L'Astre Tyran

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By Haya Fuu
#24195
[Loretto] Défiance

La situation criminelle de Loretto s'était finalement stabilisée sans trop de heurs. Le départ à retardement de la Confrérie lui avait pourtant couté cher. A peine quelques jours et ce sont des millers, voir même des centaines de milliers, de crédits qui s'étaient envolés. Chacun dans cette situation pouvait y voir un verre à moitié vide ou à moitié plein. Mais ce qui posait un problème à tous et à toutes, c'était la concurrence que leur faisait un groupe auto-proclamé 'Les défiants'.

"- Ils cassent le marché de l'épice, et du même coup des drogues dérivées. On estime nos pertes entre 18 et 23 pourcent. S'ils continuent, ils vont rapidement empiéter jusque sur nos zones de prédilection.", Miss Tatoo ne faisait que remonter la tendance générale.

"- Il faut dire qu'ils ont réussi à rapidement mettre en place un réseau d'approvisionnement. Et je ne parle pas seulement de la drogue, mais de la contrebande en général. Ils ne sont pas une menace pour le moment, mais il ne faudrait pas qu'ils puissent étendre leur activé." White, le twi'lek, abondait dans le sens de Miss Tatoo, et il ne faisait aucun doute que Mme Konski, en charge de la prostitution, irait dans la même direction.

"- Il nous faut manœuvrer en finesse. Une guerre ouverte serait néfaste. Nous sommes un acteur majeur, à nous de gérer cela avec intelligence.", le Céréen donnait toujours l'impression d'énoncer des faits plus que des hypothèses. Cette impression était souvent accentuer par sa stature et par la réputation de grande intelligence de son espèce. "Nous avons grand intérêt à essayer de les absorber. Cela nous sera moins coûteux, et nous bénéficieront de personnes connaissant bien le terrain et le marché."

"- Une évidence. Mais s'ils ne sont pas venus à nous au tout début, pourquoi cela changerait-il ?", l'Aqhalish soulevait la principale difficulté de l'approche pacifiste, lui qui était en charge des interventions musclées.

"- Nous devons en premier lieu établir qui dirige ce groupe, leur hiérarchie, et leurs motivations. Une fois cela acquis, nous pourrons mettre en place un plan d'action adapté.", la plus part des membres de l'assemblée avaient acquiescés à cette dernière déclaration de Smoke.

"- A.1.A. pourra effectuer des recherches préliminaires à l'aide de nos slicers.", comme a son habitude, le droïde parlait de lui-même à la troisième personne.

"- Pour les affaiblir, nous avons principalement trois moyens de pression : leur approvisionnement, leur réseau de distribution, et leur clientèle. Devenons leur revendeur de produit brut, neutralisons leur réseau de distribution, et incitons sa clientèle à diversifier sa source d'approvisionnement.", la belle Caviar avait une approche plus portée sur le système de gestion économique.

"- Le deuxième et le troisième points me semblent le plus simples à mettre en œuvre. Pour ce qui est de devenir leur fournisseur, cela va nécessiter de passer par des intermédiaires, et faire monter d'autant les coûts, pour un résultat qui me parait des plus douteux. On aurait aussi la possibilité de convaincre leurs fournisseurs de travailler en priorité avec nous. Cela impliquerait aussi d'augmenter nos coûts.", remarqua Spoon.

La discussion commençait à durer et quelques propositions faisaient leur chemin. Il fallait désormais synthétiser tout cela et en tirer une liste précise d'objectifs pour chacun.

"- Bien, je vous propose d'en rester pour cette fois. Nous actons la nécessité de contrer la concurrence que nous font les Défiants. Je pense pouvoir faire quelques propositions concrètes d'ici peu, le temps d'y réfléchir à tête reposée. Pensez-y aussi, notre force réside dans notre capacité à nous adapter. A nous de prouver que l'on peut surmonter ce défi." Haya mettait ainsi fin à la réunion. Elle coupa la communication.

Des idées, elle n'en manquait pas, mais il ne fallait pas négliger d'autres aspects, comme les Ombres. Certes il était facile de comprendre que l'Anzat puisse se sentir blessée, compte tenu de sa condition personnelle, que l'on vienne lui damer le pion dans le domaine de l'assassinat. Mais tout cela pouvait se goupiller harmonieusement. Le fond du problème ne résidait pas là. C'est que si ils s'attaquaient aux Défiants, ces derniers pourraient très bien faire appel aux services des Ombres pour contrer la Confrérie Galactique.

Un peu d'exercice l'aiderait à se vider la tête et à prendre du recul.


*------------------------------------*


La situation avait rapidement dégénérée. L'attaque des mercenaires avait presque été une surprise, mais c'est tout de même sous le feu nourri de leurs armes que Hog le Marchand était entrain de fuir sa forteresse.
"- Bande d'incapables ! Je vous paie pour me défendre, pas pour tirer dans les murs !", le Gossam fustigeait ses propres troupes alors qu'il parcourait en toute hâte les couloirs qui devaient le mener à sa navette.
"- Imbéciles ! Tous ces crédits gaspillés à m'assurer votre service !"

Installé sur sa plateforme à répulseurs, le petit seigneur local filait à bonne allure sans se soucier de bousculer les quelques hommes encore valides qui défendait sa retraite.

"- Poussez-vous ! Vous voyez bien que vous m'empêchez de passer !", hurlait-il en rejoignant la rampe d'accès de sa Curich et en heurtant deux soldats sur son passage.

"- On décolle !", ordonna t'il à sa pilote alors que la rampe était encore abaissée.
"- Aléana n'est pas avec nous, on doit l'attendre.", objecta la jeune femme aux commandes de l'appareil.
"- Aléana on s'en fout. Décolle je te dis.", contredit le Gossam qui semblait à l'extrême limite d'exploser.
"- Pas décoller sans Aléana.", protesta un Sanyassan qui finissait d'installer un blaster sur trépied pour couvrir l'accès à la navette.
"- J'ai dit on décolle !", s'énerva un peu plus le Gossam "C'est moi qui paie, c'est moi qui commande !"

Ménageant la chèvre et le chou, la pilote commença à augmenter la poussée, tout en gardant une faible altitude. Le blaster sur trépied commença à cracher ses rayons, arrosant approximativement les accès à l'aire de décollage.
"- Princesse court au-dessus !", lança alors le maraudeur. "Rigga monter pour Aléana sauter."
"- Ok" se contenta de répondre la pilote en augmentant encore un peu la poussée.
Pendant ce temps, Hog le marchand avait rejoint la cabine de pilotage. Sans avertir qui que ce soit, il utilisa sa canne pour pousser d'avantage la mannette que venait de lâcher la pilote. L'accélération brutale fit faire une embardée à l'appareil, bousculant tous ses passagers.
"- Putain Hog !", le rembarra la femme aux commandes de l'appareil, alors qu'elle tentait de stabiliser la navette.

De son côté, la Farghul donnait tout ce qu'elle avait pour semer ses poursuivants. Les tirs provenant du vaisseau lui avaient permis de prendre un peu d'avance. D'un saut preste elle s'agrippa à la hampe d'un étendard pour, d'une pirouette gracile, se projeter sur la coursive supérieure.
"- Tourner ! Attendre princesse !", hurla le géant de deux mètres qui reprenait sa position au blaster.
"- On n'attend pas ! Décolle ou t'es virée Rigga !", lança le Gossam à sa pilote.
"- C'est pas le moment de faire un caprice Hog !", se contenta de répondre la belle corellienne.
"- Sauter ! Sauter !", criait le maraudeur à la Farghul, tout en essayant de couvrir de sa voix tonnante le bruit de son arme et celui des moteurs.

Enfin la féline réussi à s'élancer dans le vide, presque vingt mètres au dessus du sol, prenant appuis sur le garde-fou de pierre. Pour elle, la secondes que dura le saut lui paru une éternité. Le choc avec la rampe d'accès fut rude, et c'est d'extrême justesse qu'elle réussi à s'agripper à une sangle qui pendait. Aussitôt le Sanyassan la rejoignit pour la hisser dans l'appareil.
"- Aléana dedans !", cria le géant en frappant d'un coup sec sur l'interrupteur commandant la fermeture de la soute.

