L'Astre Tyran

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By Haya Fuu
#34353
Précédemment

"Mesdames, Messieurs, le personnel du Princesse Galatée à l'avantage de vous annoncer que le Casino Royal est ouvert. Nous serons heureux de vous y retrouver. Machines à sous et tables de jeu sont à votre disposition. Nos hôtesses et garçons de salles vous y attendent afin de vous faire pleinement profiter de ses jeux. Nous rappelons qu'un tournoi de Sabbac est ouvert à toutes et à tous, les inscriptions se font auprès de la banque centrale."
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By Zeph Mathuin
#34500
Si l'on pouvait reconnaître une qualité à DeGroot, c'était sa sociabilité bien plus fine et poussée que chez ceux de son espèce. Reptiles à sang froid, les siens n'étaient pas vraiment réputés pour leur patience ou leur capacité à prendre le thé avec leur prochain mais plutôt pour leur appétit pour la violence. Lui-même n'était pas très différent à ce niveau, il avait simplement suffisamment de bouteille pour avoir appris les vertus de la patience et combien il était souvent plus utile de discuter avec son interlocuteur que de lui arracher le bras.

Pour autant, son sens de la conversation était gravement mis à mal par ce foutu déguisement qu'il était forcé de porter et il avait une furieuse envie de tout déchirer avec ses griffes et ses crocs. Mais ça n'aurait pas envoyé le bon message, d'autant qu'il était déjà visible que l'humaine était très mal à l'aise en sa compagnie. Une tendance à la nervosité qu'il avait souvent constaté chez ces mammifères à peau rose, à se demander comment ces aliens avaient pu en arriver à se prétendre au-dessus de la masse et revendiquer la galaxie dans le temps.

Il jeta à la pauvre Rebecca un regard qui en disait long sur son humeur lorsqu'elle lui annonça devoir faire un détour. Il laissa échapper un petit sifflement irrité pour toute réponse et suivit la dame sans dire un mot, de plus en plus frustré. Si on ne laissait pas sortir de ce truc sous peu, il allait y avoir des morts, par la Gardienne !

On ne va pas au tailleur ni à vos boutiques, je doute que vos camelots ambulants puissent me vendre ce dont j'ai vraiment besoin. Alors on va retourner à ma cabine et je vais prendre ce dont j'ai besoin.

Sitôt qu'elle eut pris le paquet qui avait surement justifié ce détour, le Trandoshan prit le relais de leur duo et ouvrit la marche. Le vaisseau était vaste au point qu'il aurait pu aisément s'y perdre mais les nombreux repères disponibles, les indications, les cartes de zone sur certains panneaux et le sens de l'orientation du traqueur reptilien étaient là pour empêcher qu'il se paume à l'autre bout du vaisseau, bloqué avec une humaine complètement sur les nerfs. L'idée l'amusa autant qu'elle l'agaça.

La fille n'arrêtait pas de parler, elle ne pouvait plus faire que ça. DeGroot grognait intérieurement, fatigué de devoir prêter attention à ses bavardages. Finalement, n'y tenant plus, il s'arrêta et regarda longuement de haut la silhouette frêle de la jeune femme.

Ecoutez jeune fille, vous puez la peur aussi surement que je vous vois alors épargnez-nous à tout les deux vos jacasseries, vous faites bien votre travail mais je n'ai pas besoin que vous veniez me lustrer les pattes. Et pour vous répondre, oui j'apprécie "Monsieur Rawne". J'ai une dette de vie à son égard et vous n'avez pas besoin d'en savoir plus. Maintenant, taisez-vous et marchez, on est bientôt arrivés.

Personne n'avait jamais osé dire aux Trandoshans qu'ils n'avaient aucun tact et personne n'oserait probablement jamais le leur dire en face. La diplomatie n'était clairement pas leur fort en tout cas. Et l'empathie non plus d'ailleurs, sinon il aurait pu remarquer que la pauvre n'était pas nerveuse uniquement à cause de lui. Le reste de la promenade se déroula en silence, elle perdue dans ses pensées et lui de plus en plus renfrogné à mesure que son impatience grandissait. Heureusement ils furent bientôt arrivés devant la porte de la cabine réservée aux 2 hommes. Là, le Trandoshan inséra la carte d'accès et lâcha quelques mots à la jeune femme :

Vous restez là, j'en ai pas pour plus de 2 minutes pour enfiler quelque chose de bien plus confortable.

Sans lui laisser le temps de protester, le lézard entra et referma derrière lui. Il y avait fort à parier qu'elle avait un pass universel pour pouvoir entrer si l'envie lui en prenait de fouiner. Mais la question était : avait-elle vraiment envie de fouiner si près de ces mâchoires salement tranchantes ? Seul l'avenir nous le dirait. Une fois à l'intérieur, DeGroot ne perdit pas de temps et se débattit furieusement à grands coups de griffes et de cris pour se débarrasser de cette horreur qu'il portait. Ensuite de quoi il se dépêcha d'ouvrir une de leurs valises, récupérant sa combinaison habituelle bien plus confortable qui laissait pattes et mains en liberté au lieu d'être sous ce tissu étouffant horrible.

Soupirant d'aise, il prit le temps de savourer cette bénédiction retrouvée et s'étira un peu pour se redonner du plomb puis sortit. Si la jeune femme avait tenté de fouiner, il ne l'avait pas entendue, ce qui compte tenu de ses sens affûtés aurait alors dénoté d'un sacré talent pour la discrétion. Un nouveau regard, cette fois un peu adouci, mais qui pouvait déchiffrer l'expression de ce genre de bestiole facilement ?

On peut y aller, je n'aime pas laisser Rawne tout seul, il a une faculté à attirer les ennuis qui me laisse toujours songeur... Dites-moi jeune fille, vous avez mentionné que vous vous sentiez seule. Vous n'avez pas d'ami à bord même parmi le personnel ? Pas de partenaire de chasse pour vous couvrir ?

Cette idée le rendait toujours un peu perplexe. Certes, les siens avaient l'habitude d'être d'excellents chasseurs solitaires tout autant qu'en meute mais leur nature profonde faisait qu'ils n'étaient pas gênés s'ils devaient être seuls. Pour ce qui était des humains, DeGroot ne comprenait pas bien pourquoi des créatures aussi fragiles pouvaient se promener en solo. Le lézard semblait en tout cas à peu près calme et même presque cordial, c'était déjà ça. Il repensait à l'annonce entendue plus tôt. Si un casino était ouvert, il y avait de bonnes chances que le rouquin y soit.




Les choses se compliquaient, à en croire les mouvements de certains types de la sécurité. 2 des Gardes Noirs en étaient à discuter tranquillement avec une serveuse tout en consommant quelque sucrerie en vente. L'un d'eux avait prétexté devoir aller aux toilettes mais en fait s'était posté dans un coin de la pièce pour surveiller les allées et venues. La particularité de cette mission d'infiltration faisait que les criminels se devaient de se couvrir entre eux autant qu'ils couvraient le boss. Il vit donc arriver les types de la sécurité qui se postèrent de façon à couvrir les issues potentielles. Par de brefs gestes en apparence anodins, l'autre fut prévenu qu'il avait de la visite.

Bien incapable de refuser la demande, le Garde Noir fut contraint de suivre Lens jusqu'à sa cabine ou il ne fut pas surpris de rencontrer 2 autres hommes de la sécurité qui y attendaient déjà. Il déverrouilla l'accès et entra, suivi de tout ce beau monde. Il était probablement fait comme un rat-womp à présent, bien qu'il existât encore une chance de sauver les meubles. S'ils trouvaient quelque chose, à supposer qu'ils sachent quoi trouver et ou fouiller, il avait un ou 2 mensonges à leur servir. En attendant, calme et maîtrise de soi.

L'autre Garde noir, ayant pris pour cette histoire de services extra-scolaires, si l'on peut dire, entreprit de transmettre l'information, là encore en croisant chacun des autres infiltrés et en communiquant brièvement par des gestes et un code vocal spécial, dissimulant les informations parmi des banalités et usant de mots-clés. Il chercha ensuite une de ces fameuses employées et en trouva une. Il espérait en savoir plus sur ces fameux services supplémentaires. Il y avait peut-être là une possibilité d'en apprendre plus sur les personnalités du vaisseau et autres détails croustillants.




Il n'y avait pas besoin d'être un génie pour se rendre compte que la mise à l'écart de DeGroot n'était pas involontaire. Sitôt qu'il se retrouva seul avec Hog, Rawne remarqua rapidement que la population autour d'eux était plutôt masculine et pas vraiment du genre jeunes fêtards ou monsieur tout le monde. C'était à prévoir, le Gossam se méfiait probablement de lui autant que lui se méfiait du Gossam. Et si cette histoire de conflit avec la Confrérie Galactique à bord était vraie, il n'y avait pas de quoi être étonné qu'il fut parano au point d'être en permanence entouré de gorilles.

Prestement on l'invita à suivre Hog jusqu'à ce qui semblait en toute logique être le fameux Casino Royal dont l'annonce vantait l'ouverture quelques minutes plus tôt. C'était intéressant, tout comme le petit tour d'horizon dont il bénéficia sur l'organisation de la salle et les petites astuces dont on l'abreuva. Les machines à sous et les écrans de paris ne l'intéressaient pas, Rawne préférait le bon vieux sabbacc, mais il n'allait pas dénier cette occasion d'en savoir plus après tout. Il fallait bien admettre que le tout respirait l'ambiance festive et décontractée, bien qu'un peu coincé encore pour lui qui avait fréquenté des endroits chauds sur Nar Shaddaa.

Monsieur Hog, je n'ai qu'une chose à dire. Vous savez comment faire plaisir à vos invités.

La vue de cette partie du casino, visiblement dédiée au vrai, au sérieux et à l'indubitablement noble jeu qu'était le sabbacc, lui faisait chaud au cœur. Joueur passionné, Rawne ne pouvait que s'y sentir comme un corellien dans le whisky, ce qui tombait bien vu qu'il en était un. Et il y en avait à boire en plus, rien que ça. C'était génial. Pour un peu il en aurait presque oublié qu'il n'était pas là pour s'amuser mais pour bosser. Et il avait assez de jugeote pour songer que rien de tout ça n'était innocent. Impression confirmée lorsqu'il rencontra la dénommée Jenny chargée de lui tenir compagnie.

Il lui adressa un sourire galant, jouant le rôle du représentant d'un gros bonnet sensible aux charmes du beau sexe. En vérité, il n'avait pas la moindre envie de faire plus ample connaissance avec cette belle inconnue. Il y avait déjà quelqu'un dans le tableau et Rawne se comportait en amour comme en amitié, loyal jusqu'au bout. Mais les apparences étaient primordiales dans le monde ou il s'était embarqué. Il accepta les jetons et se mit à examiner d'un œil critique les différentes tables. S'il savait se débrouiller, il n'était pas non plus un excellent joueur ni un maître alors autant commencer doucement.

Il s'installa à une table peuplée par des joueurs d'un niveau au-dessus de la moyenne mais guère plus. Des pigeons faciles à plumer si on savait s'y prendre. Il sembla alors se rappeler que le Gossam était toujours là et se releva précipitamment, se retourna vers Hog, s'inclina respectueusement.

