- lun. 29 mai 2017 15:13
#28284
- Le silence n’était troublé que par les crépitements du cutter à fusion...
Misha Droan s’était très vite attelée à la tâche, espérant que ses propres connaissances en mécanique lui permettrait de relancer ce générateur récalcitrant. Et il semblait que le destin, la chance, le hasard ou encore la Force ait souri à la jeune corellienne, car ce générateur était l’un de ces modèles que l’on utilisait couramment dans les fermes sur Corellia : un générateur technologie Sorosuub modèle Mk. VII. Malheureusement, si elle connaissait bien ce type de générateur et qu’elle avait identifié ce qu’avait bien pu faire ce pauvre Malkar pour l’arrêter, il apparaissait que le problème de ce type de générateurs les amenaient à être très souvent capricieux.
Pendant ce temps, aidé par la Force, Marak Koress entreprit d’inspecter plus en avant la pièce afin d’en apprendre plus sur le passé, gageant que cela lui donnerait des armes pour l’avenir. Une manière de penser dont la pertinence ne manquerait pas d’être soulignée, mais parfois ne valait-il mieux pas se murer dans l’ignorance de peur que la connaissance nous apporte le fléau de savoir ce qui nous guettait, ce qui nous attendait ? Nos aventuriers ne tarderaient pas à le savoir.
Grâce à la Force, le zabrak passa au peigne fin la pièce, essayant de trouver quelque chose qu’une étude moins minutieuse leur aurait fait occulter.
La pièce se révélait au final peu intéressante et il semblait que rien de sinistre n’eût troublé la relative sûreté du lieu. Pas de cadavres, pas de traces de sang, pas même la trace d’une arme. Qu’apportait ce lieu au final dans la cohérence de ce grand tout que semblait former Abîme et sa légende ? En tout cas rien d’anormal à première vue…
...sauf que, bien entendu, le hasard n’avait pas sa place dans tout ceci, les quelques sensitifs qui peuplaient la galaxie pouvaient en témoigner. La combinaison des pouvoirs de Marak était bien pensée et lui permit de détecter deux objets qui semblait contenir une histoire chargée. Pourtant cette combinaison ne lui apporta que d’imprécises impressions et images, bien loin de réponses construites. Il serait donc difficile d’en faire quelque chose, en l’état.
La première image lui vint en découvrant un mug brisé en morceau au sol, non loin de ce qui semblait être une trace de café séché. Il eût la vision d’un fusil blaster qu’il avait la sensation d’avoir déjà vu dans son passé, sans se souvenir où et un sentiment se dégageait de cet endroit : la peur.
La seconde image lui vint de la poche de Drakell 82, poche où celui-ci avait fourré quelques minutes plus tôt le contenant à la couleur bleutée. Bien qu’il n’eût pas le loisir de pouvoir s’approcher assez près dudit objet, une impression étrange s’en dégageait : celle de la vie, du fait de se sentir vivant. Il eût alors la vision d’une blouse blanche qui s’agitait.
C’était tout, hélas.
Et c’est ce moment que choisit la lumière pour revenir, grâce aux bidouillages de ce qui semblait être la mécano en chef du groupe. Les panneaux fûrent de nouveau agités par les clignotis colorés qui les caractérisaient si bien et un bouton attira l’oeil de Piriena Frietz. Au dessous la mention d’une “entrée” le légendait, c’est donc tout naturellement qu’elle le pressa déclenchant par là même un énorme tremblement dans le complexe. Après un rapide check-up du khommite, il apparut que tout semblait refonctionner dans des conditions optimales : Abîme s’ouvrait à eux, enfin.
Alors qu’ils rebroussaient chemin vers l’ascenseur, le silence de plomb qui semblait les suivre fût troublé par une voix dure et tranchante, comme un couteau, déversée par les hauts-parleurs. Il y avait un accent dans cette voix lorsqu’il prononçait le basic, mais impossible pour les aventuriers de mettre la main sur cette provenance :
- Zacharias Tyderan : Tiens, tiens, tiens… Mais je vois que les portes de ma ville s’ouvrent à nouveau. Je pensais pourtant les avoir fait sceller il y a bien deux ans, lorsque j’ai jugé que ma ville était souillée par la présence d’impies qui cherchaient à m’évincer. Voyageurs, qui que vous soyez, suivez ce conseil : partez pendant qu’il en est encore temps. Je rouvrirais les portes de l’Obélisque dans ma grande mansuétude. Mais sachez que si vous vous évertuez à vouloir pénétrer dans MA ville, je déchaînerais les flots de ma fureur sur vous, pauvres fous !
