- mar. 14 août 2018 23:23
#33606
Celui qui avait tracé la carte que tenait entre ses doigts Althar ne s’était visiblement pas embêté à la tenir à jour. Clairement, il suffisait de jeter un regard par la fenêtre de l’appartement pour s’apercevoir que quelque chose de conséquent clochait. C’était peu dire, entre l’extension au-delà des murailles et le remodelage récent du « quartier » autour du château, les changements constants rendaient caduque dans la quasi-totalité l’oeuvre qu’il avait déniché à grand prix. Bien sûr elle était pleine de bonne volonté, mais … sans moyens concrets, sans volonté de maintenir tout cela à jour, ce n’était qu’une vague représentation de ce qu’était la Capitale il y a encore quelques mois, à vu d’oeil. Et encore. Non, cette fois ce n’ …
Un bruit de friction et quelques gazouillements attirèrent sans peine l’attention du têtan. Se redressant sans tarder, il s’approcha des « landaus » d’où provenaient les sons pour en trouver la source. Avec douceur il en extirpa un humain miniature aux yeux comme les siens.
Que ce petit bout de vie lui semblait léger, posé tout contre lui et tenu avec d’infinies précautions. Ses lèvres trouvèrent le front de sa fille pour y poser avec tendresse un baiser avant d’entreprendre d’essayer de la rendormir, remuant très légèrement dans un rythme régulier avec l’espoir que tout ceci se fasse rapidement. Ha mon enfant, rendors-toi, tu es en sécurité ici … Si certains voyaient dans cet acte une charge, le Prince y voyait un réconfort infini. La carte et ses désagréments paraissaient bien loin. Cette petite chose contre lui, sous ses doigts, à la peau si douce … Le flot de sentiments à cette pensée était indescriptible. Mais l’instant n’était pas à cela. Plutôt à une tentative un peu maladroite de humer au fond de sa gorge, tout bas, cette berceuse chantée par leur mère. Il était incapable d’atteindre son niveau, clairement, mais difficile d’associer un plus beau souvenir à ce moment particulier. Le Prince continua donc sa tentative, tout doucement, en déambulant d’un pas lent au milieu du salon. Car c’était là qu’il était installé, dans le but de laisser respirer Helera et lui permettre de faire ce qu’elle avait à faire. Il gratifia sa fille d’une nouvelle caresse délicate sur la tête avant de comprendre que quelque chose clochait.
L’odeur, et … les sensations de sa chemise sur son torse n’étaient pas normales. Un éclair de lucidité traversa ses neurones, apportant par avance le dégoût qui commençait à poindre dans son estomac. Au grand jamais on n’avait osé lui faire pareille offense ! Jamais, de toute sa mémoire, personne n’avait fait une telle chose avec ses fluides corporels sur lui-même, en tout cas pas tant qu’il fut conscient ... Baisser le regard pour voir le méfait fut une épreuve aussi dure que s’il venait de se faire poignarder. Et l’odeur … Elle allait mieux dormir, maintenant, c’était certain. Elle était … plus légère. Il eut une grimace de dégoût avant de fermer les yeux et chercher cette petite bouille pour s’y réfugier.
La complainte s’évanouit dans sa gorge en même temps qu’il vit ce visage. Hélas, il ferait certainement parti de ces pères qui ne sauraient rien refuser à leurs enfants. Et d’autant plus à leur fille, aussi mignonne qu’était la sienne. Une perfection incarnée qui mangeait un peu trop, visiblement. Il se rapprocha de la table et tira la couverture qui servait vaguement de « lieu sain » où changer leurs enfants. Elle fut déposée là, sans opposer de résistance à son père. Celui-ci put enfin voir l’étendue du cadeau laissé par sa fille … et étirer son visage dans une expression mêlant état de choc et dégoût prononcé pour sa propre condition. Un seul réflexe, à cet instant.