C'est partie remise pour tout vos cadeaux monsieur Hog. Soyez assuré que je n'oublierai pas votre générosité et que cela pèsera assurément dans la balance des négociations. A ce soir donc.

Sur ce, il s'installa de nouveau, attendit que son jeu lui soit servi et l'examina. Une paire pas trop mal mais pas non plus folle. La partie promettait de s'annoncer intéressante si ça commençait aussi moyennement.
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By Haya Fuu
#34631
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La patience. Voila qui ramenait Haya bien loin dans son passé. Attendre que sa proie, inconsciente du danger qui la menace, se mette à la portée de la prédatrice. Certes, être Anzat était un atout, mais Haya ne s'était jamais contentée d'exploiter ses talents naturels, elle aimait créer une ambiance de confiance, quelque chose qui faisait que ses victimes venaient à elle de leur plein gré, quelque chose qui lui apportait une satisfaction supplémentaire. Point de tout cela ici. Installée derrière une poutrelle, l'Anzat attendait simplement que quelqu'un vienne voir pourquoi la balise était hors service.

Elle senti les deux présences approcher avant de distinguer les pas des techniciens. Rapidement, le premier posa à terre une petite boîte à outils et en tira une deviseuse. Quelques secondes plus tard, il retirait le couvercle du caisson. Haya sorti de sa cachette et s'approcha à son tour.

L'homme agenouillé commença à retirer une à une les lames couvertes de composants, pour les examiner avec soin avant de les remettre en place. Pendant ce temps, son collègue prenait en note ce qu'il disait, probablement à destination d'un compte rendu d'intervention. La jeune femme salua l'homme qui prenait les notes, le second ne l'ayant pas encore remarquée.
"- Salut, Y s'passe quoi ?" interrogea l'Anzat derrière son masque qui dissimulait son vocodeur, ne laissant apparaitre que son regard perçant.
"- Salut, un problème sur la balise. Je ne me rappelle pas vous avoir vu...", commenta son interlocuteur.
"- Ben on m'a d'mandé de venir prendre des nouvelles, alors ch'uis là. Au cas où que j'peux aider.", se contenta d'éluder la jeune femme en haussant légèrement les épaules.
"- Là !", interrompit le technicien qui inspectait les circuits." Il manque un proc ici, retiré n'importe comment, il y a une paire de pattes qui ont été arrachées. Il va nous en falloir un autre, et faire un signalement."
"- Tu penses à ce que je pense ?", demanda son collègue
"- Le proc tout seul ne sert à rien, je passe à l'atelier en récupérer un."
"- Ok, je m'occupe du rapport."

Sans plus en dire, l'homme se releva et disparut rapidement au premier coude de la coursive. N'importe quel observateur de la scène se serait étonné que les regards ne se retournent pas directement vers l'intruse. Mais les choses étaient ainsi faites que les Anzati pouvaient inspirer une confiance qui, pour les plus expérimentés, pouvaient confiner à l'absurde, pour peu qu'ils fassent l'effort de ne pas trop bousculer leurs interlocuteurs. L'attitude débonnaire de Haya avait fini d'assoir cette confiance. Toutefois, l'homme n'eut guère le temps de montrer sa surprise lorsqu'il se retrouva face au canon de l'arme de Haya. Elle eut un bref rictus avant de lui tirer entre les deux yeux.

Sans attendre que sa première victime ne touche le sol, la jeune Sith s'étaient lancée à la recherche de l'autre homme, celui retourné chercher le processeur manquant. Elle aurait pu l'attendre sur place, mais son objectif était de mettre la main sur les pièces de rechange, et cela, seul le technicien qu'elle avait pris en chasse pouvait lui donner. D'un pas rapide, elle avait réussi à combler son retard pour le rejoindre peu avant qu'il n'entre dans une petite réserve technique.

L'endroit était mal éclairé, principalement à cause des hautes étagères qui bloquaient la lumière du plafonnier.
"- Ton pote y m'a dit que j'pouvais t'ête t'aider.", expliqua Haya alors que l'homme lui lançait un regard interrogateur.
"- Si je peux te donner un conseil, évite d'appeler les sous-officiers 'pote', surtout celui-là, il aura vite fait de te faire débarquer au prochain arrêt."
"- OK d'ac. Chef.", se contenta de répondre Haya
"- Et je suis pas chef. Vu que tu es là, prend le poste à souder.", dit-il en désignant une petite boite orange et noire posée à côté d'elle. Pendant ce temps il s'enfonça dans le local pour observer une série de petits tiroirs.
"- C'est vach'ment plus classe que là où que j'bossais avant vot’ navire."
"- C'est un beau navire, ha les voilà.", il sorti un étui transparent de l'un des tiroirs." Et bien rangé en plus, ce qui ne gâche rien."
Et tout comme son collègue, il n'eut guère le temps de montrer sa surprise qu'un tir de blaster échouait entre ses deux yeux.
"- T'inquiète, je vais tacher de mettre un peu de bordel là dedans.", conclu l'Anzat en récupérant l'étui et en finissant de vider le tiroir.

Quitter le secteur ne posa guère de problème grâce aux deux nouveaux laissez-passer si mal acquis.

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Côté gardes noirs, les investigations avaient bien avancées : si trouver un membre d'équipage avec des boutons nacré sur son uniforme ne s'était pas avéré bien compliqué, les affaires étant les affaires, la première jeune femme que l'un des hommes sous couverture avait abordé ne semblait pas décidée à aller plus loin, sans un rendez-vous pour la soirée. Cela pouvait se comprendre, elle était là pour ça, mais fallait-il vraiment attendre aussi longtemps ?

Trouver quelqu'un qui se montra un peu plus bavard avait nécessité de visiter le Casino, une boutique de souvenirs, ainsi qu'une boite de nuit, paradoxalement ouverte H24. Et leurs efforts avaient fini par payer. On leur avait indiqué un élévator depuis lequel ils pourraient, moyennant finance auprès du service commercial, accéder à une partie très privée du navire. Le droit d'entrée s'élevait à 850 crédits par personne, mais leur interlocutrice leur avait garanti qu'ils en auraient pour leur argent.

Cela fait, un autre des gardes se trouvait dans une posture bien peu enviable. Au moins pouvait-il se féliciter que, pour le moment, son aimable interpellation ne semble déboucher que sur un contrôle de routine. Les hommes de la sécurité restaient très courtois, et celui qui l'avait cueilli quelques minutes plus tôt lui sorti la liste des tous les bagages déclarés. Il allait falloir tous les passer en revue, en allant du contenu du tube de dentifrice jusqu'au linge sale, en passant par les échantillons supposément transportés. Coïncidence ou pas, une voix dans l'oreillette souffla à l'homme de commencer par les échantillons.

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ImageLes tours de table se suivaient et réservaient régulièrement son lot de surprises. Les joueurs que M. Rawne affrontaient n'étaient clairement pas des amateurs, malgré son choix pourtant judicieux de rester éloigné des tables aux droits d'entrées les plus élevés, attirant naturellement les joueurs les plus chevronnés. Le constat était là, il ne pouvait compter les plumer en toute tranquillité, et le petit rire du Gossam lui revenait en mémoire. L'un d'entre eux, un humain au regard vide et à la chevelure déjà bien dégarnie pour son âge, avait déjà remporté quelques mises avec des mains que l'on n'aurait pas données gagnantes. Visiblement plus doué que ses partenaire de table pour le bluff, il avait su compenser son manque de chance en adoptant une stratégie polymorphe, ce qui rendait difficile la lecture de son jeu, et incitait à opter pour la prudence, ce qui, paradoxalement, lui laissait d'avantage d'opportunités.

Une fois de plus, la jeune femme installée à ses côtés ramena à lui les mises déposées au centre de la table. Le voisin de droite de M. Rawne émit un grognement de désapprobation, mais les choses en restèrent là. L'individu préféra quitter la table plutôt que de se lancer dans un esclandre qui, de toute façon, ne lui serait pas profitable. Le vainqueur attendit qu'il ai tourné le dos pour esquisser un sourire malicieux. Et les cartes furent à nouveau distribuées.

Après ce départ, les choses commencèrent à évoluer. Un associé se déclara parmi les autres joueurs. Sans échanger un mot, les jeux se complétèrent pour faire bloc contre le leader de la table. C'est lorsque l'équilibre du jeu s'était enfin rétabli que la charmante Jenny lui posa délicatement la main sur l'épaule avant de se pencher vers son oreille.
"- M. Hog vous fait savoir qu'il vous attend au salon bleu.", souffla-t-elle.
Un coup d'œil à l'horloge indiquait pourtant qu'il y avait encore au moins une heure à tuer avant les 19h00 initialement annoncée.
"- Si vous voulez bien me suivre. Une hôtesse va se charger de récupérer vos gains."
Naturellement le vieil homme esquissa à nouveau un sourire devant pareille aubaine.

La salle de réception était fin prête, mais en bon maître d'hôtel, Aznir refit le tour, une fois de plus, de la pièce. Le Second avait lourdement insisté sur le fait que tout devait être absolument parfait. De ses gants blancs, l'homme réajusta d'un demi-millimètre la position d'un verre. En bout de table devrait se tenir le Gossam. Il ne l'avait jamais personnellement rencontré, mais la réputation qu'il avait était largement suffisante pour qu'il s'en réjouisse. Jamais, en acceptant de monter à bord du Princesse Galatée, il n'aurait pensé avoir à travailler pour un individu de ce genre.

De l'autre côté de la salle, deux autres hommes avançaient pas à pas, avec attention. Equipés de détecteurs portatifs, ils contrôlaient chaque centimètre carré à la recherche de mouchards ou d'explosifs. Le bip régulier de leurs appareils rendait le maître d'hôtel toujours un peu plus nerveux. Pourtant cela était plutôt bon signe, car nul doute que s'il devait y avoir une mauvaise surprise, il serait en première ligne. Et dans ce funeste cas, il préférait ne pas imaginer ce qui pourrait advenir.

Lorsque la porte de la salle s'ouvrit, Aznir ne put retenir un hoquet de surprise en voyant débouler, certes M. Hog, mais avec lui toute une suite de personnes transportant moult équipements qui n'avaient, en toute logique, rien à faire dans cette salle de réception. En moins de temps qu'il n'en aurait fallut pour qu'un Rancor dévaste une boutique de Tatoine, les nappes blanches furent évacuées sans même que les couverts soient retirées, formant des ballots blancs.
"- On prend la place, dégagez tout ce bric à brac.", se contenta d'annoncer sur un ton ferme le Second au maître d'hôtel.

Hog avait d'abord voulu s'installer sur la passerelle quand les « mauvaises » nouvelles avaient commencées à s'accumuler. Centre névralgique du navire, cela lui paraissait être une idée tout à fait pertinente. Mais son homme de main s'était évertué à lui expliquer que cela poserait de nombreuses difficultés, à commencer par le fait que cela ferait trop de monde dans un espace qui n'était pas prévu pour : il aurait été inaudible. Le choix s'était donc reporté sur la salle de réception dans laquelle il comptait faire ses annonces un peu plus tard dans la soirée.