Mais la fine équipe n'était pas encore sortie d'affaire. Un voyant se mit à clignoter sur le tableau de bord. Immédiatement la pilote réagit.
"- Lock ! Lock !"
"- Pas pouvoir voir !", se résigna le maraudeur alors que la rampe terminait de se fermer.
"- Je l'ai pas !", poursuivi une voix provenant de la tourelle.
"- On est lock !", continua Rigga alors qu'elle donnait la pleine puissance, maintenant que la navette avait quitté le puit dans lequel elle était stationnée quelques instants auparavant.
La tourelle fit feu, les tirs pulvérisèrent une partie du toit du bâtiment, emportant avec lui un artilleur avec son lance-missile portatif.
"- Je l'ai fumé.", conclut l'homme félin qui cherchait déjà une nouvelle cible.

L'action n'avait pas échappé au Gossam qui fulminait.
"- Sino, je te préviens que les réparations seront retenues sur ta paie !"
"- Patron pas content l'équipe être tout là !", le ton dépité du maraudeur n'échappa pas à la dernière arrivée.
"- Mais si mon balourd, c'est juste qu'il a une calculatrice à la place du cerveau.", répondit-elle. "Cela dit j'ai un peu eu l'impression que vous alliez partir sans moi.", elle jeta alors un regard amusé au Gossam.
"- Jamais Aléana, mais la situation. Enfin tu comprends.", bafouilla le Gossam. Il ne savait guère pourquoi, mais la Farghul l'impressionnait toujours un peu. Pourtant il se reprit, et poursuivit d'un ton assuré." Ce sont les risques du métier, et ton compte en banque ne s’en plaint pas, lui."
"- Excuses acceptées.", se contenta de répondre la féline dans un léger sifflement.
"- Et maintenant ?", demanda la pilote.
"- Direction Loretto, j'y ai un contact qui m'aidera.", se contenta de répondre le petit être.
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By Haya Fuu
#25304
La mise au point de la stratégie de la Confrérie n’avait pas été aisée. Chacun avait apporté son point de vue et ses idées. De tout cela il avait fallut tirer un projet cohérent et réalisable. Haya espérait que l’objectif était atteint avec ce qu’elle proposait désormais à ses compagnons.
Le fil rouge, comme l’avait suggéré Smoke, était d’agir avec plus d’intelligence que de violence et d’essayer de ramener à eux le Défiants plutôt que de tenter de les éradiquer pour prendre leur place.

Le premier pion que Haya comptait avancer était celui de l’opinion publique. Elle souhaitait discréditer son concurrent de sorte que sa disparition du marché soit considérée comme un soulagement par la population qui n’avait qu’un regard peu averti sur la situation. A ce titre, Loretto ne manquait pas de jeunes loups, journalistes qui devaient censurer leurs publications et qui face à cette nouvelle liberté qui leur était offerte suit à la chute du Jedi Noir, ne manquerait pas de se laisser éblouir par quelques sujets de fond sur la misère.

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Smoke serait en charge de cette première partie : dégotter un talent caché du journalisme qui accepterait de faire un beau reportage sur les coulisses sordides du trafic de drogue orchestré par les Défiants, et plus ou moins arrangé par les soins de la Confrérie : faire rimer bas prix avec produit de mauvaise qualité, hygiène absente, maladies diverses,…. Le but était ensuite de faire un buzz, notamment grâce à l’appui des Slicer de A.1.A. Pour grossir le trait, on démontrait qu’acheter la drogue à pas cher, c’était s’assurer de sérieux problèmes. Evidemment, peu de consommateurs changeraient de crèmerie, mais ce n’était pas directement la cible. La cible, s’était la société qui devrait prendre en charge d’une marnière ou d’une autre toutes cette misère, et qui fermerait donc les yeux sur la suite, ca se serait pour le bien de tous.

Et c’est là qu’interviendrait la deuxième phase du plan : faire monter la pression : fournir des informations à la police afin que cette dernière augmente ses saisies, et même face tomber quelques laboratoires, et pourquoi pas même, dans un monde presque parfait, faire muter quelques uns des empêcheurs de tourner en rond, inspecteurs et juges, des secteurs tenus par la confrérie vers ceux des Défiants. Et pourquoi même faire monter quelque jeune politicien sans avenir au créneau, afin de rassurer la ménagère et de l’inviter à aller regarder ailleurs maintenant que le problème était sous contrôle.

Inévitablement, la lutte contre le trafic de drogue, grâce au succès de la Police, prendrait de l’essor. L’épidémie devrait alors être contrôlée : il serait temps de faire savoir que le coup de feu tiré par le journaliste n’avait été qu’un montage, pour commencer. Ensuite, on démontrerait les abus de pouvoir de la Police, et les troupes de l’Aqualish iraient faire un peu de ménage, anonymement, en utilisant les tensions internes, afin d’attirer l’attention une fois de plus sur les Défiants, dont les membres devraient alors être sur la défensive, pour ne pas dire paranoïaques. Cela présageait de beaux règlements de comptes en interne.

La troisième étape serait de mettre en œuvre une politique dissuasive auprès des fournisseurs de Défiants. Leur faire comprendre que travailler avec eux, c’était compliqué et risqué. Quelques actions bien menées devrait aussi entamer la crédibilité du groupe : menaces anonymes, descentes de police, et même, si l’occasion pouvait se présenter, quelques actions d’éclat durant les livraisons.

Tout cela devrait provoquer à terme l’éclatement des Défiants, il ne resterait alors plus qu’à faire le tri et négocier un rapprochement au cas par cas. Dans l’idéal.

Mais pour y arriver, il faudrait faire du renseignement, beaucoup de renseignement, et il faudrait en payer le prix, mais tant qu’au final la balance de l’opération restait positive…

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By Haya Fuu
#25641
"- Vois-tu, l'essentiel est que ton client est l'impression qu'il vient de faire une bonne affaire. Si j'avais mis les cinq déshumidificateurs que j'ai en boutique, forcément ce client aurait tenté de négocier. Là il a bien vu qu'il n'y en avait qu'un seul, donc il a accepté d'en payer le prix, en présumant que quelqu'un pouvait l'acheter avant et lui faire perdre l'affaire. C'est du bon sens." Le Gossam posa sur l'étagère un nouveau déshumidificateur.
"- Tu crois qu'un jour je pourrais partir ?", demanda le jeune homme aux cheveux noirs comme du charbon, rangés en bataille. Il regardait par une petite fenêtre, le ciel nocturne.
"- Pour aller où ?" Demanda le petit être qui retournait derrière son comptoir." Tu as vérifié la commande de M. Bouhaka ?"
"- Oui... Je ne sais pas, découvrir le monde. Pourquoi pas aller sur Corruscant ? Axsim m'a dit que les occasions de faire de bonnes affaires ne manquaient pas là-bas."
"- Et Axsim m'a aussi dit qu'il avait vu un Rankor au milieu du Park.", rétorqua le Gossam.
"- Et Bespin, ou ailleurs qu'ici, où rien ne se passe jamais.", déplora le garçon.
"- Crois moi, tu es bien mieux ici. L'aventure, c'est juste un leurre. Ailleurs tu trouveras les ennuis, et c'est tout. Tu peux me faire confiance là-dessus."
"- Ce n'est pas en restant chez lui que Skywalker est devenu ce qu'il est."
"- Tu ne t'appelles pas Skywalker, que je sache."
"- Faut que j'y aille, sinon la mama va encore criser. A demain." Et aussitôt dit, aussitôt fait, le jeune homme enfilait son manteau et prenait la porte.

Il était déjà bien tard, et la fatigue se faisait sentir dans le dos du propriétaire du bazar. Il redescendit de son perchoir pour aller remettre en place quelques accessoires sur une étagère. La sonnette retentie.

