- jeu. 7 mars 2019 15:22
#35239
Fiche Force <-> Rps
Fiche économique Confrérie Galactique
Troupes et Flottes de la Confrérie Galactique
"Par ici la soupe !"
Le commercial faisait défiler devant les yeux de son futur client quelques exemples de sols qui pouvaient être installé dans la salle de vie du Yatch que ce dernier souhaitait remettre à neuf.
"- La résistance aux chocs et aux rayures de ce produit n'est plus à prouver. Quant au côté esthétique, je crois qu'il suffit de le regarder pour comprendre.", d'un mouvement de poignet, le jeune homme fit s'accrocher la lumière sur la petite plaque de démonstration qu'il tenait. "Le meilleur reste que l'on peut aisément jouer sur les coloris pour faire un rappel, par exemple sur les contours des hublots ou les encadrements de portes."
"- Oui, on connait.", avait sobrement répondu son interlocuteur. "C'est vrai qu'à l'époque, ils proposaient peu de variantes, et elles étaient assez sombre."
"- En effet, les teintes se limitaient à de l'ambré plus ou moins sombre pour le fond. Tenez, celui-ci en marbre blanc et veinures argent, sobre et élégant. J'ai vu le rendu sur des socles de banquettes, c'était simplement impressionnant."
"- Avec du TranXpace on est rarement déçu.", avait sourit la jeune femme au bras du futur client.
"- Avec du TranXpace on n'est jamais déçu vous voulez dire.", corrigea le commercial en lui rendant son sourire. "Personnellement je suis content que l'on ai enfin certains de leurs produits à notre catalogue."
L'arrivée de produits de milieu de gamme de TranXpace au catalogue de l'E.L.I. constituait un avantage pour le commercial. Ernst avait du batailler durement pour décrocher le droit de distribuer certains de leurs produits. Pour ce qui touchait au Haut de gamme, la cible principale de la jeune entreprise n'avait pas vraiment les moyens de se les offrir, à moins d'un extra.
---------
Célébration, voilà un prénom qui n'était pas particulièrement commun sur Loretto. Nouvellement installée dans un petit appartement de la périphérie de la capitale, la jeune femme cherchait encore un peu ses marques. Quitter le cocon familial n'avait pas été évident, mais les impératifs liés à son nouveau job d'apprentie tatoueuse l'avait amenée à s'éloigner des espaces qui l'avaient vu grandir, principalement au grand damne de sa mère, qui voyait son dernier enfant prendre son envol.
Pour le moment, son activité principale consistait à prendre les rendez-vous et nettoyer le salon. LE temps dont elle disposait à côté lui servait à travailler ses croquis. Son patron lui avait donné un an pour arriver à faire évoluer la qualité de ses créations. Le temps imparti passé, soit elle pourrait commencer à s'exercer sur de la peau synthétique, soit il lui faudrait trouver un autre emploi.
Sa plus grosse pièce, car elle ne comptait pas en rester là, était une fleur faite sur le dos de sa main gauche. Pour l'avoir, elle était allée jusqu'à se faire une fausse attestation de ses parents, et avait payé un acteur pour jouer le rôle du père bienveillant. De retour chez elle, elle avait tenté de faire passer sa main bandée pour un accident, mais la supercherie n'avait pas tenue plus d'une journée. Elle devrait se rappeler la soufflante de ses parents pour le reste de sa vie.
De son côté, Sparky faisant le tour des tatoueurs, se faisant passer pour un client indécis. Sparky était du genre louche mais pas trop. Ses cheveux bruns taillés courts étaient toujours désordonné, et ses bras de vastes étendues vierges sur les quels tout artiste aurait aimé s'exprimer. C'est pour ce la qu'il avait été choisi pour cette mission pour le moins étrange : On lui avait fourni des caractéristiques physiques, corpulence et forme de visage principalement, et il devait trouver autant de jeunes femme possibles avec ses caractéristiques. Célébration était jusqu'ici la seule à faire l'affaire.
