L'Astre Tyran

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By Haya Fuu
#20610
Précedemment


Haya avait quitté sa transe. Au dessus d'elle, le voile du lit à baldaquin dans lequel elle reposait fut la première chose qu'elle vit. Elle était allongée nue dans des draps soyeux, mais qui ne dégageaient aucune chaleur. Elle ne savait plus vraiment comment elle était arrivée là. Bien sur elle se souvenait de son combat contre le Jedi. Elle se souvenait de cette sensation presque orgasmique qu'elle avait eu lorsqu'elle avait prélevé sa soupe tout en absorbant jusqu'à la moindre parcelle de vie qui l'habitait. Un met rare.

Mais il lui avait ensuite fallu payer le prix de son affrontement. Et si elle s'était remise avec facilité des blessures subies, autant grâce à la Force que par ses capacités de guérisons naturelles, elle n'avait pu faire face au sacrifice que lui réclamait désormais son alliée. C'est donc Lindom qui avait pris les choses en main.

C'était un bon meneur, charismatique et respecté. Ainsi, les gardes qu'ils avaient croisés en quittant l'immeuble de la G.S.L. avaient constitués une escorte, tandis que les pompiers privés du groupe allaient s'occuper de sécuriser les étages dans lesquels s'était déroulé l'affrontement. Il y avait ici et là quelques regards surpris ou interrogateurs, mais aucune crainte ou effet de panique. Il aurait été facile de retrouver une note de service expliquant le possible dérangement dans les étages supérieurs du bâtiment.

Finalement, Haya avait pu rejoindre sans encombre une suite dans un hôtel particulier. La douche qu'elle y avait prise ne l'avait guère remise sur pied et elle ne s'était pas opposée à l'aide qui lui avait été fournie. C'est une eau sombre qui s'était écoulée aux pieds de l'Anzat. Une eau qui emportait poussière et sang. Une servante, quoi qu'il se fut plus s'agit d'une esclave qu'autre chose, l'avait séchée avec soin. En tant qu'Anzat, Haya n'avait pas cette nécessité de dormir à proprement parler, son mécanisme de récupération était plus à mi-chemin entre la transe et la méditation. Haya se contraignait toutefois toujours à donner le change en prenant une position allongée dans un lit.

La décoration de la pièce n'était assurément pas sobre. Les murs recouverts de tissus portaient de nombreux tableaux de maîtres aux cadres dorés et travaillés, et de lourds rideaux de velours encadraient des fenêtres qui allaient du sol au plafond. Ce n'est toutefois pas un élément de décor qui reteint l'attention de l'Anzat. Se tenant dans un coin de la chambre, une femme, que Haya devinait être aux mêmes mensurations qu'elle, portait une robe noire. Son teint pâle et ses cheveux entre blond et roux clair offraient un contraste élégant avec sa tenue. L'endroit avait été aménagé avec un fond coloré et, hormis la taille réelle, il aurait pu s'agir d'un présentoir à poupée.

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Sa présence avait éveillé l'appétit de l'Anzat, qui, après son repos, ne se serait pas refusé une soupe. Haya était sortie du lit en silence, laissant derrière elle le couvert des draps. La femme à la robe détourna le regard. D'un pas lent, l'Anzat s'avança pour se remettre face à son mannequin vivant, pour observer la robe qu'elle portait. A moins qu'elle ne s'amusa à provoquer une gêne qui devenait presque palpable.

"- Merveilleuse.", soupira Haya à l'oreille de la jeune femme, qui espérait de tout son cœur que son interlocutrice parla plus de la robe que d'elle. "Somptueuse..."

Avec délicatesse, Haya pris une des mains graciles dans la sienne pour en étendre le bras. La broderie était fine, le velour soyeux, la coupe nette et précise. Haya fit le tour complet de la jeune femme, pour revenir face à elle.

"- Je la prends.", se contenta-t-elle de déclarer, mais la jeune femme qui lui faisait face ne réagit pas immédiatement.
"- Pardon ?", interrogea-t-elle.
"- Je la prends, la robe.", précisa Haya sur un ton amusé. "Ce n'est pas votre métier n'est-ce pas ? Le mannequinat."
"- Heu non, enfin, si. Je débute.", elle répondait en faisant son possible pour ne pas regarder l'Anzat. Elle savait intérieurement ne rien avoir à craindre d'elle, mais elle avait du mal à savoir ce que voulait réellement la femme qui lui faisait face avec aussi peu de pudeur.
"- Je m'en doutais un peu. Etudiante ?" Haya pris dans ses mains celles de la jeune femme. Sa présence irradiait suffisamment pour qu’elle sache qu’elle bénéficiait d’une bonne éducation. Son malaise était flagrant et cela titillait d'avantage l'appétit de l'Anzat.
"- Oui, en Astronomie et Astrogation." La débutante ne sut trop quoi ajouter.
Haya glissa derrière son mannequin et enroula un bras autour de sa taille. Elle s'amusait.
"- Tu me donnes ce que je veux ?", demanda-t-elle à mi-voix.
"- Je crois... Enfin... Je ne suis pas."
"- La robe.", la coupa doucement Haya."La robe."
"- Oui, bien sûr, la robe."
"- Il faut l'enlever maintenant.", susurra l'Anzat.
"- Ecoutez, je ne veux pas qu'il y ai de malentendu. Mais moi je suis juste là pour vous la présenter."
"- Oui.", confirma doucement Haya. "Je l'ai vu, elle me plait énormément,... et donc j'aimerais que tu me la donnes maintenant."
"- Ecoutez, je suis désolée, mais ... Laissez-moi aller vous la préparer.", le jeune mannequin avait le cœur qui commençait à battre la chamade. Mais dans quel guêpier était-elle allée se fourrer. Tout cela parce qu'elle s'était laissée convaincre par quelques crédits faciles à gagner.

Face à l'insistance de Haya, qui ne cessait de chercher à glisser ses doigts dans les plis de la robe, c'est d'un geste brusque que la jeune femme s'écarta de l'Anzat.
"- Si vous continuez je crie, je vous préviens !", le ton était clairement menaçant. La biche timide reprenait du poil de la bête sous l'effet de la peur. Ses mains écartées devant elle indiquaient toutefois qu'elle restait sur la défensive.

Haya recula gracieusement, la contourna de loin, telle une ballerine sur scène, et s'arrêta brusquement, le dos contre une armoire, sa jambe droite levée, barrant le seul accès de la pièce. Elle regarda l’amatrice.

"- Soit, je ne m'approche plus, mais tu me donnes ma robe.", le ton était plus autoritaire, sans pour autant être agressif.
"- Vous ne m'intéressez pas, j'ai un petit ami, laissez moi passer."

Le jeu était tellement plaisant. Haya sentait le désir de la soupe l'envahir de plus en plus, mais elle y résistait. Combien de temps pourrait-elle tenir ? Sa victime ne semblait pas prête à céder à ce qui paraissait clairement comme être des avances, mais parviendrait-elle à la pousser à briser ses tabous avant qu'elle même ne cède à la tentation ? Ce matin, Haya se sentait taquine et joueuse. Elle se sentait Zeltrone, à profiter de chaque instant de plaisir que la vie pouvait lui offrir. Elle se régalait.
"- Je vous préviens, je vais appeler au secours.", insista la blonde. Sa voix était légèrement tremblante, et ne cachait plus sa nervosité. Elle savait sa menace veine avant même de l'avoir proférée. Et ce manque de crédibilité ne jouait clairement pas en sa faveur. Et pour preuve, la femme qui lui faisait face semblait toujours aussi déterminée, elle revenait même vers elle.
"- Je peux comprendre que tu ne sois pas intéressée tu sais. Je me demande si ton copain me tiendrait le même discours." Haya s'était à nouveau rapprochée, et enfin sa proie se décida à agir. Peut-être l'allusion à son copain, en tout cas elle avait atteint un nouveau seuil, celui où la peur devient un moteur. Elle progressait la petite.

La gifle claqua sèchement.
"- Mais vous êtes folle. Faut vous faire soigner.", elle tenta de forcer le passage, mais son corps ne bougea pas. L'Anzat se recula pour la regarder à nouveau, un sourire aux lèvres, avant de se rendre tranquillement à sa coiffeuse, d'où elle tira un étui de cuir.
"- Tu peux partir si tu le veux vraiment. De tout ton être." Et la jeune femme aurait bien pris ses jambes à son cou si seulement elle avait pu bouger. Sa partenaire de jeu était revenue à elle, et défi avec une attention toute particulière les deux sangles qui maintenaient l'étui qu'elle avait en main fermé. Et c'est dans une série de cliquetis que l'ensemble se déroula sous les yeux d'où perlaient des larmes. Toute une série d'instruments y étaient rangés avec soin.
"- Mais tu me fais très très envie, et je souhaite te le prouver vraiment… Te faire découvrir à quel point tu peux être forte. Et pour te le prouver, tu seras libre de rester ou de partir dès que tu auras atteint la porte, je te le promets. Mais en attendant, je vais reprendre ce qui m'appartient."

