murs, pour être tranquilles. Elle avait eu beau essayer de s'en approcher, impossible d'en entendre quoi que ce soit. D'une manière qu'elle ne s'expliquait pas, par un artifice technologique ou avec la Force, ils avaient rendu imperméable leur zone privée et rien n'en perçait.

Déjà en colère d'avoir été plus ou moins congédiée par Odion lorsqu'elle s'était posée dans son croiseur, elle avait encore plus mal pris cette méfiance manifeste des Seigneurs Sith. Oh, c'était bien compréhensible dans un sens, on n'apprend pas à un vieux Rancor à faire la grimace hein? Il n'empêche que ça lui déplaisait profondément. Encore une fois, on la maintenait à l'écart, on l'empêchait de prendre une part plus active aux plans de l'Ordre.

C'était, encore une fois, "va faire ceci et tais-toi". Si elle avait pu comprendre le bon sens de ce genre d'impératif les premiers mois de son apprentissage ou elle ne connaissait rien de l'Ordre, de son héritage ou de ses devoirs, elle avait beaucoup appris depuis. Et cette volonté de la tenir à l'écart l'agaçait prodigieusement. Seule dans un des nombreux couloirs délabrés de cette poubelle géante que l’égorgeur osait appeler son vaisseau, l'apprentie se mit soudainement à déchaîner sa colère, allumant son sabre et frappant contre les plaques de métal faisant office de murs autour d'elle, frappant sans cesse, évacuant une rage aveugle.

C'était puéril, elle le savait bien. Un Sith ne laissait échapper sa colère qu'au combat et il ne la laissait pas échapper à tout contrôle. Les Jedi croyaient les émotions comme étant néfastes, mais les Sith savaient qu'elles étaient au contraire vitales. Les Jedi enseignaient que leurs ennemis se laissaient dominer par leurs émotions mais ce n'était vrai que pour les plus faibles des utilisateurs du Côté Obscur. Un Sith, un véritable Sith, lui, ne faisait que laisser s'exprimer ses émotions tout en leur tenant la bride, juste assez pour rester le maître en sa demeure.

Qu'ils soient tous maudits! Ranath, Odion, Cain, tous! Qu'ils aillent tous en enfer! Je ne suis pas leur toutou qu'ils peuvent siffler quand bon leur chante!

La fureur disparut progressivement, lentement mais surement pour laisser la place à une frustration croissante et de l'amertume. Cela faisait plusieurs semaines qu'elle se sentait à fleur de peau, incapable de rester calme et ayant le plus grand mal à discipliner son esprit. Au début, elle avait pensé que c'était à cause de sa nuit passée dans le jardin avec Alayna. Le désir de la revoir, de ressentir la proximité de sa présence et son corps était si puissant. Mais non, ça n'était pas ça. C'était autre chose, mais elle était incapable de déterminer quoi. Ce qui ne faisait qu'ajouter à sa rage.

Ce fut alors qu'elle sentit le courant de la Force, non pas autour d'elle mais dans sa tête. Elle comprit alors, en se concentrant, que quelqu'un tirait sur le lien qu'elle entretenait avec Ranath. Son Maître l'appelait.

Viens à moi, Darth Varadesh.

Et la présence à la fois curieusement rassurante et en même temps profondément étrangère de la Mirialan disparut aussi vite qu'elle était apparue, laissant son apprentie se questionner. Allait-elle être mise en examen ou simplement questionnée sur son expédition dans le tombeau de Bane? Il était toujours difficile de savoir ce que le Maître avait en tête après tout, même après de longs mois passés sous sa tutelle. Elle se mit en route sans attendre, sachant bien à quel point Ranath était tatillonne sur la ponctualité.

Cela lui prit quelques minutes qu'elle mit à profit pour tenter d'apaiser son esprit toujours tourmenté par ses émotions. Elle tenta de réciter le Code Sith, de faire le vide, de songer au fait que possiblement elle allait être félicitée pour ses efforts sur Korriban. En vain. La frustration et la colère étaient toujours là, bouillonnant sous la surface. Elle arriva finalement face à la salle ou elle avait vu les 2 Sith entrer, posa la main sur la poignée du sas et hésita.

Toquer avant d'entrer en signe de respect? Ne serait-ce pas vu comme de la soumission, un défaut rédhibitoire chez une Sith? Prendre le risque d'entrer sans s'annoncer et passer pour une gamine rebelle? Il y avait un équilibre délicat à respecter lorsqu'on était l'apprentie d'une Dame Sombre et la dépositaire des savoirs et héritage de l'Ordre, il ne fallait pas trop en faire des 2 côtés. Elle estimait jusque-là se débrouiller assez bien mais les dernières semaines lui faisaient craindre que ce ne soit plus le cas.

Finalement, elle toqua rapidement avant d'entrer tout aussi vite. Un juste milieu, espérait-elle. Elle trouva le Maître assise sur un canapé qui avait visiblement connu des jours meilleurs, buvant quelque mixture qu'Odion avait surement du lui donner en guise d'accueil pour leur réunion privée. Elle resta debout, aussi droite que possible, mains dans le dos, sabre à la ceinture, observant Ranath de ses iris dorés. Elle tentait de conserver une expression neutre, mais elle n'y arrivait tout simplement pas.

Tu m'as appelé, Maître?

Elle priait silencieusement que le Maître n'ait pas détecté son trouble intérieur. En réalité, le secret était déjà éventé depuis le bref instant de connexion quelques minutes plus tôt. On ne pouvait pour ainsi dire pas cacher grand-chose à la Dame Sombre.
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By Jen'Ari Nekanasaza
#32018



    L’entrevue avec Darth Odion terminée, Darth Ranath se retira dans les quartiers que le Seigneur Sith avait bien voulu lui accorder pour un court temps de repos. La Mirialan profitait de son escale pour faire ajuster quelques paramètres du Poing de l’Ombre, comme si l’onéreuse réparation ne suffisait pas. Elle n'avait pas l'intention de s'attarder en la demeure de l'Égorgeur et le lui avait bien fait comprendre. Cependant, il y avait une chose qu'il lui fallait discuter avec son apprentie. Aussi effleura t-elle l'esprit de la jeune Pantoran. Viens.

