L'Astre Tyran

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Cette vaste structure somptueuse et intimidante fut construite sur un monolithe naturel surplombant la cité de Ravelin, capitale de Bastion. Elle héberge les appartements et bureaux de l'Empereur, ainsi que la salle où se déroulent les séances plénières du Grand Conseil des Moffs. Réceptions officielles et cérémonies militaires ont lieu régulièrement dans son enceinte.
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By Harlon Astellan
#35863
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Bastion


L'endroit sentait l'humidité. L'air était lourd. La saison avait changé, et du petit froid printanier, on était passé à une chaleur accablante. Le soleil continuait son funeste projet, même tapi dans l'ombre de la planète capitale. Harlon se refusait à porter des vêtements plus légers que ceux dont il se parait, de jour comme de nuit, été comme hiver. Il trichait d'une sous combinaison noire de troupier de choc, de celle qui thermo-régulait les corps, les maintenant à une température allant du supportable-froid au supportable-chaud, dans la limite des excès thermique ambiant. Il commençait à être incommodé plutôt qu'handicapé. Plus la surface tenait la distance au-dessus de lui, plus l'ambiance allait en s'alourdissant. Ses Gardes ne transparaissaient aucune gêne. Entraînés dans des combinaisons fermées sous le soleil permanent de Yinchorr, le sable leur grattant la peau comme un vil papier de verre amoureux, aussi l'air alourdi de Bastion devait être d'un banal hautain.

Le turboflit les avaient mené à une poignée de centaines de mètres sous terre. Au sortir de l'unique accès, élargi pour y accueillir une troupe de quarante personnes, ils se trouvèrent sur une sorte de plate-forme, taillée dans le roc lui-même. Une grotte naturelle, froide et au vent frais, balaya l'horizon au complet. Au loin, des lumières blafardes le long des parois mises à nue indiquaient le chemin qui menait... ailleurs. L'endroit était bien gardé. Des troupes en armes, des StormTroopers armés de fusil laser à répétition, d'un calibre autrement plus élevé que les traditionnels E-11 montaient la garde. A la vue de l'Empereur, un officier en tenue noire actionna un levier, de ceux qui servaient autrefois à décharger l'énergie électrique dans un condamné. Dans un grincement qui ricochait sur la pierre, un petit chariot commença de venir, glissant sur un rail suspendu. « Je vous suggère de renoncer, Empereur. » C'était l'officier. « Je le désire néanmoins. » Il n'y eut pas plus de discussion. Il monta sur le chariot, sans garde-fou, et attendit que l'officier redémarre.

La descente ne dura que peu. Crissements et échos, passages de chauve-souris et tirs sur Mynock de la part de tourelles blaster en saillie sur les parois, le tout en observant l'environnement. En bas s'étendait un filet de récupération en matière élastique d'une grande résistance. Fixé sur des dizaines de niveaux par des pitons de plusieurs mètres de profondeur, il aurait pu retenir un Transport de Reconnaissance entier sans craquer. Pour les malheureux qui tombaient, la chute mortelle n'était pas assurée. Mais la matière gluante, issue des salives de certains animaux marécageux de la Bordure Extérieure, aurait tôt fait de les empêcher de se débattre, le temps qu'on vienne les chercher là. Un invité de marque ne risquait donc rien. Un évadé retournerait en geôle, après une sévère correction.

Car c'était bien là qu'ils allaient. Dans un complexe secret de prisonniers de grande envergure. Le rail termina sa descente, et le trio impérial descendit sur une autre plate-forme nivelée dans la roche grise. On y trouvait encore des gardes en faction, alors que la plateforme, lisse et sans rien pour s'abriter, avec un mirador accessible par une seule échelle de maintenance suivant la courbe des roches non taillées, menait sur trois portes ovales, chacune frappée d'un numéro blanc, propre et sans éraflure. « Vous avez reçu les papiers de transfert d'un prisonnier il y a une semaine. » L'Empereur parlait à un officier en charge de l'arrivée depuis le chariot de mine. « En effet. Porte trois. » Il indiqua la marche à suivre. Il le mena sur le devant, présenta ses cylindres, et entrouvrit de dégager l'accès à l'intérieur. « Ne tendez pas d'objet, ne vous approchez pas des barreaux, ne communiquez que le minimum d'informations et... - Je suis familier des règles inhérentes à ma sécurité et à celle de l'Empire, Capitaine. Ouvrez la porte. » Il n'eut pas besoin d'en rajouter.

Le couloir était un long boyau sans cache sur les côtés, qui menait sur un terminal circulaire où veillait un gardien en uniforme gris. Le couloir, s'il était lisse à première vue, contenait déjà une série de tourelles automatiques, dont les commandes de désactivation étaient situées à l'entrée. Harlon enjamba la distance avec prestance et célérité, pour ensuite observer le peu de cage qui se tenaient là. Derrière chacune des trois portes, on n'accueillait que trente cellules. Mais chacune contenait un potentiel de destruction et de nuisance aussi élevé que dans tout un centre pénitencier d'une Lune-Prison, comme l'Empire avait l'habitude d'en faire. Sur trois niveaux, seules les cellules du niveau intermédiaire étaient droites. Normales, en sommes. Les autres, pour être dans l'alignement du gardien, étaient penchées en avant, ou en arrière. L'inconfort d'un sol irrégulier était réservé aux prisonniers qui avaient mérité un enfermement cruel, plutôt qu'une simple mort. Harlon zieuta sur les maigres cellules remplies. Des violeurs d'enfants. Des chefs de réseaux rebelles ultra-violents. Des officiers supérieurs renégats, prit à déclencher une dernière phase d'un coup d'état dans l'Empire... Cet endroit avait un seul but : leur amener le désir de mourir. Pour se le voir refusé.

