L'Astre Tyran

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By Elysia Astellan
#24686
-- Exploration --


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    Les négociations avec la FéDération étaient terminées et Elizabeth Civicius avait regagné Arkania.

    L'équipe de pilotes et d'ingénieurs demeurait sur place pour que débute l'exploration. L'Explorateur E9 qui avait été acquis par la FéDération et Arkania avait été légèrement restauré et peint aux couleurs de la FéDération. L'équipage en avait déjà largement fait le tour et attendait désormais qu'on oriente leur prochaine mission.




    Les six membres de la mission s'étaient regroupés pour entendre les consignes diverses et variées prodiguées par leur donneur d'ordres : la FéDération. Tous étaient prêts pour un décollage prochain. Par où commenceraient-ils ? La carte holo-projetée donnait un meilleur aperçu des routes à explorer.


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By Scott Knox
#24730
La réponse ne tarda pas à venir, le contrôleur de mission, James Elroy, vétéran des derniers conflits (Elrood+NR vs Empire) et fin connaisseur du secteur, voyant les militaires Arkaniens, les salua militairement puis donna ses instructions, mains derrière le dos, les pieds bien plantés au sol.

Seul son visage marqué trahissait son âge mais le tonus apparent de son corps lui donnait 15 ans de moins...


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James Elroy, Directeur du service Exploration
Médaillé de la Croix de Guerre de Merisee
Médaillé militaire
2 Etoile d'argent pour bravoure en action
Fourragère du régiment d'éclaireurs d'Elrood
30 ans de service actif



Bienvenue au service Exploration,


C'est une grande joie pour moi de vous voir réunis pour cette noble mission, ce sera pour moi, la dernière car j'ai atteint la limite d'âge du service actif. Grâce à quelques relations et mon passé militaire je puis encore accomplir cette dernière tâche mais aussi parce que je connais bien le secteur, les routes potentielles et les dangers du drift.

Ces vents stellaires perturbent à 100% les instruments et vous feront sortir de l'hyper-espace, à coup sûr donc vous serez obligés de progresser par bonds. Ce sera fastidieux, long et cela réclamera toute votre vigilance sauf si certains d'entre vous ont l'avantage d'exercer quelques "capacités spéciales" vous dispensant d'avoir affaire aux instruments, ça nous aurait bien servi d'ailleurs durant la dernière guerre !


Il se tourna vers l'écran holo d'un mètre de côté et afficha la carte précédente, avec les chemins à parcourir (en jaune) et l'ordre dans lequel effectuer les reconnaissances.



- Voilà, ainsi, vous savez par où commencer, si vous avez besoin d'aide (en cas d'urgence), nous pouvons vous envoyer des secours à partir d'ici et nous avons aussi des bâtiments dans les secteurs 1 et 3.

Le vétéran se tourna vers ses interlocuteurs et sentit qu'une alerte holo lui signalait un message entrant...

Le secteur 2 devait être évité autant que se peut !
Modifié en dernier par Scott Knox le dim. 6 nov. 2016 19:15, modifié 1 fois.
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By Scott Knox
#24788
James Elroy reçut une vibration au poignet de son holomontre, l'alerte provenait de l'évolution de la mission du jedï San Kun. Il transféra le rapport vers sa console privée, pas la peine d'en informer les pilotes prêts à partir.

- Messieurs, je vous laisse prendre vos dispositions mais des événements récents m'incitent à vous réorienter de suite, une interception est en cours dans le secteur 2 donc, je vous demande de l'éviter, votre navire n'est pas vraiment équipé pour le combat spatial, je vous demande donc d'explorer la partie sud pour le moment.

Dès que les pilotes partiraient, James trouva la confirmation que San Kun avait balisé de Béréa à Kuras III + le contournement du Drift pour rallier Halbara.

Déjà sur l'écran, s'affichait un superbe maillage de coordonnées de navigation, immédiatement enregistrées et répertoriées. Les points d'arrêt du vaisseau d'exploration jedï était réguliers bien que ponctuels, James les aurait cru plus nombreux, à croire qu'ils ne dormaient pas à bord...décidemment, cela le surprendrait toujours !

Quand il fut seul, il adressa un message de félicitations à San Kun et à son équipage.


