L'Astre Tyran

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By Ars Dangor
#40273
Chapitre I

Ambiance


" Seule son admiration pour l’Empereur maintient ses propres ambitions sous contrôle.
Il se satisfait de servir pour toujours – ce que même le Seigneur Vader ne pouvait admettre de son temps.
"


Extrait d’une note confidentielle sur Ars Dangor.



L’Empire est éternel. La formule pouvait paraître un non-sens risible, une expression reflétant la vacuité d’un régime essoufflé se confortant dans des aphorismes convenus. Nulle nation construite sur les ruines de ses voisins, sur la souffrance de la multitude et les campagnes hégémoniques ne subsistait aux aléas du temps. L’Empire Infini des cruels Rakatas s’était bien effondré après des millénaires de guerre civile, et l’Empire conquérant de Xim le Despote ne survécut guère au trépas de son fondateur. L’hyperpuissance galactique bâtie par les intrigues sans pareil de Palpatine comme instrument utile, culmination de l’inflexible volonté des Sith après des siècles de clandestinité, ne pourrait donc échapper au sort funeste des sociétés reposant sur les échines courbées de milliards d’individus. Les premiers signes du déclin avaient été quelque peu retentissants. Son souverain originel, défait par un quidam dont la Galaxie aura tôt fait d’oublier le nom, fut succédé par sa concubine, un être intraitable qui, bien qu’exsudant tout autant de malfaisance que son prédécesseur, fut pourtant abattue par l’un de ses plus fidèles serviteurs que certains adeptes de sectes antiques appelèrent l’Élu. S’en suivit une désintégration rapide reléguant les ruines de l’Empire aux confins septentrionaux de la Galaxie. Des années de survie à se panser les plaies et de luttes pour le pouvoir entre seigneurs de guerre avaient finalement laissé place à une période de quiétude et de reconstruction sous l’égide d’un nouvel autocrate. Simple répit, diraient certains, avant la continuation d’une chute inexorable vers les oubliettes de l’Histoire.

Mais cette interprétation étriquée omettait un point crucial. L’Empire n’était pas que les descentes de Stormtroopers quadrillant les ruelles de Bimmisaari à la recherche de rebelles, ou la démonstration dévastatrice de l’Étoile de la Mort en orbite de Sullust. Ce n’était pas non plus que les camps de concentration sur Yaga Minor, secret que la population maintenait sous un silence honteux, ni les élections d’Ord Mantell où les opposants au pouvoir ne pouvaient même pas concourir. Pour de nombreux impériaux, bien plus en réalité que les défenseurs de la Nouvelle République ne l’admettraient jamais, l’Empire représentait une période inespérée après les années chaotiques de la Guerre des Clones. Il avait amené la paix sur les mondes ravagés par les terribles armées droïdes confédérées, la stabilité dans la Bordure Extérieure tant sujette aux excès de ses groupes criminels anarchiques. Il avait, à travers l’effort de guerre, donné du travail aux familles subsistant jusqu’alors de maigres récoltes sur des continents laissés pour compte par un Sénat lointain et corrompu. La silhouette d’un agent du Bureau de la Sécurité Intérieure, terrifiante pour les agitateurs, était rassurante pour la populace obnubilée par ses besoins immédiats tels que se pourvoir en vivres et d’un toit, ce qu’offrait invariablement le labeur dans les usines impériales. La famille envoyant son aîné à l’Académie Impériale de Yinchorr espérait simplement des jours meilleurs et une chance dans ce système hautement méritocratique. Ces honnêtes gens, loin du confort démesuré des planètes du Noyau, se contentaient désormais pleinement des seules véritables promesses de l'Empire, la sécurité et la stabilité, ce dont ils ne purent jouir lors des premières décennies de leur existence.

