L'Astre Tyran

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By Helera Kor'rial
#32425
Ambiance


Certaines grandes personnes de cette galaxie pensait que le karma, c’était une sorte de magie qui guidait le monde, qui le faisait tourner selon les bonnes ou les mauvaises actions. D’autres personnes, plus terre à terre pourtant, appelaient cela la Force. Ces deux groupes avaient la certitude qu’aucune chose n’arrivait par hasard. Que le déterministe était la cause de la volonté quelque chose. Une chose si puissante, si naturelle, si inexorable, que l’on ne pouvait aller contre. Si cette chose pouvait exister, si jamais elle avait eu un jour un certain impact, c’était maintenant qu’Helera en voyait tous les aboutissants. A travers une simple planète, Delchon. Petite point de l’immensité galactique qui n’avait rien d’autres que sa gravité pour prouver son existence. Un monde en or, un vrai. On y était. Ils l’avaient cherché, la Force l’avait exaucé. Aussitôt les nouvelles arrivées jusqu’à sa table de chevet, Helera ne perdit pas une seconde, et même si ces deux petits enfants s’abritaient encore dans leur cocon, elle ne rata pas l’occasion. Voir de ses propres yeux. Admirer ce monde. Elle aurait apprécié que son prince ne se joigne à cette petite aventure, mais responsabilité faisant, c’était en solitaire qu’elle se lança dans l’aventure. Les Maraudeurs d’Alfarh et Raxxor étaient présents, mais également les renseignements d’Augure. Une belle équipe, surement la meilleure pour cette mission. Peut-être un peu trop préparés pour ce qu’ils allaient trouver. Cela n’avait pas été décidé par elle et son frère avait géré les réunions de colonisation. Tout cela ne la regardait donc pas.

« Ma reine, tu n’as donc pas peur de te blesser dans cette aventure ? »

Le chef humain s’écarta pour laisser une place entre lui et Raxxor dans le transporteur aussi peu confortable qu’un coursier de prison militaire. Un fin sourire se dessina sur son visage, tandis que quelques ricanements s’élevèrent dans l’habitacle. Cela au moins tant qu’elle ne les regarde pas directement.

« Ne t’en fais pas pour moi, Alfarh. Je suis toujours aussi agile. Mais ne te fais pas mal en atterrissant. Je porte déjà deux enfants, je n’aurai pas envie d’en avoir un troisième sur les épaules. »

Il rigola à son tour, assisté du rire rauque de l’épais Nelvaanien dont le timbre de voix auraient fait vrombir le métal. Elle lui lança un grand sourire et prix enfin place, avant de s’attacher convenablement. Pas de traitement de faveur pour la reine, ni pour la femme enceinte. Helera détestait cela, au plus haut point. L’humain finalement hocha la tête.

« Bien joué ma Reine, bien joué … »

Ils conclurent l’échange là-dessus et finalement s’adossèrent plus ou moins confortablement contre la paroi métallique, le regard tourné vers le haut du plafond. Le voyage allait être plutôt court, une heure ou deux. Pendant lesquelles Helera garda les yeux clos. Personne même ne parlait. Les maraudeurs n’étaient pas réputés pour être de grands bavards et encore moins les renseignements. Augure n’était cependant pas avec eux, pas dans ce transport en tous cas. Les deux mains posées sur son ventre, elle passa le temps d’attente à écouter ses deux enfants qui croissaient, lentement, inexorablement. Une esquisse de sourire sur le visage, l’âme en paix, les sens reposés. Par ses enfants, Althar ne la quittait pas, et c’était l’essentiel dans cette mission d’exploration et de reconnaissance. Juste de la paix, du calme et surtout du bonheur …

« On arrive dans quelques minutes. Messieurs dames, un monde en or ! »

Le haut-parleur la tira de sa torpeur. Arrivés ? Elle sentit le vaisseau sous l’effet des champs gravitationnels de la planète et fut baladés dans tous les sens. Oh, elle avait hâte de sortir. Le vaisseau vrombit et les vibrations faisaient bouger l’ensemble des sièges dans un vacarme assourdissant. Un grand sourire était affiché sur le visage d’Alfarh, qui regardait son collègue Nelvaanien, les yeux fermés et les griffes plantées dans l’accoudoir.

« Pas de problème mon frère ? »

« Silence. Quel engin du diable ! »

Les maraudeurs éclatèrent de rire. Ou au moins la moitié, puisqu’aucun des Nelvaaniens ne faisaient bonne figure. Même ceux qui semblaient les plus aguerris étaient des concentrés pour ne pas rejeter leur déjeuné. Le vaisseau semblait vouloir exploser quand soudain, le calme complet.

« L’atmosphère a été franchie. Merci d’avoir choisi la ligne Nelvaan pour ce voyage. Nous espérons que vous avez effectuez un agréable voyage. Félicitation à la Reine, au passage. »

Helera étira un sourire et leva un pouce en l’air en guise de remerciement. Finalement, les plus proches des hublots s’y jetèrent et observèrent avec de grands airs ébahis ce qui s’y trouvait à l’extérieur. Helera tenta de lever la tête, en vain. Elle sentait cependant la vie à travers la Force qui pullulait, comme un milliard de signaux. Tantôt agressif, tantôt paisible, tantôt apeuré, tantôt affamé. L’excitation redoubla d’intensité. Les discussions s’enflammèrent dans un léger brouhaha de terme nelvaaniens. Finalement, le vaisseau se posa avec douceur et les portes s’ouvrir de chaque côté. Un air frais pénétra aussitôt à l’intérieur et une odeur d’herbe s’y engouffra, suivit par d’autres plus exotiques de fleurs, de sucres et autres aromates. Chacun sortit les uns après les autres en vitesse pour voir et toucher leur trouvaille. Sauf Alfarh et Raxxor. L’un prit la main de la Reine pour l’aider à descendre, tandis que l’autre l’agrippa sous les épaules pour la lever légèrement.