L’ascenseur était magnifiquement ouvragé, digne des immeubles les plus luxueux de Coruscant. On pouvait tenir à quatre dedans et lorsqu’il se referma il commença sa descente assez rapidement. Premier. Deuxième. Troisième. Les étages défilaient de plus en plus vite. Finalement il se stabilisa au cinquième étage sous le niveau du rez-de-chaussée du complexe.
Quand les portes s’ouvrirent, ils eûrent en face d’eux le visage d’un homme dont les traits semblaient grossièrement taillés pour lui offrir un port altier, rien de notable sur ce visage si ce n’est ce qui semblait être des cheveux longs et un regard qui semblait les juger avec hauteur. Gravé en dessous, les mentions “La liberté c’est le pouvoir.” semblait correspondre à une sorte de devise.
Ils étaient arrivés dans une baie relativement étroite où semblait attendre des véhicules monoplace qui fonctionnaient grâce à un monorail. Ils pouvaient le constater à présent : ils étaient sous la calotte glaciaire, mais l’océan d’Helska IV qui s’étalait à perte de vue semblait encore bien vivant et ils pouvaient admirer les gracieux êtres vivants qui continuaient à s’y mouvoir, bien loin de sembler gênés par le froid polaire qui régnait à la surface. En regardant par les gigantesques hublots qui composaient la pièce, on pouvait déceler que le monorail semblait disparaître derrière une falaise.
Dans la pièce, rien ne semblait avoir été dérangé depuis des années, les quelques capsules monorails qui restaient là semblaient être restée là dans l’attente que quelqu’un réclame leur service. Après un rapide tour des lieux il semblait évident qu’il n’en apprendrait pas plus de l’endroit en restant ici. Leurs regards se tournèrent vers les capsules et ils sûrent que pour atteindre Abîme, il faudrait en passer par là.
Ce fût Misha Droan qui s’approcha la première d’une capsule, Drakell 82 prit la suivante, puis Marak Koress et enfin Piriena Frietz. Tous purent constater que le contrôle des capsules se résumait à un minimum vital : un seul bouton trônait au centre du panneau de commande. Lorsqu’il fût pressé, les capsules se pressurisèrent et, une fois leur tâche accomplie, débutèrent doucement leur périple, plongeant dans le bassin qui les menait à l’océan. Lentement, les capsules leur firent parcourir l’océan, ne leur offrant à priori rien d’intéressant à entrevoir à travers les ténèbres. Dès leur plongée, une musique se déversa dans les hauts-parleurs :
Le monorail plongeait derrière une falaise et lorsque les capsules suivirent ce chemin, tous pûrent admirer la magnificence d’Abîme.
L’on comprenait mieux en quoi ce projet pouvait avoir tenu de la légende, pourquoi on avait traité Zacharias Tyderan de dément. La ville sous-marine qu’était Abîme étincelait au milieu des ténèbres de ces profondeurs. D’où ils étaient, on apercevait les projecteurs qui bougeaient, éclairant les différents immeubles qui composaient la ville. Tous les bâtiments sans exception de cette ville semblaient éclairés. Comme si le magnat qui avait cherché à bâtir ce lieux cherchait à le faire resplendir, luire, espérant que nul ne puisse en ignorer la magnificence.
Dans des grincements dû à ce que l’on pouvait supposer comme étant de l’usure, les capsules continuaient leur chemin, se rapprochant inéluctablement de la ville légendaire, croisant parfois le trajets de la faune locale qui allait et venait, indolents, comme si tout ce qui se déroulait ici et maintenant n’avait aucune importance.
Les capsules étaient arrivées à l’orée de la ville les compagnons, chacun dans leurs habitacles, pouvaient constater que le monorail se subidivisait en de nombreux trajets entourant et parcourant la ville. Et bientôt, toutes les capsules se divisèrent selon les chemins empruntés, se dirigeant toutes vers des bâtiments différents.
[Misha Droan]
Notre mécano avait été déroutée vers un bâtiment ornée d’une énorme croix verte à son sommet. Aucun doute : elle devait se trouver dans le pôle hospitalier. Lorsqu’il lui apparut que la capsule ne bougerait plus d’un pouce, elle dû bien se résoudre à en sortir. Tout ici paraissait vide et désolé, au sol on voyait des traces verres brisé et rien ne troublait la quiétude des lieux si ce n’était le plic-ploc de l’eau qui s’écoulait sur le sol. Pas âme qui vive, du moins à première vue. Sur un banc, un contenant avec un liquide de couleur ambrée et muni d’une seringue était posée. L’image un peu brouillonne montrait un visage qui semblait concentré et une cuillère tordue, une légende indiquait ceci : “Midi-Up, pour vous permettre d’attirer la chance et de tordre les épreuves de votre journée !”.