Les hurlements brisèrent le silence qui régnait dans le couloir de l'hôtel particulier. Un des deux hommes en faction devant la porte de la chambre regarda nerveusement son voisin.
"- Elle est réveillée. Je vais prévenir le boss. Ne laisse entrer personne.", et il fila sans attendre, laissant son collègue profiter du chant lugubre qui provenait de la pièce qu'il gardait.
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By Haya Fuu
#20622
Les bruits de pas pressés avaient fait sortir de leur torpeur les couloirs habituellement silencieux de l'hôtel particulier.

"- Et où en sont les discussions ?"
"- Pour le moment tout est au point mort. Le gouvernement de Pillioni veut que la G.S.L. soit nationalisée et reste sous le contrôle exclusif de l'Etat. Bien sûr toute l'opposition, et une bonne partie de ses soutiens, s'y oppose. Sans parler des juges qui attendent comme des vautours de pouvoir aller mettre leur nez dans les archives."
"- Bien, laissons les se disputer les restes de la G.S.L., cela nous laisse le champ libre."
"- D'autant que le Groupe d'Intervention Spécial a été mis a pied et est accusé de corruption. On ne risque pas de les voir s'opposer à nous. Par contre les forces de polices sont mobilisées. L'action que vous avez mené contre la tour a été décrite comme une action terroriste."
"- C'est ennuyeux, mais c'était prévu."
"- Cela va permettre aux enquêteurs de bénéficier de pouvoirs étendus, et je doute qu'ils se contentent de s'en servir dans ce cadre. D'autant qu'il y a eu quelques confrontations entre les forces de l'ordre et des groupes armés : pour l'essentiel des hommes de la G.S.L. d'après les informations que nous avons pu obtenir."
"- Tout va rentrer dans l'ordre plus ou moins rapidement. A nous de profiter du chaos régnant pour nous installer."
"- A ce propos, les invitations ont été lancées. La réunion est prévue à 15h15 aujourd'hui. Pour les non-invités, les opérations ont commencé, mais on manque tout de même de ressources à ce niveau. Beaucoup sont allés se réfugier dans leurs Q.G. à l'annonce de la chute de la G.S.L. Ils ne seront pas forcément aisés à déloger."
"- Je m'en occuperai dès la réunion terminée. Nous saurons alors qui nous suit et qui devra être sorti de l'échiquier. Notre invité d'honneur ?"
"- Il est arrivé."

Il y a deux mois de cela, Haya avait décidé de mettre de côté ses recherches sur son ancien collègue, Patchy. Ce dernier était aussi insaisissable que le vent, et l'Anzat souhaitait s'investir d'avantage dans ses préparatifs. C'est alors qu'elle avait obtenu de son mystérieux informateur, un dossier très complet sur ce fantôme. Un dossier qui relatait des faits remontant à la chute de l'empire d'Itradious.

Elle connaissait déjà l'histoire post-Itradious, comment la jeune génération de truands avaient choisis de faire bande à part, et comment cela avait dégénéré, comment la G.S.L. avait permis à un Jedi de redresser la situation... Tout cela, elle le maîtrisait. Mais les nouveaux éléments contenus dans ces rapports, ces extraits de comptes bancaires, ces vidéos, lui avaient permis d'avoir un œil nouveau sur ce qui avait précipité ces évènements.

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Patchy, le jeune dealer à l'ambition débordante, avait plutôt bien joué jusqu'ici. Ce que dévoilait le dossier était simple : Patchy avait trahi l'organisation qui l’avait nourri, financé la G.S.L., rien de moins, en échange de quoi il restait le mal nécessaire, supporté par ses nouveaux alliés en échange de ses finances. Car on pouvait lutter contre la corruption, le raquette, les vols, mais quelle solution contre la toxicomanie ? Eradiquer tous les drogués pour supprimer la demande ? Il était plus simple de se faire seul fournisseur, et d'engranger les bénéfices.

Voilà le choix qui avait été fait. Patchy voyait ses ambitions nourries, sa concurrence éliminée, et ses poches se remplir abondamment. Enfin, jusqu'à ce qu'il commette l'erreur de vouloir se retirer. Il n'avait pas compris, ou voulu admettre, qu'il restait un pion au service du Jedi, et qu'à ce titre, il constituait un fusible d'importance. Certes il avait toujours pris soin de couvrir ses arrières, mais il avait tout de même fini par tomber sous les charmes d'une imprudente oisiveté.

Claquer la porte à des années de trafics, cela ne se faisait pas en quelques jours, ni quelques mois. C'est tout naturellement que son dossier avait été ressorti des archives de la police pour se retrouver sur le bureau d'un juge. Dossier largement incomplet, mais suffisamment étayé pour que le Groupe d'Intervention Spécial se charge de mettre la main dessus. Objectif : élimination. Pas sur ordre du juge, bien sûr : le groupe rendait des comptes avant tout à la G.S.L., et cela de façon tout à fait officieuse.

C'est la veille de l'opération que l'Anzat retrouva Patchy. La surprise avait rapidement laissé place à la suspicion. Mais Haya avait argumenté avec intelligence et fini par convaincre l'humain de la suivre. Tout avait été méticuleusement organisé pour que l'ancien dealer soit extrait en toute discrétion. Aux aurores, l'assaut avait été donné par les forces de l'ordre. Il ne restait aujourd'hui comme seul témoin de la violence de l'action, qu'un luxueux yatch entièrement calciné trônant dans un cimetière de bateaux.

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By Haya Fuu
#20670
Haya avait terminée ses entrevues. Chacun était venu l'informer de l'avancement de son plan, et tout semblait se dérouler, sinon parfaitement, au mois suffisamment bien pour qu'elle poursuive. D'ailleurs cela n'était pas sans la rendre suspicieuse. Une opération de cette envergure sans accroc, cela relevait plus du mysticisme que de la chance.

S'étant défaite de ses suivants, elle avait pris la direction du garage. Cette idée, un peu tordue, elle devait bien l'admettre, lui était apparut comme une évidence. Il y avait là un petit fourgon de garé, auprès duquel de homme en tenue de travail attendaient. Dès qu'ils la virent, ils interrompirent leur discussion et se raidirent.

"- Bonjour messieurs."
"- Tout est en place Madame. Je vous montre ?"
"- Ce ne sera pas nécessaire. Assurez vous seulement que personne ne le voit."
"- On le récupèrera dès la sortie de l'élévateur, pas de risque comme ça. La benne est prête, vous pourrez le récupérer."

L'homme avait bien compris la subtilité de l'échange. Dans son fourgon se trouvait un droïd médical mis H.S. par plusieurs tirs de blaster, et il devrait en récupérer un autre dans le même état d'ici quelques heures. A l'évidence, sa patronne, quoiqu'elle ne le fût pas vraiment, souhaitait conserver le dernier arrivant tout en faisant croire qu'il partirait à la décharge. Que pouvait donc avoir ce droïd de particulier ? Là était la question, et il ne tenterait pas d'y répondre.

"- Bien, bonne journée messieurs.", conclut-elle, visiblement satisfaite.

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Haya avait ensuite rejoint l'effervescence des cuisines. Pourtant il n'y avait pas de repas de prévu, mais juste un apéritif. Le chef activait ses brigades, vérifiait point par point les préparations. Sa cuisine s'apparentait plus à un camp militaire qu'à autre chose, dans lequel chaque poste était tenu avec autant de rigueur que si la vie de chacun des commis en dépendait. Haya quitta la pièce sans interrompre le manège infernal qui y tournait.

Dans le couloir, elle retrouva le chef de la sécurité affecté au bâtiment.
"- Nous avons intercepté quatre individus qui tentaient de s'infiltrer. Si vous voulez bien me suivre.", le ton était sévère.
"- Je vous suis."

