Re: L'Intraitable.
MessagePosté :mer. 30 mai 2018 23:36
« Votre Altesse, avec tout le respect que je vous dois...
Je vous dirai la même chose que je vous avait énoncé lors de mes ... doléances. « Je ne cherche pas d’excuse public, je ne cherche pas la considération de l’empire pour mauvais traitement ni même ne veut me faire rembourser quoi que ce soit. » Le passé est une impasse à l’évolution futur et ce qui est fait, l’est. Pas besoin de revenir dessus. Comme vous l’avez très bien signifié, les détracteurs de Kor’rial sauront me trouver, ce qui ne sera que perte de temps de tenter de réparer mon tort. »
Si les yeux d'Harlon eussent été des laser industriels et Helera un bloc du cercle arctique de Hoth, elle aura laissé place à une énorme flaque d'eau tiède en une brève seconde. L'Empereur maîtrisait ses émotions aussi sûrement qu'un grand maître de l'Ordre Jedi le pouvait. Sa colère n'était pas une simulacre, mais se dosait avec assez de sagesse pour que son visage ne se déforme aucunement et assez de férocité pour qu'Helera comprenne qu'elle avait intérêt à écouter.
A dire vrai, ce que vous désirez est secondaire. Vous recevrez ce que j'ai décidé de vous accorder. Vous ne comprenez donc pas que ce cas dépasse votre seule personne ? Vous recevrez des compensations dont je jugerai l'ampleur et le cadre, parce qu'il ne sera dit nulle part que l'Empereur ne sait pas reconnaître les erreurs de ses subordonnés.
Ensuite, cette enquête n'a pas destination à vous offrir un motif de vengeance ou de satisfaction personnelle. Il se trouve que si votre histoire recèle ne serait-ce qu'un fond de vérité, alors nous avons à faire à un cas d'agents en plein abus d'autorité sur des détenus illégaux. D'où l'intervention du Bureau de l'Organisation Interne. Vous n'étiez sans doute pas la première ni la dernière, et il ne sera dit nulle part non plus que les sévices gratuits seront tolérés par la hiérarchie impériale.
Si vous tenez à être citoyenne impériale, je présume que mettre hors d'état de nuire un agent corrompu et tortionnaire fait partie de vos idéaux citoyens. Me trompés-je ?
L'impertinente tournait maintenant les talons. Harlon la regarda s'éloigner pendant un temps, en remarquant ostensiblement son déhanché sans contenance et empreint de cette mauvaise grâce propre aux guerriers tenant plus de l'ours que du félin. Il se reporta cette fois entièrement sur Fanrel père.
Une peine de prison ? Edulcorait-il pour se faire une meilleure idée de la réalité potentielle qui avait tenue dans ce lieu ? Possible. Harlon avait la peine capitale à l'esprit. Et Fanrel père devait l'avoir aussi. Il n'était pas assez naïf pour penser à simplement de la prison.
C'est alors que le père allait achever sa phrase qu'ils entendirent des talons claquer. Les Gardes rouges avancèrent encore, mais cette fois en position d'attaque, la pointe de la pique tenue sur la main droite, le pommeau poussé de la main gauche, en position accroupie, prêts à bondir. Qu'Helera ne les sous-estime pas de trop. Harlon apaisa sa Garde en levant une main. Il laissait la femme parler.
« Vous m’avez dit naguère que vous n’aspiriez pas à être maître de l’empire. Aujourd’hui c’est le cas. Et tout comme vous, j’ai évolué bien malgré moi, et me voilà désormais élevée au statut de Reine planétaire, et je ne parle pas de Têta. Difficile de vous l’avouer, mais je préfère jouer carte sur table, puisque j’ose espérer qu’une relation de confiance peut potentiellement être installée.
Vu mon prochain statut de citoyenne impériale, ma planète deviendra par ce biais également impériale. Puis-je convenir avec vous d’un prochain rendez-vous ou peut-être avec une tierce pour définir le statut de ladite planète ? Et celui de mon peuple ?
Vous n’êtes pas non plus sans savoir qui je suis, et surtout ce que je suis. Une sensitive, nous en avions déjà parlé. Vous savez également que j’étais à la tête de feu l’Ordre Gris, ou du moins apprenez-vous son nom aujourd’hui. Contrairement à nos collègues cependant, rien n’a changé, nous cherchons la paix et c’est pour cela que nous vivons reclus et repliés sur nous-même.