    Ranath se doutait que la gamine en avait assez des “viens ici” et des “vas chercher”. Il y avait fort à parier que la novice ne prenait pas conscience de l'importance de ces petits services qu'elle rendait à son maître. Elle oeuvrait pour la puissance de la Mirialan, et pour la sienne propre dans le même temps. Car tout ce qu'elle apprenait pendant ces aventures variées était acquis. Et tout ce qu'elle rapportait à son maître serait un jour à elle. C'était là son propre royaume qu'elle bâtissait sous la supervision de Ranath. Tout ceci, Darth Varadesh ne devait pas en avoir conscience.

    La Pantoran entra là où son maître l'attendait. Une fois la porte refermée, la Mirialan lui offrit un sourire un peu forcé. Elle pouvait percevoir toute la colère de l'apprentie, la frustration accumulée et le doute insidieux. Commencer par les mises en garde ne ferait que raviver sa haine. Peu importait.

      « Tu t'en es bien tirée sur Korriban. Mais dans ton intérêt, et le mien, tu ferais bien de ravaler ta fierté. Elle pourrait t’attirer des ennuis si tu venais à croiser plus fort que toi. Ton arrogance pourrait te coûter la vie. Penses-y. »

    Odion avait évoqué cet épisode. Navrant pour Ranath. Décevant également. Elle n’escomptais cependant pas s’attarder davantage sur la chose. Si Varadesh ne prenait pas la remarque en compte et perdait malheureusement la tête face à une quelconque brute sensitive insultée, l’on n’y pourrait rien.

    La Sith quitta son siège, se levant pour venir se poster face à son apprentie.

      « Il est quelque chose dont nous … »

    La phrase, qui commençait pourtant bien, et sur un ton des plus doux, trouva sa fin tronquée. Il y avait quelque chose de changé chez la novice. Il n'était pas question des traits de son visage, plus généreux, ni de son attitude, toujours plus lunatique. Non, Varadesh cachait quelque chose. Et son maître allait bientôt poser le doigt dessus. Il y avait une conscience marchant dans les pas de la Pantoran. Par la pensée, Darth Ranath se mit en quête de cet être mystérieux et si discret, tel un petit parasite implanté sous la peau de sa victime. Qu’y avait-il là ? La pensée de la Mirialan effleura le deuxième esprit, si basique, si … inconscient, et pourtant si lié à Sabina. La stupéfiante vérité frappa comme la foudre. Un enfant. Après la surprise, la colère, violente. Ranath gifla brusquement son apprentie, si fort que la gamine courba l’échine.

      « IDIOTE ! »

    Le maître n'était plus que haine. Sa pensée s'imposa à la Pantoran, elle criait à la fois au-dehors et en dedans.

      « UN ENFANT ! TU ATTENDS UN ENFANT ! »


    Le second coup, le revers, fut tout aussi violent. La Mirialan ne perdit pas une seconde. Sa main gauche agrippa la gorge de l'apprentie, et sa main droite tira au clair l'une de ses dagues. Sabina ne méritait pas la lame d'un sabre. Son maître la plaqua fermement contre le mur, apposant sur sa joue le contact froid de l'acier tranchant. Entre ses dents, la Sith laissait échapper un murmure haineux.

      « Crois-tu être à même de suivre mes enseignements avec un gamin dans le ventre ? Et quand le petit trésor verra le jour, crois-tu être en mesure d’accourir quand je te sifflerai ? N’imagines-tu pas que tu dois être entièrement dévouée à ton apprentissage ? »

    Sabina était une chienne prétentieuse, elle en faisait enfin la démonstration. La fureur de Darth Ranath trouva un écho en la Force. La pièce, à mesure que montait la rage, s'assombrissait. À cet instant précis, rien ne lui aurait fait plus plaisir que de détruire cette petite chose médiocre et si décevante. Elle avait la volonté de la précipiter dans les ténèbres, de l'y noyer.

      « Ne puis-je donc pas compter sur toi pour me succéder ... ME SURPASSER !? OÙ EST MON HÉRITIÈRE !? Je devrais t’arracher sur le champ cette tare qui me prive de mon apprentie. »

    La Mirialan lâcha brusquement prise, laissant à la gamine tout le loisir de se laisser couler jusqu'au sol. Le maître semblait avoir retrouvé subitement son calme, mais ses mots n'en étaient pas moins durs.

      « Tu me déçois, Sabina. Tu es faible. Mais je vais te laisser une chance de réparer ce que tu as fait. »

    Magnanime, la Sith. Non. Si Varadesh échouait, elle mourrait, tel était le sort des faibles. Si elle réussissait, avec cette épine dans le pied, elle n'en serait que plus forte.




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By Zeph Mathuin
#32024
La remontrance directe concernant son comportement fit mouche sans aucun doute. Et allez, à peine arrivée que déjà elle se faisait remonter les bretelles. C'était pas possible qu'elle reçoive même de légères félicitations pour son travail et ses efforts ? Son sabre crée ? Odion potentiellement devenu leur allié ? Non ? Il fallait forcément des remontrances et des reproches, assortis de vagues compliments histoire de faire semblant de ne pas être dure et pour ne pas dire, injuste. Varadesh sentit la colère repointer le bout de son nez à cette idée. Encore combien de temps à être traitée comme ça ? Hein ?

La réponse à cette question arriva avec la subtilité et la légèreté d'un boulet de canon balancé à toute vitesse et chargé d'assez de plomb pour exploser tout ce qui se trouvait sur son chemin. Une insulte proférée, vociférée à pleins poumons, la haine qui enfle et explose d'un coup terrible, la gifle qui tombe contre la peau bleue avant de recommencer. Et avec la douleur née de la gifle et de l'incompréhension, vient l'horreur de ce qui est dévoilé. Un enfant ? Quoi ? En quel honneur ? C'est impossible, c'est forcément une erreur, ça ne peut pas être.

Elle n'avait même pas le temps de dire quoi que ce soit pour sa défense que déjà, la main musclée du maître vient prendre sa gorge, la comprimant tandis qu'elle l'empoigne contre le mur. Les yeux révulsés, terrifiés, l'apprentie tentait vainement de se débattre et d'enlever cette main qui serrait toujours plus, étouffant entre sa paume la lumière de sa vie qui diminuait, diminuait... Et autour d'elle, la petite pièce semblait disparaître, avalée par la rage aveugle du maître.

La Pantoran, étouffant, mourant à petit feu, était terrifiée. Jamais elle n'avait vu Ranath dans un tel état de haine, déterminée à ce point à l'annihiler, à la détruire si complètement qu'il n'en resterait rien. Elle voyait briller les yeux de la Mirialan et fut frappée par le feu dévorant qui y brûlait. Elle allait la tuer sans une once d'hésitation ni pitié et la laisserait là avant de continuer son chemin sans même accorder à l'incident plus d'une pensée distraite, comme ça.

