L'Astre Tyran

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By Jen'Ari Nekanasaza
#37205
    - Confrontation -


    À l'Empire.


    Tu mourras de ma main. Ainsi tu paieras pour ta traîtrise et le meurtre de mon Maître.

    Il était mort seul, et de vieillesse.

    Tu m'as abandonné, laissé pour mort avec un assassin, un Sith qui a fait de moi son pantin. Traitresse. Lâche.

    Il n'y a que la Lumière. Elle a frappé ta rétine la première fois que tu ouvris les yeux. Elle sera toujours avec toi. Pour t'en souvenir, l'empreinte de ma lame en ta chair.

    Ils ne sont que des traîtres. Tous des traîtres. Ton Apprentie la première.


    Un maître Jedi ou Sith.

    La race des traîtres.

    L'eau coulait tiède désormais. Par delà la grille de ventilation, on pouvait entendre depuis la cabine le râle interminable de la turbine. On était à cours d'eau chaude. Le débit sélectionné, et la durée d'utilisation, étaient inappropriés, compte tenu du système installé dans ce vaisseau. Les muscles de la Mirialan se détendirent soudain. Elle laissa sa tête basculer vers l'arrière, jusqu'à rencontrer la tôle brûlante de la cabine. Sa main, d'un geste ascendant, se posa sur son ventre. Ces choses-là n'étaient pas pour elle. Ranath laissa échapper un soupir. Sa respiration reprit son rythme normal l'instant suivant. Au hasard d'une inspiration, ses doigts effleurèrent la cicatrice difforme qui bosselait la peau au niveau de l'estomac. Du bout des ongles, elle joua un peu avec le relief. La plaie passée la dérangeait toujours.

    La Sith se redressa soudain et éteignit le jet de la douche. Elle avait déjà trop tardé. Face au miroir, son regard se posa sur le reflet de ses yeux jaunes. Il descendit plus bas, observant la structure de ce visage aux traits nets. Elle se trouvait les pommettes moins saillantes, la faute à ces joues moins creuses. Il suffisait d'un rien pour faire retrouver à un visage un attrait plus sain. La Mirialan ne dormait toujours pas assez, mais au moins se forçait-elle désormais à manger. Manger. Elle commençait à avoir faim. L'inspection allait prendre fin, mais les deux cascades d'encre qui coulaient de chaque côté de son visage donnèrent à Ranath une raison de rester. Ses cheveux ruisselant d'eau tombaient sur ses épaules et dégoulinaient jusqu'à ses seins. Elle ne les savait pas poussés si longs. Sans lâcher son image des yeux, la Sith attrapa le rasoir qui trônait sur la tablette du lavabo. D'une main, elle regroupa dans son dos les cheveux indisciplinés, les tira en arrière, tandis que l'autre main appliquait la lame tranchante sur les milliers de filaments ébènes. Lentement, le geste rompit les filins, les uns après les autres. Quand le dernier cheveu cassa, la cascade retomba d'elle-même, caressant au passage de ses pointes les épaules de la Mirialan. La poignée de cheveux coupés atterrit dans le lavabo, la lame du rasoir par dessus.

    Dans le quartier de l'équipage, les cinq doigts, tous liés d'une même main, cherchaient frénétiquement au fond du tiroir. Tous ces trucs périmés n'avaient plus aucun goût, Ranath cherchait simplement le moins périmé. Elle en saisit un, le tira du tiroir pour en déchiffrer rapidement l'étiquette. Son verdict, traduit d'un haussement d'épaules, ramena le sachet à table, et elle le versa dans le bol d'eau tout juste chauffé. Une gorgée, puis deux. Ça n'avait pas de goût. Cette absence totale de saveur donnait au moins l'occasion d'apprécier le moelleux de la banquette qui ne servait jamais. Tout ceci n'inspirait rien à la Sith.

    Son insipide repas terminé, la Dame Sombre gagna la soute où elle avait installé la salle d'entraînement. La dernière fois qu'elle était venue ici, c'était avec Jeny. Elle l'avait poignardée, en plein ventre. Ou bien … ou bien était-ce la fois où elle avait promis à Alek une mort lente ?
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By Jen'Ari Nekanasaza
#37338
    Ranath demeura longtemps immobile au centre de la soute. Parvenaient à ses oreilles les bruits du reste du vaisseau. Elle ferma les yeux, libérant son esprit qui partit courir dans les couloirs métalliques de l’appareil en vol. Sa pensée revint à elle une fois le tour terminé, et mobilisant sa concentration dans un exercice délaissé depuis longtemps, la Dame Sombre s’enveloppa du Voile. La sensation du lien renoué lui inspira un soupir discret, un soupir d’apaisement. Le contact du Voile se trouvait être l’extrême opposé de la nudité induite par la présence des lézards impériaux. Il la couvrait complètement, la cachait aux yeux et aux sens du monde. Qui pouvait l’atteindre, ici, dans son vaisseau en plein saut ? Personne. Qui pouvait l’atteindre une fois drapée du Voile ? Vraiment personne. Et elle sentait cette connexion complète, tirer un fil de son esprit à son corps, et de son conscient à son subconscient. Elle avait accès à un tout rond et entier, une vision globale de son être et de son non être, le contrôle absolu. Au fond de la cage aux lézards, tout ceci n’existait pas. On était seul, coupé du monde, coupé de soi-même. Chiens d’impériaux.

      La vengeance …

    L’esprit de la Sith tendit l’oreille, elle gardait les yeux fermés.

      … ta vengeance …

      Où es-tu ?

      Et quand tu m’auras trouvée ?

      Je te tuerai.

      Par vengeance ?