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James Elroy, Directeur du service Exploration
Médaillé de la Croix de Guerre de Merisee
Médaillé militaire
2 Etoile d'argent pour bravoure en action
Fourragère du régiment d'éclaireurs d'Elrood
30 ans de service actif


Du Directeur d'exploration, James Elroy


Jedï San Kun, votre travail restera à jamais dans nos archives. D'ores et déjà, la partie nord à ouest et sur le point d'être couverte et cela, grâce à vous et votre équipage.

Les relevés me font part que vous prenez peu de repos pour des conditions de vol standard, je vous demande de prendre soin de vous, je ne peux vous l'ordonner, vous n'êtes pas sous mes ordres et je suppose que vos aptitudes spécifiques rendent cela possible, néanmoins, reposez-vous et revenez-nous en forme.

Que la Force soit avec Vous...Toujours !

James Elroy,
Directeur du département d'exploration FéDérale


P.S : je renvoie une copie au Conseil qui procédera à un autre versement au NOJ comme prévu.
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By Elysia Astellan
#24801
    L'équipe arkanienne écouta attentivement les consignes distribuées par le Directeur du Service Exploration. La situation semblait évoluer rapidement. Il fut finalement convenu que l'équipe se concentrerait sur le secteur 4. On tenterait de relier Coyn à Pinett, puis Pinett à Dega, et enfin Osirrag à Elrood. Encore quelques heures, et tout serait prêt pour le départ. Vers Coyn, puis le vaisseau bifurquerait hors des sentiers battus. Aux commandes, le Capitaine Isen Oberan, dont la sensibilité à la Force devrait être une aide précieuse pendant la mission.




    L'Explorateur E9 atteignit Coyn en une paire d'heures. Il était temps d'entrer dans le vif du sujet.

      « Les sondes sont prêtes ?
      - Oui, capitaine. »

    Isen consulta l'holo-carte sur sa gauche. Ils iraient "tout droit" jusqu'à Pinett. Une sorte d'échauffement. Il n'était pas question de faire des économies de matériel, toutefois, le nombre de sondes nécessaires pour ce trajet devrait être réduit. Il n'y avait en effet aucun obstacle notable le long du vecteur que l'équipe avait choisi d'emprunter.

    Avant de quitter la route qui menait tout droit à Bodrin, Oberan informa le Service Exploration qu'ils étaient sur le point de bifurquer. Une première sonde fut placée lors de la première manœuvre visant à orienter le vaisseau selon le bon vecteur. Le capitaine n'envisageait pas le premier saut avant au moins une dizaine d'heures. Non pas que le calcul prendrait beaucoup de temps, mais il prenait la peine d'enregistrer la moindre de ses manœuvres. Toutes les commandes et interactions vaisseau-pilote seraient enregistrées de la sorte. Ainsi, un autre pilote souhaitant reproduire le voyage en aurait la possibilité.

      « Ok pour la première sonde, elle est fonctionnelle. »

    Dès que le vaisseau fut en position et parfaitement en phase avec le vecteur choisi, on prépara une deuxième sonde et on initia le calcul du saut. Un saut presque ridicule au regard de l'histoire du voyage hyperspatial. Prudence. Oberan avait eut le temps de prendre le vaisseau en mains bien avant le début de la mission, mais il ne voulait prendre aucun risque, d'autant qu'il était pour le moment incapable de savoir ce qui les attendrait en sortie d'hyperespace.

      « Les radars ?
      - Tout est ok. »
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By Elysia Astellan
#24839
    Fin du calcul. Vérification. Validation. Et saut.




    Les résultats du calcul de la position actuelle du vaisseau différaient du vecteur d'entrée. Ils avaient dévié. Trois fois rien, et presque sans conséquence étant donné la distance relativement faible parcourue. Il fallut cependant ajouter la trajectoire en prenant en compte la variation.

    Les radars demeuraient muets.

      « Reck, on doit pouvoir faire des sauts plus longs. »

    Le copilote opina.

      « Lance la routine pour le calcul du trajet par sauts avec correction du vecteur d'entrée à chaque saut. Utilise la dérivée pour la validation. Si on s'éloigne trop de l'optimum on reviendra sur nos pas. Aucune procédure automatique, on se contentera de ses résultats.
      - Bien. »

    Pendant ce temps, on se chargeait de placer une nouvelle balise. Puis de vérifier le fonctionnement correct de cette dernière. Rien de particulier à signaler. Cette région de l’espace était particulièrement calme pour le moment et les communications externes étaient toujours opérationnelles.