Le commandant fit son entrée quelques instants plus tard, et lorsque M. Rawne entra dans la salle, Hog mettait fin à leur conversation.
"- Vous serrez tenus informé en temps et en heure Commandant. Pour le moment vous pouvez rejoindre votre cabine et prendre un peu de repos, votre Second gère parfaitement la situation, mes hommes vont vous y accompagner."
"- Hog, vous endosserez toutes les responsabilités ! Je suis encore le Commandant de ce navire ! Vous ne pouvez pas ..."
"- Si, je peux !", coupa le Gossam en faisant signe à trois hommes en arme de faire sortir le Commandant.

"- M. Rawne, vous me voyez désolé de devoir vous sortir de votre partie de cartes, mais il semble que les choses aient évoluées pendant que vous vous détendiez.", Il marqua une courte pause afin de s'assurer d'avoir toute l'attention de son invité. "Comme je vous l'ai déjà expliqué, la Confrérie passe son temps à élaborer des plans ridiculement compliqués plutôt que de préférer un face à face. J'ai donc mis au point un piège, dans lequel ils sont tombés. Pour faire simple, j'ai fait croire que j'allais profiter de cette croisière pour rencontrer mes principaux lieutenants. Forcément je savais qu'ils allaient envoyer une de leurs pièces maîtresses pour tenter d'anéantir mon organisation. Et par pièce maîtresse je n'attendais rien de moins que leur leader : une sorte d'assassin psychopathe qui se prend pour l'héritier légitime d'une ancienne organisation de Loretto. Une vieille histoire sans intérêt. Cette sympathique personne s’est invitée parmi nous, comme prévu. Que diriez vous de lui montrer qu’il y a meilleur que lui à bord ?"

Le Gossam s'attacha ensuite à faire un résumé de la situation : les deux balaises du navire étaient hors service, une était sabotée, l'autre avait simplement été détruite. Les techniciens chargés de leur maintenance s'étant stupidement faits tuer au lieu de procéder à leur remise en service : plusieurs hommes de Hog ratissaient déjà le secteur. Le PC sécurité était déjà en train d'analyser les images des caméras de sécurités, mais pour le moment il n'y avait rien de probant : on y voyait un technicien se faire agresser par un individu masqué, gabarit moyen, portant un masque et casquette, habillé avec une tenue du bord.

Ensuite il y avait cette histoire de vecteurs qui ne correspondaient pas. Apparemment le vaisseau n'empruntait pas le trajet initialement prévu : la navigation lui avait laissé le choix, soit de laisser le navire poursuivre sa route, sachant qu'à l'arrivée il y aurait fort logiquement un comité d'accueil. Pour la passerelle, il n'y avait rien à craindre d'autre, car si le détournement avait eu pour but de faire passer le navire à travers une étoile ce serait déjà fait. Soit quitter l'hyper-espace, le temps de trouver l'origine du problème. Mais là il y avait un énorme doute : impossible de dire combien de temps il faudrait avant de pouvoir se remettre en route, s'ils pouvaient se remettre en route. Le système de communication du navire était opérationnel, mais sans les balises, ils ne pouvaient pas espérer que quiconque vienne les aider avant que leur position exacte n'ai été recalculée.

Tout cela semblait plus amuser le Gossam que l'alarmer : sur ces deux points, Hog le Marchand attendait les suggestions de M. Rawne, même s'il aurait été particulièrement surprenant qu'il en tienne compte.

Il adjoint aussi à son invité quatre de ses hommes. Des individus triés sur le volet, et choisis pour la complémentarité de leurs compétences techniques et martiales. Octave, aussi baraqué que roux, ancien Forces Spéciales, sponsorisé de pied en cape par toutes les grandes marques d'armement et de protections de la galaxie. Domienne, a priori assez introvertie et d'une corpulence plus dans la norme, technicienne qui connaissait le navire mieux que sa poche, elle avait un passe-droit au niveau de la sécurité, ce qui lui permettait d'accéder à toutes les parties du navire. Greg était affecté à la sécurité et devait se montrer plus polyvalent qu'Octave : ce serait l'intermédiaire entre l'équipe de Rawne et les membres de l'équipage ou les passagers. Enfin il y avait March, habillé en civil, il était à mettre dans la catégorie 'homme à tout faire', un finaud qui avait un sens inné pour la débrouille.

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Trop maladroite, trop directe, sans subtilité. Rebecca avait pris au mot le 'taisez-vous et marchez'. Au moins avait-elle un indice sur les liens qui unissaient l'extra-terrestre à M. Rawne. Une dette de sang. Mais il lui était bien difficile de comprendre vraiment ce que cela pouvait impliquer pour les deux individus. Hog saurait-il se contenter de cela ? La question ne se posait même pas. En même temps elle n'avait plus des masses de questions à se poser à ce niveau. Il lui fallait juste trouver du courage, beaucoup de courage.

Pendant que le Trandoshan s'était changé, l'hôtesse s'était contenté de troquer son paquet contre un sac à main, mais cela ne changeait rien au fait qu'elle sente la peur.

"On peut y aller, je n'aime pas laisser Rawne tout seul, il a une faculté à attirer les ennuis qui me laisse toujours songeur... Dites-moi jeune fille, vous avez mentionné que vous vous sentiez seule. Vous n'avez pas d'ami à bord même parmi le personnel ? Pas de partenaire de chasse pour vous couvrir ?"

La question ne manqua pas de surprendre la jeune femme. Et elle s'en étrangla alors qu'elle voulu répondre.
"- C'est que.. ", elle toussa," Excusez moi.," nouvelle quinte de toux. "Non, il n'y a que des gens de passage ici. On m'a dit que M. Hog avait demandé à voir M. Rawne. On va les rejoindre directement."

L'hôtesse avançait d'un pas rapide, et ne pipait plus un mot. Tant de choses se bousculaient dans son esprit qu'elle en était incapable de réfléchir. Elle sentait ses mains devenir moites et une bouffée d'angoisse l'envahir. Sa poitrine la serrait abominablement. Faire quelque chose maintenant, c'était maintenant ou jamais, car dans quelques secondes elle allait céder à la panique et ce serait la fin.

Alors elle se retourna vers le reptilien, un blaster léger au poing, tiré de son sac.
"- Je suis désolée, ils m'obligent à le faire. Je n'ai pas le choix.", la jeune femme renifla, les larmes lui montaient aux yeux. "Il faut que je le fasse. Une mère ferait tout pour sauver son enfant. Vous comprenez ?" Bien sur, elle n'attendait pas de réponse.

Probablement était-ce la première fois qu'elle braquait quelqu'un, tant le canon de son arme oscillait. Il s'agissait avant tout d'un blaster de dissuasion, du genre qui pique, mais loin d'être assez puissant pour constituer un danger mortel pour un Trandoshan. Ce qui était plus inquiétant, c'était le sac que Rebecca venait de laisser tomber au pied du Reptilien.

"- Prenez le et entrez là !" Son ton était devenu un peu plus assuré et autoritaire. Elle désigna une porte sur le côté de la coursive.

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L’Aqualish passa sa main encore valide sur le métal de son bras cybernétique, tout en regardant la courte vidéo d’une petite escadre d’aile A aux couleurs des Défiants prendre son envol. Le communiqué était près, il ne restait qu’à attendre le signal.
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By Zeph Mathuin
#34688
Le Garde Noir interpellé savait que ça allait être vraiment très serré pour lui cette histoire. Coincé seul au milieu des 3 types de la sécurité, désarmé, il ne pouvait espérer s'en tirer s'ils décidaient de le neutraliser ou l'emmener ailleurs. Son arme et certaines de ses camarades étaient parmi les bagages, cachée à l'intérieur des valises spéciales contenant les divers matériaux utiles en métallurgie. Les choses devinrent plus tendues encore lorsque, pour commencer l'inspection, les types de la sécurité exigèrent de voir ses échantillons. Il fit mine de protester, arguant que les matériaux étaient pour certains trop délicats pour les laisser s'exposer à l'air libre mais se ravisa rapidement.

Haussant les épaules, il se pencha pour ouvrir la première des valises, qui prenait plutôt la forme d'un socle que d'un container. Un socle pour entreposer des métaux ? Curieux. Ce fut seulement lorsqu'il enleva le drap protecteur que les bonhommes comprirent. Il s'agissait d'une statue de métal, composée de plusieurs alliages représentant plutôt adroitement le bon Hog, compte tenu de la difficulté de la tâche. Les armes étaient planquées dans un double fond sous le socle et un détecteur de métaux serait en principe tellement saturé par la statue qu'il n'y verrait que du feu.

Affichant un air innocent, le Garde Noir entreprit d'expliquer : cette statue et une ou 2 autres parmi les bagages de lui et ses confrères devaient servir de cadeau au prodigieusement accueillant Gossam. Après tout, il ne méritait pas moins de la part de sa vieille connaissance Upsy, qui était derrière l'offre faite à l'entreprise de métallurgie invitée sur l'un des mondes visités par la Princesse. On ne pouvait que louer la générosité de l'humain à son vieux camarade, n'est-ce pas ?




Impossible de se réserver une entrevue privée pour la soirée, c'était bien trop loin. Quelques heures à attendre alors qu'en ce moment même, le boss était seul avec leur client, c'était inviter un désastre à advenir. Il leur fallait des infos fraîches et il les leur fallait maintenant. Laissant là la première demoiselle qu'il avait approché, le Garde Noir ne perdit pas de temps pour continuer ses recherches avec sa comparse. Il n'était pas surprenant qu'il y ait un réseau de prostitution interne à la croisière du yatch, l'affaire étant détenue par un criminel notoire d'après leurs infos après tout.

Le couple trouva son bonheur dans une boîte de nuit branchée ou, purent-ils constater, s'échangeaient quelques drogues courantes sur le marché pour une poignée de crédits. Prostituées, drogues, types louches à tout les coins du vaisseau, pas de doute on était bien à une croisière comme ils les aimaient. Se faisant passer pour un couple très libéré - certains parleraient même d'échangistes - les 2 Gardes Noirs apprirent qu'en versant une coquette somme au videur en haut de l'élevator au fond de la discothèque, ils auraient accès à un salon VIP du plus bel effet. On ne leur précisa pas toutefois si ce serait buffet à volonté là-dedans ou s'il faudrait repasser à la caisse, la première option avait intérêt à être la bonne.

Ils payèrent finalement le total de 1 700 crédits pour pouvoir entrer. Et leur vendeuse avait eu raison : ils en eurent pour leur argent. Entre les tables ou coulait l'alcool bien violent et les drogues les plus exotiques qui soient d'un côté, les "prestataires" des 2 sexes et de plusieurs races attendant qu'on fasse appel à leur service - il y en avait même qui faisaient des démonstrations en public - d'un autre et les petites danses suggestives sur podium, il y avait de quoi se rincer le gosier, les yeux et... D'autres choses disons. Mais tout ça n'intéressait pas vraiment les Gardes Noirs qui se séparèrent pour se trouver chacun et chacune un petit quatre heures à interroger l'air de rien. Le schéma était plutôt simple : une séance privée avec l'un et l'autre puis, une fois qu'on serait dans un endroit intime, on allait cuisiner un peu ces employés, en douceur pour commencer.

Que la fête commence.




