L'Astre Tyran

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By Haya Fuu
#27110
D'abord, l'éclairage se coupa, rangée par rangée, tandis qu'un éclair s'élevait en une fraction de seconde d'entre deux véhicules à proximité de la sortie. Son arc bleuté vint frapper le conducteur du speeder qui s'apprétait à quitter le parking.

Vacile, qui était assis à l'arrière, plongea quasi instantanément sur la banquette pour se mettre à couvert, tandis que Daven, installé à la place du mort, repoussait son coéquipier qui lui était tombé dessus. Le lanspeeder effectua une embardée avant de s'immobiliser en travers du passage. La porte du parking commençait à s'abaisser.

"- Vous voyez quelque chose ?", interrogea Vacile.
"- Il nous contourne par la droite.", souffla Daven.
"- Fonce Allen, ou on va être coincé ici !", ordonna Vacile au conducteur.

Mais Allen était encore un peu étourdi par le choc qu'il avait reçu. Il essayait de recouvrer ses esprits, et luttait contre la douleur qui était toujours bien présente. Il entama malgré tout une marche arrière pour se remettre dans l'axe. C'est alors qu'un tir vint s'écraser sur la bulle de son engin, après lui avoir frôlé les oreilles. Il renfonça sa tête dans ses épaules et mis un coup de volant.

"- Couvrez-moi putin !", lança-t-il à ses compagnons d'infortune.
"- C'est ce qu'on essaie de faire.", lui confirma Daven en brandissant le pistolet qu'il venait enfin de réussir à dégainer.

"- Qu'est-ce tu fout Allen ! La sortie c'est de l'autre côté bordel !", vociféra le chef du groupe. En effet, le véhicule se remettait dans le mauvais sens.
"- C'est pas moi, le speeder bouge tout seul. Ses commandes sont détraquées !", protesta le pilote en reprenant sa manœuvre.

Plusieurs tirs partirent un peu au hasard du speeder, allant s'écraser sur un pilier du parking ou un mur. Pas de quoi réellement effrayer leur assaillant qui s'était à nouveau déplacé pour être sur l'arrière de ses adversaires. Le speeder reparti enfin en marche avant, pour le plus grand soulagement de ses passagers.

Dans un bruit de frottement de métal, voilà maintenant qu'un autre véhicule s'était avancé dans l'allée principale, alors même que personne n'était aux commandes, pour les empêcher de terminer le quart de tour entamé.

"- C'est quoi ce bordel de merde !", s'insurgea Allen
"- De toute façon la porte est trop basse maintenant.", coupa Vacille. "On reste calme et on se concentre."

La porte grinça bruyamment en se stoppant cinquante centimètres au dessus du sol. Voilà un indice que Vacile ne manqua pas remarquer. La commande d'arrêt d'urgence se trouvait dans une sorte de petite guérite, anciennement occupée en journée par le gardien du parking. Aussitôt il se tourna dans sa direction, mais le poste, mal éclairé, semblait vide. Il fit signe a ses acolytes de ne pas faire de bruit en leur indiquant la zone de son arme.

"- Il est forcément par là. Vous me couvrez. Je vais contourner par là pour le prendre à revers. Vous restez ici. Allen, tu rappelles les gars."
"- Ok", se contentèrent de répondre les deux hommes en même temps.

Vacile s'écarta avec prudence de son speeder, attentif au moindre bruit, cherchant du regard une ombre, son arme braquée, prêt à tirer. Il sentait son cœur battre dans sa poitrine, malgré le calme apparent dont il faisait preuve. Il aurait préféré que tout le monde soit là, l'affaire aurait été vite réglée, mais là, visiblement ils avaient à faire à un malin. Sans parlé de l'éclair qui avait frappé Allen.

"- Allo ! Allo ! Vous m'entendez ? Allo ? 'Chier, mon comlink est cramé, passe moi le tien s'te plait.", un nouveau grincement se fit entendre alors que Daven cherchait son comlink dans les poches de son blouson.
"- C'est quoi encore ?", questionna Daven inquiet en regardant autour d'eux.

Maintenant c’était le speeder qui les avait bloqués qui était en train de s'élever lentement. Dix centimètres, puis cinquante, puis un mètre. Alors l'engin flottant dans le vide commença à se rapprocher, passant par dessus le capot du leur.

"- Descend !", ordonna Daven tout en bondissant à l’extérieur sans attendre la réponse de son compagnon. "Ca va nous retomber dessus !". Et effectivement, après avoir pris encore un peu plus d'altitude, le fracas de la chute se fit entendre dans le parking.

Les deux hommes se mirent d'instinct dos à dos, l'arme au poing, cherchant une cible du regard.

"- Faut qu'on se casse d'ici.", Allen n'avait clairement plus envie d'assurer les arrières de son chef, d'autant que désormais il se voyait comme la cible de leur mystérieux agresseur. Il fallait mettre les voiles au plus vite, et la seule issue en vue était de passer sous la porte encore entrouverte. Il n'y avait pas à hésiter, l'homme prit tout ce qu'il lui restait de courage pour se lancer à toutes jambes vers son objectif.

Daven le regarda franchir les quelques mètres qui le séparaient de la sortie, emprunt à la fois d'espoir et de crainte. Lui aussi se serait bien carapaté sans insister, mais, contrairement à son comparse, il avait un certain sens du devoir, cette chose stupide qui lui disait de rester pour aider son chef, plutôt que de s'éclipser. D'ailleurs il chercha ce dernier du regard, toujours dissimulé derrière l'empilement de speeders. Il ne vit pas venir le tir qui venait dans son dos et s'écroula, inconscient.

ImageQuant à Allen, dans sa course aveugle, il crut que le tir était pour lui, et s'attendait à ressentir la douleur du trait quand il serait touché, mais rien ne vint, au moins cette fois. Il plongea à terre pour glisser sous la porte en une roulade plus que malhabile, mais peu importait. Un impact marqua le sol juste derrière lui, un second projeta de petites étincelles sur la porte métallique. Il vit une silhouette imprécise sauter par dessus les speeders avant de poursuivre sa course dans sa direction. Déguerpir, c'était la seule chose qu'il avait en tête.

Jamais il n'avait couru aussi vite. L'adrénaline qui parcourait son corps lui procurait une énergie folle. Plusieurs tirs lui passèrent encore à côté. Mais l'inévitable devait finir par arriver. Et c'est son bras gauche qui encaissa. Dès lors, il ne prit pas le temps de se retourner, tout juste osa t'il un coup d'œil sur ses arrières alors qu'il prenait à droite à un petit carrefour. Il fallait qu'il sème son poursuivant, et la multitude de petites rues du quartier pourrait l'y aider.

Et il couru aussi longtemps et aussi loin qu'il le pouvait. Changeant de direction régulièrement. Une fois il avait cru avoir semé son poursuivant, mais ce dernier était coriace et ne semblait pas décidé à le lâcher aussi facilement. La troisième fut la bonne. Du moins c'est ce qu'il croyait, car l'Anzat ne l'avait pas lâché, rattrapant son retard grâce à l'aide de la Force, qui lui avait octroyée vitesse et discrétion. Haletant, il resta un moment adossé à un mur pour reprendre tout le souffle qu'il avait perdu. Ses poumons le brûlaient de l'intérieur et sa bouche était sèche.

Finalement c'est la douleur à son bras qui le fit réagir, alors que les effets de l'adrénaline se dissipaient. La blessure n'était pas sérieuse en elle-même, mais il fallait malgré tout s'en occuper.

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By Haya Fuu
#27696
Filer la petite frappe ne s'était pas avéré être un défi bien palpitant. L'homme avait rapidement baissé la garde, trop préoccupé qu'il était par sa blessure. Allen s'était rendu dans un petit immeuble de banlieue, dans un quartier populaire du genre de ceux qui ne dorment jamais. Même au milieu de la nuit, d'innombrables roulottes installées sur les trottoirs offraient saveurs exotiques, bijoux et parfums à des prix défiants toute concurrence, équipements technologiques divers, ou habits de tout horizons.

