L'Astre Tyran

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#35082
    Il faut le voir pour le croire



23:00, heure locale
Orbite de Bogden


Joy Division - She’s Lost Control


    Les étoiles ralentissaient tandis qu’elle sortait d’hyperespace. Elle apparaissait en vue de Bogden, le lieu de rendez-vous, une planète à l’aspect brunâtre qu’elle ne se souvenait pas avoir jamais visité. Elle stoppa les moteurs de l’As de Pique II, soupirant tandis qu’elle s’appuyait sur son bras. Une question tournait en boucle dans sa tête.

      - Dans quoi tu t’aventures là, ma pauvre fille ?

    Exact, dans quoi est-ce que tu t’étais fourrée, même. Cette histoire sentait le piège à plein nez, un piège dans lequel elle avait foncé tête baissée.

      - Toujours trop impulsive pour une Jedi.
      - Ta gueule.

    L’Autre jubilait, encore une fois, c’était précisément le genre de situations périlleuses auquel elle voulait la voir prendre part. Finalement, son bras droit s’aventura entre ses jambes, vers le plancher du vaisseau duquel elle tira un petit sac, à l’intérieur se trouvait le bébé nexu qu’elle avait recueilli sur Cholganna, la petite bestiole sortit sa tête du sac quand elle lui ouvrit, miaulant ses récriminations contre le traitement qu’on lui infligeait. De son index elle commença à caresser délicatement la petite tête, en l’invitant au calme.

      - Là, là, ça va aller. Chhhht…

    Tandis qu’elle répétait son geste, elle essayait de reprendre ses esprits. Elle allait se retrouver seule en plein territoire impérial, sans personne sur qui compter, avec aucune garanties vu qu’elle n’avait pas pris le temps de négocier. Tout ça pour sauver sa soeur d’une potentielle menace, alors que les jumelles ne s’étaient pas parlés depuis leurs dix-sept ans et qu’aucune des deux ne portait l’autre dans son coeur.

      - Ah ah ah, toi qui était intéressée par le suicide, te voilà servie.

    Au pire, en cas de problèmes elle n’était pas loin de la CSU, elle y avait une amie, Maya Tega, celle-ci pourrait peut-être la protéger ou la cacher si jamais les choses tournaient mal…

      - A supposer que tu parviennes à t’enfuir, bien entendu.
      - Aïe !

    Les petites mâchoires du félidé s’étaient refermés sur l’index de la Jedi et elle songea que le fait que la créature choisisse ce moment précis pour la mordre était un signe de la Force, les paroles de l’Autre était peut-être vouée à se réaliser. Elle laissa son pouce caresser le dessous de la gueule de la petite bête, s’attardant sur le cou, tout en réfléchissant à un plan de secours. La seule idée qui lui traversait l’esprit fût qu’elle avait la Force avec elle et que c’était un puissant allié et elle se maudit alors de sa sottise, elle aurait dû réfléchir à un moyen de s’en sortir, un vrai moyen.

      - Non, c’est une histoire de famille, cela devait être réglé en famille. Pas besoin de mêler la Nouvelle République à ça.
      - Gnagna j’ai des principes, gnagna j’vais crever pour eux.
      - Oh, ta gueule !

    Le petit nexu miaula de plus belle, comme s’il pensait qu’elle s’adressait à lui et de fait vu que l’Autre n’existait pas en dehors de sa propre conception, c’était bien le cas. Tant pis, elle n’avait pas tellement le choix, le sort en était jeté. Elle réactiva le panneau de commandes et lança les moteur, le A-Wing filant à toute vitesse vers la planète, une fois à portée du barrage, la Jedi activa l’ID unique que l’agent avait transmis à Tulkas et qu’il lui avait fait suivre, ceci lui permettrait de passer les vaisseaux de l’Empire. Cela ne lui épargna pas pour autant le contrôle de routine :

      - Chasseur non-identifié, déclinez identité et raison de votre présence.
      - Hayley Curwee. J’ai été ‘invitée’.
      - Ce n’est pas…
      - Voilà mes identifiants d’accès !

    Elle avait coupé le contrôleur, visiblement excédée par cette perte de temps et avait transmis les codes. Après un temps qui lui parût une éternité, le contrôleur lui indiqua qu’elle pouvait passer. Le A-Wing fila donc à travers le barrage dans la voie qui lui avait été indiqué, le coeur d’Hayley cognait à toute vitesse, elle avait à chaque fois l’impression qu’elle pourrait être abattue, il aurait suffit d’un ordre et le vaisseau aurait été réduit en cendres.

    Il ne fallut que quelques minutes au chasseur pour arriver à la plateforme qu’on lui avait indiqué, jouxtant le palais de Tyrannus, à peine atterrie qu’un comité d’accueil était là pour lui souhaiter la bienvenue. Le dôme de protection s’ouvrit, laissant apparaître la forme menue habillée d’un pantalon de cuir, d’un débardeur rouge et de longue bottes noires. Elle s’empara du sac où se trouvait le nexu qu’elle cala dans le débardeur, entre ses seins. Elle n’oublia bien entendu pas de s’équiper de ses blasters et ses deux sabres.

    Un homme se tenait là, encadré par deux gardes, mais il n’était pas seul et elle le sentait. C’était le moment de se présenter à priori.

      - Où est ma sœur ?

    Elle avait hésitée à rajouter un petit “enculés” pour ponctuer, mais elle se le gardait pour plus tard, juste au cas où.
Modifié en dernier par Hayley Curwee le sam. 9 févr. 2019 19:51, modifié 1 fois.
#35085
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Bogden,
Soir du Rendez-Vous


Le Destroyer Impérial Oeil Boréal sommeillait depuis peu sous le monde dépeuplé de Bogden. Les hères qui vagabondaient sur place ne valaient pas la peine qu'on s'arrêta sur leur sort. Mais il valait qu'on regarde à la position de ce monde. Bastion d'entrée sur les terres de l'Empire. Un endroit qu'il convenait de garder avec satisfaction. Fût-ce contre un seul vaisseau, un X-Wing. Si bien que l'arrivée d'un A-Wing attira quelques curiosités sur le pont. « Commandant, une Aile A est en approche du système. » La fosse, surplombée par deux capitaines suppléants, reçue aussitôt la demande d'explications. « Son vecteur d'approche converge avec notre position... Il tente une communication. » Le technicien alluma sa console, sans rien recevoir. Il ouvrait juste un canal public. « Lancez la procédure de contrôle. - Bien capitaine... »

Image« Chasseur non identifié, déclinez identité et raison de votre présence. » La réponse commença par un grésillement, avant de répondre franchement. « Hayley Curwee. J'ai été 'invitée'. » Un bref regard vers le capitaine. « Ce n'est pas... - Voilà mes identifiants d'accès ! » Tout le monde, sans trop s'en rendre compte, avait reporté son attention sur l'échange. Surtout maintenant que l'écran affichait les informations qu'envoyaient l'ordinateur du chasseur. « Affichez son passe. » L'exécutant le fit sur l'instant. Un écran volumineux représenta en pleine vue le passe, maintenant décrypté. « Le passe contient des informations qui l'authentifient formellement, Capitaine. » le capitaine fronça les sourcils. « Code des Renseignements ? » Le technicien observa un peu plus, faisant défiler les lignes jetées à la gueule de chacun, jusqu'à recevoir la signature. « Le code provient des services privés de l'Empereur, Capitaine. » Etrange. L'Empereur ne dispensait pas des passes aussi authentiques à tout le monde. « L'identifiant est à jour, Capitaine, on peut la laisser passer. » A jour, officiels, intimidants. Mais les souvenirs avaient la vie dure. Chacun se souvenait de l'anecdote qui avait coûté cher à de nombreux d'entre eux. Celui d'une navette Tydirium, volée à une plate-forme de ravitaillement, à des codes payés à prix d'or au marché noir, pour se présenter comme une navette "livrant hommes et matériel pour la lune forestière", sur Endor. Un code ancien mais parfaitement valide. Pas besoin de les arrêter.