    La main de Ranath passa sur son ventre, effleurant la cicatrice au-dessus de son estomac.

      Je n’ai pas fait ça.

    La colère offrit une réponse muette à l’assertion. La Mirialan, mâchoire serrée, poings fermés, sa haine allait à cet interlocuteur invisible.

      Tu as fait ça.

      Mes armes ne laissent pas de telles traces !

    Intérieurement, elle criait, de rage.

      Où es-tu ?!

    L’autre était partie, elle avait disparu. Ranath demeura encore longtemps seule debout dans la soute, à l’abris sous le Voile. Elle finit par remonter dans sa cabine pour s’y enfermer, avec la ferme résolution de trouver cette fois le sommeil, le repos dont elle avait besoin pour entamer ses recherches. Étrangement, elle s’endormit sans difficulté. Et aussitôt son esprit assoupi, les visions refirent surface. Les murs suintant s’érigèrent à nouveau de part et d’autre de la ruelle crasseuse. Elle se savait sur Terminus, fuyant la dure réalité de la mort d’un enfant. Le drame avait déjà eu lieu. Komus. Ranath tentait de regagner son refuge, son vaisseau. Son senseur crânien lui révélait la présence de son ennemie. La silhouette l’avait retrouvée. Les événements suivirent leur cours, invariablement, la Mirialan se retourna pour s’assurer être seule, et faisant à nouveau volte face, se trouva prise au piège, la gorge enserrée dans une poigne de fer, et la lame glacée pénétrant sa chair. Elle se savait ensuite de retour au vaisseau, en partance pour Ziost. Entre cet instant, ce coup de poignard, et le décollage, aucun souvenir, sa vision demeurait muette. Pas cette fois. Les deux mains portées à la plaie saignante, l’acier encore fiché … elle saisit la lame pour la retirer … la douleur l’empêchait de bouger … la douleur la réveilla.

    Le souffle court, une nausée à vomir, la Sith se tenait debout, face à elle.

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    Elle voulut la saisir, la frapper. L’ombre s’approcha brutalement, plaquant la Mirialan contre la tôle de la cabine. Le coeur de Ranath cessa de battre un instant. Ses paupières se fermèrent, s’ouvrirent. Elle avait disparu. La douleur perdurait. Dans la main d’émeraude, la lame froide d’une dague de fer blanc, résolument fichée dans sa chair et perçant la cicatrice maintes fois renouvelée. Le regard d’or tomba sur la plaie. La mâchoire de la Dame Sombre se desserrèrent un instant pour laisser échapper un cri rauque de souffrance mêlée à la peur inexorable de ce qui venait d’arriver. Elle tira machinalement sur la lame, avec violence, pour l’extraire de la plaie, une fine entaille, profonde, dont suintait le sang sombre mirialan. D’entre les dents de Ranath s’échappa un gémissement. L’autre main tentait de contenir le sang. Elle ne voyait déjà plus rien, les yeux embués de larmes et de sueur.

    La porte de la cabine s’ouvrit soudain, cogna la couchette avec un bruit sourd. Prenant à peine conscience de la situation, Vekko se précipita au côté de la Sith qui avait glissé au sol, dos contre la paroi métallique. Il ne décrocha pas un mot tandis qu’il écartait fermement l’arme de sa victime. Ranath vit alors la dague, pour la première fois, elle lui prêta attention, et son contact se fit plus froid encore.

      Je te donne ce carnet … tu raconteras tes aventures là bas … et je te donne aussi … ça … pour te défendre pendant tes aventures là bas …

      Je n’ai pas fait ça.





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By Jen'Ari Nekanasaza
#37545
    Dans la petite cabine qui faisait office d'infirmerie, la Mirialan se tenait au mur d'acier riveté, une main plaqué contre lui, l'autre à plat sur son ventre. Elle ne respirait plus, retenait son souffle, apeurée à l'idée de voir soudain ses entrailles jaillir de la plaie. Elle savait la chose impossible. Elle avait peur cependant. Pendant ce temps, pendant qu'elle tremblait, Vekko préparait le patch. Quand il eut terminé il se tourna vers elle, écarta la main qui tenait le ventre, et après une brève désinfection, il appliqua le pansement imprégné, appuyant plus que nécessaire sur la plaie. La Sith grimaça et le chassa.

    Elle resta seule un moment, la tête vide, en sueur. Après de longues minutes de silence, elle se traina jusqu'au cockpit pour s'y enfermer. Encore une longue pause. Finalement, la main d'émeraude se posa sur la console et lentement s'en alla trouver dans la mémoire de l'ordinateur de bord les dernières sauvegardes vidéo. Sur le pont rien, dans les soutes rien. La zone d'ombre des cabines entretenait le mystère, mais la Sith savait son vaisseau vide au décollage. Elle appela Vekko. Il lui raconta ses dernières activités avant le drame. Il n'avait rien vu, le vaisseau était vide. Elle lui demanda d'aller faire le tour encore. C'était vide.

    La Mirialan regagna sa cabine, elle se planta au milieu de la petite pièce et se tint ainsi immobile. Les draps étaient tâchés de son sang, le sol également aussi. La dague gisait sur la couchette, souillée. Elle connaissait cette arme. C'était … son arme. Son regard glissa au pied du lit. La tôle à ce niveau avait été retirée et donnait accès à un recoin sans lumière, un petit trou dans le mur. Il suffisait de faire glisser le métal pour accéder à la cache et récupérer l'arme.

      Je n'ai pas fait ça.