Il ne criait pas vraiment. Il chuchotait – voire mimait – une forme de pseudo cri lointain à sa compagne. Le surnom était … provisoire. Une tentative, comme les nombreuses autres des jours récents pour trouver quelque chose d’affectueux et .. d’imagé. Mouais. Ne restait plus qu’à espérer que sa complainte quasi-murmurée ait atteinte les oreilles royales occupées à autre chose … cela sans réveiller le second dormeur. Autrement, il pouvait dire adieu à sa capacité mentale pour réfléchir et surtout à sa motivation d’y arriver. Ces deux petits anges étaient bien trop importants pour les délaisser au profit d’un travail quelconque. En attendant une réaction de sa compagne, le Prince se mit donc à l’oeuvre au-dessus du corps potelé qui baillait à grande bouche. Cette innocence le faisait presque rêver, elle semblait bien loin de se douter combien ce que faisait son père était dégoûtant. Et oui petite fille, nettoyer tes fesses n’est pas très agréable ! Viens là que papa te fasse un bisou ! Oui oui oui, t’as un petit nez et des petits doigts toi ! Un bisou pour Lily, un bisou pour Yredan, un bisou pour maman ! Hm. Il s’égarait. Ce n’était pas la première fois qu’il la nettoyait, mais ce n’était pas non plus la première fois qu’il trouvait cela peu ragoutant. Inutile de décrire ce qui ici coulait de source quand on change une couche pleine.
Il fut tiré de son travail d’orfèvre par l’arrivée du soleil de ses journées. Suffirait-il à éloigner les nuages sombres de son esprit éparpillés involontairement par sa fille ? Une telle allégorie ne mériterait pas d’être écrite, car en vérité il avait autre chose en tête. Une bêtise, une de plus, consistant à masquer le méfait malodorant qu’il arborait ainsi qu’à mimer mollement la méchanceté insoupçonnée qu’il pouvait renfermer.
Le Prince se redressa lentement, dans une certaine exagération, maintenant ses mains sur le corps qui ne bougeait plus trop de sa fille. Celle-ci n’avait pas eu trop de mal à retrouver son sommeil réparateur après ce léger incident technique. Elle était une parfaite partenaire de crime, son paiement en bisous pourra donc être mis en œuvre dans les minutes qui suivent.
Pris dans la fougue caricaturale de sa pièce de théâtre, Althar s’était un peu approché d’Helera, ouvrant grand les bras, le menton haut, prêt à la prendre tout contre lui pour partager son malheur. De l’air faussement grave qu’il affichait jusque-là ne restait qu’un sourire en coin difficile à dissimuler dans le piège évident qu’il lui tendait. Et le murmure naissant qui avait été sien dans le début de sa déclamation était devenu soudain un peu plus fort, jusqu’à réussir à réveiller leur second enfant, tel un ultime sauvetage de sa pauvre mère qui ne subirait pas le supplice honteux d’avoir à affronter la chemise souillé de son mari. Il reprit tout bas.
Il ne fut pas bien long à sa placer au-dessus de son fils pour en inspecter les causes du réveil. Avait-il parlé trop fort ? Etait-il lui aussi trop coordonné avec sa sœur ? Il fallait s’en assurer, et se risquer à défaire une couche qui aurait mérité meilleur traitement. Elle ne fut pas longue à être ouverte, elle et le piège qu’elle renferma. Il fallait une première à tout. Aujourd’hui, après les salissures ce serait la douche venue du sol. Incroyable. Chacun à leur tour, prêts à lui faire payer pour tout ce qu’il leur refuserait lorsqu’ils grandiraient, les deux enfants Kor’rial Fanrel étaient passés à l’attaque. Et quelle attaque, il se débattit presque de surprise mais ce ne fut pas long. Dans un nouveau soupir, l’envie de baisser les bras se fit pressante. Mais ce n’était pas un bébé de quelques mois qui allait faire plier Althar Fanrel Keto, si ?! Ce dernier jeta un regard vers Helera, les yeux plissés, avant de remonter les pans de sa chemise pour s’essuyer le visage … Erf. Bon sang. Nouveau soupir. Le vêtement fut retiré prestement et servit tout de même à s’essuyer une bonne fois pour toute, avant de disparaître vers la porte de leur chambre. La priorité n’était pas au linge sale, mais à l’humain qui attendait d’être soulevé, défait de son pagne de coton, pour trouver sa place contre l’épaule de son père. Doucement et un peu plus maladroitement que lorsqu’il était seul, Althar plaça avec douceur Yredan sur son épaule et revint vers Helera. Très naturellement, il profitait de la position de son fils pour l’étreindre avec la tendresse d’un père, un très fin sourire de joie présent sur le visage. Il s’assit en partie sur la table, avant de reprendre en chuchotant.