Mais là, le code n'était pas ancien. Et le cryptage était si haut... « Contactez-la, dites lui que tout est en règle, et laissez-la se poser. - Bien Capitaine. »




Au clair de la Lune, à son zénith, comme le précisait l'invitation, on voyait un sol encore humide, mais pas mouillé. La mauvaise saison n'avait pas cours ici, au profit d'un froid léger, d'une humidité lourde, et d'un ciel sans nuage. Dans l'halo bleu qui baignait l'endroit, on distinguait peu les environs, hormis sur ce qui était éclairé. Pour la faire se poser, des balisages blancs luminescents étaient disposés en arc de cercle, clignotant sur l'ancienne piste du Palais. Tout du long, reliés entre eux par un fil qui les branchait en série, des spots vomissaient la lumière sur le chemin, sur les murs, et sur les alentours. Il n'y avait personne, pas même un banal technicien. Le Palais n'était pas entretenu. Les dalles allaient de guingois, de l'herbe sortant des interstices, et certaines bordures se couvrant même de mousse. Sur le côté, une allée d'obélisques courts sur pattes prenaient les fissures et la poussière. La façade éclairée du Palais montrait une bâtisse qui tenait debout, mais qui n'était clairement plus habitée. Frisson courant sur l'échine, elle distingua un éclat sur une des flèches latérale. Un Sniper, qui semblait là pour tout, sauf plaisanter. Hayley Curwee, ou R'Izzan pour certains, allait rencontrer une figure qui requérait une protection adaptée. Ou, à tout le moins, une promesse mortuaire. Au bout de l'allée, on distingua finalement trois hommes, occupés à discuter autour d'un Datapad. Le central décrocha les yeux de son appareil pour aller au devant d'elle. « Où est ma soeur ? » L'homme - qu'elle remarqua, tard, à cause de la lumière, être un Zabrak iridonien - ne parut pas particulièrement patient. « Elle est à l'intérieur. Elle vous attend. Elle va bien. » Il pointa la porte derrière lui, solidement verrouillée. « Vous serez en joue tout du long. Mais je vais vous demander de me donner vos armes. » Il ne sembla pas sur le point de transiger. Les deux autres étaient là pour veiller aux "petits tours de passe-passe".

Même encore armée de la Force, elle put entrer, délestée de ses armes, uniquement. Sinon... La soeur pouvait aussi bien retourner au néant. l'intérieur était remis en état, et éclairé de façon à garantir un aspect de malaise pour le visiteur. La pièce était gigantesque. Une rosace, sûrement une dont s'était inspiré l'Empire pour les siennes, perçait le mur et trempait l'endroit dans les rais lunaires, redistribués au centre. Le tout pour éclairer une simple table, au milieu de tout, à une distance trop grande des premières colonnes, dissimulant des murs dans la pénombre la plus totale. L'instinct de Jedi pouvait prévenir la présence de certains tireurs d'élite dans l'endroit. Ceux-ci faisaient moins l'erreur du premier, celle de se montrer. A moins que ce fût le but. Message envoyé : on te surveille. Celui à l'extérieur n'était pas utile ici. C'était bien juste un panneau de signalisation. D'autant que les lunettes avaient des filtres anti-reflet.

A la table, bien éclairée, personne. Mais devant la rosace, une silhouette.

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« Hayley Curwee. » Dos tournée, la chose était massive. Large d'épaule, capée de la tête aux pieds, les mains dans le dos. Se retournant avec lenteur, il offrit un visage barbouillé de ténèbres, alors que ses épaules s'éclairaient de bleu. « Maître Hayley Curwee. » Il avait placé une certaine ironie dans sa voix. Il descendit la volée de marches, avec un temps qu'il calculait minutieusement, faisant durer l'instinct. Peut-être dans un instant serait-il dans une position de faiblesse. Pour l'heure, il était ici maître de tout. Son arrogance et sa certitude qu'elle ne tenterait rien qui puisse les mettre en danger, elle, sa soeur et son ordre, l'avait fait se passer d'Ysalamiris pour l'occasion. Il termina sa descente, et permit à ses pas de prendre un rythme plus soutenu pour aller jusqu'à l'éclairage de la table, venu du plafond. Et d'offrir son visage en clair. Les cheveux ébouriffés, une barbe soignée, poivre et sel, des yeux verts sans ride, un visage froid qui ne calculait le monde qu'en mal, une armure noire d'où pendait des tissus frappés de la Crête Impériale. L'homme n'était pas là pour plaisanter. L'homme n'était pas là pour transiger. L'homme estimait Hayley Curwee, Maître Hayley Curwee, Hayley R'Izzan, digne de le voir. Hayley R'Izzan avait de spécial autre chose que sa soeur. « Vous savez qui je suis. »
#35089
    L’ambiance était morose, elle comprenait pourquoi elle n’avait jamais foutu les pieds ici et le fait qu’elle débarquait ici en pleine nuit n’arrangeait rien. “On dirait le début d’un mauvais film d’horreur”, songea-t-elle. Et pour cause, devant elle s’offrait la vue d’un ancien palais de forme pyramidale que de nombreuses obélisques jouxtaient, encadrant le chemin non entretenu qui menait jusqu’au bâtiment principal. Les dalles cassées, les touffes d’herbes, les obélisques fissurés, l’endroit entier puait le laisser-aller. Il n’avait certainement pas été entretenu depuis des années, ce qui posait la question du choix de ce lieu. Mais elle n’eût pas plus le temps d’y réfléchir, le comité d’accueil tendait les mains pour recevoir l’habituel aumône de circonstances quand on accueillait un ennemi sous son toit : l’armement, et plus vite que ça s’il vous plaît, m’dame. Au moins on lui assura que sa soeur était en sécurité et à l’intérieur, elle supposait n’avoir pas d’autre choix que de devoir lui faire confiance. Et un zabrak en plus… Génial !

      - J’vois que la confiance règne.

    Mais elle sortit quand même ses deux DL-22 qu’elle colla dans les mains de l’alien, suivit de près par ses deux sabre laser, le premier manche taillé dans une dent de dragon krayt, qu’elle avait elle-même arraché à la bête qu’elle avait tué, le second celui finement travaillé, ressemblant à des feuilles de vignes, une relique du passé ayant appartenu à la Dame Sombre, qu’elle avait récupéré il y a peu des mains d’un célèbre droïde assassin.

      - Et vous en prenez soin, je compte bien les récupérer en bon état.