Mais dans une cellule intermédiaire, au sol plat, et aux lits qui ne les faisaient pas tomber, on trouvait simplement des prisonniers à laisser isolés. Ou aux sentences prochaines. Le prisonnier qui intéressait Harlon était plus sale que jamais. Vêtu de haillons brunis par la saleté, avec des cheveux et une barbe hirsute, on le devinait avec une ancienne carrure, mais sa maigreur extrême le poussait maintenant à côtoyer les mendiants et les Zanibars sur le plan de la forme physique. Il toussa bruyamment, cracha un glaire rouge, et renifla, sans faire attention aux visiteurs. Un champ de force bleuté masquait à peine un côté pour l'autre. Harlon se pencha sur le gardien. « Désactivez le champ de force de celui-là. » Le Gardien parut estomaqué. « Mais, Empereur... Les risques qu'il tente quelque chose sont... trop... ... » Un regard. Tout ce qu'il avait suffit pour que sa protestation, née d'une logique de protection carcérale, vola en éclat. L'Empereur entendit le chuintement d'un champ d'énergie qu'on coupe, et observa la figure, qui agitait la tête dans sa direction. Harlon pénétra l'endroit, s'adossa contre un mur gris, humide et rêche où courait des blattes.

« Bonjour, père. »
Modifié en dernier par Harlon Astellan le jeu. 26 sept. 2019 20:47, modifié 1 fois.
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By Harlon Astellan
#35901
Ce post contient des scènes explicites ou de nature à choquer.


« Hhmmmmm... » Le réveil fut brutal. L'image le fût tout autant. Son père, un roc plus grand que son fils, un cou de taureau, des épaules de boxeur et les abdominaux en plaque blindée de Bombardier TIE... Du haut de ses cimes de géant, le Gargantua de Nouane s'était couché au sol et ne semblait plus en état de se relever. Ses muscles, autrefois saillants et fort de menaces, avaient fondu en un temps record, ses jambes, des bâtons frêles sur lesquels on avait posé une hanche aux os de momie. « Vous avez... tellement maigri. » Son père finit par s'asseoir au bord de sa couchette. Défoncée, des ressorts pointant au travers du tissu, une gamelle pleine d'une crème mélangée à des grumeaux glissée dessous. Les pieds claquèrent au sol, la peau à nu faisant ce petit "flop" caractéristique des organes flasques frappant le dur. « Vous venez ici... » Harlon se rendant compte que son père ne le regardait pas, mais pas par manque de force... juste par manque d'envie. « Pourquoi ? »

Enfin il trouva la force de relever la tête. Ses joues étaient creuses, ses yeux pochés par le manque de sommeil, sa bouche violette sous le froid et la faim, la déshydratation contrôlée ayant gercé la peau fine qui la couvrait, et son teint en général, gris et pâle, sur un fond d'yeux rougis, lui donnait une image de fatigue de bagnard. Ce qui lui collait bien à la peau, désormais. Harlon en eut un haut-le-coeur, tant cette vision provoquait des images sur ce que pourrait un jour être son propre destin. « L'Empereur me fait arrêter quand je venais d'être sauvé, me fait annoncer une exécution en fanfare... » Harlon roula des yeux. « Vous venez me narguer ? - Non, père. - Me libérer alors ? - Non, père. » Le père siffla entre ses dents, et fut pris d'une violente quinte de toux. Il cracha un filet noir sur le sol et fit mourir le raclement de gorge. « Alors je vois mal ce qu'il peut bien vous rester. » Le père s'agita un peu, sembla glisser une main sous son oreiller... Un Garde s'agita devant la cellule. Harlon leva la main pour le stopper en plein élan. Son père tira un morceau de tissu, visiblement tiré de son propre oripeau, et s'essuya la bouche. Il finit par fixer son fils, assez longtemps. « Oh je sais... Vous voulez mon pardon. » Il toussa brièvement, mais cela mourut vite cette fois. « Vous venez m'expliquer que vous m'exécutez pour le bien de l'Empire, que ce n'est rien de personnel... » Harlon soupira. « En effet. - Je vois. » Le père détourna le regard vers la sortie, les Gardes, et l'agent de sécurité. « Je ne vous pardonne pas. » Ensuite il commença de pivoter. Il songeait à se recoucher. « Fichez-le camp maintenant, Harlon. Et n'y revenez que pour me mener à mon dernier combat. - J'ai tut vos activités pendant des décennies. »

Son père, alors, se remit de nouveau en place, yeux dans les yeux. « Tout le monde savait. Personne ne disait rien. Vous avez calqué l'image des anciens grands penseurs pédérastes en vous estimant en droit d'exiger des faveurs à qui souhaitaient extorquer votre savoir. » Harlon leva les mains. « Je n'ai jamais rien demandé de tel, et j'ai mené la politique la plus efficace de toute ce simulacre d'université de laquelle je suis sorti. Vous avez abusé de ces jeunes gens. Votre savoir ne les a pas aidé à devenir plus que de simples fonctionnaires, au même titre que beaucoup d'autres qui n'ont eu que leurs compétences pour s'en sortir. » Harlon secoua la tête. « Ils ont payé, mais vous n'avez rien vendu. » L'Empereur croisa les bras et continua. « Vous êtes mauvais, père. Vous avez toujours haï les femmes. Et les aliens. » Il pencha la tête sur le côté. « Vous n'approuvez pas ma liaison avec Elizabeth, me trompés-je ? » Son père le fixa, sans rien mouvoir. Oh, non, il ne se trompait pas. « Je vous exécute pour rendre justice aux élèves abusés. Je vous exécute pour rendre justice à ma mère qui a été contrainte de vous donner trois enfants. Je vous exécute pour pallier au sort qui vous a fait renier le beau sexe. » Il n'avait pas fini. « Je vous exécute pour que l'Empire comprenne que personne, pas même ma famille, n'est à l'abri de ma loi. » L'Empereur allait en terminer. « Je vous exécute pour avoir fait de moi votre cheval de cirque... » Il allait maintenant en finir. « ... et avoir abandonné Milo. »