Quelques couloirs plus loin, ils arrivèrent dans la section destinée à la sécurité.
"- Le premier doit-être un pique-assiette. Les trois autres travaillent ensemble. Nous les avons isolés les uns des autres."
"- Premier candidat ?"
"- Le pique-assiette, il a essayé de se faire passer pour un apprenti commis aux cuisines. On l'a cueilli à l'entrée ouest.", résuma l'homme en ouvrant la porte.
"- Bonjour jeune homme. Comment allez-vous ?", inutile de préciser que Haya n'avait que faire de la réponse. Le gamin sentait juste la peur, mais Haya préféra le sonder rapidement de son pourvoir d'Empathie, qui ne révéla rien de plus que de l'anxiété.
"- Blaster s'il vous plait."
L'homme en costume noir lui fourni son arme, et Haya abattit le garçon d'un tir dans la tête.
"- Au suivant."
"- Le poids lourd du groupe. Il était armé de lames en céramique, d'une corde de piano, et quelques autres gadgets du même acabit.", il ouvrit la porte.
"- Bonjour jeune homme. Comment allez-vous ?", Haya ne marqua pas de pause. "Combien êtes vous et qui vous a engagé ?", la question directe appelait une réponse directe, qui ne vint pas.
"- Il fait partie d'un groupe, l'Elite Maraudeur. Spécialisé dans la surveillance. Sept membres au total.", intervint le chef de la sécurité en résumant le contenu de ce qui s'affichait sur son datapad.
"- Ce n'est pas à vous que je posais la question.", la remarque s'adressait indirectement au prisonnier solidement attaché à sa chaise.
"- Vous devriez l'écouter, parce que je ne vous dirais rien de plus.", la voix de l'homme était posée et calme. L'Empathie que faisait jouer Haya ne lui permis de voir qu'un individu calme, sur de lui, solide. Haya leva l'arme qu'elle avait au poing et la punition fut la même que pour la cellule voisine.
"- La suivante est une femme. C'est elle que nous avons reconnu et qui nous a permis de mettre la main sur les deux autres."
"- Bonjour jeune femme. Comment allez-vous ?", Haya aborda sa deuxième séance d'interrogatoire sur un ton plus guilleret. "Si vous me dîtes pour qui vous travaillez, je vous épargnerai. Et comme je suis consciente de l'esprit d'équipe qui anime les maraudeurs, je fais immédiatement venir votre voisin de cellule afin que vous en discutiez."
"- James, faites venir l'autre prisonnier.", ordonna le chef à un garde resté dans le couloir.
Ce dernier prit la direction de la dernière cellule.
"- Non, l'autre.", fit remarquer Haya en désignant la cellule qu’ils venaient de quitter.
Le garde revint, difficilement, avec le corps du premier des membres du groupe d'espions.
"- Déposez ça là.", se tournant vers la femme. "Vous avez cinq minutes. A partir de maintenant.", Haya referma la porte.

"- On passe au dernier vite fait, je ne voudrais pas être en retard pour nos invités."
"- C'est un tec, il avait du matériel d'écoute et des micro-caméras principalement. Tout est dans la réserve.", le garde dénommé James ouvrit la porte.
"- Bonjour jeune homme. Comment allez-vous ?", cette fois Haya opta pour un ton nettement plus froid. "Vos deux autres collègues sont en pleine discussion dans la salle d'à côté pour savoir s'ils doivent se taire, et en subir les conséquences en vous épargnant, ou tout nous dire et au contraire rester en vie et me laisser la vôtre. Je ne vous cache pas que dans la totalité des cas, le groupe choisi de sacrifier la personne restée seule. Mais vous avez aussi la possibilité de prendre votre destin en main et de tout me raconter pour sauver votre peau. Dès que vous êtes décidé, vous appelez. Mais ne perdez pas trop de temps, vos voisins n'ont plus que trois minutes pour prendre leur décision."

[table border=1 cellspacing=20]ImageLa jeune femme était ensuite remontée dans les étages pour se rendre dans la salle de réception où s'affairaient encore beaucoup de personnel. Tout devait être impeccable pour ses invités. Une série de tables avaient été installées en U au centre de la pièce, tandis que des tables rondes étaient disposées autour. Chaque branche latérale de la table centrale devait recevoir cinq places, plus trois sur la partie du milieu. Pour l'occasion, elle avait choisi des sièges de bois, avec accoudoirs, dossier et assise habillé de velours vert. La place centrale, la sienne, disposait d'un siège plus épais, au dossier plus haut. A près tout, elle serait la Reine du bal, cela lui donnait bien le droit à quelques privilèges.

Les nappes blanches avaient été repassées à même les tables afin d'éviter toute imperfection. Des verres à pieds en cristal étaient disposés à chaque place. La salle résonnait des remarques du maître d'hôtel qui faisait s'activer ses troupes. L'arrivée de l'Anzat ne lui échappa pas, tout comme sa moue n'échappa pas non plus à l'Anzat.

"- Madame, c'est un plaisir de vous recevoir."
"- Merci, pensez-vous que tout sera prêt à temps ?"
"- Oui, à moins d'un contretemps totalement imprévu, ou que l'on soit trop dérangé.", le message manquait un peu de subtilité.
"- J’ai à faire moi-même, je ne vous dérange pas d'avantage.", Haya insista lourdement sur le 'dérange'. [/table]

[table align="left" border="0" bgcolor=black]Pouvoir Utilisé :
  • Empathie (Pratiqué)
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By Haya Fuu
#20717
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Surnom : Spoon
Race : Humain
Age : 36 ans
Spécialité : Jeux



Haya avait pris soin de manger avant de venir, mais rien qu'à voir le gros homme qui se tenait en face d'elle avaler voracement ce qui se trouvait dans les plats aurait suffit à lui couper l'appétit.

"- Ce qui importe, c'est que chacun s'y retrouve. Par exemple, le soldat trouve son adrénaline dans l'action, PAN ! PAN ! PAN !", il mima de sa fourchette des tirs dans les plats. "Mais tout le monde n'a pas assez de trempe pour mettre sa vie en jeu pour un peu de frisson. Heureusement d'ailleurs, vous imaginez sinon ?", l'homme planta sa fourchette dans un large morceau de viande dégoulinant d’une sauce épaisse qu'il déposa avec soin dans son assiette. "Ce qui est compliqué après, c'est de savoir innover pour conserver sa clientèle. Pas faire comme les vautours du métier qui se contentent d'exploiter les vieux filons."

Le monologue avait duré un bon moment. L'approche était intéressante et correspondait, approximativement, à ce que Haya voulait faire. Pour son organisation, elle voulait une équipe dynamique, capable d'innovation, mais qui gardait les pieds bien ancrés dans la réalité. Et justement, la réalité, elle ne faisait pas ses affaires, et c'est la que l'Anzat pouvait intervenir.

"- Mais trêve de palabres, vous n'avez rien mangé.", de ses doigts boudinés l'homme attrapa une grappe de raisin. "A chacun son appétit. Par exemple, le champ de course de la Butte Blanche. C'est une bonne affaire, mais il y aurait tant à gagner en cherchant plus loin. Attention, je ne dis pas qu'il faut tout remettre à plat, mais je suis certain qu'avec un peu d'argent bien investi, il serait possible d'accroître sa renommée, et les bénéfices qui vont avec. Mais ce conservateur de père Hornel joue la sécurité : on touche à rien tant que ça marche…"

L'affaire fut donc conclut, même si elle n'avait pas été explicitement exposée. Si Haya tenait à être dans les bons papiers de l'homme, il faudrait lui prouver qu'elle était à la hauteur de ses ambitions, et le champ de courses deviendrait son champ de bataille.

L’endroit était réputé et proposait des courses toutes les semaines. Son attraction restait relativement locale, mais était très prisée par toute la société. C’était un lieu de rassemblement reconnu et apprécié pour son ambiance. Ainsi, en fin de semaine, des milliers de parieurs se retrouvaient dans les gradins pour supporter une écurie ou un pilote de moto-speeder. Mais l'essentiel des activités étaient gérées par le père Hornel. Les stands, buvettes, sandwicheries, paris, ventes de goodies, il empochait tranquillement ses recettes hebdomadaires, qui avaient plus finies par tenir de la rente qu'autre chose.

Le père Hornel avait trois fils, plus ou moins impliqués dans ses affaires. Un jour il savait qu'il allait devoir passer la main à l'un d’entre eux, c'est pour cela qu'il se montrait toujours intransigeant chacun. Evidemment, ils avaient tous leur tempérament, et acceptaient plus ou moins docilement les remontrances du paternel. Mais tous considéraient cela comme une étape obligatoire avant de pouvoir prétendre reprendre l'affaire familiale.

Mais voilà qu'en ce jour fatidique, le père Hornel fut victime d'un tireur alors qu'il s'était offert un week-end aux courses. Il était tard quand le dernier transport blindé devait quitter la Butte Blanche pour rejoindre la banque. Comme à chaque fois qu'il en avait l'occasion, le père était allé superviser la perception des recettes de la dernière partie de la journée. Un tir pleine tête lui fut fatal, et la même sanction tomba pour deux des gardes présents.

Par chance, ou pas, le seul de ses fils qui l'accompagnait ne fut que légèrement blessé. La position du tireur fut découverte peu de temps après, mais il n'avait pas attendu pour disparaître. Les fils du père Hornel se distribuèrent l'empire que ce dernier leur avait légué. Il ne leur fallut que peu de temps pour se mettre d'accord sur le partage. Mais les choses se compliquèrent après deux nouvelles tentatives d'assassinats contre les deux frères Hornel qui, jusqu'ici, avaient été épargnés.