Pour beaucoup, une telle attitude restait incompréhensible. La population impériale se fourvoyait forcément, se contentant des maigres acquis de l’Ordre Nouveau pour la seule raison qu’elle ne connaissait rien d’autre. Elle ne faisait que se rattacher à l’unique récif l’ayant sauvé des tempêtes passées. Son ignorance crasse nécessitait d’être rééduquée par les érudits de la Nouvelle République et leurs alliés Jedi. L’exposer à la vérité lumineuse de la démocratie devrait chasser bien vite sa dévotion mal placée envers un état qui n’hésitait pas à la sacrifier pour assurer sa survie. Seulement, c’était là l’erreur seconde des adversaires de l’Empire. Une erreur cardinale qui leur avait valu de sous-estimer à maintes reprises les capacités de régénération de la bête mortellement blessée à Endor. Car l’Empire était aussi une idée, un concept aux racines profondément ancrées dans le cerveau reptilien de ses citoyens. Palpatine l’avait érigé sur nos émotions les plus primitives : la peur, la colère, la vengeance, l’envie et l’orgueil. En vérité, l’Empire se trouvait enfoui au fond de chaque être de la Galaxie doté de sentience. La crainte du changement, de la perte de contrôle. Le désir de pouvoir aux dépens de ceux auprès desquels l’on ne se reconnaissait pas. Le besoin d’organisation, d’autorité fascisante et d’un front commun face aux nombreux mystères pernicieux de la Galaxie. L’idée, enfin, selon laquelle la différence d’autrui, particulièrement lorsque source d’inconfort, devait être grandement atténuée, voire étouffée, au profit de l’ordre moral établi. Un gouvernement impérial pouvait donc être anéanti, ses flottes vaincues, ses institutions dissoutes, et ses territoires annexés, mais l’Empire, lui, persisterait dans les esprits et, un jour, trouverait le terreau favorable à une résurrection. Les germes étaient semés. L’Ordre Nouveau et l’Empire ne faisaient véritablement qu’un.

Cette réalisation guidait les faits et gestes des plus fervents serviteurs de Bastion. On les trouvait dans toutes les strates de la société, du commerçant, à l’officier militaire, jusqu’au scientifique ou bureaucrate. Leur dévouement fanatique au maintien, pire, à l’expansion du système faisait d’eux les piliers sur lesquels l’Empire reposait ses initiatives les plus audacieuses : conquêtes, recherches de pointe, batailles d’influence, réformes profondes. Leurs intérêts se confondaient avec ceux du régime, à tel point d’ailleurs que ses déboires, ses manquements, ne tardaient pas à parvenir à leurs oreilles. Devant l’autorité chancelante, certains, les plus pleutres, restaient dans l’expectative, tandis que d’autres, les plus félons, attendaient le moment opportun pour se séparer de leur patrie de toujours et constituer une faction sécessionniste, seule capable d’après eux de continuer à incarner l’héritage des pères de l’Empire. Mais un troisième groupe optait pour une voie encore différente : le changement de l’intérieur, l’inflexion instaurant de nouvelles têtes au sommet de l’état. C’était le chemin qu’avait choisi le Grand-Moff Astellan devant les déficiences du monarque d’alors, rameutant soldats et acteurs politiques à sa cause. C’était aussi celui qu’un homme insoupçonné s’apprêtait à prendre. Un homme jusqu’alors symbole de servilité, créature du système, outil efficace mais longtemps jugé inoffensif, vétéran des dernières années de l’ancienne république, gardien de multiples secrets que ses maîtres emportèrent avec eux dans la Force. Poussé par l’implacable roue du destin, cet homme façonné par la subordination, habitué à plier le dos devant ses princes temporels, allait bientôt accomplir quelque chose de nouveau, d’inconfortable, et d’exaltant à la fois : dépasser sa nature et affirmer son pouvoir...

... Pour que l’Empire perdure.


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Modifié en dernier par Ars Dangor le sam. 19 mars 2022 15:18, modifié 1 fois.
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By Ars Dangor
#40388
Tout commença dans le confort moderne d’une navette Lambda. Elle descendait lentement vers la surface désertique de Yinchorr, escortée de quelques Tie Defenders protocolaires. Deux figures de l’Empire s’apprêtaient à être reçues par une délégation du Sur-Secteur Bijou Scintillant pour une courte visite officielle mandatée par les plus hautes instances de Bastion. C’est ici, sur cet astre ocre dont la population native fut en grande partie chassée par la force des blasters, que l’Empire formait ses meilleurs éléments stormtroopers au sein de l’une des dernières Académies Militaires à avoir été maintenues dans le giron impérial après la défaite d’Endor. L’âpreté de l’environnement et sa faune discrète mais adepte des embuscades en faisait un terrain propice pour produire les troupes professionnelles de l’Ordre Nouveau. Seule son équivalente pour la Marine, l’Académie de Prefsbelt, éduquait des soldats comparables en qualité et prestige. Relégué aux confins de la Galaxie, l’Empire ne pouvait plus simplement miser sur le nombre et un matériel illimité.

