A son arrivée, Modia put constater l'énorme fossé qui pouvait régner entre l'Armée de Terre et le Corps des StormTroopers. Les derniers étaient en garnison active permanente, assignés à des tâches de maintien de la paix musclées, tandis que l'Armée, elle, se mourrait.
Une navette Lambda avait été détachée à son effet, une navette qu'il partageait avec d'autres officiers en transfert sur Karfeddion. La navette était pleine, 16 officiers en tout, de divers grades, de divers corps. 5 d'entre eux allaient dans l'Armée de Terre également. 4 sergents, 1 lieutenant, et bien sûr, Modia, Capitaine. 2 sous-officiers StormTroopers se tenaient là également. Le lieutenant avait tenté de savoir pourquoi les deux StormTroopers étaient désaffectés du Nord, au lieu de se contenter de nommer deux soldats déjà sur place, mais ceux-ci n'avaient pas répondre aux ordres d'un officier de l'Armée de Terre.
On murmurrait qu'ils avaient ordonné des exécutions de masse et rétrogradés avant d'être envoyés ailleurs, leurs talents valant plus que leur mort.
Les autres étaient des Corps Régionnaux de Défense, et quelques-uns en civil qui refusaient de donner leur corps d'affectation.
A son arrivée au camp, on lui assigna une petite chambre privée dans le baraquement des officiers, dans la garnison en périphérie de la capitale de Karfeddion. La chambre avait un lit double, un bureau assez vaste, des étagères, une salle de bain privée attenante et une penderie, le tout pour un espace raisonnable de 25 mètres carré. Bien sûr, Modia restait libre de se payer un logement personnel en centre-ville si l'envie lui prenait de vouloir plus d'espace.
Un Adjudant vient accueillir les arrivants, les StormTroopers se dirigeant directement vers leurs baraquements sans lui prêter attention. Ce qui lui tira un soupir.
Il présenta tour à tour les lieux d'entraînement, le QG, les baraquements, les lieux communs, le Mess des officiers, la cantine des soldats et sous-officiers, et, ajout récent sur impulsion d'Harlon Astellan, un petit lieu de prière, avec divers petits espaces de certaines religions, pour les soldats aux croyances natales encore fortes.
« Il y a en tout 43 lieux de culte dans le casemate en prefab ici même. Vous pouvez aller faire des offrandes ou aller prier, mais en-dehors des heures de service. Le mess n'est accessible qu'aux officiers, en revanche la cantine est ouverte à tous. Les baraquements sont privés, et ne sont pas échangeables. Le couvre-feu marche également pour vous, sauf si vous êtes en service. A l'extérieur de la ville-garnison, vous êtes automatiquement en service.
Vous devrez aller maintenant voir le Major en charge de cette Région, il va vous assigner vos différentes troupes.
Bon séjour sur Karfeddion. Capitaine, Lieutenant. »
Un salut, les 4 sergents qui saluent leur Adjudant, et chacun put entrer dans le QG devant lequel l'Adjudant venait de stopper. Après un petit dédale de couloirs, son illustre figure apparût aux nouveaux arrivants, gratifiés comme il se devait.
Le Major, un homme de taille moyenne, au crâne rasé et aux yeux pétillants de malice et de cruauté les toisait d'un regard plein de mauvaiseté depuis derrière son bureau, affublé d'une projection 3D de la capitale, avec divers points lumineux. De son tiroir, il sortit diverses plaques métalliques frappées de carrés rouges et gris, le plus gros, une plaque de 5 carrés dont 3 rouges, était assurément pour Modia.
« Modia, v'la ta plaque de capitaine. Tu auras le commandement de la 2ème Compagnie d'Infanterie de Karfeddion. C'est toi qui va gérer les patrouilles dans le quartier pauvre de la capitale. Fais gaffe, c'est un vrai merdier. »
Une pause.
« Faudra aussi qu'tu ménages tes gars, on m'a dit qu't'allais devoir nettoyer un truc avec celle qui vient d'arriver. D'ailleurs tu peux dégager, elle t'attend dans la pièce d'à côté.
Allez bon vent. »
Il continua de distribuer ses consignes tandis que Modia était conduit dans une pièce mitoyenne, où trônait une femme en tenue blanche, grade de Commissaire des Officiers au-dessus de sa poitrine au galbe ferme et volontaire.
Elle tendit une main, son oeil valide et son photo-récepteur rouge plantés dans ses yeux.
Il n'y avait pas de nom divulgable dans le BSI. Juste un visage et un code.
Elle croisa les bras, un sourire pincé aux lèvres.
Elle lui tendit un datapad : nom, adresse, description.