L'apprentie découvrait pour la première fois le véritable visage du Maître et la profondeur de ses ambitions pour elle, de ses désirs et ses projets. Cela la glaça plus encore que la violence et la haine qu'elle en ressentait. La honte la prit alors lorsqu'elle comprit la terrible erreur qu'elle avait commise. Elle avait cru que jouer la pseudo-rebelle était une composante que Ranath appréciait chez elle du moment que ça n'irait pas trop loin mais elle s'était lourdement trompée.

La Sith ne voulait pas qu'elle se comporte en fougueuse indépendante et incontrôlable, elle désirait un réceptacle dans lequel stocker toutes ses connaissances et talents, un réservoir vivant qui un jour pourrait la remplacer. Elle n'en avait rien à faire de ses états d'âme ou ses désirs, rien de ce qu'elle voulait n'avait d'importance. Seule comptait la volonté de Ranath. Cette prise de conscience l'horrifia par son calcul et son manque total de sensibilité. Elle savait que les Sith étaient machiavéliques et prêts à tout pour le pouvoir et leurs objectifs mais elle avait cru, à tort, que Ranath serait une nouvelle race de Sith.

La lame vint sous sa gorge, prête à trancher dans la chair et mettre fin à leur relation, à détruire cette vie insignifiante qui gâchait son potentiel au lieu de l'explorer. Et les mots, les injures, le jugement sans verdict ni compassion, furent les plus durs à avaler pour Varadesh. Un enfant signifiait assurément la fin de son apprentissage. De sa vie de Sith. De sa destinée. Par cette erreur terrible et impardonnable, elle avait mis fin à la nouvelle vie qu'on lui avait offerte, à l'exploration de la Force et son pouvoir.

Les larmes qui coulaient de la jeune fille effondrée par terre étaient autant dues à la douleur qu'à la peine. Il y avait aussi de la colère, un peu, mais ça n'était qu'une goutte d'eau comparée au torrent qui ruisselait dans son esprit, dont la source se déchaînait face à elle. Avec difficulté, elle aspira l'air avidement, tentant tant bien que mal de reprendre son souffle. Elle n'osait pas lever les yeux vers Ranath, son ex-maître. Ex. Elle en aurait sangloté mais fit tout pour ne pas y penser pour le moment.

Je... Savais pas... Rien senti... Ni vu... Comment j'aurais pu ?

Un enfant. Une horreur qui grandissait en son sein, une chose non voulue, non souhaitée, non désirée, qui détruisait sa vie par sa simple existence et qui continuerait à présent, jusqu'à sortir et ensuite continuer des années encore. Les dommages physiques de cette grossesse n'étaient rien face aux dommages psychiques. Désespérément, elle tenta de sa raccrocher au Code Sith, de tirer de la force de sa détresse et sa colère devant la réaction de Ranath. Mais elle n'y arriva pas. Elle était vidée de toute force et toute émotion autre que la honte. Elle était faible.

Elle avait assez repris de ses forces et son souffle pour lever la tête, toujours allongée à 4 pattes par terre.A nouveau, croisant ce regard pétrifiant qui occasionna des frissons. Le dégoût et la déception dans les yeux de Ranath lui firent encore plus mal que les gifles et la menace de mort.

Je te le jure, je n'ai rien fait pour que ça arrive, je n'ai pas cherché cette... Chose. Je ne l'ai même pas sentie, je ne me suis rendue compte de rien du tout. Je ne le savais pas ! Je ne savais rien sinon j'aurais pris des dispositions, j'aurais tout fait pour que tu ne le saches jamais !

La sentence tombe alors, implacable. La hache du bourreau s'abat dans un coup sourd et emporte avec elle le peu de dignité, de fierté et de résolution qui subsistaient encore. Oui, elle est faible et digne de rien. Elle ne mérite rien que le mépris.

Qu'est-ce que tu attends de moi ? Que dois-je faire pour redevenir ton apprentie ?

La voix de l'apprentie commençait à prendre des relents hystériques et plaintifs. Tremblant de tout ses membres, elle se saisit de son sabre qu'elle appliqua contre son ventre, la main sur le bouton. La lame jaillirait, elle trancherait chair et organes, elle réduirait au silence l'ignominie qui avait causé tout cela. Elle mettrait fin à la honte et à l'horreur.

C'est ça que tu veux ? C'est ce que je dois faire ?

L'accusée tout comme le bourreau attendaient le verdict du juge. Et son couperet qui tomberait sans attendre.
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By Jen'Ari Nekanasaza
#32095
    La peur. La honte. Elles avaient pris la place de la colère en le coeur de Sabina. Son maître les percevait toutes deux avec une précision étonnante. La pauvre était perdue, noyée dans un tourbillon d'émotions. Elle saisit son sabre à peine éprouvé au combat et le pointa en sa propre direction, vers son ventre. Darth Ranath toisait la fautive avec dédain. Sous son masque de glace, se dessinait un sombre sourire. Mais à l'instant où elle sentit son apprentie enfin prête à se mutiler, elle tendit habilement la main vers le sabre afin de l’attirer à elle, hors de portée de la gamine hystérique toujours au sol.

      « Quand le Capitaine Cain t'a amenée sur Korriban et a demandé de l'aide en ton nom, tu n'étais que Sabina, il n'y avait en toi qu’une infime étincelle qui n'aurait pu jamais s'embraser. »

    Ranath se souvenait très bien du jour où l’Humain avait abandonné la gamine sur Korriban, pour son bien. Une galère, avait d'abord pensé la Mirialan, un fardeau. Mais la Pantoran avait l'esprit vif et cette volonté … plus forte encore que la sienne propre le jour où Krayt l’avait prise sous son aile. Sabina avait été étonnante. Et la Sith, souvent, s'était surprise à penser à son apprentie, bien plus que nécessaire.

      « Mais tu as fait le choix de suivre mon enseignement. Et je ne t'ai jamais caché qu'il faudrait faire des sacrifices ni que ce serait difficile. Cependant, tu as toujours eu ce choix, et tu l’as encore aujourd'hui. »

    Sabina pouvait s'en aller maintenant. Oublier tout ceci, renoncer, et élever son enfant, loin des Sith. Mais elle avait montré, à l'instant, à quel point sa volonté était forte.

