L'Astre Tyran

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Arkania, dans le système Perave, est une planète au climat inhospitalier. Couverte de toundra et de glaciers, elle abrite cependant de nombreuses mines qui sont sa principale source de revenus. Arkania est également connue pour ses centres d'expérimentation génétique qui furent à l'origine de la création de nouvelles races.
Gouvernement : Neutre - Accointances avec l'Empire
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By Jen'Ari Nekanasaza
#39390
    MEURS ET VIS

    * * *

    VIDE SPATIAL - BORD DU GRAND DUC


    Darth Irae retira lentement son casque. Sa peau se rétractait déjà. Ce Mandalorien … La rage virevoltait tout autour de lui. Mais bientôt, ce petit échec personnel ne serait plus rien à côté du cataclysme qui s’annonçait. Le Poing de l’Ombre venait de déployer ses trains d’atterrissage dans le hangar 2. L’Arkanien avait entendu l’annonce résonner dans le poste de commandement, et il sentait venir la colère de son Maître. L’Apprentie était morte d’elle-même, l’enfant avait disparu, le sabre avait disparu. Tous ces échecs étaient la seule œuvre de la Mirialan. Irae était très lucide quant à la situation. Son Maître était une Sith achevée. Il avait assisté à son immolation, avait eu vent de son avortement précoce, avait constaté le Pouvoir silencieux qui dormait encore en elle. La suite serait pire encore.

    On y était. Elle était à bord. Irae ajusta son sabre sur sa ceinture et quitta ses quartiers. Il remonta le couloir, suivi par le claquement de ses bottes sur la tôle larmée. Il stoppa dès arrivé au quart des officiers. On lançait déjà des regards discrets en direction de sa brûlure. La chose eut tôt fait de l’agacer et il fit vider l’endroit d’une invective agressive. La Jen’Ari arriva sur l’entrefait. Elle s’immobilisa dans l’encadrement de la porte métallique. Son regard discordant foudroyait déjà le fautif. Darth Irae se tenait prêt. Ils n’échangèrent pas un mot. La lame versatile du Dieu de la Guerre jaillit en grondant. L’Arkanien tira alors son arme à son tour, et se mit en garde. La Mirialan bondit sur lui. Le coup, porté pour tuer, balaya la lame de l’Apprenti d’un revers violent et envoya valser le sabre du novice forcé de battre en retraite. La lame rubis frôla le crâne d’Irae qui prit ses distances, mais le poing d’émeraude lui bloqua tout repli d’un Étranglement soudain. Le Darth tomba à genoux aux pieds de la Sith. Il laissa échapper un gargouilli inarticulé, une supplique étouffée.

      « Cet échec est le dernier … »

    Elle le lâcha soudain et il s’effondra face contre terre.

      « Va chercher le chirurgien. »


    CE CORPS … MON CORPS.


    L’Arkanien en charge du bloc opératoire redoutait désormais chacune des nouvelles demandes de la Mirialan. La dernière fois, l’opération avait duré des heures, dans des conditions terribles, sur une patiente non désireuse d’anesthésie. Alors il écouta cette nouvelle requête avec attention, et … Il avait appris à ne plus donner son avis. Il osa néanmoins une suggestion, que la Dame accepta cette fois - et c’était bien-là le seul réconfort du pauvre chirurgien. Pour cette fois, l’opération se déroulerait sous anesthésie générale, à condition que deux des Morgukais purent assister à toute l’intervention. On ne savait plus si elle était excentrique, paranoïaque, ou tout simplement folle. Tout ce qui avait été fait la dernière fois serait défait, et pire encore.

    Hystérectomie. Mastectomie.

