Dead end
MessagePosté :lun. 18 juin 2018 13:04
Echec. Douleur. Peine. Encore et encore … et encore. Jeny frappa une fois contre le mannequin, une deuxième fois puis une troisième. Du dos de son poing, sans se soucier de la douleur que cela représentait. Sans se soucier des charges qui remontaient le long de son avant-bras jusqu’à l’épaule. Ni même de sa peau fragile qui s’enlevait sur plusieurs parties déjà. Sans saigner, en ne montrant que le blanc de ses phalanges. Le charnier de son échec et la flagellation qu’elle s’administrait. Parce qu’elle était trop faible. Orgueilleuse. Ne pas voir les gens comme ce qu’ils étaient ne voulaient pas dire les voir comme étant déjà mort. Tout cela c’était bon pour les Sith, les gens comme Mya, comme cet enfoiré de Rakhmar. Prétendant déjà avoir gagné avant même d’avoir joué le match. Prétention. C’était bien cela le mot. Elle se détestait. Encore une fois elle frappa contre le mannequin, qui seul restait stoïque et maître de la situation. Les impacts le marquaient et le métal pliait à plusieurs endroits, comme la surface d’un satellite bombardé de météores. Des larmes coulaient, des larmes de rage. Et elle frappait encore et encore pour expier sa faute, pour se convaincre que ce n’était pas grave, que l’erreur était pardonnable, en vain. Une semaine depuis qu’elle s’était faite griller par Marak, arrachant une partie de son dos. Qui malgré les patchs appliqués et le repos et les délires restait douloureux et ancré au plus profond de son être. Plusieurs tissus carbonisés sous l’impact, tandis que certains de ses capteurs neuronaux n’envoyaient plus de signaux cohérents au cerveau. Alors elle frappait. Encore et encore, laissant son sang contre le droïde. Chaque mouvement l’irradiait, la tétanisait. Pourtant elle ne criait pas. Les dents serrées, des cheveux qui repoussaient lentement en un duvet noirâtre, les yeux emplis de colère et de haine. De dédain et surtout d’une animosité pour tout ce qui vit. Trois autres coups puis l’ultime, qui électrisa jusqu’à son épaule droit, puis descendit le long de la colonne.
Jeny tomba à genoux, la tête vers le sol, les poings tremblants. D’un geste las, elle remonta le bras gauche et abattit la paume de sa main sur le métal. Puis se referma en poing, très lentement, tandis que des bruits de craquements résonnèrent dans la salle. Le métal se pliait très lentement, quelques étincelles alors que l’automatisme céda. La tête fut comprimée, rentrée dans le coup, le seuil fut arraché et de l’humanoïde ne restait alors qu’une sphère coupante. Un geste, sur le côté, et elle se précipita contre le mur avec grand fracas. Comme une pénitente, assise sur ses genoux, elle dégaina sa lame. Posée à même le creux de ses mains, elle la garda ainsi. Jeny était presque dénuée de vêtement. Et pourtant, l’on ne voyait presque pas sa peau. Son visage était noir de suie, saletés. Son dos était carbonisé. Ses cuisses scarifiées dont seul un morceau cachait son intimité. Et le sang recouvrant le reste. Son ventre, égal à lui-même, étant un mélange des trois autres réunis. Pieds nus, pas d’ongles. Sa bouche qui avait pris la couleur du charbon, couleur sang séché.
« Je n’arrive à rien, et j’ai faim. Terriblement faim. »
Elle releva la tête, le regard vers le plafond, semblant regarder l’au-delà. La bouche entre ouverte et les yeux fermés. Jeny resta dans cette position quelques secondes. Priant un dieu païen qui n’avait aucune existence. Qui n’avait jamais non plus posé les pieds dans leur galaxie. Un mouvement attira son attention, elle se retourna vers le seuil de la porte puis ouvrit les yeux. Sans parler, elle regarda Mya. Une minute, puis deux. Elle ne bougea pas. Elle ne parla pas. Il n’y avait rien à dire. Finalement, elle baissa de nouveau la tête et regarda sa dague. Elle l’a pris à deux mains, lame tournée vers elle. Jeny était en position pour se faire seppuku. S’ôter la vie par déshonneur. Sauf qu’elle ne croyait pas au concept de l’honneur. Alors elle resta ainsi et rapprocha sa lame, jusqu’à ce que les respirations successives de son ventre ne viennent lécher le bout de la pointe. La pique la démangeait. Cela aurait presque chatouillé. Mais elle ne le sentait plus.