      « Il te faut néanmoins savoir une chose, Darth Varadesh. Nous nous sommes promis de fonder un ordre fort. Tu es un pilier de cet ordre. Je te forme pour qu’un jour tu sois mon égale. Mais je sais, en vérité, que tu me surpasseras. Ce jour là, tu seras forte, et tu me laisseras alors ce même choix, celui de suivre ou non ton enseignement. Comprends-tu ? »

    Darth Ranath s’agenouilla face à son apprentie et lui prit les mains, plaçant en leur creux le sabre nouvellement acquis. La glace avait fondu et avait laissé place à une triste expression.

      « Tu es faible. Plus forte que la plupart des vivants de cette galaxie. Mais plus faible que bien des sensitifs. Et nous n'avons pas d’alliés. »

    Les mains d’émeraude lâchèrent prise, l’une d'elle s'en alla écarter une mèche de cheveux qui cachait l’hématome en formation sur la pommette de la Pantoran.

      « Cet enfant te rend vulnérable. Il te met en danger. Mais il ne mérite pas la mort. Tourne ton esprit vers lui et admire sa pureté. Tu comprendras combien il est fort et combien il te rendra faible. »

    Darth Ranath laissa échapper un soupir las.

      « Si tu n'en veux pas, débarrasse-t'en. »

    Et cela sous-entendait bien des solutions … de l’abandon à la naissance, jusqu’à un bon coup de scalpel sous anesthésie générale.

      « Mais sache que si tu le souhaites, nous le protégerons. L’Ordre le protégera. »

    La colère de la Mirialan s'était totalement éteinte et avait laissé place à une douce peine. Son apprentie avait commis une erreur grossière. Elle s'était oubliée avec un homme et avait écopé d'une larve abjecte croissant désormais en son ventre. Varadesh courait un danger qu'elle n'était peut-être pas à même d’appréhender. Mais son maître le percevait nettement. Et cela l'avait mise, un temps, en colère, une colère folle et violente.
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By Zeph Mathuin
#32106
Sabina. Ce nom était une erreur, il appartenait au passé, un passé mouvementé et malheureux auquel elle avait tourné le dos. Elle ne voulait plus y penser ne serait-ce qu'une seconde par peur de ce que cela pourrait éveiller en elle. Des souvenirs, des événements, des visages... Des scènes. Sabina était morte sur Korriban, elle était morte sur Pantora, sur ce vaisseau de transport. En d'innombrables lieux elle était tombée pour ne jamais se relever. Sabina était la petite fille sanglotant sans personne pour la consoler. Elle était Faible.

Varadesh, elle, ne l'était pas. Elle était Sith et aucun Sith n'était faible. Elle ne pouvait pas l'être parce que c'était ce qu'on attendait d'elle. Qu'elle soit forte. Qu'elle soit supérieure et au-dessus de tous un jour prochain. Et pour cela, elle ne devait avoir aucune attache, aucune chaîne, aucune contrainte, rien qui ne risque de la détourner du chemin qu'elle s'était fixée sous la houlette de Ranath. C'était là un chemin difficile et dangereux, solitaire, qui ne laissait place à aucune relâche ni distraction. Seul comptait l'Ordre et elle-même, rien d'autre n'avait d'importance.

En vérité, pas même Ranath n'en avait. Le Maître n'était qu'un outil dont se servir à ses propres fins. Et si un lien véritable avait existé entre elles, plus profond qu'un lien habituel de maître à apprenti, celui-ci venait de disparaître avec la rage et la froide fureur qui s'était déchaînée sur elle. Le comportement du dominant qui insulte et frappe le dominé avant de se pencher la mine contrite, elle connaissait très bien. Elle le connaissait même beaucoup trop bien. Puisque c'était ainsi que les choses devaient se passer, qu'il en soit ainsi.

Il n'y aurait dorénavant plus de sincérité ni de chaleur entre elles. Il n'y aurait que la comédie et le mensonge de l'apprentie qui dirait et ferait ce que son maître apprécierait tout en évoluant de son côté. Ranath voulait un chien fidèle, obéissant et dévoué? Soit. Elle n'aurait rien d'autre. Qui, après tout, pourrait ensuite lui reprocher un éventuel coup de poignard dans le dos? C'était l'une des plus anciennes traditions des Sith: la Trahison.

C'était bien la dernière fois qu'elle se laissait avoir par les sourires et les tons faussement doux. Personne n'avait de valeur en tant qu'individu et personne ne voulait son bien propre. Tout le monde voulait quelque chose d'elle, tout le monde ne désirait que se servir d'elle. C'était la leçon à en tirer: ne jamais avoir de maître absolu, briser ses chaînes, penser sur le long terme, créer un mur infranchissable vous protégeant des autres. Quelque chose s'était brisé en elle, quelque chose qui, elle s'en rendait compte trop tard, avait existé depuis ce jour sur Korriban ou la Mirialan avait tendu la main dans sa direction.

Elle avait perdu ses illusions. Ranath n'était pas et ne serait jamais une mère de substitution, pas plus que Cain ne serait un père. Elle était seule.

Elle avait cessé de trembler à présent, bien que cela eut exigé d'elle un effort colossal. Les larmes avaient elles-aussi disparu et, à l'exception de son visage portant la trace des gifles et ses yeux rougis, rien ne laissait plus entrevoir la tempête d'émotions qui l'avaient assaillie. Son sabre était par terre, entre les mains jointes des 2 femmes. Il aurait été facile de l'attirer à elle et de frapper d'un coup mortel... Mais non. Trop facile, inutile, trop dangereux aussi.

A la place, elle se contenta de s'essuyer le visage et les yeux d'un revers de la main. Elle ne lâchait pas les mains de Ranath mais ne faisait rien non plus pour prolonger le contact plus que nécessaire. Elle eut un sourire fragile, peinée. La douleur continuait de lui faire mal mais elle n'était pas physique, elle était plus profonde.

Oui Maître, je comprend.

Elle n'ajouta rien d'autre. Que dire de plus de toute façon? Trop en dire aurait risqué de la trahir, de trahir son véritable état d'esprit. A partir de maintenant, il lui faudrait être prudente, ne jamais baisser sa garde, toujours surveiller ses fais et gestes autant que ses pensées chaque fois qu'elle serait en présence de Ranath. Laquelle semblait presque triste, ou... Désolée de s'être emportée, peut-être? Varadesh n'y croyait pas. Elle pensait au contraire que son coup d'éclat avait eu ça de bénéfique qu'il avait permis de révéler son vrai visage.