    Les données relevées pendant le voyage avaient un double objectif. Le premier, et le plus immédiat, consistait en l’acquisition du chemin spatial, comprenant toutes les manœuvres réalisées par l’équipage. Le second, à plus longs termes, résidait en la mesure d’une multitude de paramètres propres au vaisseau : stabilité, maniabilité, fiabilité, consommation, vitesse de calcul, autonomie, initiative. On pouvait faire bien mieux …

    En termes de fiabilité, l’ordinateur n’était pas mauvais. Les erreurs demeuraient pratiquement insignifiantes et étaient certainement dues à la puissance de calcul. De plus, la correction était vite apportée. En revanche, concernant l’autonomie et l’initiative, il ne fallait pas compter sur l’ordinateur de bord. L’IA embarquée n’était que relativement efficace et Isen pressentait qu’elle ne serait d’aucune utilité à proximité du Drift.

    Régulièrement, l’ingénieur transmettait ses acquisitions à son homologue resté au Service Exploration de la FéDération.




    Le voyage se poursuivait sans encombre.

    On s’estima à mi-parcours quand les radars se réveillèrent à la détection d’un vaisseau non identifiable, et refusant de s’identifier, qu’on espérait inoffensif. Le capitaine jugea bon d’en avertir son donneur d’ordres.
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By Scott Knox
#24868
James Elroy reçut le rapport du vaisseau d'exploration de la mission mixte, ceux-ci partaient vers l'ouest, James aurait préféré qu'ils aillent vers le sud-est mais il aurait du être plus formel. Ils allaient sûrement faire halte à Elrood avant de progresser plus, au nord-ouest, contournant le drift.

Il s'adressa à eux :


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- Mission d'exploration ? Ici, le Directeur, votre progression est régulière malgré quelques petites corrections inévitables. Si vous le pouvez, veuillez enregistrer le profil du vaisseau non-identifié, nous comparerons avec nos banques de données, s'il y a matière à enquêter dessus, nous enverrons des intercepteurs à sa poursuite...S'il ne fait que vous croiser, veuillez continuer la mission, merci.

- Dernière mise à jour, quand vous serez à Elrood, faites une halte, on m'informe que des perturbations pourraient vous bloquer pour un temps indéfini entre celle-ci et Halbara donc je vous invite à revenir explorer le secteur 4 (sud-est), les portions sont plus courtes, notamment entre Almar > Alluvia + Alluvia > Gelgelar

- Pour cette dernière "Alluvia > Gelgelar", utilisez la portion secondaire existante, entre "Torina et Alluvia", vous créerez ainsi une "bifurcation" avant la nébuleuse de méthane. Je vous DECONSEILLE vivement de la traverser, la présence de méthane vous transformerait instantanément en chaleur et lumière. ! Est-ce bien clair ?
- A cette occasion, ce demi-tour, indépendant de notre volonté vous permettra de compléter cette mission d'exploration par une reprise de contact ethnologique au départ d'Almar pour la destination d'Alluvia. Des scientifiques et xéno-biologistes embarqueront à votre bord pour cette planète et reprendre contact avec les populations qui habitent les profondeurs : les Alluvians dirigés par Sa Majesté Vladis Loxodon.

- Evidemment, vous serez équipés en conséquence pour cette mission sous-marine, qui sait, cela peut être aussi une opportunité diplomatique pour Arkania, du moins de faire connaissance avec ce peuple...Vous avez aussi le droit de refuser, nul préjudice ne vous sera tenu rigueur et pourrez compléter à loisir votre mission actuelle, en terminant le secteur 4. Les scientifiques bénéficieront alors de votre transport pour un aller simple grâce à vous. Ils seront par la suite, repris par un autre transport, une fois, au sec.

James Elroy à Mission d'exploration, terminé.


Comment exploiter un contre-temps fâcheux ? Voilà ce à quoi, le Directeur avait été formé durant des années, "quand on ne peut pas aller tout droit, contournez l'obstacle"...Cette idée n'était pas aussi saugrenue que cela puisque une procédure de contact était toujours en "suspens" et ce, depuis 6 ans et 1 mois !! Heureuse coïncidence ?? Il était alors temps de reprendre le dossier, de le traiter à fond puis de le clore une bonne fois pour toute et cette mission correspondait tout à fait au profil du service...Alors, autant y envoyer des explorateurs sur place ainsi, on ferait d'un saut...2 parsecs !

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By Elysia Astellan
#24995
      « Bien reçu, Directeur Elroy.

