L'Astre Tyran

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By Haya Fuu
#32522
Des emplois routiniers, il n’y en avait pas milliers. Certains considèrent cet aspect de leur métier comme rassurant, d'autres, au contraire, s'en ennuient à longueur de journée. Certains ont des routines courtes, comme quand il s'agit de travail à la chaîne, d'autres ont des cycles qui s’étendent sur la journée ou la semaine. Les uns s'endorment dans la routine, perdent tout intérêt pour ce qu'ils font. Les autres profitent de la routine pour essayer d'en améliorer les performances, qualité ou productivité.

Marty pressa sur le bouton de son beeper. L'afficheur indiquait neuf heures en caractères bleus. Il vida sa tasse de café d'un trait, de toute façon il était aussi mauvais que froid, avant de se lever de sa chaise et de s'étirer avec soin. Il déballa ensuite un carton contenant quelques bouteilles au liquide transparent, peut-être légèrement bleuté, et il commença sa tournée.

Le laboratoire était installé dans un appartement, au quatrième étage d'un vieil immeuble. Marty avait voulu faire les choses correctement, à défaut de pouvoir les faire en grand. L'essentiel du matériel était installé, sous tente, dans la salle à manger. Avec un peu de système D, Marty avait réussi à dissimuler l'évacuation d'air en la branchant sur la climatisation qui donnait sur un petit balcon. La chambre la plus grande servait de bureau et d'entrepôt pour les matières premières. Le produit fini, la drogue en l'occurrence, était conditionnée dans une seconde chambre. Finalement, les évacuations de la salle de bain avaient été raccordées à la tente. Seule la cuisine avait gardée sa fonction initiale, ainsi que les toilettes.

Comme toujours, les réservoirs étaient à remplir. Marty avait mis ses gants de protection avant de déboucher sa première bouteille, et d'en vider le contenu avec précaution. La table portait encore les traces des quelques éclaboussures faites la semaine précédente, et ses gants s'en rappelaient aussi. Une fois la chose faite, il nota sur son datapad l'heure et la quantité mise. Il en profita pour vérifier s'il avait un nouveau message.

La tente était assez large pour accueillir deux petites lignes de production. Le produit qu'on lui fournissait avait déjà été traité une fois, et son principal job consistait à ajouter quelques adjuvants destinés à renforcer la dépendance des consommateurs, principalement. Un petit plus qui permettait à Marty de s'assurer la fidélité de sa clientèle.

L’homme se tourna donc vers sa deuxième ligne et vérifia le niveau. Il s'était arrangé pour ne pas avoir à refaire le plein des deux lignes en même temps, pour un raison purement pratique : en cas d'incident de réapprovisionnement, il avait toujours assez de marge pour ne pas être contraint de stopper ses deux lignes simultanément. Il nota de la même façon la quantité de liquide restante sur son datapad.

Dans son enfance, il avait aimé construire des mécanismes à l'aide de roues, de tuyaux et autres accessoires pour faire circuler des billes de couleurs. Aujourd'hui, c'était un peu la même chose. La seule différence qu'il y voyait était le profit financier qu'il en tirait. Il aimait passer un peu de temps à observer les liquides circuler ou la centrifugeuse tourner. C'était toute une mécanique bien huilée qui le réconfortait.

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Mais voila que tout s'affolait sur la première ligne. Le contenu d'un ballon s'était mis à bouillonner sans raison apparente. Avant que Marty ne puisse réagir, des bulles s'évacuaient par les tubes à dégagement, qui les recrachaient en projetant des gouttelettes de solution un peu partout. Mais le plus problématique restait la remonté gazeuse qui se faisait maintenant depuis le ballon chauffé et qui passait par le réfrigérant à boules.

Le premier réflexe de Marty avait été de fermer les robinets, afin couper l'alimentation de la chaîne. Ensuite il fallait sauver la fin de la chaîne, tant que la succession de réactions ne l'avait pas encore atteinte. Sans trop y réfléchir, Marty retira le tube à dégagement qui menait à une ampoule à décanter, dont le contenu était encore sain. La petite pompe se mit alors à renâcler, son arrivée étant coupée, elle n'avait plus que de l'air à aspirer. Elle fut rapidement éteinte à son tour.