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    En suspension dans le bacta, Nekanasaza observait son pâle reflet dans la cuve de verre épais. Elle n’était plus. Il avait parlé. Nous étions prêts.
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By Jen'Ari Nekanasaza
#39573
    La cuve se vida lentement de son bacta. Les pieds de l’androgyne touchèrent enfin le sol, encore gluant, du large tube de verre. Tous les artifices frivoles de la précédente intervention chirurgicale avaient été retirés. Aleera Akhari n’était plus. Il ne restait à la Mirialan que l’essentiel : des muscles pour se mouvoir et se battre, la volonté d’un chef de guerre, l’esprit d’un Seigneur Sith. Le sourire de Sadowsassi s’étira sur les lèvres noires de son hôte. De l’autre côté de la barrière de verre, Vekko observait la créature viridienne dont la peau avait encore perdu une teinte de vert et contrastait avec le pourpre du bras droit rongé de veinules sombres. Dans le prolongement de la greffe impie, s’étendait le sillon des flammes obscures qui avaient dévoré l’épaule, le cou et la face droite de sa victime. L’ablation des deux seins n’avait nullement altéré l’aspect si raffiné de la brûlure s’étant aventurée jusqu’au torse. L’opération, non contente de dénaturer le buste féminin pour n’en préserver que le muscle pectoral, complétait le tableau cicatriciel dépeint sur la toile de jade.

    Le tube de verre glissa finalement le long de son axe et libéra la créature. Les flancs de Vekko se parèrent de deux autres guerriers Morgukais. Un quidam apporta le lourd manteau de la Dame Sombre qui s’en para dès qu’il fut posé sur ses épaules. Elle s’était délestée du prétentieux manteau impérial pour jeter son dévolu sur une épaisse toile de Thule qui la couvrait de ses quatre pans d’ébène. Le Nikto et la Mirialan se jaugèrent un instant. Le reptile sortit du silence en premier.

      « Qu’es-tu ?

      - Je suis le Jen’Ari.

      - Comment dois-je t’appeler ?

      - Nekanasaza. »

    Les Morgukais échangèrent un regard. Nekanasaza ne leur laissa pas dire un mot, et toujours s’adressant à leur meneur …

      « Suis-je digne de tes guerriers ?

      - La guerre que tu mènes est grande, mes guerriers te suivront.

      - Ploieras-tu le genou devant moi ?

      - Jamais. »

    La bouche de la Sith s’ouvrit en un sourire amusé, révélant une paire de canines acérées. L’androgyne se désintéressa de son interlocuteur, s’éloignant du trio en armures.

      « Ranath. »

    Elle stoppa.

      « Qu’attends-tu de moi ?

      - Ta loyauté. »

    Le ton de sa voix, son regard absent, le souvenir d’une conversation déjà lointaine. Il comprit. Il ne répondit rien.


    * * *


    ARKANIA - SYSTEME PERAVE


    Le Seigneur Dagon était flanqué de ses deux gardes du corps. Deux fines lames d’Arkania vêtues d’un long manteau anthracite et d’un casque d’alliage titanique. Sous l'un de ces casques, un fier Arkant discipliné. Sous l'autre coiffe de métal, une Mirialan aux sombres pouvoirs. L'un et l'autre identiques, de même taille et même corpulence, deux guerriers aux muscles bandés et au visage à couvert. Ils collaient au train de Dagon, qui, de son passe droit, avait franchi la douane et ses contrôles muni de son simple nom. Il était, lui, collaborateur arkanien aux projets impériaux hautement confidentiels. Le Directeur Dagon connaissait peu d'interdits en temps normal. Mais aujourd'hui n'était pas un jour comme les autres, pas un jour normal. L'héritier Adasca, Tenoh Adasca, invitait le Seigneur Dagon en sa demeure. Aussi, aujourd'hui, Dagon ne connaissait aucun interdit.

    La Maison Dagon faisait partie des maisons de Sang Pur. Elle avait cependant été oubliée depuis bien longtemps. Son renom avait décliné à mesure que les porteurs de son patronyme avaient sombré dans la folie, à l'heure où la République avait condamné l'eugénisme arkanien. La Maison Adasca connaissait également la réputation de Sang Pur, bien que la prime lignée eut été brisée depuis déjà plusieurs générations. Elena et Tenoh n'étaient pas les descendants d'Arkoh, mais de lointains neveux avec qui il ne partageait qu'un nom. Néanmoins, et pour que la légende pu vivre, l'héritage se perpétuait par eux. Elena n'était plus, sauvagement assassinée avec toute la ligne de soutien de l'Impératrice et l'Impératrice elle-même. À Tenoh incombait désormais le titre et le pouvoir des Adasca. Mais l'interdiction de cumul le privait de ses pleines fonctions, Civicius lui ayant jadis confié de siège de la Présidence du Centre GENOME. Pour rejoindre enfin le Dominion, le jeune Tenoh avait à se trouver un successeur, un allié qui occuperait sa place tout en travaillant dans son intérêt. Et il ne pouvait confier cette tâche au Dominion, qui aurait tôt fait d'éjecter le monopole Adasca du laboratoire.

