L'Astre Tyran

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Arkania, dans le système Perave, est une planète au climat inhospitalier. Couverte de toundra et de glaciers, elle abrite cependant de nombreuses mines qui sont sa principale source de revenus. Arkania est également connue pour ses centres d'expérimentation génétique qui furent à l'origine de la création de nouvelles races.
Gouvernement : Neutre - Accointances avec l'Empire
#32535
    Une part du gâteau
    - Dominion arkanien -

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    Le soleil pointait à peine le bout de son nez, l’amphithéâtre du Dominion ouvrait ses portes et la centaine de notables en présence gagnait les sièges de l’hémicycle dans une sourde rumeur. Entre politesses et mesquineries, chacun y trouvait son compte.

      « Édifiant ce mémo. »

    L'autre haussa un sourcil et se pencha vers le datapad.

      « Ah. La promotion du nouveau Lieutenant-général. »

    Un hochement de tête.

      « Vous croyez qu’elle cherche un soutien ? »

    L'autre émit un grognement mesquin.

      « Un soutien chez Civicius ? »

    Tous deux acquiescèrent, le pupitre réclamait le silence. La séance commença. Le premier sujet concernait la réhabilitation de la mine Naghin dont l'activité avait été suspendue pendant de long mois suite à une malheureuse intervention des forces de l'ordre. Le directeur de ladite mine réclamait évidemment des dommages et intérêts. Ainsi, pendant près de quatre heures, les hauts membres du Dominion se disputèrent les marchés et leurs bénéfices, jusqu'à ce que ce soient épuisés les plus houleux débats internes. Quand ce fut fait, le Dominion entreprit de discuter les mesures intérieures. Il y avait la question des douanes. La délicate question des douanes. Elles étaient la frontières entre intérieur et extérieur. Le point particulièrement épineux sur lequel Monarque et Dominion devait œuvrer en harmonie. Et le Monarque exigeait de nouveaux changements. Biens des mois après le traumatisme, les douanes allaient encore renforcer les contrôles. Le décret trouva au Dominion un accueil favorable. Enfin, en milieu d'après-midi, furent évoquer les questions diverses, les sujets autres, les tracas du quotidien, et parmi eux …

      « Devrions-nous autoriser le cumul des fonctions des membres du Conseil Militaire ?
      Vous visez un membre en particulier ?
      Civicius. Stahl.
      Ah, à quelles fonctions faites vous référence ?
      Son entreprise. Stahl Industrie. Quelque chose comme ça.
      Son business n'est pas incompatible avec sa fonction, du moment qu'il ne l'empêche pas de faire son travail.
      Enfin … on ne parle pas de vendre des beignets là tout de même.
      Il faut bien que la publicité, bien que discrète, de cette entreprise est un peu …
      Mais enfin ! Le lieutenant-général vend des armes en dehors de nos frontières ! Ça ne choque personne ?! »

    Il y eut un silence. Il reprit de plus belle.

      « Depuis quand notre armée fait-elle du négoce d'armes avec les surpuissances voisines ? Il est absolument nécessaire de réagir rapidement.
      Mais … Civicius n'est pas l'armée.
      Il la représente ! Il est lieutenant-général.
      Alors quoi ? Interdire son business ? Ou réclamer la démission ? Ou imposer un contrat d’exclusivité ?
      Ça serait ruiner son affaire.
      Et bien ? Peut-être cela vaut-il mieux que de voir un membre du Conseil vendre des armes à n’importe qui.
      Et la tutelle ?
      Sous le même régime que GENOME ?
      Nous contrôlerions ses brevets, sa production, ses contrats. Et cela pourrait contribuer à l’excellence.
      Je doute que Civicius se contente de petits profits comme ceux de GENOME.
      Il le faudra bien pourtant … »

    Le pupitre mit un terme au débat.

      « Au vote. »

    En résultait la décision suivante. Stahl Civicius ainsi que son entreprise devaient se soumettre à un contrôle fiscal et juridique rigoureux. Stahl Industry était interdite de vente à l'étranger durant toute la durée du contrôle et jusqu'à la publication du procès verbal. À moins de procéder à un changement de statut de l'entreprise, à savoir accepter la tutelle de l'état, Stahl Civicius devait soit abandonner ses droits sur Stahl Industry, soit démissionner du Conseil Militaire.