Alors que ses yeux commençaient à le démanger, Marty pressa le bouton 'Fuck you' qu'il avait installé. Un système d'urgence qui activait à fond l'extracteur d'air. Et c'est en toussant qu'il quitta la tente. Malgré ses yeux en pleurs, il rejoignit la salle de bain pour se les laver abondamment. C'est seulement à ce moment qu'il réalisa que ses mains avaient été éclaboussées, et étaient constellées de petites cloques.
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By Haya Fuu
#32613
Les brulures s'accompagnaient maintenant de démangeaisons, malgré la pommade et les bandages. Malgré cela, il fallait avancer et comprendre ce qui s'était passé. Cette fois il s'en était sorti relativement bien, comparé à ce qui serait advenu s’il n'était pas resté dans le labo. Une petite demi-heure lui avait suffit à identifier la faille.

ImageTransChemical avait été fondée il y a quelques années de cela. Son activité première était la production de composés chimiques utilisés dans différentes industries. Sous-traitant de grands noms de l'industrie pharmaceutique de Loretto, son fondateur s'était toujours efforcé de diversifier sa clientèle, qui comptait aussi une société produisant des produits d'entretien ainsi que plusieurs producteurs de fluides divers pour le centre de maintenance du principal astroport de la planète. Accessoirement, elle comptait aussi un client dans l’agro-alimentaire.

Les derniers évènements politiques n'avaient pas vraiment changé la donne pour l'entreprise. Les contrats se renouvelaient et les crédits continuaient à arriver sur les comptes bancaires. Il aurait fallu être un bon analyste financier pour repérer, malgré cela, une infime baisse de productivité dans une usine en particulier. Mais cela passait inaperçu, compte-tenu des critères de qualité qu'imposait la direction.

Comme tous les jours, l'anomide avait reçu ses trois bouteilles d'échantillons. Il les testait personnellement, avant de signer les bons de qualité et de les remettre à sa direction. Puis les bouteilles sont rangées dans une armoire dédiée, et conservées six mois, dans l'éventualité où il faudrait faire de nouveaux tests. Et comme tous les jours, Karlfeel s'en charge personnellement. Par contre, ce qu'il omet de signaler, c'est qu'au bout de six mois, plutôt que de mettre à la destruction les anciennes bouteilles, il en remplace le contenu pour ensuite le revendre au marché noir.

Aussi, la discussion qu'il venait d'avoir avec l'un de ses clients privés avait quelque peu surpris l’anomide. Il vérifiait lui-même les produits, et il lui paraissait donc impossible qu'il y ai eu erreur. Malgré cette certitude, Karlfeel avait décidé d'effectuer quelques vérifications. Son client ne lui intenterait certainement pas un procès en cas d'erreur, mais il pouvait avoir d'autres moyens de pression.

De son côté, Marty n'était pas serein. Son interlocuteur s'était montré particulièrement sur de lui, et il fallait bien avouer que jusqu'ici il n'avait jamais eu à s'en plaindre, bien au contraire. Qu'il aurait acheté son matériel chez TransChemical, qu'il n'aurait pas été mieux servi. Il n'aurait su dire si c'était de la paranoïa due au côté illégal de son activité, mais il trouvait que cette histoire ne tenait pas la route. Quelqu'un avait tenté de couler sa petite affaire.

"- Réveille mec, ça bouge en face !"
"- Pas trop tôt...", l'humain, un blond particulièrement carré à la coupe militaire s'était mis à la fenêtre. "Y a rien."
"- Mate au rez de chaussée. Je crois qu'ils se font la malle."
"- Ca a pas pété."
"- On dirait bien que non.", conclut l’Ayrou en prenant le comlink posé sur une table.

Quelques minutes plus tard, les principaux membres de la Confrérie Galactique impliqué dans l'opération se retrouvaient dans une réunion vocale improvisée. Les choses ne tournaient à l'évidence pas comme prévu. Le feu d'artifice avait fait plouf et la cible allait rapidement disparaître dans la nature si rien n'était mis en œuvre. D'ailleurs il était probablement déjà trop tard de ce côté là.