    L’autre grogna son assentiment, l’invitant d’un geste à le suivre, ce qu’elle fit en lui épargnant tout commentaire en plus, elle savait qu’elle avait le don d’être agaçante quand elle s’y mettait et Quinlan Vos lui avait souvent dit que si elle se mettait au Dun Möch elle deviendrait rapidement maître de cette technique ce qui faisait instinctivement sourire la Jedi. Mais il n’était pas temps de sourire pour le moment, tout avait été installé pour que l’ambiance terrifie et impressionne la Jedi et il eût été probable que si elle avait eût moins de bouteille dans les arcanes du Côté Obscur elle eût été impressionnée, mais elle sortait d’une exploration de temple Sith il y a à peine six mois, alors les joyeusetés emo-goth, elle en avait goûté à satiété. Quant aux gentils gardes de l’Empire, elle les avait bien sûr repérés, sans aucun problème, elle laissa ses sens se laisser guider par la Force pour essayer d’y percevoir leurs sentiments, leurs idées, leurs doutes, un exercice compliqué pour une capacité qu’elle ne maîtrisait pas vraiment et seul ses capacités assez exceptionnelles dans le domaine des Sens lui permirent d’obtenir quelque chose de cette interaction, elle ressentit ce qu’elle interpréta comme des sentiments, tout ceci était confus et il était difficile d’y faire le tri, mais elle ressentit un mélange imprécis de ce qu’elle interprétait comme de la colère et de la peur à la fois, ce qui la laissa songeuse. Elle fût rappelée à la réalité par un miaulement du petit nexu qu’elle gratifia d’une petite caresse sur le haut de la tête et, de manière complètement absurde au regard de la situation dans laquelle elle se trouvait, se demanda si cette petite bestiole pouvait ronronner, à force de caresses. Ce devait être l’approche du danger, l’excitation et l’adrénaline rendait son cerveau complètement taré et incapable de réagir correctement.

    On la fit pénétrer dans l’ancien palais de Darth Tyrannus, qui avait des goûts somme toute classique pour un Sith mais que l’éclairage actuel ne rendait pas plus attractif, hélas. L’effet de lumière le plus travaillé venait d’une rosace dont l’éclairage rendait sur le sol, donnant un aspect bien plus...troublant à ce symbolisme venu d’outre-tombe (car après tout n’était-ce pas là une figure d’un art maintenant disparu ?) et au milieu, une table, mais pas la moindre trace de sa soeur, ce qui la fit instinctivement se renfrogner, on jouait encore avec elle. Puisqu’on en était là et qu’on ne lui avait pas ôté la possibilité d’user de la Force alors elle n’allait pas s’en priver, usant de celle-ci pour sentir toutes présences aux alentour, lui permettant par là même de cartographier de manière brouillonne l’endroit, un bon point si elle devait amorcer un mouvement de retraite. Etonnamment, l’Autre n’était pas encore intervenu depuis qu’elle avait posé le pied sur cette planète.

      - Hayley Curwee.

    Elle tressaillit, un peu, elle ne s’était pas attendue à une voix si puissante, ce n’était pourtant pas faute d’avoir entendu discourir le personnage à travers des reportages faits ou des images et des discours retransmis. Et il renchérit en lui donnant du Maître, ce qui déclencha un sourire en coin chez la Jedi. On essayait de la caresser dans le sens du poil ou on se foutait bien de sa gueule ? Elle supposait que comme ses prédécesseurs il ne portait pas les Jedi dans son coeur, mais elle ne s’était pas intéressée plus que ça à la chose, considérant cela comme acquis, elle n’avait pas non plus fait attention à la nouvelle loi Kor’rial qui lui aurait sûrement confirmé cette impression en plus de corroborer que la petite Helera était ce qu’elle avait toujours pensé : une fieffée salope. Dans son ensemble d’armure avec cape et son aspect impeccable, il dominait clairement la chose au niveau vestimentaire, alors que la Jedi dans son débardeur rouge, son pantalon de cuir et ses bottes, ainsi que la petite boule entre les seins que formait le nexu rehaussée de ses cheveux teints en bleu lui donnait l’air au mieux d’une aventurière un peu kawaii, au pire d’une pute de seconde zone. Et de terminer par un “Vous savez qui je suis” qu’il voulait majestueux. Elle imaginait que c’était à elle de parler, elle choisit la sobriété. Dans un premier temps.

      - Empereur Astellan.

    Elle le gratifia d’une révérence, trop courte et trop peu appuyée pour qu’elle soit signe de respect même si les gestes étaient là. En d’autres occasions elle aurait respecté l’étiquette, l’ayant apprise lors de sa jeunesse, mais le chef des Vestiges avait menacé à demi-mots sa sœur, d’aucun y aurait vu une occasion de faire profil bas, pas elle, hélas.

      - Sympa la déco. Un petit retour aux sources ? Gwa vous manque ?

    Non. Vraiment pas. Elle plissa les yeux, essayant de déceler une autre silhouette dans la pénombre, la preuve que Nan’la était bien là. Devant son incapacité à la trouver, elle choisit d’aller au plus simple.

      - Où est ma sœur ?

    Oui, où est cette pute de Nan’la, M’sieur l’Empereur, que je l’étrangle de mes mains pour ce qu’elle m’oblige à faire en ce moment.

Utilisation de la Force
Pouvoirs :
  • Empathie - Connu
  • Sensibilité - Maitrisé
#35098
« Empereur Astellan. » Il hocha la tête. Il existait, à divers endroits, au Sud comme au Nord, des lieux où son existence était passée sous silence. Ou, plus trivial, son existence ne portait pas. Les Colonies nouvelles, déconnectées de l'Holonet, ne connaissaient pas Harlon Astellan. Et on s'en moquait en toute relativité. Voire, en toute légitimité. Pour faire pousser des salades, l'existence d'Harlon Astellan revêtait un intérêt autrement secondaire. Mais une Maître Jedi... affiliée à la Nouvelle République, avec de la famille dans l'Empire... Tout indiquait qu'elle le savait. Faisait-il plus petit à l'holovision ? Rendait-elle bien son regard ? Son allure ? Son port aliter du vêtement impérial ? Il en doutait. Il savait bien que rien ne valait le produit d'origine. Il remarqua ensuite l'allure de la femme. De petite taille, les cheveux chatoyants, un débardeur - elle devait mourir de froid - avec, coincé dans sa fermeture éclaire, une créature qui s'astiquait. A moins que la fille, d'apparence originale, ait choisi pour fin d'originalité de se faire une poitrine transgénique. Les tentacules en barbe des Quariens comme seins, c'était pour le moins original. Ses soupçons tombèrent quand il vit dépasser la patte d'un félin joueur, qui ronronnait jusqu'à ses oreilles. « Sympa la déco. Un petit retour aux sources ? Gwa vous manque ? Où est ma soeur ? » Il ria doucement. Bouche fermée, sourire mauvais. Pas très longtemps. Le rire fini, il reprit en un instant sa figure de fermeture. « Irrévérencieuse, insolente et impatiente. » Il suça l'air entre ses lèvres, marquant sa désapprobation. « J'aurais pensé les Maîtres plus distingués. A plus de raison un maître femme. » Il était des affaires, notamment de direction, qui devaient rester dans les mains des hommes. Elle confirmait cet aspect naturel des choses par son entrée en matière qui ne seyait pas à la situation. « Mais je crois savoir que vous êtes Corellienne. Du moins, de papiers. Félicitations, vous en prenez les mauvaises manières. » Il finit par pointer la chaise. « Asseyez-vous je vous en prie. » Et avant qu'il le fasse lui-même, il pointa une zone d'ombre, en haut de l'entrée. « Votre soeur est là. Elle attend que nous ayons fini. Ensuite elle sera toute à vous. » Ce n'était pas un mensonge. La signature vitale correspondait presque à celle d'Hayley. Elle était... impatiente, un peu agacée, mais sans sentiment de danger.