Son pouce entama tout doucement sa ronde sur le dos tout mou du bébé. Il n’osait pas affronter son regard.
Il fallait qu’il mette toutes les chances de son côté. Cela passait donc pas prendre un air pitoyable, appelant à la pitié de sa compagne, d’une part, et d’autre de tourner le buste de sorte à ce qu’elle voit le visage poupon de son garçon, la joue contre l’épaule de son père. Un coup de charme des deux Kor’rial Fanrel pour tenter de séduire la belle de leurs coeurs.
Le Prince ne se gêna pas pour sourire, gratifiant son fils d’un baiser sur le crâne. Son murmure continua.
Il ne s’embêtait plus à regarder Helera, son regard perdu sur Yredan. Qu’importe qu’elle dise oui non.
C’était vraiment enfantin de sa part, comme une manière très peu subtile de l’encourager à dire oui à n’importe quel prix. Ces enfants étaient une cure de jouvence, malgré les rides qu’ils offraient à leurs visages respectifs. Il se réfugia plus près de son fils pour lui murmurer directement à lui la suite de sa tentative.
Est-ce qu’il venait de dire ça tout haut ? Ses joues prirent le rouge en se rendant compte que même lui tombait totalement dans le piège de se laisser attendrir par ce bébé si mignon. Jamais il n’avait été très à l’aise avec ces êtres si fragiles et si singuliers. Comment expliquer, alors, que tout semblait plus simple avec les siens ? Les siens … C’était dingue, ça, non ? Leurs enfants ? Là, comme ça, alors qu’il y a quelques mois ils en étaient encore à batifoler et se demander en mariage tous les deux. Leur appartement autrefois si calme semblait, dans son esprit, n’avoir jamais été que comme ça, plein d’une vie et d’une famille complète. C’était … naturel ? Brrr. Quelle sensation. Une famille … Et un besoin de la retrouver. Il se redressa pour se mettre totalement debout et tourner Yredan vers elle une nouvelle fois, bien plus près cette fois. De l’index, il essaya d’attirer son regard et de désigner Helera, avec le sourire.
Un bruit de friction et quelques gazouillements attirèrent sans peine l’attention du têtan. Se redressant sans tarder, il s’approcha des « landaus » d’où provenaient les sons pour en trouver la source. Avec douceur il en extirpa un humain miniature aux yeux comme les siens.
- « Sssshhh … Lily … »
Que ce petit bout de vie lui semblait léger, posé tout contre lui et tenu avec d’infinies précautions. Ses lèvres trouvèrent le front de sa fille pour y poser avec tendresse un baiser avant d’entreprendre d’essayer de la rendormir, remuant très légèrement dans un rythme régulier avec l’espoir que tout ceci se fasse rapidement. Ha mon enfant, rendors-toi, tu es en sécurité ici … Si certains voyaient dans cet acte une charge, le Prince y voyait un réconfort infini. La carte et ses désagréments paraissaient bien loin. Cette petite chose contre lui, sous ses doigts, à la peau si douce … Le flot de sentiments à cette pensée était indescriptible. Mais l’instant n’était pas à cela. Plutôt à une tentative un peu maladroite de humer au fond de sa gorge, tout bas, cette berceuse chantée par leur mère. Il était incapable d’atteindre son niveau, clairement, mais difficile d’associer un plus beau souvenir à ce moment particulier. Le Prince continua donc sa tentative, tout doucement, en déambulant d’un pas lent au milieu du salon. Car c’était là qu’il était installé, dans le but de laisser respirer Helera et lui permettre de faire ce qu’elle avait à faire. Il gratifia sa fille d’une nouvelle caresse délicate sur la tête avant de comprendre que quelque chose clochait.