La cérémonie concluant la dernière année de formation de ces combattants d’élite était donc un évènement important au sein duquel les membres privilégiés du Haut Commandement et du Conseil Impérial aimaient à se rendre et se faire bien voir. Les places sur ce monde tenu secret du reste de la Galaxie étaient pourtant limitées et distribuées au seul bon vouloir de Sa Majesté. L’Empereur, justement, était inscrit de longue date au programme. L’occasion coïncidait en effet avec la sixième année de règne de l’homme qui avait redressé l’Empire après sa période de divisions et d’attentisme. Certes, Harlon faisait dernièrement de moins en moins acte de présence aux célébrations formelles, mais le symbole était ce jour-ci trop important pour être ignoré même par le souverain autocrate. Privilège rare, il était prévu que l’Empereur prononce un discours aux jeunes troupes rassemblées afin de clôturer la grande messe martiale. Autant dire que le jeu d’influence avait été rude pour obtenir un emplacement de choix aux côtés du chef de l’état…


Dangor : " Comment se porte votre famille, Grand-Général ? "

La voix mielleuse du ministre fendit le silence austère qui avait régné dans la navette depuis qu’elle avait quitté les entrailles d’une frégate orbitale.

Reukli : " Bien, Conseiller, elle se porte bien. "

Dangor : " Vos enfants se trouvent toujours sur Fondor ? "

Reukli : " Plus maintenant ; ils viennent d’entamer leurs études supérieures sur Iridonia. "

Dangor : " Choix judicieux, s’il en est. "

Malgré son sourire factice, cette information n’était pas étrangère au vieux bureaucrate. Ars avait cessé de compter le nombre de bulletins confidentiels qu’il avait consultés durant ses décennies de carrière dans le but d’en générer une synthèse compréhensible pour les dirigeants de l’Empire. La requête venait parfois d’un bureau influent, d’une obscure commission ou bien de l’occupant du trône en personne. En y ajoutant les rapports personnels tissés au fil du temps, notre homme n’avait plus grande chose à apprendre des notables de l’Empire. Certains restaient néanmoins peu loquaces et rechignaient à s’épancher sur leur vie en dehors des obligations professionnelles. C’était le cas de Zagent, un homme austère et à cheval sur les procédures. La remarque qui suivit en fut d’autant plus surprenante.

Reukli : " Et vous, Conseiller ? J’ai l’impression de vous connaître depuis une éternité. Et pourtant… de ne rien savoir à votre sujet. "

Ars prit une mine détachée.

Dangor : " Car je n’ai qu’une seule famille : l’Empire. Mon existence lui est entièrement dévouée. C’est bien la moindre des choses après la carrière que m’offrirent Leurs Majestés Palpatine et Cir-Delàviel. "

La réponse était convenue mais pour autant déclamée avec sincérité. Les symbiotes comme Ars s’offraient corps et âme au régime pour la simple raison qu’il était toute leur vie. Un mutualisme malsain et fructueux à la fois.

Finalement, le vaisseau ralentit puis se posa sur le spatioport de l’établissement. Les visiteurs se levèrent tandis que s’introduisait par la rampe de sortie une première bourrasque de vent chaud. Au sol, le comité d’accueil était plutôt réduit pour les circonstances. Quelques shadowstormtroopers entouraient un homme en uniforme de gouverneur, tiré à quatre épingles et le visage perpétuellement empreint de condescendance.


Dangor : " Grand-Moff Kaine ! "

Les mains enfournées dans ses longues manches, le ministre descendit de la navette et vint à la rencontre du maître des lieux. Reukli, qui le suivait de près, se signa d’un salut militaire.

Kaine : " Conseiller Dangor. Votre présence est une surprise compte tenu des dernières nouvelles. "

Les traits d’Ardus s’étaient crispés. Quelque chose clochait. Le groupe se mit à rejoindre d’un pas déterminé le complexe imposant de l’Académie.