"- On peut encore envoyer une équipe sur place faire le ménage.", avait immédiatement suggéré l'aqualish au bras cybernétique. "J'ai une équipe qui n'attend que ça."
"- Si le coup fourré qu'on a organisé a été découvert, pas la peine d'aller risquer de se faire d'avantage démasquer. D'autant qu'il serait fort logique que nos adversaires aient mis le labo sous surveillance.", la remarque du Céréen était tout à fait juste, et personne ne trouva à y redire.
"- L'objectif initial n'a pas été atteint. On est d'accord là-dessus. A nouvelle situation, nouvelles opportunités. Ils vont vouloir récupérer leur matériel, arrangeons nous pour le tracer.", avait avancé Caviar.
"- Pas le matériel, les équipements requis ne valent rien. Au plus un millier de crédits. Ils ne se risqueront pas à se faire surprendre en le déménageant.", Miss Tatoo venait de fermer une porte."Probablement vont-ils tout brûler maintenant que leur laboratoire est découvert, histoire de rendre les choses un peu plus difficiles."
"- Et leur chimiste, où en est on avec celui là ?", interrogea l'Anzat.
"- Ca fait trente minutes qu'il est entré dans un immeuble de la banlieue ouest. Il n'en est toujours pas ressorti.", annonça l'Aqualish.
"- Ou il a filé par la porte de derrière.", suggéra le Céréen."Je ne serais pas surpris qu'avant de retrouver un peu d'aide, il est tenté de feinter d'éventuels poursuivants."
"- C'est possible, les plans de l'immeuble indique une sortie sur sa face arrière.", renchérit A.1.A, "Il n'y a pas de caméra en état de marche à proximité."
"- Bon. On reste en planque au labo en espérant qu'ils y retournent pour faire un peu de ménage. On interceptera le nettoyeur à la sortie.", conclut Haya, ne voyant pour le moment pas de meilleure option.
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By Haya Fuu
#32756
"- A nous deux.", l'agent était entré dans la petite pièce éclairée par une paire de néons tout juste suffisante. Le Dévaronien, dans une tenue assez stricte, avait à la main un datapad qu'il déposa sur la table. Face à lui se tenait Marty. "Agent spécial Vridenk, c'est moi qui reprend votre dossier à partir de maintenant."
Marty se rembrunit encore d'avantage s'il était possible. C'était le troisième à reprendre le dossier.
"- Je sais que vous avez déjà raconté votre histoire à mon prédécesseur, mais je tiens à l'entendre de votre bouche. Au cas où il y aurait eut de omissions dans la retranscription. Et puis cela nous permettra de faire un peu connaissance." Le sourire du Dévaronien sonnait faux, mais au moins faisait-il un semblant d'effort. "Je vous écoute.", finit-il en prenant le siège installé de l'autre côté de la table.
"- 'Tin, ça fait déjà trois fois que je la raconte cette histoire, et sans omission. Vous êtes encore nombreux comme ça ?", Marty en avait clairement plein le dos. Lui qui espérait être loin de Loretto à cette heure-ci, c'était clairement raté. "Vous pourriez au moins me filer à boire, j'ai la gorge sèche à force de me répéter... Sans déconner, pourquoi vous avez pas mis un miroir sans teint ou un micro ou une salle plus grande, pour que je fasse une conférence."
"- On y pensera pour la prochaine fois. En attendant, votre petite histoire.", Le Dévaronien repositionna sa chaise qui grinça sur le sol en béton. "Je vous écoute."
"- Et qu'est ce qui vous fait croire que j'ai envie de la raconter encore une fois, mon histoire ? Qui me dit que quand j'aurai fini, il n'y aura pas un autre pinpin en costume qui va se pointer et me la redemander, encore et encore ?", Marty s'avait bien qu'il n'avait pas les moyens d'exiger quoi que ce soit dans sa position, mais sa protestation était de rigueur.
"- Je ne peux vous donner aucune garantie, comprenez-le bien. Mais en même temps avez-vous vraiment le choix ?", le Dévaronien désigna les murs de la petite pièce. "Si vous êtes ici, ce n'est pas un hasard."
"- Si je suis ici, mais où réellement ? Personne n'a pris la peine de répondre à mes questions. Je veux passer un appel !" Peut-être son nouvel interlocuteur accepterait-il d'en dire plus que les autres. Mais Marty ne se faisait guère d'illusions.
"- Ne faites pas votre forte enfant capricieux, cela ne vous mènera nul part. Vous savez ce que vous avez à savoir pour le moment. Si vous vous montrez coopératif, je pourrais intercéder en votre faveur auprès de ma hiérarchie. Mais pour cela, il faut que vous me racontiez votre histoire." Le ton du Dévarionien était toujours extrêmement calme et posé.