Vous ... J’ai peur ... De ce que vous m’avez dit. Que si vous en aviez le pouvoir, vous réserveriez aux sensitifs le plus grand bûcher de la galaxie. Ce pouvoir, vous l’avez désormais et ... Que dois-je attendre de vous en tant que future citoyenne impériale ? En tant que souveraine ? Est-ce que j’aurai le droit de vivre en paix sur ma planète ? Ou devrais-je me lever le matin en regardant le ciel, priant de ne voir aucun DSI venu détruire mon peuple ?
Si vous me le permettez, j'aimerai tenter de vous faire changer d'avis sur les sensitifs, sur nous, et ... vous inviter, sur ma planète. Afin que vous jugiez par vous mêmes de notre valeur et de notre dangerosité. »
Pendant un court - mais intense - instant, Harlon fixa Rhedatt, d'un air où s'entremêlaient différents discours à verser dans la gueule du patient comme un narcotique à la mode. Le discours qui revenait en premier était clairement celui qui disait "Ta gendre à l'air d'avoir plus de couille que ton propre fils". Auparavant, Helera n'était qu'un objet rapporté, un bijou frelaté porté au poignet du fils rebelle de la maison têtanne. Maintenant, elle avait les projecteurs sur elle. Harlon n'avait rien dit sur son statut de sensitive. Parce qu'il n'y avait rien à dire dessus. Mais elle voulait vraiment savoir ? Toute la vérité ? Elle n'aurait que ce qu'Harlon voudrait bien dire.
Mais mentir ? Non. Ces êtres tordus de sensitifs savaient discerner les mensonges de toute façon.
Si vous êtes Reine, et pas de Têta, il faudra en effet voir avec mes services quel statut vous devrez attacher à votre planète. Le Conseil Impérial et, au besoin, la Commission aux Droits Ancestraux seront là pour ça.
Elle croyait qu'Harlon avait du temps à consacrer pour toutes les planètes de l'Empire ? C'était un directeur, pas un manager.
La suite pourrait lui donner des sueurs froides.
Et en tant qu'impériale... vous vivrez avec ce que vit le peuple impérial. Ni plus, ni moins. Comment croyez-vous que l'Empire tient ? Sur l'amour de son prochain ?
Bien naîf qui le croyait. Harlon serra fort le poing sous les yeux d'Helera.
Le pouvoir premier de notre puissante nation est la Peur. Tous les matins, toutes les planètes regardent le ciel, et espèrent ne voir aucun Destroyer entrer en orbite basse pour faire fondre la roche et le bois. Avez-vous déjà vu un Bombardement Orbital ?
Un temps.
Un Destroyer zèbre le ciel d'éclairs verts puissants, sans discontinuer, à puissance constante. Un seul vaisseau peut transformer la surface d'une planète en 24 heures coulantes, à peine. Un seul détachement spécial de mes forces armées peut y arriver en 6 heures de temps. Les vaisseaux qui fuient sont prit dans une déflagration qui anéanti les atomes de toute matière un temps soit peu organique ou minérale. Cela ne laisse que des cendres stériles, une terre désolée qui ne se régénérera pas.
Il claqua des doigts, sèchement et avec cruauté.
D'un claquement de doigts, je peux ordonner une Extinction Stratégique Contrôlée. Un nom de code, une périphrase pour parler du protocole Base Delta Zéro. L'ordre de donner une leçon à ceux qui s'opposent à nous. De ceux qui récalcitrent. Ou veulent notre destruction. Ou même pour faire un exemple.
Il pointa explicitement du doigt Helera.
Ca, c'est la promesse que l'Empire fait sur les traîtres. Elle n'est pas dévolue aux sensitifs. Elle n'est pas dévolue à la République. Elle n'est dévolue à personne en particulier. C'est une punition... globale. Équitable. Paritaire.
Le feu des enfers ne fait... aucune discrimination.
Un temps.
La peur de voir un Destroyer peindre le ciel d'émeraudes gelées est universelle. Elle vous suivra à chacune de vos pensées déviantes. Dès que vous songerez à ma mort, ou celles de mes amiraux, elle vous hantera. Comme une ligne rouge qu'on brûle de franchir, sans jamais l'oser.
Elle songeait sans doute à des façons de punir l'Empereur. Mais elle était prévenue maintenant.
Alors que croyez-vous qu'il peut arriver si vous mettiez à profit vos... particularités de sensitive ? M'imaginerez-vous plus clément ?
Il balaya l'air d'un geste ample, en tentant cette fois de se radoucir.
Il existe des planètes qui néanmoins n'affrontent aucun courroux. Elles sont légions comparées à celles qui ont du le subir. On connaît les noms des planètes rasées à jamais. Callos, Caamas, Alderaan, Trandosha... Mais les noms de celles qui ont tenu debout ? Innombrables. Parce que leurs pensées rebelles sont empreintes de pensées loyales. Elles ont fait le choix de se tourner vers les autres plutôt que vers eux-mêmes. Certains sont peut-être même sensitifs. Mais cette nature devient secondaire. Il ne reste que les citoyens impériaux, désireux de réussir leur vie, et de participer à l'effort de construire une société tournée vers l'avenir et le dépassement collectif.