Le hall était peu accueillant, avec sa peinture jaune sale et écaillée, ou son parterre de larges dalles ternies par les innombrables pas des habitants de l'immeuble. Coincé au milieu d'un escalier en colimaçon ouvert, un cage de transpacier laissait apparaitre la mécanique d'un ascenseur à contre poids. Silencieusement, il avait emmené le visiteur quelques étages plus haut.

Une bonne demi-heure s'était écoulée avant que le Défiant ne ressorte de l'immeuble. Haya avait mis à profit cette pause pour contacter le QG. Le message était clair : on passait à la phase deux, soit mise en place du plan de surveillance des membres identifiés des Défiants. Il fallait identifier les lieux stratégiques, les personnes qui les fréquentaient, leur place dans la hiérarchie. Un travail de fourmi.

L'avantage de la Confrérie sur les autorités locales étaient nombreux : en premier lieu, elle n'avait pas de temps administratif à respecter, ensuite, elle ne devait pas agir dans le cadre de la loi, ce qui lui permettait d'accéder à une palette bien plus large de moyens de renseignements, et finalement, la Confrérie n'était pas confrontée à la corruption de sa propre structure, ce qui lui garantissait de pouvoir agir rapidement sans que l'ennemi ne soit au courant des moyens déployés.

Ainsi, Haya avait continué sa filature sous le couvert d'un Voile de Force qui la rendait invisible aux yeux d'Allen. Cela lui avait grandement facilité le travail, mais plus le temps passait, et plus le côté sombre renforçait son emprise. Sans qu'elle en soit réellement consciente, un appétit tout particulier commençait à la consumer lentement de l'intérieur. Le pouvoir qu'elle ressentait à contrôler, même aussi partiellement son esprit, éveillait en elle un besoin grandissant d'affirmer d'avantage encore ce dernier.

Le parking de "Joe's dinner" n'avait rien à envier aux concessionnaires de moto-speeder du coin. On y trouvait principalement des modèles au design vintage, arborant tout ce qui pouvait faire le charme des gangs, comme les têtes de morts, les fanions aux couleurs d'anciens partis fascistes, et les customisations à base d'ergos acérés et de peinture noire. Chacun des bolides portait en lui la personnalité de son pilote.

Ici impossible d'entrer sans montrer patte blanche, même si un panneau à la peinture défraichie pendait à la porte, en annonçant tristement "Ouvert - Entrée libre". Quatre joueurs de sabbacs étaient installés en terrasse, et n'avaient pas pris soin de dissimuler tout l'armement qui devait finir de dissuader un potentiel client de venir prendre un café ici. Allen passait sans souci en lançant un signe de tête au comité d'accueil qui le lui rendit. Il ne restait à l'Anzat qu'à faire le tour du propriétaire.
Cette petite diversion sortit l'Arcaniste de sa rêverie obscure. La bête qui l'habitait était retournée dans sa tanière, mais elle restait aux aguets. Elle aurait bien fait de son repas le jeune gangster, mais sa maigre Présence n'était pas assez tentante pour l'Anzat, en tout cas pas assez pour qu'elle abandonne toute prudence, et se décide à passer à l’action. Pourtant la tentation était là, elle aurait pu lui soutirer bien des informations grâce à la Force, elle aurait pu redonner un semblant de vie à son maître en le laissant jouir du corps d'Allen, avant de prélever à son tour sa soupe nourricière. Mais non, elle avait su résister, et il devrait attendre.

Quelques jours plus tard, les premiers résultats commençaient à se faire sentir. A.1.A. disposait d'une base de données assez intéressante, qu'il allait enfin être possible d'exploiter. Plusieurs lieux de rendez-vous avaient été identifiés, des personnes, les relations entre ces personnes, des relations entre les lieux et les personnes. Tout un petit monde se créait sous les pages de codes et d'analyse droïd. Chaque bribe d'information récoltée était une nouvelle brique apportée à un édifice à l'architecture passionnante.

Naturellement A.1.A. avait toujours besoin de nouvelles informations pour compléter sa connaissance des Défiants, toujours et d'avantage. Or jusqu'à maintenant, une source d'information relativement intéressante avait été mise de côté : celle des forces de l'ordre. En effet, même si il était évident que la pomme était quelque peu véreuse, il y avait aussi matière à compléter le dossier monté par le droïd. Il était temps d'aller à la pêche, et le meilleur moyen de ramener du gros poisson était encore d'utiliser un bon appât.


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A chaque foulée, la fraicheur de la nuit laissait peu à peu place à la chaleur de la journée. Le footing matinal était devenu un rituel plus qu'un entraînement. Loin des pistes aménagées, le coureur préférait les sentiers qui longeaient la côte escarpée et rocailleuse du bord de mer. Il y croisait quelques pêcheurs matinaux, armés de leurs cannes et de leurs casiers à vifs, ou des joggers qui, comme lui, profitaient du calme avant d'attaquer leur journée de travail.

En sueur et essoufflé, l'homme se saisi de la serviette qui était posée à l'arrière de son speeder. Il s'essuya le visage avant de reprendre quelques gorgées d'eau.
"- Alors ? Prêt pour aller dans le grand bain ?", lui demanda le dévaronien appuyé contre la portière passager, bras croisés.
"- Oui.", lui répondit sobrement le joggeur en jetant sa serviette sur la banquette arrière.
"- Bien alors allons-y. On a du travail, beaucoup de travail."

Il avait pris le temps avant d'accepter la proposition qui lui avait été faite. Il faut dire qu'il régnait un sérieux climat de suspicion au commissariat, et il était de venu fréquent que des agents se fassent recruter par ceux là même qu'ils étaient supposer combattre. Beaucoup avaient céder, qu'il s'agisse d'une unique fois pour laisser filer un petit voyou, ou fermer les yeux des trafics. Lui, il n'avait jamais cédé, il était resté droit dans ses principes, et il le resterait toujours. Ce métier, il l'avait choisi par vocation, il était difficile, il était mal payé, il était souvent ingrat, mais c'était le sien.

Quelques semaines auparavant, il avait fait une rencontre qui devait tout changer. Koyo était un junkie et un indic. Les informations qu'il dégottait n'était généralement pas de première fraîcheur, et n'avait jamais menée bien loin. Toutefois, il s'était montré régulier dans l'accord qu'ils avaient passé. Alors lorsque ce dernier lui avait filé un tuyau sur une livraison d'armes, le policier s'était démené pour obtenir qu'une intervention soit mise en place. Et cela avait été fait. L'embuscade avait couté la vie à sept des hommes des forces spéciales, à son binôme et à plusieurs membres de son unité.

Ils étaient attendus de pied ferme, la cargaison était piégée, tout pour que cela tourne au drame. Lui avait eu de la chance, et s'en était sorti avec une semaine d'hospitalisation. Une semaine durant laquelle il reçu une visite des plus inattendue.

"- Z'avez eu de la chance cette fois.", un dévaronien en costume l'attendait dans sa petite chambre alors qu'il revenait d'un checkup.
"- A qui ai-je l'honneur ?", avait lancé d'un air soupçonneux le policier.
"- Direct, J'aime. On m'appelle Lazy. Tout ce que je ne suis pas.", l’être aux allures de démon jaugeait son vis-à-vis du regard perçant. "Chanceux aussi, j'aime beaucoup, et fidèle à ses convictions, encore plus."
"- Et vous voulez quoi ?"
"- Vous, rien de moins.", l'homme en costume souri légèrement. "Vous avez remarqué comme il devient difficile de faire votre boulot. Toute cette paperasserie, tout ce temps perdu à essayer de monter des opérations qui partent en couille presque à tous les coups."
"- C'est le job. Vous avez une solution miracle peut-être ?", fallait-il que certains tentent de le corrompre jusque sur son lit d'hôpital ?
"- Les miracles je n'y crois plus depuis bien longtemps. Je crois en la force morale d'homme comme vous. Mais nous savons que cela ne suffit pas à rendre les rues plus sures, n'est-ce pas ?"