      Le vaisseau est un transport TZ-86. Il n’a encore amorcé aucune manœuvre pouvant être interprétée comme une agression. Nous ne sommes pas loin de la frontière, il ne doit pas être en territoire fédéral depuis longtemps.
      »

    Un quelconque trafiquant ou petit contrebandier.

      « Nous poursuivons jusqu’à Elrood. Puis retournerons vers le secteur 3. Terminé. »

    Les consignes seraient suivies à la lettre.




    La seconde partie du trajet jusque Pinett se révéla fort ennuyeuse. En quelques sauts, la route fut toute tracée. Toutes les balises émettaient parfaitement et l’ingénieur embarqué à bord estima qu’on pouvait réaliser un saut complet de la première jusqu’à la dernière balise sans inquiétude particulière. Le rapport qu’il rédigea, données et coordonnées à l’appui, fut transmis au Service Exploration.




    La pause fut courte sur Pinett, l’équipage se remit en route rapidement.

    Après Pinett, il fallait rejoindre Dega en contournant le Drift. On ne le traverserait pas, mais il était possible que sa proximité perturbe certains appareils à bord du vaisseau. Cette pensée semblait inspirer le co-pilote.

      « Le Drift peut incapaciter nos radars ?
      - Il faut s’y attendre, oui.
      - Mais l’ordinateur pourra toujours calculer nos trajectoires ?
      - Nous ne serons pas totalement aveugles.
      - Oui, d’accord. Et puis toi tu as ton truc, là. »

    Isen, amusé, opina sans un mot. Reck ne comprenait pas grand-chose, mais c’était un bon pilote. Il insista.

      « C’est les Gris qui t’ont formé ? Je ne comprends pas pourquoi ils ont été chassés. C’était bête de les mettre à la porte alors qu’ils nous aidaient. Enfin, tu vois …
      - Personne ne les a chassés, Reck, ils sont partis. La confiance n’était pas au rendez-vous.
      - Ils ne nous faisaient pas confiance ?
      - Je pense que tu devrais te taire.
      - Oui, capitaine. Mais c’est quand même dommage …
      - Ça s’arrangera.
      - Comment tu peux savoir ce genre de choses ?
      - Le premier saut est prêt ?
      - Oui, capitaine. »

    Pour le premier saut, il n’était pas encore question de Drift. Il ne faudrait s’en inquiéter qu’à partir du deuxième. On prévoyait un second saut relativement court, pour tâter le terrain. Puis on allongerait le pas pour rejoindre rapidement Dega. Il était prévu de mesurer les perturbations engendrées par la proximité du Drift. En attendant, on plaçait des balises.




      « On a dévié.
      - Quel côté ?
      - Du mauvais côté.
      - Communications ?
      - Hors service.
      - On est seuls maintenant ?
      - On met la balise ici et on corrige avec le prochain saut. Note bien la dérivée qui correspond à notre position actuelle. Tu l’enregistres et tu ajoutes la compensation. Correction, plus compensation.
      - Une évidence. »

    La moue d’Isen fit regretter à Polan d’avoir prononcé deux mots de trop.




      « Prêt.
      - Allons-y. »

    Le dernier saut, espéraient-ils. Ils se sentaient coupés de tout, seuls, comme l’avait fait remarquer Reck. Le vaisseau glissa avec une lenteur toute relative en hyperespace, boosté juste dans les temps pour permettre d’initier un saut en pilotage manuel.

    Isen n’était pas un Jedi, il n’avait pas cette affinité intime avec la Force que possédaient certains ahuris. Pas question de faire voler un galet, de communiquer par la pensée, ou encore de se battre avec l’un de ces fameux sabres laser. Mais il était tout de même en mesure de faire appel à ses sens et à son instinct pour améliorer son contrôle sur le vaisseau, pour prendre rapidement des décisions efficaces, et pour sentir quand quelque chose tournait mal. En somme, il ne fonçait pas tête baissée dans l’inconnu. Il avait appris à écouter la Force, et pour l’heure il tendait l’oreille vers le chemin qu’il avait choisi d’emprunter. Il suivait le vecteur calculé qui devait les mener à proximité de Dega.