« Et non. Je ne manque de rien. » Rapport à ses questions. La réponse s'accordait aux deux. « Merci d'être venue. » Il s'arrêta là. Politesse. Pas de quoi en rajouter. Pas de quoi lui baiser les pieds. « Vous devez vous poser des questions sur votre présence ici. » Il croisa les doigts, comme à son habitude, coudes posés sur le rebord de la table, les index joint dépliés en pyramide sous son nez. « Votre soeur ne craint rien. Vous non plus. Vous serez libre de partir. Votre vaisseau n'aura rien subi. Vous êtes là pour discuter. Avec moi. C'est la contrepartie d'une réunion familiale que rien d'autre n'aurait permis. » Sois reconnaissante, femme. L'Empereur te donne une chance que Luke Skywalker n'a pas donnée à son frère Milo. « Vous pouvez partir dès que vous le voulez. Mais si j'estime ne pas être satisfait de cette entrevue, ou si je perçois quelque chose de trop déplaisant... vous n'aurez rien en retour. Pas de... réunion. » L'allusion, elle, restait en place. "Si elle voulait la revoir vivante"... Elle pouvait sentir que l'Empereur n'escomptait pas laisser la soeur indemne si la Maîtresse décidait de ne pas donner sa leçon. « Mais je gage que vous trouverez cette contrepartie acceptable. » Il balaya la table de son avant-bras. « Allons au but. » De sous sa chaise à haut dossier, dont il avait prêté un modèle à son invitée, il tira trois objets : un databloc particulièrement luxueux et robuste, avec une datacarte rentrée dedans, et un module de sortie sonore, un scanner et un flimsi, tourné face verso. La face recto ne laissait rien apparaître, mais elle avait vu qu'il était imprimé. Il disposa les deux derniers sur sa droite, le databloc sur sa gauche. La table était longue de plus d'un mètre. Hayley aurait du se coucher à plat ventre sur la table, et tendre les bras après avoir rentré ses pieds dessus pour atteindre les objets. La Force pouvait bien les ramener vers elle, mais il avait bien mentionné la possibilité de se déclarer peu satisfait de cet entretien.

« J'aimerais vous faire écouter quelque chose. Simplement. Mais avant j'ai besoin de savoir quelque chose, en détail. » On allait commencer. « Dans quelle mesure êtes-vous liée à Gwindor Morellion ? »
#35104
    C’est de bonne guerre, quand on lance des répliques vives avec l’intention de fendre l’air pour fouetter l’ego, il fallait s’attendre à un retour de bâton, vif ou non. Elle n’en prenait pas ombrage, elle s’en satisfaisait bien au contraire. Il avait prit la main et il ne semblait pas décidé à la laisser, elle n’avait pas besoin de la Force pour le sentir : cet homme était un obsédé du contrôle sur tout et en toute chose. Une déduction qu’un esprit affiné n’aurait même pas eu besoin d’effectuer, l’homme était l’Empereur actuel des Vestiges après tout, non ? Et on ne devenait pas aussi ‘important’ en laissant la moindre chose au hasard, ça non. C’était là sa force...et aussi sa plus grande faiblesse. Il avait amené Hayley ici parce qu’Il l’avait décidé et il décidait aussi de l’en laisser partir entière et en vie, selon ses dires. Il décidait de quand elle verrait Nan’la, il décidait de ce qui était acceptable ou non lors de cet entretien et il décidait également de quoi l’on devrait parler pour que Hayley puisse s’assurer du bien être de sa jumelle. Et si l’issue de cette entrevue était, elle aussi, décidée par l’Empereur ?

    Imperceptiblement, l’attitude de la Jedi changea quelques peu, quelques détails par ci, par là et cela commençait par sa façon de se comporter qui devenait légèrement plus féline, un geste qui se révélait notamment lorsqu’elle s’empara du dossier de la chaise, pour s’y installer presque trop lentement pour la personne agitée qu’elle avait révélé être quelques secondes plus tôt. Elle se contenta de hocher la tête quand il la remercia d’être venue, c’est bien ce qu’il attendait d’elle après tout et puis elle n’était pas si impolie que ça. Elle s’accouda sur la table de la main gauche, laissant son pouce caresser légèrement sa lèvre inférieure tandis que les doigts de sa main droite tantôt s’abattaient l’un après l’autre sur celle-ci, tantôt venaient caresser la boule de poils qui sortait parfois sa tête de son décolleté en miaulant. Elle le fixait droit dans les yeux, enfonçant ses émeraudes dans ceux du dirigeant des Vestiges.

    Ce serait si facile… Avec la Force, elle pourrait l’atteindre avant même que toute idée de réaction ne vienne à l’idée de ses soldats, gonfler ses muscles et les renforcer pour appliquer assez de puissance à une torsion de cou non désirée par l’homme, le tuant net. Et filer. Ou mourir. Peu importait en fin de compte, n’était-ce pas ce qu’elle recherchait secrètement depuis la mort de son apprentie ? Elle débarasserait la galaxie d’un énième être abject. Jusqu’à son remplacement, par un autre potentiellement plus dangereux. “Et puis les Jedi se défendent, ils n’attaquent en aucun cas”, c’était la base du code moral qu’elle était censée respecter. Et qu’elle respecterait. Le tuer ici sans lui laisser la moindre chance n’était pas...Jedi. Cela relevait plus de son pendant et c’était quelque chose qu’elle se refusait à être. Alors elle se contenta d’afficher un sourire légèrement déplacé avec le contexte, attendant qu’il en vienne aux faits.

    L’Empereur sortit de sous sa chaise plusieurs objets, tout un nécessaire pour lire une piste audio et/ou vidéo de ce qu’elle en jugeait. Et elle ne savait toujours pas où il voulait en venir, on ne pouvait pas lui reprocher de ne pas maîtriser ses effets tant il mettait du temps à en venir aux faits. C’est alors que la question tomba, décontenançant quelques peu la Jedi :

      - Dans quelle mesure êtes-vous liée à Gwindor Morellion ?

    Maître Morellion ? Que venait faire Maître Morellion dans cette histoire ? Elle fronça les sourcils. Pourquoi chaque parfait inconnu qu’elle rencontrait se devait de venir lui toucher deux mots sur Morellion ? Elle avait la tête de quelqu’un qui s’occupait de repasser ses chemises et laver son linge sale ? Sa main droite se déploya lentement, paume vers le ciel, presque comme une supplique adressée à quelques anciens dieux et tout aussi lentement le datapad glissa des mains de l’Empereur pour venir se poser en douceur dans sa main. Pas besoin d’avoir la Force pour sentir que par ce simple geste la tension venait de monter d’un cran pour les soldats de l’Empereur, mais peu importait. De sa main gauche elle caressa le datapad, essayant de l’allumer, à la recherche de quelque chose d’intéressant en rapport avec Morellion tandis qu’elle se décida à se sortir finalement de son mutisme d’apparence respectueux :

      - Par “quelque chose de très déplaisant” vous entendiez ce genre de chose ?

    Qu’elle ponctua d’un regard interrogateur où régnait une innocence qui révélait sa volontaire culpabilité. Elle reporta son attention sur l’objet, continuant à l’examiner, lâchant un tardif commentaire sur les réactions de l’Empereur :

      - Misogyne et xénophobe, vous faites honneur au portrait que les médias néo-républicains font de vous, Empereur Astellan.

    Et qu’est-ce que tu y connais aux Jedi, toi d’abord ? A part les exterminer, tu t’y intéresses vraiment ? Je t’en foutrais, moi, de la distinction. Le tout n’était pas de répondre rapidement dans ce type de jeu, mais de répondre correctement. Peu importait donc que les remarques déplacées de l’Empereur fussent envolées il y a quelques minutes, ce qui importait c’était de lui rappeler qu’elle n’était pas un bête plot sur lequel il pourrait assouvir son besoin de contrôle. Harlon Astellan, futur prince consort d'Arkania, Empereur Galactique, Chef des Armées Impériales, Grand maître de la Diplomatie Impériale, Commandeur Suprême de la Marine Impériale, Chef Suprême du Corps des StormTroopers, Grand Trésorier Impérial, Croix Gouvernementale pour conduite exemplaire lors de la Grande Révolte Wookiee avait décidé de faire venir Hayley Curwee, simple Maître Jedi, mais qui avait tenu tête aux éléments les plus têtus de la Rébellion ou de la Nouvelle République. Il voulait d’Hayley Curwee. Il aurait Hayley Curwee. Et qu’il ne vienne pas chouiner qu’elle était cette peste éreintante une fois qu’il en aurait fait la rencontre, on n’avait fait qu’exécuter sa volonté.