"- Sans garantie, je suppose ?", interrogea Marty.
"- Vous supposez bien. Je vous écoute.", le Dévaronian posa ses bras sur la table, les doigts croisés, attentif.
"- Je commence à partir d'où ?", demanda Marty dans un long soupir de désespoir.
"- Le plus simple serait de me dire ce que vous faisiez dans la capitale. Histoire de planter le décor et de partir sur de bonnes bases."
"- Vous le savez parfaitement ce que je faisais, vos acolytes m'ont sorti une vidéo de mon laboratoire entrain de brûler."
"- Et que faisiez vous dans ce laboratoire ?"
Marty baissa la tête, une fois de plus il allait tout avouer.
"- J'étais payé pour associer un adjuvant à de la drogue que l'on me fournissait.", soupira Marty.
"- Quelle sorte d'adjuvant ?"
"- Une formule que j'ai découverte par hasard. Pour faire simple, ça renforce la dépendance physique des consommateurs. Si vous consommez la drogue préparée avec cet adjuvant, vous en serez d'avantage dépendant. La prise de la même drogue sans cet adjuvant diminuera la sensation de manque, mais pas totalement."
"- Un bon moyen de fidéliser votre clientèle.", fit remarquer l'agent.
"- Ce n'est pas gratuit, et ça ne fonctionne pas avec tout le monde."
"- Sans parler des effets secondaires, irruptions cutanées, démangeaisons, paranoïa aigüe, délires, dans les meilleurs des cas... Je suppose que vous n'avez pas fait d'essais cliniques.", le Dévaronien se saisi du datapad et fit défiler quelques images peu ragoutantes. "Excusez l'état de décomposition de certaines de vos victimes, mais on ne les retrouve pas toujours rapidement après leur décès."
Marty repoussa l'appareil de ses mains menottées.
"- Il vous faudra prouver que c'est bien l'adjuvant le responsable. Je vous souhaite bonne chance.", Marty n'essaya même pas d’esquisser le sourire qu'il avait eu la première fois que cet argument lui avait été jeté à la face.
"- Revenons-en à votre laboratoire. Combien de votre cocktail vous produisiez par jour, en grammes de préférence ?"
"- Trop à votre goût, et pas assez pour mes employeurs, je suppose. Je ne tenais pas de livres de comptes, ma position d'entrepreneur indépendant ne l'exigeait pas.", sur ce point, le chimiste préférait ne pas en dire d'avantage. Il voulait bien raconter son histoire, mais pas mettre en cause ses fournisseurs, pour des raisons évidentes de sécurité personnelle.
"- Bon, je partirais donc sur 150 grammes par jour. Pour un petit chimiste de banlieue, ça me semble raisonnable. Ca vous convient ?"
Marty se mura dans le silence, regardant l'anneau auquel étaient fixées ses menottes.
"- Allons-y pour 150 grammes alors. Vous y faisiez autre chose dans ce laboratoire ?", poursuivit le Dévaronien sans chercher à insister.
"- Non.", se contenta de répondre Marty.
"- Allons, voyez comme je ne peux pas vous faire confiance. Vous ne me ferez pas croire que vous n'alliez jamais aux toilettes, que vous alliez toujours manger à la cantina. Comment s'appelle-t-elle déjà, "Le Lorett's". Un nom plutôt chic pour un bouge pareil."
"- Oui, j’allais aux chiottes, j'y mangeais, j'y dormais, j'y baisais aussi."
"- Vous avez donc une compagne ?", interrogea l'agent. Probablement aurait-il levé un sourcil pour montrer son étonnement s'il en avait eu.
"- Demande à ta mère, elle te racontera comment je la faisais hurler de plaisir."
"- Mais c'est que vous avez de l'humour. J'aime l'humour aussi. Vous savez que c'est important de rire tous les jours 5 à 10 minutes. Ca permet de lutter efficacement contre le stress. Et mise à part ma mère, vous avez réussi à amener quelqu'un dans votre lit autrement qu'avec des crédits ?"
"- En quoi ça vous intéresse, de savoir avec qui je baisais ?"
"- Je ne voulais pas paraître trop administratif. On sait déjà que vous fréquentiez des filles du "Googies Club". Notamment une dénommée "Libellule". Mais on sait aussi que vous n'y mettiez pas les pieds, donc je me demande qui vous a fait vous rencontrer."
"- Un ami commun."
"- Il a un nom cet ami ? Je n'en ai pas vu mention dans le compte-rendu de votre précédente entrevue. D'où l'importance de celle-ci.", glissa l'agent.
"- Me rappelle plus."
"- Vous mentez encore, mais ce n'est pas grave. Des collègues ont pris leur filet à papillon et sont allés la chercher. Humour: libellule, filet à papillon. Drôle non ?", le Dévaronien poursuivit sans attendre de réponse.