L’odeur, et … les sensations de sa chemise sur son torse n’étaient pas normales. Un éclair de lucidité traversa ses neurones, apportant par avance le dégoût qui commençait à poindre dans son estomac. Au grand jamais on n’avait osé lui faire pareille offense ! Jamais, de toute sa mémoire, personne n’avait fait une telle chose avec ses fluides corporels sur lui-même, en tout cas pas tant qu’il fut conscient ... Baisser le regard pour voir le méfait fut une épreuve aussi dure que s’il venait de se faire poignarder. Et l’odeur … Elle allait mieux dormir, maintenant, c’était certain. Elle était … plus légère. Il eut une grimace de dégoût avant de fermer les yeux et chercher cette petite bouille pour s’y réfugier.
- « Lily … Mais … »
La complainte s’évanouit dans sa gorge en même temps qu’il vit ce visage. Hélas, il ferait certainement parti de ces pères qui ne sauraient rien refuser à leurs enfants. Et d’autant plus à leur fille, aussi mignonne qu’était la sienne. Une perfection incarnée qui mangeait un peu trop, visiblement. Il se rapprocha de la table et tira la couverture qui servait vaguement de « lieu sain » où changer leurs enfants. Elle fut déposée là, sans opposer de résistance à son père. Celui-ci put enfin voir l’étendue du cadeau laissé par sa fille … et étirer son visage dans une expression mêlant état de choc et dégoût prononcé pour sa propre condition. Un seul réflexe, à cet instant.
- « Leeeeraaaa …. Leeeeeraaaaa … Banthounette ! »
Il ne criait pas vraiment. Il chuchotait – voire mimait – une forme de pseudo cri lointain à sa compagne. Le surnom était … provisoire. Une tentative, comme les nombreuses autres des jours récents pour trouver quelque chose d’affectueux et .. d’imagé. Mouais. Ne restait plus qu’à espérer que sa complainte quasi-murmurée ait atteinte les oreilles royales occupées à autre chose … cela sans réveiller le second dormeur. Autrement, il pouvait dire adieu à sa capacité mentale pour réfléchir et surtout à sa motivation d’y arriver. Ces deux petits anges étaient bien trop importants pour les délaisser au profit d’un travail quelconque. En attendant une réaction de sa compagne, le Prince se mit donc à l’oeuvre au-dessus du corps potelé qui baillait à grande bouche. Cette innocence le faisait presque rêver, elle semblait bien loin de se douter combien ce que faisait son père était dégoûtant. Et oui petite fille, nettoyer tes fesses n’est pas très agréable ! Viens là que papa te fasse un bisou ! Oui oui oui, t’as un petit nez et des petits doigts toi ! Un bisou pour Lily, un bisou pour Yredan, un bisou pour maman ! Hm. Il s’égarait. Ce n’était pas la première fois qu’il la nettoyait, mais ce n’était pas non plus la première fois qu’il trouvait cela peu ragoutant. Inutile de décrire ce qui ici coulait de source quand on change une couche pleine.
Il fut tiré de son travail d’orfèvre par l’arrivée du soleil de ses journées. Suffirait-il à éloigner les nuages sombres de son esprit éparpillés involontairement par sa fille ? Une telle allégorie ne mériterait pas d’être écrite, car en vérité il avait autre chose en tête. Une bêtise, une de plus, consistant à masquer le méfait malodorant qu’il arborait ainsi qu’à mimer mollement la méchanceté insoupçonnée qu’il pouvait renfermer.
- « Banthounette … Je … Je peux plus … Lera … Je descends d’une lignée qui a libéré la Galaxie des Sith, mes ancêtres ont bâti de leurs mains un Empire, ont sauvé la République, construit une civilisation aussi prospère que formidable et me voilà rendu à … à … »
Le Prince se redressa lentement, dans une certaine exagération, maintenant ses mains sur le corps qui ne bougeait plus trop de sa fille. Celle-ci n’avait pas eu trop de mal à retrouver son sommeil réparateur après ce léger incident technique. Elle était une parfaite partenaire de crime, son paiement en bisous pourra donc être mis en œuvre dans les minutes qui suivent.