    La décision fut communiquée par voie privée au principal intéressé, Stahl Civicius, ainsi qu'au Monarque.
#32544
Stahl dans un fauteuil d'une rare qualité, sirotant un Brandy Corellien dans un verre fait d'un rare cristal. Dans son palais, on pouvait dire qu'il avait la belle vie. Une masse de robots serviteurs et de servants s'occupaient de l'entretien. Le temps des travaux sur son vaisseau, il n'avait que son rôle au sein de l'armée qui semblait l'occuper.

Mais sans qu'il puisse s'y attendre. Il recevait une information pour le moins contrariante. En effet dans quelques heures se tiendrait une assemblée du Dominion dans l’amphithéâtre.
Le garçon n'avait que de rares occasions de pénétrer dans ce bâtiment. Cette fois-ci son motif était plus que valable, car il serait sujet à discussion.
Le débat visait à définir son rôle vis-à-vis du gouvernement et par rapport à son entreprise ainsi qu'à son grade.

Ce qui ne serait en rien une partie de plaisir pour l'arkanien. Par ailleurs il commençait à étudier rapidement et brièvement les lois régissant les entreprises. Il visait à se défendre encherchant des points précis et diffus pour sauver ce qu'il avait bâti. Il y avait beaucoup à consulter et peu de temps.

Rapidement il parvenait à mettre la main sur divers éléments bien que peu nombreux allant en sa faveur. Aussi sa stratégie ne devait pas reposer sur une défense solide, mais bien contraire sur une défenseflexible. Cette flexibilité qui permettait d'éviter plus ou moins une certaine hargne, serait d'autant plus utile que la proposition qu'il avait en tête.

Le palais lui ne se trouvait pas très loin de l'amphithéâtre, tout juste à une demi-heure de marche. Aussi peu avant la séance il se rendait là-bas afin de se placer dans le couloir. Depuis sa position il pouvait parfaitement entendre l'ensemble du débat. Bien que cela ne commençait pas par son cas, celui-ci ne mit pas longtemps avant d'arriver. Certaines voix s'élevaient pour des mesures drastiques, allant même jusqu'à parler d'une demande sa démission ou d'offrir une nationalisation de son entreprise au profit de l’État.

Il était important de remettre le Dominion dans le droit chemin. Se levant de son fauteuil Stahl s'en allait se placer devant les portes. Avant de pousser les portes, il réajustait sa veste.
A présent à son aise, il pouvait ouvrir bruyamment les portes de la salle. Un sourire narquois s'offrait aux curieux qui souhaitaient apercevoir le visage de l'homme. Dans la salle ils étaient nombreux à murmurer. Par moment il était possible d'en comprendre le sens.

Mais finalement la décision avait été prise sans même qu'il soit invité, malgré l'annonce de sa présence. Outragé de la conduite du Dominion, de ces gens incapables d'appliquer la procédure même qu'ils avaient établi, Stahl rentrait à son palais. Puis rapidement il s'en allait enregistrer un message à l'attention de l'assemblée.


Si bien qu'il réfléchit à une manière de commencer son monologue. Prenant une grande inspiration, il se dirigeait vers un endroit duquel il pourrait observer l'ensemble de la salle. Sa stratégie d'intimidation reposait sur l'une des plus vieille technique à l'oral. La technique consistait à noyer son adversaire sous un flot de propos et d'arguments sans même laisser le temps à l'autre parti de répondre. Commençait alors son argumentation durant laquelle il gardait un sourire constant:

-Et bien je vois que le Dominion n'a pas pris la peine d'inviter la personne remise en cause. Ni même malgré sa présence, de me faire entrer. Toutefois je vous pardonne cette maladresse, au moins vous avez eu l'idée de m'informer du débat du jour. Aussi je ne vous pensais pas aussi agressif sur un tel sujet. La politique qui est d'habitude plus dans la subtilité des mots, se voit aujourd'hui comme une conquérante. Sans aucun respect d'une quelconque procédure, une procédure que vous avez établi.



Son ton avait été des plus sarcastique, mais avec une pointe d'humour. Stahl tournait ses yeux vers le plafond pour les redescendre vers ceux qui verraient le message, presque comme pour les cibler :

-Aussi en ayant écouté une certaine partie de l'argumentation qui fut émise. Bien qu'elle eut été quasiment absente. Avant de ne parler de se genre de choses, il aurait été plus prudent d'en parler dans un cadre privé. Toutefois on ne refait pas le passé, aussi je tenais donc à m'informer sur une chose. Cette chose étant simplement de savoir si vous aviez révisé le texte qui concernait l'expropriation pour cause d'utilité publique. Ou bien si ce n'était là qu'un simple coup de tête de votre part ?