    Adasca n'avait pas invité Dagon en ce but. Dagon avait sollicité GENOME pour une opération urgente et sensible, naturellement en toute candeur. Et Adasca avait alors vu apparaître l'opportunité. Puis il avait invité Dagon.

    Flanqué, donc, de ses deux gardes, le Seigneur Dagon franchit le haut portail du prestigieux centre de recherche arkanien, premier nommé à l'Excellence Arkanienne, et précurseur en termes de clonage aussi bien local que global. On avait fait place nette, ici. Il fallait flatter l'animal qu'on disait susceptible et intransigeant, bien que sans renom. Se sachant savant. Conscient de sa connaissance. Un aristocrate comme il n'en existait plus, un Arkanien, un vrai. Dévisagé, brûlé d'une sorte qu'on imaginait difficilement, le Directeur tirait la grimace et l'on s'effaçait devant lui. Adasca lui donna le compliment, l'installa, et offrit la reconstruction de la membrane épidermique. Un cadeau que Dagon refusa, bien évidemment. Et les deux hommes trouvèrent entente sur la gratuité des frais d'hôte, le temps de mettre en culture les cellules du brûlé.

    La conversation s'ancra autour d'un dîner poli. Un tête à tête politique agrémenté des plus grands mets du secteur et servi par le personnel le plus qualifié de la planète. Adasca tenait l'occasion rêvée de vendre sa place tout en se rapprochant des recherches impériales. Dagon ne voyait en l'invitation aucune flagornerie, on le traitait comme son rang l'imposait.
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By Jen'Ari Nekanasaza
#39649
    L’échange touchait à son terme, et l’on avait convenu, après nombre d’heures de détours et de compliments, que le Dominion manifesterait une vive opposition à la reprise de la Présidence de GENOME par … Ah ? Ah, une vente, Dagon proposait une vente. Voilà qui compliquait la chose … et Adasca comprenait l’intérêt de l’opération. GEMARK était une entreprise privée et portait haut les couleurs de l’Excellence, jusqu’à posséder le pouvoir de décerner le label. Où était la logique et l’équité ? Il fallait soit nationaliser GEMARK, soit privatiser GENOME. Dagon avait toute confiance en le Dominion pour faire le bon choix. Mais contre quoi échanger telle faveur ? On avait encore bien une idée du côté de Dagon … Le Consortium avait besoin d’aide, et il avait de quoi négocier cette aide, à condition que le Dominion acceptât la vente. Et pour le prestige du jeune Adasca, le bon Seigneur Dagon était prêt à lui attribuer tout le mérite de l’opération. Quelle opération ? L’Empire. L’Empire intervenant auprès du Consortium pour bouter les pirates hors du Système Yaka. Depuis le temps que la Première Ministre en rêvait … Tenoh s’accorda un instant de réflexion, et acta sa prochaine prise de parole au Dominion.

    Il restait cependant une question qui démangeait Adasca.

      « Mais qui de l’Empire interviendra ?

      - L’Hydien.

      - L’Hydien ?! Ces tueurs vaniteux … ?!

      - Allons, cher ami …

      - Pardonnez-moi … Le décès de l’Impératrice …

      - Est difficile pour chacun d'entre nous.

      - Et dire que son tombeau demeurera pour toujours en Empire …

      - Le corps n’a t-il pas été restitué ?

      - Si, bien évidemment. Velora a longuement négocié son retour. Mais l’emplacement de la tombe est tenu secret … nul recueillement possible !

      - Tenu secret … Stefan Civicius a t-il été mis en terre au caveau familial, à Novania ?

      - Oui, je crois. Elle serait là-bas ?

      - Oh, non ! Non …

      - Vous … ?

      - Non, je ne sais rien. Mais on raconte beaucoup de choses. Des choses qu’il ne vaut mieux pas ébruiter. »

    Le Seigneur Dagon, du souvenir qui composait sa mémoire, connaissait l’histoire de la famille Civicius. Et bien d’autres histoires encore …

      « Faites m’en part.