    La Dame Sombre s'enferma. Elle attrapa les draps, les roula en boule, entortillant la dague avec, et les jeta par terre. Elle s'assit sur la couchette dénudée. Son regard tomba sur ses pieds nus et elle se laissa aller à un soupir. Elle avait toujours peur, une peur qui lui rongeait l'intestin et lui nouait la gorge. Encore un soupir. Elle bascule en arrière et glissa ses pieds sous elle pour se placer en tailleur.

      Tu as peur ?

    Ranath ferma les yeux.

      Je suis là, ne t'inquiète pas, je veille sur toi.

    Le visage de la Mirialan apparut, les pommettes saillantes, le regard vif et les yeux bleus, d'un bleu profond. Mya sourit doucement.

      Je suis là, n'ais plus peur.

        Qu'est ce que je dois faire ?

          Trouve-la. Tue-la.

            Je n'ai rien fait.

              Mya, ne cède pas.

                Le Côté Obscur …

      Tue-la !

        Tu mourras par ma main …

    Le visage d'Alek remplaça celui de Mya et la colère prit le pas sur la peur.

      Où est-il ?

    Elle entendit résonner dans son esprit la voix du jeune apprenti.

      Il est mort, seul.

      Je te trouverai … te tuerai …

    La colère s'embrasa. La promesse de mort renouvelée. Ranath se tourna vers la Silhouette.

      Aide-moi à le trouver, lui … et l'Arkanienne …

    Elle s'accrocha à ce visage, aux traits de l'apprenti, à ce gamin qu'elle avait côtoyé enfant et affronté adulte. Elle le vit à nouveau dans cette chambre miteuse sur Taris, elle le vit brandir son sabre et frapper, se défendre et fuir. Encore. Et encore. La Force vibra en retour, il put sentir son appel, il était prévenu de son arrivée. Ranath se précipita au poste de pilotage et reprogramma le trajet.
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By Jen'Ari Nekanasaza
#37628
    Cette planète, elle ne la connaissait pas. Mais à en croire les vibrations de la Force, son ennemie se trouvait là. Le Poing de l’Ombre arrivé en orbite, le pilote lui fit effectuer une première révolution. Peu importait le temps que cela prendrait et … quittant l’hémisphère éclairé par l’étoile de ce système lointain, elle apparut soudain. Une station, suspendue dans l’espace, plongée dans la nuit de l’astre qui la soutenait. Son ennemie n’était pas sur la planète, elle était là, à bord de cette station. Ranath prit la main sur le pilote automatique et descendit vers son objectif. Le contrôle de la station ouvrit le canal de communication pour identification. Autorisation donnée pour atterrissage de l’Odonata, hangar 2, quai 3. La Mirialan sentit un regard se poser sur elle tandis que la rampe du vaisseau venait au contact du béton du hangar strié de lignes jaunes. Vekko grogna.

      « Je vais attirer l’attention. »

    Le Maître se tourna vers lui.

      « J’ai besoin de toi. Rabats ta capuche et planque tes armes. »

    Il grogna de nouveau.

      « La cage est prête ?

      - Oui. »

    Et côte à côte, ils descendirent la rampe, déjà prête à remonter. Ils traversèrent le hangar en silence, passant devant tous les vaisseaux garés là pour gagner l’artère principale et monter sur le premier pont. Ici, ça ressemblait à une ruelle de Coruscant, une des niveaux moyens. L’activité était dense, il régnait une effervescence à donner le vertige. On vendait, on achetait, on discutait, on se disputait. Il y en avait pour tous les goûts, des Humains, des Proches Humains, des Non Humains. Et le regard de la Sith se perdait dans la foule. Elle avançait vite, se frayant un chemin dans tout ça, et Vekko la suivait d’un bon pas.

      Mya ! Reviens, Mya !

    Ranath se retourna brusquement, à la grande surprise du Morgukai. Ce fut alors qu’elle aperçut la silhouette du défunt traître. Alek appelait une enfant qui courait loin de lui, jusqu’à disparaître dans un couloir secondaire. Un battement de cils, plus rien. C’était donc cet endroit ? Impossible ! La Sith serra le poing. Comment avaient-ils pu être si proches de … Non, impossible. Une vision, rien qu’une vision. La Mirialan se remit en route, chassant ses vieux démons pour n’écouter que la Force qui lui soufflait ses conseils. Mais la route n’allait nulle part. Une impasse. Trois murs de béton, pas une issue. Ranath jura intérieurement. Elle était à cran, les nerfs en souffrance, face à la situation qui lui paraissait sans conclusion possible, qu’elle fût bonne ou mauvaise. Elle fit volte-face pour rebrousser chemin, et elle le vit alors. Le gamin devenu homme, l’apprenti d’Alek. Elle se précipita aussitôt vers lui, qui fit demi-tour et s’enfuit. Elle lui courut après de longues minutes avant de se trouver face à la porte d’un escalier indiqué hors service. Vekko la rattrapa tandis qu’elle s’interrogeait, se décida finalement.

    L’escalier ne permettait pas de passer d’un pont à l’autre - ça aurait été trop long - mais donnait accès à un demi niveau, encaissé par rapport au premier pont mais bien au-dessus des hangars. Les néons s’allumaient un à un pour éclairer les pas des visiteurs descendant les marches de béton. Il y eut ensuite un couloir, qui déboucha sur une grande pièce, qui, éclairée par la lumière de l’escalier, ressemblait à un réfectoire délaissé. Les néons de cette pièce s’allumèrent tous soudain, révélant la présence de l’apprenti. Plus de quinze ans après … un jeune Jedi devenu Sith. Ranath laissa échapper un soupir narquois. L’illusion s’estompa. Deux hommes attaquèrent dans le dos de Vekko qui riposta sans en attendre l’ordre. Face à Ranath, deux autres mercenaires. Elle ne comprenait pas. Son adversaire savait cet interlude être une perte de temps. Elle allait les tuer, les étriper, et continuer son chemin dans les entrailles de la station. Pourquoi chercher à gagner quelques secondes ? Car c’est le temps qu’il fallut pour faire sauter quatre têtes … quelques secondes …

    Les quatre corps effondrés au sol, la Dame Sombre allait adresser son ordre au Morgukai, mais la question lui coupa la parole.