- « Je n’ai jamais subi telle injure, Lera … On … on ne m’a jamais traité comme ça … mes mains sont destinées à de grandes choses, à de grandes œuvres ! Et maintenant je dois … je dois … Alors que … je suis un Prince de sang royal de la famille des Keto ! Je suis le Roi de ce monde et de cet Empire ! Femme, quelqu’un doit s’occuper de cela ! J’ordonne que quelqu’un s’occupe de cet acte infâme qui entache ma grandeur ! Femme, je t’ordonne de me faire un câlin ! »
Pris dans la fougue caricaturale de sa pièce de théâtre, Althar s’était un peu approché d’Helera, ouvrant grand les bras, le menton haut, prêt à la prendre tout contre lui pour partager son malheur. De l’air faussement grave qu’il affichait jusque-là ne restait qu’un sourire en coin difficile à dissimuler dans le piège évident qu’il lui tendait. Et le murmure naissant qui avait été sien dans le début de sa déclamation était devenu soudain un peu plus fort, jusqu’à réussir à réveiller leur second enfant, tel un ultime sauvetage de sa pauvre mère qui ne subirait pas le supplice honteux d’avoir à affronter la chemise souillé de son mari. Il reprit tout bas.
- « J’ai nettoyé Lily .. je vais prendre Yredan .. »
Il ne fut pas bien long à sa placer au-dessus de son fils pour en inspecter les causes du réveil. Avait-il parlé trop fort ? Etait-il lui aussi trop coordonné avec sa sœur ? Il fallait s’en assurer, et se risquer à défaire une couche qui aurait mérité meilleur traitement. Elle ne fut pas longue à être ouverte, elle et le piège qu’elle renferma. Il fallait une première à tout. Aujourd’hui, après les salissures ce serait la douche venue du sol. Incroyable. Chacun à leur tour, prêts à lui faire payer pour tout ce qu’il leur refuserait lorsqu’ils grandiraient, les deux enfants Kor’rial Fanrel étaient passés à l’attaque. Et quelle attaque, il se débattit presque de surprise mais ce ne fut pas long. Dans un nouveau soupir, l’envie de baisser les bras se fit pressante. Mais ce n’était pas un bébé de quelques mois qui allait faire plier Althar Fanrel Keto, si ?! Ce dernier jeta un regard vers Helera, les yeux plissés, avant de remonter les pans de sa chemise pour s’essuyer le visage … Erf. Bon sang. Nouveau soupir. Le vêtement fut retiré prestement et servit tout de même à s’essuyer une bonne fois pour toute, avant de disparaître vers la porte de leur chambre. La priorité n’était pas au linge sale, mais à l’humain qui attendait d’être soulevé, défait de son pagne de coton, pour trouver sa place contre l’épaule de son père. Doucement et un peu plus maladroitement que lorsqu’il était seul, Althar plaça avec douceur Yredan sur son épaule et revint vers Helera. Très naturellement, il profitait de la position de son fils pour l’étreindre avec la tendresse d’un père, un très fin sourire de joie présent sur le visage. Il s’assit en partie sur la table, avant de reprendre en chuchotant.
- « Je plaisantais, Lera … même si je dois avouer que tout ça reste encore très … étrange ? Je … je sais pas vraiment comment m’y prendre avec eux, on .. on m’a jamais appris, et avec tout ce qu’on a à faire ici, c’est pas facile de s’impliquer vraiment pour eux .. »
Son pouce entama tout doucement sa ronde sur le dos tout mou du bébé. Il n’osait pas affronter son regard.
- « Est-ce que tu voudrais pas qu’on … voyage ? Pas loin, juste hors-monde, s’il te plait ? Pas longtemps, quelques jours juste, tous les 4, allez … On pourra travailler à distance, et puis surtout c’est juste qu’on pourra s’occuper d’eux, apprendre, tu pourras me montrer … Allez, je m’occuperai de toutes les couches s’il le faut … »
Il fallait qu’il mette toutes les chances de son côté. Cela passait donc pas prendre un air pitoyable, appelant à la pitié de sa compagne, d’une part, et d’autre de tourner le buste de sorte à ce qu’elle voit le visage poupon de son garçon, la joue contre l’épaule de son père. Un coup de charme des deux Kor’rial Fanrel pour tenter de séduire la belle de leurs coeurs.