---------
Ernst avait beau avoir un bon carnet d'adresse, et maintenant un atelier à disposition, il avait toujours du mal à se faire ouvrir les portes du principal chantier naval de Loretto, même avec la mise à sa disposition d'un tout nouvel atelier. Non pas qu'il fut moins bon que la concurrence, mais cette dernière était installée depuis bien des années, et le secteur de niche dans lequel il était installé fonctionnait beaucoup à la réputation. En temps normal, il lui aurait fallut beaucoup d'efforts et de sacrifices pour se faire un nom.
Au sein des hautes instances de la Confrérie, le doute planait encore. Si elle voulait tirer le maximum de son investissement, l'organisation criminelle allait devoir faire peu d'interventionnisme économique. Ainsi les principaux concurrents étaient déjà identifiés, et A.1.A. n'avait eu aucun mal à localiser leurs principaux sites de production. D'ici quelques jours, il y aurait moyen d'avoir, sinon des plans précis, au moins une idée relativement exacte des implantations.
Côté financier, Caviar devait retrouver les propriétaires des entreprises visées. La Confrérie n'excluait pas de faire de la croissance horizontale si une bonne occasion se présentait, toutefois l'investissement initial avait bien creusé le budget, et il serait difficile, pour ne pas dire impossible, de financer une simple offre d'achat.
TranXpace. Ce nom n'évoquait généralement que peu de choses au grand public. Pourtant cette entreprise était un acteur non négligeable dans l'industrie spatiale de luxe sur Loretto. D'ailleurs les animateurs des visites de leurs locaux, organisées une fois par semaine à l'intention de ses prospects et clients, ne manquaient pas d'exemples de créations authentiques pour faire rêver. Son implication dans le très haut de gamme se limitait toutefois à l'alimentation de sa vitrine. Dirigée par une vielle famille, l'entreprise ne se sentait pas particulièrement investie de la mission de faire rayonner son savoir faire au delà des frontières planétaires de Loretto.
La structure administrative n'offrait aucune surprise, avec des fonds partagés entre les principaux acteurs familiaux de l'entreprise. Un grand-père vice-président, le père directeur général, la mère en directrice administrative et financière, le fils à la direction commerciale, la fille à la création. Le gendre, quant à lui, occupait une place de moindre importance et travaillait à la conception. Tout cela provoquait certaines jalousies au sein des employés, et les primes de fin d'année étaient généralement attribuées au cercle restreint des membres de la famille.
Ce qui avait permis le développement de la petite entreprise était une série de brevets déposés par le grand-père. Ce dernier, alors simple ingénieur, avait réussi à mettre au point une technique de gravure qui consistait à incruster des filaments métalliques dans différents supports. Cette technique offrait un rendu visuel particulièrement saisissant, mais surtout il se targuait de pourvoir garantir à vie ce rendu. Le seul inconvénient était que cela nécessitait quelques éléments de production rares et couteux. On n'avait rien sans rien.
Les quelques visiteurs qui s'étaient présentés ce jour là ne pensaient certainement pas passer une matinée mouvementée. L'accueil était organisé dans le hall principal, avec petit fours et boissons pétillantes. Chacun y allait de son commentaire sur les créations originales exposées. Certains avaient fait le déplacement personnellement, d'autres s'étaient contentés d'envoyer quelques larbins jeter un œil, peu importait tant qu'il y avait toujours de nouveaux prospects.
Après quelques minutes, le fils se présenta dans un costume impeccablement taillé. Son regard clair était perçant, et contrastait avec sa chevelure sombre et encore bien fournie. Sa voix portait bien et il pu rapidement attirer l'attention des convives. Il entama une sobre présentation de sa personne et de l'entreprise qu'il dirigeait, souhaitant à chacun une visite dont ils se souviendraient longtemps. Et s'il faisait référence au fait que chacun aurait la possibilité de profiter du savoir-faire de l'entreprise, ce qui devait marquer les esprits fut la déflagration qui emporta toute la vitrine du hall.
Les personnes les plus proches de l'explosion gisaient maintenant à terre. On y comptait principalement deux agents de sécurités et un invité retardataire. Les autres étaient sonnées et reprenaient plus ou moins rapidement leurs esprits. Etaient alors sortis d'un véhicule quatre hommes en armes qui avait immédiatement commencés à ouvrir le feu sans autre forme d'avertissement. Les tirs explosaient les rares vitrines encore en place dans un fracas de verre brisé.