      « Mya Tellis ? »

    C’était un jeune homme, habillé comme un contrebandier de la Bordure Extérieure, brun, des yeux jaunes.

      « Qui t’envoie ?

      - La Dame Noire Tsadqielle Gahadrin te salue ! »

    On imaginait sans peine que le jeune coq aurait dégainé son sabre laser dans l’instant, mais Ranath le devança en libérant la lame améthyste et son chant mélodieux. Quelques échanges courtois, histoire de faire les présentations, pour jauger le niveau de l’adversaire - néant - et l’on passa aux choses sérieuses. Lui avait une lame verte mais ne savait assurément pas s’en servir, pas assez bien pour contrer les attaques douces de la Dame Sombre. Elle lui entailla le bras, puis la cuisse. Elle trancha sa main d’arme, sectionna les ligaments postérieurs de ses genoux. Et tandis que le jeune homme s’écroulait, elle attrapa sa gorge pour planter dans sa peau ses ongles et dans son esprit sa pensée. Il était trop faible pour résister et la Sith se délecta de chaque vision de la Dame Noire que put lui donner ce petit cerveau maltraité. Quand elle eut fini, elle ferma les yeux un instant pour concentrer tout son potentiel et forcer les derniers accès à la conscience de sa victime. Tenant fermement sa gorge contre sa paume, elle sentait le cœur de l’Humain s’emballer, la respiration s’accélérer. Elle frappa alors un grand coup. Tu ne sais rien. Pour l’heure, elle était convaincue de l’efficacité du procédé, plus tard, elle douterait de sa pérennité. Tu es vide. Muet à jamais. Tais-toi, pour toujours ! Muet à jamais.

    Elle le lâcha brusquement, il termina de s’écrouler. La main d’émeraude tremblait perceptiblement. L’effort était certain. Elle jeta un coup d’œil à Vekko qui ramassait déjà le sabre du gamin. La Mirialan prit une grande inspiration sifflante. D’une traite, elle tira de son étui la dague empoisonnée et la planta entre les omoplates du gamin qui se mit à hurler tandis qu’elle cassait la lame d’une flexion brusque. Elle profita qu’il eut la bouche grande ouverte pour lui sectionner la langue et le faire taire pour de bon. La Sith se redressa.

      « Le sac. »

    Le Morgukai tira un grand sac de sa poche et emballa le gamin avec. Une fois le paquet terminé, ils s’immobilisèrent tous les deux …

      « Allez ! »

    Vekko emporta son colis, il redescendit jusqu’au hangar, remonta à bord du Poing de l’Ombre et quitta la station. Ranath continuait seule.



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By Jen'Ari Nekanasaza
#37709



    La suite, c’était un couloir ruisselant d’une eau grasse qui suintait des murs et finissait son chemin par delà une grille d’évacuation crasseuse. Sabre à la main, éteint, Ranath progressait à pas lents, et sans bruit, son esprit la précédant. Elle s’attendait à tout, à rien, incapable d’imaginer, après cinq sacrifices inutiles, quelle surprise on lui réservait encore. Elle était seule désormais, avait renvoyé Vekko livrer son colis pour un commanditaire un peu particulier … Mais elle n’y pensait déjà plus.

    Après quelques dizaines de mètres parcourus dans les entrailles d’une cantine abandonnée, la route de la Sith se trouva barré d’un éboulement malencontreux, habilement contourné par une ouverture, à la masse, dans le mur adjacent. On passait là dans un autre monde, les entrailless des entrailles. Un réseau parallèle au réseau parallèle. Encore un escalier, métallique cette fois. On descendait, pendant longtemps. Cette voie lui rappelait l’escalier de Taris, et sa destination … obscure. On n’entendait que la semelle de caoutchouc résonner sourdement sur les grilles des marches. Quand la Dame Sombre posa son dernier pas au bas de l’escalier, son regard au-delà des limites de son esprit, et elle vit la silhouette de son ennemie avancer dans l’ombre. La pensée de la Mirialan rattrapa aussitôt son retard, et quand elle effleura enfin l’esprit voisin, un violent spot lumineux éclaira toute la scène. Quel spectacle.

    On était ici dans l’entre-ponts, coincés entre un plancher de béton armé et un plafond de béton armé. Le plafond d’ici constituait le plancher des piétons de la surface, et le plancher d’ici se trouvait être le plafond du pont du dessous. Et entre les deux … des milieux de câbles, de tuyaux, de pompes, d’écoutilles, de clapets, de … et cette femme. Elle avait le teint hâlé, creusé de profondes cicatrices aux reflets argentés qui lui marquaient les tempes, les joues et le menton de dessins géométriques simples. Ses cheveux blancs comme neige étaient coupés courts, rasés au-dessus des oreilles. Seule une mèche rebelle se payait le luxe de tomber entre ses deux yeux de nacre, sans pupille, sans iris. L’Arkanienne, d’un sourire sournois dévoila une rangée de crocs pointus.