Son père réagit cette fois. Il ouvrit la bouche, laissa échapper un râle primal, un borborygme des cavernes, l'odeur même de charogne s'évadant de sa gorge. Mais alors qu'Harlon s'en allait déjà, prêt à ordonner la réactivation du champ de force, son père finit par le retenir d'une phrase... « Ta propre méchanceté n'est pas un héritage. »

Harlon resta en place. Le dos offert au prisonnier. Il lui fallut du temps pour se retourner. Passer au tutoiement ? Il ne l'avait connu si familier que durant son enfance. « Quoi ? - Je ne suis pas un violeur... tu le répétais assez souvent pour que chaque femme présente à une soirée le confirme. Les héritières mineures, les veuves jeunes et parfumées... Dès tes seize ans, on te connaissait autant d'amantes que de nobles à satisfaire dans nos cercles. Exceptée ta mère. » Il lui sourit méchamment. Il savait que, Oedipe exige, l'idée d'un jour forniquer avec sa propre génitrice avait du se terrer dans son inconscient. « [color=teal]Elles étaient toutes d'accord, toutes... Sauf une. » Harlon fronça les sourcils. « De quoi parlez-vous ? - Oh, tu ne savais pas que je savais. » Son père se prêta à sourire. « A 14 ans, toi et ta bande de copains dégénérés de l'université... ils avaient combien, vingt-deux, vingt-trois ans ? » Il renifla de dédain. « Il s'est su après que vous étiez le fameux gang sur le campus, qui se plaisait à entrer dans les logements attenants, pour vous... amuser, avec les occupants. » Harlon fit les gros yeux.

Cambriolages, pour casser les objets volés. Détruire le mobilier en riant. Attacher les maris et les femmes par les mains et les pieds, pendant que le groupe urinait sur les albums de famille, jetaient au feu les vêtements, ou forçaient au pied-de-biche les parquets. De la destruction, pour le plaisir de la destruction. On ne lui connaissait pas ces quelques mois... troublés. Sa crise d'adolescence, en somme, bercée de récits de puissance primitive et de chaos gratuit. « Un frère et sa soeur, je crois. Deux pauvres, dans un squat, ayant décidés de vivre ensemble, et de s'en sortir avec les produits qu'offraient la rue. » Son père le fixa intensément. Un sourire pervers sur les lèvres. « Tu t'en souviens ? »




« Dis-donc, dis-donc, dis-donc... » Il était encore tout fier, derrière son masque blanc inexpressif. Sa tenue noire, son masque bien couvrant, ses gants en cuir, et ses outils en bandoulière. Ses amis étaient occupés ailleurs : ce petit logement délabré, rongé de blattes et de suie, déjà déglingué à leur arrivée, méritait maintenant le feu intégral pour tout purifier. Stinger cassait les lattes de parquet au sol et de lambris aux murs avec une barre à mine usagée, les clous et le bois cassant sous la force de levier terrible que cet outil procurait, laissant un sol reposant sur le plafond du bas, et rendant la marche presque impraticable. Le frigo sale était vidé de son contenu au sol par Harlon, qui ouvrait les bouteilles, vidait tout devant les deux occupants, et cassait les bocaux contre les murs porteurs. Silas s'occupait de "réparer" la canalisation des toilettes, que tout ne marche plus bien, avant de laisser son empreinte fermentée au fond de la cuvette. Le dernier, Saïgor, s'occupait de surveiller la fratrie capturée. Des jumeaux, mal lavés, les cheveux blonds, les yeux bleu, l'air honnêtes et tout mignon. Les main et les pieds étaient liés, ils étaient maintenus à plat, et les yeux brillants de larme et d'incrédulité, regardaient l'ensemble du peu qu'ils avaient accumulé être réduit à néant. Des proies faciles. Personne ne les plaindrait.

« Hey ! Ils cachaient de l'argent dans cette boîte, dans la cuvette des chiottes... » Une petite liasse de billets. Des billets ? De la monnaie rodienne. Vu la quantité, au change, cela valait à peine 500 crédits. Une broutille pour le groupe. Un trésor, une espérance, pour les deux gens. « Dis-donc, c'est déclaré ça ? » Harlon agita la liasse devant les deux relatifs. Il sortit ensuite un briquet, et y mit le feu. « Nous sommes du bon côté de la loi, vous savez... » Ricanements généraux. Le chef, Saïgor, ne décrochait pas les yeux de la fille. Il finit par lui nettoyer de la crasse sur le visage, dévoilant son front malmené d'où venait une coupure. « Dis-donc... c'est qu'elle serait mignonne en fin de compte. » Il eut alors une idée. Il appela Harlon d'un geste. « Dis... t'es encore puceau toi ? » Harlon termina de vider une bouteille de lait, et réfléchit. Il avait vu des femmes nues, mais jamais consommé. « Au sens strict du terme, oui. - Et bah, tu vois... Y a bien un trophée à prendre finalement. » Tout le monde se figea. Le démontage du plancher s'arrêta. « Attend... on peut pas faire ça, c'est immoral... - Tu casses leur plancher pour qu'ils jouent les danseurs jusqu'à la fin de leurs jours et tu parles de moralité ? » Saïgor agita son surin, faisant signe à Harlon de venir. « Allez, viens. N'aie pas peur. » Il empoigna la tête de la jeune fille. Il lui fit hocher la tête. « Regarde, elle est d'accord ! Elle en veut ! Aller, viens. Soulève sa robe. Soulève... » Saïgor était un élève brillant. Bien placé. Charismatique. Milo ne l'aimait pas. Il le jugeait infréquentable. Mais les propres relations de Milo rendant la vie dure à Harlon n'invalidaient-elles pas son point de vue ?