« Merci, mais je ne suis pas encore empotée ! »

« C’est un honneur pour nous, ma Reine. »

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Le Nelvaanien inclina la tête et finalement, tous trois se tournèrent vers Dalchon. Ils se trouvaient sur un plateau couvert d’une herbe grasse, dominant une immense forêt qui s’étendait à perte de vue. Chaque arbre semblait gigantesque et leurs branches s’étendre sur des kilomètres, tous reliés les uns aux autres. Sur la droite, se trouvait une immense montagne. Bien plus importante que tout ce qu’elle avait vu jusque-là. Montagne qui n’était que le début d’une longue chaine qui s’étendaient jusqu’aux confins du monde. Par cette montagne s’écoulait une cascade qui à cette distance paraissait être un petit ruisseau mais qui devait déverser des millions de litres à l’heure. Le ciel était bleu, les nuages blancs, le vent soufflaient en une petite brise.

S’ils paraissaient êtres soldats et chasseurs avant de partir, ils n’étaient désormais plus que des enfants. Certains étaient allongés dans l’herbe, d’autres la touchait avec la plus grande attention. D’autres encore humais l’air qui s’échappait çà et là. Raxxor quant à lui s’était agenouillé pour caresser le sol, comme s’il s’agissait d’une créature. Il se releva et s’approcha d’elle tout en baissant la tête. Une certaine émotion s’échappait de son aura, bien qu’il ne fasse rien transparaître.

« Tu nous as promis les étoiles, et voilà que nous y posons les pieds. Ceci est ta réussite. Ma reine, Guide du peuple, merci. Merci pour tout … »

Helera posa une main sur la joue poilue du Nelvaanien pénitent.

« Nous, Raxxor, nous l’avons fait, ensemble. Soit aussi fier, car cela est également ta réussite. C’est notre réussite à tous… »
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By Helera Kor'rial
#32447
La planète s’offrait à eux, immense relique verdoyante emprunte d’une pureté comme nulle autre. Même Kuat la magnifique ne comportait pas cette harmonie, ce parallélisme des horizons. On chuchotait déjà que c’était une sœur de Nelvaan, la Grande Mère. Un nom Nelvaanien lui fut trouvé aussitôt, Silevaan, la Grande Sœur. Helera n’y trouva rien à redire, même si par mesure de clarté, Dalchon devrait garder son nom originel. C’était un monde merveilleux, utopique, féérique. Un de ceux qui jamais ne devrait recevoir une touche des espèces sensibles. Alors la question qu’elle se posa fut la suivante : Devaient-ils restés ? Devaient-ils s’implanter ? La réponse était évidemment oui, mais il faudrait trouver un consensus pour limiter toutes les infrastructures industrielles, voir les abroger totalement. Ainsi que protéger son atmosphère de tout visiteur intempestif. Silevaan était désormais dans l’Empire de Nelvaan. Le groupe ainsi rassemblés évoluait dans une quiétude digne des plus grands pèlerinages. Helera n’était pourtant pas en tête de cette marche spirituelle. Devant se tenaient fièrement les deux chefs Maraudeurs, tandis qu’Augure, qui les avait rejoint, fermait la marche. Ils avancèrent au début sur un long plateau d’herbe grasse et verte. Une couleur puissamment gorgée de l’étoile qui l’approvisionnait. Puis le terrain s’accidenta pour une descente à travers un petit bois où chantaient des oiseaux ça et là. Impossible de les voir cependant avec ses yeux. Seule la Force était à même de percevoir ce genre de détail, ce genre d’animaux cachés à travers les branches. Les branches mortes craquaient sous leur pas, autant que les feuilles qui parsemaient le plancher boisé. Ils avançaient pas à pas tandis que la Reine semblait s’émerveiller sur la moindre petite chose qui trouvait le chemin de son regard. Tout était nouveau, tout était à découvrir, c’était bien cette seule pensée qui l’habitait. La forêt sur sa base n’était pas assez épaisse pour être un épais manteau de protection, mais les arbres en hauteur quant à eux n’offraient aucune chance aux rayons de l’étoile d’y pénétrer. Tout concentrée qu’elle était, elle ne remarqua pas que la file s’arrêta subitement et faillit heurter l’Arkanien devant elle. Devant, les deux chefs s’étaient brusquement arrêtés. Une main levée de la part de Raxxor signifiait à tout le monde d’attendre. Helera ouvrit ses sens pour y détecter l’origine de ce chahut. Un pépiement retentit quelques secondes plus tard, suivit d’un deuxième. Le Nelvaanien renifla l’air et abaissa la main, tout le monde se baissa alors. Cependant, au lieu du monstre tant attendu, c’est trois petites créatures qui sortirent des buissons. Des cornes sur la tête en tire-bouchons qui s’étendait sur plus de la moitié de la hauteur totale de la créature. Des mains aux longs doigts griffus, une queue qui frappait les feuilles et une tête au long museau qui fouillait le sol.

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« C’est des Scurriers, ça pullule de partout. »

La dite remarque fut accompagnée du cliquetis d’un pistolet blaster. Helera tourna la tête vers l’homme et s’approcha de l’homme en question, posant la main sur l’arme laser.

« Cette arme est tout autant archaïque que le geste que tu t’apprêtais à faire. »

Helera parla avec douceur, sans attaque aucune, contrairement à ce que ses pouvaient laisser penser. Elle esquissa un sourire au gris qui rangea aussitôt son arme au holster.

« Pardonnez-moi Grand Maître. »

« Cette planète est dénuée d’infrastructure, cette souche de Scurrier est sans doute différente de celle que nous connaissons. Et puis … Tu auras tôt fait de te servir de ton arme si un carnivore nous prend en chasse. »


Ainsi prévenu, Helera s’écarta de la file et fit un pas, toujours accroupie, en direction des créatures qui avait relevé la tête dans leur direction et qui de leur museau reniflait l’air. Tout comme le faisaient les Nelvaaniens, tout comme eux. Helera mit genoux à terre et regarda les trois créatures une à une. Elle approcha alors sa main du sol et le caresse tout, sans les perdre du regard. Son esprit s’approcha des petites bêtes et à travers la Force les enjoint à la croire en tant qu’amie, et non prédateur. Elle se retourna vers le groupe.