Au fil des discussions, Lazy avait expliqué qu'il faisait parti d'une sorte de club de chasseurs de criminels. pas des mercenaires à la solde d'un gouvernement ou de quelques commerçants désireux de se protéger, simplement des hommes et de femmes ayant foi en la justice, et cherchant à la faire triompher, sans complaisance de quelque sorte que ce soit. Faire avancer la vérité tout en respectant la loi, voilà le crédo de ce club, voilà pourquoi il avait accepté d’être recruté.

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By Haya Fuu
#28041
ImageLa puanteur du lieu n'avait probablement rien d'égal sur tout Loretto. Sous la capitale, le réseau labyrinthique des égouts semblaient s'étendre à l'infini. Au mieux les murs luisaient de la poisse laissée par l'humidité de l'air corrompu. Des conduites grises courraient sur les plafonds, couloirs interminables qu'empruntait la faune peureuse des tunnels, laissant apparaître de temps à autre les billes lumineuses de leurs yeux, perdues dans l'obscurité.

Le faisceau de lumière bleuté parcourait les margelles encadrant le flux liquide des déchets qui s'écoulaient de collecteurs en collecteurs, jusqu'aux stations d'épuration disséminées un peu partout sous la surface de la ville. Parfois, l'écho lointain d'un son déformé par la distance couvrait les clapotis qui résonnaient ici.

La principale difficulté restait de ne pas se perdre dans ce lugubre dédale. Haya avait passé beaucoup de temps à mémoriser non seulement le chemin qu'elle devrait emprunter, mais aussi le moyen de le retrouver. En effet, comme partout dans la galaxie, les égouts donnaient bien souvent naissance à de sombres légendes, et, comme chacun sait, les légendes ont toujours un fond de vérité.

L'obscurité était oppressante, mais au moins l'Anzat n'avait-elle pas à trop souffrir de l'odeur, grâce à son absence de système respiratoire. Somme toute un atout non négligeable ici. Cela dit, la progression restait pénible, car malgré sa taille relativement petite, Haya devait avancer voutée par endroit, tant la hauteur sous plafond était faible. Une nouvelle fois elle enjamba un petit canal, prenant soin de ne pas glisser sur un rebord glissant.

Un léger remoud rida la surface de l'eau verdâtre. Rien d'exceptionnel en ce lieu, et cela n'alerta pas d'avantage l'Anzat, qui cherchait déjà la dérivation suivante, braquant son faisceau de lumière plus loin en avant. Et lorsque, tel un coup de fouet, un tentacule rougeâtre claqua à la surface avant de s'enrouler autour de l'une des jambes de l'Anzat, il était déjà trop tard pour elle.

Sans qu'elle ne comprit ce qui se passa, Haya se retrouvait attirer puissamment vers le milieu du canal. Ses réflexes hors-norme ne lui permirent que d'esquisser un geste en direction des tuyaux suspendus au dessus de sa tête, mais ses doigts tendus ne firent que les effleurer, et c'est sans d'avantage de succès qu'elle tenta de se raccrocher à la fine margelle dont elle venait de glisser.

Frénétiquement, Haya se débattait dans l'eau trouble, luttant autant contre la peur qui s'insinuait en elle tandis qu'elle ne voyait pas comment se défaire de son adversaire dont elle ignorait la nature, que pour sa survie, en tentant de se rétablir. Mais le tentacule qui l'avait saisi ne lâchait rien, l'attirant plus avant dans le canal en s'enroulant sur lui-même.

ImageLe tourbillon frénétique affolait aussi la Force tout autour de l'Arcaniste. La Force était présente, malmenée par la peur et l'instinct de survie de l'Anzat. Il n'en fallait guère plus pour la pousser à puiser dans son savoir obscur, et déplacer le combat sur un terrain qui serait à son avantage. Quelle que soit la créature qui s'attaquait à elle, elle avait incontestablement l'avantage : Haya avait réussi à repousser un second tentacule, que déjà il revenait à la charge pour se saisir d'elle à la taille.
Il était impossible dans ses conditions de lutter à armes égales. Mais on ne parlait ni d'un duel, ni d'honneur, ni de respect entre deux combattants. Il ne s'agissait que de survie, manger ou être manger, telle était à cet instant la seule question qui intéressait l'Anzat, et en tant que prédatrice, elle ne comptait pas servir de dîner à la créature qui l'attirait toujours plus profond.

Alors elle commença à aspirer, autant qu'elle pouvait, la vie de son adversaire. Le chaos régnait en maître, l'eau des égouts portait Haya, tandis que, se débattant encore, et malmenée qu'elle était, son faisceau de lumière bleue passait parfois devant elle, éclairant des déchets informes flottants. Tout cela avait laissé place à une Force nourricière. Sans se soucier de ce qui l'entourait, l'Anzat mettait tous ses efforts à drainer la chose, à la vider de toute vie.

L’Arcaniste entraperçu dans l'une de ses rotations infernales un bec largement ouvert, assez grand pour sectionner un bras, si ce n'était une jambe. Il lui fallait être plus forte, la Force était là, tout autour d'elle, vibrante et entêtante. Dans un cri de fureur intérieur, l'Arcaniste attisait son désir de vie avec toute la violence dont elle était capable. Et elle la sentait affluer, tandis que les puissants tentacules s'attachaient à essayer de l'écarteler.

Soudain le flux s'était tari. Déjà, au fond du collecteur, les remous disparaissaient et la Force retrouvait une sorte de calme. Les déchets avaient repris leurs danses tranquilles. Quelques tentacules flottaient mollement au gré du courant, quand un bouillonnement se fit autour du corps immobile de l'Anzat. La densité même du liquide dans lequel elle baignait semblait maintenant changer de densité pour la porter vers la surface.

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By Haya Fuu
#28523
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Tirpan revenait le cœur léger vers son YT. Comme prévu, et comme toujours ici, il avait eu l'autorisation de décharger sans souci. On pouvait dire, sans risque de se tromper, que les affaires qui le menait sur Loretto tenaient plus de la croisière que du calvaire.

S'appuyant sur l'un des vérins de la rampe abaissée, il fit un petit bond pour accéder à la soute de son engin. Déjà il entendait les bougonnements de son petit coéquipier et mécano, Kaloss, un Chadra Fan qu'il avait rencontré il y avait bien des années.

"- Avec du câblage neuf et quelques circuits, je pourrais facilement améliorer d'au moins dix-huit pourcent le rendement de la pompe à induction. Mais là, c'est pas possible. Tu crois que tu pourras me trouver ça ?", une fois de plus le technicien était lancé à retaper un circuit auxiliaire de l'appareil.

En bon connaisseur des Chadra Fan, et surtout de leur penchant à la bricole incertaine, Tirpan s'arrangeait toujours pour que son compagnon de voyage ne dispose que de ce dont il avait besoin pour le strict entretien de leur moyen de transport. Décision dont il se félicitait chaque fois que Kaloss lui promettait de pouvoir optimiser tel ou tel circuit.

