L'Astre Tyran

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Cette vaste structure somptueuse et intimidante fut construite sur un monolithe naturel surplombant la cité de Ravelin, capitale de Bastion. Elle héberge les appartements et bureaux de l'Empereur, ainsi que la salle où se déroulent les séances plénières du Grand Conseil des Moffs. Réceptions officielles et cérémonies militaires ont lieu régulièrement dans son enceinte.
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By Ars Dangor
#39174
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Un tôt matin, dans les sommets du Palais de Ravelin…

Domestique : " Conseiller Dangor ? "

Le serviteur se tenait là, pétrifié à quelques mètres d’un large bureau d’obsidienne ciselée derrière lequel se tenait immobile le vétéran des années fondatrices de l’Empire. La sueur perla sur le front pâle du malheureux, ses yeux remplis de crainte balayaient avec appréhension son interlocuteur et trahissaient un malaise certain qu’il tentait maladroitement de dissimuler.

Ars avait le regard tourné vers la capitale enveloppée d’une fine averse et illuminée des couleurs froides que projetaient les vastes structures gouvernementales où s’activaient les meilleurs éléments de l’Empire. S’ils savaient, pensa-t-il. S’ils savaient que, contrairement aux vieux enregistrements dont l’Holonet impérial se servait pour maintenir les apparences, l’Empereur n’avait pas fait d’apparition publique depuis des mois. S’ils savaient que ses subalternes directs se contentaient d’expédier les affaires courantes sans se projeter dans le futur. Où était l’esprit d’initiative, de planification ? L’Empereur avait pourtant tellement habitué le natif de Naboo aux réunions intensives, jusqu’à ce que soudainement, du jour au lendemain, plus rien… Les multiples demandes d’audience auprès du souverain restées lettres mortes, l’arrêt des réunions du Conseil Impérial. Que se tramait-il ? Il fallait enquêter. Mettre le directeur Herklir sur l’affaire, alors ? Non, bien sûr, car tel que le connaissant, Herklir était déjà sur l’affaire depuis un moment.


Domestique : " Conseiller… "

Le ministre se tourna enfin vers l’intru. Ars avait cette qualité de pouvoir vider son esprit des pensées les plus tenaces et passer d’un sujet à l’autre sans la moindre difficulté. Il le dévisagea et répondit d’un ton rassurant.

Dangor : " C’est au sujet de mon entrevue avec le Grand-Vizir, n’est-ce pas ? Je vous suis. "

Ils se dirigèrent sans tarder vers l’aile du palais où résidait et travaillait Miraj, l’homme à la tête du gouvernement et de la bureaucratie de l'Empire. Les relations entre les deux huiles impériales avaient toujours été cordiales. Pourtant, Ars, qui tentait toujours de maintenir quelques longueurs d’avance sur les intentions de ses collaborateurs, restait frustré par la psyché indiscernable du Grand Vizir. Miraj n’avait jamais contesté le moindre ordre de l’Empereur ni même laissé glisser la moindre critique voilée en présence du ministre. Une synergie étonnante existait entre le monarque et son bras droit, à tel point que le Grand Vizir semblait parfois agir comme une simple extension du susnommé.

Le valet déposa Ars devant une salle de réunion décorée de marbre noir. Deux gardes s’écartèrent pour révéler Miraj assit au bout d’une grande table couverte de dossiers. Il fit signe au ministre d’approcher.


Miraj : " Conseiller Dangor ! "

Dangor : " Seigneur Miraj. "

Ars s’inclina puis posa un genou à terre avant d’être invité à prendre place.

Miraj : " Vous êtes donc venu m’exposer votre projet de réformes, hmmm ? Je vous écoute. "

Le ministre acquiesça tout en pianotant quelques données sur l’holoprojecteur. De grands diagrammes se constituèrent au milieu de la salle.

Dangor : " Seigneur Miraj...

Les dernières études de nos ministères estiment que la Nouvelle République est en passe d’obtenir une avancée irréversible sur l’Empire en matière de capacités de production. L’ouverture et la libéralisation du marché néorépublicain ont permis à notre ennemi de s’assurer d’un revenu mensuel que nous estimons, en nous basant sur les communiqués officiels qu’une démocratie comme la Nouvelle République est contrainte de dévoiler publiquement, entre 5 à 7 fois celui de l’Empire. L’étendue de leur trésorerie ne nous est pas connue pour l’instant, mais il ne fait aucun doute que l’obtention des mondes riches du Noyau a permis à Coruscant de se constituer une cassette conséquente. L’annexion récente du Greater Javin confirme que la Nouvelle République a parfaitement les moyens de s’étendre et incorporer dans son économie des territoires laissés pour compte et en grand besoin d’investissements.