Harlon s'exécuta, et sans rencontrer de résistance, commença à soulever la jupe de la jeune fille. « Arrache sa culotte. » Harlon hésita. « Comment tu crois qu'ils vivent, hein ? Regarde-la, toute en sueur, à attendre que tu la lui mettes... C'est une pute. Une pute et rien d'autre. D'où il vient cet argent rodien, hein ? Tu crois qu'ils lui donnent généreusement ? Elle en prend. Toute la journée. » Il glissa le couteau sous la gorge du frère. « Elle a pas besoin de culotte. A l'avenir ça lui gagnera du temps. » Harlon prit le tissu à pleine main... Las ! Les fibres craquèrent et il sentit monter l'envie de lui en offrir, de lui montrer qu'un rodien, ça n'en menait pas large... Il défit son pantalon... s'allongea sur elle...

Le frère commença à s'agiter en pleurant. Sa soeur ne luttait plus à côté. Juste à pousser des grognements à chaque secousse. Il finit par se redresser... Vite, pousser le type en se jetant sur le côté, l'éloigner de sa soeur ! Le sexe volant sur le côté, le pantalon aux talons, couvrir sa soeur de son corps pour la protéger...

TCHIC !

Et offrir au sol démembré, une dernière offrande vitale, aux accents bordeaux. Une masse morte, molle comme un poisson échoué, s'écroula sur un corps suffoquant et en pleurs. « Saïgor... mais qu'est-ce que t'as fait ! » Lequel soupira. « Il fallait que tu dises mon nom... » Le surin trouva son deuxième point. Il planta son couteau dans les côtes de la fille. Elle termina enfin de se débattre. « On remballe. »





« Par les Dieux, comment oublier... » Après cela, Harlon avait quitté le groupe, et quitté l'idée d'en être à nouveau partie d'un quelconque qui soit tourné vers les violences. Il prétendit encore n'avoir jamais connu l'amour avant de rencontrer sa première petite amie, de six ans son aînée. Qu'il finit par mettre enceinte. Une grossesse qu'il n'assumerait pas. Saïgor fut un jour introuvable. Personne ne sut jamais pourquoi. Personne ne s'en préoccupa. Harlon, isolé, finit par être sujet aux brimades des amis de Milo, qui ne tenta rien pour les en dissuader. Cette histoire avait fini aux oubliettes... « La fille a été retrouvée le lendemain. Un voisin qui se plaignait d'une fuite d'eau venant de chez eux. » La canalisation. « Et elle était encore en vie. » Harlon s'en décrocha la mâchoire. Elle avait survécu ? « Mais... et... - On savait tous, parmi les professeurs. Personne n'a rien dit. Vous étiez tous trop prometteurs. » Son père lui offrit alors un visage fermé. « Par culpabilité mal placée, j'ai financé l'hôpital pour cette jeune fille. Financé un logement. Des études. Elle n'a jamais su qui lui payait tout. Elle devait savoir que c'était certainement un des coupables. C'était presque le cas. » Harlon baissa les yeux. « Saïgor a été retrouvé mort des mois plus tard. On l'avait torturé. Et petit à petit, les autres membres de votre fameux groupe ont suivis... » Il pointa dans sa direction. « Elle a débarqué chez moi et m'a demandé pourquoi je payais tout. Elle m'a accusé d'être son violeur. Les trois autres avaient juste fini par dire Astellan. » Il cligna des yeux. « Elle a vu que ce n'était pas moi. Elle en a conclu autre chose. » Harlon ne répondit rien.

A son pied, il trouva un petit caillou. Du bout de sa botte, il le fit rouler, tapota dedans, regarda le point de chute, et le fit revenir vers lui. La mélodie du caillou roulant aida à poser la question suivante. « Et après ? - Après ? Après, je lui ai dit où te trouver. » Harlon haussa les épaules. « Et ? » Son père sourit de nouveau. « Elle s'est faite engager comme secrétaire. C'est moi qui te l'aie conseillée. Shtig, tu te souviens ? »
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By Harlon Astellan
#36109
« Je me souviens. » Ca non plus, l'oubli n'avait pas retiré. « Je me souviens surtout qu'elle n'a jamais rien tenté. En une année complète. » Il énuméra, de ses doigts tendus l'un après l'autre, le visage fermé, presque mauvais. « Pas un seul thé empoisonné. Pas un seul couteau tiré. Pas une tentative de m'étrangler. Pas plus que de me pousser par-dessus le garde-fou. » Harlon secoua la tête gravement. Il signifiait bien qu'il ne croyait pas à cette coïncidence. « Une femme en passe de se venger peut attendre des années durant avant d'être auprès de sa victime. Mais jamais à patienter aussi longtemps une fois qu'elle y est. Elle aurait agit avant. » Son père fixait le sol. Son pied raclait à son tour un petit caillou. Les bottes en cuir de rancor de l'Empereur étaient troquées contre une guenille de tissu marron, sale, troué et puant, mais le désespoir dans le geste transpirait pareillement. « Elle avait fini par te pardonner. » Il ne regardait plus son fils. Il jouait encore de ce caillou. Il plia son gros doigt de pied et donna une pichenette dedans, l'envoyant valdinguer contre le mur. « Elle te voyait prendre des mesures... contre la pauvreté... contre la corruption... pour un égal accès aux pauvres aux universités... » Son père soupira. « Elle a vu que tu offrais une chance aux gens... comme elle, autrefois. »

