L'Astre Tyran

[Hayley Curwee]

Abîmé

20:00, heure locale
Coruscant - Temple Jedi

Motörhead - Louie, Louie

En tout et pour tout, Hayley R’izzan n’avait dû poser qu’une seule fois les pieds à l’intérieur du Temple Jedi de Coruscant. Elle n’avait jamais aimé l’endroit, elle l’avait toujours trouvé trop démesuré, trop prétentieux, bien trop éloigné de la vie humble dont les Jedi se voulait être les défenseurs. Luke avait beau penser que l’Ordre Jedi d’Ossus avait été une absurdité, il avait eût le mérite à l’époque d’être un flot d’espoir et d’indépendance, une voie que le Nouvel Ordre Jedi semblait avoir oublié. Plus encore, l’Ordre d’Ossus avait pour lui d’avoir été fondé parmi des ruines, rapprochant les Jedi de l’état à laquelle ils avaient été réduits. Le Temple de Coruscant n’était qu’un lieu fantoche, un monument du passé autoglorifiant les Jedi, les confortant dans une position de puissance qu’ils s’imaginaient détenir à nouveau. Une erreur de plus qu’elle leur reprochait.

Plus encore que ces raisons forts triviales, elle n’était jamais revenu dans ce Temple pour la simple et bonne raison qu’elle avait sentit ses entrailles se geler la seule fois qu’elle avait marché dans ces couloirs longs et vides où les voix résonnaient. Les longs chants désespérées que créait les échos donnaient l’impression d’entendre des fantômes, les plaintes des Jedi du passé qui cherchaient à échapper à l’Ordre 66, leurs pas désespérés qui résonnaient dans les couloirs, les murmures d’une époque lointaine à jamais perdue qu’on voulait tenter de retenir sans la moindre once d’espoir d’y parvenir.

Hayley avait été une Jedi d’Ossus avant d’être une Rebelle, elle avait même été la seule des membres fondateurs qui avait fait partie de l’Ordre d’Ossus à avoir participé à la réunion qui avait amorcé la création du Nouvel Ordre Jedi, elle avait donc nécessairement un point de vue différent sur ce qu’il était advenu et son appréciation s’en trouvait changée. L’Ordre d’Ossus était une utopie, certes, mais qu’elle était belle cette utopie ! Hayley avait voulu y croire jusqu’au bout, même jusqu’à ce moment où Keran avait révélé sa trahison, menaçant la quiétude des lieux et la liberté de l’Ordre, un Ordre qui avait dû rejoindre bon gré mal gré les rangs de la Rébellion. Elle avait voulu y croire parce que c’était l’héritage de son père, quelque chose qu’elle avait voulu protéger jusqu’au bout, comme si cela avait pu perpétuer la mémoire de Ian Curwee. De là à dire que c’était pour ça qu’elle n’avait jamais su trouver sa place dans le Nouvel Ordre Jedi, il n’y avait qu’un pas.

Mais les sentiments et les doutes d’Hayley R’izzan, Maître Jedi du Nouvel Ordre Jedi n’était que de peu d’intérêt dans le propos qui nous concerne, celle-ci se trouvant actuellement aux prises avec ses propres démons dans un autre coin de cette galaxie lointaine, très lointaine.

Comme à son habitude Arial Organa se chargeait de coucher les younglings, leur apportant l’attention et l’affection que ce jeune âge nécessitait malgré tout, elle leur faisait alors réciter comme à son habitude le Code Jedi, comme une petite histoire qu’on se répétait et qui finissait par rentrer dans la tête et s’imposer petit à petit comme un dogme. Lorsqu’elle se fût assurée qu’ils étaient tous calmes et prêts à s’endormir elle éteignit la lumière et s’en alla du côté du balcon où elle avait l’habitude d’aller chaque soir pour prendre l’air et observer la circulation, le ciel, la ville…

Mais ce soir elle sentit quelque chose de différent, quelque chose qui s’exprimait via la Force, une sensation qu’elle n’avait jamais ressenti auparavant. Il y avait une présence sur ce balcon, une présence qu’elle avait déjà ressenti une fois, lorsqu’elle se retourna elle eût la vision d’homme revenu entre les morts.

Il était grand, presque 1m90, une apparence musclée malgré une impression de relâchement, un visage buriné et barbu doté de petits yeux marrons profondément enfoncés lui donnait un air constamment renfrogné, le tout entouré de longs cheveux noirs qui donnait l’impression d’être mal lavés. Ses vêtements étaient peu orthodoxes : une chemise noire dont il laissait constamment le col ouvert, un vieux jean noir troué et des santiags elles-aussi résolument noires. Avec toujours ce même air las et fatigué, comme si il était venu au monde ainsi, monde qui l’avait conforté dans cette attitude. On entendit le déclic d’un briquet qu’on ouvrait et il s’alluma une petite clope. Sentant le malaise qui s’installait, il prit la parole de cette éternelle voix éraillée qui l’avait toujours si bien définie :


- Salut ma p’tite Greuna. Ca roule ?