"- Peut-être ce soir, ou demain, si tout se passe bien. On devrait se faire un petit bonus.", en signe de bonne volonté, l'humain sorti de son blouson une barre énergisante dont son compagnon à fourrure était friand.
"- Mieux que la dernière fois que tu l'as dit j'espère."
"- Tu as la mémoire courte dis donc. Si je me souviens bien, le petit bonus de la dernière fois est passé dans un système holo neuf parce que tu avais voulu améliorer la stabilité de l'image. En faisant quoi déjà ?", taquina le pilote.
"- Ca va, on peut se tromper de temps en temps.", le Chadra Fan n'attendit pas la suite et préféra changer de sujet." Spiogune est allé trouver un droïd de manutention pour le déchargement. Il devrait plus tarder."

C'est précisément à cet instant que le Besalisk arriva à son tour.
"- On parle de moi dans mon dos ? C'est bon, on pourra aller récupérer le fourgon d'ici trois quart d'heure, accès six-A."
"- Tu avais pas plus prêt ?", ironisa Tirpan
"- Si, mais c'était plus cher et plus tard.", conclu le Besalisk en jetant sans grande précaution un datapad usé sur une banquette. "Ca nous laisse le temps de taper le carton. Qui est partant ?"

Le droïd, pas plus que le fourgon, n'étaient de première jeunesse. Mais comme l'avait si justement fait remarquer Spiogune, il y avait mieux, mais c'était plus cher. Une phrase qui revenait d'ailleurs régulièrement du fond de son immense gosier. Il fallait bien aussi être juste avec lui, ces derniers temps les crédits ne coulaient pas à flot, alors autant économiser sur les postes qui le permettaient, et la manutention était justement un de ceux-là.

"- Cent cinquante crédits, payables d'avance, pour les frais de dossier, l'assurance, et les annexes, plus cinq cents crédits de cautions pour le transport.", annonça le loueur.
"- Je me trompe ou les tarifs ont monté ?", fit remarquer Tirpan
"- Vers certains quartiers seulement. Je peux vous proposer d'autres destinations à des tarifs plus attractifs, je vous le conseille même."
"- Vous avez l'air bien au courant..."
"- Vous êtes un client fidèle, c'est tout. Voyez-y le conseil avisé de quelqu'un qui s'inquiète de ses affaires."
"- Et de miennes. Alors je vais être clair, mes affaires sont mes affaires et ne regardent que moi."
"- Bien sur. Mais vous devriez y réfléchir, ... avant de passer à côté d'une meilleure opportunité, mieux rémunérée, plus stable, moins risquée. Les temps changent, même ici."
"- J'y penserai.", mais pour le contrebandier, c'était tout vu. Non pas qu'il tint particulièrement au contrat qui le liait actuellement aux Défiants, mais ce sont eux qui l'avaient aidé à financer son appareil, et il était peu probable qu'ils voient d'un bon œil que leur investissement parte à la concurrence.

L'on a coutume de dire, le conseilleur n'est pas le payeur, mais bien souvent, le conseilleur n'en est pas pour le moins désintéressé. En l'occurrence, il manquait au contrebandier quelques cartes pour évaluer avec plus de justesse la valeur de celui qui venait de lui être prodigué. Comme par exemple, celle qui lui aurait permis de savoir que, suite à une excursion dans les égouts, une Aracaniste avait réussi à s'introduire en toute discrétion, merci la téléportation, chez son partenaire financier. Ou une autre qu'elle avait installé un petit boîtier qui avait permis à la Confrérie de l'Araignée de pirater quelques informations fortes utiles.

Son fauteuil en mode sieste et les pieds sur le tableau de bord, le pilote s'était offert un petit verre de cet alcool qu'il avait ramené d'Adarlon, comme il aimait à le faire quand une livraison lucrative était effectuée. Ainsi, si pour Tirpan tout s'était passé dans de bonnes conditions, une très mauvaise surprise l'attendait. Kaloss le sorti de sa rêverie.

"- Communication entrante mon capitaine."
"- Arf, une autre affaire, on n'aura pas chaumé.", répondit nonchalamment Tirpan en jetant un œil au voyant qui clignotait.
"- Je pense pas, c'est un Gossam furax."
"- Tient donc...", le pilote posa son verre avant de redresser son siège."Je prends, merci."

Au milieu du tableau de bord, un hologramme bleuté se stabilisa après quelques secondes. Et c'est par une bordée d'insultes que la conversation commença, avant que l'interlocuteur ne se calme un peu.
"- Comment ça, une trahison ? On fait du bon buisines non ? Pourquoi je t'aurai trahi ? Et qui plus est, je ne vois même pas de quoi tu me parle !"
"- Tu te crois plus malin que moi ? Tu penser pouvoir refourguer MA marchandise et t'en tirer ?", le ton était acerbe, et comme si cela ne suffisait pas, le Gossam rajouta une série de menaces plus sanglantes les unes que les autres.
"- Je viens de te la faire ta livraison. T'as qu'à demander à tes gars, à l'heure et au lieu convenu, aucun souci.", se défendit le contrebandier, même si ses neurones tournaient à plein régime pour savoir ce qui avait bien pu se passer.
"- Mes gars ils t'attendent toujours triple Gungan ! Je ne sais pas ce que tu as manigancé, mais ça va te coûter, tu peux me faire confiance !", le Gossam était reparti dans une longue tirade d'insultes et de menaces, avant de couper net la communication.

Il ne fallut guère beaucoup plus de temps pour que Tirpan comprenne qu'il avait été salement manipulé. Et il savait qui avait des réponses.

"- Préparez-vous à partir, on vient de se faire entuber !", le pilote sauta de son poste pour rejoindre le quartier de vie et y récupérer son arme." Je descends, j'en ai pas pour longtemps."
"- Okay.", se contenta de répondre le compagnon à fourrure en haussant les épaules. "T'y comprends quequ'chose ?"
"- Que ca va chauffer d'ici pas tard.", conclut le Besalisk.

Et il n'avait pas tort, car à peine avait-il fini d'arrimer une dernière malle, qu'il vit revenir Tirpan au pas de course, en leur faisant de larges signes. Une petite troupe semblait le poursuivre, l'arme au poing.

"- On décolle ! Tout de suite !", hurla-t-il en se ruant dans la navette. "Tout de suite !", et il écrasa le bouton de fermeture de la soute autant qu'il était possible.

Les réseaux clandestins accueillirent une nouvelle mise à prix, 6 000 crédits pour le contrebandier Tirpan, et 2 000 supplémentaires pour chacun de ses coéquipiers, soit un total de 10 000 crédits. La prime pouvait être jusqu'à doublée pour qui apportait la preuve qu'ils avaient souffert autant qu'il était possible avant de rendre leur dernier soupir.
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By Haya Fuu
#32242
Alors qu'il travaillait pour la République, Maxi, dit "Puissance Max" à l'époque, était un bon pilote. Il avait participé à quelques opérations d'ampleur et avait réussi à en sortir vivant et indemne. Pour autant, il avait été remercié après qu'il s'en soit pris à un officier supérieur. Si la raison en est restée inconnue, la sanction tomba comme un couperet : dégradé, il dut remettre ses ailes et se rendre à la vie civile sans pension.

Maintenant, il louait ses services au plus offrant. Piloter s'était tout ce qu'il savait faire, et piloter des chasseurs de préférence. Et justement, sur Loretto, il avait trouvé un employeur. Alors ce soir là, conformément à ces instructions, il attendait au bord d’une petite piste improvisée, accompagné d'une autre pilote. Les deux ne s'appréciaient pas plus que cela et, s'ils avaient déjà eu à faire l'un à l'autre, ils ne s'étaient pas trouvé assez d'affinités pour envisager autre choses que des échanges politesses.

Pourtant, alors qu'ils braquaient tous les deux leur pistolet vers l'inconnue qui' s'était approchée, ils partageaient bien les mêmes doutes. Qu'est ce qu'une gamine venait traîner par ici en pleine nuit ? Elle leur montra la paume de sa main bien en face, sans rien dire, comme pour se protéger de la lumière de la lampe torche que Maxi tenait dans sa direction.
"- Dégage gamine, t'as rien à foutre ici.", lui envoya la Twilek en faisant un léger mouvement de poignet pour indiquer de son blaster le chemin que la jeune femme avait pris pour arriver. Mais, pour toute réponse, celle-ci lui fit délicatement signe de se taire en posant son index gauche sur ses lèvres.