"- M. Bouhaka, votre commande est prête, sur le comptoir.", s'empressa le Gossam sans se retourner.
"- Pas Bouhaka ici.", lui répondit une voix gutturale.
"- Pardonnez-moi, que puis j..", découvrant la nature de ses interlocuteurs, il se rembrunit. "Je ne te souhaite pas la bienvenue, mon frère."
"- Excuse mon frère pour son accueil. Tu veux bien nous attendre dehors s'il te plait.", demanda Hog le Marchand au Maraudeur."Je suis venu..."
"- Quelque soit la raison de ta venue, tu peux repartir. Je n'attends ni ne veux rien de toi.", coupa net le commerçant.
"- Je suis venu te demander de m'excuser. Pendant mon exil, j'ai eu le temps de prendre conscience que l'attitude déplorable et déloyale qui a été la mienne."
"- Il n'y a jamais eu une once de sincérité dans tes mots. Je ne vois pas pourquoi ce serait le cas aujourd'hui plus qu'hier."
"- J'ai changé, j'ai muri."
"- Un fruit pourri ne fait que pourrir d'avantage." Le ton était acerbe.
"- Ecoute frère, je comprends que tu ne sois pas heureux de me revoir, je comprends que tu me tiennes pour responsable de ce qui t'arrive, puisque ce n'est que la malheureuse vérité. Mais je tiens malgré tout à venir vers toi pour te demander pardon, pour m'excuser pour le déshonneur que je t'ai apporté."
"- Tes paroles vénéneuses ne m'atteignent pas. Tout ce que tu peux faire aujourd'hui, c'est poursuivre ton chemin, loin de moi, loin de mes affaires, loin de cette planète."
"- Mais je suis devant toi. Je sais que je ne pourrais jamais effacer la dette que j'ai envers toi. Mais au moins ne va pas regretter plus tard de m'avoir tourné le dos alors que nous avions une occasion de nous retrouver." Hog connaissait son frère assez bien. Du moins à l'époque le prendre par les sentiments avait bien fonctionné. Mais la rancœur était bien tenace, et les choses n'allaient pas être aussi faciles qu'il l'avait espéré. Et c'est emprunt d'une déception mêlée de colère qu'il retournait au vaisseau. Mais la partie était loin d'être terminée.

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Des écoles de journalismes sur Loretto, il n'y en avait pas des masses. Le choix laissé à la Confrérie pour trouver son élu parmi les nouveaux diplômés, sans être maigre, n'était pas particulièrement large. Il avait été décidé de passer par le milieu associatif pour produire le reportage : les fonds limités devraient justifier de ne pas trop faire la fine bouche lors des investigations, tout en offrant au jeune reporter suffisamment de crédits pour qu'il accepte le job. Convaincre la direction d'une association du bien fondé de l'opération, n'avait pas été le plus compliqué, une donation en numéraire avait largement aidé.

Plutôt que de miser sur les meilleurs, on avait pris soin de miser sur un challenger. Un jeune diplômé qui pouvait encore prouver au premier de la classe que, s'il n'était pas passé devant, c'était uniquement par manque de chance. L'orgueil serait sa faiblesse. L'Idéalisme aurait aussi été un bon choix, mais l'orgueilleux ne pourrait nier, s'il décidait d'orienter son reportage, qu'il ne l'avait fait que pour son intérêt personnel, alors que l'Idéaliste n'aurait d'autre excuse que de vouloir faire mieux et préférer se repentir. L'orgueilleux préfèrerait s'enfoncer dans le mensonge et se laisser glisser une corde autour du cou beaucoup plus facilement.

L'entretien d'embauche avait été mené avec intelligence. Plusieurs candidats avaient été confrontés, et le challenger avait trouvé naturel d'être choisi. Le reportage lui avait été bien vendu : une opportunité rare que de plonger dans les bas-fonds afin d'en extraire l'essence. Tout cela avait été enrobé avec soin. Et gobé, malgré une négociation qui s'était toutefois avérée âpre : le jeune journaliste trouvait la proposition initiale en deçà de sa valeur. Loin de réfléchir à l'indépendance des sources qui allaient lui être proposées, ou de vouloir disposé d'une plus grande liberté de montage, c'était bel et bien la rémunération qu'il l'avait retenu.

Désireux de garder cette affaire aussi loin que possible de leurs intérêts, les dirigeants de la Confrérie s'étaient gardés d'apparaître. Seule Haya s'était investie dans l'opération lors du recrutement afin de s'assurer, en toute discrétion, que le candidat avait bien les compétences requises. Une enquête un peu particulière, puisqu'elle avait surtout travaillé la recrue au mental, n'hésitant pas à utiliser cet atout qu'était la Force, pour s'assurer du bon penchant du candidat vers son nombril.

Dilan Ozgrog n'était pas peu fier d'avoir réussi à décrocher un premier projet aussi prometteur. Certes maintenant il allait falloir travailler dur pour aboutir, mais les quelques interlocuteurs qu'il avait rencontré s'étaient montrés confiants. En effet, ils lui fourniraient les contacts nécessaires pour une première apporoche. Il faut dire que cette association, qui faisait de la lutte contre la drogue son fer de lance depuis plusieurs années, ne manquait pas de connaissances dans le milieu : victimes, familles de victimes, anciens dealers repentis, établissements spécialisés dans la désintoxication... Autant de relations qu'il n'aurait pas à chercher.

En conséquence, son carnet de rendez-vous s'était rapidement rempli. En premier lieu il devait faire la visite et le suivi au sein d'une équipe travaillant au Centre Merryl Swan, du nom de sa fondatrice. Il y resterait une semaine, environ, pour y voir comment procèdent les équipes médicales. A cette occasion, il disposerait d'une pièce qu'il avait tout de suite jugée trop petite, avec un éclairage insuffisant et mal insonorisée, pour faire les entretiens. Mais qu'attendre d'autre de sa part ?

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By Haya Fuu
#25878
"- C'était une connerie de le laisser seul avec lui.", la colère perçait dans la voix de la Farghul.
"- Putain mais honnêtement j'aurai su jamais je ne serai partie sans lui. En plus je lui avais bien dit de ne rien faire tant que je n'étais pas revenue." La corellienne était clairement sur la défensive.
"- Ca ne sert à rien de vous crêter le chignon les filles. ce qui est fait est fait et on ne reviendra pas dessus. "Le second Farghul de la petite bande essayait de calmer le jeu comme il le pouvait. "Maintenant la question est de savoir comment on va gérer. A mon avis, on devrait aller toucher nos crédits et mettre définitivement les voiles loin de Hog."
"- On ne peut pas laisser notre géant avec Hog. Il va se faire manipuler et exploiter, pire qu'un gamin à qui on propose des bonbons. 50 crédits pour avoir tué son frère bordel. C'est du n'importe quoi." La Farghul était énervée et ne s'en cachait pas. Elle n'avait jamais apprécié Hog, il était trop faux jeton, toujours à dissimuler ses intentions, à considérer les uns et les autres comme des pions. Alors elle ne pouvait être que de l'avis de son compagnon. Il était temps de couper les ponts avec cette crapule infâme. Pour autant, il leur devait encore une rondelette somme. "On le récupère et on décanille vite fait. Pour l'argent, Hog sait très bien comment nous verser ce qu'il nous doit encore."
"- Tu sais très bien que si personne ne reste derrière son dos à lui rappeler ses engagements, jamais on ne verra la couleur de notre argent." La corellienne se savait dans le vrai. Combien de personnes attendaient encore d'être payées. Hog était très fort pour repousser les échéances.
"- Moi je dis, on y va, on récupère notre pote, et on met un max la pression sur cette grosse enflure de Gossam. Personne ne nous en voudra si on lui donne un bonne leçon."
"- Je vote pour.", répondit presque immédiatement la pilote.
"- Ok pour moi.", suivi la féline en faisant craquer les jointures de ses doigts griffus.

La boutique du Frère de Hog se trouvait à quelques pâtés de maison de l'astroport. Si tout se passait bien, dans une heure ils seraient tous les quatre en partance vers de nouvelles aventures, laissant derrière eux une houleuse collaboration de plusieurs années. Que du bon.
Naturellement, c'est Aléana, la Farghul, qui se chargerait de monter la garde à l'extérieur. Rigga, la pilote Corellienne, et Sino, le mercenaire Farghul, iraient mettre le grappin sur le Marchand.

C'est la main sur la poignée de son blaster que l'ancien soldat poussa la porte de la petite boutique. Il faisait relativement sombre à l'intérieur malgré l'éclairage, et il fallu quelques secondes aux yeux du félin pour s'adapter. Il n'y avait pas âme qui vive. D'un signe de tête il invita la Corélienne à le suivre.