Il y avait vraiment de quoi passer un bon moment. Le tableau était simple : une table de jeu, un paquet de sabbacc, des joueurs friqués dont la moitié jouaient encore plus mal que ce fieffé crétin de Damon, un membre de son équipage malchanceux comme pas deux, un ou deux adversaires qui en valaient la peine, un verre quotidiennement rempli de whisky corellien et un corellien fou lâché dans l'arène. Autant dire qu'il s'amusait comme un fermier de Tatooine recevant son brevet de pilote, malgré qu'il ne gagnait pas tant de parties que ça. Toutefois, lorsque la fameuse Jenny - qui avait une tendance à sacrément se pencher quand elle remplissait son verre, nota-t-il - lui indiqua que le bon Hog le réclamait, il réussit le tour de force, couillu et chanceux, d'avoir tiré la suite de l'étalage de l'Idiot.

Souriant, il ne manqua pas de lâcher sa bombe avant de quitter la table, laissant là les perdants tout en s'assurant bien que l'hôtesse ne manquerait pas de récupérer ses gains. Le pot était à lui, un peu d'argent de poche ne lui ferait pas de mal hé hé. Et rien que pour voir ses concurrents serrer les dents, yeux écarquillés et mines décomposées, ça en valait la peine. Ah, les petites folies qu'on peut se permettre parfois... Le corellien accepta de suivre Jenny qui le mena jusqu'à la salle de réception ou semblait s'activer tout un commando à en croire tenues et attitudes des individus présents.

Il fut finalement mis au parfum et soupira légèrement. Tant pis pour le repas en charmante compagnie de Hog visiblement, quel dommage. Il semblait que les rivaux du Gossam s'étaient bel et bien invités à l'intérieur, décidés à gâcher la fête et lui faire la peau. En toute franchise, en ce qui le concernait ils pouvaient bien l'égorger sous ses yeux que ça lui serait passé au-dessus. Mais il n'allait pas dire ça à haute voix, ça lui aurait surement valu un aller simple dehors, dans l'espace, là ou personne ne l'entendrait crier. Il hocha la tête à l'attention de Hog.

Un petit nettoyage de la princesse et on pourra parler affaires vous et moi monsieur Hog. Mon patron m'a bien expliqué que je devrais vous assister dans la mesure de mes moyens. Et figurez-vous que j'ai de quoi faire. Concernant votre dilemme, vous pourriez poursuivre sur le trajet prévu, vous partez du principe que ces rigolos vous attendent à l'arrivée mais si ça se trouve, ils n'attendent que ça que vous stoppiez le vaisseau pour vous prendre en embuscade. Il suffit que leur assassin ait installé un émetteur pour avoir notre localisation exacte et quelques vaisseaux prêts à fondre sur nous à l'arrêt des moteurs.

Continuez sur la trajectoire mais ralentissez au maximum, pendant ce temps on va chercher notre intrus et on va le faire parler une fois attrapé. Rassemblez les ingénieurs et le personnel qui n'est pas absolument nécessaire à la bonne tenue du vaisseau pour inspection d'identité, utilisez les caméras pour ne pas perdre de vue si vous le pouvez le tueur qui se balade. S'il a bousillé vos balises, il va peut-être tenter de s'en prendre aux moteurs ou aux systèmes de communication. Envoyez vos gars à ces 2 endroits pour les protéger, personne n'entre ou ne sort de ces zones sans examen complet.


On lui assigna un petit groupe, pour le protéger ou l'assister il ne savait pas trop. Ça pouvait aussi bien être pour le surveiller par ailleurs. La femme l'intéressait plus particulièrement pour une qualité indispensable au vu de la tâche qui les attendait. Rawne hocha la tête à l'attention de chacun.

Encore une ou deux choses monsieur Hog. D'abord, il me faut une arme pour que je puisse me défendre. Je ne suis pas un penseur mais un homme d'action, ne vous attendez pas à ce que je me tourne les pouces pendant que vos gars font le boulot et me tiennent à l'écart. Ensuite, je dois vous faire une confession : je ne suis pas venu seul à bord - DeGroot ne compte pas - j'ai quelques gars à moi parmi les passagers. Ne le prenez pas mal, mais je devais venir avec des gars pour couvrir mes arrières au cas ou votre invitation aurait été un piège d'un rival de monsieur Upsy. Si vous pouviez me passer un comm', j'ai une fréquence sécurisée pour les avertir. Ils ne seront pas de trop pour nous filer un coup de main.

Il se tourna vers la femme de son petit groupe.

Domienne c'est ça ? Il parait que vous connaissez le moindre recoin de ce vaisseau. A votre avis, si vous étiez un intrus chargé de semer le chaos et abattre des cibles difficiles d'accès, comment vous vous y prendriez ?

Toujours chercher à penser comme votre ennemi pour espérer le court-circuiter. Savoir était pouvoir et savoir permettait d'empêcher que pouvoir ne devienne vérité.




Le silence qui régnait était encore plus troublant et lourd que précédemment. Profondément gênée, l'humaine bégayait en tentant sans succès de s'expliquer. Maintenant qu'il avait de vrais vêtements sur lui, le lézard se sentait d'humeur un peu plus indulgente envers l'intruse. Juste un peu. Cela ne l'empêchait pas de noter de ses yeux de mammifère combien elle tremblait et semblait nerveuse. Et cette odeur qu'il reniflait dans l'air... Ça empestait la peur, une odeur qu'il connaissait bien après ces décennies de chasse à travers la galaxie. Une odeur qu'il détestait, la peur étant assurément la pire des insultes aux yeux des fiers Trandoshans. Faible et pathétique petite humaine sans importance.

Elle stoppa son trottinement brusquement et se retourna, pointant un blaster sur lui. La surprise fut grande pour DeGroot, qui, concentré sur l'odeur de terreur, avait oublié que souvent, la peur fait réagir violemment ses victimes. Et ici, au vu de ses propos bafouillés, il ne s'agissait pas uniquement de la peur du Trandoshan. Il cligna des yeux, siffla d'un air menaçant tout en obéissant.

Vous avez commis une erreur jeune fille. Une erreur que vous n'allez pas tarder à regretter.

L'erreur était fort simple : placée face à la possibilité de tirer un coup de semonce pour rappeler qui était le patron, la pauvre n'en avait rien fait. Elle n'avait pas rappelé les règles du jeu ni qui était l'alpha de leur meute. Ce faisant, elle s'excluait de ce rôle que l'un des deux devait tenir dans leur joute. L'arme n'était pas capable de lui infliger plus qu'une éraflure sur les écailles mais pour l'heure c'était plutôt le petit sac qu'elle lui ordonna de ramasser qui le préoccupait. Avec sa chance, il y avait une bombe improvisée là-dedans, du genre qui l'enverrait dans le décor pour un sacré bout de temps et avec des morceaux de lui éparpillés un peu partout.

Docile, il obéit et marcha lentement jusqu'à la porte puis mit la patte sur la poignée. Une occasion, une fenêtre d'action de même pas une seconde devant lui. C'était le genre de truc qu'il savait faire le vieux lézard. Au moment d'ouvrir la porte, il se mit en action, bougeant à une vitesse fulgurante au vu de sa masse, l'une de ses mains tenant toujours le sac tandis que l'autre se décala, griffes tendues en direction du mince cou de la jeune femme. Le blaster cracha 2 ou 3 tirs dont au moins un toucha le Trandoshan à l'épaule mais ce fut à peu près tout ce que Rebecca put faire. Les griffes se refermèrent sur la chair rose et serrèrent férocement, l'étouffant à moitié et perçant sans mal à travers la peau.

Fixant sans ciller de ses yeux ceux de l'humaine, DeGroot ne dit pas un mot durant quelques instants, laissant l'adrénaline retomber un peu. Puis, lentement, il approcha le visage coincé dans sa poigne de fer près, vraiment très près du sien. Puis il dévoila ses crocs, affichant un sourire carnassier offrant toute l'étendue de sa dentition fort complète.

Je vous avais dit que vous aviez commis une erreur. Vous n'avez pas tiré pour rappeler qui était le boss et ça vous a tout coûté. Et maintenant jeune fille, nous allons parler tout les deux. Vous allez me dire tout ce que vous savez sur moi et mon ami, sur votre patron et sur son plan. Si vos réponses me conviennent, je vous tuerai rapidement et sans douleur. Sinon... Je peux vous assurer qu'on vous entendra crier jusqu'à Coruscant. N'oubliez pas que j'ai des dents et que je suis carnivore. J'écoute.

Elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même et le lézard n'éprouvait aucune honte ni aucun regret à l'idée de devoir la tuer. La chasse semblait finalement ouverte et il en était réjoui, finis les faux semblants, place aux actes ouverts. La traque allait pouvoir commencer, mais en ce qui le concernait, le gibier s'appelait Hog et Rawne était son otage. Il s'inquiétait de ce que cette infamie impliquait pour le corellien, il n'y avais pas de temps à perdre. Les yeux du Trandoshan ne quittaient pas ceux, terrifiés, de la blonde. Un faux mouvement, un geste un tant soit peu suspect et elle allait pouvoir constater en personne combien les dents de ses congénères étaient très efficaces.
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By Haya Fuu
#34868
"- Ouais, je confirme, la statuette d'un Gossam. Il dit qu'il y en aurait dans les autres bagages aussi. On fait quoi ?", l'agent de sécurité était pour le moins perplexe.
"- Comment ça 'Je lui laisse ses armes et je l'accompagne' ? Il a pas d'arme le gars, je te parle d'un gossam, pas d'une grosse arme !". Il reposa rageusement son comlink.
"- Ok, on continue, donc vous m'avez dit combien de statuettes au total ?", mais son comlink le rappela à l'ordre.
"- Des statuettes de Goss... Comment ça tu t'en fous, les ordres ont changés ? Il bosse pour nous ?"

Finalement l'agent se retourna vers le Garde Noir :
"- Toutes nos excuses, il semblerait qu'en fait vous soyez avec nous. Je comprends pas tout mais on m'a demandé de vous laisser prendre vos affaires et de vous accompagner."

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La cabine offrait un confort pour le moins spartiate, avec pour tout mobilier une couchette et un lavabo. Le Garde Noir avait eu bien du mal, malgré ses compétences, à tirer quelque chose de l'individu. Le menacer ne l'avait amené à qu'à débiter des tarifs, variant en fonctions des blessures ou mutilations qu'il pouvait recevoir. Cela ne semblait pas le choquer.

Icy se trouvait bien dans l'antichambre du plaisir, il y avait des amis et tout le monde était gentil et attentionné à son égard. On lui donnait à manger, et un médecin venait le voir quand il avait mal. Il était aussi très docile, car il ne voulait pas aller dans le Donjon, dont la porte était gardée par les succubes. Les Gardes Noirs firent sans difficulté le rapprochement avec deux danseuses installées sur des plateaux tournants à l'entrée d'un passage ressemblant à une herse. Le Donjon était l'antre de la douleur, et Icy ne voulait visiblement pas y aller.