Les deux pilotes distinguaient ses traits pâles, son maquillage marqué et sa chevelure exubérante, la faisant tout à coup paraitre plus petites. La fine combinaison en imprimé à fleur et ses escarpins blancs renforçait l'impression étrange qu'elle dégageait.
D'un geste précis et travaillé, elle fit faire un demi-tour à sa main pour leur en montrer le dos.
"- Casse-toi la pouf.", renchérit la Twilek, tandis que la jeune femme abaissait lentement son auriculaire, puis son annulaire. Alors elle sembla hésiter une seconde, puis rentra son pousse, offrant un V à ses interlocuteurs.

La twilek fit deux pas en avant en agitant son arme et ajusta un tir aux pieds de l'inconnue.
"- T'es bouchée ou t'es complètement conne ?", interrogea la twilek sur un ton particulièrement agressif. Lentement la femme baissa la tête pour regarder l'impact et releva la tête offrant un large sourire.

Amusé par la scène, Maxi ne pu s'empêcher de vanner la pilote.
"- T'es trop impressionnante tu sais."
Alors l’inconnue fit descendre son index, leur offrant un doigt d'honneur. Il était temps pour eux de rejoindre leurs ancêtres. Haya regarda les deux corps s'effondrer tandis que ses acolytes, discrètement passés dans leur dos, rengainaient leurs armes.
"- Sont cons.", conclut l'un deux
"- On ne résiste pas au sourire d'une jolie fille, surtout quand il vient de moi.", répondit Haya. "Tu veux qu'on vérifie de suite ?"
"- Merci non.", se contenta de souffler l'homme alors qu'il s'attachait déjà à déplacer le corps du vétéran.
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By Haya Fuu
#32244
"- Notre informateur vient de nous avertir que l'opération débuterai d'ici quelques minutes.", le lieutenant était en tenue opérationnelle, treilli noir, gilet pare-balle, blaster à la ceinture. Devant lui se tenait la petite dizaine d'hommes qu'il avait sous ses ordres, pareillement vêtus.
"- Le but est de prendre l'ensemble des suspects en flagrant délit. L'objectif est un petit transport qui livrerait une cargaison d'épice raffiné. Les stups ne sont pas encore sur le coup, on aura avec nous deux unités d'interventions lourdes et une d'intervention rapide. On part immédiatement."
Il y a quelques années encore, il s'en serait suivi un jeu de questions-réponses de quelques minutes : et combien de suspects, et qui dirigera les groupes d'interventions, et pourquoi les stups ne sont pas au fait de l'opération. Mais les choses avaient bien changées. Désormais toutes les opérations se faisaient presque secrètement, par crainte des taupes. Chacun devait se contenter des informations qu'on lui donnait, point.

Le trajet avait permis à chacun de vérifier son équipement, puis le lieutenant avait confirmé les postes de chacun, qui en éclaireur, qui en couverture. Quelques blagues furent échangées à titre d'encouragement, pour conjurer la tension qui montait dans le véhicule. Enfin le petit haut-parleur annonça "Arrivée sur le point dans une minute".

La porte arrière s'abaissa, formant une rampe. Un à un les hommes descendirent, découvrant, sans grande surprise, le lieu de leur intervention. Devant eux des dizaines d'entrepôts laissés à l'abandon. Cette ancienne zone servait autrefois à délester l'astroport de Loretto d'une partie du flux de marchandises. Dès lors que l'extension dudit astroport avait été terminée, la zone était rapidement devenue un repaire de squatteurs en tout genre. Puis il y avait eu l'explosion de la raffinerie, celle là même qui avait entraîné la perte du Longbridge. La forte pollution qui s'en était suivi avait forcé les autorités à mettre le secteur en quarantaine en attendant une dépollution qui ne vint jamais. Désormais entouré d'un grillage aussi hermétique qu'une passoire, tout le secteur servait de plateforme à divers trafics.

Silencieusement, la troupe se déploya conformément aux instructions du lieutenant, la phase d'observation avait commencée. Le lieutenant jeta un coup d'oeil à son datapad :
"- Yellow team en position ..."
"- Red team en position ..."
"- Vulture team en position ..."
Les minutes semblaient des heures, et le lieutenant interrogea d'un regard son sergent. Est-ce que cette fois encore ils rentreraient bredouille ? Le sergent haussa les épaules.
Une fois de plus l'écran du datapad sorti de sa veille :
"- Véhicules terrestres en approche."
"- Un transport et deux landspeeder."
"- 10 individus en visuel."
Ils arrivaient.
ImageUn Ghtorc 720, avec ses allures de tortue spatiale, fit son apparition, volant au ras des toitures éventrées pour se faire oublier des radars. Comme de coutume pour cet appareil, son propriétaire avait fait remplacer le dôme central d'origine par une tourelle, et il y avait fort à parier que ce n'était pas sa seule modification.
"- Au signal..."
Le petit cargo disparu entre les bâtiments, à l’abri des regards indiscrets.
"- On attend..."
Et s'était bien là le plus difficile, attendre, encore.
"- GO !"
Le lieutenant ressenti un profond soulagement alors qu'il donnait l'ordre de mener l'assaut. Le poing levé, il abaissa le bras en pointant l'objectif.

A peine dix minutes plus tard, l'affaire était faite. L'équipage du cargo et ses clients étaient à terre dans le hangar, sous la surveillance des policiers, tandis qu’un autre groupe des forces de l’ordre avait investi le cargo. Quelques ballots d’épice étaient empilés dans un coin de l’entrepôt, eux aussi sous bonne garde. Certes ils n'avaient pas mis la main sur un gros bonnet, mais la prise était conséquente, financièrement parlant.
"- On boucle tout ça et on remballe. Bien joué les gars !", lança le lieutenant en n'oubliant pas de remercier intérieurement son précieux indic.
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By Haya Fuu
#32264
"- A ton tour d'entrer dans la dance !", installé à côté du chasseur, l'homme fit signe à Haya de mettre les gaz.
L'appareil décolla, levant autour de lui un nuage de poussière. Le chasseur fit une légère embardée avant de prendre de la vitesse et de disparaître derrière le faîte des arbres voisins de la discrète piste. La scène finale serait la sienne.

Rapidement elle gagna le secteur des anciens entrepôts. Impossible de rater la cible tant les forces de l'ordre avaient mis le paquet sur l'éclairage. Elle fit un premier passage de reconnaissance, puis un second, arrosant de ses deux turbolasers les véhicules de Police, sans grand succès. De toute façon ce n'était qu'un échauffement. Elle redressa et entama un nouveau demi-tour afin de réaligner ses canons avant sur l'entrepôt. C'est alors que deux intercepteurs apparurent sur son radar. Haya esquissa un sourire pour elle même. Maintenant il allait falloir sortir le grand jeu. Les forcer à ouvrir le feu, les forcer à la prendre en chasse.

Naturellement, pour empêcher leur cible de filer, les intercepteurs prirent rapidement de l'altitude. Puis ils entreprirent de redescendre vers elle, lui laissant le temps de faire un troisième passage qui vit exploser l'un des véhicules à terre. Tactiquement, c’était du grand n'importe quoi, mais ce qui comptait, c'était de mettre la pression sur les troupes au sol pour motiver les intercepteurs. Finalement, elle fit mine de partir en mettant plein pot sur les déflecteurs arrières.