Un temps.
A vous de décider qui vous voulez être au sein d'un Empire qui vous accueille de nouveau. Rebelle ou Citoyenne. C'est un choix entre la Peur et l'Appaisement. Mais c'est le vôtre. Et quand bien même penserions-nous que tout est choisi, le choix existera toujours.
Il pianota sur l'accoudoir de son siège - non pour appuyer sur des touches, il appuyait sur le plastacier de ce dernier, tout n'étant que pour l'effet dramatique - avant de reprendre.
Mais si vous pensez que je serai rassuré de vos intentions par une visite de votre planète... j'accepterai alors d'y aller. Accompagné, bien entendu. Peut-être même établirai-je moi-même le statut particulier de votre planète.
Il pointa la porte. Une... dernière... fois.
D'ailleurs, quand vous sortirez, dites également à mon sergent le nom de cette planète et donnez-en lui les coordonnées. Vous resterez sur Bastion pendant sept jours, puis nous irons rendre visite à cet endroit susceptible de... me faire changer d'avis.
Il attendit qu'elle soit partie cette fois, avant de revenir sur Rhedatt. Il lui fit signe de patienter un instant avant d'appuyer sur un bouton de com pour dire au sergent ce qu'il attendait qu'il récolte de l'invitée. Information sur une détention passée et coordonnées d'une planète non répertoriée ou non mise à jour, et de transmettre les informations au Secteur Plexus. Puis il soupira, et dit signe à Rhedatt de s'asseoir sur un siège qui sortait du sol sur bouton de l'Empereur. Lequel se prit le front un instant, l'air assez las.
Pour tout dire, je pense l'apprécier. Elle ne manque pas d'audace. Mais assez parlé de ça.
Un temps.
Elizabeth Civicius vous évoque quelque chose ?
Je vous dirai la même chose que je vous avait énoncé lors de mes ... doléances. « Je ne cherche pas d’excuse public, je ne cherche pas la considération de l’empire pour mauvais traitement ni même ne veut me faire rembourser quoi que ce soit. » Le passé est une impasse à l’évolution futur et ce qui est fait, l’est. Pas besoin de revenir dessus. Comme vous l’avez très bien signifié, les détracteurs de Kor’rial sauront me trouver, ce qui ne sera que perte de temps de tenter de réparer mon tort. »
Si les yeux d'Harlon eussent été des laser industriels et Helera un bloc du cercle arctique de Hoth, elle aura laissé place à une énorme flaque d'eau tiède en une brève seconde. L'Empereur maîtrisait ses émotions aussi sûrement qu'un grand maître de l'Ordre Jedi le pouvait. Sa colère n'était pas une simulacre, mais se dosait avec assez de sagesse pour que son visage ne se déforme aucunement et assez de férocité pour qu'Helera comprenne qu'elle avait intérêt à écouter.
Ensuite, cette enquête n'a pas destination à vous offrir un motif de vengeance ou de satisfaction personnelle. Il se trouve que si votre histoire recèle ne serait-ce qu'un fond de vérité, alors nous avons à faire à un cas d'agents en plein abus d'autorité sur des détenus illégaux. D'où l'intervention du Bureau de l'Organisation Interne. Vous n'étiez sans doute pas la première ni la dernière, et il ne sera dit nulle part non plus que les sévices gratuits seront tolérés par la hiérarchie impériale.
Si vous tenez à être citoyenne impériale, je présume que mettre hors d'état de nuire un agent corrompu et tortionnaire fait partie de vos idéaux citoyens. Me trompés-je ?
L'impertinente tournait maintenant les talons. Harlon la regarda s'éloigner pendant un temps, en remarquant ostensiblement son déhanché sans contenance et empreint de cette mauvaise grâce propre aux guerriers tenant plus de l'ours que du félin. Il se reporta cette fois entièrement sur Fanrel père.
- « Tout ceci m'intrigue, mais je préfère me dire qu'ils ont évité une peine de prison, et donc me réjouir de vos plans.
Mais je ne me permettrai pas de juger de tout cela sans en connaître la finalité. Je suis curieux d'en voir l'évolution si ... »
Une peine de prison ? Edulcorait-il pour se faire une meilleure idée de la réalité potentielle qui avait tenue dans ce lieu ? Possible. Harlon avait la peine capitale à l'esprit. Et Fanrel père devait l'avoir aussi. Il n'était pas assez naïf pour penser à simplement de la prison.