Une fois ce point de pression trouvé, il fut beaucoup plus facile de tirer quelque chose de l'homme, à commencer par son histoire, ou plutôt ses deux histoires. Ainsi raconta-t-il qu'avant d'être Icy, il était William Finsh, chauffeur privé. Mais William avait un gros défaut, c'était un parieur invétéré. Ces créanciers se faisant pressant, il avait été contraint de prendre un crédit auprès d'individus peu recommandables, s'enfonçant rapidement dans la spirale infernale du surendettement. Alors on lui avait proposé de devenir Icy le temps qu'il rembourse les sommes dues.
"- C'est le comptable qui dira quand Icy pourra redevenir William Finsh.", avait-il conclut.
Il ne faisait aucun doute que William Finsh avait bénéficié d'un lavage de cerveau en bonne et due forme, et que le comptable, comme il l'appelait, ne donnerait probablement jamais le feu vert à son départ.
"- Beaucoup ici sont comme William Finsh et Icy. C'est pour ça que les tarifs sont importants. Avec les tarifs, je deviendrai à nouveau William Finsh plus rapidement."

Toujours à la recherche d'informations qui pourraient les intéresser, les Gardes poursuivirent leur interrogatoire, apprenant que d'habitude le petit écran situé dans le coin de la cabine affichait des cotes sur des combats que les clients d’Icy aimaient regarder quand ils venaient le voir. Mais pour une raison inconnue, l'écran n’avait pas été rallumé dernièrement. Parmi les combattants, il aimait bien celui qui s'appelle "Le Marteau", même s'il ne l'avait jamais vu, car il gagne toujours. Icy soupçonnait que les clients puissent regarder les combats en passant par la cabine 7 de l'antre du plaisir : ceux qui y allaient n’étaient pas toujours accompagnés.

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L'odeur de la peur avait cédé place à une autre odeur, une odeur qui lui titillait très concrètement les narines : celle de l'urine. Visiblement Rebecca n'avait pas su gérer sa peur, en témoignait la petite flaque à ses pieds. Elle tenta de détourner le regard du visage du Trandoshan, mais ce dernier lui tenait fermement la mâchoire, l'obligeant à lui faire face.

"- Pitié, Pitié !", gémit-elle. "Je ne sais rien de vous", sanglots, "Je sais seulement que vous et M. Rawne êtes invités par Hog. Je vous le jure. Il ne m'a rien dit."

Le large sourire de Degroot parut hypnotiser la jeune femme alors qu'il lui rappelait qu'il était carnivore.

"- Ils retiennent mon fils. La Confrérie retient mon fils.", articula-t-elle avec difficulté. "Ils m'ont envoyé une photo de lui en me disant de passer prendre le sac. Pendant que vous vous changiez, j'ai reçu de nouvelles instructions.", les larmes qui coulaient sur ses joues commençaient à laisser une coulée bleue de mascara. "Je devais vous donner le sac et activer le déclencheur dans ma poche droite quand nous serions dans l'élévateur.", elle renifla bruyamment. "Par pitié, ne me tuez pas. Je n'avais pas le choix. Pour sauver mon enfant."

Son regard était suppliant. Rebacca avait pleinement conscience que sa vie était, au sens propre comme au sens figuré, entre les mains du Trandoshan. Elle attendait maintenant que le verdict du lézard tombe. Elle ne voulait pas tenter de l'apitoyer, mais cela avait été plus fort qu'elle. Elle savait que si elle se montrait faible, il n'aurait aucun égard pour elle et que jamais il ne consentirait à la laisser partir. Mais la peur était plus forte que la raison. "Je ferai ce que vous voulez.", conclut-elle malgré elle.

"- LACHEZ CETTE FEMME !"
Une surprise ne venant jamais seule, il fallait qu'un homme de la sécurité surprenne leur inamicale conversation. L'homme avait immédiatement sorti son arme pour la braquer sur le lézard. Prudent, il était resté à bonne distance tout en prenant contact avec son central.
"- Un trando agresse une femme, je répète, un tradoshan agresse une femme." Son arme restait braquée sur le lézard.

Immédiatement le superviseur répondit:
"- Restez à bonne distance, une équipe est à proximité."

L'homme n'en menait pas vraiment large. Son arme était efficace contre les humains, aucun doute à avoir là-dessus, et bon nombre de non-humains aussi. Mais les Trandoshans avaient la réputation d'être au dessus de la moyenne en matière de résistance physique, sans parler de leur aptitude naturelle au combat. Il comptait donc suivre les consignes qu'il venait de recevoir à la lettre, et laisser un maximum de distance entre lui et le lézard. L'idée de voir la jeune femme se faire arracher la gorge à coups de crocs ne le motivait guère, mais à choisir, il préférait que ce soit elle plutôt que lui.

"- LACHEZ LA ! Une équipe de sécurité arrive !", ordonna-t-il à nouveau. Et dans le même instant, tous les voyants des portes et de l'élévateur passèrent au rouge. Le son si typique de portes qui se ferment se fit aussi entendre.
"- Le secteur est bouclé, c'est votre dernière chance de vous en tirer, mes collègues seront nettement moins conciliants.", poursuivit l'homme.

La petite troupe, dont M. Degroot entendait déjà le bruit des bottes résonner dans la coursive, fut très étonnement rapide à intervenir, puisqu'à peine l'agent de sécurité avait-il terminé sa phrase, que quatre hommes en arme passaient le coin du couloir.

"- M. Degroot, lâchez cette femme s'il vous plait, nous nous en chargeons. Nous avons découvert qu'elle était en relation avec la Confrérie.", et le chef du groupe sortait déjà une paire de menottes.

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La question avait laissée Domienne assez perplexe, mais après une brève réflexion, elle prit la parole.
"- C'est une question assez difficile. Je ne suis pas une tueuse. Mais je dirais que pour mettre la panique, couper ne serait ce que la lumière dans le vaisseau pourrait bien aider celui que nous cherchons, s'il a de quoi voir dans le noir. Le générateur principal se trouve en dessous de la passerelle, à l'avant du navire. On a aussi deux génératrices de secours au niveau des systèmes de survie qui prennent automatiquement le relais."
Octave prit la parole, tout en tendant un blaster modifié à M. Rawne.
"- A puissance max vous pouvez abattre votre pote Trandoshan si vous visez bien, ou au moins le sonner sévèrement, mais il vous faudra attendre un peu pour le réutiliser, il chauffe vite. Sinon, pour abattre une cible désignée, il faut savoir où elle se trouve. Si on part du principe que non parlons de M. Hog, le meilleur moyen d'intercepter notre tueur est donc de rester avec lui, dans une zone que nous aurons pris soin de sécuriser."
"- Le problème principal reste qu'actuellement nous avons la certitude qu'il y a au moins une personne dans l'équipe adverse. Mais peut-être sont-ils plus nombreux. Et, personnellement, je ne suis pas du genre à rester les bras croisés à attendre de me faire égorger comme un lapin. Dans ces conditions nous ne pouvons nous contenter de patienter". March avait fait un pas en avant et avait parlé avec assurance, avançant son argument avec vigueur.
"- Dans ce cas, le PC central me parait être un point intéressant : accès aux caméras, contrôle d'accès,... et armement. Mais nos hommes ne se laisseront pas convaincre de déposer les armes.", conclut Greg.
Domienne reprit la parole.
"- Sauf s'ils ont piratés le système de survie : ils pourraient alors isoler le secteur et couper la ventilation. Avec les codes adéquats, ils pourraient même lancer une purge.", la technicienne précisa. "En cas d'incendie par exemple, il est possible de vider certaines section de leur air afin d'étouffer les flammes. Encore qu'à la réflexion, le système est fait pour laisser le temps aux personnes présentes de s'équiper de respirateurs."

De son côté, Greg s'était éloigné du petit groupe sur l'injonction de Hog, pour une discussion qui semblait relativement houleuse. Au final Greg revint à grands pas.
"- Hog ne veut pas que l'on passe au dessus du niveau d'alerte 3. C'est à dire qu'on restreint aux chefs de section les accès aux zones sensibles : la passerelle, les commms, la survie et la propulsion. Au niveau 4, c'est la circulation des passagers qui va être restreinte, et Hog ne veut pas en entendre parler, histoire de gros sous.", il conclut en tendant un comlink à M. Rawne. "Ca devrait faire l'affaire.", restait à savoir s'il faisait référence au niveau d'alerte ou au comlink. "Je reviens dans trente secondes, je fais vérifier les identités de chacun, mais ça va prendre du temps avant que l'on ait fait le point.", il s'éloigna à nouveau en faisant signe à deux autres hommes de le rejoindre.

"- Après il y a pas mal de zones qui peuvent être intéressantes : les relais énergétiques qui pourraient permettre d'isoler temporairement une zone du Princesse, encore faut-il connaître leurs emplacements. Les cabines du Commandant et du Second qui disposent chacune d'une console avec un système très limitée de surveillance et de communication, mais leur accès est surveillé. Et puis il y a le secteur neuf aussi...", Domienne fournissait les informations à la louche, et March la stoppa :
"- On ne va peut-être pas aller jusqu'à parler des conduites d'évacuation des toilettes pour dames."
"- Non, mais on peut parler de l'EvacSan.", répondit sèchement la technicienne.
"- Parce que tu crois que notre homme va passer par l'extérieur pour circuler peut-être ?"
Domienne se renfrogna et préféra ne pas répondre. Au moins ne jetait-elle pas d'avantage d'huile sur le feu.
"- Il faut tout de même savoir que chaque poste de sécurité dispose d'une petite armurerie, avec un fusil et deux grenades par personnel. Si je fais bien le compte, ça fait un petit arsenal à aller collecter.", finit Octave. "On fait quoi du coup ?"
C'est à ce moment que Greg revint à grands pas :
"- Les ordres sont donnés pour les contrôles d'identité. On a repéré notre homme, mais il a neutralisé une caméra avant de repartir. Il y a fort à parier qu'il se soit changé. Une patrouille va sur place."

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L'Anzat avait rapidement abandonné sa tenue pour se passer des habits civils, tout ça à l’abri du regard indiscret des caméras du bord. Son sac réversible lui avait permis de garder quelques unes de ses affaires, sans risque de se faire repérer à cause de lui. La mobilité était un point essentiel, en témoignait l'arrivée de plusieurs hommes de la sécurité au petit trot, alors qu'elle prenait ses distances avec sa cabine d'essayage improvisée. Ils n'y trouveraient que les habits et pass qu'elle avait empruntés aux techniciens, ainsi que l'arme qui avait servi. Il était hors de question pour la jeune femme de prendre le risque de se faire repérer avec de pareilles preuves sur elle. Il allait falloir être prudente.

Déambulant dans les coursives, elle était donc repartie à la recherche de sa prochaine victime. Et bien que concentrée sur son objectif, il lui était difficile d'ignorer toutes ses présences qui se présentaient à elle comme autant de friandises. Parfois elle avait l'impression d'être une gamine dans un magasin de bonbons où tout aurait été gratuit. Aussi se surprit-elle à prendre en chasse un passager, avant de se reprendre, in extrémis, alors qu'elle s'apprêtait à l'aborder en arborant son plus beau sourire.

Après la découverte des deux ou trois cadavres laissés derrière elle, il paraissait logique que le Commandant du navire allait mettre en place une cellule de crise. Probablement devait-elle être installée au niveau de la passerelle ou du PC sécurité principal. Si sa logique était bonne, la cabine du Commandant serait à son entière disposition. Haya n’appréciait guère l'idée d'avancer ainsi en aveugle, mais elle n'avait pas vraiment le choix, compte tenu du peu de temps qu'elle avait eu pour mettre en place son opération.