« Vous avez des fruits, des graines, ou quoi que ce soit à manger ? »

On lui donna des graines salées à mâchouiller pour en récupérer le contenu. Un passetemps gustatif, comme elle appelait cela, mais qui n’offrait aucune source de nourriture. Lentement, elle en retira quelques graines et les disposa sur sa main à plat, qu’elle tendit et posa sur le sol, tout s’abaissant.

« Je ne vais pas vous faire de mal, venez. »

Un esprit complexe, mue par des instincts primaux. Quelque chose d’assez primordiale, de tout à fait logique et surtout très peureux. Etre le dernier de la chaine alimentaire, ce ne devait pas être facile tous les jours. Mais est-ce qu’eux, les humanoïdes, n’étaient pas lotis de la même manière sur ce monde ? Elle tenta de leur montrer qu’ils étaient pareils et qu’eux aussi ils mangeaient des graines. Les yeux dans les yeux, derrière lesquels se trouvait une intelligence propre. Différente de la leur, mais tout autant complète. Les animaux firent un pas dans sa direction, puis un deuxième et finalement gambadèrent. Elle comprenait par quoi ils étaient attirés, le lien qu’ils faisaient jusqu’à sa main, ou leur contenu. L’amitié n’existait pas pour autant. Il n’y eu pas de lien créé, contrairement à ce qu’elle essayait de faire. Arrivés à son niveau, ils s’empressèrent de récupérer les graines dans leurs pattes et détalèrent.

« Ils n’ont pas perdu le Nord en tous cas. »

« Laissez faire le temps. Une fois habituée à notre présence, ils mangeront avec nous. »

Elle esquissa un nouveau sourire et se releva tout en se maintenant le dos. Ses enfants faisaient de la masse supplémentaire.

« Piouf. Mais assez discuter je crois, je sens qu’Alfarh va s’endormir. »

Ce dernier était en train de regarder les arbres quand il se releva vivement et fit mine de ne pas avoir entendu. Dans un geste, il invita les autres à reprendre la marche. Tout cela ne faisait que commencer, et le biome qu’il visitait allait encore leur livrer beaucoup de secrets. Plus tard, ils passèrent à travers une rivière qui chantonnait en frappant contre les rochers, serpentant de son long corps liquide sur son lit de galets. Ils avancèrent sans vraiment de but, avec pour seul géolocalisation le vaisseau qui triangulaient leur position depuis l’orbite. Ils cherchèrent la plaine qu’ils avaient vue tantôt. Bordée par les titanesques montagnes. Peut-être était-ce la le véritable but, ou peut-être que ce n’était qu’un prétexte pour visiter le plus possible d’endroit dans le temps imparti.


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By Helera Kor'rial
#32484
A mesure qu’ils avançaient, les petits arbres d’alors devenaient plus gros, les branchages débutaient de plus en plus vers le bas des arbres, d’épaisses plantes aux longues tiges projetaient leurs amples feuilles sur le sol. Avancer devenait de plus en plus difficile. D’après leur position, ils avançaient au bon endroit, mais si cette mission avait pour but d’explorer, il n’y avait à ce moment rien d’autres à voir que des plantes de tous côtés. C’était peut-être cela la vraie problématique, car les rodeurs, eux, étaient bien présents autour. Tous y étaient bien conscients, et préparés. Pas un bruit ne s’échappait de la colonne. Tout le monde se révélait être concentré, les sens en alerte. Déjà certains avaient dégainés leur arme vibrante, armes typiques des maraudeurs. Les espions quant à eux déployaient un arsenal d’analyse accrochés à leurs poignets et au niveau de leur casque. Helera au milieu n’avait ni l’un, ni l’autre. Ils faisaient un arrêt toutes les demi-heures, puis attendaient, écoutaient, observaient, sentaient … Les créatures les avaient repérés, c’était certains, ils le sentaient tous. Mais pas d’attaque pour le moment, juste de l’observation. Elles les jugeaient. Proie ou chasseur ? Le grognement des Nelvaaniens en détourna plus d’une, mais d’autres, plus téméraires, restèrent dans les alentours. Helera envoyait autant d’onde positive qu’elle le pouvait, essayant le plus possible de se connecter avec les animaux. Si certains étaient sensibles à ses avertissements, d’autres y voyaient des menaces, des attaques. Ils le lui renvoyaient autant d’ondes négatives qui la firent à son tour grogner. La lutte des alphas, cela avait toujours été ainsi. C’était le cycle, le seul véritablement pure, même s’il partait du principe que l’un devait s’éteindre au profit d’un autre. Tuer, ou être tuer. Non pas pour le plaisir, mais pour défendre une position, un territoire ou tout simplement pour se nourrir. Qu’était la volonté de ces créatures ? Nouvelle pause. Les arbres étaient parfaitement statiques, les petits animaux s’étaient réfugiés. Plus un bruit. Un mouvement la haut, les yeux se levèrent. Personne ne paniquait, ils avaient été entraînés. Le peuple Nelvaanien attendait les ordres. Les deux chefs se regardaient dans une discussion mentale. Augure derrière visait les hauteurs avec son poing, surement en train de lancer des bio-scan.

Nouveau mouvement. Des branches qui se cassent, un pas de course, Helera se cambra légèrement, tournant la tête vers la présence approchante. La Reine tendit la main vers la position et ferma les yeux. Un arbre, deux, elle l’avait. Un éclaireur, ils les testaient.

« Laissez-moi faire », souffla-t-elle.

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Un saut, un grognement distinct, se matérialisant à travers une sorte de plainte aigue. L’animal prévenait de son attaque, cherchait à déstabiliser sa proie. Les nelvaaniens la regardaient, prêts à intervenir en cas d’échec. Mais l’échec n’était pas prévu, jamais. L’animal surgit à mi-hauteur d’un arbre. Griffes devant, c’était une sorte de chat géants aux poils très court et très fin. Sa queue longue et pointue semblait parfaitement rugueuse. Sa mâchoire disproportionnée faisait largement la taille d’un nelvaanien en largeur. La colonne s’écarta du point d’impact, Helera quant à elle d’un mouvement de main, fit tomber la créature sur le sol. Elle lui sauta dessus, mis un genou contre sa colonne et un bras sous son cou, bloquant la tête vers le haut.