Rapidement, le directeur avait fait évacuer les visiteurs et son personnel vers l'unité de production se trouvant derrière la section administrative. Dans le même temps plusieurs droids de sécurité étaient sortis de pièces attenantes au hall et avaient déployés des boucliers, offrant une protection toute relative aux fuyards. L'assaut avait été bref, pourtant il ne restait du hall qu'un champ de ruines, marqués par les impacts noirs des tirs sur les murs et le comptoir central. Impossible non plus de se déplacer sans faire crisser le verre rependu à terre. Les assaillants étaient repartis aussi vite qu'ils étaient venus.
A peine une demi-heure plus tard, l'inspecteur Sylvos se retrouvait dans une salle de réunion, face au directeur et au vice-président de l'entreprise.
"- Et donc vous n'avez pas tenu compte de la menace."
"- Des messages comme ça on en reçoit de temps en temps. Pas souvent, mais jusqu'ici il n'y avait pas eu de suite.", avait argumenté le vieil homme. « Et puis nous avions renforcé la sécurité. "
"- C'était clairement une manœuvre d'intimidation. Rien n'a été volé. Le plus problématique reste l'impact négatif que cela a eu sur nos visiteurs. Je pense que l'on peut définitivement faire une croix sur certains projets. Il est extrêmement important de faire le moins de bruit possible autour de cette histoire...", avait poursuivit le père.
"- Je comprends vos craintes. Mais il faut aussi que l'on fasse avancer l'enquête. Je doute que les choses s'arrêtent là, malheureusement pour vous. Faites nous parvenir l'ensemble des éléments que vous avez. Nos spécialistes se chargeront de les analyser. Il y aura surement quelque chose à en tirer."
"- On reviendra vers vous s'ils nous contactent. Il ne sera pas dit qu'une bande de petits voyous nous fera trembler. Je vous le garanti.", on sentait le vice-président particulièrement touché. On avait blessé son amour propre, et il ne comptait pas en rester là.
"- Ne faite pas de choses qui pourraient vous nuire par la suite.", avait anticipé Sylvos. "On traite votre affaire avec sérieux. On les aura. Ces gens commettent toujours des erreurs."
"- Et leur dernière sera de s'être attaqué à nous, je vous l'assure !"
"- Calme-toi papa. Laissons l'inspecteur faire son job, nous nous allons devoir mettre les bouchées double pour tout remettre en ordre le plus rapidement possible."
"- En toute logique ils vont reprendre contact...."
C'est à cet instant précis que l'on frappa à la porte, comme si les propos de l'inspecteur avaient suffis à invoquer le mal. Une secrétaire habillée d'un tailleur rouge vint souffler quelques mots à l'oreille du directeur avant de repartir. Il fit la moue.
"- Ils demandent 100 000 de plus, à payer ce soir avant 22H00. Ils fourniront les coordonnées du compte destinataire un peu plus tard."
"- 100 000 !", avait explosé le vice-président, "Mais ils nous prennent pour qui ! On n'a pas assez de liquidités !"
"- Dans tous les cas je vous déconseille de payer, cela ne fera que les inciter à réclamer plus. Une équipe va être dépêchée ici afin d'assurer la protection du site. Nous allons installer une cellule de surveillance discrète dans vos locaux, si vous nous le permettez. Pour le moment faites comme si vous cherchiez un financement, au moins penseront-ils que vous êtes entrés dans leur jeu. Ils seront moins prudents."
"- Ok, je vais appeler la banque et demander un rendez-vous en urgence. Papa, tu supervises les travaux pendant ce temps. M. l'inspecteur, je vous fais parvenir les éléments que vous nous avez demandé."
---------
Plus tard dans la nuit, installés sur le toit d'un immeuble surplombant la zone industrielle, deux individus observaient les pompiers intervenir sur un incendie en contrebas.
"- N'empêche un bon tir bien ajusté au lance patate, et on arrivait au même résultat."
"- Si le boss a voulu faire comma ça, c'est qu'il y avait une bonne raison."
"- En tout cas on est sur d'une chose maintenant : ils paieront que dalle, et ça c'est bien dommage."