      - Que savez-vous des Praetarks ? »

    Tenoh Adasca sembla troublé. Il ne dit tout d’abord rien. Puis sortit finalement de son mutisme.

      « C’est une vieille légende dépourvue d’intérêt.

      - Astyr Civicius, à l’instar de ses aïeux, les avait toujours tenus hors du Dominion. Jusqu’à découvrir que son propre fils s’était trouvé des affinités avec leurs pratiques proscrites par les décrets découlant de la condamnation républicaine.

      - Et l’Impératrice ?

      - Je ne crois pas que l’Impératrice cautionnait l’art praetark, ayant été elle-même victime de leurs dérives.

      - Quel rapport avec tout ça ?

      - L’Impératrice est l'œuvre la plus récente, à ma connaissance, de leur courant, et les héritiers de Stefan doivent rechercher sa création. Il n’est donc pas étonnant que l’emplacement du corps soit tenu secret. Ce qui me surprend, c’est l’acharnement de Velora dans cette affaire.

      - Qu’entendez-vous par là ?

      - Je ne sais. Pourquoi ne pas tout simplement laisser l’Impératrice aux Impériaux ? »

    Dagon haussa négligemment les épaules, et la discussion s’arrêta là.
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By Jen'Ari Nekanasaza
#39682
    * * *

    ARKANIA - ADASCOPOLIS, DOMINION


      « Et pour la dernière fois, si Arkania s’avère incapable de faire régner l’ordre dans l’espace du Consortium, celui-ci sera dissout !

      - Cela fait des années que le Consortium n’existe plus ! Des années que Yaka ne paie plus !

      - Les paiements arkaniens ont tout autant été suspendus !

      - Et qui entretient la flotte ?

      - Vous en disposez comme bon vous semble et refusez d’engager le combat ! La situation s’envenime sans réaction de votre part. Nos accords sont caducs ! Et j’appelle tous les enfants de Yaka à rejoindre leur patrie.

      - Ils sont ressortissants arkaniens, membres de nos institutions…

      - Soldats de votre armée, esclaves de votre industrie, cobayes de votre science.

      - Ministre Temera.

      - Assis, Adasca, votre place n’est pas ici !

      - Laissez-le parler … »

                  « Ne puis-je voir ton visage ? Devrais-je me contenter de ta voix ?

                  - Torne, mon ami …

                  - Aleera … demande-moi ce que tu voudras. »

                Le Grand Moff était seul, assis à son bureau. La console de communication ne laissait voir que le buste et le visage fermé de l’Humain.

                  « L’un de tes alliés te demandera très prochainement de l’aide.

                  - Lequel ?

                  - Il te faudra l’aider.

                  - Aleera … ? Je …

                  - As-tu bien compris ? »

                L’Impérial ferma un instant les yeux. Il lui était impossible de résister aux ordres de la Sith. Ses questions se noyèrent dans le tourbillon de la soumission. Il ne lui en restait qu’une.

                  « Pourrais-je te voir, après cela ?

                  - Oui. »

      « Nous ne trouverons pas de solution sans arbitrage.

      - Faites bien attention à ce que vous allez dire.

      - La flotte du Consortium n’effraie pas nos ennemis. Notre étendard n’est synonyme d’aucune terreur. Permettez à nos alliés de nous venir en aide.

      - Qu’avez-vous en tête ?

      - Votre volonté, Ministre Temera, a toujours été le prolongement des accords commerciaux de Serenno jusqu’à Yaka. Appelons-en à notre allié impérial pour exterminer les parasites qui obstruent notre politique. »

    Le silence s’abattit sur l’hémicycle. Les regards étaient tournés vers la dirigeante Yaka, seul celui de Velora demeurait braqué sur Tenoh. Le jeune Adasca ne sut interpréter pareil message. Le mutisme général perdurant, l’Orateur Principal s’avança jusqu’au pupitre. Il posa les mains sur le plateau de bois sombre, regardant sans voir la console. On attendait de lui qu’il rendît une modération sur ce qui venait de se produire.