      « Bienvenue chez moi, Mya Tellis. »

    La Mirialan laissa échapper un soupir dédaigneux. Tsadqielle Gahadrin. Elle ne la connaissait que de nom, ne l’avait jamais rencontrée, même jamais vraiment envisagée. Ranath avait imaginé bien des choses, mais pas ça. L’Arkanienne était vêtue d’une bure grise, et d’un pantalon de toile du même ton. Elle ne portait pas de chaussures mais avait bandé ses pieds, tout comme ses mains. Il trainait sur son visage un sourire malsain. Elle se tenait maintenant devant elle, ouvrant les bras pour l’accueillir, et Ranath n’était jamais arrivée jusqu’ici en pensée. Sa quête de Tsadqielle était restée un songe évasif, une mission indéfinie, et … elle n’avait pas imaginé quoi faire une fois devant elle. Mais l’Arkanienne, elle, savait quoi dire.

      « Tu as tué l’apprenti d’Imril, il est un peu déçu, mais ce n’est pas grave. L’important est que tu sois revenue … Alek t’attendait depuis si longtemps. Il savait que tu reviendrais.

      - Je ne suis jamais venue ici.

      - Oh si, tu es passée là-haut. Tu as filé. Impossible de te mettre la main dessus à nouveau … il a fallu des années d’efforts pour retrouver ta trace.

      - Où est-il ?

      - Alek est mort. La traque lui a coûté la vie. Mais vois le résultat ! »

    Elle écarta les mains, ravie de se trouver face à Mya.

      « Tu es enfin parmi nous … »

    Elle soupira doucement.

      « … prête à nous rejoindre. »

    La mâchoire de la Sith grinça.

      « Je suis venue par moi-même. Pour te tuer.

      - Non … Alek t’as dirigée vers nous … depuis que tu es une enfant … il cherchait un apprenti prometteur … et il avait l’œil ! Une gamine déjà vouée à l’obscurité, dès son plus jeune âge. Il n’a suffi que d’une étincelle pour te faire basculer … la mort de ton maître, c’était la mise en scène parfaite ! »

    Elle riait désormais. Et Ranath appréciait peu l’idée d’être le centre d’une attention non désirée, un pseudo complot monomaniaque de tarés pas même Sith dans le genre de Tsadqielle.

      « Assez. »

    Impérieuse. La lame améthyste rugit soudain, aussitôt suivie de sa consœur au cœur pourpre.

      « Parfait ! Le clair et l’obscur. L’éternel tourment. Approche ! »

    L’Arkanienne tira de sa manche son sabre laser dont la lame surgit dans l’instant, une lame bleue cristalline, presque blanche.

      « Bats-toi !! »

    Les deux combattantes se jetèrent l’une contre l’autre. Ranath maîtrisait un Jar’Kai impeccable et harcelait de deux lames une adversaire coriace. Le duel ne souffrit d’aucune phase d’échauffement. Elles s’affrontaient comme si elles s’étaient toujours connues, comme si chacun de leurs entraînements avait été commun, comme si elles étaient deux sœurs d’armes en pleine conscience l’une de l’autre. Et elles se connaissaient bien, dans le fond. Elles se cherchaient depuis des années, attendaient dans l’ombre de pouvoir enfin croiser le fer. L’une voulant attirer l’autre, et la seconde voulant la mort de la première, prête à se laisser berner pour trouver plus rapidement sa proie.

    Mais la Dame Sombre était loin de se douter du potentiel de son ennemie. Tsadqielle cachait bien son jeu, au point de mériter un titre non usurpé. Dame Noire. Alors que la Sith croyait prendre un avantage certain, l’Arkanienne l’envoya au sol d’un coup de pied violent. Ranath n’eut pas le temps de se lever, l’étreinte de son adversaire la saisit à la gorge, compressait sa trachée. La main d’émeraude tendit quelques doigts crispés en direction d’un de ses sabres qui avaient roulé plus loin. Mais Tsadqielle la tenait fermement, et la douleur se propageait lentement de muscle en muscle, et dans chaque os. Hors de question de se mettre à hurler, Ranath contenait la douleur de toute sa rage.

      « LÈVE-TOI ! »

    L’ennemie l’avait rejointe. Elle la saisit par les cheveux, la souleva du sol. La Sith profita d’un instant de relâchement pour attirer à elle son arme et dégager la prise. Tsadqielle lâcha pour reculer d’un bond, et attaquer de nouveau, avec toujours plus de force. Ranath était épuisée. Elle rencontrait rarement de tels adversaires, à ce point connectés avec la Force, et baignant dans l’Obscurité. Elle parait, haut le sabre, les agressions répétées de sa rivale. Un coup d’épaule l’envoya à nouveau valser.

      « C’EST DÉJÀ FINI ? »

    La Mirialan sentit alors aux abords de son esprit la pensée nocives de son ennemie. Trop tard, le contact mental était établi. Elle explorait les ruines de sa conscience, marchait parmi les décombres du dôme.




        « Oh, je vois … c’était bien pensé … Tu as tenté d'ignorer ta nature … mais tu le sais … le Côté Obscur n’épargne personne ! Et tu seras bientôt mienne, pauvre petite enfant sans histoire … »

        « ARRIÈRE ! »

      La Jedi surgit des ténèbres, forçant Tsadqielle à relever la garde. Elle se rendit compte trop tard qu’elle était piégée. Un sourire forcé étira ses traits, tandis qu’elle jouait un peu avec sa lame en attendant l’attaque de Tellis. Mais la Mirialan, dardant un regard cobalt sur son invitée, lui tournait autour, errant dans les ruines. Quand les deux adversaires se furent assez dévisagées - et pour Tsadqielle c’était une découverte, une image de Mya toute neuve, une vue de l’esprit, une guerrière en pleine forme et en pleine maîtrise de son art - elles se ruèrent à nouveau l’une vers l’autre. Le combat reprit de plus belle, en possession d’une toute nouvelle force. Un combat mental qui agitait de spasmes le corps des deux duellistes enfermées ensemble dans le même esprit malade.