C'est alors que le père allait achever sa phrase qu'ils entendirent des talons claquer. Les Gardes rouges avancèrent encore, mais cette fois en position d'attaque, la pointe de la pique tenue sur la main droite, le pommeau poussé de la main gauche, en position accroupie, prêts à bondir. Qu'Helera ne les sous-estime pas de trop. Harlon apaisa sa Garde en levant une main. Il laissait la femme parler.
« Vous m’avez dit naguère que vous n’aspiriez pas à être maître de l’empire. Aujourd’hui c’est le cas. Et tout comme vous, j’ai évolué bien malgré moi, et me voilà désormais élevée au statut de Reine planétaire, et je ne parle pas de Têta. Difficile de vous l’avouer, mais je préfère jouer carte sur table, puisque j’ose espérer qu’une relation de confiance peut potentiellement être installée.
Vu mon prochain statut de citoyenne impériale, ma planète deviendra par ce biais également impériale. Puis-je convenir avec vous d’un prochain rendez-vous ou peut-être avec une tierce pour définir le statut de ladite planète ? Et celui de mon peuple ?
Vous n’êtes pas non plus sans savoir qui je suis, et surtout ce que je suis. Une sensitive, nous en avions déjà parlé. Vous savez également que j’étais à la tête de feu l’Ordre Gris, ou du moins apprenez-vous son nom aujourd’hui. Contrairement à nos collègues cependant, rien n’a changé, nous cherchons la paix et c’est pour cela que nous vivons reclus et repliés sur nous-même.
Vous ... J’ai peur ... De ce que vous m’avez dit. Que si vous en aviez le pouvoir, vous réserveriez aux sensitifs le plus grand bûcher de la galaxie. Ce pouvoir, vous l’avez désormais et ... Que dois-je attendre de vous en tant que future citoyenne impériale ? En tant que souveraine ? Est-ce que j’aurai le droit de vivre en paix sur ma planète ? Ou devrais-je me lever le matin en regardant le ciel, priant de ne voir aucun DSI venu détruire mon peuple ?
Si vous me le permettez, j'aimerai tenter de vous faire changer d'avis sur les sensitifs, sur nous, et ... vous inviter, sur ma planète. Afin que vous jugiez par vous mêmes de notre valeur et de notre dangerosité. »
Pendant un court - mais intense - instant, Harlon fixa Rhedatt, d'un air où s'entremêlaient différents discours à verser dans la gueule du patient comme un narcotique à la mode. Le discours qui revenait en premier était clairement celui qui disait "Ta gendre à l'air d'avoir plus de couille que ton propre fils". Auparavant, Helera n'était qu'un objet rapporté, un bijou frelaté porté au poignet du fils rebelle de la maison têtanne. Maintenant, elle avait les projecteurs sur elle. Harlon n'avait rien dit sur son statut de sensitive. Parce qu'il n'y avait rien à dire dessus. Mais elle voulait vraiment savoir ? Toute la vérité ? Elle n'aurait que ce qu'Harlon voudrait bien dire.
Mais mentir ? Non. Ces êtres tordus de sensitifs savaient discerner les mensonges de toute façon.
Elle croyait qu'Harlon avait du temps à consacrer pour toutes les planètes de l'Empire ? C'était un directeur, pas un manager.
La suite pourrait lui donner des sueurs froides.
Bien naîf qui le croyait. Harlon serra fort le poing sous les yeux d'Helera.
Un temps.
Il claqua des doigts, sèchement et avec cruauté.
Il pointa explicitement du doigt Helera.
Le feu des enfers ne fait... aucune discrimination.
Un temps.
Elle songeait sans doute à des façons de punir l'Empereur. Mais elle était prévenue maintenant.
Il balaya l'air d'un geste ample, en tentant cette fois de se radoucir.
Un temps.
Il pianota sur l'accoudoir de son siège - non pour appuyer sur des touches, il appuyait sur le plastacier de ce dernier, tout n'étant que pour l'effet dramatique - avant de reprendre.
Il pointa la porte. Une... dernière... fois.
Il attendit qu'elle soit partie cette fois, avant de revenir sur Rhedatt. Il lui fit signe de patienter un instant avant d'appuyer sur un bouton de com pour dire au sergent ce qu'il attendait qu'il récolte de l'invitée. Information sur une détention passée et coordonnées d'une planète non répertoriée ou non mise à jour, et de transmettre les informations au Secteur Plexus. Puis il soupira, et dit signe à Rhedatt de s'asseoir sur un siège qui sortait du sol sur bouton de l'Empereur. Lequel se prit le front un instant, l'air assez las.
Un temps.