      « Votons. »

    La rumeur se répandit dans la salle, muant en un murmure général et monocorde. La douce clameur s’éteignit quand les écrans des fauteuils s’allumèrent. Ceux qui s’étaient levés s’assirent, chacun se posa cette question silencieuse. L’orgueil ou la raison ? Sous l'implacable jugement de leur plus vieille alliée, protectrice des Yakas de ce monde et du sien, les éminents Membres du Dominion, pesaient le pour et le contre. Faire intervenir l’Empire dans leur guerre contre la piraterie, ou persister dans leur voie solitaire et s’attirer les foudres des cyborgs les mieux câblés de la Galaxie, déclencher la prochaine Guerre Civile Arkanienne. Il en fallut pour choisir la seconde option, il y en avait toujours des comme ceux-là. Le pupitre central s’éclaira de nouveau. Velora se pencha à nouveau au-dessus de la console. Il se redressa, portant sur l’assemblée un regard qu’il voulut solennel, bien que fantomatique.

      « Membres du Dominion, Ministre Temera, Arkania sollicitera l’Empire Galactique afin que soit éliminée la menace qui pèse sur Yaka ainsi que sur l’avenir du Consortium. »


    * * *


    Le bureau du Seigneur Velora était parmi les plus luxueux du Dominion.

      « Que cherchez-vous, exactement ? »

    Le jeune Adasca n’hésita pas.

      « Je veux siéger au Dominion.

      - C’est impossible. L’interdiction de cumul vous empêche de…

      - Eh bien justement, j’aimerais que nous discutions de GENOME. »

    L’Orateur Principal se laissa aller en arrière dans son fauteuil. Il fit signe à Tenoh, l’invitant à poursuivre.

      « Des deux entités qui composent l’Excellence, seul GENOME est propriété de l’État. GEMARK demeure privée et ses bénéfices, principalement dus à l’accréditation de ses concurrents, tombent dans la poche du clan Latessa.

      - Techniquement, GENOME est indépendant et autosuffisant.

      - La taxe tutélaire n’a jamais été levée, et son indépendance n’est pas synonyme de droit privé.

      - Que suggérez-vous ? Nationaliser GEMARK ?

      - Je crains que nous n’en ayons plus les moyens. La privatisation de GENOME, en revanche, est envisageable. Et pour les entités constitutives de l’Excellence, une taxe d’accréditation pourrait être prélevée. Sans compter les fonds détenus par GENOME et qui pourraient être en partie captés. »

    Le Seigneur Velora hocha lentement la tête.

      « À qui vendre ?

      - Il est beaucoup d’entreprises arkaniennes qui pourraient se révéler pertinentes pour une acquisition, mais je crois avoir un bon candidat : Arkanian Cybernetics.

      - La filiale d’Arkanian Microtechnologies ? À quoi jouez-vous ? Les promesses qui vous ont été faites par le passé…

      - Ça ne m’intéresse pas. Je ne veux que récupérer mon siège au Dominion, et je vous propose un acheteur sérieux et compétent dans le domaine de GENOME.

      - Qu’ai-je à perdre si je refuse ?

      - Rien, c’est une question d’honneur. »

    Le Seigneur Velora se réserva le temps de la réflexion, et après quelques jours de spéculation bien investis, le vote fut porté au Dominion, entre deux tribunes houleuses dédiées à la prochaine guerre civile qui n’aurait pas lieu et au passage de la flotte impériale en territoire protégé, qui opta pour la vente de GENOME, sous stricte contrat d’acquisition.

    Arkania Cybernetics se vit proposer la vente de l’entité étatique GENOME, détentrice du pouvoir d’accréditation du label Excellence, sous condition de ne jamais revendre ni dissoudre l’entité sans accord du tout puissant Dominion. La taxe tutélaire fut levée. La taxe sur le droit d’accréditation fut porté à 4 millions de crédits, et étendue à l’entité consœur GEMARK.





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By Malice
#39824
Jouer aux indépendantistes faisait souvent de quelqu'un le noble vertueux de l'histoire, il prenait le rôle de celui qui résistait encore et toujours à l'envahisseur, une sorte de grand héros national fantasmé, un homme bon et valeureux seul contre tous ces collabos qui avaient venu leur âme et leur corps au démon Impérial, en somme. Maaaais... Quand l'imminence du désastre approchait et que les tensions grimpaient, il fallait accepter la réalité et mettre son égo de côté pour faire appel à un plus gros poisson. C'était désormais l'évidence, l'indépendantisme Arkanien était peut être dans le cœur de bon nombre de citoyens, mais le vote du Dominion suivit plutôt la tête. Si des pirates parvenaient à mettre à mal une flotte planétaire, alors une limite avait été franchie. L'Empire allait donc régler ce problème... Les relations entre Arkania et l'Empire allaient donc de plus en plus vers la coopération, de gré ou de force, certes, mais il le fallait pour le bien de la planète dont les moyens commençaient à manquer.