        « As-tu peur … ? »

      Le sourire mauvais de Mya illuminait son visage d’un éclat malsain. L’Arkanienne ne répondit rien. Elle trouvait violente la riposte de la Mirialan. Elle était habitée d’une rage vorace, une envie de vaincre indéfectible. Tsadqielle comprenait difficilement ce qui était à l’œuvre. Cette chose n’était pas Mya. C’est alors qu’elle l’aperçut, tapie dans l’ombre d’une colonne à moitié effondrée. Elle était là. Tandis que la Jedi maniait la lame améthyste, la Sith patientait, attendant le bon moment.

        « BATS-TOI ! »

      Il n’en fallut pas plus pour faire entrer Ranath dans le combat, sabre pourpre au poing. Et il apparut très nettement à l’Arkanienne que la Sith était plus faible que la Jedi. Plus cruelle, plus agressive, plus en colère, mais irrémédiablement plus faible. Or, le barrage était sans faille. Dès que la défense de Ranath fléchissait - et elle ne la connaissait pas comme étant Ranath - Mya attaquait rageusement, poussant parfois des cris bestiaux. Aussi la Sith était régulièrement relayée au second plan, forcée de tourner en rond dans un coin, tandis que Mya s’acharnait. Tsadqielle reprit de la distance pour espérer reprendre son souffle.

        « Toi … tu connais le véritable pouvoir …

        TAIS-TOI !

        Tu as tant souffert … ta force est … inégalée …

        TAIS-TOI !

        Je peux t’offrir la liberté …

        Je peux … briser tes chaînes !
        »

      Elle brandit son arme, la jeta en direction de Ranath qui recula de stupeur. Pas assez. L’arme se planta, assez surnaturellement, dans le torse de la Sith qui s’effondra, crachant du sang alors que la poignée du sabre éteint roulait au loin. Mya s’interposa soudainement.

        « ARRIÈRE ! »
          « ARRIÈRE ! »

      Le dôme naquit du coeur de la Jedi, un dôme d’ébène qui explosa alentours, éjectant momentanément l’Arkanienne. Mya se précipita auprès de Ranath. Les deux mains tatouées se posèrent sur les joues ternes et tirées de la Sith.

        « Ne meurs pas … je suis là. »

      Elle la prit dans ses bras.

        « Ne t’inquiète pas. Je te protège … »

      Elle déposa un baiser délicat sur le front de la blessée.

        « Attends-moi … reste-là … »

      Mya déposa doucement le corps de Ranath au sol, elle l’étendit dans les gravats.




    La Sith se releva brusquement. Tsadqielle n’en revenait pas. En une fraction de seconde, la Mirialan fut sur elle. Elle la plaqua au sol, et entre deux battements de paupières incontrôlés, l’Arkanienne crut voir dans l’oeil de son ennemie un iris cobalt. Les ongles de Ranath se plantèrent dans la peau mordorée jusqu’à faire perler le sang à sa surface. Tsadqielle se débattait tant bien que mal, mais son adversaire avait reprit le dessus, elle puisait sa force bien au-delà des frontières du réel, elle puisait en elle, la Force vibrait autour d’elle. Les mains d’émeraudes, et ces mains étaient soudainement tatouées, attrapèrent le crâne de l’Arkanienne, elle le soulevèrent pour le frapper au sol, une fois, deux fois. Elles lacérèrent la peau de ses tempes et la peau de ses joues, et soudain … soudain Tsadqielle put sentir à nouveau le contact mental, il était agressif. La Sith pénétrait son esprit et massacrait tout sur son passage. Elle arrachait ici et là des bribes d’informations. Il n’y avait pas que l’Arkanienne et son apprenti, ils étaient plusieurs, éparpillés, mais plusieurs. Ils traquaient dans l’ombre les individus les plus disposés à se laisser aller au Côté Obscur. Mya n’était pas un cas isolé, c’était toute une entreprise.

    Les mains de Tsadqielle emprisonnèrent les poignets de la Mirialan, et d’un coup de pied dans l’estomac, elle se dégagea de la prise au sol. Elle avait le visage en sang. Mya se redressait déjà. L’Arkanienne attira son sabre à elle pour attaquer avec rage un adversaire désarmé.




      Le sang avait cessé de couler, et bien que les poumons se trouvaient incapables d’accueillir l’air à nouveau, Ranath roula sur le côté avec un grognement bref. Elle repoussa le sol d’une main, stabilisant le mouvement avec l’autre pour lentement se mettre debout. Son regard portait déjà sur la silhouette de son antagoniste de toujours. La Jedi se tenait là, raide, concentrée, sur pieds au milieu des décombres. Elle menait un combat enragé contre un ennemi plus fort qu’elle. La Sith observait ce corps qui n’était plus le sien. Un corps aux muscles ronds et tendons saillants, cachés sous la longue bure brune des Jedi de Coruscant. Mais du peu de peau que le vêtement laissait à voir … la main était écorchée ici, la peau de la nuque était brûlée, l’oreille était entaillée. Ranath savait que Mya était incomplète, ça ne s’arrêtait pas à quelques dégâts de surface. Elle l’avait littéralement éparpillée aux quatre coins d’elle-même. Et la Jedi avait refait surface. Morceau par morceau, elle avait ramassé les pièces du puzzle pour l’assembler à nouveau.

      La Dame Sombre s’avança. Elle se posta derrière son alter ego, sans haine. Ses mains se posèrent sur les épaules de Mya.

        « Laisse-moi y retourner … »

      Tout d’abord, la Jedi ne répondit pas. Elle grogna ensuite.