« Tout doux. Ou je te brise la nuque. »

La créature se débattait en tapant des pattes contre le sol, griffant la terre et projetant des feuilles et des branches de partout. Elle trouva un moyen de se libérer avec un mouvement de patte arrière qui fit basculer Helera. Cette dernière roula sur le sol et se retourna aussitôt, assez pour prévenir un coup de griffe. Le bras droit fut entaillé, mais quand la deuxième patte lui arriva au niveau du visage, elle la saisit avec son bras mécanique et elle retourna sur son dos. Elle s’y coucha pratiquement dessus, et avec deux de ses jambes, bloqua une seule de la créature au sol. Cette fois, elle ne bougea plus. Le grognement caractéristique se changea cette fois en longue plainte.

« Tout doux, j’ai dit. Je ne vais pas te tuer. »

Elle colla sa tête contre la créature et ferma de nouveau les yeux pour s’infiltrer dans son esprit. Helera resta aux alentours et de cette conscience animale et y envoya les signaux primaires d’un calme imposé. Cela dura près de cinq minutes, pendant lesquelles elle resta collée à lui sans bouger. Au bout d’un moment, la créature ne bougea plus du tout. Seul son estomac se levait et se baissait au rythme de sa respiration. Lentement, elle enleva ses bras et ses jambes et se releva. La créature, identifiée comme étant un nexu, battit de la queue et les regarda un à un. Puis il se tourna vers Helera qui d’un mouvement de tête lui ordonna de partir. Il détala aussitôt, sous le regard des armes Nelvaan.

« C’était très imprudent. D’autant plus que tu n’es pas la plus fragile, dans l’histoire. »

Alfarh s’approcha d’elle, les mains sur les hanches, tandis que les médecins s’affairaient sur son bras. Ils ne la soignaient pas, mais vérifiait qu’il n’y ait pas d’organismes étrangers nuisibles qui s’étaient infiltrés dans son corps.

« Je ne sais pas combien ils sont précisément, cela nous évite de nous battre. Et puis … ils vont biens, ne t’en fais pas. »

Dit-elle en regardant son ventre. Puis son regard vers son épaule, se tourna. Le tatouage bleuâtre sortait de dessous le tissu déchiré.

« J’en connais un qui ne va pas apprécier … »

« A juste titre. Je sais bien que tu ne veux pas tuer, Helera, mais tu te mets en danger alors que l’on aurait pu gérer la situation. Tu nous as entrainé justement pour cela, alors laisse-moi faire mon travail. »

Helera ne répondit rien. Alfarh la saisit par l’épaule mécanique.

« Accepte d’être fragile. Avec tout le respect que je te dois, tu n’as même rien à faire dans cette mission. Je t’ai laissé venir parce que tu es la Reine, mais c’était une erreur. »

« Il a raison, Ohorag Nelvar. Nous commandons désormais. »

Raxxor se frappa le torse du poing et fit un bref mouvement de tête, puis fit volte-face. Qu’avait-elle à répondre à cela ? Rien. Elle s’était faite moucher, un point c’est tout. Un unique acquiescement fut sa réponse. Elle était emprise d’une grande fierté envers ses officiers, mais également d’un orgueil légèrement affecté. Cette remarque la fit sourire. Elle n’était plus une gamine qui était affectée par la vérité.

« Tu as raison. » Admit-elle. « Mais évite de tuer si tu peux l’éviter. »

Alfarh eut un unique gloussement et une esquisse de sourire.

« Comme toujours, ma Reine. Comme toujours … »

Il leva la main en l’air dessina un cercle fictif et montra la direction de la tête de file. Signe qu’ils reprenaient la marche. Dans la plus grande des disciplines, la colonne reprit son avancée. Les nexus semblaient s’être éloignés, même si leurs présences restaient palpables dans la Force.


Modifié en dernier par Helera Kor'rial le lun. 30 juil. 2018 12:33, modifié 1 fois.
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By Helera Kor'rial
#32555
Les longues feuilles continuaient d’obscurcir sa vision liée à ses yeux. Alors même qu’elle aurait pu escalader chaque arbre, chaque tronc, pour s’y balancer de branche en branche. Mais le commandant avait dit de rester au sol et d’écouter. Depuis sa remontrance d’alors, Helera se tenait sage et écoutait ce qu’on lui disait. C’était rare, surtout compte tenu de son passif et de son talent à attirer les problèmes. Alors elle rêvassait, une main sur son ventre, une partie de son hémisphère droit vers le monde, l’autre vers ses pensées. Elle comprenait la nécessité de se tenir droit, et d’autant plus parce qu’elle était faible. Mais elle avait l’impression que tout le monde la ménageait. Elle n’allait pas mourir et ses enfants non plus. Leur père avait résisté à une maladie Sith sang purs et leur mère avait une résistance qui n’était plus à prouver. Espérons qu’ils ne deviennent pas oisifs. Et si c’était le cas ? Boarf, ils seront bien ce qu’ils veulent être.

« Vous leur avez donné un prénom ? »

Helera se retourna vivement vers la femme aux cheveux de feu qu’une capuche de tissus lourd dissimulait. L’on pensait à une bure Sith, mais le trait était trop grossier, trop compacte et surtout bien trop épais. Cette femme qui portait sur elle un sabre laser dissimulé sous son aisselle, qui portait régulièrement cette armure de voyage et qui ne parlait qu’à peu de personnes. La chef des renseignements gris, obéissante aux préjugés de sa fonction.

« Pas encore, j’ai des idées pour un des deux. On n’en a pas encore parlé. J’attends qu’ils se construisent lentement pour l’instant. »

« Qu’est-ce que cela fait ? »

Helera fronça les sourcils.