Une fois de plus, Marty expliqua qu'il craignait que quelqu'un ne tente de l'éliminer. Il avait donc décidé se mettre au vert quelques temps. Maintenant que le laboratoire clandestin était compromis, on lui avait demandé de faire le ménage. Il avait donc été incendié en bonne et due forme. Marty avait fait une halte dans une planque qu'il s'était aménagée, pour y récupérer quelques affaires et se prendre un billet pour les îles Tora. Il avait entendu dire qu'il était facile de s'y trouver un pilote qui ne poserait pas de questions. En y allant, il avait réussi à semer un individu qui le suivait, sans toutefois remarquer qu'un airspeeder avait pris la relève de son poursuivant. Après quatre heures de vol, il avait débarqué à Toratown et s'était mis à la recherche de quelqu'un qui pourrait le prendre à son bord, de préférence pour aller sur Coruscant. Et c'est là qu'il s'était fait interpeler par des hommes en civil. De nombreuses fois l'agent Vridenk était revenu sur un propos ou une remarque de Marty, creusant encore et toujours, à la recherche du moindre détail. Et le chimiste avait toujours plus de mal à éviter les sujets trop dangereux.

"- Je savais que j'avais une belle carrière d'acteur." s'esclaffa le Dévaronien de retour avec ses collègues. "A mon avis, on n'en tirera pas d'avantage."
"- Il aura pas été bien résistant le bougre. C'est presque décevant. Je remballe le matos ?", l'homme qui avait posé la question désigna du regard un chariot médical.
"- On va demander au boss.", conclut le faux agent spécial Vridenk.
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By Haya Fuu
#32840
Le bâtiment en briques rouges annonçait "Googies Club" en lettres de néon rose. Le lieu n'avait jamais eu beaucoup de prétentions, et offrait des prestations limitées. La salle principale accueillait un long bar rétro-éclairé dans les tons bleutés, derrière lequel officiaient un droïd barman d’un autre âge, avantageusement remplacés le vendredi soir pas des barmaids peu vêtues. Au centre trônait une piste de danse surélevée en forme de S qui était équipée de trois pôles destinées aux danseuses qui s’y trémousaient à longueur de temps. Le reste de la salle comptait quelques tables et des alcôves appelant à un peu d'intimité. L'arrière salle proposait des pièces plus ou moins cossues destinées aux clients désireux de passer un moment privilégier avec une ou plusieurs danseuses, dans le respect plus ou moins strict de la législation régissant la prostitution.

Parfois, un groupe venait se produire, mais bien rare étaient ceux qui souhaitaient faire un second passage. Il faut dire que le public se montrait peu attentif à la musique, concentré qu'il était sur les stripteaseuses. Une rumeur courrait selon laquelle, autrefois, le Googies était régulièrement privatisé par un Zeltron qui y organisait des orgies, mais aujourd'hui tout cela relevait plus de la légende que d'autre chose. Shungo, en bon commerçant ne manquait toutefois pas de l'entretenir.

Le Squalris présentait toutes les caractéristiques types de son espèce. Atteignant tout juste le mètre soixante, il était trapu, et ses vêtements, généralement colorés et d'un certain standing, dissimulaient mal un léger embonpoint. De larges arcades sourcilières imberbes encadraient ses yeux ronds, et sa large bouche simiesque semblait toujours afficher un sourire affable. De nature calme, et plus porté sur la négociation que sur l'action, il s'était retrouvé associé dans la gestion de son affaire avec un humain répondant au surnom de Darko. Tout à l'opposé, l'homme était sec, avec un visage maigre. Et si durant sa jeunesse il avait répondu au sobriquet de 'Fil de Fer', cela aurait toujours pu lui convenir. Sa petite moustache en crayons, fine et droite, rendait mal, mais peu lui importait. Shungo se chargeait des aspects financiers et commerciaux, tandis que Darko assurait le bon fonctionnement au jour le jour de leur affaire.