Car oui, l'économie ne se portait pas très bien, elle aussi, et des ambitions personnelles se mêlaient à cette situation déjà cocasses... Un siège au Dominion et quelques gains pour les caisses de l'état étaient une compensation largement tolérables pour la perte d'une entreprise publique qui ne rapportait plus rien. Le jeune Adasca, avide d'un statut plus important et d'une position politique profitable, joua donc le jeu et parvint à convaincre le gouvernement de privatiser GENOME pour la vendre à Arkanian Cyber à un prix certes honorable mais largement mineur comparé aux gains qu'une entreprise pareille pourrait rapporter une fois entrée dans le privé... Mais ces trente millions n'étaient qu'une maigre pitance en comparaison aux 50% de gains reversés au gouvernement. Cela allait rendre la remise sur les rails de l'entreprise plus dure pour Dagon, mais c'était le prix à payer pour acquérir une entreprise dotée du label d'Excellence. Arkania était une planète affaiblie, dépendante de l'Empire, endeuillée par la perte de sa Reine, en conflit larvé avec Yaka... Elle était donc une cible plus facile à dévorer. Débord GENOME, ensuite le Dominion !

Mais alors que Ranath se frottait les mains d'enthousiasme, un inconvénient mineur allait rapidement secouer la planète arctique... Des politiciens mécontents, des citoyens facilement manipulables et des marchands d'armes ayant vu un beau filon préparent secrètement un mouvement de résistance contre cette amitié forcée avec l'Empire, ce qui n'était au départ qu'une niche extrémiste aux moyens quasi ridicules se concrétise d'avantage, les Enfants d'Arkania préparent leur vengeance.

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By Jen'Ari Nekanasaza
#39900
    Merci Malice !




    L’Empire Galactique, immédiatement représenté par le Sur Secteur Hydien, envoya une poignée de vaisseaux. Le support impérial traversa l’espace arkanien, à peine ralenti par la formalité douanière, et pénétra l’espace sécurisé du Consortium. Les négociations préalables n’avaient pas duré deux heures et l’Empire avait réagi aussitôt. L’information n’avait pas circulé tant le dialogue avait été bref. Les vaisseaux impériaux apparurent brusquement dans le proche espace yaka pour un premier nettoyage des nuisibles. Et pendant les jours durant, les impériaux, épaulés par la flotte du Consortium, patrouillèrent entre Yaka et Arkania, explosant tous les astéroïdes de contrebande et de piratage de la région. Officiellement, l’Empire respectait le Traité Civicius, et protégeait ses intérêts directs en empêchant la propagation de la menace pirate jusqu’aux abords de la Station Arkoh Adasca. La manœuvre pouvait en faire maugréer beaucoup, mais le résultat était au rendez-vous, les pirates avaient fui en apercevant les couleurs impériales.

    Par le fait, on rouvrait un dialogue arkano-impérial en voie d’extinction. On donnait également la possibilité de la rédaction d’un nouveau traité avec le peuple cyborg. Le décor n’avait pas changé, on avait simplement renouvelé les acteurs ; les précédents ayant été appelés à de plus grands desseins, ou à de tristes fins. Dans ce contexte si particulier, le Grand Moff Cridmeen trouva tout naturel de rendre une petite visite à ses vieux alliés les Arkaniens. Et la visite diplomatique d’un Grand Moff sur Arkania, c’était toute une histoire. Au moins, cela laissait le temps à Dagon de s’habituer à sa greffe, et de demander une entrevue avec le Grand Moff, en tant que Directeur de la Recherche Arkanienne de la Station Arkano-Impériale Arkoh Adasca - DRASAIAA -, la visite de la SAA faisant partie de la tournée de Cridmeen.