Malgré la violence de ses propos qui pouvaient en énerver plus d'un, beaucoup qui avaient l'habitude de ce genre de paroles n'y prêteraient presque pas attention. Stahl lui ne faisait qu'évoquer tout cela avec un ton platonique et sans aucune expression si ce n'était un sourire fixe.

-Aussi pour commencer je tenais à vous parler de nos lois. Lois que tous les citoyens vous comme moi devons respecter. Le sujet du débat ne pourtant pas directement une expropriation, le Dominion n'a alors aucun droit de déclarer un arrêté visant à nationaliser l'entreprise. Mon entreprise. De plus s'il s'agissait d'opération sécrètes intéressant la défense nationale cela relèverait plus du Conseil Militaire que du Dominion. Et donc l'avis d'une commission serait nécessaire pour cette décision. Tout du moins c'est cela si l'on se refaire aux articles L11-2 et L11-3. En se référant sur les articles L11-4 et L11-5 cette assemblée n'a même pas pris le temps de définir l'utilité publique. Si bien qu'il n'y a aucun travaux ou opération à réaliser. Aussi avec cette demande vous n'avez même pas pensé à faire parler de ce qui était des indemnités qui selon nos lois avec l'Article L13-13 doivent couvrir l'intégralité du préjudice direct, matériel et certain, causé par l'expropriation. Tous ces points se doivent d'avoir subi une étude approfondie, avant de pouvoir passer à un vote. Mais je ne vous apprend rien, après tout c'est vous les garants de la loi.



Son sourire ne cessait de s'affichait alors que son discours lui ne faisait que s'intensifier :


-Aussi selon les lois qui régissent le code du commerce, aucun acte dit illégal ne s'est vu présent depuis la fondation de l'entreprise. Contrairement à ce que certains pensent, il n'y a nullement eu achats en navigation intérieure ni même en extérieur. En ce qui concerne le code de la consommation, l'ensemble de ses chapitres ont étés respectés. Si bien que rien n'interdit la vente hors des frontières d'Arkania. Nulle exportation ou importation ne seraient être sujette à une sanction. De plus si l'on s'en refaire au code des marchés publics il est nécessaire de prendre en compte que les prix de Stahl Industry n'ont été avantageux jusqu'à présent qu'auprès de l'Etat et de ses forces militaires. Avantages au préalable négocié sous contrat dans une totale et parfaite légalité et transparence. L'ensemble des services ayant répandus aux spécifications techniques que ce dernier demandé. Aussi d'après le code civil et militaire, il n'est nullement mentionner une quelconque interdiction d'exercer une fonction de chef d'entreprise et une carrière militaire.


Stahl se grattait un peu le menton avant de reprendre pour cette fois-ci exposer une offre plus que convenable à l'assemblée :

-Toutefois dans une volonté non pas de nuire à notre gouvernement, mais plus dans l'objectif de l'aider à se développer je tiens à vous faire cette offre. Une offre qui serait valable uniquement à cet instant. Au lieu de me concentrer sur deux axes. Ces axes qui sont ma carrière en tant qu'entrepreneur et mon statut de militaire de carrière. Moi Stahl Civicius est prêt à vous laisser nationaliser mon entreprise sous certaines conditions. Premièrement, Stahl Industry passe sous le contrôle du Conseil Militaire et non du Dominion. Deuxièmement le gouvernement du Dominion devra construire les cinq structures suivantes en laissant le contrôle de ces dernières au Conseil militaire. Le premier bâtiment se trouve être une centrale à anti-matière uniquement destinée à un usage militaire. Puis à long terme la construction d'un bouclier planétaire, dans le but d'assurer la protection de chacun des citoyens. Ensuite la construction d'une usine, d'un chantier spatiale et d'un complexe de recherche destiné à la production et à la recherche du Conseil Militaire. Et troisième et dernière condition, en échange d'un pourcentage à hauteur de cinquante et un pour cent de mes actions. Le gouvernement d'Arkania devra à Stahl Civicius une indemnité couvrant la valeur intégrale des pertes. Si vous acceptez ces conditions, alors il ne reste plus qu'à rédiger un document pour officialiser ça. Sinon nous pouvons continuer de parler de lois et entamer une procédure qui sera longue et coûteuse pour chacun. Aussi il est important d'augmenter le budget militaire afin de moderniser l'équipement. Mais ça c'est à vos soins.