Plus loin se trouvait ce qui semblait être la première silhouette humaine que la jeune femme pouvait rencontrer. Ce qui semblait être une femme était penchée sur un landau et elle semblait pérorer d’une voix inégale :
- - Allons, allons mon chéri… Fais attention ! Là… Voilà… Je vais m’occuper de toi au mieux, ne t’en fais pas.
La femme ne semblait pas avoir remarqué notre corellienne pour le moment. A elle de voir si elle souhaitait rentrer en contact avec la femme ou tenter de l’éviter.
[Drakell 82]
La capsule du khommite s’était arrêtée dans ce qui semblait être une pêcherie et il eût le déplaisir de constater qu’une grosse partie des lieux était en partie inondée, l’eau lui montant jusqu’aux bottes. Ici et là de multiples accessoires renforçait l’idée qu’ici, par le passé, on s’activait pour rendre cet abri auto-suffisant. Au bout de quelques minutes, il atterrit dans une salle large où l’on pouvait apercevoir au loin ce qui semblait avoir été un marché. Sur sa route il pût trouver une autre bande enregistrée, son écoute révélerait quelques détails de plus sur Abîme :
- Lord Picanthel : Il les a tous fait venir après son retour des Régions Inconnues. Beaucoup de son entourage murmure qu’il est devenu fou, que son voyage en ces lieux l’a complètement transformé. Il a créé Abîme pour lancer un grand projet, peut-être le plus important de tous. Beaucoup aimerait savoir ce qu’il en est plutôt que se perdre en conjectures, mais moi je sais. La Force mon amie, la Force !
Magdala Picanthel : Mais enfin ! C’est insensé ! Ce n’est pas à la portée de qui que ce soit ! Comment pourrait-il…? Vous croyez que ça a voir avec le Dok’ ?
L’enregistrement n’en disait pas plus, hélas. Non loin de lui, le chasseur de primes pût constater qu’un groupe de quatre personnes s’avançaient dans sa direction. Difficile de dire si ils l’avaient vu de là où il était mais de nombreux coins dans la salle pouvait faire office de cachette…
[Marak Koress]
Les ténèbres. Voilà tout ce que le zabrak eût pour principal comité de bienvenue. Il semblait que l’endroit où il avait atterrit eût affronté une panne de courant. Fort heureusement par les fenêtres un peu de lumière filtrait, permettant de s’y retrouver un peu. Le Gris remarqua quelque chose d’intéressant à l’extérieur : la présence d’une énorme tour centrale dont l’architecture semblait détonner au milieu du reste de la ville. A priori tout avait été fait pour qu’on la remarque. Mais il y avait autre chose, plus il la regardait, plus il avait envie de la regarder. Il semblait que même la Force voulait l’attirer en ces lieux et essayer de se détacher de cette vue devenait une épreuve de tous les instants.
Ses sens avaient probablement été brouillés pendant cette période ou peut-être était-ce simplement dû à la fatigue entraînée par l’utilisation successive de ses pouvoirs tout à l’heure, toujours est-il qu’il était trop tard pour lui lorsqu’il entendit cette voix crissante de femme :
- - On est perdu mon mignon ? Viens à moi !
Il ressentit une douleur au niveau de son abdomen mais parvint à se dégager avant d’en subir plus. Une femme masquée lui faisait face, se tenant dans une étrange position, dans chaque main elle portait des crochets dont l’un saignait, tout frais de s’être planté dans la chair du zabrak.
[Piriena Frietz]
La hapienne avait fini dans ce qui semblait être une manufacture. Des chaînes s’étendaient à perte de vue, avec des cartons vides pour la plupart. L’usine semblait avoir été interrompue en pleine activité et une rapide enquête de l’ancienne mercenaire la conduit à penser que ça n’avait pas été fait dans les conditions les plus pacifiques : des tâches de sang maculaient le sol un peu partout dans la pièce !
Dans l’un des cartons, elle trouva un contenant avec un liquide rougeâtre et une seringue, comme tous les produits de cette espèce. Le dessin montrait une flammèche et était légendé ainsi : “Midi-Up, pour enflammer vos soirées et ce, sans brûler les étapes !”.
Un tir frisa sa tête : trois hommes masqués venait de débarquer, l’un fonçant carrément sur la fidèle de Lyria dans le but de tenter le corps à corps. Il hurlait à s’en casser la voix des propos incompréhensibles.
Hayley Curwee