"- Si on en est arrivé là, c'est qu'ils voulaient pas payer..."
---------
L'affaire était bien pourrie, avant même d'être sur les lieux de l'attaque, Sylvos en avait la certitude. D'abord parce qu'il croulait déjà sous les dossiers, dont les délais de traitement ne cessaient de s'allonger, laissant filer avec le temps les chances d'aboutir. Ensuite il connaissait la technique : le compte serait liquidé à peine l'argent viré ou non, et il faudrait un temps infini pour avoir accès aux informations sur son titulaire, qui serait très vraisemblablement un fantôme.
Pourtant cette fois les choses étaient un peu différentes. L'explosion qui avait provoqué l'incendie dans l'usine, indiquait que les raquetteurs y avaient eu accès. Immédiatement il avait demandé à ce que soit croisé le départ du feu avec les enregistrements vidéos surveillance faits durant l'assaut de la matinée.
"- Bingo Sylvos, une fois de plus tu as vu juste. Un des invités, ou plutôt une des invités, est passée pile au bon endroit.", le technicien fit défiler une vidéo pour illustrer son propos. " Du coup j'ai préparé un petit diaporama dessus, son chapeau dissimule son visage la plus part du temps, mais on a quand même quelques vues exploitables. On a aussi un bout de tatouage sur la main gauche."
"- Bon boulot, on dirait que cette fois-ci on ai de la chance."
Dans le QG de la Confrérie, on faisait aussi le point. A.1.A avait assuré la couverture des traces informatiques grâce aux slicers qu'il supervisait. Le compte qui devait recevoir les fonds mèneraient les enquêteurs vers des associations d'actions sociales diverses, tout ce qu'il y a de plus légal : le but n'étant pas de récupérer l'argent, aucun risque n'avait été pris. Quand à l'apprentie terroriste, Célébration serait interpellée tôt ou tard, mais ne pourrait fournir aucune information, pour la simple raison qu'elle ignorait tout de ce quoi elle serait accusée, Haya lui ayant emprunté son apparence le temps de l'opération, grâce à un maquillage et les travaux d'observations discrètement menés lui ayant permis de reproduire quelques éléments distinctifs, comme le tatouage qu’elle portait.
"- La résistance aux chocs et aux rayures de ce produit n'est plus à prouver. Quant au côté esthétique, je crois qu'il suffit de le regarder pour comprendre.", d'un mouvement de poignet, le jeune homme fit s'accrocher la lumière sur la petite plaque de démonstration qu'il tenait. "Le meilleur reste que l'on peut aisément jouer sur les coloris pour faire un rappel, par exemple sur les contours des hublots ou les encadrements de portes."
"- Oui, on connait.", avait sobrement répondu son interlocuteur. "C'est vrai qu'à l'époque, ils proposaient peu de variantes, et elles étaient assez sombre."
"- En effet, les teintes se limitaient à de l'ambré plus ou moins sombre pour le fond. Tenez, celui-ci en marbre blanc et veinures argent, sobre et élégant. J'ai vu le rendu sur des socles de banquettes, c'était simplement impressionnant."
"- Avec du TranXpace on est rarement déçu.", avait sourit la jeune femme au bras du futur client.
"- Avec du TranXpace on n'est jamais déçu vous voulez dire.", corrigea le commercial en lui rendant son sourire. "Personnellement je suis content que l'on ai enfin certains de leurs produits à notre catalogue."
L'arrivée de produits de milieu de gamme de TranXpace au catalogue de l'E.L.I. constituait un avantage pour le commercial. Ernst avait du batailler durement pour décrocher le droit de distribuer certains de leurs produits. Pour ce qui touchait au Haut de gamme, la cible principale de la jeune entreprise n'avait pas vraiment les moyens de se les offrir, à moins d'un extra.
Célébration, voilà un prénom qui n'était pas particulièrement commun sur Loretto. Nouvellement installée dans un petit appartement de la périphérie de la capitale, la jeune femme cherchait encore un peu ses marques. Quitter le cocon familial n'avait pas été évident, mais les impératifs liés à son nouveau job d'apprentie tatoueuse l'avait amenée à s'éloigner des espaces qui l'avaient vu grandir, principalement au grand damne de sa mère, qui voyait son dernier enfant prendre son envol.