Dangor : " Allons, vous n’ignorez pas que le Grand-Général et moi-même ne déclinons jamais les invitations de l’Empereur. "

Kaine : " D’aucuns auraient tout simplement annulé. Sans l’Empereur, le luxe de Ravelin devient soudainement irrésistiblement préférable aux étendues inhospitalières de Yinchorr. "

Comment ? Astellan faisait faux bon et seul Ardus en avait été informé ? Ars s’arrêta sous le choc de la révélation avant de se reprendre immédiatement. Il ne pouvait faire montre d’ignorance, ni paraitre comme la cause des frustrations de son hôte.

Dangor : " Un simple empêchement. " dit-il comme souhaitant s’en convaincre lui-même " Cela n’enlève rien à la considération et l’appréciation que Sa Majesté éprouve à l’égard des... "

Reukli : " Vous voulez dire que l’Empereur a annulé sa venue ? " intervint le général, la déception se lisant dans son regard.

Kaine : " C’est exact. Une brève vient en outre de tomber : les Seigneurs Miraj et Poena seront également indisponibles. "

Dangor : " Il vous revient donc de prononcer l’allocution de clôture, Grand-Moff. "

Le ministre s’était permis une interprétation généreuse du protocole impérial en faveur d'Ardus. Les rides de ce dernier s’étaient déjà détendues, signe que la proposition lui plaisait. Le haut gradé, personnage influent et connu pour avoir les dents longues, y voyait sûrement là une énième opportunité de briller à la cour impériale. Ars flattait ainsi ses ambitions tout en s’assurant un peu plus ses faveurs.

Dangor : " Demain matin, je vous aurai rédigé un discours digne de l’occasion. "
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By Ars Dangor
#40427
Consciencieux, Ars s’était excusé dans la soirée auprès de ses hôtes, préférant, pour composer un texte de cette importance, le calme des appartements mis à sa disposition qu’un interminable repas entre officiers. Il avait un instant envisagé de réutiliser les mots qu’auraient dû prononcer l’Empereur, et dont il avait pris une part active à la rédaction, mais, craignant que l’initiative porte ombrage à Sa Majesté, s’était rapidement ravisé. Ardus aurait fort apprécié le geste et vu là un signe de faveur particulière venant d’un proche de l’Empereur. Mais nul n’avait jamais véritablement été " proche " de Harlon et ce dernier n’aurait certainement jamais eu pareille idée. Le conseiller passa donc une partie de la nuit à réécrire le discours dans un style assez conventionnel, mais posant occasionnellement quelques allusions aux progrès et à la réussite du Bijou Scintillant se reflétant dans l’excellence des troupes assemblées pour l’occasion. En somme, suffisamment d’autosatisfecit pour rassasier les chevilles enflées d’Ardus sans pour autant éclipser le thème des célébrations.

Un voile sombre s’était depuis longtemps allongé sur les étendues de la planète aride lorsque le ministre posa enfin son datapad, satisfait du travail accompli et ressentant la fatigue le gagner. Un court repos au moins lui était impératif pour clarifier son esprit et apporter quelques corrections dans la matinée. Débarbouillé et vêtu légèrement, à peine fût-il allongé que le sommeil le gagna.


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Ambiance


Ars s’éveilla brutalement, le dos prit de courbatures et la peau glacée par un parterre de marbre noir remplaçant la literie de l’académie. Il s’assit et, par reflexe, tâtonna en vain une commode qui n’existait pas pour tenter de trouver son blaster. Sa chambre avait disparu, l’édifice qui l’abritait aussi. D’un regard rempli d’incompréhension, il étudia les alentours et conclut rapidement qu’il n’était plus sur Yinchorr. Ce lieu lui était même très familier : Bastion. La structure imposante se dressant devant lui ne pouvait être que le Palais Impérial. Pourtant, un sentiment étrange agrippa l’estomac du commis. Un sentiment de peur familière mêlée à des frissons euphoriques, comme le tressaillement que l’on ressentait avant un grand plongeon dans l’océan. Une force semblait le pousser irrésistiblement à prendre les escaliers monumentaux menant aux profondeurs du palais.

Il se leva enfin et fit les premiers pas vers les sommets du monolithe où résidait le pouvoir de l’Empire. Un silence morbide régnait aux alentours. Aucun garde, nul speeder ou véhicule officiel, pas la moindre petite main entretenant la résidence et son parc. Seul un ciel couvert d’une épaisse chape de nuages, sans brise, et cet air froid... si froid.