De fait, la question se pose… Combien de temps pourrions-nous tenir en cas de guerre prolongée ? Je crains, Seigneur Miraj, que la réponse soit en quelques mois à peine et non en années...

En outre, la déficience de l’économie impériale lie les pieds et les mains de notre recherche et génie militaires. Le Projet Bellator ordonné par l’Empereur Astellan, notamment, ne peut se poursuivre sans un apport supplémentaire de revenus. "


Le conseiller brancha le datapad contenant les fichiers du cuirassé stellaire. Les estimations étaient tout bonnement accablantes. Un seul vaisseau absorberait les bénéfices mensuels de l’Empire et nécessiterait par ailleurs toute une nouvelle batterie de stations de ravitaillement.

Dangor : " Nos capacités d’innovation, de recherche, et d’expansion galactique sont en danger. Je propose ainsi un investissement massif dans l’industrialisation de l’Empire. Pour la plupart, nos systèmes planétaires ne jouissent pas d’une proximité au Noyau et aux centres financiers importants. L’industrie est donc le moyen premier de reconstituer notre économie... Le nerf de la guerre. Cet investissement réalisé à travers la commission de nos entreprises d'état serait amorti en un peu plus de deux mois seulement.

Mais la réindustrialisation ne peut pas réussir avec le seul appui de notre marché interne. L’Empire s’est construit un réseau de voisins amicaux ou alliés dont les marchés nous sont désormais ouverts par la force des traités. Poussons les entreprises impériales à s’y implanter tout en conservant notre protectionnisme dans les domaines stratégiques.

Voici, seigneur Miraj, ce que représenterait la première phase d’investissements. "


Les chiffres défilèrent sur l’holoprojection tandis que le ministre poursuivit son exposé en détails. Puis l’heure passa, et il se tut finalement. Il observa le Grand Vizir - dont il connaissait l'affection pour les propos directs - pour tenter de déceler ses impressions, espérant l’avoir convaincu sur les grandes lignes. Les sommités de l’Empire ne pouvaient se permettre de craindre les réformes. Il en allait de la survie de l’Ordre Nouveau.

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By Vérité
#39341
~ Modération ~


Dangor traversa les labyrinthiques couloirs du palais impérial,gravit lentement la spire qui mena droit vers le repère de Miraj, grand Vizir de l’Empire. Lui qui croule sous les flimsi qui ne cessent de s’amonceler, les dernières nouvelles ne sont pas très bonne l’Empereur Astellan refusant toujours de recevoir ses subalternes, seule exception Miraj et Poena qui s’entretiennent encore avec lui. La mort de l’impératrice eut tout l’effet d’une bombe pire encore que celle qui fit trembler l’enceinte du palais...

La machine impériale ne s’arrêta pas de fonctionner pour autant, elle continuait son insatiable avancée et ceux malgré un incident d’une pareille ampleur. Toutes les réactions à venir seraient à retardement. Dans un climat de gêne ou tous s’affairait à agir comme si de rien n’était, ceux qui étaient aux commandes restaient sans voix bien conscients que des têtes vont tomber, l’atmosphère au sein des hautes instances n’a jamais paru aussi étouffant. Les rumeurs disaient que le BSI a commencé sa traque. L’empereur lui restait silencieux, il donnait ses ordres par l’intermédiaire de ses Mains. Un pesant compte à rebours infernal s’était mis en marche.

Qui sait ce qui se passera à la prochaine apparition publique de l’empereur...