"- Hog la fripouille ! Sort de là si t'as encore une once d'honneur." Appela la femme. Aussitôt le Farghul lui jeta un œil de tueur. Au revoir l'effet de surprise.
Filant entre les quelques étalages, les deux contrebandiers se dirigèrent vers le comptoir. Déjà une odeur toute particulière montait aux narines du Farghul, bien plus sensibles que celles de l'humaine.
"- Ca sent mauvais.", Sino dégaina son arme.
"- Au propre ou au figuré ?", demanda Rigga
"- Les deux... Ca sent la viande brûlée."

ImagePrudemment, le Farghul franchi un premier rideau, tous ses sens en éveil. Guidé par l'odeur, il entreprit alors de descendre un escalier. La pilote avait aussi sorti son arme et le suivait de peu. Pas de lumière au sous-sol, mais une odeur de sang frais. Sino finit par trouver un interrupteur. Il avait aussi mis les doigts dans quelque chose de visqueux. La lumière se fit.

La pièce était un grand débarras qui couvrait toute la surface de la boutique. Des objets divers jonchaient le sol, comme si une lutte acharnée avait eu lieu. En tout cas c'est l'idée que s'en firent les deux visiteurs. Au fond se trouvait une chaudière, et devant elle il y avait une petite table baignant dans une mare de sang, et sur laquelle était posée une machette...

C'est alors que le comlink que Rigga portait à sa ceinture bipa.
"- Il y a des flics qui rappliquent !" C'était Aléana.
"- Putain !" se contenta de répondre Rigga.
"- L'enflure.", renchérit le Farghul en regardant ses doigts encore souillés de sang.
"- Combien ?" demanda la Corellienne et prenant déjà la direction de l'escalier.
"- Deux fourgons."
"- Hein ?" s'étonna Rigga qui pensait plus à un véhicule de patrouille.
"- C'est un putain de piège." souffla son coéquipier en la poussant en avant pour la faire accélérer.
"- Non deux.", reprit la monte en l'air restée à l'extérieur, ne comprenant pas la situation. "Passez par derrière, devant c'est foutu."
"- Court Rigga !", exhorta le félin.

ImageLe sonnette de la porte d'entrée fit son office.
"- Ceci est une opération de police !", clama un mégaphone. "Rendez-vous ! Vous êtes cernés !"
Les rangers faisaient craquer le vieux parquet sous les pas lourds des hommes en arme. Il n'y eu pas d'avantage de tir de semonce, que plusieurs hommes en tenue de combat firent feu alors qu'une ombre passait derrière un rideau. En bons professionnels, ils se mirent à couvert, signant la position de la cible. Une grenade fut dégoupillée.

Réfléchir vite et bien. Comment les aider ? Aléana était installée sur le toit-terrasse d'une bâtisse faisant face à la boutique prise d'assaut. Son inventaire était vite fait, et le calcul d'autant plus simple. Une grenade sonique lancée à l'entrée pourrait probablement distraire les assaillants, mais après il lui faudrait filer, sa position serait bien trop exposée.

"- Grenade !" lança le première classe alors même que son collègue venait de lancer la sienne vers l'arrière boutique. La double déflagration emporta la vitrine qui vola en éclats.
La diversion ne fut que de courte durée, le temps que la poussière soulevée par l'explosion retombe un peu, car déjà une autre section pénétrait dans la boutique, toutes armes sorties.

Aléana bondit de toits en toits pour contourner la scène. Avec un peu de chance, Rigga et Sino avaient pu sortir par l'arrière. Il lui fallait les rejoindre, et éventuellement couvrir leur retraite. Mais une question la taraudait. Que c'était-il passé ? Hog leur avait tendu un piège ? Pas surprenant. Il voulait leur faire porter le chapeau pour le meurtre de son frère. Une bonne affaire pour lui, à condition qu'ils y restent tous.

Trop à réfléchir et pas assez à faire attention. La Farghul ne vit pas le soleil se refléter dans la lunette de visée d'un sniper. Seule la douleur fulgurante qui lui parcouru le bras la ramena à la réalité. Elle fit un roulé boulé avant d'atterrir sur un auvent et de finir au milieu d'un étal poteries. Et justement voilà que le Sanyassan arrivait vers elle en courant.

"- Casse-toi ! C'est un piège !" lui hurla-t-elle.
Mais le géant ne tint pas compte de son avertissement.
"- Petit maître nous aider. Lui crédits.", annonça-t-il victorieusement comme une solution ultime à l'intention de la Farghul.
"- Casse-toi crét.", mais la féline ne put terminer sa phrase que son flanc se perça d'un trait bleuté.
"- Petite princesse ! Toi aller. Petit maître crédits !", mais il n'eut pas de réponse en retour. Alors il resta là, avec la féline dans ses bras.

"- Face contre taire chien ! Ou donne moi une raison de te pourrir la gueule." Le Sanyassan resta pourtant sans bouger.
"- T'es sourd du con ! Face contre terre ! Je répèterai pas !"

Tout ce dont les spectateurs de la scène se rappelleront, c'est que le géant réussi à abattre trois policiers avant qu'un premier tir ne l'atteigne, et qu'il en blessa encore au moins deux autres avant de s'effondrer dans son sang.

Finalement Hog était bien content. Il venait de se défaire d'une dette de 230 000 crédits, les seuls à savoir vers où il avait fui sa forteresse étaient morts, et il allait hériter d'une petite boutique pour pouvoir se refaire. Une bonne journée pour Hog le Marchand.
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By Haya Fuu
#25900
Le landspeeder s'était arrêté. Le caméraman et le journaliste avaient toujours leur sac sur la tête, impossible pour eux de savoir exactement où ils se trouvaient. Ce qui était certain, c'est qu'ils avaient parcouru plusieurs kilomètres depuis leur point de rendez-vous initial. Maintenant, à entendre l'écho de leurs pas ils devaient se trouver dans un endroit assez vaste et désert, une ancienne usine, ou peut-être un parking souterrain.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'accueil n'avait pas été cordial. Forcément les trafiquants étaient méfiants. Alors les deux investigateurs avaient été fouillés et rapidement questionnés. Leurs trois interlocuteurs avaient des têtes patibulaires et une attitude qui en imposait.

Une porte grinça lorsqu'on l'ouvrit. Elle fut refermée après leur passage. Quelques mots échangés rapidement. On les poussa pour qu'ils avancent. Le journaliste protesta, mais il n'y eu pas d'autre réponse qu'une autre poussée. On les assit avant de leur ôter leurs cagoules.

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"- Alors les journaleux. On veut se faire un petit trip dans les bas-fonds. S'envoyer un peu d'adré ? Ben t'es au bon endroit, même si j'pense que z'êtes un peu con d'venir ici. J'rapelle les règles : on filme pas les poeple, les voix devront être brouille avec vos trucs qui déforment, on dira rien sur le réseau. Pour nous z'êtes rien. Si vous déconnez du p'tit doigt, j'vous splose la tête. Capiche ? Alors le show go on."

Le rendez-vous avait été âprement négocié. Mais finalement un repenti avait donné un contact qui avait fait remonter l'information. Et alors que le journaliste s'attendait à devoir poireauter des semaines avant d'avoir un retour, suprême coup de bol, il avait eu une réponse en quelques jours. Restait à mener l'interview sans se faire descendre, et vu le niveau intellectuel affiché par leur hôte, la chose semblait tout de suite moins évidente.

Et dès le début la situation se compliqua.
"- Si je mets la caméra là, avec cet angle et la lampe de face, on aura rien à montrer.", avis de caméraman. "Il nous faudrait au moins un petit avant plan. La table avec quelques bricoles par exemple."
Aussitôt la tension était montée d'un cran, Dilan Ozgrog, futur prix pour son reportage espérait seulement que son cameraman la ferme afin de lui donner une chance de ne pas recevoir son prix à titre posthume.

Heureusement, le maître des lieux était bien moins intransigeant que ses hommes de main. Quelques aménagements furent donc faits pour que les souhaits du caméraman soient à peu près respectés. Pendant ce temps, Dilan en avait profité pour jeter un œil à droite à gauche, aussi discrètement qu’il le pouvait.