Quand soudain résonna une voix semblant émaner d’une cavité lointaine. Une voix ensorcelante et voluptueuse que le conseiller croyait reléguée à jamais aux annales de la Galaxie.


Voix : " Ars ? "

Il rêvait ! Tout cela n’était que le fruit d’heures trop intensives au travail, de l’environnement vicié de Yinchorr. Il ne devait que refermer les yeux pour s’assoupir de nouveau. Mais cet appel irrésistible... Il devait en avoir le cœur net. Son sentiment d’effroi jubilant redoubla. Quelques pas de plus à gravir, c’est tout ce qui lui manquait.

Voix : " Approchez. N’ayez crainte. "

Le ministre poursuivit sa marche inéluctable jusqu’à parvenir aux portes du palais, éventrées par quelque puissance surhumaine. Des flocons vinrent s’écraser sur son visage, puis d’autres encore, retombant comme un lent rideau gris à l’entrée du bâtiment. Il s’essuya machinalement le front mais, au lieu de fondre, les particules formèrent de longues trainées grisâtres sur sa main. Des cendres...

Ars s’introduisit dans la cour du palais et passa devant une fosse commune où s’amoncelait un immense tas de corps carbonisés, la plupart jetés pêle-mêle, certains encore vêtus de leur armure de plastoïde qu’une flamme intense avait fait fondre. L’odeur âcre de cet enchevêtrement calciné le révulsa, il tituba en contournant la scène macabre et pressa la manche de sa chemise contre son nez. Le saint des saints violé, le cœur de l’Empire atteint, les efforts décennaux du politicien réduits à néant. Ses jambes continuaient cependant de poser un pied devant l’autre, rien ne semblait destiné à lui faire rebrousser chemin.

Il longea les gravas se faisant de plus en plus nombreux et parvint finalement à la salle du trône. Là, une sorte d’interminable toile d’arachnide reliait les colonnes colossales de la pièce. Trois cocons immobiles pendaient par un long fil de soie sous la voûte centrale lézardée. C’est en apercevant l’intru que la présence dissimulée dans la pénombre choisit de se mouvoir sur la toile gluante. Les silhouettes de plusieurs pattes fines et acérées se rétractèrent une à une sous sa robe alors qu’elle descendait progressivement pour arriver à la hauteur du nouvel arrivant.


Voix : " Conseiller Dangor. Je savais que vous répondriez. "

C’était une femme, intemporelle, vêtue à la mode des grandes maisons aristocrates de Naboo. Elle s’exprimait la moitié du visage dissimulé par un éventail. De l’autre, son œil noir injecté de sang semblait percer l’âme de son interlocuteur.

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Ars posa un genou à terre, de larges perles de sueur ruisselant sur ses tempes et le long de sa nuque.


Dangor : " Impératrice Cir-Delàviel. Votre... Majesté. "

L’entité sourit, affichant une dentition parfaitement blanche.

Dangor : " Vous avez été détruite il y a douze ans. " se ressaisit le ministre en se frappant les tempes " Je suis en train d’halluciner... Encore une ruse jedi ! "

A l’évocation de l’ordre honni, un rictus mauvais effaça le sourire de la créature. Ars se sentit soulevé par un sortilège invisible semblant progressivement l’écraser. Son souffle se fit de plus en plus difficile et son visage prit une teinte bleutée.

Femme : " Dois-je être plus convaincante ? "

Ars secoua la tête, après quoi il fut reposé délicatement sur le sol. Il essuya hâtivement les quelques gouttes de sangs perlant de ses narines.

Femme : " Je serai brève. Il me faut conserver mes forces pour mon Éveil.

Je vous demande de préparer l’Empire au retour de sa souveraine légitime. Bâtissez-moi, dans le secret, le plus digne et redoutable instrument de ma vengeance. "

Dangor : " Mais l’Empereur et ses seconds... "

L’entité fut secouée d’un ricanement méprisant et se hissa au niveau des trois cocons pendus au plafond. D’un coup de patte arrière, elle sectionna leur attache et les fit s’écraser aux pieds du bureaucrate. Celui-ci fit un pas en arrière en découvrant les visages d’Astellan, Miraj et Poena emmaillotés de soie, les yeux ostensiblement absents de leurs orbites.