Quelqu’un s’annonçait à sa porte, le conseiller Dangor. D’un geste las, il lançait un ordre à ses gardes, l’éminence grise prenait place au centre de son bureau. Quelques échanges courtois, le protocole mis à l’honneur comme il se devait. « Relevez-vous.» Miraj écouta patiemment le projet qu’on était venu lui opposer, il attendit la fin du discours avant de souffler d’un ton mielleux et poli. « Fâcheux.» Il reprit massant de la paume flétrie de sa main son front de vieillard. « Oui tout ceci est très fâcheux. »

« Si je comprends bien l’Empire n’aurait aucune chance selon ces pronostiques, enfin sur une guerre à long terme et face à cette vermine j'entends… Je vois. Avec cette industrialisation un vent de changement soufflera sans aucun doute … » Il s’arrêta net avant d’arborer un léger sourire en coin. « Un vent de désordre et de chaos cela est certain. Vous êtes pourtant un homme de raison conseiller Dangor. Notre ordre est naît pour purger la perfidie de l’ordre ancien. Une réindustrialisation soudaine ne passera que par le renforcement des parasites que nous nous sommes juré d’exterminer. Faire face à cette rébellion en fourbant leurs propres armes répugnantes n’entraînera que notre chute. Tout cela est pure folie ! Un empire ne commerce pas, il prend. » Il s’était levé faisant quelques pas en direction d’un terminal d’holoprojection. Pivotant doucement, l’ancien et charmant Miraj s’était effacé, sa mine était dure, ses traits tendus et il siffla ses mots.

« Devrais-je comprendre par là que vous remettriez en cause l’ordre nouveau dans ses fondements les plus sacrés, conseiller Dangor ?» Sa main se leva, mit en suspension. On avait déjà vu des conseillers mêmes vétérans disparaître pour moins que ça. Le temps s’écoula lentement avant que le grand Vizir ne reprenne.

« Cependant.» Son ton était à nouveau doux comme le miel. « Je vais vous accorder une chance de vous racheter. Disons que je n’ai rien entendu de tout cela. Vous prendrez en charge vous-même le transfert de tous les individus qui ont travaillé sur ce compte rendu grotesque pour qu’ils assistent à plusieurs sessions de rééducation, ces pauvres ères en ont bien besoin.» Qui a dit que l’Empire ne pouvait pas être clément. « En échange de quoi, vous allez superviser une affaire pour moi. J’attends de vous des comptes rendus clairs et complets. Cela vous convient-il ?» Tout ceci restait strictement rhétorique, un refus et il en était fini de ce vieux démon de Dangor, le BSI s’encombrerait à enterrer un déchet de politicard de plus le soir même.

« Vous allez assister la conseillère théologique Kor’rial dans sa tache. » Il lança un nouveau regard en direction de Ars, avant de feindre la surprise. « Oh vous n’avez pas été mis au courant ? L’Empereur a donné l’ordre de remettre en place l’Inquisitorius.»

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By Ars Dangor
#39359
Les propos de Miraj n’étonnèrent nullement Ars. La préparation du dossier fut en elle-même un acte risqué qui avait requis une certaine dose de hardiesse de la part de l’inamovible éminence grise et son équipe de ronds-de-cuir. Si, contrairement aux dires du Grand Vizir, le projet ne remettait nullement en cause les bases de l’Ordre Nouveau, il forçait pourtant à reconsidérer les moyens que l’Empire utilisait à ses fins. Et pour certaines huiles impériales, l’orthodoxie de l’Ordre Nouveau sous-entendait l’agrandissement de l’Empire par des annexions militaires à tours de bras. Autrement dit, la meilleure défense passait par l’attaque permanente. Une telle approche laissait peu de place aux planifications de grands projets préservant les acquis de l’Ordre Nouveau dans la durée. On demandait à l’Empire de s’étendre sans jamais vraiment solidifier ses victoires. Le géant avait bel et bien des pieds d’argile... Sa chute n’en serait que plus soudaine et impressionnante.

Dangor : " Naturellement, Seigneur Miraj, les responsables de ce grossier fourvoiement seront réprimandés en bonne et due forme. "

Le ton était ferme, convainquant. C’est que Dangor avait acquiescé tout au long du sermon de son supérieur, semblant boire ses paroles et projetant l’image d’un simple rouage de la machine impériale qui n’avait fait que régurgiter une énième proposition de réforme pondue par la machine administrative. Cette faculté à ne pas s’attacher personnellement aux programmes et tâches qui lui étaient imputés avaient assuré sa longue survie alors que le trône impérial changeait plusieurs fois de mains. Il avait encaissé les refus, les déceptions, et les revers sans coup férir, le tout avec un flegme fort apprécié par les dirigeants impériaux, lesquels devaient constamment faire face à des Moffs têtes brulées et autres personnalités hautes en couleur. Il n’en était pas à sa première menace d’être jeté en pâture et elle ne serait probablement pas la dernière.