ImageLa pièce était mal éclairée et relativement exigüe. Dans le fond il y avait une série de vieilles armoires métalliques rouillées, un peu dans le style de casiers de vestiaires. La table sur laquelle avait été posé une pile de gros billets, un cendrier et quelques sachets, était légèrement bancale et grinçait dès que l'on appuyait un peu fort dessus.

La porte sur leur droite était fermée. C'est par là qu'ils étaient entrés. Derrière leur principal interlocuteur, un accès vers une seconde porte fermée. Toutefois Dilan avait pu voir, alors qu'un membre du gang était passé par là, que derrière il y avait une sorte d'atelier de chimie. Pouvoir y accéder serait vraiment un atout pour son reportage, mais il allait falloir mener sa barque avec beaucoup de finesse pour y arriver.

L'interview pouvait enfin commencer. Suivre le déroulement du plan tel qu'il l'avait imaginé fut compliqué. A croire même que son interlocuteur faisait exprès de le contrarier. Mais la caméra tournait, et Dilan bataillait ferme pour obtenir les informations qu'il voulait. Il y aurait beaucoup de travail au montage pour avoir quelque chose de potable. Finalement, le 'boss', puisque c'était le pseudo ou le titre qu'il fallait lui donner, avait apprécié, selon ses propres mots, le travail et le culot des deux journalistes. Alors oui, ils allaient pouvoir jeter un coup d'œil au labo, mais avec interdiction de filmer. Ozgrog était comme un poisson dans l'eau. Il avait réussi à se jouer du 'Boss'. Le labo, c'était la pièce maîtresse des trafiquants. Là où tout se jouait. Une occasion unique.

Et pourtant, difficile de savoir s'il était déçu ou non au final. Il s'attendait à voir des équipements de chimie, et il y en avait, mais ... si les toxicos savaient dans quelles conditions d'hygiène était produit ce qu'ils s'injectaient, probablement seraient-ils plus regardant sur la qualité et le prix.

"- Ouais, je sais, mais on casse pas les prix sans faire quelques sacrifices à côté. Et au final, la qualité est la même, c’est garanti."

Et pour les 'employés' qui avaient été évacués en toute hâte, pour ne pas dire parqués comme du bétail, dans une pièce voisine. Bien sur, comme il fallait se planquer et être discret, il n'y avait pas forcément la possibilité de bénéficier de tout le confort de notre société moderne, et si un des grades s'était montré un peu violent tout à l'heure, il serait réprimandé, ce n'était pas son rôle. Et puis il y avait les compensations financières qui allaient avec la pénibilité.

Ils voulaient leur vendre que tout était au mieux dans le meilleur des mondes, et déployaient pas mal d'efforts dans ce sens. Mais Dilan n'était pas dupe. Fallait-il que le 'Boss' le croit à ce point naïf ?

Le lendemain, les deux hommes se retrouvaient dans leur petit bureau.
"- La vache, j'en n'ai pas fermé l'œil de la nuit."
"- La première fois ça fait toujours cet effet. Mais là je crois qu'on a du lourd.", d'un geste vif le technicien posa un petit sachet sur la table.
"- Qu'est ce que… ?"
"- Tu me feras pas croire que dans ces conditions, il mettent pas de la merde dans leur saloperie. Alors là on peut vérifier plutôt que de les croire sur parole. Le journalisme, c'est aussi vérifier ses sources non ?"
"- Bien sûr oui mais comment ?"
"- Tu te rappelles quand le garde à collé un coup de pied à l'autre mec. Ca a fait une petite diversion et j'ai pu piquer le sachet qui avait glissé derrière une pile de papiers."
"- Mais t'es complètement taré.", protesta le journalise. "Mais là je dois dire bien joué."
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By Haya Fuu
#26001
Doug Mansen avait posé sa semaine de congés comme convenu, non qu'il eu réellement besoin de se reposer, mais il lui avait été proposé une affaire des plus intéressantes. Sans vouloir paraître prétentieux, Doug se savait bon et n'avait jamais douté qu'un jour une pareille occasion lui soit proposée.

Cela faisait maintenant plus de quinze ans qu'il exerçait comme monteur pour un petit studio. Forcément, pour avoir une telle longévité, il fallait un minimum de savoir-faire. Il avait travaillé à quelques une des productions qui avaient marquées l'histoire de cette petite entreprise, mais était toujours resté dans l'ombre. C'était là le côté quelque peu ingrat du métier, le manque de reconnaissance.

Alors, quand il lui avait été proposé de s'occuper du montage d'un reportage en tant qu’indépendant, il avait sauté sur l'occasion. Car ce qu'on lui proposait, en réalité, s'était plus un travail de réalisation que de montage. Certes il devrait s'occuper de la partie technique, avec son vieux compagnon KMA-1200, mais il lui avait été laissé entendre qu'il bénéficierait d'une large autonomie dans son travail.

Sans grande surprise, et une fois de plus, le client avait mis le charriot avant le bantha. Il était arrivé tout heureux, avec de nombreuses interviews, des plans variés, et un mélange assez hétéroclite de vidéos. Le seul point réellement positif, c'est que la personne qui avait filmé tout cela était suffisamment expérimentée pour qu'il existe une certaine homogénéité dans le style. Cela demanderait moins de retouches.

Image


Installé derrière son atelier de montage, Doug avait commencé par classer les différents extraits dont il disposait. Un travail relativement long et fastidieux, car il devait pour cela les visionner tous, puis les classifier selon des critères de qualité d'image, de son, ou encore de pertinence. Si le KMA-1200 lui était d'une grande aide pour ce qui touchait aux aspects qualitatifs, il avait encore des progrès à faire pour la pertinence.

Lors de l'arrivée sur le marché des ses droïds, beaucoup de monteur s'était inquiétés de leur avenir. La série de KMA était supposée être capable, à terme, de procéder au montage de n'importe quel film, du documentaire à la série comique, en passant par le film d'action. Mais il fallait bien admettre que si techniquement le travail qu'ils fournissaient avait une réelle plus-value au niveau technique, le résultat final manquait souvent de cohésion ou de saveur.

Son commanditaire avait fourni un schéma directeur, une sorte de cahier des charges, assez précis, qui détaillait le résultat souhaité, mais plus au niveau de l'impact attendu. Libre à lui de faire les arrangements nécessaires pour coller au plus près des attentes de son client.

Les choses allaient bon train maintenant. Alors que Doug s'était attendu à avoir l'association qui lui avait passée commande du reportage sur le dos, il n'en fut rien, ou presque. Tout au plus reçu-t-il quelques appels. De même, le journaliste ne vint guère le voir, pourtant, même pour des reportages ou des documentaires de moindre importance, il avait toujours l'un ou l'autre sur le dos, quand ce n'était pas sa propre hiérarchie. Qu'importait, cela lui permettait d'être d'avantage concentré sur son travail.

Enfin vint le jour de la livraison. Dans la petite salle de projection, s'étaient réunis les principaux acteurs de l'opération de communication. On retrouvait donc le directeur de l'association, flanqué d'un adjoint. Il y avait aussi le journaliste qui avait fait le travail d'investigation, et son caméraman. Et une secrétaire qui devait aussi prendre des notes sur la réunion qui aurait lieu après la projection.

Les lumières furent éteintes et la séance commencée.

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La boutique, totalement ravagée suite à l'action de la police, avait finalement été rouverte quelques temps plus tard. Surprise, elle était à nouveau tenue par un Gossam. Toutefois il ne fallait pas s'y laisser prendre, l'ancien et le nouveau locataires des lieux n'avaient pas grand chose en commun.

Autant le premier marchand était commerçant, autant le second montrait peu d'égard vis-à-vis de sa clientèle. D'ailleurs, la clientèle elle-même avait rapidement évoluée. Il y avait beaucoup de passage dans la boutique. On avait aussi noté l'arrivée de quelques hommes présentés comme des vigiles. Mais quel intérêt de devoir payer des vigiles pour surveiller trois rayonnages dont la valeur totale n'excédait probablement pas le millier de crédits ?

ImageLes affaires étaient reparties lentement mais sûrement. Hog le Marchand était devenu Sifoz, en tout cas c'est ce qu'annonçait sa devanture. Il avait fait quelques investissements fructueux, et avait même pu racheter pour une bouchée de pain les boutiques voisines. Nul besoin de s'éterniser sur les méthodes employées pour convaincre les anciens propriétaires de céder leurs moyens de subsistance.