Femme : " Ces insectes ne sont pas ce qu’ils prétendent être. Ne gâchez pas vos talents en servant quelques coquilles vides, cher ami. "

Dangor : " Il me faudra trouver des soutiens... " murmura le conseiller à lui-même.

Femme : " La jeune inquisitrice aux cheveux d’argent. " répondit-elle d’un air pensif " Je ressens chez vous deux beaucoup de déception, d’émotions refoulées. Servez-vous-en. "

Dangor : " Il en sera ainsi. "

D’un geste gracile, la présence replia son éventail, révélant une moitié de visage complètement squelettique, figée dans un trépas perpétuel, comme celle d’un cadavre desséché par les siècles.

Femme : " Nous nous reparlerons en temps voulu. Ne me décevez pas, conseiller. "

Elle fit un signe congédiant le vieux serviteur et se replia sur les hauteurs de son immense toile pernicieuse. Ars se retrouva projeté en arrière au travers de la pièce à une vitesse vertigineuse, traversant la rangée de colonnes menaçantes, et la cour où était amoncelé le charnier consumé par les flammes, puis l’escalier monumental par lequel il était arrivé, avant d’enfin s’écraser sur l’esplanade d’où il s’était éveillé. Le choc d’une violence inouïe le fit instantanément perdre connaissance.

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Voix : " Maître ? Il est l’heure. "

Le droïde protocolaire enclencha l’ouverture des volets automatiques. Instinctivement, Ars leva son bras pour se protéger des rayons intenses se projetant graduellement dans la chambre.

Dangor : " Où sommes-nous ? Quelle heure est-il ? "

Droïde : " Académie Militaire Impériale, système de Yinchorr. Dix-neuvième jour du troisième mois de l’an trente-quatre. Il est sept heures vingt-deux du matin et dix-sept secondes.

Votre petit-déjeuner consiste en de déli... "

Dangor : " Laissez-moi. " l’interrompit-il, manifestement soulagé " Je rejoindrai le Grand-Moff d’ici peu. "

Il bondit de son lit, gribouilla diverses rectifications au discours qui lui venaient à l’esprit, puis entra tel un ouragan dans la salle de bain. Là, il s’arrêta net devant son miroir. D’une main tremblante, sous la lampe vacillante, il passa ses doigts sur son nez et son menton, récoltant quelques flocons de sang séché...
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By Ars Dangor
#40508
A l'heure fatidique, les dignitaires se placèrent un à un sur l’estrade surplombant le parterre de milliers de soldats impériaux soigneusement alignés en silence dans leur armure reluisante, surveillés de près par des officiers subalternes rodant entre les formations à la recherche du moindre écart. Il arrivait occasionnellement que l’un d’eux fasse résonner sa cravache sur le plastron d’un soldat chancelant, assommé par la chaleur impardonnable des lieux, ou de réajuster la parfaite symétrie des rangs s’étendant à perte de vue. C’était que l’Empire avait une allure à maintenir, une certaine théâtralité seyante à son caractère totalitaire, notamment dans ces circonstances où une partie de son gratin s’était déplacé pour admirer les dernières réalisations de l’Ordre Nouveau. Ce gratin, justement, que l’on savait pour certains plus intéressé par l’effet de l’évènement sur leur place dans les grâces impériales que par les réussites de l’infanterie, revêtait pour l’occasion ses uniformes les plus formels. Une exception à ce pavoisement résidait dans le Conseiller Dangor, adepte des tuniques simples et amples honorant la mémoire de son mentor, Palpatine. La silhouette perpétuellement émaciée du natif de Naboo se plaça au second rang, derrière la chaise vide d’Astellan et sur le bord de l’allée centrale amenant au microphone, observant du coin de l’œil les discussions convenues entre invités. Reukli, n’appréciant guère de se mettre en avant, s’assit rapidement, bientôt rejoint par son homologue de la marine, l’impitoyable Grand-Amiral Elysar.