Dangor : " Les désirs de l’Empereur Astellan sont des ordres, j’assisterai Helera Kor'rial dans ses travaux rétablissant l’Inquisitorius et vous en tiendrai régulièrement informé. "

Le ministre pianota quelques touches sur la console de l’holoprojecteur, révélant la silhouette d’une planète.

Dangor : " Yaga Minor. Son camp d’internement serait un vivier de choix pour grossir les rangs de l’organisation d’éléments remarquables. La position du système au cœur de l’Empire et la présence locale de l’Ubiqtorate permettront un contrôle inégalé du projet. Il va de soi que compte tenu de nos lois actuelles et des antécédents préjudiciables des sensitifs au sein de l’Empire, le BSI devra constituer un dossier en duracier sur chaque recrue potentielle. Leur suivi devra être intransigeant et aucun écart ne sera toléré. "

Il glissa sa grande main fine sur ses longues moustaches, l’air pensif. L’éminence grise préparait sa combine.

Dangor : " Voyons voir... Réinvestir le quartier-général de l’Inquisitorius, établir des locaux dans nos secteurs clefs, organiser l’entrainement de recrues sur plusieurs années, assurer leur approvisionnement en ressources diverses et variées, instaurer une surveillance intensive de chacun par nos services… Tout cela demandera une contribution substantielle du trésor impérial.

Je me chargerai d’en déterminer le montant exact selon les besoins de la conseillère Kor'rial, mais je propose que le financement se fasse par un développement de quelques planètes du Sur-Secteur Braxant. Mygeeto pour ses mines, Yaga Minor pour ses capacités d’assemblage en orbite... les candidates ne manquent pas. Je suggère le baron Ragez D'Asta pour mener la supervision de cet effort ; ses compétences et sa fidélité garantiront que des entreprises impériales adéquates renfloueront la cassette de l’Inquisitorius renaissant. Ais-je votre assentiment, Seigneur Miraj ? "


Il arrivait parfois que dernière une cuisante rebuffade se cache une nouvelle opportunité dont il ne restait qu’à se saisir adroitement. Si le Grand Plan avait été refusé en bloc, les manitous de l’Empire avait voulu conférer à Ars un nouveau projet nécessitant des moyens supplémentaires. La solution proposée était modeste et limitée dans son étendue, mais son succès pourrait convaincre les sceptiques et, in fine, mettre en branle une industrialisation graduelle et réfléchie sur l’ensemble des sur-secteurs, cruellement nécessaire à l’Empire. Impliquer le baron D'Asta, respecté pour sa probité, universellement reconnu pour ses talents de magnat industriel, fidèle inconditionnel de l’Ordre Nouveau, devait rassurer les plus incrédules.

Rebâtir l’ordre des inquisiteurs impériaux et semer les premières graines d’un nouvel essor industriel... D’une pierre deux coups.
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By Vérité
#39422
~ Modération ~

« Vous avez mon assentiment Conseiller Dangor. » Le seigneur Miraj ne rajoute rien, il se contente de tourner le dos à son interlocuteur sans pour autant le révoquer. Un léger silence. Il reprend d’un ton recru. « L’empire est en pleine ébullition depuis cette tragédie. » Le grand vizir s’arrête son regard se perd dans le vague et se contente de faire friser sa barbe synthétique dans un geste presque ému par un trouble obsessionnel compulsif.

« L’échec n’a jamais été une option. Cela n’a jamais été aussi vrai aujourd’hui. L’empereur se méfie des sensitifs, à raison. Un ordre de ces individus, prétendu protecteur de la paix ont été responsables de millions de morts, ils sont tous méprisables, sanguinaires et dangereux. L’empereur veut des outils, des bêtes de sommes libérés de tout artifice dispensable. La conseillère Kor’rial ne sait rien de tout cela, une fois le projet autonomisé assurez-vous de faire le nécessaire pour exécuter la volonté de l’empereur. » Miraj se retourne jetant un dernier regard à l’éminence grise et d’un geste il met fin à l’entrevu. Le conseiller Dangor a ses ordres et il dispose de toute la puissance de l’Empire pour les concrétiser.

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