Pour le moment, son activité principale consistait à prendre les rendez-vous et nettoyer le salon. LE temps dont elle disposait à côté lui servait à travailler ses croquis. Son patron lui avait donné un an pour arriver à faire évoluer la qualité de ses créations. Le temps imparti passé, soit elle pourrait commencer à s'exercer sur de la peau synthétique, soit il lui faudrait trouver un autre emploi.
Sa plus grosse pièce, car elle ne comptait pas en rester là, était une fleur faite sur le dos de sa main gauche. Pour l'avoir, elle était allée jusqu'à se faire une fausse attestation de ses parents, et avait payé un acteur pour jouer le rôle du père bienveillant. De retour chez elle, elle avait tenté de faire passer sa main bandée pour un accident, mais la supercherie n'avait pas tenue plus d'une journée. Elle devrait se rappeler la soufflante de ses parents pour le reste de sa vie.
De son côté, Sparky faisant le tour des tatoueurs, se faisant passer pour un client indécis. Sparky était du genre louche mais pas trop. Ses cheveux bruns taillés courts étaient toujours désordonné, et ses bras de vastes étendues vierges sur les quels tout artiste aurait aimé s'exprimer. C'est pour ce la qu'il avait été choisi pour cette mission pour le moins étrange : On lui avait fourni des caractéristiques physiques, corpulence et forme de visage principalement, et il devait trouver autant de jeunes femme possibles avec ses caractéristiques. Célébration était jusqu'ici la seule à faire l'affaire.
Ernst avait beau avoir un bon carnet d'adresse, et maintenant un atelier à disposition, il avait toujours du mal à se faire ouvrir les portes du principal chantier naval de Loretto, même avec la mise à sa disposition d'un tout nouvel atelier. Non pas qu'il fut moins bon que la concurrence, mais cette dernière était installée depuis bien des années, et le secteur de niche dans lequel il était installé fonctionnait beaucoup à la réputation. En temps normal, il lui aurait fallut beaucoup d'efforts et de sacrifices pour se faire un nom.
Au sein des hautes instances de la Confrérie, le doute planait encore. Si elle voulait tirer le maximum de son investissement, l'organisation criminelle allait devoir faire peu d'interventionnisme économique. Ainsi les principaux concurrents étaient déjà identifiés, et A.1.A. n'avait eu aucun mal à localiser leurs principaux sites de production. D'ici quelques jours, il y aurait moyen d'avoir, sinon des plans précis, au moins une idée relativement exacte des implantations.
Côté financier, Caviar devait retrouver les propriétaires des entreprises visées. La Confrérie n'excluait pas de faire de la croissance horizontale si une bonne occasion se présentait, toutefois l'investissement initial avait bien creusé le budget, et il serait difficile, pour ne pas dire impossible, de financer une simple offre d'achat.
TranXpace. Ce nom n'évoquait généralement que peu de choses au grand public. Pourtant cette entreprise était un acteur non négligeable dans l'industrie spatiale de luxe sur Loretto. D'ailleurs les animateurs des visites de leurs locaux, organisées une fois par semaine à l'intention de ses prospects et clients, ne manquaient pas d'exemples de créations authentiques pour faire rêver. Son implication dans le très haut de gamme se limitait toutefois à l'alimentation de sa vitrine. Dirigée par une vielle famille, l'entreprise ne se sentait pas particulièrement investie de la mission de faire rayonner son savoir faire au delà des frontières planétaires de Loretto.
La structure administrative n'offrait aucune surprise, avec des fonds partagés entre les principaux acteurs familiaux de l'entreprise. Un grand-père vice-président, le père directeur général, la mère en directrice administrative et financière, le fils à la direction commerciale, la fille à la création. Le gendre, quant à lui, occupait une place de moindre importance et travaillait à la conception. Tout cela provoquait certaines jalousies au sein des employés, et les primes de fin d'année étaient généralement attribuées au cercle restreint des membres de la famille.