    Elle s’était rapidement désintéressée du datapad et après quelques instants, celui-ci fila vers l’Empereur de la même façon qu’il était venu et tout aussi délicatement.

      - Encore une personne qui a un compte à régler avec Maître Morellion ?

    Surprenant.

      - Maître Morellion est un Maître Jedi, membre du Conseil du Nouvel Ordre Jedi et aux dernières nouvelles gestionnaire de l’Ordre. Il est...un frère Jedi. Comme ça n'a pas du vous échapper.

    Laconique mais relativement exact. Mais elle avait répondu à la question. A strictement parler. Mais elle se doutait que l’Empereur aurait plus à dire, alors elle patienta.

Utilisation de la Force
Pouvoirs :
  • Télékinésie - Maitrisé
#35108
Il fallait jongler avec le Destin pour faire s'asseoir, à demande, une forte tête. L'arrogance Corellienne toute entière n'aurait pas mieux définie la femelle, qui prenait de haut l'Empereur, moins par intérêt réel que par envie du défi. Être désagréable, comme si c'était le sujet d'un pari fait avec un groupe d'amis un peu cons, avec rien de plus que le droit de s'en vanter comme récompense. Dire "j'y étais" plutôt que d'en tirer de quoi se grandir. Les rebelles tenaient tête aux troupes de l'Empire pour la liberté. Sans qu'il n'adhère à l'idée, ou la trouve pertinente, il y avait une sorte de logique. ici... rien de plus que le délire d'un fanfaron. C'était pour cela que l'Empereur ne pouvait décemment pas se vexer de ces manières. Juste d'ironiser dessus. Car tout était juste bêtement ironique. Jouer un rôle de mégère pour se donner un genre, c'était l'atour des femmes qui avaient quelque chose à prouver. Celles qui étaient puissantes n'avaient rien à se donner comme genre. Qui, sa femme, qui, Daala, qui, l'Impératrice, sensée lui manquer. Elles se contentaient d'être comme elles étaient, sans forcer de trait. Et on les respectait comme ça. Mais au moins, elle s'assit en toute tranquillité, prenant son temps, et sans partir dans une pose de roturière. Comme quoi, au naturel, elle pouvait presque passer pour quelqu'un de normal.

Mais tout allait tourner court. A peine avait-il posé le databloc, qu'elle leva un doigt - pas le mauvais au moins - et le fit flotter jusqu'à elle. Il se leva d'un bond, les épaules carrées. « Par "quelque chose de très déplaisant" vous entendiez ce genre de chose ? » Bon, fini de rire. « Exactement. » Il ramassa le flimsi, et le déchira en plusieurs morceaux, fourrant les parties séparées dans sa petite escarcelle. Ses gestes étaient vifs et précis, mais on lisait sans trop de difficulté, malgré son visage toujours aussi fermé, la colère sur ses traits. Il n'envisageait pas de la laisser parler après ça. « Vous êtes visiblement incapable de bien vous tenir. Auquel cas je n'ai rien à discuter avec vous. » Il siffla entre ses dents, un coup bref et puissant. * PEEEEEEW ! * La datacarte et le databloc furent happés par un coup de fusil qui jaillit de vert d'entre les ombres. Le danger ne monta pas au dos de la Jedi. Elle n'était pas visée. Le coup avait porté à la perfection. « Comme vous n'avez pas respecté l'accord, je n'ai pas à respecter le mien. Vous êtes néanmoins toujours libre de partir. Redonnez vos identifiants à la flotte avant de quitter le système. Ils pourraient vous prendre en chasse, sinon. » Il laissa là le scanner. Elle pouvait le prendre si elle voulait. Il en circulait des milliards de par l'Empire, et celui-là n'avait rien dans ses circuits qui compromette qui que ce soit, ou quoi que ce soit. Il transmettait juste des informations sur demande, sans les stocker, et sans en recevoir. L'Empereur fit ensuite signe à l'Amirale de le rejoindre. « Venez, Amiral R'Izzan. Visiblement, votre soeur ne souhaitait pas vous voir. » Longeant les ombres, la présence familière passa un instant seulement dans la lumière, le temps que des traits presque semblables à ceux de la Maître luisent de bleu, et que son insigne d'Amirale brille et lui aveugle les rétines. « Pff. » L'Empereur alla à sa suite, posa une main dans son dos, se voulant rassurant. Ce n'était pas grave. Il avait essayé. Puis, vite fait, ils disparurent, leurs pas résonnant dans le couloir, avant de laisser tomber le silence.

La Jedi fut laissée seule rapidement. Les soldats se retirèrent. L'Empereur tenait parole. On rouvrit la porte derrière elle, laissant le vaisseau se profiler au loin. Tout ça pour rien.
#35129
    Touché. Mais la question était de savoir si c’était plus le fait de désobéir qui avait provoqué tout ceci ou si c’était le fait d’utiliser la Force. Dans tous les cas, elle ne pouvait pas souffrir cette forme d’intolérance manifeste, lui interdire d’utiliser la Force c’était comme l’obliger à ne pas se revendiquer comme étant elle-même. Devait-on interdire à une personne sa sexualité ? Son genre ? Pour Hayley, la réponse était évidente, mais visiblement pas pour l’Empereur. C’est pourtant dommage, on ne choisissait pas ce que l’on était, elle n’avait pas demandé à être aussi réceptive à la Force et à pouvoir la manipuler, qu’on le lui reproche était détestable. D’autant que ce don tenait plus de la malédiction, quand on savait les épreuves qu’elle avait dû traverser à cause de cela. La mort de son père. Les différentes blessures qui parcouraient encore son corps. Le Côté Obscur. Pour les non sensitifs la vie était bien plus simple.

    Le grand cirque venait de commencer, l’Empereur n’allait pas souffrir une seconde de plus la présence de la Jedi parce qu’elle avait utilisé la Force et voilà qu’il déchirait le flimsi et qu’on détruisait databloc et datacarte d’un tir de précision rondement exécuté. Et son interlocuteur de renchérir sur son incapacité à se tenir. Mais elle n’avait pas demandé à venir là, elle n’avait pas voulu de cette entrevue, elle aurait espéré qu’on ne la menace pas de faire du mal à sa soeur contre sa présence. Harlon Astellan, Empereur des Vestiges, avait mobilisé ses moyens pour faire venir une Jedi dans son territoire et maintenant il se plaignait que ladite Jedi utilise la Force ? De qui se moquait-on, au juste ? Aussi absurde que se plaindre qu’un alien parle sa langue natale.

    Hayley s’enfonçait petit à petit dans son fauteuil, tandis que les secondes défilaient et que les mouvements se précisaient. Dans quelques instants l’Empereur et toute sa clique traverserait son champ de vision pour en disparaître définitivement, quittant le sinistre lieu pour ne plus y revenir, parce qu’elle doutât que ce genre de lieu revête un intérêt particulier pour l’Empereur, en-dehors de son côté théâtral et impressionnant qui ne servait qu’à accueillir des gens comme elle.