Mise en appétit par son fringuant inconnu, c'est avec une certaine excitation qu'elle cherchait désormais quelqu'un qui puisse la conduire sans faire de difficulté vers son prochain objectif. En effet, elle ne disposait plus de moyen pour circuler librement dans tout le navire, puisqu’elle avait été contrainte d’abandonner ses pass qu’elle pensait désormais sous surveillance. Il y avait pour cela deux catégories de personnes susceptible de venir à son secours : ceux qui faisaient partie de la sécurité et ceux qui étaient affectés aux petits bobos des passagers. Les premiers pouvant se montrer particulièrement suspicieux, surtout après les derniers évènements, l'Anzat avait décidé de passer pour l'intermédiaire de la seconde catégorie.

Et pour cela un rien de tel qu'un beau vol plané au milieu d'une coursive, non loin d'un poste de secours. Un aimable passager lui était venu en aide pour la déposer dans la bergerie. La louve allait pouvoir sortir les crocs.

Quelques instants plus tard, on s'affolait au poste de sécurité principal.
"- On a un alerte au poste 55 !"
"- Passe à l'écran, qui est le plus proche ?", demanda immédiatement le superviseur.
"- Putain je le crois pas !", s'était exclamé l'opérateur en découvrant les images. "Le doc a pété un plomb ou je comprends pas ce que je vois ?"
En effet, la scène était presque surréelle. Dans le poste de secours, ils découvraient une jeune femme, si tant était qu'elle fut adulte, essayer d'échapper à l'infirmier du poste en le menaçant d'un haricot, tout en tentant de garder sa blouse déchirée fermée. D'un autre côté, l'homme en blouse essayait de la maîtriser alors qu'il n'avait plus son pantalon.
"- Rhaaa ! On avait bien besoin de ça !", gémit le superviseur. "Serrez-moi l'infirmier et occupez vous de la gamine.", ordonna-t-il à la patrouille qui devait intervenir.
"- Vous avez du nouveau ?", c'était le chef de la sécurité, qui, voyant le superviseur s'affoler, se voyait déjà ramenant la tête de l'intrus au Gossam.
"- Non, mais on peut déjà appeler le service juridique, on dirait qu'un infirmier a tenté de se faire une passagère."
"- Je sens que ce voyage va se transformer en galère ... Envoyez la voir un droïd médical puis salle de débriefing avec Agathe", désespéra le chef de la sécurité.

L'enregistrement de la caméra devait ultérieurement déterminer que dans sa lutte contre l'infirmier, la jeune femme avait poussé l'homme avec la force du désespoir, le faisant tomber dans une armoire aux portes vitrées. Le choc l'ayant assommé, les hommes de la sécurité avaient ainsi pu l'interpeler sans difficulté. Malheureusement la caméra de surveillance ne s'activant qu'au déclenchement de l'alarme pour des raisons de discrétion médicale, il faudrait attendre son réveil pour en savoir d'avantage. Alors il déclarerait que la jeune femme était arrivée prétextant s'être blessée à la cheville en tombant, elle l'aurait interrogé discrètement sur le fonctionnement de l'alarme et de la surveillance vidéo, avant de le paralyser d'un simple touché. Finalement elle aurait préparé la mise en scène, qui joue en sa défaveur.

A l'arrivée de la patrouille, Haya avait immédiatement déclaré vouloir se plaindre auprès du Comandant. Le chef du groupe n'avait pas réussi à l'en faire démordre, sous le regard amusé de ses trois compères qui le regardaient s'empêtrer dans sa procédure. Il s'était résigné à faire une demande auprès du superviseur qui avait accepté, pourvu qu'on lui permette de se remettre à la poursuite de leur tueur.
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By Haya Fuu
#38583
Les coursives destinées à la clientèle du "Princesse Galaté" étaient toujours aussi joyeusement animées, certain trouvant encore à s'extasier devant un luxe et un service auquel leur vie quotidienne ne les avaient pas habitués. Le paradoxe avec la nervosité des personnels croisés dans les sections qui leur étaient réservées était presque saisissant. Ici tout le monde était plus ou moins pressé, et des regards, que l'Anzat sentait lourds de suspicions, étaient échangés.

Les sas se succédaient pour emmener la jeune femme et son escorte toujours plus profondément dans les entrailles du navire. Si, au début, Haya s'était contentée de suivre son guide, les indices qui laissaient penser à l'Anzat qu'elle n'était pas conduite là où elle l'espérait se cumulaient dangereusement, jusqu'à ce qu'ils rejoignent un steward aux allures de commandos, à moins que ce ne fût le contraire, qui les attendait avec un sourire aussi affable que suspect.

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D'un geste l'homme lui indiqua de prendre un nouveau sas marqué 'Maintenance'. D'un regard rapide, l'Anzat compris que les rangées de placards qui se tenaient devant elle ne la mèneraient vers aucune autre issue. Troublant quand, en plus, juste en face se trouvait un autre sas marqué au nom du commandant. Derrière elle, son galant accompagnateur la poussa légèrement en avant, l'invitant à faire ce que lui disait l'homme en blanc. Avec un peu d'introspection, probablement Haya aurait elle perçu plus justement combien elle était devenue sensible à la contrariété. Les parois s'illuminèrent d'effets bleutés, tandis que, dans un bref crépitement, un éclair, sorti des doigts tendus de l'Arcaniste, venait de frapper le nouveau venu en plein visage. L'attaque, rapide et brutale, ne lui avait laissé aucune chance.


Ne manquant pas de réflexes, et déjà sur le qui-vive, le garde, qui avait su garder ses distances durant tout le trajet, réagit immédiatement. Il enserra la gorge de la jeune femme de son avant bras, tout en verrouillant sa prise en lui appliquant son genou dans le bas du dos, pour la plaquer contre la paroi voisine. Mais Haya tardait à suffoquer malgré l'assurance de l'étranglement et les efforts de l'homme. Pire encore, plus les secondes défilaient et plus une sourde angoisse l'envahissait. Désormais incapable d'affermir encore sa prise, ses jambes semblaient ne plus vouloir lui obéir, au point qu'il commençait même à se demander s'il pouvait encore se tenir debout sans l’appui que lui procurait son adversaire.

Quelques secondes plus tard, deux corps se retrouvaient dans le réduit, entassés derrière un plan de travail encombré de bacs aux contenus divers. Haya se frotta les mains en regardant son œuvre, satisfaite d'elle même. Sans aucun scrupule, elle récupéra tout ce qui lui paraissait utile. Après qu'un DL-18, tout ce qu'il y avait de plus commun, et qu'une matraque télescopique aient rejoint son inventaire, elle empocha les pass des deux hommes. Alors seulement elle se releva lentement : quelque chose la titillait, aiguisant son appétit. Une Présence proche, pas du menu fretin comme elle venait d'en défaire, celle d'une personne dont elle percevait la culture supérieure.

Pas même besoin d'user de la Force pour s'apercevoir, en cherchant un peu, que l'agencement du réduit laissait la place à un passage grotesquement dissimulé. Son DL-18 nouvellement acquis au poing, l'Anzat s'avança dans l'étroit passage qui lui faisait maintenant face. Elle percevait la coursive voisine, elle percevait le plafonnier brisé, et plus loin dans l'obscurité, une forme humanoïde allongée au sol. Elle percevait ses liens, son bâillon, et le sac mis sur sa tête. Avec silence et prudence elle s'approcha d'avantage.

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By Haya Fuu
#38659
Le Commandant s'était installé derrière le petit bureau de sa cabine, et appliquait méticuleusement un baume aux endroits les plus marqués de son visage. Haya était appuyée contre une armoire et le regardait faire, toute à ses pensées. Déjà elle regrettait d'avoir agit avec aussi peu de prévenance vis-à-vis des deux hommes qu'elle avait méchamment neutralisés. Elle s'était maladroitement privée de sources d'information, et aurait grandement apprécié pouvoir profiter de l'un deux pour restaurer sa main encore douloureuse de l'éclair lancé sans préparation.

Bien sur elle attendait les explications du commandant, mais elle essayait déjà d'anticiper l'impact de ce qu'il dirait sur ses plans à court terme. Tous à la Confrérie étaient partis du principe que l'équipage du navire était à la solde des Défiants, plus ou moins directement. Mais là, il semblait réellement y avoir une profonde divergence. Comment pouvait-elle en tirer parti ?

"- Vous, vous devriez arrêter de sourire. Je vous promets; ça devient malsain.", lança l'homme en la regardant, la sortant du même coup de ses réflexions.
"- Pardon ?"
"- La façon dont vous me regardez avec votre sourire."
Haya haussa les épaules.
"- Vous pouvez m'expliquer ?"
Le siège de l'homme émit un léger grincement alors qu'il s'appuyait sur le dossier.
"- Je vous retourne la question. Qu'est ce qu'une passagère comme vous faisait dans les quartiers réservés à l'équipage ?"
"- Visiblement, j'étais occupée à vous sortir d'un mauvais drap.", répondit l'Anzat en appuyant de nouveau sur son sourire. Forcément, la réponse ne plut guère au Commandant.
"- Demoiselle, sachez que je suis et je reste le Commandant à bord. Donc je vous remercie de votre intervention, fort à propos, mais je vous prie de me dire qui vous êtes et ce que vous faisiez là."
"- Je n'ai pas vraiment l'impression que vous soyez encore le Commandant de quoi que ce soit ici, sauf votre respect. Donc j'attends des explications de votre part. Que se passe-t-il sur ce navire ?", le ton de Haya était devenu nettement plus impérieux, et il en faudrait surement peu pour qu'elle se décide à aller chercher l'information 'à la source'. Elle en avait le pouvoir, mais elle préférait, pour le moment, que ce soit le Commandant qui lui donne son point de vue.
L'homme posa ses mains à plat sur son bureau et se repositionna dans son fauteuil, il tardait à répondre.
"- Mutinerie ?", questionna l'Anzat pour l'inciter à parler.
Le Commandant se frotta les mains avant de reprendre la parole.
"- La situation est plus compliquée et je ne pense pas avoir à m'en justifier. Par contre vous avez des explications à fournir."
Sans attendre, Haya repassa à l'offensive.
"- Sinon vous allez appeler ceux qui vous ont mis dans votre cagibi ? Mais je vais tout de même vous donner une information. Je suis là pour "Le Marchand"... Ca vous parle, à ce que je vois."
A ce surnom, l'homme avait retenu sa respiration pour finir par lâcher un long soupir. Haya profita du silence qui s'était instauré pour écouter la Force, à la recherche de ce qu'éprouvait l'homme assis devant elle. Tristesse, désespoir, crainte, méfiance, un cocktail pitoyable d'abandon.
"- Oui, ça me parle. Mais c'est un bien gros poisson pour une aussi jeune personne."
"- Pourtant je me tiens devant vous. Où est-il ?"
Haya n'attendait pas une réponse, elle se doutait bien que si l'homme avait été passé à tabac puis enfermé, il y avait bien peu de chance pour qu'il sache où se trouvait sa cible. Elle voulait juste le tester et le pousser à se livrer, pour établir un lien de confiance.
"- Comment je le saurais ? Je vous rappelle que c'est moi qui était enfermé il y a encore quelques minutes. Pourquoi vous lui en voulez ?"
"- Je pense que beaucoup de personne doivent avoir une bonne raison de lui en vouloir. Surtout à bord de ce navire. La question que je me pose, c'est êtes-vous prêt à m'aider ? Ou au moins à vous aider vous même ?"
Tourner le couteau lentement dans la plaie pour faire anticiper la douleur à venir. Cela fonctionnait généralement aussi bien pour le corps que pour l'esprit. Le commandant se redressa enfin, il commençait à remonter difficile pente.