« En tant que femme sensitive. Qu’est-ce que tu ressens ? Est-ce que par la Force tu sens qu’ils sont une partie de toi ? »

La Reine garda son regard sur une de ses premières apprenties. Une femme du même âge qu’elle, peut-être un peu plus vieille. Le mal être de sa condition ne lui était pas inconnue. Abandonné par sa mère, elle a vécu seule avec son père, exécutant travail après travail pour combler son petit salaire de vendeur en grande distribution. Il est décédé plusieurs années après sa femme, lors d’un braquage tout ce qu’il y a de plus basique. Ce n’est qu’ensuite qu’elle trouva le Blazing Chain. Ou plutôt eux qui la trouvèrent, tandis qu’elle essayait de voler l’un deux. Ce gars, c’était Garm. Manque de chance, le gros balourd s’était révélé plus rapide que prévu.

« Je sens leur cœur, je sens leur esprit nouvellement formé. C’est étrange. Je sens qu’ils sont moi, qu’ils ont mon patrimoine génétique, pourtant beaucoup de choses sonnent faux, ce qui me rappelle qu’ils ne font pas partie de mon organisme. »

Elle hocha rapidement de la tête et ralentie la cadence, laissant Helera de nouveau seule. C’était ainsi qu’elle précédait. Rentre dedans, puis disparaissait. Il ne fallait pas lui en tenir rigueur, elle était juste … comme ça. Helera esquissa un sourire. Une attraction, c’était ce qu’elle avait l’impression d’être venue. Des gens avaient des questions, d’autres la regardaient sans oser lever les yeux. Tous avaient une idée en tête. La Reine enceinte, c’était quelque chose de nouveau, qui ne laissait personne indifférent, pour des raisons X ou Y. Etrange que cela …

« Dans les arbres ! »

L’ordre se répercuta quelques centièmes avant qu’il ne soit prononcé et tous ses sens l’alertèrent de la ruade qui fonçait sur eux. Plus gros, plus rapide et tout aussi dangereux. Voir même plus. Helera fit un unique saut et se rattrapa à une branche du bout des doigts de sa main robot. D’un unique mouvement, elle fit basculer son corps et avec les jambes s’accrocha à la branche en crochet. Puis elle laissa la tête en bas, tendant les mains à ceux qui auraient eu du mal à calculer l’ordre. Un premier et un deuxième, qui montèrent à leur tour. Puis le silence au sol. Elle s’était redressée et assise à califourchon. Les yeux de nouveaux fermés, elle ouvrit son esprit aux créatures afin d'y percevoir ce qui les faisait fuir. Deux animaux arrivaient en rué dans leur direction. Poursuivants d’une troupe de dizaine de Nexus en fuite.

« Attention, » souligna-t-elle aux Nelvaaniens de son arbre. « Accrochez-vous aux branches. »

Du sol et des arbres, la dizaine de chat déboulèrent, les évitant précautionneusement, fuyant d’arbre en arbre ou en course rapide. Ils ne prenaient pas le temps de les sentir, de les calculer, ils fuyaient juste. Leur détresse était palpable. Trop d’émotions s’échappaient en même temps, entre les Nelvaaniens, les animaux de proie et leurs prédateurs. La reine referma son esprit et se contenta des impressions. Le silence retomba lentement, mais fut de courte durée. Le piétinement hésitant et irrégulier sur le sol de la forêt jungle retentit, sourd et oppressant. Les deux créatures s’arrêtèrent à leur niveau. Immenses créatures, peut-être la taille de deux ours, tout au plus. Un long museau avec des dents acérées, ressemblant davantage à des marteaux qu’à des rasoirs.

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Une paire de défense, un corps massif et des poils qui les recouvraient. Créature de l’enfer, aurait-on dit. Une pulsation mentale en provenance d’Alfarh. Quelque part, dans les arbres. Elle ne le voyait pas mais compris l’ordre. « Armes dégainées. » Sans un bruit, les maraudeurs présents sortirent leurs armes blanches, sabres toujours rangés. Les deux animaux reniflaient le sol, là où ils avaient piétinés, soulevant les feuilles mortes et le parterre, fouillant de leurs sabots la terre. L’un d’eux se dirigea vers un arbre de manière constante, comme suivant une piste. « Maraudeurs en place », fut la parole du chef. Helera n’était pas concernée. Devaient-ils les tuer ? Non, il y avait toujours une solution. Vu la taille des créatures, il y aurait des blessés, en plus. La créature leva la tête dans les feuillages et grogna, raclant une de ses défenses contre l’écorce. L’autre la suivit et fit de même. L’arbre bien que massif avait tendance à se balancer et les feuilles tombaient par dizaine. Le cycle de la nature devait s’harmoniser à leur venue. Rien n’était figé, après tout, et tôt ou tard, ils auraient à chasser. L’ordre fut donné quelques secondes plus tard. Un premier groupe d’un arbre voisin, sauta directement sur la créature, plantant haches, lances, dagues ou épée.



Cette première volée décontenança la créature. Décontenança seulement, car son cuire bien trop épais n’avait pas permis de l’écorcher le moins du monde. Les membres à terres ne s’arrêtèrent cependant pas pour vérifier, car la créature les poursuivait bien, et fonça directement l’arbre où ils venaient de se réfugier. Elle rugit, une sorte de pâle grognement mélangé à un ronflement sourd. Les Nelvaaniens lui répondirent, plus violemment cependant et à la manière propre à leur peuple.