Darko avait privatisé l'étage supérieur de Googies afin de s'y installer. L'argument avancé était qu'il lui était plus facile d'assurer sa mission s'il était en permanence sur place. Evidemment, pour le Squalris, il ne s'agissait que d'une façon polie de faire une réquisition. Car il fallait bien le dire, leur association lui avait été imposée. L'humain avait débarqué un soir après la fermeture avec six armoires à glace et un avocat, et lui avait offert sa participation à la gestion de l’établissement, après avoir liquidé sans autre forme de procès les quatre videurs de la boîte. Shungo n'avait pas besoin de plus pour signer les documents préparés par l'avocat. Depuis ils se donnaient le change l'un à l'autre.

Mais voilà, depuis quelques temps, Darko s'était montré beaucoup plus gourmand sur la part qu'il prenait sur la recette. Et forcément cela se répercutait sur la tenue générale de l'établissement. Shungo avait du abandonner certains de ses fournisseurs au profit de marchandises à l'origine plus douteuses, fournisseurs recommandés par Darko. Et même si Shungo se voyait comme un homme d'affaire, il se sentait de plus en plus responsable du traitement des filles qui travaillaient au Googies, d'autant qu'il savait qu'en parallèle, l'humain se servait d'elles pour traiter des affaires plus personnelles.

ImageCette nuit là avait été particulièrement longue, et Darko comptait bien se détendre un peu avant d'aller prendre un repos bien mérité. Les caisses avaient été comptées, les filles lui avaient remis le fruit de leur travail, et il avait personnellement validé la recette avant de la remette au coffre. Cela lui laissait environ dix minutes avant que le convoyeur ne passe récupérer les fonds. Ensuite il s'occuperait de Kelly, la petite dernière, venue en remplacement de Fauve. Gros challenge pour la nouvelle, et elle était loin d'être à la hauteur. La fille avait un joli minois, c'était indéniable, mais elle était encore bien trop timide, et son manque d'assurance se transformait en manque à gagner. Darko la voulait plus entreprenante avec la clientèle du bar, plus aguicheuse, et aussi plus prompte à passer dans l'arrière salle.

Les crédits furent recomptés avec soin avant d'être déposés dans des boîtes métalliques et chargées dans un speeder. L'opération était toujours l'occasion d'une petite montée de stress, surtout depuis que son boss lui avait imposé des efforts de rentabilité supplémentaires. Pourrait-il encore longtemps compter sur le Squalris ? Il en doutait fortement. Sans s'être ouvertement fait remarquer, ce n'était pas dans sa nature, il arrivait toujours plus tardivement, se montrait moins affable, et n'essayait plus de négocier quoi que ce soit. Il était sur la mauvaise pente, et devrait bientôt être remplacé.

Kelly s'était donc présentée à la porte de service qui donnait sur une petite arrière cour. C'est par là que se faisaient les livraisons, ainsi que l'évacuation des clients qui semaient le trouble au Boggies. Darko lui avait ouvert ... Pour se retrouver face au canon couleur acier d'un DH-17. Il n'eut guère le temps d'actionner la fermeture de la porte, occupé qu'il était à faire s'entrechoquer les glaçons du cocktail qu'il s'était servi en attendant la stripteaseuse.

Le réveil avait été aussi douloureux que le choc du tir paralysant. Allongé sur son canapé, l'homme voyait encore vaciller autour de lui son salon. Une voix féminine s'adressa à lui, mais il eut bien du mal à comprendre. Une silhouette lui indiqua quelque chose sur la table basse en lui tendant un verre, dont l'odeur médicamenteuse du liquide effervescent qu'il contenait le ramena un peu plus à la réalité. La pièce s'était stabilisée, et il se remémorait maintenant ce qui s'était passé, tentant de retrouver les traits de son agresseur. Mais tout ce qui lui revenait en mémoire, c'était les deux glaçons qui flottaient dans son verre, et cette sensation d'impuissance autant que d'incompréhension en découvrant l'arme pointée sur lui.