    Puisqu’on parlait de théâtral, elle aurait aimé que son fauteuil soit l’un de ceux qui peuvent tourner sur eux-mêmes, elle aurait pivotée sur 180° alors qu’il lui tournait le dos, aurait croisé les jambes dans un geste aussi élégant que tacitement séducteur et l’aurait interpellé pour qu’il s’arrête, se retourne et revienne s’asseoir à la table. Oui, elle aurait sûrement fait ça. D’autant qu’il était difficile de nier qu’en dehors de cette prestance qu’il se plaisait à entretenir, l’Empereur était plutôt bel homme, pas physiquement son idéal, mais pas trop loin de s’en rapprocher. Sans oublier le fait qu’il cumulait le pouvoir et la violence sourde dans tout son être, chose tout à fait à même de l’exciter. Elle l'aurait poussé contre le mur, l’aurait plaqué, peut-être même mordu son cou. Autant par défi que par excitation. Mais peut-être son esprit divaguait-il trop.

    Elle ne pouvait pas faire ça. C’était trop tard et il était presque trop loin. Il venait de passer à côté de la table, dépassant l’endroit d’où Hayley était installée, endroit qu’elle quitta pour venir s’asseoir contre la table, se maintenant à l’aide de ses mains, parallèles à son corps.

      - Et donc voilà ? Tout ça pour ça ?

    Elle marqua une pause, pour marquer son effet. Puisqu’elle n’avait plus rien à perdre, elle était prête à utiliser la Force pour le retenir. Un claquement de doigts et elle faisait de ses soldats des torches humaines, juste pour qu’il voit que sa position de force n’en était pas une. En un regard, elle pouvait les stopper, rien qu’avec la Force. Mais elle voulait parvenir à le raisonner et cela passait par le défi, malheureusement.

      - A la première contrariété, vous fuyez ? Vous me faites venir ici avec une intention bien précise, un projet bien établi mais dès le moment où j’échappe à votre contrôle vous abandonnez ? Vous, l’Empereur Harlon Astellan, celui qui a traversé toutes les difficultés pour grimper jusqu’à cette fonction, jette l’éponge à la première difficulté ?

    Le Nouvel Ordre Jedi était régulièrement informé des choses importantes des Vestiges, et le putsch d’Harlon Astellan n’avait pas fait exception, la chose était ancienne mais elle s’était su rapidement. Et malgré le terrible de la chose, Hayley n’avait pas pu s’empêcher d’y reconnaître une certaine maestria que l’homme décevait en ce moment en s’enfuyant avec sa bite et son couteau.

      - Revenez à cette table, nous n’avons pas finis et vous le savez très bien. Vous avez invité une Jedi, vous en connaissiez les risques. Et j’imagine que vous devez avoir un dossier assez étoffé sur ce que je suis. Vous ne me ferez pas croire que vous ne vous attendiez pas à rencontrer la plus impertinente des Jedi.

    Nouvelle pause.

      - Et si vous détenez ma sœur, j’imagine qu’elle a dû brosser un portrait élogieux de moi, j’ai peine à croire que vous ne l’ayez pas interrogé.

    Les deux soeurs n’avaient pas changés malgré la dizaine d’années qui avait vu leur dernière rencontre. Alors elle avait bien dû dire ce qu’elle savait d’Hayley à l’Empereur.

      - Je vous attends.

    Et elle se réinstalla dans le fauteuil, avec la ferme intention de le voir revenir ici, occupant ces quelques minutes déterminantes en caressant la boule de poils qui se trouvait dans son décolleté. Et s’il ne revenait pas et bien...pas grave, il serait le grand perdant de cette histoire, elle s’était assurée que sa soeur allait bien, quand bien même elle la détestait.
#35144
L'Empereur, et c'était sincère, détestait qu'on se comporte n'importe comment. Les piques allaient de soi... il en sortait plus souvent qu'à son tour, qu'on lui en renvoie, même grossières, allait de bon aloi. Mais c'était qu'on se serve de la Force qui le mettait hors de lui. Qu'ils n'aillent pas lui faire croire que c'était indispensable. Vivre avec la Force, il pouvait l'entendre, leur naissance les rendait ainsi. Mais choisir de faire léviter un objet, c'était volontaire. Un choix délibéré. Pas un réflexe malheureux. Ceci était donc une provocation qui allait trop loin. Pour autant, alors levé, main dans le dos d'une Amirale, il s'arrêta pour écouter. L'impertinente marginale défendait son cas, calmement en plus. Et, en fin de compte, il ne sut trop quoi en redire. En fait, il ne s'était pas attendu à la finalité. Qu'il soit convaincu. Non, il ne jetait pas l'éponge à la première difficulté. Ses sorties étaient toujours partie intégrante de ses plans. Face à Fanrel, face à l'Assemblée sur Arkania... Et maintenant face à la plus impertinente des Jedi. Mais il haïssait d'autant plus que l'impertinente Jedi le devine. Avec un soucis : ce n'était qu'à moitié prévu. Il n'avait pas prévu de revenir à la table sitôt le cap franchi. Le databloc était perdu, et la datacarte avec. Le flimsi aussi. Tant pis. Il se pencha à l'oreille de Nan'La, chuchotant avec douceur, mais fermeté : « Demandez au sergent Quikx de m'apporter une capoie du message sur Datapad. Assez vite. » Il la remercia, et elle continua son chemin. Lui resta sur place... et fini par revenir, à pas rapides. « Bien, Maître Curwee... » énonça-t-il, plein de force, mais sans entrain ni rapidité, se rasseyant doucement, « Vous gagnez cette manche. » Il désigna vaguement la direction qu'avait prise sa soeur. « Elle va revenir. Elle est allé chercher une copie de la datacarte. » Elle était, pour le moins, essentielle à la suite. « Nous étions donc à Maître Morellion. » Elle ne lui épargna rien : misogyne et xénophobe, avec un compte à régler avec le maître. Oh, si elle savait !

« Maître Morellion est un Maître Jedi, membre du Conseil du Nouvel Ordre Jedi et aux dernières nouvelles gestionnaire de l’Ordre. Il est...un frère Jedi. Comme ça n'a pas du vous échapper. » Il hocha la tête. « Bien. Je le savais déjà, vous vous en doutiez. Ma question porterait plutôt sur les relations que vous entretenez avec lui. » Professionnelles, uniquement. Le reste ne le regardait pas. Même s'il commençait à le regarder, maintenant... le reste. On devinait des petits seins sous un débardeur qui s'écartait comme il fallait. Parfait pour une chevauchée sauvage. Mais c'était juste la pensée d'une nano-seconde. Les autres nano-secondes servaient à se rappeler qu'elle était Jedi. « La politique impériale est sensiblement différente de celle que connaît la Nouvelle-République. » Peu de gens s'en rendaient compte : les deux systèmes n'étaient absolument pas compatibles dans les intérêts de pouvoir et de corruption. La politique impériale se faisait à coup de surins, de destroyers, de poisons et de dénonciations. la politique républicaine se faisait à coups montés, à procès, à mensonges, à détournements de fonds et à alliances de mise en minorité des commissions. Les politiciens à avoir connu les deux étaient des vieux du temps du Sénat Galactique. Et encore, pas tous... il aurait fallut passer de Sénateur à Gouverneur pour avoir tout balayé dans le spectre politique de l'époque. C'était peu le cas. « Pour autant, je connais la théorie, et j'analyse depuis longtemps... ma faculté de ne pas jeter l'éponge, et d'aller jusqu'au bout des choses. » Référence aux mots de la Jedi. « Et, sans espion, rien qu'un accès à la chaîne 11 de l'HoloVision Républicaine, j'ai établi tout un tas de corrélations à relier. » Il posa alors un doigt par fait sur la table, bien raides, pour appuyer son raisonnement. « On déclare votre arrivée sur Corellia. Sans en repartir, on apprend l'existence d'un lobby en faveur d'un Ordre Corellien. L'Ordre Jedi subit une scission, des fonds privés apparaissent, et on vous installe dans des locaux flambant neufs. » L'Empereur pencha la tête. « J'y vois une envie de votre part de devenir indépendante... une envie suivie par des personnalités très influentes. C'est étrange. » Encore des doigts... Des doigts, des doigts... L'homme avait du doigté. « Jim Antilles, Garm Bel Iblis... Des acteurs de la rébellion, qui lâchent le Grand Maître intérimaire Gwindor Morellion, dont les médias ont même dressé parfois en épouvantail. » L'Empereur y venait. Et annonçait que, d'eux deux, Hayley avait le plus à gagner à participer à cette discussion. « Je me suis demandé... et si je pourchassais le mauvais ennemi ? » Précision. « Si, au lieu de porter le tort sur les Jedi, je devais l'adresser uniquement envers Maître Morellion... Qu'en diriez-vous ? »
#35145
      - Il n’est pas question de gagner ou de perdre, ce n’est pas un jeu.