Son influence s'était étendue en quelques mois bien au-delà de la ruelle dans laquelle se trouvait la boutique de son frère. Tout comme il avait su diversifié son activité. Bien sûr, il y avait toujours cette menace de voir un jour débarquer les troupes de la GSL, seule entreprise gérant la sécurité de Loretto désormais. Mais il veillait à toujours payer en temps et en heure son droit d'exploitation.

Pouvait-il s'enorgueillir d'être devenu un agent incontournable de Loretto ? Peut-être pas, mais les choses allaient bien pour lui. Oui, il aurait apprécié être plus libre de ses choix, développer certains aspects de son activité. Le fait est qu'il ne le pouvait simplement pas sans risquer de se mettre à dos un redoutable ennemi qui n'aurait probablement eu aucun mal à le faire disparaître. Alors il se contentait de prendre ce qu'il pouvait quand l'occasion se présentait.

Les mois succédèrent aux années, Sifoz menait son affaire avec intelligence, mais la bride imposée par la GSL lui devenait de plus en plus pénible. Il se sentait de plus en plus comme un rancor enchaîné sur Loretto. Désormais il devait se contenter de tenir sa boutique, sans autre perspective de conquête que les miettes qui lui étaient proposées quand opportunité daignait se faire à la limite de ses prérogatives.

Cela ne signifiait pas que les crédits ne continuaient pas d'affluer, Sifoz avait accès à une vie privilégiée comme il n’en avait jamais eu jusque là, même s'il préférait compter ses crédits plutôt que de les dépenser. Il recevait même désormais des invitations provenant des plus hautes instances de Loretto, pour assister aux évènement marquants de la haute-société. Tout cela ne l'intéressait guère, car il savait que tout était verrouillé.

Alors le Gossam attendait, patiemment, que les choses évoluent. Il disposait d'un empire sur lequel il se reposait sans souci, bénéficiant de la protection des autorités de Loretto.
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By Haya Fuu
#26213
La caméra suit en macro la surface intérieure d'un tube. Elle recule. Brusquement l'obscurité se fait. Il ne reste qu'un point lumineux lointain qui semble s'éloigner. La lumière se fait à nouveau. Cette fois la caméra repart en avant et suit un cylindre métallique. Zoom arrière progressif. On découvre une seringue posée sur une table, accompagnée d'une pipe, d'un bang, d'une cuillère et d'un briquet.

La première partie est consacrée à un bref historique de l'usage des drogues au fil du temps. Pour le plaisir, pour soulager, pour être plus fort, comme objet d'initiation. L'introduction se termine sur une vue plongeante dans les rues de Loretto.

ImageLa deuxième partie se concentre sur les effets des dogues. Pourquoi sont-elles attrayantes ? Que peuvent-elles apporter ? Rapidement on comprend qu'il y a un prix à payer. Les effets secondaires sont abordés assez crument. La dureté du retour à la réalité, les troubles du système nerveux, les dommages causés aux organes internes des consommateurs ou aux foetus, la dépendance physique et psychologique.

La transition vers le fonctionnement des drogues est aisée. Le documentaire traite alors les interactions entre la chimie des drogues et celle des consommateurs. Sans devenir trop technique, il est expliqué les choix des différentes méthodes de prises, jusqu'à expliquer comment elles perturbent le fonctionnement du système nerveux. Tout cela permet de glisser naturellement vers la partie suivante.

La production des drogues est ensuite abordée. On y parle de l'exploitation de l'Epice, inévitablement, mais aussi d'autres plantes plus ou moins connues, de l'extraction des composants actifs, des laboratoires clandestins. Sans aller jusqu'à fournir un petit guide du parfait chimiste, on y découvre les produits utilisés, leur toxicité et leurs effets pervers sur les personnes les manipulant. C'est là l'occasion de mettre en avant les méthodes peu scrupuleuses utilisées pour baisser les coûts et s'intéresser à la composition du fameux sachet récupéré par le caméraman.

ImageJustement, le résultat de l'analyse des composants était tombé à point nommé. Ignorant le subterfuge monté de toute pièce par la Confrérie, le journaliste novice en avait fait étudier le contenu, en toute discrétion. Cela restait une notion malgré tout très relative, puisqu'il était passé une fois de plus par l'intermédiaire de l'association pour laquelle il travaillait afin d'obtenir une adresse.

Et puisque l'on en revenait aux homme et aux femmes que se monde balayait, la dernière partie enfonçait le clou en abordant le côté purement humain de la chose. L'effort des associations travaillant à la désintoxication y était salué, mais on en retiendrait surtout les conséquences perverses de l'utilisation de la drogue, comme pouvait en témoigner une mère ayant perdu son fils suite à une overdose à cause d'un produit de mauvaise qualité, ou de se jeune homme plein d'avenir et désormais gravement handicapé à cause de la prise d'une dose frelatée.

Plan final, la caméra reprend sa course dans les rues de Loretto, en s'arrêtant sur des visages anonymes, avec cette question toujours en suspend : est-ce une victime, directe ou indirect de la drogue ? Par un étrange fait du hasard, on peut reconnaître le dôme du centre administratif d'un quartier contrôlé par les Défiants.


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Longbridge était un lieu à part, et cela pour plusieurs raisons. D'abord, par l'architecture assez singulière du pont qui avait finalement donné son nom à tout un quartier. Il ne s'agissait rien de moins qu'une rocade de plusieurs kilomètres enjambant tout un secteur industriel de Loretto.

ImageLe hasard du destin avait fait que la partie nord s'était retrouvée mise en quarantaine suite à l'explosion d'une raffinerie, qui avait fragilisé les piles du pont. Ce dernier avait finalement fait l'objet d'un démentiellement au moins aussi coûteux que sa construction. Les frais engagés avaient pour partie dû être supportés par les propriétaires fonciers et les locataires dont les habitations étaient menacées par la structure branlante. Ils eurent vite fait d'abandonner les lieux.

Aujourd'hui, il ne reste du pont que quelques gigantesques piles et une centaine de mètres du parapet. Une autre population était alors venue s'installer à Longbridge. Une population nettement moins aisée que la précédente, et surtout moins regardante quant au respect de la loi. Longbridge était devenu le repaire de bon nombre trafics.

Ce quartier, comme quelques autres, avaient depuis longtemps été circonscrits pas les GSL, qui faisait office de police privée auprès de Seigneur Noir de Loretto. Il existait quelques zones de ce type, qui permettait aux rebelles de vivre et de s'exprimer, sans causer de troubles à l'extérieur, et toutes disposaient d'un administrateur nommé par le Jedi déchu.

Aujourd'hui, ces zones existaient toujours, et vivaient toujours selon les anciennes règles. La seule différence, c'est que petit à petit, le police commençait à regagner du terrain, rue après rue, le ménage se faisait pour les zones les moins riches, en fait, pour les zones où les criminels n'avaient pas les moyens de payer les pots de vin nécessaires au maintient de leur activité.

Un beau matin, Logan "Crispy" Malloy, humain de son état, avait vu s'offrir à lui une opportunité d'améliorer son quotidien. Crispy, c'était le gars que personne ne remarque, ou plutôt que tout le monde veut ignorer. Tout cela parce que, moins chanceux que bon nombre, il n'avait pas su tirer son épingle du jeu, pour finir sous les ponts. Et plus justement sous une pile encore dressée du Longbridge.

Ses journées, il les passait à mendier plus vers le centre ville, et le soir il rentrait avec son maigre butin en passant derrière une série de vieux pavillons en ruines, abandonnés même des squatteurs. Il faut dire que les toitures éventrées n'offraient qu'un abris médiocre contre les intempéries, et que les murs qui tenaient encore debout n'inspiraient pas confiance.

Quoi qu'il en soit, ce soir là, voilà qu'un landspeeder s'était discrètement glissé entre ce qui restait des palissades séparant les jardins individuels des anciens pavillons, et quelques minutes plus tard, un second était arrivé. Si ce n'était sa petite prime qui lui tendait les bras, qu'est ce que cela pouvait être d'autre ?