A sa proposition il s'attendait à un mouvement de protestation. Toutefois le dominion n'avait pas vraiment le luxe de refuser une telle chose. Sinon cela voudrait tout simplement dire que chacune des entreprises de la planète aurait à craindre une expropriation. Aussi afin de ne pas faire sombrer l'économie il n'y avait que deux choix qui s'offraient à l'Assemblée. Le premier étant d'accepter l'offre de Stahl et la deuxième de laisser tomber l'affaire. Malgré un sourire parfaitement uniforme à son entrée en scène, sa curiosité en ce qui concernait la réponse du Dominion se voyait dans ses yeux. Aussi il espérait que ce message aurait une réponse favorable.
#32612
    Le message de Civicius avait été reçu cinq sur cinq, mais le membre du Dominion à qui le secrétaire crut bon de le transmettre se garda bien d’en faire le partage avec ses homologues. Aussi, le Seigneur Essani était-il le seul en possession des preuves d’insolence du jeune Lieutenant-Général. Et il s'apprêtait à en faire profiter quelqu’un d’autre. Debout au centre de la salle, l’Arkanien pressa un bouton du boitier de contrôle et la projection débuta.

      Et bien je vois que le Dominion n'a pas pris la peine d'inviter la personne remise en cause ... Toutefois je vous pardonne cette maladresse, … l'avis d'une commission serait nécessaire pour cette décision. Tout du moins c'est cela si l'on se réfère aux articles L11-2 et L11-3 … aucun acte dit illégal ne s'est vu présent depuis la fondation de l'entreprise … Si bien que rien n'interdit la vente hors des frontières d'Arkania … je tiens à vous faire cette offre … qui serait valable uniquement à cet instant … sous certaines conditions …

    La silhouette de Stahl disparut quand l’annonce prit fin. Un long silence tomba sur la salle. Essani guettait les réactions de son vis-à-vis qui, drapé d’un noble mutisme, lui jetait un regard froid. Le vieil homme brisa finalement la glace.

      « Il n’a aucune idée des responsabilités qui l’incombent, et ne leur attribue qu’une piètre valeur. Il est militaire de carrière. Se voit-on soutenir la vente d’armement hors de nos frontières par l’un de nos lieutenants ? Il n’a aucune notion de ce qu’est la tutelle. De ce qu’est GENOME. Et de ce que sera l’EXCELLENCE. Et pour couronner le tout, il se moque de savoir qui tient les rênes ici. Il est temps de lui apprendre que le Conseil Militaire n’a absolument pas son mot à dire en termes de gouvernance, à tous les niveaux. Le Dominion a tout pouvoir sur sa vie, sur sa carrière, et sur cette ridicule entreprise. Dès demain, le Conseil Militaire sera soumis à un nouveau décret. Que dis-je, l’armée arkanienne se verra imposer un nouvel article, qui ne placera en défaut aucun militaire de carrière, sinon Stahl Civicius. Mettez-le devant le fait accompli et faites lui faire son choix. L’armée ou le lucre. »

    L’autre, qui ne répondait toujours pas, se leva. Pendant quelques secondes, ils se toisèrent, appréciant le conflit d’intérêt qui les opposait en ce jour. La voix du Monarque donna finalement réponse à l’injonction.

      « Est-ce un ordre, Seigneur Essani ? »

    La monotonie du ton le laissa un instant pantois. Il l’avait imaginée furieuse, outrée, mais jamais désintéressée.

      « C’est la décision du Dominion. »

    L’Arkanienne joignit les mains devant-elle.

      « Êtes-vous le Dominion ? »

    Essani ne se donna pas le temps de réfléchir.

      « N’allez pas me faire croire que vous soutenez l’arrogance de cet enfant gâté.
      Convoquez-le pour un entretien.
      Vous voulez gagner du temps ? »

    * * *


    L’heure suivante, le Dominion désignait le Seigneur Essani comme son porte-parole pour l’affaire concernant Stahl Civicius. Et la première décision qui fut prise par le porte-parole, fut d’envoyer une convocation au Lieutenant-Général mis en cause. Le document officiel se trouvait contresigné par le Monarque. Stahl avait à se présenter au Dominion le lendemain matin, à l’heure précisée, pour un entretien privé avec le porte-parole du Dominion et le Monarque.