Ces poursuivants se mirent dans ses six heures, et une première rafale passa loin au dessus d'elle. Un avertissement. Sur son tableau de bord, le voyant d'un signal entrant clignotait, mais Haya n'y prêta guère attention, pas le temps de faire la causette avec ses nouveaux amis, il lui fallait rester concentrée. La phase la plus facile, à savoir accrocher la chasse, était une réussite, la seconde serait nettement plus compliquée.

Pas particulièrement experte aux commandes de ce type d'appareil, Haya entama une manœuvre d'évasion basique, un tonneau avec une sortie sur la droite, réajustant sa trajectoire vers le fleuve qui traversait la ville. Autant dire que les deux pilotes des intercepteurs n'eurent aucune difficulté à garder le chasseur dans leurs viseurs. Le chef de l'escadrille effectua un second tir de semonce qui, cette fois, passa beaucoup plus près que le premier.

Haya prit le parti de descendre au plus près de l'eau. Il ne lui restait qu'à esquiver les barges et autres petits bateaux, tout en se laissant rattraper par les intercepteurs. L'un des pilotes qui la poursuivait reprit de l'altitude pour la suivre plus facilement et guider son coéquipier. Haya, quant à elle, ouverte au flux tumultueux de la Force, percevait le monde au travers elle. Au-delà de ce que ses yeux pouvaient percevoir, elle ressentait les turbulences provoquées par ses réacteurs à la surface de l'eau tout comme elle connaissait la trajectoire des navires qu'elle frôlait, parfois dangereusement, sans même y jeter un œil.

Au premier pont enjambant le fleuve, l’Anzat choisi de passer dessous, faisant passer sur les voies une gerbe d'eau, tandis que le poursuivant passait par dessus. C'est alors que la force se troubla. Haya percevait toujours son environnement, mais quelque chose de nouveau venait d'entrer en jeu. Elle ne discernait pas quoi, mais à l'évidence cela influait grandement sur la Force. Une série de tirs frôla son chasseur qui slalomait toujours au raz de l'eau, mais les perturbations ne venaient pas de là.

Dans quelques centaines de mètres, il y aurait un nouveau pont, et c'est là que tout devrait se jouer. Le final de cette petite escapade devait mener l'Anzat à provoquer un maximum de perturbations en interrompant le trafic sur cet axe principal de la ville. Pour cela elle avait plusieurs options. La meilleure d'entre elles serait que quelques tirs perdus de ses poursuivants provoquent un bel accident, mais il était fort probable que cela n'arrive pas, à moins que les pilotes engagés par la ville ne soient vraiment inconscients. Il paraissait alors évident qu'elle devrait provoquer elle-même l'accident souhaité. La tactique prévue consisterait donc à s'engager sur le pont, puis à le survoler au plus bas en lâchant quelques tirs, pour ensuite remonter l'avenue suivante et terminer en abandonnant son appareil au plus prêt du point d'extraction prévu.

Tout cela, c'était sans compter sur un navire de la Marine stationné en bord de quai. Car ce jour là justement, devait se tenir une opération 'portes ouvertes' sur le 'Trancheur'. Après la déchéance de la G.S.L., les forces armées avaient toujours besoin de sang neuf pour renouveler ses effectifs, et la Marine n’était pas l’exception qui devait confirmer la règle. Bon nombre de gradés avaient été démis de leurs fonctions suite aux nombreux scandales qui avaient éclatés après la chute du précédent pouvoir en place.

ImageLe capitaine aux commandes du petit bâtiment avait rapidement été informé de la poursuite engagée plus en amont du fleuve. Le 'Trancheur' avait été rapidement mis en alerte et les dispositions de combat prises. En liaison directe avec les intercepteurs, il attendait à l'affût que le chasseur de Haya passa dans son angle de tir.

"- A portée de tir dans 30 secondes, fenêtre de tir de 7 secondes, canons armés et prêts à tirer Mon Capitaine.", annonça le chef de tir. "10 secondes,... 5 secondes."
"- Descendez moi cet enfoiré !", lança sobrement le capitaine, installé devant une carte holo du fleuve où se matérialisait en temps réel le trafic avoisinant. Son attention était toute acquise au point rouge qui représentait de chasseur de l’Anzat.
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By Haya Fuu
#32269
Les doigts crispés sur les commandes, Haya tira tout ce qu'elle pouvait sur le manche afin de faire virer son appareil, mais aujourd'hui, il n'y aurait pas de miracle. Les tirs ajustés du 'Trancheur' firent mouche. Quatre fois de suite, largement de quoi faire sonner toutes les alarmes du chasseur et clignoter tous les voyants d'avaries de son tableau de bord. Mais l'urgence, c'était le bord de quai vers lequel l'appareil allait avec beaucoup trop de vitesse. Haya cru arracher le manche de son support tellement elle tira fort dessus dans l'espoir de réussir à franchir la bordure de béton.

Et encore cela fait, la pilote en herbe était loin d'être sauvée. Il lui fallait encore éviter l'immeuble qui se dressait maintenant face à elle. Nouvelle manœuvre hasardeuse, et le travail fut à moitié fait. L'aile gauche tapa le coin du bâtiment, finissant de déséquilibrer totalement le chasseur. Hors de contrôle, l'appareil alla rebondir un peu plus loin sur la chaussée avant de terminer en une glissade sur le cockpit, l’instant paru interminable à l'Anzat.

A cette heure de la matinée, les rues n'étaient pas encore encombrées, et les secours autant que les forces de l'ordre n'avaient eu aucun mal à rejoindre le lieu du crash. Et cela beaucoup trop rapidement pour que l'Arcaniste puisse envisager de disparaître sans provoquer une nouvelle course poursuite. Déjà usée par celle qui venait de se déroulée, sans compter les chocs à répétition de sa fin peu glorieuse, elle ne réussissait pas à trouver la Force pour se libérer de la carcasse de métal.

Quelques minutes s'écoulèrent avant qu'elle ne senti des Présences s'affairer autour du chasseur. Le bruit strident d'une scie de désincarcération se fit entendre, le transpacier vira au rouge sous la chaleur de la lame sertie de diamants. Des voix se firent entendre. Haya restait immobile, elle jouait sa dernière carte, en faisant la morte.

Une nouvelle fois, elle fut mise dans un sac mortuaire, mais à la différence de la précédente, elle était ici bien consciente. Le médecin et son assistant la déposèrent lourdement sur une civière avant de la faire glisser à l'arrière d'une ambulance. Clide, le légiste, à ce qu'en compris l'Anzat, lui signa un bon pour un allé simple à la morgue de l'hôpital le plus proche. Il monterait à l'arrière avec son assistant, qu'il appelait 'gamin', afin de s'assurer que sa cliente arrive à bon port. Précaution nécessaire, expliqua-t-il, car une fois l'ambulancier n'avait pas suivi les instructions qui lui avaient été données, et il avait fallut une semaine de bagarre administrative avant de pouvoir récupérer le corps.

"- D'après vous Doc ?", questionna le gamin
"[color=#0080FF]- A mon avis", le médecin dégluti bruyamment en avalant une bouchée de son donuts," A mon avis, on va trouver pas mal de contusions, probablement un traumatisme interne. De toute façon, s'était ça ou l'asphyxie, avec toute la fumée qu'il y avait dans le cockpit. Aucune chance qu'elle en réchappe."
"- C'est bien le FQ311 à remplir pour la rentrée cette fois ?"
"- Je vois que ça rentre gamin. FQ311, parce qu'avec le FQ310, on devra attendre l'autorisation de la famille pour autopsier. Avec le FQ311, on attendra l'avis du juge, qui devrait tomber rapidement."
"- Ils auraient pu faire un formulaire unique...", le gamin s'interrompit, "Je crois qu'elle a bougé."
"- Ca arrive. Une fois j'en ai un qui s'est carrément assis sur ma table. Putain la surprise.", raconta Clide."On a beau savoir que ça peut arriver, ca fait drôle." Et il enfourna la fin de sa pâtisserie.
"- Non mais là, regardez, c'est pas un spasme."
"- Ce serait bien la première fois que je me plante sur un diagnostic du genre : pas de poult, pas de signes respiratoires. Pas possible gamin, surement son bras qui se replie tout seul ou une connerie du genre. Laisse tomber."
Mais le gamin regardait fixement le sac noir devant lui, comme hypnotisé.
"- Bon, okay, ouvre, j'ai de quoi refaire le plombage.", finit par céder le médecin légiste.