Sans perdre de temps, il était allé rejoindre Marge. Vieille femme toute aussi chanceuse que lui, histoire de lui emprunter de quoi passer un appel. Après un bref échange haut en couleurs et en noms d'oiseaux, Marge avait finalement accepté de lui prêter l'appareil tant convoité. Elle était comme ça Marge, elle vous prêtait tout, il fallait juste avoir une assez grande gueule.

Une motojet avait discrètement déposé une ombre dans une rue voisine. Silencieuse, elle avait rapidement disparu dans la pénombre. La faible lumière provenant des rues proches encore éclairées, ne semblait pas l'accrocher. Quelques secondes plus tard, elle glissait derrière une palissade.

"- Je pisse un coup et on décolle."
Le pilote du landspeeder mis en route.
"- Stresse pas. Tout va bien s'passer. Faut que tu apprennes à rester cool mec."
Pour toute réponse, le chauffeur commença à reculer, tous feux éteints. L'ombre glissa discrètement un traceur sous l'engin qui passait à côté d'elle. Après une rapide manœuvre, elle s'engagea sur un petit chemin tandis que le passager réintégrait sa place d'un saut.

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By Impartialité
#26720
Le bilan à tirer de tout cela restait qu'ils avaient réussi un bon coup à "peu" de frais. Le choix de passer par l'associatif permettait d'éviter une surenchère des dépenses, tout comme le choix du reporter avait permis les prix exorbitants qu'auraient demandé une boîte de production privée. Tous ces petits éléments suffisaient à économiser de grosses sommes. Le bilan final pouvait être rapidement dressé.

    > Financement du reportage en lui-même : 16.500 Cr.

    ----> Reporter engagé : 5.500 Cr.
    ----> Cameraman/Technicien : 3.500 Cr.
    ----> Montage/Réalisation sous-traité : 7.500 Cr.


    > Encouragements financiers en tout genre : 2.500 Cr.

    > Mise en scène : 1.000 Cr.

    ( Facilité par squat de l'endroit désaffecté + Matériel/figurants déjà disponibles)

    BILAN FINAL : 19.500 Cr.


Quant à son impact, il fut relativement proche de ce qui était attendu. Diffusé aux bonnes personnes, aux bons endroits et aux bons moments cela suffirait à orienter les regards vers ce point-là. Cependant, sans faire le buzz, l'association qui avait financée le reportage fut projetée sur le devant de la scène de la lutte contre la drogue. Elle en tira une forte confiance et une présence médiatique efficace, appuyant par ses images et ses dénonciations son discours exacerbé ... Les jours qui suivirent virent donc une recrudescence des contrôles à certains points-clés de vente, et petit à petit à de véritables coups de pied dans la fourmilière de la part des autorités. Au-delà de ça, avec cette médiation retrouvée de cette cause, aux préoccupations des classes moyennes vint s'ajouter celle de la drogue, sans pour autant réussir à influencer la consommation récurrente, pratique courante dans biens milieux et acquise pour beaucoup de temps encore. Ils étaient loin d'une offensive médiatique des autorités. Ce fut donc plutôt un succès pour la Confrérie, si elle arrivait à rebondir dessus.
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By Haya Fuu
#26865
La lanspeeder avait rapidement quitté le quartier de Longbridge pour s'engager sur une large avenue vide de circulation. Une moto lui filait le train à bonne distance. L'éclairage suspendu défilait à bonne allure. Les deux véhicules poursuivirent leur route dans des rues adjacentes, encadrées par de hauts immeubles aux rideaux de métal abaissés et aux devantures éteintes. Finalement le lanspeeder ralenti pour s'engouffrer dans la gueule béante d'un parking souterrain. La passagère de la moto fit alors signe à son pilote, qui stoppa son engin.

"- Je termine à pied. Ne t'approches pas et tiens-toi prêt.", lança l'Anzat alors qu'elle était déjà à remonter la rue qui devait la mener à l'endroit où elle avait perdu le signal du traceur.

Il n'y avait pas un chat, ni un rat. Seuls quelques néons laissés allumés pour la nuit assumaient l'éclairage des trottoirs encombrés de palettes et de poubelles. Dans ces conditions, il n'était guère difficile de progresser à l’abri des regards, d'autant que, dès lors que Haya avait identifié le parking comme sa destination, elle avait choisie de disparaître. Encore un avantage que lui apportait sa connaissance de la Force. Progressivement, le peu de lumière présente semblait s'être mise à traverser la fine silhouette de l'éternelle chasseuse, ne laissant plus voir d'elle qu'un léger trouble dans l'air ambiant.

Le bâtiment était âgé, comme en témoignait son architecture assez rustre. Le rez-de-chaussée offrait un accès pour les véhicules, dont une barrière, désormais absente, devait barrer l'accès. Restait, un peu plus loin, l'emprunte d'une porte, qui avait laissée place à quelques rangées de briques bien alignées. Au-dessus, ce n'était qu'une succession régulière de plaques d'un quelconque composite que les intempéries et la pollution avaient ternies, et de larges espaces vides permettant à la lumière du jour d'éclairer les différents niveaux du gigantesque parking.

Mais il ne fallait pas considérer la structure sans s'intéresser à son environnement. La base carrée du parking était entourée de quatre rues qui le séparaient naturellement des immeubles d'habitation avoisinants. Déjà assez éloignés du centre ville et de ses gratte-ciels, la plus part des bâtiments n'excédaient guère les cinq étages, et certains disposaient d'un accès de secours extérieur, en la forme d'escaliers métalliques couleur rouille longeant les murs.

Image


Le toit terrasse sur lequel Haya était arrivée était aussi désert que les rues à cette heure tardive. Un vent léger et frais soufflait, balayant la surface plane et goudronnée. Il n'avait pas fallu plus d'une seconde à l'Arcaniste pour s'élancer. Non qu'elle eu besoin de regrouper son courage pour s'élancer pour un saut qui, pour tout être humain normalement constitué, n'aurait été rien d'autre qu'un suicide. Et c'est justement dans cette prise de risque que la manipulatrice puisait son énergie. C'est là qu'elle allait chercher la Force.

En quelques foulées à peine elle atteignit l'étroit rebord du toit. Son pied se posa en dernière limite, sa jambe se détendit, comme pour poursuivre sa course folle sur un pont invisible. Elle décolla, continuant à faire mouliner ses jambes dans le vide, comme au ralenti. Ses bras accompagnaient le mouvement. La Force la faisait s'élever dans les airs, par dessus la rue mal éclairée.

L'atterrissage fut nettement plus rude et disgracieux que le vol. L'Anzat effectua plusieurs roulades afin d'absorber l'énergie du choc avant de se relever dans un bon plus souple. Elle pouvait remercier sa tenue qui, en lui offrant une protection efficace contre la brûlure du frottement sur le revêtement du parking, y avait laissé quelques plumes. Haya fit mine de s'épousseter tout en vérifiant que son équipement était bien resté en place, et qu'elle n'avait rien perdu.

Les verrous d'une vieille porte au pourtour rouillé ne résistèrent guère que quelques secondes à la lame du sabre de l'Arcaniste. Derrière, un escalier encadré d'une rambarde pour partie désolidarisée de la volée de marches de bétons, à peine éclairés par les lampes indiquant les paliers. Le sabre en main, mais la lame éteinte, l'Anzat s'enfonçait à nouveau dans l'obscurité, profitant de la tension qui montait en elle pour se glisser sous le voile de la Force, forçant la lumière à l'ignorer.

ImageAu palier du quatrième, point de porte, mais un trou béant dans le mur, laissant entendre le bruit de chaînes et de disques découpant du métal. De temps à autre, il était possible de distinguer le son d'une visseuse, ou d'un chalumeau. L'odeur du métal chaud et de l'huile rance flottait dans l'air. Dans l'atelier, clandestin, plusieurs droïds œuvraient au démontage de speeders, dont l'origine volée ne faisait aucun doute. Les appareils étaient démontés avec méthode pour être revendu pour pièces. C'était là le destin des véhicules de moindre valeur.