    Reck n’avait plus le contrôle sur rien, il s’accrochait à la console et jetait des regards anxieux vers son capitaine. Mais du côté d’Oberan, tout semblait normal, et il n’avait vraisemblablement pas besoin de son co-pilote. Malgré tout, le vaisseau dérivait, d’un rien du tout d’angle, mais il dérivait vers le Drift. Et pas question de s’arrêter pour calculer un nouveau vecteur. Tout ce qu’on pouvait faire, c’était enregistrer la dérivée. Pour les suivants, ceux qui emprunteraient la route plus tard. Ils n’auraient pas à suivre l’itinéraire de la mission d’exploration, mais un itinéraire corrigé, compensé, à équidistance du Drift et de la frontière fédérale. Un itinéraire parfaitement sécuritaire. En attendant, Isen livrait bataille pour faire coïncider au mieux leur trajectoire avec le vecteur calculé.

    En sortie d’hyperespace, il y aurait nécessairement un décalage, mais il était possible de le minimiser. C’était donc-là l’objectif que le pilote s’était fixé. Restait à espérer qu’il n’y aurait obstacle en bout de saut. La Force l’avertirait, il l’espérait du moins de tout son cœur.




    Instinctivement, le capitaine freina son vaisseau bien avant que l’ingénieur de bord n’amorce le décompte pour la sortie d’hyperespace. Le vaisseau sortit du « tunnel » et le soleil de Dega apparut comme un lointain disque lumineux. Les appareils embarqués retrouvèrent une activité normale.
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By Elysia Astellan
#26103
    Le voyage de Dega à Osirrag permettait à l’équipage de se reposer en suivant une route déjà toute tracée. Chacun était vraisemblablement sur les nerfs et on profita du calme effrayant d’une grande partie du chemin parcouru pour couper les ponts avec la mission. Oberan cependant, émit deux rapports. L’un à proximité de Dega, en sortie d’hyperespace, l’autre en arrivant aux abords d’Osirrag. L’équipage y prendrait du repos sur la terre ferme et on ferait le plein en carburant et en denrées nutritives. Avant le départ de cette courte étape, les sondes restantes furent largement vérifiées.

    Une fois encore, le vaisseau serait coincé dans un étroit couloir entre drift et frontière fédérale. Si la seconde déviation était acceptable, la première était impensable. Le capitaine savait qu’ils ne s’en sortiraient pas en un seul morceau s’ils plongeaient malgré tout dans la nébuleuse. Le premier saut les déposa aux limites de la zone de danger.

    Après la mise en place de la première sonde, un débat s’immisça dans l’atmosphère cordiale entretenue depuis le départ d’Osirrag. Il était question de la manière dont devait être abordée cette phase. Et, bien sûr, les avis divergeaient. Et tandis que le capitaine demeurait silencieux, le copilote et les deux ingénieurs se chamaillaient. L’un voulait qu’on multiplie les sauts et les calculs, l’autre voulait qu’un seul saut ne soit effectué, le troisième soutenait que la distance dudit saut équivalait à la distance du saut effectué avant l’apparition de Dega sur les écrans. Et dans tout ce remue-ménage, Oberan écoutait les avis des uns et des autres.

    Leur dernier saut en zone dangereuse, avant d’atteindre Dega donc, aurait pu tourner en catastrophe. Faute à un calcul trop optimiste. Mais l’issue heureuse poussait à renouveler l’expérience, tant en termes de sciences que de pilotage.

    Le silence reprit finalement ses droits. Les regards se posèrent sur le capitaine. La décision était prise.

    L’étroit couloir entre drift et frontière serait franchi d’un pas, en pilotage manuel. Trois sondes seraient placées dans cet intervalle. Le capitaine accordait douze heures à ses ingénieurs et à leurs ordinateurs pour calculer une trajectoire parfaite induisant un minimum d’erreur. C’était quatre fois plus de temps que pour le précédent saut dans l’inconnu.

    Un nouveau rapport fut émis. On prévenait le donneur d’ordre que les communications seraient bientôt certainement coupées, mais qu’Elrood serait bientôt reliée à Osirrag.

    Douze heures plus tard, le premier vecteur s’affichait sur la console et l’Explorateur, à pleine vitesse, basculait dans la quatrième dimension. L’épreuve durerait des heures.

    Fort de sa première expérience, le copilote assistait cette fois son capitaine avec une hargne digne d’un soldat placé en première ligne. Oberan n’était plus seul aux commandes, et le vaisseau semblait trouver un point d’équilibre, malgré la perte soudaine des radars et des communications. Sonde 1. Ils déviaient cependant inévitablement vers le drift, mais il était irrémédiablement impossible de calculer en temps réel l’erreur provoquée par l’aspiration de la nébuleuse. La donnée arrivait trop tard, et la correction également. Tout était cependant mis en œuvre pour que le vaisseau ne soit pas aspiré. Sonde 2. Trop lents, les ordinateurs de cet appareil étaient trop lents. Le premier ingénieur griffonnait à toute vitesse des commentaires illisibles quant aux lacunes de l’Explorateur E9. Seuls s’exprimaient le second ingénieur, en charge des calculs, et le copilote surveillant la trajectoire avec minutie.