Dès lors, chaque membre de la fratrie céda à la paranoïa. Il était évident pour chacun qu'au moins un de ses frères tentaient de prendre le contrôle de l'héritage. Et les choses n'en restèrent pas là. Un bookmaker disparu dans la nature, tandis qu'un premier locataire de boutique mourut dans l'incendie de son appartement, et qu'un fut écraser par un speeder. Chacun se retrancha sur ses positions, accusant l'un ou l'autre d'être à l'origine de toute cette histoire. Et le premier qui tenta de raisonner les deux autres s'en attira les foudres.

La mèche était allumée, et le moins que l'on puisse dire est qu'elle se consumait rapidement, au point que la G.S.L. décida de liquider purement et simplement le problème. Le nettoyage fut fait en un temps record. Un procès fut économisé contre quelques vies. Il ne restait plus qu'à donner la gestion du champ de courses à une personne plus responsable, et notre bon mangeur ne fut pas déçu. L'affaire était classée.

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By Haya Fuu
#20731
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Surnom : MissTatoo
Race : Humaine
Age : 41 ans
Spécialité : Drogue


Il est assez rare que deux carrières prometteuses s'offrent simultanément à une personne. A l'âge de 14 ans, la toute jeune Ilana Songsien a fait son premier shooting, repérée par une agence de mannequinat de Loretto. Grande pour son âge et particulièrement sociable, la jeune fille profita de cette aubaine, sans pour autant délaisser ses études, condition imposée par ses parents.

Non contente de faire partie des femmes les plus belles de la planète, elle assumait aussi son intellect brillant qui lui permit d'obtenir un doctorat en biochimie sans grande difficulté, malgré la carrière qu'elle menait en parallèle. Alors le public pensait que tout était acquis pour elle, que la réussite faisait simplement une partie d'elle.

Mais tout cela avait un coût que la femme payait à coup de décoctions chimiques qu'elle mettait au point sous couvert de ses études. Et si cela avait bien fonctionné pour elle, il était facile de penser que cela pouvait aussi fonctionner pour d'autres. Aussi se mit-elle à une troisième activité beaucoup moins populaire : la conception de produits dopants, et à leur distribution.

C'est à la fin de ses études qu'elle se fit faire son premier tatouage, pour célébrer son entrée dans l'une des plus grandes firmes pharmaceutiques qu'ai jamais portée Loretto. A la fois égérie de charme et chercheuse de choc du groupe, elle dut batailler contre les préjugés pour réussir à tracer sa voie.

Et la chute fut rude. Confonfue pour trafic de drogue, et divers abus relatifs à l'utilisation des laboratoires de la compagnie pour expérimenter de nouveaux produits non autorisés, elle réussi toutefois à échapper à la prison en échange d'une cure de désintoxication et de travaux d'intérêts public. Peine étrangement inférieure à ce que l'on aurait pu s'attendre. L'entreprise, blanchie dans cette affaire, ne lâcha pas la jeune femme, bien au contraire. De mauvaises langues soutiendront que la compagnie profita des travaux personnels d'Ilana à titre de compensation, ceci expliquant cela.

C'est durant cette période difficile qu'Ilana se laissa aux soins de tatoueurs et entama sa transformation. D'abord curieux, les médias abandonnèrent vite cette soudaine passion au profit de la campagne de propagande qui se mettait en route. Ilana retrouva un poste, mais il lui fut interdit de reprendre ses recherches à moins d'être sous la tutelle d'un groupe de surveillance. Cela lui coupa les ailes et petit à petit elle se reclassa dans le secteur administratif.

Ce jour là, Ilana était allée faire finaliser une des nombreuses pièces qui recouvraient désormais presque intégralement sa peau. Installée à califourchon sur le siège que l'artiste lui avait indiqué, elle attendait que ce dernier commence la séance. Mais c'est une femme qui la salua.

"- Bonsoir Ilana.", une voix calme et apaisante venait de derrière la tatouée."Reste installée, ton tatoueur va arriver d'un instant à l'autre."
"- Bonsoir, on se connait ?", installée comme elle l'était, Ilana ne pouvait distinguer son interlocutrice, et tenter de se retourner sur ce type de siège n'était pas chose aisée. Sans trop savoir pourquoi, elle se sentait en confiance.
"- Non, pas encore, mais nous pouvons profiter de ce bref instant pour. Vos tatouages sont magnifiques."
"- Merci.", répondit-elle simplement. Enore une groupie qui croyait avoir trouvé l’ancienne Ilana, celle qui alimentait les magazines en tout genre.
"- Je suppose qu'ils ont une signification particulière pour vous."
"- La plus part oui. Ils retracent ma vie."
"- Les moments importants, les espoirs ?", interrogea la voix.
"- Oui, les moments difficiles aussi."

Peut-être était-ce le lieu qui poussait à la confidence. Après tout, le tatoueur devait comprendre le sens de son art pour sa clientèle afin de la satisfaire au mieux. Il devenait alors le confident d'un instant. Et puis il y avait ce rapport si particulier à la douleur, cette acceptation nécessaire, et cette confiance qui devait s'instaurer entre les deux partis. Tout cela Ilana le connaissait, et en venant ici, consciemment ou non elle avait du s'y préparer.

"- Je préfère les moments heureux, personnellement. Ou ces instants où l'on se sent en phase avec soi autant qu'avec le reste de l'univers.", Haya abordait le sujet avec précaution.
"- Aussi."
"- Vous vous rappelez du Lac d'Argent ?"
"- Oui, il était magnifique à la tombée du jour."
"- Il l'est toujours autant vous savez. C'était une époque que vous appréciiez non ?"
"- C'était il y a tellement longtemps.", se souvenait Ilana, à l'époque où elle avait encore du crédit, où elle naviguait entre son laboratoire au sommet de la technologie et la Jetset.
"- J'aimais aussi entendre l'écho du tonnerre dans les montagnes avoisinantes, annonçant l'arrivée d'un orage. Voir les éclairs au loin sur les versants...", Haya brodait en tentant de rester dans le réaliste.
"- Ou découvrir les sommets devenus blancs lors des premières neiges."
"- Installée sur votre terrasse.", compléta l'Anzat.
"- Hola", intervint la jeune femme."Ce genre d'appartement était encore hors de ma portée.", elle sourit intérieurement. Encore une jeune femme qui croyait qu'elle avait tout. Mais non, ce type d'appartement était simplement inaccessible, réservé aux plus hauts membres de la société.
"- Etait, mais peut-être les choses changeront, la roue tournera à nouveau."
"- Il faut arrêter de lire les revues poeple."
"- Ou se demander ce que l'on veut vraiment, ce qui nous motive à avancer toujours, ce qui nous fait vibrer."
"- Je ne pensais pas philosopher autant ce soir."
"- Alors profitons-en. Où a disparu votre envie de découverte ? Est-elle engloutie sous les remords ? Pourquoi les avez-vous laissez ternir votre éclat ?"
"- Vous allez loin. Nous voilà parties chez le psy.", Ilana rit légèrement, même si les questions avait une consonance qui ne lui plaisait pas forcément.
"- Réfléchissez-y, Ilana. Réfléchissez-y et faites un choix, celui de vivre votre passion ou celui de vivre votre désespoir. Ce choix vous appartient à vous, et à personne d'autre."
"- Naïve.", c'était dit sans méchanceté, plus comme un avertissement. Ilana ne souhaitait pas s'engager sur cette pente.
"- Pourtant, je vais vous faire une proposition singulière, Ilana. A la vraie Ilana. Un jour prochain, je reviendrai vers vous. Ce jour là, vous devrez me dire quel choix vous aurez fait. Alors réfléchissez y bien, car je ne ferai ma proposition qu'une seule et unique fois, et vous devrez me donner votre réponse. Miss Tatoo.".

Plus qu'intriguée, la jeune femme tenta de se redresser, mais elle senti ses muscles engourdis la retenir sur le siège. Petit à petit la sensation disparue. Un instant elle cru s'être endormie.

"- Bonsoir Ilana. Je suis désolé pour le retard, mais j'ai eu un empêchement de dernière minute, un imbécile a tapé mon speeder et il fallait faire le constat. Alors, on la termine cette œuvre d'art ?", le tatoueur venait d'arriver.
"- Salut, tu as croisé quelqu’un à l’instant ? Une jeune femme ?"
"- Non, personne extérieur au salon en tout cas. Pourquoi ?"
"- Pour rien, ce n’est pas grave."
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By Haya Fuu
#20784
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Surnom : White
Race : Twilek
Age : 38 ans
Spécialité : Contrebande, contrefaçon

Après quelques temps passé dans la grisaille de la capitale de Loretto, retrouver les pages de sable fin, l'eau transparente des lagons et le ciel clair des îles était appréciable, même si le déplacement était 'pour affaires'.