Modifié en dernier par Helera Kor'rial le lun. 30 juil. 2018 12:36, modifié 1 fois.
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By Helera Kor'rial
#32580
Le questionnement, mais pas la remise en cause. L’analyse, mais pas le doute. Le peuple avait de cette caractéristique qu’il avançait dans un seul et même langage. Il n’était pas robot, il questionnait, mais jamais ne doutait de la finalité. Parce qu’il y avait une cohérence profonde, une confiance aveugle envers ceux qui ont fait leur preuve. Une sorte de récompense de la compétence. C’était l’esprit du peuple, que de suivre le Guide, déscendue du ciel. Les écrits avaient dit une chose, les faits en avaiaient montré beaucoup plus. Là où les chemins sinueux de l’adversité s’érigeaient, elle était là, elle se battait, elle trouvait des solutions. Pour elle, pour eux, pour la Grande Mère. Une sorte de bonté aveugle sans demander son reste. Ce petit quelque chose qui nourissait le brasier de leur croyance, de leur dévouement. Et à ce moment là, alors que le premier groupe remonta dans l’arbre, après une attaque d’opportunité ratée. Alors qu’un autre perchoir menaçait de s’écrouler, emmenant ses occupants à la merci des deux monstres, Helera ne les abandonna pas. Il y avait un cycle de la vie, un cycle de la nature. La Grande Mère et ses enseignements étaient clairs. Ne pas tuer, pour le plaisir, pour le sport, pour autre chose que pour sa survie. Redonner à la nature, ce qu’elle vous a donné. Retourner à la terre, ce qui en provient. C’était cela le grand secret. Qu’importe sa volonté d’agir, son envie de pénitence et de repentir, son besoin d’abnégation, le cycle existait qu’oi qu’il en soit et existera toujours. Il est inaltérable. Cela n’était pas la porte ouverte à toutes les fantaisies, il délimitait le périmètre d’action et fixait des critères d’acceptation. C’était un code de pensée. Non pas le code des Gris, mais le Code Nelvaan.

Ambiance


Helera regardait, apprenait. Les grognements de ses confrères montrèrent leur impatience mais également leur incrédulité face à ce qu’il se passait sous les yeux. Habitués à être l’espèce dominante, ils se retrouvaient être la proie. L’Horax bien que titanesque ne menait que rarement des escarmouches. Et il était moins rapide. La question désormais reposait sur la manière d’agir. Un craquement en face, les feuilles qui continuaient de tomber. Helera plissa ses yeux et fronça les sourcils. Une impulsion mentale fut envoyée. Elle jeta un coup d’œil au Nelvaanien à côté, puis en hauteur. Ils n’étaient que cinq.

« Comment prévoyez vous de l’attaquer ? »

« En haut. »

« Par le côté, je pense. »

« Ou alors directement de face, en visant les yeux. »

Helera tourna la tête vers les créatures puis fixa les endroits décris.

« Moi je crois que c’est exactement contre ces attaques qu’il est protégé. Je pense qu’on devrait attaquer l’endroit le moins évident. En dessous. »

Silence dans l’arbre.

« A quel point me faites-vous confiance ? »

Jusqu’à la fin, fut la réponse qu’elle voulu avoir. Elle esquissa un sourire, toujours en fixant les deux créatures. Nouvelles impulsions mentale d’Alfahr, suivit d’une autre de Rexxor et d’Augure, dans trois arbres différents. Dont l’un d’eux, celui de Rexxor en l’occurrence, était assailli.

« Seuls nous sommes forts, mes frères. Mais ensemble, nous sommes invincibles. Joignez-moi. »

Sur ces mots, elle se laissa tomber de sa branche, jusqu’à toucher le sol à genoux. Trop occupées pour la voir, les créatures tournaient autour de leurs cibles. Quatres nouvelles présences apparurent derrière elle. D’un autre arbre, Augure y descendit, et tout comme elle s’accroupit au pied de l’arbre. D’un regard, elle devina la présence du groupe des deux Maraudeurs. Agir avec prudence, viser la cible. Aucun d’eux n’avaient de blaster ni autre arme à distance. Seuls des sabres et des vribo-armes et des armes de métal standard. La tension grimpait, tandis que les créatures apparaissaient bien plus imposantes au sol que dans un arbre. La concentration était là, la détermination tout autant. La Reine leur jeta un regard avant de distribuer les ordres.

« On prend celui de gauche, Augure à droite. On coordonne nos attaques. Vous deux, vous prendrez le flanc droit de la créature, visez les pattes avant. Vous deux, les deux pattes arrière opposées. Destabilisez le. »

Helera regarda la taille de la créature et le point sensible qui avait été déterminé.

« Je m’occupe de son ventre. »

Un dernier regard vers Augure, qui lui fit un signe de la tête. Il était temps d’agir. Helera leva son bras armé de la relique de la Grande mère, le double sabre et y alluma les deux lames. La pureté y fut dégainée, et comme un étendard de bataille, elle s’en servit pour motiver ses troupes.

« Pour Nelvaan ! »

Le groupe chargea dans un rugissement du tonerre, assez bruyant pour entamer la concentration des loups sangliers. La surprise était de leur côté et leur cible fut à portée plus rapidement qu’il ne leur en fallut pour l’atteindre. Sur leur droite, un Flash lumineux fut émis du brassard d’Augure et un rugissement qui suivit. La cohus s’installa, mais ils restaient précis. Les feuilles voletaient et les machoires claquaient. Leur créature tournoyait sur elle-même, faisant de petit saut sur plus de 90 °C qui n’offrait que peu de possibilité de réagir. Helera suivait le plan. Elle attendait l’ouverture. Allaient-ils y arriver, pouvait-ils la faire tomber ? Est-ce qu’elle-même aurait assez de vélocité et de célérité pour se faufiler là où elle le devait ? C’était bien cela la question.
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By Helera Kor'rial
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Un coup de griffes, un autre de la machoire claquant au coin de ses oreilles, et une pagaille qui s’installait. Les Nelvaaniens tentaient par des attaques rapides de déstabiliser l’adversaire, frappant dans les jointures probables avec lances et armes tranchantes. Mais la bête levait trop rapidement les pattes, tournoyait sur elle-même, renversait ses opposants. L’agilité de cette créature ne se confondait pas avec sa morphologie. Bien trop épaisse, elle semblait être clouée au sol à n’en pas pouvoir bouger, mais ses mouvements pourtant étaient d’une précision chirurgicale. Trop précis pour deux Nelvaaniens qui furent propulsés contre un arbre d’un coup de bassin. La situation leur échappait, Helera le percevait, le voyait. Les deux autres groupes l’avaient rejoint et s’était mêlés à la bataille acharnée, hurlant et rugissant tout en essayant au moins de faire fuir les animaux. La reine hocha négativement la tête. Elle ne pouvait pas laisser faire cela, et encore moins n’allait rester à l’écart sous couvert qu’elle portait des enfants. La Grande Mère veillait sur elle, alors changement de plan. L’ancienne Grise, entre les deux groupes d’attaques, cherchait un moyen de prendre l’avantage. Les lignes de failles s’activaient autour d’elle afin de percevoir chaque point faible exploitable. Et pourquoi leurs sabres n’étaient pas sortis à ce moment-là ? Leur vie était en danger. Elle jura et courut vers son groupe, jusqu’à heurter d’un coup de coude la créature, relayé par la Force. Le choc déstabilisa le mastodonte qui la prit pour cible.