Les conversations se transformèrent peu à peu en murmures puis se turent finalement à l’arrivée de Kaine, qui, entouré de sa suite, rejoint sa place avec l’assurance d’un fauve entrant dans sa tanière. La Marche Impériale retentit, le maître des cérémonies annonça le début de la célébration et les premiers intervenants prirent la parole. Ars avait assisté à des centaines d’évènements de la sorte au cours de sa longue carrière de serviteur de l’État et il en connaissait le déroulement comme peu d’autres. Ils se ressemblaient tous, suivant un protocole dicté au geste près par le règlement militaire. Peu de place était laissée à l’improvisation ou aux imprévus, et les participants se gardaient bien de s’écarter des déclarations filtrées par la censure. Aussi l’acte de transgression du Grand-Moff lorsque vint son tour de s’exprimer jeta un certain malaise parmi les personnalités présentes.


Kaine : " Soldats, il était prévu que je pérore un discours écrit à l’avance… dont la teneur n’aurait pas été mienne. "

D’un geste sec, le gouverneur régional brandit une liasse de papiers à la vue de tous puis la jeta au loin, le visage figé dans une expression de mépris. Le texte s’étala en contrebas du pupitre avant de disparaître dans le décor, emporté par une bourrasque de vent chaud. Les haies de combattants restèrent muettes et placides devant la scène. Parmi les notabilités de l’Empire, en revanche, la gêne était perceptible et l’on s’échangeait des expressions atterrées. Reukli se tourna vers Ars en lui adressant un regard interrogateur, mais le ministre secoua lentement la tête : non, ce n’était nullement au programme... et ni de son fait.

Kaine : " Mais puisque Leurs Seigneuries n’ont hélas pas pu nous honorer de leur présence... " poursuivit-il en lançant un coup d’œil presque accusateur en direction des sièges vides sur l’estrade " Je voudrais me concentrer sur ce qui fera de vous la crème de l’Empire et les architectes de la victoire ultime de l’Ordre Nouveau : vos qualités de chef. Sur le champ de bataille, bien sûr, mais aussi dans vos familles, et dans la société impériale. "

S’en suivit alors une allocution particulièrement animée où le Grand-Moff énonça les dispositions et compétences nécessaires à tout commandant. Il en profita pour rappeler plusieurs victoires militaires personnelles et les accomplissements de son administration sectorielle. En réalité, sans jamais nommer l’Empereur, le Grand-Vizir et l’Exécuteur, ni en se résolvant à leur faire montre du moindre irrespect, le discours constituait une critique voilée du gouvernement de l’Empire, hissant le Bijou Scintillant comme modèle face à une Yaga Minor défaillante et silencieuse. Il n'était pas certain que toute l’audience de jeunes Riot Stormtroopers diplômés ait saisi les nuances du réquisitoire, mais les hauts gradés et politiciens présents, eux, l’interprétèrent comme tel. D’ailleurs, une fois la harangue achevée, seuls quelques rares et très brefs applaudissements vinrent accompagner Ardus reprenant sa place.

Kaine : " Vous ne m’en voulez pas, conseiller ? " demanda-t-il en s’arrêtant près du ministre.

Dangor : " Ces soldats sont la fierté de l’Empire. " affirma l’Éminence Grise pour esquiver la bravade.

Les lieux se vidèrent aussi vite qu’ils s’étaient remplis. Pour les uns, les militaires que l’on venait de récompenser, il restait à célébrer l’occasion entre camarades avant que l’Empire ne les déploie aux frontières ou au maintien des territoires hostiles. Pour les autres, les dignitaires impériaux, la plupart quittèrent Yinchorr sans tarder, craignant d’être associés outre mesure aux inconvenances de la journée. Ars, lui, resta quelques temps à la résidence du recteur pour faire bonne figure et maintenir le décorum. Mais c’est après avoir enfin pris congé de ses hôtes et la direction de l’astroport que notre homme assista à une scène inédite dans les halls prestigieux de l’Académie.

Un agent du BSI – du rang de colonel à en juger par ses insignes – empêchait Ardus de rejoindre ses appartements, lequel semblait plus agité qu’à l’accoutumé. Ars fit signe aux serviteurs portant ses valises de continuer sans lui jusqu’à la navette de retour et se rapprocha calmement de l’altercation.