    * * *

    STATION ARKOH ADASCA, ORBITE ARKANIENNE


    Le Directeur Dagon attendait dans l’antichambre du bureau qu’on avait alloué au Grand Moff Cridmeen pour sa visite de la station orbitale. L’impérial avait suivi une visite attentive des locaux et des installations, toujours en évolution, puis il avait accordé un certain nombre d’entretiens, dont ceux avec les deux Directeurs. Le Directeur de la Recherche Impériale passait avant le Directeur de la Recherche Arkanienne, quoi de plus normal. On entrait par une porte, on sortait par une autre, la pièce était très lourdement surveillée, et tout le périmètre également. Cet espace était l’un des seuls qui n’étaient pas télésurveillés, tant son contenu était confidentiel : dialogue entre un Grand Moff et les chercheurs à l’origine du projet Hélix. On détenait ici les cadavres congelés des Sang Purs qui avaient attaqué Arkania. Dagon avait longuement préparé son propre entretien, et pour aborder les sujets les plus pointus, il avait demandé à se faire accompagner d’un des généticiens travaillant sur le sujet. Sa requête avait trouvé suite, mais si Cridmeen ne voulait pas entendre parler du scientifique qu’était ce généticien, il le mettrait dehors, rien de plus.

    Enfin, la porte s’ouvrit. Tout était piloté depuis le bureau du Grand Moff, il n’avait même pas à se lever. Il était donc assis dans son fauteuil, le dos droit, toisant de loin ses visiteurs. L’autre Directeur était sorti par la porte de sortie, laissant ainsi la place à Dagon. Il s’avança, saluant très respectueusement le Grand Moff, et directement suivi du généticien. Cridmeen, averti du caractère double de cet entretien, ne s’offusqua pas de sa présence, mais s’apprêtait tout de même à lui demander de quitter la pièce - une bonne occasion de les ridiculiser tous les deux. Le scientifique Arkanien quitta l’ombre de son supérieur, sa silhouette se détacha de celle de Dagon et, comme enchantée par un sortilège inconnu, se mua en la silhouette d’Aleera.

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    Torne se leva en apercevant la jeune femme.

      « Comment … ? »

    Elle l'interrompit aussitôt, douce et ferme à la fois.

      « Tout va bien, ne pose pas de question. »

    Dagon s’était immobilisé, Aleera le dépassa pour se présenter au Grand Moff.

      « Tu …

      - Je t’avais promis que nous nous verrions. Assieds-toi. »

    Il obéit. De son côté, Dagon alla s’installer dans un fauteuil meublant l’un des coins de la pièce. La Mirialan s’assit au bout du bureau de l’Impérial, à une distance respectable. Sans brusquer son pion, elle établit le contact mental avec lui. Il sembla alors se détendre, apprécier cette proximité psychique surnaturelle. Quiconque l’aurait dit sous l’emprise d’une drogue quelconque.

      « Nous nous retrouvons enfin.

      - Oui … »

    Aleera osa un sourire satisfait.

      « Tu … ?

      - Oui. »

    Il se fendit à son tour d’un sourire, le sien était niais. Et niais, il était laid. Le charme du Grand Moff résidait en l’expression de son pouvoir. Le contrôle mental strict et actif lui ôtait tout charisme. Mais la Jen’Ari se moquait bien de savoir s’il était plaisant ou non, du moment qu’il retrouvait sa consistance en présence de ses pairs impériaux.

      « Comment vas-tu ? Quelles sont les nouvelles de l’Empire ?

      - Oh … je vais bien, oui, je vais bien. L’Empire … C’est curieux, il arrive deux choses simultanément, comme souvent, bien sûr … Mais, vois-tu, ce sont deux évènements atypiques. »

    Il se tourna pleinement vers Aleera.

      « Raconte-moi.

      - Hé bien … Arkania qui appelle à l’aide. Et puis la Conseillère à la Théologie qui propose de nouvelles restrictions.

      - Qu’y a-t-il d’exceptionnel ? »

    Il pouffa.

      « Quand la restriction nécessite le contrôle total d’un territoire spatial … »

    Il termina sa phrase par une grimace. La Dame Sombre sentait les émotions du Grand Moff au travers du contact mental. Il était perplexe, et curieux.

      « Raconte-moi.

      - C’est un nouveau projet de loi sur les artefacts des Jedi … je n’ai pas tout compris. J’ai épluché son texte, nous en débattrons bientôt. Je ne comprends pas bien l’intérêt. »

    Aleera l’encouragea à continuer.