- « On pourrait prendre ton vaisseau, je suis sûr que ça fait des mois et des mois que tu l’as pas piloté ! Est-ce que t’en es encore capable hein ? Et puis imagines, Lily et Yredan qui découvrent le soleil, le vrai, et la nature, le plaisir d’être dehors … Ca pourrait leur faire tellement du bien de respirer de l’air pur … Mais je comprendrais que tu veuilles pas, parce que t’as peur de piloter, et de te laisser déborder par deux bébés qui n’ont même pas de dents … Imagines qu’ils t’empêchent de dormir alors même que t’es en vacances … Ce serait terrible, terrible … »
Le Prince ne se gêna pas pour sourire, gratifiant son fils d’un baiser sur le crâne. Son murmure continua.
- « Vraiment, dormir à la belle étoile, tous les deux, pas marrant non … Moi qui me faisais une joie de visiter finalement ce monde dont tu m’as délégué la charge il y a des mois et dont je ne connais que ce que l’on m’a raconté … Voilà le Roi que je suis, la Grande Mère ne m’apportera plus jamais ses faveurs … »
Il ne s’embêtait plus à regarder Helera, son regard perdu sur Yredan. Qu’importe qu’elle dise oui non.
- « En plus j’espérais vraiment avoir enfin l’occasion de me mesurer à toi, mais tu fuis, comme à chaque fois, parce que tu sais que tu n’es plus aussi forte, alors que moi si … Tu sais que Lily et Yredan me soutiennent moi, je suis même sûr que leur premier mot sera « Papa » … Celui qui aura un beau sabre, et qui sera plus fort que maman … »
C’était vraiment enfantin de sa part, comme une manière très peu subtile de l’encourager à dire oui à n’importe quel prix. Ces enfants étaient une cure de jouvence, malgré les rides qu’ils offraient à leurs visages respectifs. Il se réfugia plus près de son fils pour lui murmurer directement à lui la suite de sa tentative.
- « Tu sais bien toi, hein Yredan, que maman elle est timide … Elle a peur que tu lui tires trop les cheveux hein, elle a peur qu’on te fasse trop de bisous hein mon chouchou … Oui oui oui maman banthounette elle a peur de pas être aussi bronzés que vous après, alors qu’elle a les fesses toutes blanches elle aussi … Tu crois que maman elle va vouloir partir avec nous trois faire des bêtises là-bas ? Elle peut rien te refuser à toi hein mon fils … Oh t’es le plus beau de cette planète ! »
Est-ce qu’il venait de dire ça tout haut ? Ses joues prirent le rouge en se rendant compte que même lui tombait totalement dans le piège de se laisser attendrir par ce bébé si mignon. Jamais il n’avait été très à l’aise avec ces êtres si fragiles et si singuliers. Comment expliquer, alors, que tout semblait plus simple avec les siens ? Les siens … C’était dingue, ça, non ? Leurs enfants ? Là, comme ça, alors qu’il y a quelques mois ils en étaient encore à batifoler et se demander en mariage tous les deux. Leur appartement autrefois si calme semblait, dans son esprit, n’avoir jamais été que comme ça, plein d’une vie et d’une famille complète. C’était … naturel ? Brrr. Quelle sensation. Une famille … Et un besoin de la retrouver. Il se redressa pour se mettre totalement debout et tourner Yredan vers elle une nouvelle fois, bien plus près cette fois. De l’index, il essaya d’attirer son regard et de désigner Helera, avec le sourire.
- « Regardes maman, et dis lui qu’elle a besoin que d’une seule chose … le premier cadeau que papa lui a fait, la première fois qu’ils sont sortis ensemble … »
Rhedatt Fanrel // Althar Fanrel Keto
Famille Royale d'Impératrice Têta - Héritier éternel.
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