Tout n'allait pour le mieux entre Haya et Illdess. Ce dernier avait du mal à accepter que l'Anzat est pris l'ascendant sur lui. Tel un jeune couple cherchant ses marques, le ton montait parfois entre les deux individus. Pourtant, l'Ebruchi devait bien reconnaître que pour le moment, sa partenaire ne se montrait pas particulièrement intrusive dans ses activités, ni ne montrait une volonté particulière à le mettre hors-circuit.

Naturellement l'accueil fut mitigé. Un certain trouble régnait parmi les hommes de l'ancien pirate, et c'était l'une des raisons pour lesquelles ils étaient revenus : éclaircir les choses. au pied de la rampe d'accès à la navette se trouvait un Twilek à la peau particulièrement pâle. Il n'avait pas de trait particulier, sinon qu'il était torse nu, mais ici avec les températures locale, cela n'avait rien de surprenant, et était armé d'un datapad. A ces côtés, il y avait un Nikto et deux Dévaroniens, eux aussi sans signe particulier. L'Anzat nota toutefois qu'ils étaient armés, blaster à la ceinture et poignards de combat en évidence.

"- Bonjour White, on va faire un point rapide sur la situation générale.", avait directement lancé l'Ebruchi après avoir salué les hommes présents.
"- J'ai préparé les comptes rendus comme vous me l'aviez demandé, avec les statistiques mensuelles.", le twi’lek était une personne de culture. Illdess l'avait présenté à Haya comme étant le comptable. Il s'occupait aussi de faire tourner la maison quand il était absent. "Les hommes ne savent plus trop sur quel pied danser. J'ai augmenté la cadence afin de les occuper."
"- Tu as bien fait, on leur parlera après.", répondit brièvement Illdess.

Et en effet, la fourmilière était particulièrement active. La structure des bâtiments souterrains était massive, et donnait une sensation de solidité à toute épreuve. Le groupe croisa nombre de chariots vides ou chargés qui allaient d'un entrepôt à un autre.
"- Les affaires marchent bien en ce moment. En plus on va bientôt aborder les périodes de fêtes.", la fine équipe avait rejoint une petite salle de réunion, et le Twi’lek n'attendit pas pour commencer son laïus. "On a eu assez peu de pertes, les douaniers commencent à nouveau à être réquisitionnés pour la sécurité intérieure. Comme prévu, on a ouvert une nouvelle voie à travers les marais pour rejoindre le point zéro, par contre il y a une faiblesse dessus et nos éclaireurs cherchent un moyen de la contournée..."

Haya avait écoutée White faire son rapport avec attention. Même s'il n'était pas forcément aussi bon meneur que l'Ebruchi, il connaissait bien le job. Il faut dire qu'il faisait partie des premiers recrutés par le pirate, et qu'il avait fait ce qu'il fallait pour rester dans ses bons papiers. Ses compétences étaient multiples, allant de la comptabilité à la gestion des stocks et des personnels.

"- Bon, voilà une bonne chose de faite.", avait conclut l'Ebruchi. "Je t'ai transmis les infos sur les contrats. On ne reprendra rien au Pictozion. Ils sont pas foutus de copier correctement une étiquette de Corellienne sans faire de faute, ca ne sert à rien de prendre de la marchandise, même à bas prix, pour ne pas pouvoir le refourguer derrière."
"- Les échantillons que nous ont donnés les gars du Cartel de Cantarfeg sont arrivés, pour remplacer. C'est correct pour ce qu'ils en demandent, et à moins d'une autre faute d'orthographe sur l'étiquette, on replacera la marchandise sans problème. Comme c'est la première fois, on devrait limiter la quantité."
La discussion se poursuivit encore un bon moment. Mine de rien, la contrebande, sorti du transport, c'était pas mal de boulot de gestion, sans parler des activités annexes.

Enfin arriva le temps des explications, qui fut relativement bref. Il faut dire qu'il n'y avait pas grand chose à dire, si ce n'est qu'Illdess était toujours le seul maître à bord. Haya resta en retrait mais l’oreille attentive, laissant à l'Ebruchi le soin de gérer la situation. Elle ne voulait en aucun cas lui couper l'herbe sous le pied. Son objectif restait d'en faire un associé fiable, et c'est ainsi que l'Ebruchi la présenta.

Il restait encore pas mal de choses à voir à Illdess. Son absence nécessitait qu'il fasse le tour d'un maximum de secteurs afin de réaffirmer sa position de leader incontesté. Condition indispensable au bon maintient de l'activité. Haya en profita pour monopoliser le bras droit d'Illdess. Elle avait quelques questions à lui poser concernant certains points bien précis.

"- Avant je gérais ma propre entreprise de transports, du légal. Et puis je me suis fait éjecter du circuit par la concurrence. J'étais trop à cheval sur les règlements, que tout soit carré. Mais on ne fait pas entrer un carré dans un rond. Et j'ai compris trop tardivement que malgré l'apparente légalité des choses, il fallait aussi aller voir l'envers du décor. J'ai beaucoup appris dans ce domaine avec Illdess."

Pendant sa faillite, il avait fait la connaissance de l'Ebruchi. Ce dernier avait des projets et le Twi’lek était sans ressource. Ils s'étaient rapidement entendus sur le partage des tâches. White avait volontairement négligé de préciserà Haya les conditions exactes de sa rencontre. Ayant appris la décision du tribunal de procéder à la mise en vente des biens appartenant à son entreprise pour rembourser ses créanciers, avant de liquider définitivement son activité. Non content d'apprendre la faillite prononcée, son principal rival ne manqua pas de lui rendre une dernière visite, lui exprimant tout le mépris qu'il avait pour lui, histoire de retourner un peu le couteau dans la plaie, et de se faire un peu plaisir en flattant son propre égo.

Mais le couteau ne fut pas tant pour le Twi’lek que pour l'humain. C'est en sortant de son bureau, alors qu'il nettoyait la lame de son poignard, que White tomba sur son futur employeur. Ce dernier était à la recherche d'un transport pour de la marchandise à faire transiter en toute discrétion. White avait les moyens, l'affaire était conclue.

Par la suite, Haya lui montra un croquis représentant le nom de sa famille. Lors de sa première visite dans les îles, l'Ebruchi l'avait emmené dans une salle où il apparaissait sous la forme d'un graffiti sur un mur, mais White lui indiqua que non, cela ne lui disait rien. Et dernier point, l'Anzat chercha parmi les livraisons, si certaines pourraient lui permettre de mettre la main sur Patchy, son fameux dealer fantôme. La drogue qui circulait sur Loretto devait bien venir de quelque part, et les îles étaient une plaque tournante pour toute sorte de trafics. La seule piste qui lui fut donnée était celle d'une scientifique répondant au nom d'Ilana Songsien. A défaut de mieux, Haya se renseignerait d'avantage sur elle.
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By Haya Fuu
#20821
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Surnom : Caviar
Race : Humaine
Age : 33 ans
Spécialité : Finances


La nuit était tombée au dehors, et Haya avait baissé les volets. Elle était installée dans la salle à manger. La table était dressée avec soin pour son invitée de marque. Nappe blanche, couverts travaillés, tout impeccable, à croire qu'ils n'avaient même encore jamais été utilisés. L'Anzat n'était pas particulièrement douée pour la cuisine, et avait du procéder à plusieurs essais avant de se lancer dans le grand bain. Elle trouvait le résultat fort convenable, mais ce n'était pas à elle d'en juger la qualité.

En face de Haya était installée une femme habillée d'un tailleur gris anthracite à fines rayures légèrement plus claires. Son maquillage était parfaitement exécuté, sa chevelure, laissée sans attache, encadrait un visage avenant. Certains l'aurait facilement qualifiée de maigre, mais son physique, de l'avis de Haya, était correctement proportionné pour une humaine. La femme avait saisi la bouteille de vin qui trônait au milieu de la table, et en lisait avec attention l'étiquette.

"- Vous avez bon goût.", conclut-elle avant d'amener le verre qu'elle venait de remplir à ses lèvres.
"- Merci, son bouquet devrait s'accorder à ravir avec la viande."
"- Je vous trouve surprenante d'initiative pour votre jeune âge.", car même en ayant fait un effort vestimentaire, Haya paraissait toujours avoir à peine atteint les dix-huit ans.
"- C'est parce que je suis bien accompagnée. Et justement, puisque le sujet arrive sur la table, si je puis me permettre, je me demandais dans quelle mesure vous seriez prête à envisager une association."
"- Vous connaissez mon "pédigrée", je suppose."
"- Parfaitement, et c'est probablement grâce à lui que n'avez que peu de propositions dans ce domaine. Il faut dire que les médias ont le chic pour ressortir les vieux cadavres des placards aux plus mauvais moments."
"- Mais tout cela est du passé."
"- Je sais, oui. Du passé qui ne remonte pas si loin. Disons quelques mois.", Haya tacla immédiatement son interlocutrice afin de lui montrer qu'elle était bien renseignée et qu'il serait mieux de jouer franc jeu.
"- Je ne sais pas ce que vous insinuez, j'ai payé ma dette à la société, j'ai suivi une longue et difficile thérapie."
"- C'est ce que dit votre dossier en effet. Longue thérapie dans un établissement spécialisé, abandonnée par votre famille d'adoption, qui en a même quitté Loretto. Permettez que j'aille chercher l'entrée. J'ai préparé un feuilleté de langoustines."