Mais il fallait cacher tout le mépris, le dégoût, la haine et la rancœur que le maître suscitait dans le cœur de l'apprentie. Les enfouir profondément, sans les oublier, les cacher. Et attendre le jour fatidique ou elle pourrait les laisser resurgir, ou elle montrerait à la Mirialan à quel point sa fausse sensiblerie aurait été une grave erreur. De l'extérieur, la Pantoran offrait l'image même de la petite fille qu'on a grondé et qui regrette sa bêtise. En réalité, elle n'était que désir de mort et de faire souffrir celle qui avait détruit ses naïfs espoirs.

Restait maintenant à décider que faire de... La chose. Elle se refusait à considérer l'embryon grandissant en elle comme autre chose qu'un parasite qui risquait de détruire tout ce qu'elle avait construit et qu'elle projetait de construire. Lui accorder le statut d'enfant revenait à le considérer comme un être vivant et pire, comme un égal ou au moins quelqu'un d'important. C'était hors de propos. Il n'y avait qu'une personne importante dans la vie et le cœur de Varadesh: elle-même. La leçon avait été durement apprise et n'était pas prête d'être oubliée.

Je... Je souhaite le garder. L'élever, en faire un digne héritier de l'Ordre. Qu'il soit un pur produit de la voie des Sith. Qu'il devienne un jour le Seigneur Noir des Sith. Qu'il nous surpasse tous.

Et en dépit de tout, malgré sa répugnance et l'indifférence que l'embryon suscitait chez elle, elle sut alors avoir dit la vérité. Cet enfant ne connaîtrait rien d'autre que l'Ordre et ses enseignements. Sa vie, tout comme celle de sa mère, ne lui appartiendrait jamais. Il n'y aurait que les Sith pour lui, rien d'autre. Le Côté Obscur avalait tout.

Pardonne-moi Maître, j'ai commis une erreur stupide. Ça n'arrivera plus. Je serai plus prudente à l'avenir. Je me dédierai entièrement à mon apprentissage, à l'Ordre et à... Toi.

Et cela aussi, en dépit de ses sentiments et ressentiments, était la vérité. Oui Ranath, tu seras ma priorité à présent et je n'aurai d'yeux que pour toi. Et un jour, je tiendrai ta vie entre mes mains et je la briserai avec la même pitié que tu m'as accordé. Alors je te ferai regretter d'avoir posé la main sur moi.
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By Jen'Ari Nekanasaza
#32111
    La solitude. Résultante d’un isolement prolongé ou conséquence d'un désert affectif avéré. Darth Ranath s’y abîmait depuis son plus jeune âge. Une enfant timide, une adolescente craintive, une femme réservée, un maître violent. Son parcours était parsemé d’échecs sociaux tous plus révélateurs les uns que les autres. Sociopathe. Elle n'avait jamais tissé de lien fort avec un individu tierce. Parfois, une telle affinité lui manquait. L’espoir placé en son apprentie s'était éteint aujourd'hui. Sa faute. Elle en avait conscience. Le même schéma se reproduisait indéfiniment. Pourtant … elle avait voulu se sentir proche de la Pantoran. Elle avait voulu créer une relation plus forte que toutes les autres. Son acte, cette violence, mettait un terme à tout espoir de proximité affective, elle le savait pertinemment. Comment réparer cela ? C'était impossible, elle le savait également. Pardonne-moi. Je n'aurais pas dû. J'ai… perdu le contrôle. Aucun mot n’effacerait cela. Et quand bien même… ça arriverait encore.

      « Dès sa naissance, il sera imprégné du Côté Obscur, grâce à toi. »

    Darth Varadesh n’obtint en réponse qu'un pâle sourire et quelques mots fades. Une bien maigre compensation pour ce qui venait de se produire et qui se produirait encore si la Pantoran avait le malheur de se présenter devant son maître le mauvais jour au mauvais moment. Ranath ne se l'expliquait pas. La colère l’avait emporté. Son origine était incertaine. Déception. Jalousie. Peur. Tant d’émotions canalisées en une seule réaction. Rien ne pouvait être dit pour en adoucir les conséquences. Demander pardon, autant que démontrer son affection, aurait alors été une erreur grave. Assumer ce choix qui s'était imposé à elle, de porter la main sur son apprentie. Assumer les conséquences. Et pourtant … cela lui brûlait les lèvres … pardon … Se taire.

    Qu’y avait-il de plus important ? L’Ordre ou Varadesh ? Demander pardon, c'était se montrer faible. Et cela ne pouvait se produire. Jamais. La rage revint, plus violente encore, plus destructrice, lorsque Darth Ranath se rendit compte que son apprentie comptait à ses yeux bien plus que tous les ordres qu'elles pourraient bâtir ensemble. Mais cette colère-ci était nouvelle. Elle la dirigeait contre elle-même. C'était alors peut-être le moment de dire quelque chose, de se laisser aller à un peu de spontanéité. Non, quand elle était spontanée, elle devenait agressive. Les exemples ne manquaient pas. Ses sentiments n'étaient jamais reçus que par des remontrances cyniques. Assez. La Mirialan se releva, laissant là son apprentie pour se porter aux abords de la table.

      « L’holocron d’Ajunta Pall, premier Seigneur Noir des Sith. »

    Darth Ranath le posa devant elle et d'une main tendue, invita son apprentie à la rejoindre.

      « C'est un artefact de grande valeur qui contient bon nombre d’informations sur l’Ancien Empire Sith. Une relique de nos prédécesseurs. »

    Le maître accorda un moment à son apprentie pour observer l’objet finement ouvragé et dont se dégageait une aura vibrante d’effroi.

      « Dans ses mémoires, le Seigneur Noir fait mention d'une épée, la sienne. Une épée Sith à double lame qui faisait sa fierté. C'est également un artefact puissant. Penses-tu que nous devrions nous y intéresser ? »

    L’holocron contenait autre chose. Une chose qui n’était pas encore à la portée de Ranath, malgré tous les efforts fournis pour déverrouiller complètement le savoir de Pall. Mais la Mirialan n'en fit pas mention. Elle devait d'abord comprendre de quoi il s’agissait.
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By Zeph Mathuin
#32118
Imprégné du Côté Obscur? Non, absolument pas. Ce mot ne définissait pas de manière assez forte ce que la jeune fille avait en tête concernant cet... Enfant. Il ne suffirait pas qu'il soit imprégné ou sous l'influence, il faudrait bien plus. Il serait l'enfant du Côté Obscur personnifié, il ne connaîtrait que la voie des Sith. Elle ne commettrait pas l'erreur stupide de Ranath avec lui. Elle ne ferait pas semblant de lui accorder de l'attention pour ensuite la lui enlever brutalement. Il n'aurait droit à aucun traitement de faveur ni attention.