« Et maintenant, elle est morte. Comme son frère. » Il avait asséné la réplique, comme une claque, vive et rapide. Sans temps mort. L'Empereur croisait les bras, plein de haine, et plus résolu que jamais. « Vous êtes tous morts. » Il siffla. « Vous êtes des boulets que je traîne au pied depuis trop longtemps déjà. » Il pencha la tête sur le côté. « Un frère stupide, une soeur naïve, une mère effacée, un père pédé... il ne manquait plus que la secrétaire bimbo qui voulait se venger d'un viol. » Il cracha au sol. « En définitive, c'est moi le plus capable de cette famille... » Son père allait répliquer. Sa bouche était grande ouverte, prête à vomir une dernière horreur. Mais la voix mourut dans sa gorge. Il y eut juste un souffle maquillé. Le bouclier était revenu. L'Empereur s'en allait d'un pas colérique. Le père frappa sur le bouclier, qui s'agita par vagues. Le garde, conscient que lui était entendu du côté du prisonnier, et de son fils Empereur, sortit une pique de force et la brandit devant l'écran rouge. « Arrière ! Je ne vais pas hésiter à m'en servir ! »

Une voix lui parut derrière son épaule. Spectrale. Un ordre d'outre-tombe. « Soyez un bon gardien et servez-vous en, de votre pique. Pourquoi attendre qu'il mérite d'en recevoir... »




Aucun son sur le chariot qui remontait. Juste le bruit du rail sur lequel l'appareil glissait. Le grincement du frein quand ils arrivèrent en haut. Le bruit des bottes sur la roche taillée. L'interrupteur du monte-charge, et celui des mini-propulseurs qui le feraient remonter à vive allure. L'Empereur ne se retirait pas son regard fixe, ses yeux plissés, ses joues creusées sous sa barbe. Ses Gardes Rouge durent presser le pas pour suivre les foulées longues de l'Empereur. Il était furieux comme jamais. Contre tout. La Nouvelle République, l'Empire, sa famille, son père, lui, son passé, ses relations... Avant de sortir, l'Empereur mit à profit son entraînement. Ses années de lutte, de pompes, de tractions, au rameur, sur des sacs de frappe... en sortant de là, d'un seul coup de poing, il plia le battant d'une porte coulissante.

Le monde s'arrêta un instant pour ne pas froisser l'Empereur plus avant. Le personnel mit le nez dans ses affaires à portée de main, ne battant même plus pavé, menton baissé. Les Gardes Rouge furent presque au pas de course sur la fin. Quand la tempête passa au loin, on alla observer le dégâts. L'empreinte d'un poing gravé dans l'acier.

Un acier épais de cinq centimètres.




« Ils croient que je n'en sais rien, hein ! » Comme un lion en cage, l'Empereur tournait dans sa tour ronde. Celle-là même qui avait vu la Chute du Faucon Blond. « Harlon le taré, Harlon l'assassin... » Il s'était servi un verre du premier alcool venu. L'avait bu d'un trait. Puis un autre. Et encore un autre. Et encore un autre. Il ne distinguait même plus la bouteille, maintenant qu'il aurait trouvé intéressant de savoir ce qu'il buvait. Mais sa rage ne désemplissait pas. « Evidemment, que je suis taré ! Et tu sais pourquoi ? Hein, tu sais pourquoi ? » Un doigt accusateur, levé vers le ciel. « Parce qu'ils ne comprennent pas que ce sont EUX, les tarés ! A jouer de leurs grands sourires de VRP de la Bordure... A parler pacifisme, à parler chiffons... à tirer des complots de grand-père sur fond de scandale... » Il jeta son verre plein dans la direction de qui l'écoutait. Il cassa, rebondit sur le sol, déversant un brandy valant deux salaires minimum. « Dans ce monde, le gagnant, c'est celui qui TUE ! C'est celui qui regarde en face de lui... Celui qui prend, et qui donne assez pour donner envie aux autres de prendre à leur tour ! » Il tourna la tête sur le côté, ce qui fit tourner son corps entier... Ses jambes se retrouvèrent en angle imparfait, et il trébucha. Il s'écroula de toute sa masse sur le dossier d'un siège, sur lequel il s'appuya pour se remettre debout. « Sers moi à boire ! » Il tendit la main. Distraitement. Quand il sentit un verre, il rebut. Mais sans contrôle, tremblotant, il en déversa la moitié dans son col de chemise. « Aaah ! Et puis tu sais quoi... le sang... Oui, le sang... Quand on goûte une fois... Et bah on veut toujours une seconde fois ! Et plus ça va, plus il t'en faut... » Il fallait bien que quelqu'un l'entende. « Tuer, c'est paaaas... une question de sexe. Pas une comparaison de qui a la plus grosse... » Il écarta les mains. Non sans avoir bu un dernier coup. « Tuer... c'est... plus fort que tout... la Force, c'est contrôler la matière... Mais là, c'est contrôler... l'âme, le coeur, le sang, la vie, les atomes... En une seule décision, BAM ! » Il cogna son verre dans la paume de sa main. Comme un couperet. « Tuer... c'est ce qui te rapproche le plus des Dieux... »

Et l'Empereur s'effondra.