La femme leva son verre en signe d'acceptation, et Haya disparu quelques secondes pour revenir avec deux assiettes qu'elle tenait à l'aide d'un torchon.
"- Faites attention, les assiettes sont chaudes".
"- Merci."

Les assiettes distribuées, la discussion pouvait reprendre.
"- Vous semblez en savoir long sur moi."
"- Ne vous m'éprenez pas, je ne me suis pas insinuée dans votre vie privée. Je n'ai pas eu à le faire en fait. Cela-dit, mes associés et moi-même avons des projets qui pourraient nous rapporter des sommes, disons ... remarquables."
"- Et que vous souhaiteriez gérer avec intelligence. N'importe quel fiscaliste pourrait faire l'affaire. Alors pourquoi venir vers moi en me proposant une association ?"
"- Vers vous parce que vous êtes la meilleure dans ce domaine. Malgré une formation difficile, étudier du fond d'une cellule n'est pas l'idéal, n'est-ce pas ? Vous avez réussi à obtenir haut la main de prestigieux diplômes."
"- Je suis douée, je ne le nie pas.", se contenta de répondre humblement la jeune femme.
"- Sans parler des prix que vous avez remportés. Je note d'ailleurs que vous n'avez encadré aucun d'eux ici. Juste deux ou trois dans votre bureau."
"- Vous savez ce que l'on dit à propos des goûts et des couleurs. Je préfère les tableaux de maîtres, même s'ils sont assez difficiles à trouver."
"- Je vous comprends bien. Donc je disais, vous avez une solide maîtrise du système financier planétaire et galactique, ce qui nous intéresse beaucoup. Et si non vous proposons une association plutôt que de passer par un intermédiaire comme votre bureau, c'est lié à la nature des fonds."
"- Je m'en doutais bien, mais je voulais vous l'entendre dire. Ce qui veut dire que vos fonds ne peuvent être réintroduits directement sur le marché. Je comprends mieux. D'où votre petite enquête."
"- Comme je vous l'ai dit, cette enquête n'est pas de moi, je ne l'ai même pas commandité."
"- Mais on ne tombe pas sur ce genre de lecture par hasard non plus."
"- Je vous l'accorde. Votre frère s'appelait Mickael, n'est ce pas. Il était de deux ans votre aîné. A sa mort il avait dix-sept ans. Vous en aviez quinze. Quel souvenir en avez-vous ?"
"- Cela ne vous regarde pas.", la réponse était pour le moins directe.
"- Je pense un souvenir assez mitigé, les premiers essais sont souvent des échecs. Peu importe en fait. Vos parents vous ont donc retrouvé attablée, avec son foi cuit aux herbes sur un lit de caviar, dans votre assiette. Pour résumé. Votre avocat vous a obtenu un internement à la place de la prison. Logique."
"- 25 ans d'internement. Mais je suis sortie avant parce que mon thérapeute considérait que je ne récidiverai pas."
"- Mais il s'est trompé."
"- Non."
"- Si, et je pense que votre avocat en a fait les frais. Vous êtes une femme intelligente, mais même s'il vous a évité l'injection létale ou la prison à vie, vous lui en avez voulu de vous avoir laissée entre les mains indélicates du corps médical, d'autant que vos parents adoptif ont simplement quitté Loretto à la fin du procès, vous laissant seule."
"- C'est votre avis, mais continuez votre fable."

Ce faisant, Haya c'était levée et avait repris les assiettes vides pour aller chercher le rôti farci qu'elle avait soigneusement préparé.
"- J'espère que l'assaisonnement vous conviendra, ce n'est pas une viande que j'ai l'habitude de travailler. Enfin, pas de cette manière."
Elle en coupa une tranche qu'elle déposa dans l'assiette de la femme.

"- Vous ne vous servez pas ?"
"- Mangez tant que c'est chaud, je ferai la conversation."
"- Soit."
"- Après il y a eu cette enquête sur Terence Butterbon. Vous vous rappelez ? C'était un infirmier du centre hospitalier où vous étiez internée. Il était suspecté de droguer les patientes pour en vendre les charmes. Les enquêteurs vous ont entendu à ce sujet. Et voilà que peu avant son arrestation, il disparait à son tour. Supposément en fuite. Mais nous savons toutes les deux qu'il n'en ai rien."
"- A voir. Mais dîtes moi, cette viande..."
Haya fit un signe de la main pour lui dire que tout allait bien.
"- Excellente, élevée sur Loretto même. Donc, revenons-en à nos moutons. Vous épousez votre thérapeute deux ans plus tard. Je suppose qu'il a bien profité de vous et de toutes vos compétences, pour ne pas dire abusé : vos comptes se vident malgré vos efforts pour les maintenir à flots. Pas de chance, le bonhomme est beaucoup moins porté sur la déontologie que ses pairs. Hop il disparait, et avec plus de la moitié de vos crédits. Mais cela alerte tout de suite le psy qui est en charge du suivi de votre dossier. Un confrère ami de longue date de votre mari, au moins depuis leurs études universitaires. Toutefois, il s'abstient étrangement de donner l'alerte aux services compétents. Je suppose qu'en cherchant bien on découvrira qu'il a hérité d'une lointaine tante argentée, et qu'il en hérite à chaque fois qu'il doit remettre son rapport au juge."
"- Vous êtes vraiment d'une exceptionnelle imagination. Mais continuez."
"- A partir de là, vous vous investissez à fond dans les affaires et ouvrez votre cabinet. Tout marche plutôt bien."
"- En effet, je n'ai pas à me plaindre, même si les début ont été difficiles à cause de mon antécédent. Et vous voulez quoi ? Que je travaille pour vous ou vous révélez votre théorie au département de la justice."
"- Evidemment non, j'ai parlé d'une association. D'égal à égal, chacun dans sa spécialité. Pour vous, les finances."
"- Et pour vous ?"
"- Pour moi les enquêtes. Vous ai-je dit que ce n'est pas moi qui est faite celle sur vous ? Je ne l'ai même pas commandée, mais je me répète. Vous connaissez le lieutenant Olive Dicostrio ?"
"- Non, cela ne me dit rien. C’est lui qui a fait ce travail d'investigation je suppose donc ?"
"- Vous supposez bien. Saviez vous que votre frère était en couple ? Non. Un secret jalousement gardé : quel affront pour un fils d'une famille de la haute bourgeoisie comme la votre si la nouvelle s'était répandue. Comment vos parents auraient réagi en apprenant que leur fils unique, le seul enfant qu'ils aient eu, excusez-moi si je retourne le couteau dans la plaie, souhaitait vivre avec un autre homme, qui plus est venant des bas-fonds de Loretto. Certes il voulait s'engager dans la police, mais honnêtement, je doute qu'ils aient apprécié."
"- Vous me l'apprenez."
"- Il a fait l'Ecole de Police, et vous a gardé à l'œil. Durant toute ses années. Quelle fidélité. Dommage que cela ai tourné à l'obsession, ce qui lui a valu d'être révoqué il y a quelques années, alors il s'est mis à son compte et a continué à amasser toutes les informations qu'il pouvait sur vous. Il est même allé jusqu'à mettre des caméras dans la maison. Mais il n'a jamais rien trouvé de tangible, alors qu'il avait tout sous les yeux."
"- Des caméras ?"
"- Des micros aussi, chez vous et à votre bureau, sans nul doute. Mais rassurez vous, il n'a rien de compromettant, que des théories sans preuve. Pour le reste, je me suis permise de faire le ménage en votre absence."
"- Encore eut-il fallu qu'il y eu quelque chose à prouver."
"- Bien sûr. Le reste de la viande se trouve dans le garde-manger, derrière la chaufferie, au cas où vous auriez envie d'un encas, ou de faire d'avantage connaissance avec celui qui aurait pu devenir votre beau-frère.", large sourire de Haya. "Je peux vous proposer bien des choses, tout ne tourne pas autour des crédits. Pensez-y quand je reviendrai vers vous."
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By Haya Fuu
#20881
Le temps filait à une vitesse impressionnante, sans parler de l'idée totalement déplacée de quelqu'un, de vouloir s'inviter à la réunion. Haya était remontée dans les étages afin de laisser le temps à ses invités indélicats de réfléchir, mais aussi de donner le feu vert à l'opération nommée 'Ultra-violet'. Haya ne doutait pas de voir débouler au milieu de sa présentation une paire de policiers, elle avait même déjà quelques noms en tête, l'opération de diversion qu'elle avait préparée devait lui permettre de monopoliser les effectifs de police pendant le temps nécessaire.