    Si le jeune Civicius se présentait, convocation dans la poche, il serait accueilli dans l’une des salles de réunion de l’imposant bâtiment siège du gouvernement arkanien, à Adascopolis. La discussion s’annonçait haute en couleurs.
#32626
Depuis toujours Stahl n'avait rien à se reprocher. Jamais au grand jamais il n'était sorti des sentiers battus. Il avait veillé à rester du bon côté de la loi, pourtant ça ne l'empêchait pas de se voir sanctionné.

Il était vrai que récemment, son message au Dominion pouvait être incendiaire. Et pourtant il n'en était pas pour autant faux. Le principale problème en politique était que même si on pouvait avoir raison. L'importance était d'avoir des contacts, ou des amis comme diraient certaines personnes. Lui qui avait souhaité l'expansion de sa nation. Lui voulait qui ne faire que le bien au nom de sœur. A présent il se voyait comme trahit, il était considéré comme un illuminé.

C'était donc sans grande surprise, qu'il recevait une lettre de la part du Dominion. Mais chose surprenante, il n'y aurait qu'un représentant et la monarque. Stahl n'aurait donc rien à dire, le président avait souhaité faire taire sa voix en ne parlant qu'avec son supérieur. Pourtant il n'y avait aucune logique à tout cela, depuis toujours les arkaniens vendaient des armes hors de leurs frontières. Que cela soit des blasters ou même des armes bactériologiques. Chaque fois il étaient sollicité, alors pourquoi cela devrait-il changer maintenant.

Le dominion commençait à devenir bien trop entreprenant, s'il continuait comme ça. Il irait même jusqu'à évincer la monarque en place dans le seul but de diriger l'ensemble de la planète. Aussi Stahl restait prudent, il demandait à son personnel de préparer son vaisseau. Notamment il précisait aux mandaloriens de se tenir prêt à entrer en action. Puis c'était avec un grand sourire qu'il s'en allait rejoindre le lieu de réunion. Il avait choisis de n'enfiler aucune tenue particulière, afin de ne pas contrarier d'avantage le président.

Sans aucun doute ce dernier allait l’accueillir avec un grand sourire également. Si pour le militaire ce sourire voulait simplement dire qu'il prenait tout avec une grande légèreté. Pour les politiciens les sourires n'étaient que des signes de mesquineries et de tromperies. Grimpant les centaines de marches sans efforts, il croisait un grand nombre de policiers ou membre de la sécurité. Visiblement les membres du Dominion avaient encore peur d'une attaque.

Il était évident que prendre des précautions était nécessaire, mais de là à tripler l'effectif. Qui allait s'occuper des rues à présent, ou même de gérer la paperasse administrative.

L'homme se stoppait dans le couloir en attendant que l'on le nomme pour faire son entrée. Bien que dans une salle à part, le protocole était de rigueur. Et ce n'était pas parce qu'il avait fait l'académie militaire. Que pour autant il aimait ce genre de cérémonie pompeuse, dans laquelle il fallait faire attention au moindre ou au moindre geste. Et cela il l'avait bien démontré par l'intermédiaire de son message. Dans son apparat militaire, au différentes décorations. La casquette plate et large, les bottes hautes d'un noir abyssale à force de passer de les cirer. La dague et l’épée de cérémonie se trouvant à la ceinture.


Puis on le nommait, comme un chien accourant auprès de son maître après un sifflement. Il était devant les portes, portes bien moins grandes que celles de son palais. En entrant il saluait le duo de personnes se présentant face à lui. Bien qu'il ne pensait qu'à saluer sa sœur et à ignorer l'incompétent à ses côtés. Puis sans un mot il attendait d'écouter les propos de son bourreau.
#32778
    Bon chien. Il s'était précipité pour répondre à la convocation et maintenant il attendait assis devant la porte que son maître vint lui ouvrir. Le maître vint, dédaigneux, toisant le novice de toute la hauteur de sa longue expérience. Le Seigneur Essani fit entrer Stahl.

      « Venez. »

    Quand le soldat passa la porte, sa soeur le salut d’un signe de main gracieux. Puis tous trois s’assirent autour de la table ronde, chacun à bonne distance les uns des autres. Essani parla en premier.