        « Non … je vais la tuer … »

      Sa voix transpirait de colère destructrice. Tout le corps de la guerrière tremblait sous l’effort.

        « LAISSE-MOI LA TUER !

        C’est inutile, Mya … »

      La pression sur les épaules se fit un peu plus pesante.

        « Calme-toi. La colère n’est pas … »

      Mya chassa brusquement Ranath.

        « LAISSE-MOI LA TUER ! »

      La Vague de Force explosa brutalement, renvoyant la Sith au pied du mur en ruine, le dos fracassé contre la paroi tranchante de son esprit.

        « Le Pouvoir … »

      Le regard cobalt brillait d’un éclat obscur.




    La Mirialan ramassa son arme pour faire face à son adversaire. Le duel reprit de plus belle. Les lames s’entrechoquaient sans relâche. Elles dansaient toutes les deux une valse mortelle. Le premier faux pas serait fatal. Et ce fut Tsadqielle qui le provoqua. Appel et feinte à gauche, contre pied, chassé. D’un moulinet habile, elle força la Sith à désarmer pour sauver sa main, et étendant sa volonté dans la Force, elle jeta la Mirialan au sol. Pas question d’attendre cette fois, la colère rendait Mya trop dangereuse, et elle ne comprenait pas ce qui était arrivé. L’esprit de Mya était malade, ça finirait par lui coûter la vie. La Mirialan qui était entrée ici n’était pas celle qu’elle affrontait actuellement, c’était certain. Le contact mental avait introduit un biais destructeur.

    La lame cristalline s’éleva au-dessus de la tête de la Sith. La Dame Sombre, au sol, pivota pour faire face à son ennemie. Elle vit la lame au-dessus d’elle, qui allait s’abattre violemment sur elle. Un dernier soupir. La lame avait entamé sa descente.
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By Jen'Ari Nekanasaza
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    La Mirialan roula sur le sol pour éviter de justesse la lame mortelle. Le sabre frappa le sol en grondant. La Sith prit appui sur ses deux mains pour retrouver l’équilibre, s’accroupir et se relever. Son adversaire réarmait déjà. Elle se précipita sur elle, esquiva l’estoc, dépassa la main de garde et fit volte-face. Elle était désormais derrière son ennemie qui put entendre le chuintement rapide d’une lame d’acier sur son fourreau. Le contact glacial de la dague suivit dans l’instant sur la peau de sa gorge.

      « Lâche ton arme. »

    Le poing de l’Arkanienne raffermit son étreinte sur la poignée du sabre. Une main d'émeraude glissa sur le front mordoré pour le tirer vers l’arrière.

      « Tu as gagné : j’accepte de me joindre à toi. Lâche ton arme. »

    L’acier avait commencé de pénétrer la chair et le sang s’écoulait doucement de la petite entaille. Tsadqielle lâcha finalement son sabre qui s’éteignit en quittant sa paume. Elle retenait son souffle. Le murmure de la Sith arriva à ses oreilles.

      « Ne m’appelle pas Mya. Ne m’appelle jamais Mya. »

    L’Arkanienne hocha la tête.

      « Mon maître m’a nommée Darth il y a déjà bien longtemps. Darth Ranath. »

    Le regard nacré s’illumina soudain de cupidité. Darth. Une Sith …

      « Qui … qui est ton maître ?

      - Aucune importance, je l’ai vaincu. »

    Tsadqielle n’ajouta rien. Ranath relâcha sa prise. Elle se détacha de sa victime et rangea sa dague. Elle tendit la main vers son premier sabre, puis vers le second, attirant les armes à elle.

      « Je suis le Maître maintenant. »

    La Sith étira un sourire carnassier. Dans les tréfonds de son esprit, une conscience malmenée râlait sans voix. L’Arkanienne ramassa son arme à son tour.

      « Raconte-moi … qui tu es. Je t’ai traquée longtemps, persuadée de vouloir te tuer. Mais il est plus intéressant de collaborer. Nous voulons la même chose. Parle-moi de vous. »

    Tsadqielle se passa la main dans les cheveux. Elle avait encore l’air jeune, mais Ranath la savait bien plus âgée que son apparence ne laissait à penser. Elle était au moins aussi vieille que le traître Alek. L’Arkanienne fit quelques pas en direction de la seconde issue de la pièce tout en invitant la Mirialan à la suivre. Elles marchèrent ensemble dans les couloirs sombres de l’entre-ponts.

      « Nous sommes une famille qui cherche à prospérer. Manipulateurs de la Force, nous créons des refuges pour nos frères et sœurs un peu partout dans le secteur.

      - La Bordure ?

      - Entre autres …

      - Vous vous cachez ?

      - Oui, les gens ont peur de la Force, et nous avons tous été rejetés à cause d’elle. »

    Ranath soupira avec dédain.

      « On croirait entendre parler d’une bande de rats affamés qui se terrent dans un coin. Mais vous avez organisé l’assassinat d’un Chevalier Jedi. »

    Le poing de la Sith se crispa, la colère vibrait à nouveau autour d’elle.

      « Ton maître traquait les Sith. Nous ne sommes pas des Sith, mais il avait vu en moi le Côté Obscur. Et tôt ou tard il aurait découvert la corruption d’Alek. On devait l’empêcher d’agir plus avant. »

    Un autre soupir méprisant. Elle savait tout ça.

      « Je fais partie de la famille maintenant ?

      - Oui, si tu le veux. »

    Tsadqielle stoppa, Ranath l’imita.

      « Tu dois me promettre de ne jamais divulguer notre existence, à qui que ce soit. Je sais que je peux te faire confiance.