Kaine : " ... Vous interrompez un Grand-Moff dans l’exercice de ses fonctions, colonel. Cette erreur grossière vous coûtera cher. Quel est votre matricule, que j’en informe le Directeur O ? "

Officier du BSI : " BR-082. Je suis profondément navré, Grand-Moff. Mais l’ordre vient du Palais Impérial. Veuillez me suivre, je vous prie. "

Kaine : " Oh, je ne crois pas. " répondit le gouverneur alors que sa garde personnelle s’interposa.

Officier du BSI : " Votre coopération serait... la bienvenue. "

L’agent du BSI leva sa main gantée et plusieurs ShadowStormTroopers sortirent soudainement de leur manteau invisible pour le flanquer.

Dangor : " Colonel, que signifie tout ceci ? "

Officier du BSI : " Avec tout le respect que je vois dois, conseiller, je vous prie de ne pas vous mêl... "

Kaine : " Les Seigneurs Miraj et Poena me rappellent sur la capitale pour quelques temps. " avoua Ardus avec un sourire trahissant un mélange de fierté et d’appréhension.

Dangor : " Je vois. " souffla le ministre d’un air faussement soucieux " Il se trouve que je dois m’y rendre également. Soyez assuré que je ferai de mon mieux pour tirer cette situation au clair, Grand-Moff. "

Kaine : " Vraiment ? "

Dangor : " Au service de l’Empire. " répondit-il en souriant à l’agent.

Kaine : " Eh bien, soit. Vous ne me laissez guère le choix, colonel. Inutile de perdre plus de temps. "

Ars observa l’attroupement s’éloigner et tourna les talons pour rejoindre son transport intersidéral. Toute vérité n’était pas bonne à dire, et Ardus, pourtant ambitieux et habile, l’apprenait à ses dépens. Le ministre aurait quant à lui pu être la cible de soupçons s’il n’avait pas eu la présence d’esprit de faire censurer et valider son texte par Bastion avant que Kaine ne décide de le passer aux oubliettes. Un rien avait suffi pour faire presque aussitôt réagir le pouvoir ordinairement passif. L’anniversaire de l’avènement de l’Empereur Astellan et la promotion de la meilleure classe d’aspirants de l’Ordre Nouveau ne représentaient manifestement plus rien pour le trio dirigeant l’Empire, mais la moindre remise en cause – même à demi-mot – ne saurait être tolérée. L’Empire restait ce qu’il était, une entité fascisante, mais quelque chose d’insidieux le gangrénait de l’intérieur. Si rien ne changeait, si Ravelin continuait à se vautrer dans la stagnation et le déni pour ne montrer signe de vie que lorsque les plus audacieux osaient proposer un changement de course, alors ce n’était qu’une question de temps avant que les ennemis de l’intérieur ne profitent de cette déliquescence pour rogner les fondations du projet millénaire auquel Palpatine donna naissance.

Et c’est là, ruminant seul ces pensées en entrant dans le hangar où l’attendait son vaisseau, que tout devint clair pour le mandarin vêtu de pourpre. Il fallait un sursaut des plus fidèles éléments de l’Ordre Nouveau. Mais d’abord, il incombait de comprendre ce qui avilissait le sommet de l’État. Au milieu de cette épiphanie, une première idée germa dans la cervelle alambiquée du politicien. Une idée nécessitant des talents bien particuliers. La jeune femme aux cheveux d’argent...


Troupier : " Excellence ? "

Ars fut brusquement arraché de ses pensées. C’était un cadet, son casque sous le bras. Il salua avec une rigueur académique.

Dangor : " Qu’y a-t-il ? "

Troupier : " Si je puis me permettre, Excellence, mes camarades et moi nous demandions où se trouvait l’Empereur... Comment va-t-il ? "

Une telle candeur le prit de court. Pour la première fois, le prédicateur à la langue fourchue hésita. Il se ressaisit en constatant le regard tourmenté du jeune homme.

Dangor : " Il est au front... Parmi ses sujets, à préserver l’Empire des adversaires d’aujourd’hui et de demain. "

Et de lui poser une main ferme sur l’épaule.

Dangor : " Pouvez-vous m’en promettre autant, cadet ? "

Troupier : " Oui, monsieur ! "

Il acquiesça puis gravit la rampe d’entrée de sa navette lambda. L’engin décolla promptement et disparut dans les cieux orangés de Yinchorr.


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