      « Je vous remercie, lieutenant-général, d'avoir pu vous libérer dans de si brefs délais. Laissez-moi vous exposer la question. »

    Il avait devant lui un datapad dont l'écran scintillait à faible intensité.

      « Votre cas est le premier de ce type que nous rencontrons depuis la refonte de la Constitution Arkanienne. Sachez que le cumul de vos fonctions est une extravagance qu’Arkania ne saurait tolérer. Vous siégez au Conseil Militaire et êtes le PDG d'une des plus grosses productions d’armement de la planète. Nous estimons que votre affaire n'est pas compatible avec vos fonctions et vos devoirs envers Arkania. L’éthique voudrait que vous renonciez à l'une de ses fonctions, car il est exclus qu’un si haut gradé de notre armée ne marchande des armes hors de l’orbite de notre étoile. Ce point n'est pas encore inscrit au Journal Officiel, je vous l'accorde. Il le sera dès demain. Et vous n'aurez plus le choix. Vous choisirez : Stahl Industry ou votre précieux galon, lieutenant-général. »

    Les yeux dépourvus d’iris du Seigneur Essani dardaient sur Stahl un regard empli de mépris. Et tous les traits de son visage trahissaient la colère dans laquelle le jeune arrogant avait poussé ses aînés. La Reine, de son côté de la table, se maintenait dans un grand calme. Elle connaissait Essani. Leur collaboration ne datait pas de la veille. Il avait permis, lui, les négociations de Télos, alors que le Conseil d’alors se montrait défaillant. Il était la voix du Dominion, le plus influent des membres d’honneur. Essani avait un pouvoir démesuré. Et avant que son frère ne se compromit en une fougueuse réponse dont il avait le secret, Elizabeth s’enquit de compléter les dires de son homologue.

      « Le Dominion ne souhaite pas voir un officier supérieur s’épanouir dans un business privé et lucratif. La nouvelle mesure qui sera prochainement prise interdira aux officiers de suivre une carrière parallèle à la carrière militaire. D'ici l'année prochaine, cette mesure devrait être étendue à la totalité des soldats, bien que ce genre de cas concerne avant tout les officiers. Ceci a pour conséquence de vous imposer la démission, soit du poste de PDG de Stahl Industry, soit du poste de lieutenant-général. »

    Le Monarque joignit les mains devant elle.

      « C'est une mesure que je ne cautionne pas. »

    Essani fit un bond sur sa chaise.

      « Toutefois, le contrôle des productions de matériel militaire est nécessaire. Tout comme il l’est pour les branches génétiques et minières. Ce contrôle accompagne un fort développement de ces secteurs d’activité propres à Arkania. Les tutelles GENOME et GEMARK assurent aux entreprises arkaniennes un soutien permanent dans leur développement et un gage de qualité, le Label d’Excellence Arkanienne. C’est ce dont l’industrie de l’armement a actuellement besoin. La tutelle propre au secteur de l’armement aurait dû être ASTRE. Mais il semblerait que la technologie Stahl Industry ait un léger temps d’avance sur ses concurrents.

      Voici donc ma proposition.

      Stahl Civicius ne pouvant cumuler un poste du domaine privé et un poste au Conseil Militaire, démissionne de Stahl Industry.

      Stahl Industry rejoint l’Excellence et passe sous tutelle du Dominion, moyennant un rachat partiel. Elle devient alors la référence en termes d'innovation et de qualité arkanienne pour le secteur de l’armement. Son contrat de performance est soumis à validation du Dominion et se doit désormais de fournir un rapport d’activité trimestriel à celui-ci. Sa mission principale est de favoriser le développement de l’industrie militaire arkanienne et de la valoriser par delà nos frontières.
      »

    L’Arkanienne se tourna ostensiblement vers son frère. Mais Essani n’avait pas tout à fait fini.

      « Vous en assurerez la présidence, n’est-ce-pas, Monarque ? Et le Dominion nommera un Directeur. Votre avis, Civicius ? »

    Deux paires d’yeux braquées sur lui, Stahl avait encore le choix de se débattre. Mais il pouvait également se fier à sa soeur, et accepter. Le poste de Directeur était encore à pourvoir, le Dominion voterait plus tard, d’ici là, bien des choses pouvaient advenir.
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