Les minutes s'étaient longuement écoulées, permettant au Commandant de se livrer. Mais Haya le sentait encore très fragile, trop peut-être. L'avenir lui dirait rapidement. Les deux protagonistes s'étaient ainsi mis d'accord pour agir de concert. Haya récupérait Hog Le Marchand, et le Commandant son navire, au moins le temps de rejoindre sa planète d'attache. Là, il avait prévu de se livrer aux autorités. C'était son choix, ce qui n'empêcherait en rien l'Anzat de se réserver le droit d'intervenir sur cette décision si l'envie lui en prenait.

Le commandant se leva et ajusta sa tenue avant de tendre la main à l'Arcaniste. Mais celle ci lui attrapa le bras tendu avant de le prendre par la nuque de sa main restée libre.
"- Mais vous comprendrez que je souhaite prendre quelques garanties.", sourit l'Anzat.
"- Vous devrez vous contentez de ma parole de Commandant. Je n'ai rien à vous proposer ..."
"- Si, vous avez, et je vais prendre."
Alors l'homme pris conscience que la jeune femme, aussi frêle qu'elle paraissait, avait une poigne qui valait largement plus que la sienne. Lentement elle approcha son visage du sien jusqu'à sentir son souffle chaud.
"- Je ne ...Vous me faites mal."
"- Ne vous inquiétez pas, ca va être douloureux dans tous les cas, mais plus vous résisterez, et plus le prix à payer sera élevé. Alors faites-moi confiance."
Et, sans attendre les protestations d'usage, l'arcaniste plongea dans l'esprit du Commandant. Si les yeux étaient les portes de l'âme, alors ceux de l'homme en auraient probablement saignés.
Pourtant c'est avec une voix calme et posée que Haya reposait ses questions, tandis que les traits du Commandant commençaient à se déformer sous l'effet de la douleur vive qui lui vrillait le crâne. La jeune femme lui avait dit de ne pas résister, mais son instinct lui hurlait de lutter contre la présence de l'Arcaniste dans son esprit. Il n'avait pas d'avantage à lui révéler, et portant elle cherchait, elle continuait à le harceler de questions et à forcer son intimité.
Quelle sensation pour Haya, quel plaisir de sentir le pouvoir de la Force, de pouvoir repousser son nouvel allié dans ses derniers retranchements, de voir s'il faisait partie de proies ou de prédateurs. Peu importait les questions, peu importait les réponses, seule importait la Force, la douleur, le contrôle qu'elle possédait sur l'esprit violé qui se tenait devant elle.

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By Haya Fuu
#38668
"- Les renforts sont arrivés."
Tiboots manqua de tomber de sa chaise en découvrant la gamine qui se présentait au poste de sécurité A.
"- T'es qui ?", questionna t’il une fois son équilibre retrouvé.
"- Ben .. Les renforts en fait."
L'ancien soldat savait que le poste de sécurité A, ce n'était pas la priorité en vol : il s'agissait de surveiller la zone de débarquement et d'embarquement des passagers : autant dire, zéro activité une fois le vaisseau parti pour sa tournée. Il inspecta rapidement la nouvelle venue, vêtue de bric et de broc, assemblage improbable de fringues probablement récupérées dans un surplus militaire.
"- Tu viens d'où petite ?", outre le fait que ses renforts se résumaient à une personne, celle-ci semblait plutôt frêle et inoffensive.
"- Loretto. Tu crois que je viens d'où sinon ?", petite, pas l'aire méchante, et pas beaucoup plus intelligente à l'évidence
"- Hé bien, bien venue dans le trou du cul de ce vaisseau. Enfin, s'il devait en avoir un.", c'est un blondinet coupe en brosse, pas très épais mais relativement grand, au visage taillé à coup de serpe qui venait de prendre la parole.
"- Ta gueule Ducon.", le coupa Tiboots.
Quelque chose le titillait, mais impossible de savoir quoi.
"- T'aurais pas croisé Jay en venant, par hasard ?"
"- Un mec assez carré avec le nez de traviole, qui sait pas sortir deux mots sans une grossièreté ? Il devrait plus tarder, le temps qu'il se change."
"- Et ..."
"- Je l'ai trouvé à nager dans ses gobelets de café au milieu du passage.", conclut la jeune recrue
"- Installe toi.", l’invita l'homme en désignant le siège vide qui lui faisait face. "Tu sais jouer ? Prends le jeu de Jay."
D'un mouvement de jambe fluide, la jeune femme fit glisser le tabouret à elle avant de prendre place.

Derrière son jeu de carte, Tiboots continuait à observer la jeune femme. Vraiment il ne pouvait pas la sentir. Quelque chose de l'ordre de l'intime lui disait que ça ne collait pas. Pourtant, il ne voyait pas en elle un danger. Juste, elle n'était pas à sa place. Elle semblait nerveuse, avec ses gestes inutilement vifs.
"- Ils ont un nom, les renforts ?", poursuivit l'homme en avançant quelques jetons au centre de la table.
"- Sonia, mais on devrait pas faire de rondes et surveiller le hangar ?"
"- Je sais pas si tu as vu, mais dans le hangar il y le transport qui prend quasi toute la place, et les caissons sont bien arrimés, ils risquent pas de s'échapper." Le ton était largement ironique. "Maintenant tu joues ou je te colle cinquante pompes."
"- On est à combien là ?"
"- 25", répondit celui que Tiboots avait appelé Ducon.
La jeune femme sourcilla brièvement en regardant les cartes qui s'étalaient entre ses doigts fins. Elle les faisait naviguer de gauche à droite et de droite à gauche, comme si elles pouvaient changer de valeur par un quelconque tour de magie.
"- Il sait jouer Jay ?", finit-elle par lâcher à l'assemblée, qui se mit à rire.
"- Non, c'est pour ça qu'on l'aime bien.", conclut Tiboots alors que la jeune femme posait son jeu face cachée sur la table, signe d'abandon.
Faisant mine de se gratter la jambe, Tiboots retira la sangle qui maintenait son A-180 dans son holster. Elle était en train d'endormir son pote, mais lui, elle ne l'aurait pas. Il cherchait ce détail qui le tracassait, celui que son subconscient avait su voir, mais qu'il ne réussissait pas à discerner. Et Jay traînait à revenir.
"- Et tu viens en renfort de quoi ?"
"- Il se dit que la Conf est bien à bord, alors ils ont renvoyé un peu tout le monde à droite à gauche. En tout cas ici, ça me va mieux que de surveiller la clique du Commandant."
Trop de petits tics, maintenant que ses cartes étaient sur la table, elle jouait avec une paire de jetons. Qu'elle maniait avec une rare habileté, cela dit.
"- Moi je l'aime bien la clique du commandant, surtout la tiote qui fait le service de nuit, un beau ptit lot pour de vrai, avec sa grosse paire de"
"- Ta gueule Ducon !", le coupa à nouveau Tiboots, avant que l'autre ne termine la description de sa vision de la femme idéale.
Le fait qu'un membre de la Confrérie soit à bord, ce n'était pas vraiment la nouvelle du siècle, puisque justement toute cette affaire, c'était pour en capturer. Mais le détail était bel et bien là, Tiboots venait de comprendre ce qui le chagrinait tant depuis le début. Les cartes venaient d'être à nouveau distribuées. Le soldat glissa sa main sous la table.
Mais il n'eut pas le temps de la refermer sur la crosse de son arme. Telle un ressort, l'Anzat s'était relevée, expédiant du même coup table, cartes et jetons à la face du dénommé Tiboots. Le justement nommé Ducon émit un "Hey, fais gaffe !" de protestation, qui n'arrêta nullement le tir qu'il se prit la demi-seconde d'après dans la jambe.

L'ancien soldat était tombé à la reverse, les quatre fers en l'air. Et lorsqu'il voulu récupérer son arme tombée à terre, le talon de l'Anzat rencontra le dos de sa main, sans aucune forme de délicatesse. Mais ce n'est pas lui qui émit le plus de protestations. Ducon tenait sa jambe en lâchant des "Putain ça fait mal" stériles.
"- Ta gueule, Ducon.", répliqua Haya en lui envoyant trois tirs tout en regardant fixement Tiboots. L'arrêt des gémissements, autant que la Présence qui venait de s'évanouir, lui confirmaient qu'elle n'avait pas raté sa cible.
"- Comment tu as su ?", demanda-telle une fois le calme revenu.
"- Sur la poignée de ta manche gauche, Connor avait pour habitude de mettre un œillet au poinçon à chaque fois qu'il butait un des vôtres. J'ai pas compris tout de suite parce que tu as retroussé la manche. Trop longue pour tes petits bras." Il sembla sourire, mais le talon de Haya fit un quart de tour pour lui rappeler qui avait le dessus. "Je ne voyais que les pattes des œillets. C'est quand tu as parlé de ta confrérie de merde que j'ai compris. Et toi, comment tu as su ?"
"- Mon père m'a toujours dit que quand on joue aux cartes et que des crédits sont en jeu, on garde les mains au dessus de la table.", ce qui n'était pas totalement vrai, puisque depuis le début elle l'observait, lui et son comparse, plus grâce à la Force que grâce à ces propres yeux."Maintenant tu vas me donner le code du coffre."

L'Arcaniste avait produit des efforts pour lutter. Mais sa petite voix intérieure avait fait son choix. Cela faisait trop de tentation, surtout depuis qu'elle avait délaissé l'esprit du Commandant. Elle était devenue trop pressante, elle s'était muée en un besoin irrépressible que l'Anzat devait assouvir. Déjà durant la conversation avec Tiboots, elle avait eu bien du mal à donner le change et à rester concentrée. Elle avait voulu faire durer l'échange pour se donner une chance de laisser se dissiper ce mauvais esprit, mais il n'avait fait qu'enfler.

Impossible pour l'arcaniste de dire combien de temps sa victime avait résisté avant de donner le code, combien de temps elle avait continué à lui écraser la cage thoracique sous la pression de la Force, à partir de quand sa victime était devenu son jouet. Ce qui était certain, c'est qu'il gisait sous elle, définitivement mort, même si elle sentait encore ce corps chaud et animé de spasmes, tenter de se libérer de l'étreinte mortelle du prédateur qui s'était révélé en l'Anzat.

"- Tout va bien ?", interrogea une voix derrière elle.