"- Je comprendrais jamais pourquoi tu regardes des conneries pareilles.", déclara le mécano tout en regroupant les cartes qu'il avait devant lui.
"- Et moi je ne comprendrais jamais ce que tu trouve à ce jeu de cartes débiles.", rétorqua son compagnon de garde."'Tain, l'Ecorcheur Sombre c'est encore fait chopper par Le Big, va se prendre un Double Rampage et ce sera terminé. L'ai vraiment pas doué le mec."
"- C'est du cinoche. T'as encore pas compris ?", une à une, il reposait les cartes face visible sur cinq colonnes devant lui.
"- Et toi t'as toujours pas compris que c'est que d'la chatte ton jeu ?"

La nuit allait être longue, le grand chef était passé pour faire baisser les rideaux, ce qui signifiait qu'il n'y aurait pas de livraison, et que le matos prêt ne sortirait pas non plus du parking transformé en atelier. Il faudrait bien un miracle pour qu'il y ai un rien d'animation. C'est alors qu'un éclair sembla frapper l'un des droïds. Ce dernier recula d'un ou deux mètres alors que des arcs bleutés le parcouraient encore.

Il ne fallut que le temps aux deux mécaniciens de lâcher un juron, pour qu'ils se saisissent des extincteurs et sortent de leur petit réduit.
"- Une cellule qui ne devait pas être déchargée.", supposa le joueur de carte en essayant de relever le droîd tombé à terre."Il fait son poids le coco, file moi un coup de main."
"- Une cellule mon cul, c'est moi qui ai vérifié de TZ-451 ce matin. Et il y avait pas plus de cellule que de bantha dans ce speeder." rétorqua l'autre, sentant venir les reproches.
"- Bon, un petit reset pour monsieur et j'espère qu'il va repartir, sinon on va devoir appeler Tony."
"- Va faire la gueule quèqu'chose de bien. L'aime pas les inter de nuit."
"- Chacun son boulot. Y a plus qu’à nettoyer. Tu va rater la fin du second round."

La diversion avait fait son petit effet, à l'affut, l'Arcaniste avait attendu le moment propice pour se glisser dans la petite pièce. L'Ecorcheur Sombre avait repris le dessus, et surtout Haya avait accès à la porte qui menait à l'étage inférieur.

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By Haya Fuu
#27073
La porte s'était refermée en silence, laissant l'obscurité qui devait régner dans le petit escalier de service reprendre ses droits. Silencieuse et concentrée, l'Anzat mettait en pratique une fois de plus ses années d'entraînement pour avancer telle une ombre.

ImageAucune vie au troisième étage. Cela ne signifiait pas pour autant qu'il n'y avait rien, au contraire. N'importe quel aficionados de la bricole de speeder ce serait cru au paradis de la pièce détachée. Méticuleusement rangées, il semblait y en avoir des milliers, impeccablement répertoriées et triées. Parmi elles circulaient un unique droïde aux bras multiples, qui veillait sur elles comme s'il s'agissait des ses propres cerveaux-moteurs, tout en émettant de temps en temps une série de bip.

Plus loin dans le parking, se trouvaient aussi alignés cinq speeders. Particulièrement colorés et arborant les lignes distinctives de marques de luxe prisées sur Loretto, ils semblaient attendre qu'un pilote téméraire s'installe à leurs commandes pour tenter d'en dompter la puissance.

A contrario des cinq modèles rutilents se trouvaient aussi, correctement garés, plusieurs modèles beaucoup plus communs. Difficile de dire s'ils étaient destinés au démontage, ou si une simple remise à neuf leur permettrait de retrouver les voies de circulation locales ou celles d'une autre planète.

Il était inutile pour l'Anzat de s'attarder plus longtemps à cet étage, et c'est donc toujours attentive au moindre signe de danger qu'elle reprit sa descente. Le deuxième étage se révéla au final sans grand intérêt. Il semblait bien que cette partie du parking n'ai pas été détournée, et remplissait pleinement sa fonction première. Ici, il ne devait plus rester une place de disponible. Il faut dire qu'avec la privatisation des étages supérieurs, il devait devenir difficile de se trouver une place pour la nuit.

ImagePlutôt que de poursuivre par l'escalier de maintenance qu'elle avait emprunté jusqu'ici, l'Arcaniste préféra passer par les accès piétons destinés aux usagers. En effet, en toute logique, les escaliers de service devaient déboucher à chaque étage sur une petite salle dans laquelle on pouvait aisément imaginer que quelques gardes se soient installés. Inévitablement, en poursuivant sa visite, elle finirait par se retrouver bloquée.

Le premier étage ne réservait pas d'avantages de surprises que le deuxième. Le silence était maître des lieux, et le moindre son devait se propager en un écho remarquable. Haya filait donc entre les véhicules, silencieuse et invisible. Accroupie derrière un large pilier, elle étendait ses sens à la recherche d'indices sur la présence d'un groupe hostile. Pour elle il ne faisait aucun doute que l'ennemi se trouvait à proximité.

Au-delà de toute commune perception, l'Arcaniste voguait en les eaux troubles du côté obscur de la Force. Elle avait ainsi pu percevoir les auras mouvantes de quelques individus installés derrière la large porte fermée, qui devait permettre aux véhicules de passer du rez-de chaussée à l'étage où elle se trouvait. Cinq individus armés bien équipés qui attendaient.

Sa perception étendue toujours plus loin lui révéla d'autres choses. Comme plusieurs autres hommes de main à l'étage inférieur. Les chasseurs étaient devenus les proies, c'était officiel. Telle une statue, Haya observait, Haya comprenait. Deux hommes installés à proximité du système opérant les portes extérieures. De quoi les abaisser derrière le premier véhicule qui entrerait. Alors les autres pions se mettraient en mouvement. Au total, à une douzaine de loyaux petits soldats, ils comptaient sans nul doute faire bonne pioche ce soir.

L'Anzat réfléchissait. Commencer par éliminer les gardiens de la porte et la fermer. Elle se voyait déjà broyer le thorax du premier grâce à une puissante étreinte de la Force, alors elle pourrait s'offrir le second au corps à corps, d'un coup de vibro-lame bien ajusté, sa tête roulerait sur la peinture antidérapante qui recouvrait encore par endroit le béton craquelé du sol. Ensuite, d'un éclair elle ferait sauter au moins une bonne partie de l'éclairage en surchargeant les circuits. Alors ce ne serait plus qu'une partie de plaisir.

La Force était de son côté et s'animait en elle alors qu'elle s'imaginait nettoyer ses ennemis, incapables de s'organiser efficacement contre un adversaire invisible. Elle jouerait avec leurs peurs, les éliminant un à un. Méthodiquement, elle les taillerait en pièces. Un mélange de désir et de sadisme montait en elle, poussée par une puissance qui la dépassait.

Déjà elle s'avançait dans la pénombre, tenant fermement sa vibrolame encore éteinte, afin que son vrombissement n'alerte pas ses futures victimes. Pas à pas elle se rapprochait profitant du couvert offert par les véhicules. Et puis soudain tous se mirent en action. Haya se stoppa net. Ils ne partaient pas au combat, ils s'étaient simplement relevés et se dirigeaient d'un pas nonchalant vers le centre du parking au rez-de-chaussée. La Force lui montrait ces hommes et ces femmes réunies maintenant en un demi-cercle autour de leur leader.

Et ils discutaient, alors que l'Anzat avait profité de leur inattention pour descendre au même niveau qu'eux. Les petits soldats montèrent des divers speeders, et en quelques minutes il ne restait plus que trois d'entre eux.

"- L'idée n'était pas mauvaise. Mais c'était peut-être un peu trop grossier.", conclut un des hommes encore présent.
"- Ou on nous aura filé une info pourrie.", le ton du plus jeune était clairement à la déception.
"- Pas exclu non plus.", admit le premier.
"- On se rentre ?", questionna le troisième homme qui n'avait encore rien dit
"- Tu vois autre chose à faire ? Mais qu'est ce que t'es con parfois. C'est moi qui conduit.", le mépris se lisait autant dans le ton que dans les mots employés.
"- Dépose moi chez Trixie tu veux.", reprit le chef du groupe.
"- J'en connais une qui va passer à la casserole.", un rire benêt se fit entendre un bref instant, jusqu'à ce que l'homme reçoive une claque sur la tête.
"- Parle pas comme ça de la moeuf du chef. Aucun respect pour la gente féminine la jeunesse."

Puis le speeder s'élança vers la sortie.

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