    Et l’erreur augmentait, lentement. Ils s’approchaient de leur pire ennemi, sans savoir s’ils y étaient déjà confrontés. Oberan, les dents serrées, écoutait. Son instinct, ses sens. Ils n’y étaient pas encore. Bientôt, ils seraient happés par le drift. Et lorsque cela se produirait, il serait alors impensable de songer à redresser.

      « Quelle marge reste-t-il ?
      - Vingt pour cent.
      - Pousse-nous à quatre-vingt-dix pour cent. »

    Reck ne discutait plus, il obéissait promptement.

    Toute la carcasse du vaisseau arkano-fédéral tremblait désormais. Ils devaient compenser le gap qui les séparait de leur trajectoire. Ils s’écartaient du drift, Oberan, crispé sur les commandes, en était certain. Pour preuve, le radar, de nouveau actif, se mit soudain à chanter, à hurler. Le petit astéroïde frôla la coque du vaisseau et disparut de leur champ de vision. Sonde 3 ?

      « Non, attends, pas maintenant. On doit sortir de là avant ! »

    De là ? L’ingénieur leva le nez vers la console. Le radar s’affolait à mesure que le nombre de projectiles augmentait. Au diable le vecteur, le voyage se transformait en slalom effréné.

    L’impact fut violent, mais le bouclier tint bon. Sonde 3. Ejecté de sa trajectoire, le vaisseau était hors de contrôle. Quatre-vingt pour cent. Soixante-dix pour cent. Le radar se tut. Soixante pour cent. Le vaisseau quitta l’hyperespace avec une secousse fort peu commune. Silencieux, l’équipage reprenait ses esprits. Face à eux, la nébuleuse. Ils l’avaient échappé belle.

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By Elysia Astellan
#26384
      « Ça donne envie d’aller voir. Ça c’est un défi. »

    Le Capitaine prit une inspiration, comme pour répondre, mais l’un des ingénieurs coupa court à la pulsion de Reck.

      « Non, n’y pense même pas. »

    Oberan lâcha finalement des yeux le paysage délirant qui s’offrait à lui.

      « On a la sonde 3 ?
      - Non. »

    Un soupir, un long soupir.

      « On l’a éclatée ou on ne la capte pas ?
      - Comment je peux savoir ? »

    Il s’acharnait sur la console de l’ordinateur.

      « On ne sait même pas ce qu’on vient de traverser. »

    D’aspect global, l’épreuve qu’ils venaient de franchir ressemblait à un nuage d’astéroïdes, probablement issus du Drift. Mais ils étaient incapables d’en estimer les dimensions et la dangerosité.

    Après une vérification totale du vaisseau et de son état, le champ du radar fut élargi à son maximum. On perdait du détail au plus proche, pour tenter de voir plus loin. On ne vit rien. On tenta de retracer les coordonnées de l’impact afin de revenir en arrière. Après une brève manœuvre, un nouveau saut fut programmé, tout petit. À la sortie, les premiers astéroïdes apparurent. Et la sonde ? Oui, elle était là. Entière, ou du moins capable d’émettre. Trop proche, bien trop proche de la zone à éviter absolument.

      « Reck, fais savoir au Service Exploration qu’on a fait demi-tour. Informe-les de ce petit détail qui pourrait empêcher la plupart des vaisseaux de franchir ce point. Un « nettoyage » pourrait être nécessaire.

      On repart bientôt vers Elrood.
      »

    Il fut décidé qu’une autre sonde serait placée à la sortie du champ d’astéroïdes, au « bon endroit », là où il n’y avait pas de danger. On appliquait ensuite les diverses corrections sur la route à suivre par le tout-venant. Restait le problème de cette zone de danger qui pouvait perturber les plus petits appareils. Peu importait la décision du Service, l’équipe d’exploration ne pouvait rien faire en l’état actuel des choses. Ils repartiraient donc au plus tôt vers Elrood. Aucun obstacle n’était à prévoir sur la route.

    Quelques jours plus tard, James Elroy reçu la confirmation que l’Explorateur avait gagné Elrood et que la première ébauche de route spatiale avait été tracée.
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