Mais cette partie de la "discussion" était maintenant terminée et il fallait se pencher sur autre chose, le sujet premier pour lequel le maître l'avait appelée. Elle eut quelques difficultés à se relever, pas encore pleinement remise du choc du châtiment subi peu avant mais s'aida de sa haine pour galvaniser ses membres malmenés. Sur la table trônait un petit objet de forme pyramidale. Il était assez petit pour tenir dans la paume de sa main et pourtant, elle sut dès le début que ça n'était pas un objet normal. Logique sinon Ranath n'aurait pas voulu le lui montrer.

Un holocron. C'était donc à ça que ressemblaient ces curieux objets. Ses quelques lectures lui avaient permis d'en comprendre une idée générale, à savoir de vastes encyclopédies et réservoirs de connaissances incalculables. On les disait incroyablement complexes à fabriquer et plus encore à forcer, sans oublier le système de sécurité sophistiqué appelé gardien qui en protégeait l'accès. Et ceux des Sith, selon ses lectures, étaient bien plus puissants que ceux des Jedi, ce qui n'était que normal après tout.

A peine fut-elle assise et eut-elle posé les yeux sur l'holocron qu'elle se sentit attirée. Plus que de l'intérêt, c'était de l'avidité sans limites qui brillait dans ses yeux. Le savoir c'est le pouvoir, et le pouvoir c'est la puissance. Avec cet objet, quels sommets pourrait-elle atteindre si seulement elle pouvait l'étudier personnellement? Sans y penser, l'apprentie tendit la main, comme hypnotisée, vers l'holocron. Elle le voulait, elle le désirait ardemment. Mais la réalité la ramena à la raison.

Tout ce que nous pourrions apprendre sur nos ancêtres en l'étudiant... Les connaissances, les secrets, les usages, les pouvoirs dont ils faisaient montre...

Pour les Sith, la connaissance en tant que telle était inutile. On ne la désirait pas pour ce qu'elle était mais pour ce qu'elle pouvait apporter, pour l'avantage sur autrui qu'elle conférait. Et tout savoir sur le passé était assurément quelque chose d'inestimable: comment ne pas refaire les mêmes erreurs de leurs prédécesseurs les ayant amené à la situation actuelle, comment dominer leurs ennemis ancestraux et la galaxie, comment augmenter leurs propres pouvoirs... La liste était sans fin. Il en fallait plus, toujours plus.

La question de Ranath méritait réflexion. Une épée? En temps normal, elle aurait pu dire tout simplement qu'une simple épée n'avait aucun intérêt à une époque ou sabres laser régnaient. Mais sachant qu'il était question du premier des Seigneurs Noirs, elle estima - probablement à raison - que ça ne devait pas être une arme comme une autre. Elle devait être effroyablement puissante et dangereuse. Plus que tout, son lourd passé en faisait un objet de poids: qui voudrait se targuer de l'héritage des Sith ne pouvait qu'être accepté comme tel avec une telle arme en main.

Restait la question de savoir ce que le maître avait en tête. Pourquoi lui en parler? Pourquoi l'entretenir de cela? Lui montrer l'holocron? De la confiance? Non, absolument pas, ça ne devait pas être possible, pas après ce qu'il s'était passé. Alors quoi? Peut-être projetait-elle une expédition pour retrouver l'épée. Et peut-être désirait-elle envoyer son larbin habituel à sa place pour se protéger tandis qu'elle irait on ne savait ou ailleurs, tranquillement.

Varadesh se mordit les lèvres. Elle aurait pu se sentir offensée d'être encore une fois traitée comme une bonne à tout faire et c'était même la raison pour laquelle elle était constamment sur les nerfs ces derniers temps, en plus de sa situation compliquée. Mais cette fois, elle songea qu'elle tenait une bonne occasion. De retourner enquêter de son propre côté sur ce qu'elle et Odion avaient trouvé dans le tombeau de Bane tout en accomplissant la volonté du maître. Et qui sait, peut-être pourrait-elle même faire en sorte de garder sa trouvaille pour elle...

Je pense que cette arme doit nous revenir sans tarder. Je pense que personne d'autre que nous n'en est digne et que si elle doit servir la cause de quelqu'un, ce quelqu'un doit être nous et personne d'autre. Bien sûr, il faudrait déjà avoir une piste avant d'y songer, sans oublier que quelqu'un devra se salir les mains... Peut-être retourner sur Korriban?

Un regard appuyé et entendu à la Mirialan. Oui, elle faisait bien référence à ce damné Égorgeur, peu désireuse qu'elle était de prolonger une quelconque relation avec ce monstre sadique et dérangé. Elle espérait bien ne plus jamais le revoir, tout comme elle attendait impatiemment de quitter ce maudit croiseur et ne plus penser à toute cette mésaventure. Qu'Odion soit maudit mille fois, qu'ils aillent au diable lui et Ranath!

Le ton avait été presque charmeur, bien qu'elle n'escomptait pas embobiner son maître d'une manière aussi puérile ni simpliste. C'étaient les mots qui comptaient plus que les formes. Il fallait suggérer l'air de rien d'envoyer quelqu'un enquêter et pour cela, qui ne conviendrait pas mieux qu'une apprentie décevante, sacrifiable et désobéissante?
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By Jen'Ari Nekanasaza
#32150
    Dans les yeux de son apprentie, Ranath reconnut cette même lueur de convoitise qui avait illuminé ses propres pupilles lorsque le Seigneur Odion avait évoqué la traque de l’holocron du Roi Adas. Ces reliques étaient l’objet de bien des désirs. Elles renfermaient savoir et pouvoir. Elles étaient une clé de l’ascension d’un Sith. Varadesh le savait. Et si elle ne le savait pas, elle l'avait ressenti. Son maître s'était mis en tête de chasser les artefacts sith éparpillés aux quatre coins de la Galaxie. Elle s'était faite cette promesse silencieuse de s'élever au-dessus de ses pairs. Non pour les gouverner, mais pour les détruire. Ils étaient autant de détracteurs de son Ordre. Ils devaient mourir. Seule Varadesh s’élèverait elle aussi dans son sillon, et par sa puissance, acquise et conquise, prendrait la place de son maître, plus forte encore. En attendant, la Pantoran flatterait l’ego de la Dame Sombre. Pour la survie, pour le savoir, elle obéirait. C'était malheureux. C'était pourtant la voie que s’apprêtaient à emprunter l’obscur duo.