Au signal donné, des hommes de main devaient rejoindre des points stratégiques afin de lancer massivement des opérations diverses, pas nécessairement dangereuses en soit, mais qui occuperaient leur petit monde : lâchés de fumigènes dans des centres commerciaux, véhicules incendiés, vitrines brisées, entre autre. Les policiers auraient tout le loisir de revisiter Loretto en long en large et en travers. Et puis il ne faisait pas de doute que certains perturbateurs en herbe en profiteraient aussi, et l'Anzat comptait bien là-dessus pour compléter sa propre action.

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Evidemment, l'opération était doublée d'une équipe de surveillance qui avait en charge de prévenir L'Arcaniste si une intervention policière se profilait. L'anticipation sur l'arrivée des forces de l’ordre devait permettre de lancer la phase active de l'opération 'Ultra-violet' dans les meilleurs délais. Idéalement, il faudrait que les policiers devant intervenir soient rapidement rappelés pour aller faire du maintien de l'ordre, tout simplement.

Haya repassa dans la salle à manger, les finitions touchaient à leurs fins, tandis que le maître d'hôtel briffait une dernière fois les serveurs et serveuses. La jeune femme traversa la pièce en coup de vent pour retourner vers les cellules. Une sensation étrange de pouvoir et de contrôle montait en elle en même temps que de l'excitation. Ainsi ce qu'elle ressentait à ce moment précis devait être proche de ce que son ancien maître devait lui-même ressentir lorsque les ultimes préparatifs de ses réunions orgiaques. Mais cette fois l'enjeu était de taille, et Haya ne souhaitait rien laisser hors de contrôle, et certainement pas une bande d'espions.

Réflexion faite, Haya alla voir le technicien du groupe en premier. Pour l'instant, ce qu'elle voulait, c'était retrouver les dispositifs qu'il avait pu installer, dans un second temps, elle partirait à la recherche du commanditaire. Le garde lui ouvrit la porte. L'homme se tenait toujours sur sa chaise. Il la regarda, un regard étrange où on lisait de la détermination, mais aussi une certaine anxiété.
"- A moins que tu n'ais plus à me dire que ce que tes collègues m'ont déjà dit, je pense que ton affaire est faite. Un dernier mot ?", Haya attaquait d'entrée, elle n'avait pas le temps de travailler d'avantage son prisonnier.
"- Ils...Ils ont dit quoi ?"
"- Qu'à choisir, ils préféraient te voir mort. Je te l'avais dit, le groupe choisi toujours de sacrifier celui resté seul. C'est une belle récompense pour la confiance et la fidélité qu'ils attendent en retour. Cela dit pour une dernier mot, j'aurais choisi autre chose." Haya sorti un bâillon et passa dans le dos de l'homme pour lui mettre. "Un seau et une corde.", demanda l'Anzat au garde.

Malgré ses liens serrés et la présence de l'Anzat, le prisonnier tentait, vainement, de se libérer, ou au moins, de la ralentir.
"- Ha oui, je t'avais dit que tu allais mourir, mais pas comment. Tu connais la comptine des trois petits cochons pendus au plafond ? Hé bien plutôt que de te tirer la queue, je vais te retirer un œil, et te laisser te vider de ton sang gentiment. Je suis désolée de ne pas pouvoir proposer mieux, mais là je suis assez pressée."

A cet instant, le garde revenait avec la corde et le seau.
"- Passez la corde dans l'anneau.", se contenta de dire Haya, tandis qu'elle sortait des plis de sa robe une lame. Le garde s'exécuta, tandis que le prisonnier s'agitait de plus en plus sur sa chaise. Haya lui attacha les pieds, lorsque le garde intervint.
"- Je crois qu'il veut dire quelque chose Madame."
Haya tira sur la corde, faisant basculer l'homme ligoté avant qu'il ne se retrouve suspendu par les pieds. Elle se baissa pour se mettre à la hauteur d'oreille de l'espion.
"- Une chose à ajouter ?"
"- Je sais où sont les micros, si je vous les montre, vous me laissez partir ?", le prisonnier s'étrangla presque en posant sa question.
"- C'est le marché.", confirma l'Anzat. "On vous suit, au pas de course."

C'est avec un fil à la patte que l'homme commença à parcourir les couloirs. Les deux premiers arrêts furent fructueux, mais aux deux suivants, il n'y avait rien, malgré des traces d'adhésif encore légèrement collant. Il ne faisait aucun doute que quelqu'un était passé avant eux. Décidément, tout était fait pour épuiser la patience de l'Anzat.
"- Bon, TOUT LE MONDE EN SALLE DE BRIEFING IMMEDIATEMENT, PERSONNE NE RENTRE PERSONNE NE SORT DU BATIMENT.", l'ordre avait été donné fort et clair.

La salle s'était rapidement remplie, et les chefs de groupe avaient rapportés qu'il ne manquait que trois personnes. Le compte était donc bon. La stratégie était simple, faire défiler tout ce petit monde devant le technicien captif, et tenter de détecter avec lequel il avait une affinité particulière grâce au pouvoir empathique de la Force.

"- Merci de votre compréhension et de votre rapidité, vous allez pouvoir retourner à vos postes dans quelques secondes. La personne ici présente est un espion qui a un complice parmi vous. Il va nous dire, dans quelques secondes, de qui il s'agit. Merci encore pour votre collaboration. Monsieur Stanton, faites défiler s'il vous plait."

Un homme en costume s'avança, carré, oreillette en place, il commença à désigner les personnes une à une, chacune passant devant le prisonnier en marchant, tandis que Haya, déjà concentrée, attendait que son espion lui donne malgré lui son ou sa complice.
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By Haya Fuu
#20994
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Surnom : Général
Race : Humain
Age : 56 Ans
Spécialité : Mercenariat, assassinat, piraterie


L'homme, bien qu'accusant déjà un certain âgé, ne manquait pas de charme. Il avait le port d'un militaire de carrière, droit, mais l'œil malicieux. Ancien général désormais à la retraite, Kubsy Grisham coulait des jours paisibles entre les représentations publiques qu'il affectionnait, et le travail de conseil en recrutement dans la petite entreprise qu'il avait monté.

Il avait ses petites habitudes, de celles que l'on acquiert sans vraiment s'en apercevoir, comme passer le premier week-end de chaque mois dans son chalet, à la montagne, ou de toujours poser son manteau sur la même patère installée derrière la porte de son bureau. Bien sûr il avait conservé quelques avantages de son ancienne activité, comme son chauffeur, sa secrétaire et ses entrées dans les mess.

Cela faisait bien longtemps que Kubsy n'avait pas été sur le terrain. C'était un administratif chargé du personnel des armées. Un choix de carrière logique après son mariage tardif, et puis, Loretto proposait peu de cadres d'opérations, compte tenu du fait que son armée n'avait pas vocation à intervenir en dehors de la planète.

C'est donc dans le salon de son chalet qu'il avait reçu l'Anzat. Il avait installée la jeune femme dans le canapé, tandis qu'il s'en était retourné au bar qui tenait l'angle de la pièce.

"- Vous boirez bien quelque chose ? J'ai un excellent cru de Biro. Je le fais venir directement de chez un petit producteur, c'est une vraie merveille."
"- Avec plaisir."
"- C'est une chance que vous soyez tombée en panne ici. Il y a peu de passage sur ces routes de montagne. Et je dois vous avouer que je m'en réjouis.", d’un geste sur il déboucha la bouteille en silence.

L'homme revint dans le salon, un verre dans chaque main. Il en tendit un à Haya, qui le prit avec délicatesse.

"- Merci. C'est un charmant chalet que vous avez là, pour qui aime prendre un peu de distance avec le tumulte de la mégapole."
"- Un lieu idéal pour se ressourcer en toute quiétude. Les paysages sont magnifiques, il y a de nombreux chemins de randonnées, plus ou moins oubliés, on peut bénéficier de ce que la nature a de meilleur à offrir." Un droïd apporta à cet instant un datapad. "Veuillez m'excuser, c'est pour le dépannage de votre speeder." L'échange fut relativement bref."Je crains que notre dépanneur ne soit pas des plus pressés. Il ne pourra pas s'occuper de votre véhicule avant le milieu de l'après-midi. Puis-je vous proposer de rester déjeuner ?"
"- Voilà une proposition des plus tentantes, mais cela ne risque-t-il pas de poser problème avec votre femme ?"
"- Je suis divorcé. Madame n'y verra donc aucun inconvénient. K6OP, vous ajouterez un couvert pour le déjeuner je vous prie."