Il se réveilla le lendemain, la tête dure, ses tempes martelant leur désapprobation, la moquette impeccable, et son droïde majordome en veille à côté de lui. « Bon sang... - BONJOUR, MESSIRE ASTELLAN. » L'Empereur grogna. Il se mit d'abord sur les genoux, la tête à plat sur le sol, les mains comprimant sa tête. Le droïde fit quelques allers et retours, l'Empereur gémissant dans cette position. Il vit sur le côté qu'on lui tendait un verre d'eau, avec une chose effervescente dedans. « CECI VOUS AIDERA A FAIRE PASSER VOTRE MAL DE CRÂNE. » Harlon prit le verre et avala du mieux qu'il pût. Le goût était horrible. Mais dès le début, il sentit sa bouche pétiller. Et en une poignée de minutes, il se sentit capable de mener une bataille à bord d'un Char des Sables. « Fichtre... Quelle heure est-il ? - TREIZE HEURES TRENTE SIX, HEURE LOCALE. » Le droïde ne bougeait même pas. « VOTRE ETAT-MAJOR A CHERCHE A VOUS CONTACTER QUATORZE FOIS DEPUIS SIX HEURES VINGT QUATRE CE MATIN. » Harlon digéra la nouvelle. « Quatorze fois ? Pourquoi ? - LES TROIS PREMIERES FOIS POUR VOUS DEMANDER DE SIGNER UN PLAN D'ACTION GLOBALE AU SEIN DE LA MARINE. DIX AUTRES FOIS POUR VOUS SIGNALER QUE VOTRE RETARD DE REPONSE A ENCOURAGE UN AMIRAL A SE RETOURNER CONTRE VOUS. LA DERNIERE FOIS POUR VOUS SIGNALER QU'IL N'Y AVAIT PLUS D'AMIRAL DONT IL FAUDRAIT S'INQUIETER. » Harlon cligna des yeux. « Ils font leur travail, c'est bien... » Il bailla, se gratta le cou, se frotta les yeux, et réajusta sa chemise qui... sentait l'alcool. « Brûle mes vêtements d'hier soir... Je vais me préparer. Prétexte une journée de travail à huis-clos pour aujourd'hui. »

Il allait devoir rédiger un texte de loi complet pour justifier une journée sans communiquer à l'extérieur...




En définitive, il rédigea un texte sur l'incompatibilité des services publics et privés, empêchant ainsi l'Etat de devenir débiteur d'une entreprise privée - à quelques exceptions Galactiques, comme le Clan Bancaire Intergalactique notamment - mais aussi, surtout... sur l'ordre d'exécution de son père.

Il allait avancer la date de mise à mort. Et désigner le bourreau.
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By Harlon Astellan
#36194
Il ne l'avait pas senti... quand il avait fallut se battre sur Renatasia.
Il ne l'avait pas senti... quand il avait fallut gérer des esclaves Wookiees.
Il ne l'avait pas senti... quand il avait fallut diriger un monde du Senex-Juvex.
Il ne l'avait pas senti... quand il avait fallut servir de second à Feyet Kiez.
Il ne l'avait pas senti... quand il avait fallut remplacer ce même Feyet Kiez.
Il ne l'avait pas senti... quand il avait fallut convaincre les chefs du Grand Maldrood de se laisser faire.
Il ne l'avait pas senti... quand il avait fallut convaincre Pelleaon de le soutenir.
Il ne l'avait pas senti... quand il avait fallut poser sur sa tête une couronne volée.
Il ne l'avait pas senti... quand il avait fallut signer l'arrêt de mort de ses pairs loyalistes.
Il ne l'avait pas senti... quand il avait fallut envoyer un camouflet à la Nouvelle République.
Il ne l'avait pas senti... quand il avait fallut signer l'arrêt de mort de son père.

Il ne le sentait toujours pas. L'Empire ne lui faisait pas sentir. Le poids du devoir. Mais aujourd'hui, dans des relents de... vomis, de larmes, d'alcool, il se sentait... vieux. Il était encore jeune. Il avait encore une centaine d'années à faire dans ce monde. Mais le poids de ses pensées venaient maintenant le clouer sur ce canapé. Il n'avait rien pu rédiger. Il s'était rempli un verre. Il n'y avait même pas touché. Les yeux dans le vague. Plantés sur une peinture de paysage. Il ne savait même pas où c'était. Ni si c'était sensé être quelque part.

Il pensait à sa future qualité. Celle... de mari. Et il se sentait piégé. Vieilli artificiellement. Allait-il... devenir... faible ? Plus que maintenant ? Il avait peur. Et maintenant il s'en rendait compte. Il avait eu peur toute sa vie. Peur de tout. Peur de tous. Peur de lui. De n'être à la hauteur de rien. De n'être pas à la hauteur des autres. Il avait tenu la distance, pour se prouver qu'il en était capable. Et maintenant ? Il allait épouser une femme... magnifique, belle, et cruelle, à son image. Il devrait, alors, montrer qu'il n'était pas à la hauteur. Qu'il se laisserait distancer. Son pouvoir vacillait déjà. Son Etat de Grâce était depuis longtemps passé. Il n'avait pas ce qu'il fallait pour maintenir son image à flot.

Palpatine, Delaviel... ils avaient une chose qui les rendait définitivement forts. Le Pouvoir brut... l'inexistence d'un besoin annexe.