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By Haya Fuu
#38717
"- Oui, ... Ca va même très bien.", répondit l'Anzat un peu précipitamment en se relevant. Elle se frotta le nez avec sa manche en reniflant, pour s'assurer que ses pédoncules, rapidement remis en place, n'avaient pas laissés trop de traces ensanglantées sur son visage.
"- Catleen Banks, je suis mécano, le Commandant m'a dit qu'on allait péter la tronche de ces salopards à la solde du Second. Je vois qu'vous perdez pas de temps.", main tendue, une solide bonne femme se tenait dans l'encadrement de la porte. Vêtue d'un bleu de travail propre, son visage, constellé de taches de rousseurs et surmonté d'une chevelure carotte tirée en arrière, culminait à près d'un mètre quatre-vingt.
"- En effet, si vous voulez bien m'aider.", Haya désigna le corps de Ducon qui gisait encore parmi les jetons. "On va le mettre là derrière.", pour désigner du menton un petit comptoir.

"- Je vais y aller. Vous attendez les autres ici. Le commandant vous a expliqué ?", Haya pianota le code obtenu quelques minutes plus tôt sur le clavier. Un 'Clac' se fit entendre lorsque le placard contenant les armes se déverrouilla.
"- Pas plus que ça."
"- Equipez-vous et attendez la suite. Vous savez vous en servir ?", questionna l'Anzat en tendant à Catleen un des quatre fusils blaster alignés sur leur râtelier.
"- Ca devrait l'faire. L'Commandant nous a fait faire une petite formation en cas d'attaque. J'me débrouillais pas mal.", répondit la femme, tout en faisant quelques vérifications d'usage sur l'arme qu'elle venait de récupérer. Malgré son air détaché et sa volonté de paraître à l'aise, Haya voyait bien qu'elle n'avait pas l'habitude de manier une arme : trop de temps passé à chercher la sécurité, hésitation sur la façon de la tenir. Il fallait espérer que ses collègues seraient plus doués qu'elle, sinon ils risquaient de partir à l'abattoir, purement et simplement. Haya prit tout de même le temps de lui ajuster sa sangle, trop détendue.
"- Je passe à la suite.", conclut Haya en quittant la pièce.

L'arcaniste ne fut pas d'avantage inquiétée que lorsqu'elle avait quittée la cabine du Commandant dans son nouvel accoutrement. Même le fait d'avoir une arme apparente ne choquait plus, pourvu qu'elle resta dans les sections réservées au personnel. La prise du premier poste de sécurité devait permettre d'armer quelques personnes de confiance, pour ensuite s'attaquer à un plus gros morceau. Et l'alarme n'ayant pas été déclenchée, cela laissait présager que le second objectif sur la liste serait accessible sans trop de difficultés. Qui plus est, son tête à tête avec Tiboots lui avait permis de se calmer suffisamment pour avoir les idées claires.

Ainsi l'Anzat s'était retrouvée à patienter, nonchalamment appuyée contre un montant, bras croisés, le regard perdu dans le vide. Restait à attendre le signal du lancement de la seconde phase. Et déjà cette attente entamait toute la sérénité qu'elle avait retrouvée quelques minutes plus tôt. Elle n'avait simplement aucune confiance dans les capacités du Commandant à former une petite équipe de choc qui soit assez solide pour remplir les objectifs qui avaient été fixés.

Voilà bien ce qui la poussait une fois de plus à écouter la Force. Haya répondait à cet appel intérieur : la Force était partout, et partout elle appelait l'Arcaniste, elle l'incitait à venir à elle sans jamais faiblir. Itradious, son ancien maître, lui avait appris à l'écouter, et ici et maintenant, l'Anzat sentait sa proximité comme rarement. Non pas que le Princesse Galatée fut habité plus particulièrement par la Force, mais un engrenage infernal semblait s'être mis en marche, et là, Haya, grâce à la Force, pouvait faire pencher la balance d'un côté comme de l'autre. Alors elle réalisait l'insignifiance de ce qui l'entourait. Elle en arrivait à mépriser l'ignorance de ceux qui l'entouraient, de tous ceux qui restaient enfermés dans leur basse matérialité.

Au-delà de ce que le commun des mortels pouvait percevoir, l'Arcaniste profitait sans honte et sans remord de ce que la Force lui montrait. L'embuscade qui l'attendait derrière la porte qui devait lui donner accès à l'armurerie basée en avant-poste des systèmes de survie était ainsi dévoilée. Pathétique tentative aux yeux de l'Anzat, qui laissait déjà ses doigts pianoter sur la crosse de son fusil. Dès lors, tel un astéroïde qui se serait détaché de son orbite, mue par une force invisible, Haya traversa le court espace qui la séparait de la porte.

"- Bouge pas... !", s'égosilla un des deux hommes qui l'avait ajustée alors que la porte venait de se refermer. Mais Haya ne lui prêta aucune attention, le laissant essayer de comprendre ce que pouvait être la forme indistincte qui s'était présentée à eux.
Déjà elle ouvrait le feu sur le droïd aux allures d'IG-88 qui était positionné sur sa gauche : les deux tirs de fusils à bout portant eurent raison de ses circuits, tandis que les murs essuyèrent quelques tirs faits à l'aveugle de ses prochaines victimes. L'arcaniste profita du trouble jeté par son invisibilité, certes imparfaite mais néanmoins troublante, pour éliminer les deux autres hommes postés face à la porte. Les mêmes doutes dans l'esprit d'un troisième individu accédant à la pièce par une porte située plus loin dans la pièce, furent suivis de la même punition : il s'effondra à son tour au milieu du passage.

Haya commença à enjamber le dernier corps, prête à faire feu sur sa prochaine cible, dont elle sentait déjà la Présence toute proche. Sa surprise fut totale quand elle reçu un violent coup de paume dans la poitrine qui la fit trébucher sur l'homme par dessus lequel elle venait de passer. Malgré ses réflexes il lui fut difficile de garder son équilibre, d'autant que son adversaire semblait bien décidé à profiter de son avantage, enchaînant un coup de pied dans son bras d'arme, suivi d'une série rapide de coups de poings qui ne furent esquivés ou bloqués que pour partie seulement.

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By Haya Fuu
#38732
ImageLa riposte soudaine avait totalement pris Haya au dépourvu. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas été confrontée à un adversaire qui ai réussi à la mettre aussi facilement en défaut, et qui aborde le combat avec autant d'engagement et d'intelligence. Quoiqu'il en soit, l'Anzat avait immédiatement pris une position défensive, profitant de ce que le nouvel arrivant finisse de franchir le seuil encombré de la porte.

Ce bref instant de latence dans l'affrontement fut rapidement comblé par le nouvel assaillant, qui ne comptait visiblement pas laisser l'Arcaniste souffler. Plus grand qu'elle, il bénéficiait d'une meilleure allonge, obligeant l'Anzat à le garder à distance à coup de coups de pieds. De plus, il avait cela de particulier de s'être équipé d'une sorte de heaume sans la moindre ouverture, ce qui devait compliquer pas mal les choses pour ses adversaires. Dans ces conditions, il paraissait inutile de frapper au visage, à moins de vouloir s'abimer les phalanges, tout comme il devenait impossible de suivre son regard et de prédire ses intentions.

Et pour couronner le tout, Haya devait bien constater que ses nombreux usages de la Force ses dernières heures commençaient à lui couter. Habituellement alerte, elle avait du mal à rester concentrée, et y perdait beaucoup de sa vivacité naturelle. Son adversaire imposait son rythme, en profitant de chaque occasion donnée pour mettre toujours plus de pression sur l'Anzat. Il était évident que l'individu maîtrisait ce type de combat bien mieux qu'elle, et bien mieux que la plus part des hommes de mains qu'elle avait pu croiser dans sa déjà longue vie.

Les coups portés tombaient par enchaînements, tentants de briser ou de contourner les défenses de l'autre. Plusieurs fois Haya avait tenté de mettre la main sur son sabre, mais chaque tentative avait fait l'objet d'une punition immédiate, l'obligeant à remonter sa garde dans l'instant, sous peine de prendre un mauvais coup. Une fois, elle avait tenté une feinte afin de pousser son adversaire à dégager son flanc gauche, mais elle n'avait que partiellement réussi. Désormais son ennemi se montrait plus prudent dans ses attaques, conscient que la jeune femme pouvait lui réserver encore quelques mauvaises surprises.

L'un comme l'autre ne souhaitaient pas faire durer le combat. Haya savait que des renforts allaient inévitablement arriver d'une seconde à l'autre, quant à son adversaire, il donnait l'impression d'être trop professionnel pour se permettre de s'amuser. Au bout de seulement deux ou trois minutes, ils commençaient déjà à sentir les effets de leur lutte. La première avait pris plusieurs coups douloureux, et le second commençait visiblement à s'essouffler. C'est à ce moment que l'homme casqué décida de changer de style et de prendre le parti de détruire la jambe droite de l'Arcaniste et s'acharnant à y placer des coups de pieds.

Inévitablement, Haya se retrouva à boiter plus ou moins rapidement, perdant autant en mobilité. Et fort logiquement l'homme repris ses enchaînements aux poings, forçant la combattante à utiliser sa jambe endolorie comme appuis, obligeant Haya à reculer jusqu'à se retrouver acculée dans ce même coin où gisait le droïd qu’elle avait abattu quelques minutes auparavant. Tout était alors bon : genoux, poings, coudes, l'Anzat se retrouvait aux prises avec un déluge de coups qu'elle ne pouvait plus gérer. Elle s'effondra, à peine consciente.

C'est avec un dernier coup porté à sa poitrine que l'inconnu recula pour se tenir haut devant elle.
"- Encore une prime facilement gagnée.", dit-il d'une voix neutre et légèrement caverneuse.
Pour toute réponse, il eu droit à un long râle. Haya vivait l'humiliation de cette défaite comme un coup de couteau dans une toile qu'elle avait mis tant de soin à tisser. Elle était tombée contre plus fort qu'elle, mais l'admettre lui était presque aussi douloureux que le reste de son corps. Elle laissa échapper un nouveau râle en tentant de se relever, mais même prendre appuis sur les restes du droïd semblait être un défi hors de sa portée. Elle articula difficilement :
"- Ton casque, c'est... t'es moche... comme... cul... bantha ?"

La provocation, voilà tout ce qui lui restait. Elle tenta une autre réplique en vain. Alors l'homme sorti une lame de derrière son dos, probablement fixée à ca ceinture, avant de s'accroupir au côté de celle qui était désormais sa prisonnière.
"- Je serais toi, je garderais mes forces pour la suite.", il appliqua délicatement le tranchant de son arme sur la joue de la jeune femme, qui tourna le regard pour ne voir que son reflet dans le casque. "Parce que là, on n'a même pas attaqué les amuses-bouche."
"- Meurs.", souffla l'Arcaniste.
L'atmosphère sembla se figer une demi-seconde. L'homme avait-il compris ? Avait-il vu la main de l'Anzat posée sur le bras du droïd ? Pouvait-il comprendre d'où venaient les éclairs bleutés qui parcoururent brièvement le dos de cette même main pâle et abîmée ? Eclairs qui avaient été juste suffisants pour déclencher l'éjection de l'épieu rétractable dissimulé dans le dit bras. Le bruit sec du pneumatique fut suivi d'un long silence, laissant l'homme en équilibre, la pointe de métal ensanglantée lui sortant du dos. Puis il s'effondra lourdement sur l'Anzat, alors qu'elle même voyait s'évanouir dans la Force ses derniers restes de conscience dans une ultime pensée : "Miraluka de merde..."

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