L'ancien général avait adopté un style bon chic bon genre, costume clair, chaussures impeccablement cirées. Son allure laissait transparaitre une assurance à toute épreuve. D'ailleurs, son attitude à l'égard de l'Anzat en était en preuve. A aucun moment il n'avait hésité sur l'action à mener, tout en faisant preuve d'une galanterie presque désuète mais que Haya avait appréciée.

"- Quand j'ai racheté ce chalet, il était en assez mauvais état, mais sa localisation, loin du tumulte de la ville, m'a tout de suite séduite. Je l'ai fait rénover, et maintenant il a même un SPA au sous sol."
"- Je vois aussi que vous appréciez la chose militaire. Vous en étiez ?", demanda Haya bien qu'elle sache par avance la réponse.
"- Oui, j'ai moi même fait partie des forces armées de Loretto. Général. Mais tout cela est désormais du passé."
"- Serait-ce un peu de mélancolie que je devine dans votre voix ?"
"- J'ai fait mon temps, c'est un métier difficile, même si j'ai fini ma carrière dans l'administration. Cela reste une fierté. Indéniablement."
"- Et vous y faisiez quoi ? Si je puis me permettre ?"
"- Ce n'est pas un secret. J'étais à la gestion des ressources humaines. Un vrai casse-tête pour concilier les ambitions personnelles de chacun avec les besoins des régiments. Mais je ne vous ennuierai pas d'avantage avec cela. Et puis je ne me sens pas de passer pour un vieux bonhomme regardant le passé avec nostalgie auprès d'une si charmante personne à qui l’avenir appartient."
"- Cela ne me dérange pas le moins du monde, bien au contraire, je travaille moi même dans ce domaine, et pouvoir bénéficier du retour d'expérience d'un ancien général ne saurait se refuser."

La discussion s'était poursuivie un moment, jusqu'à ce que le droïd vienne annoncer que la table était dressée. A l'évidence, le Général Grisham s'était beaucoup investi dans son poste, et cela avait été pour lui un crève cœur quand il avait du l'abandonner pour raisons médicales. Qui avait donc eu l'idée de décréter qu'une vue trop basse empêchait de gérer avec intelligence les carrières de soldats qu'il suivait, pour certains, depuis plus de quinze ans ?

Il n'y eu rien à redire sur le repas, l'homme ayant à cœur de se montrer sous son meilleur jour. Il se sentait en confiance avec Haya. Elle était directe tout en restant polie, attentionnée sans en être avenante. Bien sûr beaucoup trop jeune pour être intéressée par l'homme qu'il était, un semblant de jeu de séduction s'était installé entre eux.

"- Vous m'avez dit que vous vous étiez mis à votre compte. Voilà une nouvelle aventure palpitante tout de même."
"- Oui, l'occasion de découvrir d'autres réalités, même si la majeure partie de ma clientèle reste constituée de connaissances issues de l'armée. Mais ... Ce n'est pas pareil."
"- Moins de prestige ?"
"- Je ne suis pas homme à courir après la reconnaissance, les médailles, non. Mais, pour ne rien vous cacher, j'ai tout de même la sensation de tourner au ralenti quelque part.", mais son regard, soudainement assombri, trahissait malaise plus profond.

Evidemment, passer de la gestion de milliers d'hommes et de femmes à quelques clients, le choc était là : il n'y avait rien de comparable. Et ce n'était pas avec une petite entreprise comme la sienne qu'il retrouverait ses sensations passées. Il lui fallait quelque chose de plus grand, qui soit à la hauteur de son savoir-faire et qui soit pour lui un nouveau challenge. Nulle besoin pour Haya d'être fine psychologue pour amener l'ancien général vers la conclusion qu'elle souhaitait : pourquoi ne pas prendre en charge d'autres hommes et femmes progressant dans des milieux hostiles ?

La question de la légalité aurait pu se poser, mais au final cela ne devait que peu peser dans la balance, face à l'orgueil du personnage, et à l'opportunité de prendre sa revanche sur un système qui l'avait simplement exclu sans autre forme de procès malgré sa compétence. Alors le masque était tombé, Kubsy le bon samaritain, aidant son prochain, gentilhomme, offrait le portrait beaucoup moins flatteur d'une personne aigrie et avide de vengeance.

Et Justement, Haya pouvait lui fournir vengeance, revanche et statut. A lui de saisir l'occasion quand le moment serait venu.
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By Haya Fuu
#21046
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Surnom : A.1.A.
Race : Droïd
Age : Inconnu
Spécialité : informatique


"- A mon avis c'est une perte de temps.", le pessimisme de Herk revenait alors que lui et Haya attendaient patiemment que les locaux de la petite usine se vident.
"- C'est d'ici qu'est reparti le dernier fil de connexion. Tant que l'on n’aura pas mieux, on continuera."
"- Comme tu veux, c'est toi qui décide."

Et une fois de plus, la petite équipe avait neutraliser le système de sécurité, rudimentaire, pour ensuite aller brancher la petite console sur le réseau local et finalement pirater les journaux de connexion des passerelles. C'était déjà la cinquième fois qu'ils procédaient, et l'opération commençait à prendre des allures de routine.

Une fois les journaux récupérés, il petit programme de scan passait tout en revu, et coupait les données récupérées pour trouver la ou les connexions qui répondaient à certains critères de recherches. Et une fois de plus une nouvelle adresse était sortie. Mais cette fois, à la différence des précédentes, l'adresse trouvée n'était pas du tout anodine, puisqu'il s'agissait de l'hôpital bâti sur les restes de l'ancienne villa d'Itradious, le maître Sith de l'Arcaniste. Cette fois, elle en était certaine, elle touchait au but. C'était bien trop gros pour n'être qu'une simple coïncidence.

Trouver une femme de ménage qui accepte d'installer un boîtier sur un câble informatique de l'établissement sanitaire n'avait pas été bien compliqué. Une fois l'appareil en place, la fine équipe pouvait se connecter à une distance raisonnable. C'est donc installés dans un petit fourgon qu'ils naviguaient entre les différents postes à la recherche de leur cible. Et un nom tomba : Anton Frice.

Etonnamment, il ne s'agissait pas d'un personnel de l'établissement, mais d'un patient. L'étau se resserrait lentement mais sûrement. Son dossier indiquait un internement de longue durée pour une paranoïa aigüe doublée d'un syndrome de persécution. Il se trouvait dans la section destinée aux isolements thérapeutiques, et n'avait reçu que quelques rares visites.

"- Voyons à quoi ressemble notre mystérieux hacker en chef.", Haya avait enfin réussi à accéder au système de surveillance vidéo de l'hôpital, et comme les choses étaient bien faites, les codes affectés aux caméras contenaient les numéros de salles.
"- Beau bordel.", commenta Herk, en découvrant une pièce éclairée par seulement quelques écrans, et dans laquelle se trouvait un mélange inextricables de pièces détachées, ordinateurs et autres équipements électroniques.

Dans la semi-obscurité, un visage se tourna vers la caméra, pâle, au regard froid. Une silhouette se découpait, mais elle n'avait rien d'humaine. Petit à petit, les deux observateurs découvraient un corps de métal noir doté de multiples bras. Il était difficile d'en distinguer d'avantage, autant à cause du manque d'éclairage que du désordre ambiant. Lentement le visage se tourna vers une console, puis une autre, avant de revenir à la caméra.

Sans que Haya ne le commande, la caméra effectua un zoom avant sur le visage inexpressif et légèrement phosphorescent.
"- Il a le contrôle.", se contenta de remarquer l'Anzat, tout en se réjouissant intérieurement que le poste qu'ils utilisaient n'était pas connecté au reste de leurs installations.
"- Un putain de droïd, c'est un putain de droïd qui joue avec nos nerfs depuis le début.", grogna l'aqualish. Son appréhension, ou ses réticences vis-à-vis des droïds n'allaient pas s'arranger.
"- On dirait bien. Mais les droïds sont rarement totalement autonomes. J'aurais tendance à penser que celui-ci est aux ordres de quelqu'un.", les attaques numériques qui avaient été menées par ce droïd étaient en effet ciblées, et ne répondaient finalement qu'à une seule chose : la mener à le trouver.

Le droïd déplia un de ses bras long et noir. A son extrémité, une main rudimentaire tenait un objet relié à un câble. La caméra se mit à nouveau en mouvement et effectua un nouveau zoom, l'éclairage se corrigea dans le même temps, laissant apparaitre le boîtier qu'ils avaient fait installer la veille. Preuve s’il en fallait que tout avait été orchestré depuis le début.

En haut de l'écran, un curseur se mit à clignoter. Progressivement il délivra son message, qui aurait probablement glacé le sang de l'Anzat si elle en avait eu :
> BONJOUR APPRENTIE. JE SUIS A.1.A. MAITRE ITRADIOUS SE REJOUIT DE VOUS VOIR DE RETOUR ET APPRECIE VOS PROGRES [blink]|[/blink]

Puis se fut le Blackout.
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