« La Force. »




« De mémoire, Palpatine et Delaviel prenaient des jours de congés. » Le Conseil Impérial était réuni aujourd'hui, comme chaque semaine. Personne ne savait pourquoi il commençait ainsi. Pas de rapport, pas de nouvelle loi. De quoi allait-il parler ? Des jours de congés ? Une extension de vacances populaires ? Il ne valait mieux pas, les industries impériales tournaient bien, et une baisse de régime allait avoir de tragiques conséquences pour ce quartier de galaxie... « Ils déléguaient. Beaucoup. Trop, peut-être. Mais assez pour dormir convenablement. » L'Empereur grinçait des dents. Les Grands Moffs aussi. L'Empereur était un bourreau de travail, c'était vrai. Mais il en blâmait ses subalternes ? Il était, le SEUL, ici, à avoir décidé d'exercer un pouvoir aussi absolu. Ne laissant que le choix de l'application des mesures par ceux qui étaient théoriquement porteurs de la plus grande autorité de l'Empire. « D'ici dix jours, vous prendrez connaissance de l'identité du nouveau Grand Vizir. » Elias Serrano n'était toujours pas là. Il était encore Grand Vizir. Mais il avait... disparu. Les rumeurs le disaient mort, tué par les services de l'Empereur, voire l'Empereur lui-même. D'autres le disaient exilé sur Nez Peron, à cultiver un champ de blé. Les rapports des espions disaient qu'il disputait des championnats planétaires sur Serenno, et avait prit sous son aile le plus jeune fils d'un Comte, et qu'il s'était repris à sourire depuis quelques semaines.

« Ils géreront les affaires courantes. Vous leur répondrez. » L'Empereur décida alors de s'asseoir. « Et vous aurez de nouveau toute latitude dans vos territoires. » L'Empereur allait prendre un peu de temps dans ses jardins. Visiter les mondes sous sa coupe, s'enquérir de la santé de ses gouverneurs. Aller au soleil une semaine, loin des guerres. En compagnie de son épouse. Il voulait l'emmener sur Rathalay. La voir nue allongée sur la sable... S'il avait accumulé le pouvoir qu'il avait, c'était aussi pour profiter de la liberté de s'offrir pareille vision. « A présent, nous devons parler des nouvelles règles de conscription au sein des populations mâles... »




Il la fendit en deux. D'un coup sec. Slash ! Le bois n'avait même pas fait son bruit de résistance. Le bois était devenu beurre. Une bonne souche de hêtre sèche. Pas de thuya vert à couper. Il reprit son Beskad à pleine main, et admira le fil. Kir Kanos lui-même s'en tira un commentaire. « Une magnifique lame. »



« Capable de trancher n'importe quoi. - Votre bras est entraîné à la manier. La différence vient aussi de là. » L'Empereur fixa son bras. Sa circonférence restait idéale. Avoir la force de casser une brique en serrant les doigts, c'était un exploit. L'Empereur avait au moins réussi celui-là. Fendre une souche en deux d'un coup sec, c'était l'évidence même. « Viendrez-vous à l'exécution, Kanos ? » Le bourreau était désigné. Personne n'avait prononcé le moindre mot depuis. Mais personne n'osait regarder Harlon dans les yeux depuis. « Et bien ? » L'Empereur se fit insistant dans la voix. « Viendrez-vous ? » Kanos restait toujours de marbre. Qu'il porte son casque ou non. Quand il entraînait l'Empereur, il se mettait en simple tenue de sport. Un sarouel en lin gris, une ceinture en tissu passé de plusieurs tours sur sa taille, des bandes de compression, le torse nu. Il était plus menu que l'Empereur, travaillant une musculature qui alliait la force, la résistance et l'agilité. L'Empereur aurait fait nu mauvais garde : trop brutal, trop massif. « Je ne serais pas vraiment ravi d'y assister. »

L'Empereur glissa son doigt sur sa lame. Il se coupa sans s'en rendre compte. Une entaille profonde qui laissa goutter une vingtaine de tâches rouges. « Pas vraiment... » Epée au fourreau. Il banda sa main dans un morceau de son propre pagne. Le regard plongé dans celui, impassible, de Kanos. « Ou... pas du tout... Kanos ? »




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Personne ne s'était attendu à un tel mouvement de foule. Bastion, reculée des reculées, n'accueillait pas un si grand peuple que ses homologues du plein Sud. Pourtant, contre les pronostics, les curieux s'étaient déplacés par milliers. Les retransmissions différées de deux jours, essentielles pour la propagande, allaient brouiller toutes les traces de Bastion, et greffer des images de synthèse incriminant Yaga Minor. Sur cette dernière, on allait mettre en scène un emplacement de la capitale, pour faire croire qu'un rassemblement y avait bien eu lieu, et payer des informateurs dans la population qui attesteraient y avoir été.

Mais pourquoi venir ? Les exécutions étaient des mises en garde. Des signes forts. Nous tranchons dans le vif du sujet. En clair. Venir assister à une seule cérémonie de ce genre... C'était comme accepter de se laisser effrayer. Donner son assentiment à une politique qui écrasait le libre-arbitre un peu plus chaque jour. Se faire à l'idée qu'un pas de travers pouvait mener chacun, y compris soi, à l'échafaud. Une promesse d'autant plus tenue que l'exécuté, loin d'être un paysan de Shili, était le propre père de l'Empereur.

Mais alors pourquoi venir ?

Harlon savait. L'envie de cadavre. La curiosité morbide. Avoir envie d'être dégoûté devant la tête qui roule. Parce qu'on voulait en voir une. Au moins une fois. On voulait voir ce que les autres subissaient.