      « La Conseillère Kor’Rial entend bloquer le secteur R-5. »

    La Jen’Ari força sa non réaction. Elle savait que Kor’Rial avait rejoint l’Empire, qu’elle était le petit chien sensitif d’Astellan, qu’elle jouait un double jeu, qu’elle se prenait pour la Reine des Neiges.

      « On est déjà allé là-bas, et il n’y a rien. Elle veut qu’on y retourne. Je ne sais pas pour qui elle se prend, mais je t’avoue que …

      - Tu t’en méfies ?

      - Oui !

      - Qu’as-tu à perdre ? »

    Il soupira.

      « Rien. Mais … C’est une … Jedi ? Enfin, tu vois … »

    Aleera se leva du bureau, elle fit quelques pas autour du fauteuil de Cridmeen pour se poster finalement derrière lui. Les mains gantées de la Sith se posèrent sur les épaules de l’Impérial qui frissonna.

      « Il est important que le secteur R-5 soit bloqué. Il y a une planète d’importance dans ce secteur, Korriban. Korriban doit être bloquée, comme auparavant. Tout transit, toute activité sur la voie menant à Korriban doit cesser. Le blocus doit être total. Et c’est toi qui te chargeras du blocus. »

    La Jen’Ari avait choisi Cridmeen pour bon nombre de raisons. Premièrement, il était le Grand Moff successeur d’Astellan, et Nouane se trouvait en Hydien ; il était donc plus pratique, pour brûler Nouane, de contrôler l’Hydien. Deuxièmement, le Sur Secteur possédait un arsenal militaire intéressant. Troisièmement, le Sur Secteur était voisin des Mondes Sith, et il fallait absolument contrôler l’accès à la nébuleuse, et cela ne pouvait être fait que par Korriban. Le Grand Moff Torne Cridmeen devait absolument prendre le contrôle de Korriban et établir un blocus strict et total. Voilà pourquoi il avait été choisi, lui et pas son voisin. Voilà pourquoi la Sith avait jeté son dévolu sur ce bête Humain, pourquoi elle avait pris des risques, pourquoi elle avait fait des sacrifices. Contrôler les Mondes Sith de l’extérieur, pendant qu’elle s’occupait de l’intérieur. Sécuriser.

      « Devrais-je … aider Kor’Rial ?

      - Temporairement. Mais méfies t-en.

      - Oui … Mais … pourquoi ferais-je ça ?

      - Pour moi. Pour me protéger.

      - Je te protège.

      - Tu construiras tes arguments autours des doutes que l’Empereur avait eu sur cette planète. Voilà deux itérations qui mènent dans ce secteur. Cela vaut le coup d’établir une surveillance permanente.

      - C’est logique.

      - Tu ne parleras de notre conversation à personne. Tu ne parleras de moi à personne. Protège-moi.

      - Je te protège. »

    Cridmeen ne pouvait questionner la Sith sur ce point précis, la protection. Il en était incapable puisque privé de son libre arbitre.

    Aleera … je t’aime … je te protège … je t’obéis … je me soumets …

      « Est-ce que … ? »

    La Mirialan maintenait le contact physique avec lui, toujours postée derrière le dossier de son fauteuil, et renforçait leur lien mental.

      « Oui. »

    Le dialogue s’épuisa. La conversation mentale poursuivait sans mots, seulement par les émotions. La Sith renouvelait son emprise sur le Grand Moff déjà soumis. Elle s’assurait qu’il était sien, uniquement dévoué à sa cause. Il obéirait encore.



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By Malice
#39901
Modération Flash !

L'heure du débat approche et le pion de Ranath est parfaitement prêt à défendre ses intérêts auprès des autres Grands Moffs qui ravageront le conseil d'ici peu par le biais d'interminables débats et aboiements sans fins... Tout cela plus par orgueil que par intérêt envers la sécurité de l'Empire. Le plan est clair, prendre le contrôle de qui entre et qui sort de Korriban afin de baliser efficacement les mondes Siths et offrir la tranquilité à la Dame Sombre. Le Grand Moff sous contrôle des charmes, et des pouvoirs, de la prétendument nommée Aleera sera-t-il à la hauteur ? C'est encore trop tôt pour le dire... Quoi qu'il en soit le RP est validé !
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