    Des paroles étonnamment sérieuses pour une Jedi qui avait essayé de ne pas s’y prendre depuis le début de cette entrevue. Elle n’en était pas à un changement d’humeur prêt, c’était une femme après tout. Et quoi de plus impétueux et imprévisible qu’une femme ? Pouvant passer du sérieux le plus total à une agitation extrême en à peine quelques secondes sans que le moindre signe avant-coureur ne vienne prévenir de cela. Et Hayley pouvait être une spécialiste de la chose, beaucoup pouvaient en témoigner. Intérieurement, elle restait néanmoins satisfaite, pas à cause du fait qu’elle avait fait plier l’Empereur, ça non, les hommes finissaient toujours par plier face aux femmes, c’était plus le fait de pouvoir avoir plus de détails sur ce qui l’avait fait mener ici. Même si elle aurait volontiers renvoyé l’Empereur à Gwindor Morellion, c’était fou tout ces gens qui avaient un problème avec lui mais qui ne semblaient pas à même de pouvoir le régler directement avec. Morellion n’était pourtant pas le dernier lorsqu’il s’agissait de partir au front.

    Hayley jeta un rapide coup d’oeil vers sa soeur qui s’éloignait, lançant un regard torve à l’amirale qui lui tournait le dos. Vue d’ici cette pétasse avait le cul encore plus serré que la dernière fois qu’elles s’étaient battues pour un mec. Elle revint finalement à l’Empereur, qu’elle gratifia d’un regard appuyé qui semblait vouloir exprimer sa curiosité, curiosité qu’il se chargeait de satisfaire en précisant toujours plus cette histoire de Morellion. Il était question de politique, un sujet que la Jedi ne maîtrisait pas particulièrement, lui préférant les idéaux, plus imprécis et bien plus nobles. Et l’Empereur Astellan n’y était pas allé de main morte, il avait observé patiemment, reliant tout les points pour obtenir un dessin qui semblait être adapté à une situation qu’il n’avait pu contempler que de son point de vue extérieur. Arrivée d’Hayley sur Corellia, Ordre Vert, scission, Jim Antilles… Enchaînement logique d’un ordre logique, cause à effet sans nulle autre pareille.

    Son visage n’affichait aucune expression, son regard était perdu dans le vide tandis qu’elle tentait d’enregistrer les informations qu’il balançait, informations qu’elle connaissait déjà mais avait du mal à réaliser. Son trouble était tel que, le regard toujours perdu dans le vide, elle ne réagit qu’à la mention du temple :

      - Il n’est pas neuf, c’est l’ancien que votre prédécesseure avait cédé à la CorSec, sous l’occupation…

    A proprement parler il n’avait subi qu’une rénovation agrémentée d’une amélioration, rien de plus. Elle ne s’était jamais souciée de l’image qu’elle donnait et la voir ainsi étalée par l’Empereur Astellan ne lui donnait pas une très bonne image de ce qui s’était passé. C’était là les premières conséquences d’avoir une image publique, une chose dont elle se serait bien passée avec le recul. Tout avait commencé avec cette interview, probable même que c’est celle-ci qui avait donné la piste à Astellan pour retrouver cette fameuse soeur que la Jedi ne pouvait pas s’empêcher d’aimer malgré la haine fraternelle qu’elle lui vouait. Tu t’es piégée toi-même, pauvre conne…, elle se reprit, elle ne donnait pas l’image de quelqu’un de sérieux, elle laissait trop apparaître combien elle était décontenancée, un point qui n’allait pas s’améliorer d’ailleurs, puisque l’Empereur Astellan suggérait de jeter le discrédit sur le principal sujet de cette conversation : Gwindor Morellion au lieu de s’en prendre aux Jedi.

    Oui, l’Empereur l’avait bien prise au dépourvue et si match il y avait alors cette manche était pour lui, à n’en point douter. Elle essaya de parler, pour clarifier les choses, mais il lui semblât que les mots ne cherchaient pas à venir à elle, c’était comme si elle était bloquée :

      - Ce n’est pas…

    ...si simple, les choses ne le sont jamais. Il n’y a pas le méchant Gwindor d’un côté et les gentils Jedi de l’autre.

      - Maître Morellion est…

    ...un emmerdeur, sans le moindre doute. Il dessert plus la cause Jedi qu’il ne la porte aux nues, il a déjà cédé au Côté Obscur, juste sous les yeux de la Jedi dans son combat pour chasser Darth Odion du trône de Géonosis et avait fait comme si de rien n’était une fois le combat terminé. Pourquoi ne l’avait-elle pas dénoncé à Luke à ce moment précis ? Les choses auraient été plus simples, Gwindor n’aurait pas causé tant de dommages au Nouvel Ordre Jedi. Elle leva son index, l’agitant de gauche à droite pour signifier qu’il ne fallait pas l’écouter.

      - Vous avez fait des rapprochements qui paraissent logique mais qui sont douteux.

    Le sérieux et la fermeté de sa voix contrastait avec l’hésitation qui y perçait trente secondes plus tôt.

      - Les choses ne sont pas telles qu’elles paraissent. Vous me supposez des intentions que je n’ai pas.

    Sa candeur pouvait parfois être à la hauteur de son arrogance, arrogance dont il avait pu goûter le trait acéré, quelques minutes plus tôt.

      - Jim voulait un Ordre indépendant, j’ai tenté de négocier cela avec le Conseil mais les négociations ont échoués. Je n’ai jamais exigé l’indépendance, à aucun moment.

    Il s’était imposé naturellement quand Gwindor s’était aventuré à faire du Conseil un terrain de jeu politique. L’Ordre Vert était la condition sine qua none d’un financement mais l’alderaanien s’était plu à provoquer les mauvaises personnes, comme à son habitude.

      - Je ne sais pas ce que vous attendez précisément de moi, mais j’ai bien peur de ne pas être la bonne personne, je n’ai ni l’influence ni le pouvoir de faire quoi que ce soit. Et je ne suis pas une traîtresse malgré ce que certains journaux néo-républicains se plaisent à raconter.

    Avec la célébrité venait son lot de détracteurs.