      « La légende veut que l’épée ait suivi Pall dans la tombe, sur Korriban. Cependant, le tombeau a déjà été ouvert. L’artefact a certainement été délogé, mais ce n'est pas une certitude. Quoi qu'il en soit, Krayt ne l’a pas trouvé. »

    Darth Ranath ne savait pratiquement rien de cette affaire, superficiellement menée par son maître. Le Seigneur Noir avait un temps convoité la puissante arme, mais, semblait-il, ne s'en était jamais emparé. En conséquence, Krayt s'était montré discret quant à ses recherches.

      « Je ne doute pas un instant de ta réussite en la quête de ce lieu. Peut-être renferme t-il quelque renseignement à propos de l’épée. »

    La Mirialan ouvrit la main, et d'une vibration dans la Force, attira l’holocron au creux de sa paume. Il glissa sur la table et quand il arriva en fin de course, les doigts d’émeraude se refermèrent sur lui.

      « Après la naissance de l'enfant, tu ouvriras l’holocron de Pall. Il est comme un coffre fort plein de trésors, mais il faut faire tomber ses verrous pour pouvoir y accéder, et les pièges sont nombreux. »

    Ranath n'avait elle même pas terminé son travail avec l’artefact. Elle se donnait un peu de temps pour l'étudier complètement avant d'en proposer l'accès à son apprentie. Elle ne le lui céderait toutefois pas. Il faudrait attendre pour cela, que la Dame Sombre trouve à observer une relique plus intéressante. Et le sujet vint vite sur la table.

      « J’accompagnerai bientôt le Seigneur Odion à la recherche d'un autre holocron. Il désire que nous partagions nos ressources. Étant donné les informations qu'il possède et le savoir qu'il a accumulé, j'ai accepté. Sois prudente cependant, nous ne pouvons lui faire confiance. »

    La Mirialan n'en avait dit mot, pourtant sa pensée était explicite. Cet accord était temporaire. Elle prendrait tout ce que Odion voudrait bien partager en tâchant de lui en apporter le moins possible. Elle restait persuadée que le cyborg agirait de même. Jusqu'à preuve du contraire.
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By Zeph Mathuin
#32214
C'était donc décidé, et gagné. La décision avait été prise pour elle de l'envoyer chercher des indices pour à terme retrouver l'épée de Pall. Elle cacha un sourire réjoui, cela avait presque été trop facile que de jouer l'apprentie obéissante pour obtenir ce qu'elle voulait. Ranath ne voyait visiblement pas à quel point son apprentie se trouvait très intéressée par cette tâche, non pas pour l'épée qui ne l'intéressait que partiellement mais bien pour la possibilité de retourner explorer Korriban et trouver ce qu'elle cherchait vraiment.

Ou peut-être le savait-elle très bien. Il était impossible de savoir si le Maître n'avait pas compris le petit manège de son élève et n'avait pas décidé de jouer avec elle. Varadesh devrait apprendre à se méfier, la Mirialan, si elle était une Dame Sombre, devait par conséquent être aussi vicieuse et subtile que dangereuse. Il lui faudrait surveiller ses arrières et s'assurer que jamais elle n'en saurait trop sur les agissements de l'apprentie, car dans le cas contraire, celle-ci ne pourrait jamais pleinement se développer en secret pour un jour la surpasser.

Que Krayt n'ait rien trouvé malgré ses efforts ne la surprenait même pas. Krayt était faible et n'était rien, il avait échoué dans la tâche de reconstruire l'Ordre et avait fui comme un lâche avec son toutou dans les Régions Inconnues, soit disant pour y trouver de quoi leur assurer la victoire. Elle en eut un rictus de dégoût, pourquoi Odion et Ranath ne les avaient-ils pas liquidé tout les deux au lieu de simplement les forcer à fuir? C'était un risque stupide que de laisser le Dragon s'enfuir et un jour revenir réclamer son trône.

C'était même, de son humble avis, un aveu de faiblesse complet. Aucun des 2 Seigneurs Sith n'avait eu la force ou le courage de supprimer Krayt, ils s'étaient contentés de le chasser. Ils n'étaient peut-être pas si dignes que ça de régner au final. Elle ne commettrait pas la même erreur avec Ranath, elle ne lui laisserait aucune chance le moment venu.

Avons-nous une piste quelconque sur cette arme ou dois-je commencer ma traque dans le tombeau de Pall en espérant trouver quelque chose?

Parce que ça ne faisait jamais de mal de poser la question aimablement après tout. Il fallait bien commencer quelque part mais, à moins qu'il n'y ait pas d'autre choix, la jeune fille préférerait éviter autant que faire se peut les tombeaux de Seigneurs Sith morts depuis longtemps. Sa dernière expérience dans l'un d'eux n'avait pas été des plus agréables après tout. Mais elle était à peu près sûre que Ranath n'avait rien d'autre à lui dire. Encore une raison de douter de sa prétendue toute-puissance, le Maître ne savait rien du tout ni ou aller ni par ou commencer.

En revanche, sa déclaration suivante la prit de court. Accéder à l'holocron? Obtenir son savoir et ses connaissances? En apprendre plus sur le Premier Seigneur Noir et le glorieux passé de leur race? Vraiment? Ou était le piège dans l'histoire? Elle ne pouvait décemment croire que Ranath la laisserait l'examiner sans aucune contrepartie, c'était impensable. Bien loin de susciter en elle de la gratitude, cela ne fit qu'attiser sa méfiance. Elle lui cachait quelque chose, c'était évident. Quoi, elle ne le savait pas encore mais elle le découvrirait tôt ou tard.

Collaborer avec Odion était par contre plus à son goût. Déjà parce que l’Égorgeur était un formidable adversaire qu'il valait mieux avoir avec soi que contre soi, quiconque l'ayant croisé ne pourrait en douter. Ensuite parce que, nonobstant le fait qu'il ferait probablement de même de son côté, une alliance leur serait profitable pour peu qu'elles récoltent les fruits obtenus pour leur seul bénéfice. Et enfin, à titre personnel, elle pourrait profiter de cela pour son propre usage. Odion vivant pouvait servir de catalyseur contre lequel diriger l'attention de Ranath et ainsi la détourner de son apprentie, laquelle pourrait en profiter.