« Ca arrangerait bien du monde. »
Mais elle retira l’arme et la rangea à son côté.
« Pourtant je n’ai aucune envie de me tuer. Je suis peut-être faible, mais pas à ce point-là. »
Le calme avait repris possession d’elle.
« Pourquoi est-ce que j’échoue ? Avec toi. Avec le gamin. Avec Marak. Pourquoi ? »
Elle frappa de nouveau du poing contre le sol.
« Pourquoi ?! »
Elle se releva d’un bond, rapidement, sans prévenir.
I« l y a un truc qui m’échappe. Qui me retient. Je veux que le mal se répande sur cette galaxie et que tous voient le chaos et la mort ! Qu’ils contemplent leur échec et s’abandonnent à la folie. Je veux qu’ils crèvent tous ! Et je me fais battre par un putain de gamin de 10 ans ! »
Le calme était partit, au cas où.
« Il faut … que j’aille plus loin Mya. Plus loin dans les ténèbres encore. Il me manque encore un bout. Plus loin dans les ténèbres … »
Toujours par deux ils vont. Le positif et le négatif. Le blanc et le noir. La lumière … et l’ombre.
Jeny tomba à genoux, la tête vers le sol, les poings tremblants. D’un geste las, elle remonta le bras gauche et abattit la paume de sa main sur le métal. Puis se referma en poing, très lentement, tandis que des bruits de craquements résonnèrent dans la salle. Le métal se pliait très lentement, quelques étincelles alors que l’automatisme céda. La tête fut comprimée, rentrée dans le coup, le seuil fut arraché et de l’humanoïde ne restait alors qu’une sphère coupante. Un geste, sur le côté, et elle se précipita contre le mur avec grand fracas. Comme une pénitente, assise sur ses genoux, elle dégaina sa lame. Posée à même le creux de ses mains, elle la garda ainsi. Jeny était presque dénuée de vêtement. Et pourtant, l’on ne voyait presque pas sa peau. Son visage était noir de suie, saletés. Son dos était carbonisé. Ses cuisses scarifiées dont seul un morceau cachait son intimité. Et le sang recouvrant le reste. Son ventre, égal à lui-même, étant un mélange des trois autres réunis. Pieds nus, pas d’ongles. Sa bouche qui avait pris la couleur du charbon, couleur sang séché.
« Je n’arrive à rien, et j’ai faim. Terriblement faim. »
Elle releva la tête, le regard vers le plafond, semblant regarder l’au-delà. La bouche entre ouverte et les yeux fermés. Jeny resta dans cette position quelques secondes. Priant un dieu païen qui n’avait aucune existence. Qui n’avait jamais non plus posé les pieds dans leur galaxie. Un mouvement attira son attention, elle se retourna vers le seuil de la porte puis ouvrit les yeux. Sans parler, elle regarda Mya. Une minute, puis deux. Elle ne bougea pas. Elle ne parla pas. Il n’y avait rien à dire. Finalement, elle baissa de nouveau la tête et regarda sa dague. Elle l’a pris à deux mains, lame tournée vers elle. Jeny était en position pour se faire seppuku. S’ôter la vie par déshonneur. Sauf qu’elle ne croyait pas au concept de l’honneur. Alors elle resta ainsi et rapprocha sa lame, jusqu’à ce que les respirations successives de son ventre ne viennent lécher le bout de la pointe. La pique la démangeait. Cela aurait presque chatouillé. Mais elle ne le sentait plus.
« Ca arrangerait bien du monde. »
Mais elle retira l’arme et la rangea à son côté.
« Pourtant je n’ai aucune envie de me tuer. Je suis peut-être faible, mais pas à ce point-là. »
Le calme avait repris possession d’elle.
« Pourquoi est-ce que j’échoue ? Avec toi. Avec le gamin. Avec Marak. Pourquoi ? »
Elle frappa de nouveau du poing contre le sol.
« Pourquoi ?! »
Elle se releva d’un bond, rapidement, sans prévenir.
I« l y a un truc qui m’échappe. Qui me retient. Je veux que le mal se répande sur cette galaxie et que tous voient le chaos et la mort ! Qu’ils contemplent leur échec et s’abandonnent à la folie. Je veux qu’ils crèvent tous ! Et je me fais battre par un putain de gamin de 10 ans ! »
Le calme était partit, au cas où.
« Il faut … que j’aille plus loin Mya. Plus loin dans les ténèbres encore. Il me manque encore un bout. Plus loin dans les ténèbres … »
Toujours par deux ils vont. Le positif et le négatif. Le blanc et le noir. La lumière … et l’ombre.