      - ...ou plutôt se plaisaient, vu que je suis morte.
#35152
« Il n'est pas question de gagner ou de perdre, ce n'est pas un jeu. » De circonstances ordinaires, il aurait pu se prêter à sourire. Dévoiler une rangée de dents, rangées en ordre de combat, les incisives coupantes donnant le la aux canines, qu'on croyait encore tâchées de sang... un sang qu'on aurait pu croire être celui de son frère, Les rangées du fond ne demandant qu'à broyer les os qui tombaient peu à peu sous sa couronne interne. En temps normal, il aurait sourit ainsi. Mais pour un homme comme Harlon Astellan, chaque entrevue saugrenue était ordinaire. Le temps présent lui était ordinaire. Aussi offrit-il toute sa saine méchanceté à la Jedi. Les gens détestaient le voir sourire. Aussi assuré que le vol bas d'une nuée de corbeaux affamés, on le voyait comme un augure de sombre nature. Il ne dit rien néanmoins. Mais il était clair qu'elle n'avait pas décidé des bonnes règles. Ils jouaient. Dès qu'il avait envoyé le message, ils jouaient. Et pendant ce jeu, il convenait de savoir jouer de sa voile, qu'elle flotte toujours dans le sens du vent. Le malin orientait selon le caprice du mistral... Harlon avait depuis longtemps compris que, pour que la partie soit courue d'avance, il convenait de ne pas se mettre à la direction du voilier, mais du vent. En décidant d'où il devait souffler, on s'assurait le résultat escompté, dans une course de bras cassés. Il n'avait pas géré l'affaire de l'Ordre Corellien. Le Maître d'Eol était dans un camp qui ne lui devait rien. Mais, de son expérience de Souffleur Suprême, il avait su renifler un vent qui se levait de terre plutôt que de mer depuis le début. La seule chose qui n'était pas arrêtée restant l'extraction substantielle des détails. On pouvait parvenir à un début de résultat fort convenable sur base de l'Holonet, se tirer un angle d'attaque, et laisser les "constructions intellectuelles" combler les coulisses de l'intrigue et les esprits des intriguants. Passé le cap de la surface du lac, il restait à y exercer ses talents de plongeur en eaux troubles : un travail qui réclamait du temps, et ne donnait pas nécessairement des résultats.

Dans ce jeu de dupes, il marquait son retour sur le terrain de la conquête. La manche de la volonté, gagnée plus tôt par l'arrogance de la frimousse aux cheveux de feu, prenait maintenant le chemin des vestiaires. Rentrée, la vanité du Jedi ! L'Empereur instillait le doute, jonglant dans son esprit entre l'envie d'exposer son manège séparatiste ou sa véritable volonté. Beaucoup plus nébuleuse, comme une ombre enfermée dans le crin d'un trou noir. « Vous avez fait des rapprochements qui paraissent logique mais qui sont douteux... Les choses ne sont pas telles qu’elles paraissent. Vous me supposez des intentions que je n’ai pas... Jim voulait un Ordre indépendant, j’ai tenté de négocier cela avec le Conseil mais les négociations ont échoués. Je n’ai jamais exigé l’indépendance, à aucun moment. » Il fallait le remarquer. Le langage, extrait comme on plantait un extracteur d'huile dans l'écorce d'un olivier, révélait souvent les intentions de ceux qui ne savaient pas s'en dissimuler, par envie d'honnêteté, ou par ignorance des tactiques de ceux qui avaient porté la parole au rang d'arme de destruction massive. "Jim". Pas "Jim Antilles" ou "Le Diktat". Une affaire de... proximité ? Peut-être servait-elle de putain au chef du secteur, qui sait. « Je ne sais pas ce que vous attendez précisément de moi, mais j’ai bien peur de ne pas être la bonne personne, je n’ai ni l’influence ni le pouvoir de faire quoi que ce soit. Et je ne suis pas une traîtresse malgré ce que certains journaux néo-républicains se plaisent à raconter... ou plutôt se plaisaient, vu que je suis morte. » Harlon secoua alors tendrement la tête. « Je ne demande, en définitive, presque rien de vous. Pas même de changer quoi que ce soit. C'est, à dire vrai, moi qui peut vous rendre un service. » Il marquait, à intervalles réguliers, ces pauses agaçantes, qui renforcaient l'ambiance dramatique qu'il cultivait avec jalousie, comme on cultivait son jardin secret, fleur par fleur. « Vous êtes là avec une chance inouïe qu'est de réhabiliter les Jedi aux yeux d'un Empire, abreuvé de haine et de message portant l'homme normal au rang de seul héritier légitime des terres qu'il foule. » Les Jedi, ces aberrations. Définitivement pointés du doigt par une loi. La Loi Kor'Rial. L'Empereur lui-même n'en avait rien fait. « Avant de passer à la suite, et de vous expliquer comment vous pourriez épargner de nombreuses vies... » Il tapota rageusement du doigt. Visiblement en attente, tête vers là où était partie Nan'La. « ... Je dois d'abord avoir ce datapad. » Ils n'attendirent pas longtemps. Des bottes masculines - fond plat, bruit de plastoïde sur permabéton - arrivèrent, tendant un Datapad à l'Empereur. Hayley Curwee contemplait un secret impérial : un ShadowStormTrooper. Un fusil d'un genre nouveau en bandoulière. On ne le sentait pas arriver, et quand il repartit, ce fut sans soulever un son. L'Empereur, sélectionnant un fichier, ouvrant le canal sonore, stoppa un instant. Il paraissait étonnement... mal à l'aise ? « Utilisez, à cette occasion, la Force si vous voulez. Et vous saurez, alors, que je ne mens pas... en vous disant que ceci est authentique. » Aucun montage. Aucun truquage. Un enregistrement, pur, sans altération.



L'Empereur ne laissait rien paraître. Mais rien ne trompait l'oeil de l'observateur aiguisé qui laissait couler son oeil dans la Force. La colère de l'homme aurait pu étouffer la Jedi, et la convertir au Côté Obscur par la seule densité de noirceur qui émanait de son regard d'émeraude. « Pour vous expliquer le raisonnement politique, voici une sélection, raccourcie par mes soins, de passages pertinents. » Il lança, alors, un second fichier.

"-Je ne cherche nullement à juger ou à interroger... ma démarche ne vise nullement à gêner l'auto détermination des arkaniens... la philosophie Jedi ne fait pas de nous des guerriers... User de la Force pour agresser, c'est décider, faire le choix, d'engendrer de la peur, de la défiance, de l'agression, de la souffrance. Il s'agit là de la Voie du Côté Obscur... C'est pour cette raison que le Conseil des Jedi s'inquiète de ceux que l'on nomme l'Ordre Gris... aurais je la possibilité de savoir ce que ces gens faisaient sur Arkania et la position d'Arkania à leur endroit?... Arkania se trouve au cœur des Colonies du Nord. Sa politique intérieur ou extérieur ne me regarde en rien du moment qu'elle ne menace pas la Nouvelle République ou une tierce partie... je ne pense pas que vous soyez une personnes que l'on berne à sa guise. Je ne crois pas un seul instant que vous ayez pue choisir, vous et vos Conseillers, d'accueillir quiconque ne serait pas utile à Arkania. C'est donc en connaissance de cause que vous avez accepté l'Ordre Gris ici même."

Il convenait d'expliquer. « Maître Morellion manie le langage politique habilement, je dois le reconnaître. A ceci près que nous sommes nombreux à pouvoir le faire. » Il pointa le doigt sur le datapad, qu'il avait fait glisser vers Hayley. Elle pouvait le garder. Rien n'aurait pu lui servir dessus. « Ceci, c'est une menace claire envers la Monarque d'Arkania. Extrapolation du rôle de l'Ordre Gris, évocation d'une menace, évocation d'une complicité arkanienne dans cette menace, et évocation claire des conséquences... » Il croisa les bras, respirant calmement, mais ne tachant plus de cacher son ire dans le timbre de sa voix, graveleuse et dangereusement basse. « Erreur de menacer une nation, neutre qui plus est. » Et, enfin, il termina, laissant à Hayley le soin de répondre. « Erreur d'autant plus grossière, que la Monarque menacée est celle que je compte épouser. »
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