« Derrière moi ! »Ordonna-t-elle.

Croisant le regard d’Alfhar, elle lui fit un mouvement de tête pour lui ordonner d’obéir. Son regard ne transgressait aucune suggestion. La créature renifla l’air et frappa de ses pattes contre le sol. La formation qu’il prirent fut triangulaire, avec Helera en tête.

« Sabre dégainé ! »

Pour montrer l’exemple, la lame laser émergea et illumina le groupe de sa lueur angélique. Les autres couleurs s’en suivirent. Horizontalement placé au-dessus de leur épaule, continuité d’un bras plié au niveau de l’épaule. Les sensitifs se tenaient en première ligne du triangle, tandis que les chasseurs à l’arrière faisaient dépasser de ce mur la pointe de leur arme. Helera murmurait à la créature, la sommant de ne pas attaquer, lui demander de rebrousser chemin. Elle n’eut pour seule réponse qu’une soufflement des nasaux qui firent s’envoler de la poussière, avant de charger.

« On bloque ! »

La main libre tendue vers l’avant, la Force fut propulsée contre la créature. Elle grogna et émit cette plainte stridente tandis qu’elle tentait d’avancer vers eux. La terre fut grattée et éjectée de part et d’autres et finalement, elle cessa totalement de pousser.

« On avance d’un pas. »

Le groupe s’exécuta, obligeant la créature à reculer. Cette dernière continuait à se plaindre à rythme régulier, avec les mêmes sonorités et les mêmes rythmes. Helera fronça les sourcils quand ce fut la créature qui recula d’elle-même, sans aucune attention de lâcher prise.

« Attention ! »

La voix d’Augure porta à leur attention tandis que la deuxième bête s’était désolidarisée et fonçait dans leur direction, pour un strike parfaitement maîtrisé. Une nouvelle injure de la Reine, qui cette fois perdit patience.

« Alfarh, prend ma place. »

Ils interchangèrent et elle sortit du groupe, face à la créature. Sa main crépita et une gerbe d’éclair fut propulsée contre le visage du sanglier loup, sans pour autant l’arrêter. Une impulsion de dernière minute lui fit tourner la tête, la faisant éviter le groupe de justesse. Helera en profita alors pour accrocher une de ses oreilles et de se laisser porter pour atteindre le haut de la bête. Celle-ci rua et lança son énorme mâchoire en hauteur, en vain. La Reine resta en place, et de sa lame plongea en plein milieu du crane de la créature, qui tomba lourdement. La poussière se souleva sous le choc. Pas de râle d’agonie, pas de soubresaut, rien. Ce fut net. Toujours dans le langage Nelvaanien, Helera auprès de la Grande Mère d’avoir eu à donner la mort. Une caresse sur la crinière de la créature tout en fermant les yeux. Ce duel lui avait appris moults phénomènes qui animaient cette race. Notamment le fait qu’une communication existait, donc un réseau intelligent. Les ruminements de l’autre créature cependant la tirèrent de sa rêverie. Elle avait reculé et contourné le groupe, avant de revenir en pleine charge, provoquant la débâcle dans la formation. En revanche, avant même qu’elle n’eut à faire quoi que ce soit, Alfarh et Raxxor s’était précipité de part et d’autre. Le loup géant agrippa la créature autour du coup ne plantant ses griffes sans son cuir épais, tandis que ses pattes reculaient dans le sol forestier. Cela la fit au moins détourner l’attention pour une charge de son collègue, qui dans un unique saut, hache levée, cri de guerre et chargé en Force, abattit la hache dans l’os crânien. Raxxor se sortit de la mêlée, récupéra son sabre laser, et enfonça à son tour le laser dans son cerveau, pour un coup unique.

Le silence revint dans la clairière quelques secondes après, perturbé par la dernière prière des chefs Nelvaaniens. Tous se regardèrent, vérifièrent que rien n’avait été cassé ou blessé. Ceux qui l’étaient furent soignés et des attelles de fortunes leur furent installées. Helera s’était assise contre la créature qu’elle avait tuée et, positionnée contre le ventre encore chaud de la bête. Sa théorie était vérifiée, le dessous était plus faible. Quant à savoir comment l’atteindre…

« Quel gâchis… »

« On n’avait pas le choix, ma Reine. »

Raxxor était venue à ses côtés et avait plié les genoux pour se mettre à son niveau. Il jeta un regard au groupe et grogna des paroles que seul lui put comprendre.

« Les préceptes de la Grande mère sont clairs et tu les respectes, mais si nous n’avions pas fait cela, nous serions morts. »

« Je sais Raxxor, ce n’est pas cela qui me fait douter. Ces bêtes ne nous ont pas attaqués pour se nourrir, mais pour autre chose. Défendre un territoire ? Pour le plaisir ? Je ne sais pas. Et cela m’intrigue. »

Raxxor posa une main contre le ventre de la créature et renifla l’air. Puis sa lourde main vint se positionner sous son menton, et il se frotta les poils. Il y marmonna de nouveau, des sortes de grognements. Encore une parole que personne n’aura à comprendre. Mais la question de l’attaque restait entière, et peut-être que les Nexu sauraient. Ils étaient la cible principale après tout. Pour l’heure, la question restait entière, et cependant il n’avait pas le temps de se la poser. La terre promise n’était pas dans ces forêts, mais bien ce qu’il y aura après.