Ce qui avait permis le développement de la petite entreprise était une série de brevets déposés par le grand-père. Ce dernier, alors simple ingénieur, avait réussi à mettre au point une technique de gravure qui consistait à incruster des filaments métalliques dans différents supports. Cette technique offrait un rendu visuel particulièrement saisissant, mais surtout il se targuait de pourvoir garantir à vie ce rendu. Le seul inconvénient était que cela nécessitait quelques éléments de production rares et couteux. On n'avait rien sans rien.
Les quelques visiteurs qui s'étaient présentés ce jour là ne pensaient certainement pas passer une matinée mouvementée. L'accueil était organisé dans le hall principal, avec petit fours et boissons pétillantes. Chacun y allait de son commentaire sur les créations originales exposées. Certains avaient fait le déplacement personnellement, d'autres s'étaient contentés d'envoyer quelques larbins jeter un œil, peu importait tant qu'il y avait toujours de nouveaux prospects.
Après quelques minutes, le fils se présenta dans un costume impeccablement taillé. Son regard clair était perçant, et contrastait avec sa chevelure sombre et encore bien fournie. Sa voix portait bien et il pu rapidement attirer l'attention des convives. Il entama une sobre présentation de sa personne et de l'entreprise qu'il dirigeait, souhaitant à chacun une visite dont ils se souviendraient longtemps. Et s'il faisait référence au fait que chacun aurait la possibilité de profiter du savoir-faire de l'entreprise, ce qui devait marquer les esprits fut la déflagration qui emporta toute la vitrine du hall.
Les personnes les plus proches de l'explosion gisaient maintenant à terre. On y comptait principalement deux agents de sécurités et un invité retardataire. Les autres étaient sonnées et reprenaient plus ou moins rapidement leurs esprits. Etaient alors sortis d'un véhicule quatre hommes en armes qui avait immédiatement commencés à ouvrir le feu sans autre forme d'avertissement. Les tirs explosaient les rares vitrines encore en place dans un fracas de verre brisé.
Rapidement, le directeur avait fait évacuer les visiteurs et son personnel vers l'unité de production se trouvant derrière la section administrative. Dans le même temps plusieurs droids de sécurité étaient sortis de pièces attenantes au hall et avaient déployés des boucliers, offrant une protection toute relative aux fuyards. L'assaut avait été bref, pourtant il ne restait du hall qu'un champ de ruines, marqués par les impacts noirs des tirs sur les murs et le comptoir central. Impossible non plus de se déplacer sans faire crisser le verre rependu à terre. Les assaillants étaient repartis aussi vite qu'ils étaient venus.
A peine une demi-heure plus tard, l'inspecteur Sylvos se retrouvait dans une salle de réunion, face au directeur et au vice-président de l'entreprise.
"- Et donc vous n'avez pas tenu compte de la menace."
"- Des messages comme ça on en reçoit de temps en temps. Pas souvent, mais jusqu'ici il n'y avait pas eu de suite.", avait argumenté le vieil homme. « Et puis nous avions renforcé la sécurité. "
"- C'était clairement une manœuvre d'intimidation. Rien n'a été volé. Le plus problématique reste l'impact négatif que cela a eu sur nos visiteurs. Je pense que l'on peut définitivement faire une croix sur certains projets. Il est extrêmement important de faire le moins de bruit possible autour de cette histoire...", avait poursuivit le père.
"- Je comprends vos craintes. Mais il faut aussi que l'on fasse avancer l'enquête. Je doute que les choses s'arrêtent là, malheureusement pour vous. Faites nous parvenir l'ensemble des éléments que vous avez. Nos spécialistes se chargeront de les analyser. Il y aura surement quelque chose à en tirer."
"- On reviendra vers vous s'ils nous contactent. Il ne sera pas dit qu'une bande de petits voyous nous fera trembler. Je vous le garanti.", on sentait le vice-président particulièrement touché. On avait blessé son amour propre, et il ne comptait pas en rester là.
"- Ne faite pas de choses qui pourraient vous nuire par la suite.", avait anticipé Sylvos. "On traite votre affaire avec sérieux. On les aura. Ces gens commettent toujours des erreurs."
"- Et leur dernière sera de s'être attaqué à nous, je vous l'assure !"