Mais il était un sujet des plus sensibles à ne pas encore abandonner, sujet qui était la source de cette malheureuse situation entre les 2 femmes. Varadesh regarda la Mirialan droit dans les yeux, retenant son souffle comme de crainte de parler, avant de se lancer.

Que dois-je faire concernant l'enfant? Je ne sais même pas à combien de semaines je suis ni combien de temps il me reste. Je n'ai aucun endroit ou le mettre au monde ni le cacher lorsqu'il me faudra continuer mon apprentissage. Je ne connais personne qui pourrait s'en occuper pendant mes absences, je ne sais pas quoi faire.

Là était bien le problème au fond, elle n'avait aucune idée de ce qu'il convenait de faire à présent que la nouvelle lui était connue. S'il n'avait été question que de s'en débarrasser, elle n'aurait pas remis le sujet sur la table et se serait débrouillée de son côté, clairement. En l'état actuel des choses...
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By Jen'Ari Nekanasaza
#32322
    L’air suffisant de Varadesh, Ranath l’avait éprouvé de nombreuses fois. Il faisait aujourd’hui place à une mine un rien farouche qui ne révélait que méfiance. La Mirialan pourtant ne pouvait s’empêcher d’imaginer, sous ce masque ingénu, le sourire entendu que la novice adressait en secret à son maître. La gamine avait l’esprit retors, presque autant que l’hypocrite qui la formait. Elle suivait à merveille l’exemple de son aînée. En cela, Darth Ranath ne laissait duper par quelques sourires et questions de bon aloi.

      « Je te l’ai dit : nous n’avons rien. Il convient de commencer au tombeau. »

    Et ce n’était pas qu’un « va chercher ». Varadesh le comprit tout à coup, à l’évocation d’une récompense démesurée. Son air surpris, cependant, disparut aussi vite qu’il était apparu. La gamine savait qu’aujourd’hui elle ne méritait pas une telle récompense. La méfiance était de mise, cela allait de soi. Mais Ranath escomptait bien voir l’apprentie mériter sa récompense d’ici là. Et ce qu’elle se gardait bien de révéler, c’était que la punition engendrée par la déception d’un échec serait à la mesure de la récompense promise en cas de succès.

    Les choses prenaient une tournure déplaisante. La Dame Sombre s’était trompée. Était-ce une erreur de jugement ou une véritable fausse note de sa part ? Du temps, le maître avait désormais besoin de temps. Mais Varadesh n’en laissait aucun. Cet enfant était peut-être finalement la meilleure des choses qui fut arrivée à Ranath. Il allait occuper la Pantoran, attirer son attention, et autoriser un très léger sursis. Avec une lenteur effrayante, la pensée de la Mirialan trouvait un chemin jusqu’à son objectif ultime. Contournant les excès de la novice, tout comme ses absences, pour enfin laisser entreapercevoir le résultat tant espéré. Darth Ranath ne chercha pas à dissimuler son sourire quand Varadesh posa une nouvelle question.

    Que faire de l’enfant ?

    Ce petit être, aussi pur fut-il alors, avait déjà bien trop souffert. Son petit crâne encore mou, s’il n’était pas complètement déformé, devait avoir subi de nombreux dommages, ne serait-ce qu’à cause de la très amicale intervention du maître de sa génitrice. La Sith contourna la table, s’approcha de son apprentie et tira une chaise afin de s’asseoir à côté d’elle.

      « Tu permets ? »

    Elle présenta sa main, paume ouverte à la Pantoran. Dès que celle-ci eut acquiescé, la Mirialan posa en douceur sa main sur le ventre arrondi. Il paraissait insensé d’avoir manqué une telle information. Comment pouvait-on se méconnaître soi-même et nier toute évolution de ce type, au point de demeurer aveugle à un tel événement. Ce simple contact, à travers la tunique de la gamine, révélait la présence, bien que discrète, d’une vie naissante. Il était difficile de croire que Varadesh elle-même était passé à côté de cela. Toutefois, soulever de telles questions n’était pas l’objectif. C’était des réponses qu’il fallait apporter. Et comme ce simple contact physique ne suffisait pas, Ranath projeta son esprit à la rencontre de la pensée de la Pantoran. Elle l’en enveloppa, jusqu’à atteindre la fébrile vibration de l’enfant.

    Sa conscience n’était qu’une vague lueur perçant à peine au travers de l’épais brouillard dont il était entouré. De par sa présence même dans la Force, il était minuscule. Il n’était rien qu’un petit tas de chair nécessairement relié à sa mère. Une enveloppe si vide au creux de laquelle résonnait des pensées si primaires qu’elles étaient incompréhensibles. Il était sans histoire, libre de toute préoccupation. Si pur et si léger. Les mésaventures de sa mère ne semblaient avoir eu aucun impact sur lui, coupé de tout, et pourtant si exposé aux dangers extérieurs.

    Ranath rompit le contact et prit de la distance avec son apprentie. L’état de cet enfant était enviable. Une page vierge sur laquelle il suffisait d’écrire, inventer une nouvelle histoire et tout recommencer. Un pâle sourire apparut sur les lèvres sombres de la Mirialan.

      « Nous n’avons pas beaucoup de temps. »

    Sans que la Sith eut l’occasion de s’en rendre compte, cette rencontre inattendue avait changé la donne.

      « Nous trouverons un endroit où tu seras à l’abri … »

    La phrase demeurait en suspens, Ranath la maintenait inachevée, levant la main pour dissuader toute réponse.

      « Tu n’es pas obligée d’aller sur Korriban. »

    Un radical changement d’opinion. La Dame Sombre semblait désormais préoccupée. Le temps manquait. Varadesh l’avait toujours pressée. Et malgré toutes les tensions qui l’éloignait, et ce gouffre qui se creusait entre elles, cette gamine comptait plus que le reste.

      « Nous devons trouver cet endroit. En attendant, tu apprendras différemment. »

    Se battre sabre au clair n’était pas le seul moyen d’apprentissage à disposition. Les holocrons, quelques écrits anciens, et le développement des affinités avec la Force pouvaient s’avérer d’excellentes occupations pour les mois les plus difficiles de la grossesse.

      « Comment s’appelle t-il ? »

    Il … ou elle.



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