L'assistant dézippa le sac et redécouvrit le visage, étonnamment jeune, de l'Anzat. Ils avaient pris soin de lui fermer les yeux avant de l'emballer. Elle semblait dormir, n'eut ce été son teint pale.

"- Content ?", interrogea Clide, "Passe-moi la pince.", demanda-t-il en désignant le sac posé à côté de son assistant.

Le poing de la morte jaillit du sac, frappant le gamin à la trachée. Incapable de comprendre ce qui venait de se passer, il regarda son supérieur qui venait d'avoir un mouvement de recul. Seuls des gargouillis étranglés sortirent de sa gorge, accompagnés d'un léger filet de bave.

"- Nom de Dieu.", jura le médecin, "De nom de Dieu.", poursuivit-il alors qu'il posait la main sur la crosse de son blaster.

Pris par surprise, il du s'y prendre à deux mains pour dégager son arme de son étuis, alors que son cadavre s'était relevé, les yeux bien grands ouverts. Il ne pouvait plus bouger, paralysé autant par la peur que par l'Anzat. Elle se saisi de lui à la gorge et serra autant qu'il lui était possible. Dans un geste désespoir, l'assistant c'était saisi de sa sacoche et en frappa Haya dans le dos, avant de s'écrouler, finissant de s'asphyxier.

Clide, momentanément libéré de l'emprise de l'Anzat, réussi enfin à dégainer son arme, mais Haya lui bloqua le bras avant de lui envoyer une série de puissants coups de poings au visage, jusqu'à ce qu'il finisse par lâcher le blaster, qu'elle envoya glisser au fond du véhicule. Elle attrapa le petit extincteur de bord tout en maintenant le médecin paralysé, et finit ce qu'elle avait commencé.

Quand la double portière arrière s'ouvrit, l'officier de police qui la manœuvra se prit trois tirs. Ne restait alors que l'ambulancier, resté au volant de son véhicule comme le lui avait intimé le policier. Juste pétrifié, il attendait, comme si le fait de ne pas bouger éviterait que l'on s'intéresse à lui. Le choix n'était pas vraiment judicieux.
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By Haya Fuu
#32311
Initialement, Pitt Hanson voulait être médecin. Jeune, il était passionné par les séries holo dépeignant les aventures, très romancées, de la vie au sein d'un hôpital. Il appréciait aussi les documentaires qui projetaient le spectateur au milieu de la réalité du métier d'urgentiste. Mais peut-être avait-il visé trop haut, qu'il échoua au concours d'entrée pour suivre la formation tant convoitée. Pourtant tout n'était pas perdu, la filière médicale offrait bien d'autres opportunités, comme celles d'infirmier. Certes il y trouvait moins de panache, mais à défaut, il fallait tenter sa chance. Il faut croire qu'il en manqua, puisque ce fut un nouvel échec.

Assis au volant de son ambulance, Pitt était tétanisé. L'officier qui l'accompagnait lui avait dit de s'arrêter et de ne pas sortir, avant de partir à l'arrière du véhicule. Sur le petit écran de contrôle, Pitt avait vu la pilote achever le médecin et son assistant à coup d'extincteur. Il avait aussi vu la porte arrière s'ouvrir et l'officier se faire tuer. Sa passagère avait retourné plusieurs boites avant de mettre la main sur un masque qu'elle porta à son visage.

Intérieurement, il se voyait ouvrir la portière et partir à toutes jambes, laissant derrière lui son ambulance. Mais concrètement, ses mains refusaient de quitter son volant et ses jambes ne semblaient plus lui obéir. Il restait juste immobile. En cet instant, son light motif devait ressembler à "Je suis trop jeune pour mourir". Même s'il savait au fond de lui que se le répéter en boucle ne changerait rien.

La petite fenêtre séparait la partie médicalisée de l'habitacle avant s'ouvrit, Pitt préféra fermer les yeux.
"- Pitié, je ne veux pas mourir. Pitié", articula le jeune homme avec difficulté, d'une voix presque inaudible et étranglée, entre deux reniflements.
Malgré sa supplique une main gantées se referma sur sa gorge, sembla hésiter un instant ou une éternité, il n'aurait su le dire. Il y avait quelque chose d'étrange dans ce rêve terrifiant. Quelque chose du plus profond, de plus fort que la réalité même. Il s'évanouit, à moins qu'on ne l'assomma.

Mal à la tête, mal partout en fait. Pitt essayait de se remémorer ce qui s'était passé, surtout depuis qu'un inspecteur était venu l'interroger sur son lit d'hôpital. Et il avait eu bien du mal à fournir des réponses cohérentes. Certes le docteur lui avait expliqué que c'était normal, compte tenu de l'expérience traumatisante qu'il avait vécu. Cela n'expliquait pas tout, au moins de son point de vu. Il se rappelait bien les épisodes marquant de sa jeunesse, ses parents, son frère, son premier baiser ou sa première gueule de bois.

Paradoxalement, il avait la sensation que, pour les dernières heures dont il se souvenait, tout devenait plus trouble. Il se rappelait bien être allé sur les lieux du crash. La vision de l'impact laissé par le chasseur dans l'immeuble voisin l'avait particulièrement marqué. Il se rappelait aussi la poigne d'acier qui l'avait saisi à la gorge. Mais il lui était difficile de retrouver les traits du médecin légiste, qu'il avait pourtant salué, ou même de l'officier de police qui était monté à côté de lui comme escorte. Il lui allait aussi faire des efforts de mémoire presque intense pour se remémorer le visage de l'homme qui se trouvait dans le sac mortuaire.

Pourtant, alors que le lieutenant de Police l'avait interrogé, il avait retrouvé quelques signes particuliers, comme une couleur de cheveux, la forme générale du visage, des yeux ou de la bouche. Le lieutenant l'avait un peu pressé, mais au final il avait su se montrer compréhensif, et avait fini par quitter la chambre d'hôpital et lui souhaitant un prompt rétablissement.