      - Comment sais-tu cela ?

      - Imril m’a toujours parlé de toi … C’est pour lui que tu es là.

      - Je le promets. »

    Elles se remirent en route. Leur long chemin les amena finalement au sommet de la paroi d’un hangar où étaient stationnés plusieurs vaisseaux, dont quelques beaux modèles. Alors que l’Arkanienne allait descendre l’escalier qui les mènerait au niveau du quai, Ranath la retint, un rien dramatique.

      « Merci. »

    Tsadqielle sourit.

      « Dis merci à Imril. »

    L’Humain attendait en bas. Il avait l’air tendu. Son maître s’approcha, lui chuchota un mot à l’oreille, et laissa les deux vieux amis à leurs retrouvailles.

      « Alors euh … Darth … Ranath. »

    La Mirialan esquissa un sourire crispé. D’un vague geste de la main elle désigna le hangar dans sa globalité.

      « Qu’est ce que … ?

      - Oui, c’est un peu bizarre. Tsadqielle t’a parlé de nous ?

      - Votre famille ?

      - Oui … on ne fait rien de mal.

      - Vous tuez. »

    Il haussa les épaules.

      « Sans doute autant que toi.

      - Vrai. »

    Le silence s’installa un instant.

      « Je connais beaucoup de sensitifs, comme nous, qui seraient prêts à n’importe quoi pour retrouver un foyer … »

    C’était un mensonge. Tout ceci n’était qu’un long mensonge. Depuis que l’acier avait touché la gorge de Tsadqielle, le mensonge se propageait. Ranath avait toujours eu connaissance d’un réseau dilué de sensitifs obscurs sous la coupe de la Dame Noire Gahadrin. Alek l’avait confessé. Une famille. Ils étaient fous, plus fous encore que ces chiens de Sith.

      « Attends, ne bouge pas. »

    Imril courut rejoindre l’Arkanienne. Ils discutèrent un moment, pendant que la Sith faisait le tour du hangar. La discussion sembla parfois agitée. Puis Tsadqielle revint auprès de Ranath.

      « Combien sont-ils ?

      - Peut-être une dizaine … éparpillés un peu partout … peut-être plus …

      - Trouve-les, et viens me les présenter sur Nar Haaska. Je vais te donner la fréquence de contact …

      - Je n’ai pas de vaisseau.

      - Comment tu as … »

    Tsadqielle chassa sa question.

      « Hangar 3-2, il y a un YT qui tombe un peu en ruine. Demande à son Capitaine, de ma part. Il sera ton chauffeur. »

    Elle lui donna une tape sur l’épaule.

      « Rendez-vous sur Nar Haaska. »




    Ranath était repartie de son côté. Elle marchait désormais d’un bon pas, d’un hangar à l’autre. Elle avait réussi à se calmer, la colère était momentanément retombée, mais le mensonge persistait. La Mirialan ressentait cependant être en pleine possession de ses moyens. Sans trop faire attention, elle passa la porte du hangar 3-1, où reposait un équipage et son petit cargo. Il faisait sombre ici, la plupart des néons avaient claqué. Il n’y avait qu’eux. Le Capitaine, un vieil homme, se leva.

      « S’il vous plaît … ! Venez voir … »

    La Sith l’ignora dans un premier temps. Il insista.

      « Venez voir … vous voyez ce vaisseau … ? »

    Il désigna d’un doigt tremblant la silhouette d’un croiseur se détachant sur fond d’espace étoilé. Ranath s’approcha, sans un mot.

      « Voilà des années qu’il attend. Il est coincé ici. Je crois que son équipage s’est endormi.

      - Pourquoi attend-il ?

      - Il attend qu’on vienne le réveiller, il attend qu’un homme de la trempe d’un amiral ne monte à son bord … Moi, je suis trop vieux maintenant. J’ai échoué ici, et depuis … j’attends.

      - Pourquoi attendez-vous ?

      - J’attends de trouver quelqu’un à qui confier mon navire et ses rats … Quelqu’un pour le diriger … un amoureux de l’espace et du pouvoir … un peu quelqu’un comme vous … oui … »

    Le vieil homme se redressa.

      « Il émane de vous cette force … Vous avez l’étoffe d’un grand chef … »

    Il sourit de toutes ses dents.

      « Prenez mon navire ! Emmenez-le voguer loin d’ici ! Rendez-lui sa liberté ! Je vous donne le Grand-Duc ! Et prenez aussi mon butin ! »

    Il criait, il riait, il était fou !




    Récompenses Awards 2019 :
      Troisième prix Meilleur Membre : 1 million de crédits
      Premier prix Meilleur Personnage : un croiseur et son équipage
        Croiseur Dragon
        Taille : 700 mètres
        Armement : 10 Turbolasers, 15 Quadlasers, 7 Lance-missiles (56 tirs), 8 projecteurs de rayon tracteur
        Emport : 24 chasseurs, 1 330 soldats
        Hyperpropulsion : Oui, 2.0, 6.0 de secours
        Coût en Crédit : 6 millions de Cr à la production, 18 millions à l'achat (coeff 3)
        Maintenance :0.6 million de Cr
        Temps de production : 1 Mois IRL
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By Vérité
#37739
MyDarth Ranath se fait maître d’une bien drôle de ‘‘famille’’ souhaitons donc bonne chance à ses congénères dans leurs futurs rapports avec la dame noire. Pour ce qui est du vieux fou dans le hangar il ne sentait guère l’eau de rose, mais son croiseur ainsi que son équipage ça c’était autre chose. La galaxie pouvait commencer à trembler l’ordre sith menait par son impitoyable cheffe bâtissait déjà les préludes d’une macabre flotte.

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