Modifié en dernier par Helera Kor'rial le lun. 30 juil. 2018 12:36, modifié 1 fois.
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Ils n’étaient restés que quelques minutes de plus, assis autour des cadavres des énormes molosses aux défenses tournées vers le ciel. Les premiers soins avaient été administrés envers ceux qui avaient le plus souffert de l’attaque. Peu de contusions, mais beaucoup d’ecchymoses. La seule manière de soigner cela, c’était du temps et du repos. Ou alors cela ne se soignerait jamais. Ainsi était la chasse, pour ces pionniers venus de la planète voisine. Un univers à découvrir, un paysage à apprivoiser, des dangers à dompter. Tout autant de merveilles présentées et pour lesquels ils étaient prêts à se battre. Tous autant qu’ils sont, choisis pour leur volonté d’entreprendre cette entreprise. Mais qui finalement devenait au fond de leur gorge, une cendre pâteuse. Un Gris ne tue pas, qui désormais signifiait, un Nelvaanien protège son frère et ne donne pas la mort inutilement. Le terme d’utilité était quand même à pondérer puisqu’on était sur une notion abstraite dont chacun pourrait y voir une opportunité ou une faiblesse. Dans la conscience commune cependant, on n’enlevait pas le fait que le Nelvaanien ne devait pas attenter à la vie. Tout simplement. La vie sous toutes ses formes. Il n’y avait pas de distinction et le respect allait dans les deux sens. Ne pas vouloir que la nature respecte le peuple, si ce dernier ne lui montrait pas la moindre attention. On était sur une culture chamanique qui aidait les anciens Gris à se canaliser, autant qu’à leur montrer une voie par laquelle ils purifieraient leur âme de la corruption galactique. Beaucoup avaient des travers, cherchait la rédemption auprès de l’ordre qui sauvait les esclaves. En définitif, avec sa destruction, le but avait été transformé et le contact avec les Nelvaaniens s’était révélés plus que bonificateur. La première entité Nelvaan, formés des ressortissants de la galaxie, et du noble peuple de la Grande Mère, unifiés autour de la Reine. Elle était le symbole de cette union. A la fois louve et maître sensitif, Helera avait cette aura de meneuse, ou de chieuse qui gravitait autour de son centre. Une responsabilité imposée, mais peut-être pas méritée. Aujourd’hui, Helera avait accepté son statut, son titre, et ce qu’il impliquait. Mais pire que cela, avec lui était venu la peur de les perdre, tous. Comme ses enfants. Peur de les trahir, de leur montrer la mauvaise voie. Personne n’était là pour la guider vers ce futur dont elle avait promis les richesses.

Heureusement, Althar était là, pour la soutenir, l’aime, la chérir et passer ses caprices. Mais en définitif, il avait également ses problèmes de son côté. Des problèmes qui lui semblaient insurmontable et qu’il prenait à la légère, avec une facilité déconcertante. Il était impérieux dans ce qu’il faisait, droit et toujours tourné vers le bon choix. C’était incroyable et un des points pour lesquels elle avait tant d’admiration. Peut-être que lui saurait l’aider dans ses moments de doute, dans les moments à venir.

« Regardez ! »

L’interjection lui fit lever la tête. Helera n’avait rien suivit, ni le paysage, ni les esprits, ni les bruits. La forêt avait laissé sa place. L’étoile désormais chérissait leur peau de ses rayons salvateurs. Il paraissait une odeur de lila dans l’air, assez douce pour n’être qu’un vague souvenir. La brise était fraiche et assez puissante pour que ses cheveux en soient perturbés. Elle épousait la forme de leurs corps autant que les collines qui s’étendaient devant eux. Un panorama féérique qui n’avait rien à envier aux comptes pour enfant. L’herbe y était verte et les fleurs qui poussaient ça et là donnaient l’impression de tâches de rousseurs sur ce tableau de verdure. Le Nelvaanien en tête de troupe pointait du doigt au-delà d’un relief arrondi, sur lequel s’étendaient plusieurs arbres aux fleurs rouges. Entre ses arbres, une masse gigantesque, deux même, avec un museau caché par les branches. De leur position, cela ressemblait davantage à un arbre à patte que véritablement à un animal. Sa peau marron tirant vers le beige donnait à cette créature un camouflage optique dans les forêts, mais l’œil expert du Nelvaanien ne le trompait pas. La ligne fut presque automatiquement rompue tandis que tous regardaient les créatures affairés à arracher leur repas. Bien loin d’être aussi grandes qu’un Horax, ces créatures n’avaient rien à lui envié en termes de masse.

Un mouvement d’air anormal dans les hauteurs, un battement trop imposant pour n’être que de la fiction. Helera leva la tête dans le ciel d’un bleu unis. La plainte arriva à ses oreilles à ce moment-là, très longue tirade, puissamment imposé par une autre créature volante. Pas de la même race, mais pourtant qui avait l’air tout aussi énorme. Tout ici était trop grand, bien trop grand. Les carnivores comme les herbivores, dans un cycle de la chasse dont ils n’étaient pas les bienvenus. Helera étira un sourire, les autres avaient suivis son regard. Pas de cris de leur part, pas d’exclamation. Juste une observation passive de la créature solitaire qui naviguait au-dessus d’eux, très haut dans le ciel. Paisiblement, elle semblait presque nager dans cet océan de bleu, avant d’être finalement rejoint par deux autres plus petites, dont la vitesse d’approche fut plus grande. Et comme dans un balais, ces dernières tourbillonnèrent entre elles et se positionnèrent derrière la plus grosse, dans un triangle naturel. C’est à ce moment-là que la reine brisa le silence.

« Vous savez, on m’a raconté naguère que les gouvernements se fondaient sur l’espoir. Rien que cela, juste l’espoir d’un avenir meilleur. Je pense que notre empire ne s’est pas fondé sur l’espoir. Il s’est fondé parce que nous étions unis et que nous n’avons besoin que d’un frère à nos côtés. Il s’est fondé sur la coopération, la détermination et notre foi inébranlable. En la Force, et en la Grande Mère.
»
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