Installée derrière son bureau encombré, la juge Emma Fritt recevait l'inspecteur de police qui se chargeait de l'enquête sur le crach.
"- La scientifique a fini par identifier l'appareil. Le Aile A a été réformé il y a 5 ans. Il a été désarmé et vendu aux enchères. Une petite société aérospatiale spécialisée dans la formation de pilote l'a acheté. Puis l'entreprise a fait faillite et la totalité de ses biens a été reprise par l'A.L.F. Il y a 1 an environ, un entrepôt de la dite compagnie a été détruit par un incendie, et l'appareil a été passé en pertes et profits. Je vous ai transmis tous les détails."
"- Et pour la pilote ?", interrogea la juge.
"- Les choses deviennent plus...étranges.", avança l'inspecteur.
"- Mais encore ?", questionna la juge.
"- Hé bien, en fait, il ne reste qu'un témoin encore vivant de l'ambulance. Comme vous le savez, Pitt Hanson. Il en a réchappé de peu mais les médecins ont réussi à le tirer d’affaire et il reprend petit à petit ses esprits. Mon lieutenant est allé l'interroger.", l'inspecteur marqua une pause gênée. "Le pilote serait en fait d'un homme."
"- Ben voyons.", s'esclaffa la juge. "Pourtant les quelques personnes que vous avez interrogées initialement parlaient plutôt d'une femme non ?"
"- Oui, je suis donc allé les revoir afin d'éclaircir ce mystère. Et finalement, il s’avère qu'aucun n'a réellement vu le pilote, juste de loin, ont présumé à partir de ce qu’ils en ont vu, n'y ont pas fait vraiment attention. Un seul a formellement maintenu sa position sur ce point. Notre pilote était encore en combinaison quand il a été sorti du cockpit, et il semble que son casque ne lui ai été retiré qu'au moment de le glisser dans son sac."
"- C'est un peu léger tout ça. Est ce que vous avez pu identifier cet homme du coup ?"
"- Les analyses de quelques prélèvements fait dans l'ambulance, que le pilote a essayé d'incendier, nous ont permis d'identifier l'ancien sous-lieutenant Maxi Gattory, renvoyé de la Flotte, qui s'est ensuite retrouvé employé par l'A.F.L.. Ces collègues ne l'ont pas revu depuis le crash, mais l'un d'entre nous a dit qu'il se faisait des extras de temps en temps, sans pour autant pouvoir nous donner plus de détails là-dessus. On creuse de ce côté."
"- Vous auriez pu commencer par là. Où en êtes-vous des recherches ?"
"- Il nous manque encore le mandat de perquisition pour son appartement. Je vous ai transmis la liste des personnes que nous souhaiterions interroger à son sujet ce matin : d'anciens collègues et ses voisins principalement."

La conversation avait encore durée un peu, puis l'inspecteur avait pris congé de la juge. Il avait encore pas mal de travail à abattre avant de pouvoir clore ce dossier et passer au suivant. La routine.

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By Haya Fuu
#32402
Intrigues ? Filatures ? Interrogatoires ? Action coup de poing ? Hé bien non, rien de tout ça. Si la fine équipe surveillait avec attention un vieil immeuble d'habitation défraichi, c'était à cause d'un bête carnet d'adresse mal sécurisé. Il avait été décidé de ne plus mener d'action directe contre le gang des bikers, membres officiels des défiants. Ils représentaient une source d'information intéressante que Haya ne souhaitait pas perdre, du moins, pas tant qu'elle continuerait à lui fournir du grain à moudre. Il avait donc fallut trouver une nouvelle cible.

A.1.A avait réussi à craquer la sécurité d'un carnet d'adresse. On ne le répètera jamais assez, mais il faut éviter d'utiliser sa date de naissance comme mot de passe. Son analyse avait vite permis de trouver un contact intéressant. Le droïd ne s'était pas étalé sur les algorithmes qu'il avait utilisés pour le faire ressortir, il s'était contenté de la communiquer avec toute la sobriété qui le caractérisait.

Image
Le hall, harmonieusement décoré de tags aussi divers qu'inesthétiques, était toujours occupé par deux ou trois individus qui se chargeaient de dissuader les visiteurs indésirables d'aller plus loin. La plupart du temps, la chose se faisait sans heurs, parfois une brève empoignade permettait de sortir les individus les plus durs de la feuille. Difficile donc de savoir exactement ce qui se tramait derrière les murs gris et les fenêtres aux volets clos, tout aussi gris que le reste.

Tous les jours, généralement une fois en début de matinée, sur le coup des six heure du matin, puis douze heures plus tard, deux ou trois individus en sortaient avec quelques sacs poubelles qu'ils chargeaient sans motivation dans un speeder. Ils déposaient tout ça dans la zone de chargement d'un incinérateur, que des droïds passaient leurs jours et leurs nuits à déverser dans les fours de l'usine. Voilà un moyen aussi efficace que discret de se défaire d'encombrantes traces, pour peu que le gardien sache regarder ailleurs lors des livraisons.

L'opération 'poubelles magiques' avaient pu commencer. Et c'est vrai que les poubelles étaient magiques : elles savaient parler. En dehors des emballages de barres énergétiques, des restes de nourriture divers et des bouteilles de bières, elles contenaient des choses bien plus intéressantes. On y trouvait, entre autre, des bidons de trois ou cinq litres ayant contenu des produits assez peu communément utilisés par les ménagères.

Miss Tatoo, la chimiste en chef de la Confrérie avait émis comme une évidence le fait que la Confrérie pouvait exploiter la chose à son avantage. En effet, avait-elle expliqué, le processus de production de certaines drogues pouvait être complexe, et il suffisait parfois d'un petit rien pour faire basculer les choses. Idéalement, Haya aurait souhaité transformer la production en quelque chose de plus nocif, mais cela Miss Tatoo expliqua que ce n'était pas envisageable, à moins d'introduire directement un nouvel agent dans le produit fini. Ce qui était possible, par contre, c'était de diminuer les performances de ce qui sortirait du laboratoire. Une autre option pouvait être de miser sur l'instabilité de certains composants et tenter un accident.


Et c'est ce dernier choix qui fut choisi, simplement car offrant les meilleures chances de réussite. D'après les éléments récupérés des poubelles, Miss Tattoo avait pu reconstituer sans difficulté les méthodes employées dans le laboratoire clandestin des défiants. Au final, il avait été décidé de procéder au remplacement du contenu de l'un des bidons par un produit nettement plus concentré. La chimiste avait illustré l'effet recherché par quelques extraits de tests qu'elle avait elle-même effectués. Déjà à petite échelle l'effet était, sinon saisissant, au moins remarquable.

"- Au pire, il faudra balancer une allumette dans le conduit de ventilation... Et filer en vitesse.", avait conclut Miss Tatoo en simulant une explosion avec des mains.

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Un bon moyen d'arrondir ses fins de moins sur cette planète, quand on était livreur, c'était de se faire de temps en temps un petit extra. Rien de bien méchant, juste une livraison ou deux faites sous le radar. Le tout, était de bien organiser sa tournée pour éviter d'avoir à faire des détours, parce que qui disait détour, disait retard, et qui disait retard disait aller chercher un autre job.

Et parfois les choses tombaient juste comme il faut. Ainsi, tous les matins, Ed chargeait son speeder au central pour sa virée matinale à travers les rues de Loretto. Son secteur n'était pas bien grand, mais comme chacun sait, dans les grandes villes, ce qui compte ce n'est pas tant la distance à parcourir que la quantité de bouchons à traverser.

Sa casquette rouge de la TransCorp vissée sur son crâne, Ed s'installait au volant de son engin, passait la guérite en saluant le droïd qui se contentait de le regarder, puis il prenait la route du secteur quatre. Sa clientèle ? Essentiellement de entreprises de petite taille. Ce qu'il livrait ? Des colis, petits, longs ou large. Peu importait pour notre livreur, tant que tout arrivait dans la matinée.

Aussi, tous les matins, il se faisait une petite pause dans un café, histoire de se donner un peu plus de courage. C'est d'ailleurs là qu'un type lui avait demandé s'il était intéressé pour se faire un peu de monnaie en effectuant un livraison bonus au Coliseum. Rien d'illégal, juste qu'en traitant directement, il toucherait un petit bonus, et que son client s'éviterait des frais supplémentaires. Du gagnant-gagnant.

Ed n'avait pas été bien long à se laisser convaincre. Probablement aussi parce que pour la première livraison, le type lui avait payé son café. Pas grand chose, mais le geste l'avait mis en confiance. Alors désormais, chaque matin Ed récupérait son petit paquet et faisait sa livraison. Un autre type récupérait le colis et lui filait en échange quelques crédits bien venus.

Ce jour était donc un jour comme les autres. Ed avait pris son café et récupéré à la sortie du bistroquet son colis. Pas le même type que d'habitude, plutôt grognon et pressé de se défaire du paquet. Son pote était tombé malade et il avait accepté de le dépanner, mais les livraisons au coin des rues, ce n'était visiblement pas son truc. Ed s'en moquait bien et l'avait écouté sans broncher, lui aussi était pressé.
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