Quoi qu'il en soit, il était trop tard. Redressé, il avait fini par avaler d'un trait le breuvage qui lui était offert. Il resta un moment à contempler le datapad posé sur sa table basse. Kelly, car s'était elle, lui avait déjà parlé de 3000 crédits par jour, mais Darko n'avait pas encore la tête à l'écouter, même si le montant l'avait interpelé. Il n'avait définitivement pas envie de découvrir le contenu du message qui lui avait été laissé, d'autant que les propos de fausse rouquine n'avaient rien d'encourageants.

L'image affichant un poing stylisé dans un cercle doté de huit pointes. Darko ravala sa salive, non par crainte, mais d'avantage par honte ou par colère. Il avait, comme beaucoup, entendu parler de ce groupe comme un concurrent des Défiants, mais n'y avait jamais été concrètement confronté. Une voix de synthèse rompit le silence.
"- Bonjour. Tous les jours, vous remettrez 3000 crédits à Kelly à seize heures exactement. Nous la contacterons pour qu'elle nous remette l'argent, elle et elle seule. Merci pour votre aimable collaboration."
Le message était simple, direct, et efficace.

L'humain éteignit le datapad avant de se frotter les yeux en se renfonçant dans son canapé. La rage qui le gagnait lui faisait mal au ventre. De quel droit venait-on le considérer comme un vulgaire exécutant ? Darko finit par se lever. Le médoc faisait enfin effet et ses idées s'éclaircissaient. Il avait pris un mauvais coup, à lui de le rendre au centuple. Il désigna le canapé à Kelly qui était restée en plan après avoir entendu le message. "Prépare toi, je reviens dans cinq minutes."
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By Haya Fuu
#33033
Quand Darko était remonté, Kelly avait disparu. Dès cet instant, il avait compris que forcément les choses allaient rapidement devenir compliquées. Il pouvait toujours rager, cela ne l'avancerait à rien. Dès demain, il aurait du renfort au club, ce qui était déjà un point positif, peut-être le seul d'ailleurs. Un peu de sommeil l'aiderait, il avala deux comprimés avant de se rallonger sur son canapé.

Les jours passaient, apportant toujours plus de pression sur les concurrents de la Confrérie installés sur Loretto. Petit à petit, une toile complexe se tissait. La première arme de la confrérie était la patience. Approchant subtilement ses cibles, elle prenait le temps de prendre tout le renseignement qu'elle voulait avant de décider de l'avenir de sa victime. Darko en fit les frais, tandis que Shungo retrouva un peu de sa liberté. Disparitions soudaines d'acteurs locaux corrompus, actions de police sur dénonciation, un incendie mettant au jour un laboratoire clandestin, ou attaque d'un transport convoyant des crédits d'origine douteuse, la Confrérie travaillait à saper le réseau des Défiants.

Bien sûr tout ne se déroulait pas forcément toujours comme prévu. Dans ce métier les plans sans accroc n'existaient pas, mais c'est aussi ce qui en faisait le sel. Toutefois, la Confrérie mettait un point d'honneur à systématiquement tenir ses comptes à jour avec ses concurrents. La Guilde Solaire, formés par quelques adorateurs d'un dieu de la lumière, mais dont les desseins obscurs les avaient amenés à mettre à sac une salle de jeu privé de la Confrérie des Etoiles, branche spécialisée dans le jeu de la Confrérie, avait subit un dur rééquilibrage. La plus part des ses membres avaient été retrouvés dans une ferme isolée, et semblaient s'être immolés dans une macabre cérémonie de purification. Le gourou de la secte, quant à lui, avait disparu corps et âmes.

Mais Hog le Marchand avait aussi quelques tours dans son sac, et il avait déjà en tête une idée bien précise de ce qu'il fallait faire pour inverser la situation. Il avait bien compris que la Confrérie, d'une façon ou d'une autre tachait toujours d'avoir un temps d'avance. Pour reprendre l'initiative, il lui fallait donc en prendre deux. Et, après avoir longuement fait ces comptes, il avait finalement pris sa décision. S'il ne trouvait pas qui dirigeait cette Confrérie qui lui pourrissait la vie, alors c'est le chef de la Confrérie qui viendrait à lui.
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