"- Calme-toi papa. Laissons l'inspecteur faire son job, nous nous allons devoir mettre les bouchées double pour tout remettre en ordre le plus rapidement possible."
"- En toute logique ils vont reprendre contact...."
C'est à cet instant précis que l'on frappa à la porte, comme si les propos de l'inspecteur avaient suffis à invoquer le mal. Une secrétaire habillée d'un tailleur rouge vint souffler quelques mots à l'oreille du directeur avant de repartir. Il fit la moue.
"- Ils demandent 100 000 de plus, à payer ce soir avant 22H00. Ils fourniront les coordonnées du compte destinataire un peu plus tard."
"- 100 000 !", avait explosé le vice-président, "Mais ils nous prennent pour qui ! On n'a pas assez de liquidités !"
"- Dans tous les cas je vous déconseille de payer, cela ne fera que les inciter à réclamer plus. Une équipe va être dépêchée ici afin d'assurer la protection du site. Nous allons installer une cellule de surveillance discrète dans vos locaux, si vous nous le permettez. Pour le moment faites comme si vous cherchiez un financement, au moins penseront-ils que vous êtes entrés dans leur jeu. Ils seront moins prudents."
"- Ok, je vais appeler la banque et demander un rendez-vous en urgence. Papa, tu supervises les travaux pendant ce temps. M. l'inspecteur, je vous fais parvenir les éléments que vous nous avez demandé."
Plus tard dans la nuit, installés sur le toit d'un immeuble surplombant la zone industrielle, deux individus observaient les pompiers intervenir sur un incendie en contrebas.
"- N'empêche un bon tir bien ajusté au lance patate, et on arrivait au même résultat."
"- Si le boss a voulu faire comma ça, c'est qu'il y avait une bonne raison."
"- En tout cas on est sur d'une chose maintenant : ils paieront que dalle, et ça c'est bien dommage."
"- Si on en est arrivé là, c'est qu'ils voulaient pas payer..."
L'affaire était bien pourrie, avant même d'être sur les lieux de l'attaque, Sylvos en avait la certitude. D'abord parce qu'il croulait déjà sous les dossiers, dont les délais de traitement ne cessaient de s'allonger, laissant filer avec le temps les chances d'aboutir. Ensuite il connaissait la technique : le compte serait liquidé à peine l'argent viré ou non, et il faudrait un temps infini pour avoir accès aux informations sur son titulaire, qui serait très vraisemblablement un fantôme.
Pourtant cette fois les choses étaient un peu différentes. L'explosion qui avait provoqué l'incendie dans l'usine, indiquait que les raquetteurs y avaient eu accès. Immédiatement il avait demandé à ce que soit croisé le départ du feu avec les enregistrements vidéos surveillance faits durant l'assaut de la matinée.
"- Bingo Sylvos, une fois de plus tu as vu juste. Un des invités, ou plutôt une des invités, est passée pile au bon endroit.", le technicien fit défiler une vidéo pour illustrer son propos. " Du coup j'ai préparé un petit diaporama dessus, son chapeau dissimule son visage la plus part du temps, mais on a quand même quelques vues exploitables. On a aussi un bout de tatouage sur la main gauche."
"- Bon boulot, on dirait que cette fois-ci on ai de la chance."
Dans le QG de la Confrérie, on faisait aussi le point. A.1.A avait assuré la couverture des traces informatiques grâce aux slicers qu'il supervisait. Le compte qui devait recevoir les fonds mèneraient les enquêteurs vers des associations d'actions sociales diverses, tout ce qu'il y a de plus légal : le but n'étant pas de récupérer l'argent, aucun risque n'avait été pris. Quand à l'apprentie terroriste, Célébration serait interpellée tôt ou tard, mais ne pourrait fournir aucune information, pour la simple raison qu'elle ignorait tout de ce quoi elle serait accusée, Haya lui ayant emprunté son apparence le temps de l'opération, grâce à un maquillage et les travaux d'observations discrètement menés lui ayant permis de reproduire quelques éléments distinctifs, comme le tatouage qu’elle portait.
Fiche économique Confrérie Galactique
Troupes et Flottes de la Confrérie Galactique
"Par ici la soupe !"