Les gens ne venaient pas pour se faire peur. Ils venaient pour se faire une sortie de l'après-midi. L'Empereur se tenait droit, Beskad posé au sol, la main sur le pommeau, comme une statue. Comme la statue, celle qui ornait les places des capitales impériales. Dans un délire de culte de la personnalité, Harlon avait donné son accord pour reproduire ce que Palpatine et Delaviel avaient ordonné, et que Stele n'avait pas pensé à faire : ériger son effigie dans les endroits fréquentés. Et c'était l'Empereur en armure, mains posées sur le pommeau de son Beskad, qui avait été retenue par Harlon. « Qu'on l'amène. »




A des centaines de pieds sous terre, on veillait sur le dernier repas d'un mort de faim. Cette faveur, qui n'existait pas sous l'Empire, était une volonté de l'Empereur. Le condamné avait demandé la totale : des acras d'huîtres kaminoyennes, des rillettes d'Eopie sur du pain de seigle chandrilien, un vin du Senex Juvex, un filet de poisson-griffe colo - très rare - et une assiette d'Eclats de Lune. Peut-être espérait-il alors s'étouffer du poison du fruit, et des éléments toxiques du poisson colo. Mais le cuisinier de l'Empereur connaissait son affaire. « C'était bon Arcturus ? - Très bon. Merci de vous en soucier. » Le gardien lui sourit, les lèvres pincées. « Allez, fini tranquillement. Ils viendront te chercher que dans... » Le rail qui faisait la navette commença à grincer.

L'écho dans la caverne annonça l'arrivée de l'escorte. « Le grand moment est arrivé. » Il ne se dépêcha pas. Il termina son assiette calmement, en soufflant en rythme léger. Il se prit même à fredonner dans sa barbe. Il terminait sa dernière bouchée avec tendresse quand un Commando vint se percher devant sa cellule. « Arcturus Astellan. » Il tendit une paire de menottes de force. « Levez-vous et suivez-nous. » Arcturus s'essuya la bouche, se redressa. Ajusta sa tenue. Neuve, sentant le propre. Lui même, lavé, coiffé, barbe taillée, sa maigreur cachée par des linges, du maquillage et des médicaments. Il s'épousseta, se lissa la moustache. « De quoi ais-je l'air ? - Tu as l'air prêt. »




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La foule s'agitait. Mais l'improbable se produisit. L'Empereur s'avança enfin. Et la foule... scanda sa joie. Hurlements, galurins en l'air, drapeaux agités, bras secoués dans tous les sens... le Beskad au flanc semblait alors s'alourdir, et s'alléger du même coup. Il tendit la main gauche, paume ouverte. La foule s'écria encore plus. Mais qu'avait-il donc fait pour mériter cela ? Avait-on menacé les gens ici ? Étaient-ils... si... satisfaits ? « Citoyens ! » Le silence vint rapidement. L'agitation des corps cessa aussi vite qu'elle était venue. L'agitation des coeurs, elle, n'en allait que redoublée. « Nous sommes réunis ici aujourd'hui, pour procéder à la mise à mort... » Un doigt dirigé derrière lui. « ... d'un être... impur. »

C'est alors qu'il apparut. L'être impur. Pas de chaîne, juste des menottes derrière son dos, laissé droit par quelque artifice. Le maquillage, les habits... Pendant un instant, Harlon se demanda s'il n'allait pas... procéder... sur lui-même. « Arcturus Astellan ! » On le fit avancer. Il vint alors en retrait, sur la gauche de l'Empereur, mais visible de tous. Et hué de tous. Des huées qui s'éternisèrent, et requirent d'être stoppées par la main de l'Empereur. « Vous vous êtes rendu coupable... d'abus de pouvoir, en vue de pratiquer des actes contre nature. » L'Empereur restait impassible. « Vous avez été rendu coupable de fornication avec des individus de même sexe que vous. »

Les sifflements succédèrent. L'Empereur interrompit vite la session. « L'Empire ne peut permettre des pratiques aussi abjectes. Quel qu'en soit l'auteur. » Le message passait, chez tous. L'Empereur, dans son coeur, dans son âme, dans sa vertu... était parfaitement capable de mener les siens au gibet. Il manierait même la lame de Sa propre justice. « A genoux, père. »

Le commando poussa le père. L'immobilisa, dessus un billot, une souche de bois barbouillée de peinture blanche. On le fit se mettre à genoux. On le fit se pencher. La tête dépassait du billot. Le cou tenait en plein centre. Au torse, on mit un lien qui se fixa sur un anneau, au pied de la souche. Harlon se porta à gauche du condamné. Le Beskad, déjà tendu vers le cou. Le corps tout tourné vers la foule, dont les vivas montaient aux cieux...

L'odeur... l'odeur du sang...
Les hourras...
Les nuages gris, qui flottaient au-dessus...
Harlon s'enivra.

« Harlon ? » L'Empereur rouvrit les yeux. Il ne se souvenait pas les fermant. Il jeta juste ses pupilles sur le côté. Les bras tendus, en Rédempteur Suprême. « Je te pardonne, mon fils. » L'Empereur se mit sur le côté. Le fils plaça ses mains sur la poignée de sa lame. Astellan bradit la lame bien au-dessus de lui.

Harlon donna un seul coup.

Rien.

Le silence.

La foule avait fini de scander sa haine. Elle voyait juste le résultat, tel qu'il était. Loin de leur imagination. Loin de la justice. Juste le spectacle, grotesque, terrible, d'un fils tuant son propre père.

La foule se dispersa sans un mot.

Et la pluie battit le pavé, toute la nuit. Une nuit que passa l'Empereur assit, les pieds dans le vide en surplombant la place, alors que le sang était évacué par l'eau déchaînée. Une nuit interminable. Kanos vint le chercher le lendemain.

Et plus personne ne prononça un son sur cette journée.
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