Constatant que sa façon de se conduire un brin fantasque n’avait pas le mérite de faire sourire son ancienne apprentie, il reprit de cette même voix :


- Ouais, je sais c’que tu t’dis. Pas très clinquant l’vieux… T’as pas tort ma grande. Mais tu t’doutais bien qu’le vieux allait pas s’laisser foutre des habits d’Jedi comme si d’rien n’était…

Il lui adressa un sourire moqueur et se déplaça, lui et son halo bleuté, pour s’appuyer sur la rambarde du balcon. Il tirait sur le résidu spirituel qui était sensé être du tabac corellien, relâchant des volutes de fumées bleutées elles-aussi. Le vieux avait jamais aimé Coruscant, une planète de merde qui valait pas cette bonne vieille Corellia, mais bon, il avait fait avec, dans son état ce genre de considérations ça importait peu, non ?


- T’as bien grandi ma poupée…

Il se rappelait d’elle comme d’une petiote de 8 ans, pas même capable de composer correctement une phrase, un souvenir qu’il chérissait. Elle avait été comme une seconde fille pour lui, il regrettait de n’avoir put la former jusqu’au bout mais il l’avait surveillé de là où il était, il savait qu’elle était devenue quelqu’un de bien.


- Raconte donc à c’vieux Curwee comment tu trouves la vie d’Jedi.

[Leia Organa]

Pnj : Padawan Arial Organa


Arial n'en croyais pas ses yeux !
Son maître, son vieux maître, celui-là même qui l'avait ouverte et initiée à la Force de ses 8 ans jusqu'a l'âge de 14 ans.
Cet âge sombre auquel Ian Curwee fut sauvagement assassiné par le seigneur Sith Darth Oxious. Cet âge sombre signant la fin de la petite cellule familiale dans laquelle Arial grandissait avec Hayley et Ian Curwee. La fin de l'enfance, enfance mouvementé parce que sous la tutelle d'un corellien, mais une enfance où elle était protégée, instruite et considéré par les curwee père et fille.
Deux ans plus tard elle perdrai sa mère adoptive dans la destruction d'Alderaan, dernier tournant douloureux mais formateur dans la vie de la jeune et douce twi-lek.
Chagrin, souffrance, abandon, autant d'émotion traçant déjà la route vers le côté obscur, mais ce dernier ne trouva pourtant aucun moyens de corrompre la tendre jeune enfant, en grandissant sa nature tranquille, profondément aimante pris le dessus sur tout cela et elle consacra sa vie à servir les autres, à panser les plaies des plus nécessiteux au travers de son engagement humanitaire et de son engagement sans faille au service du nouvel Ordre Jedi en tant qu'apprenti Jedi-voyante.
L'amour et la douceur, caractérisait tout les domaine de la vie d'Arial, jamais agressive, souriante et bienveillante avec son entourage. La souffrance et le mal avaient pourtant la fâcheuse tendance à toujours créer des êtres encore plus mauvais et violent, mais parfois la Force faisait jaillir de la souffrance une étincelle de lumière, d'espoir et d'amour.
Parfois là où les ténèbres et le mal abondaient, la lumière et l'amour surabondaient. C'était l'histoire d'Arial Organa.

Quand elle vit le halo de force dans lequel apparut Ian, elle fut intérieurement bouleversée, il avait été incontestablement la figure paternelle dans sa vie, et elle ne pensait jamais le revoir, même son visage marqué, ses habitudes de rustres corelliens qui avait toujours trancher avec la nature docile tendre d'Arial, commençaient à s'estomper dans ses souvenirs.
Revoir tout cela d'un coup, sur ce balcon, représentait un mystère mais aussi une opportunité incroyable d'apprentissage dans la Force.

Car Arial était aussi un érudit en herbe, elle passait le plus claire de son temps en salle de méditation et dans les archives et bibliothèque du Temple. Dévorant tout les ouvrages sur les plus anciennes arcanes des arts Jedi, elle avait lus plusieurs note sur la continuité de la vie dans la Force et les expériences de certains Jedi qui avaient eu des contacts avec l'au-delà, mais il s'agissait d'un mythe.
Elle-même voyante avait toujours eu l'espoir secret de revoir au moins en vision, sa mère Celly, Alderaan et les autres...
Hayley, Ian et Arial avait toujours été dans des situations plus spectaculaires et déconcertantes les unes que les autres, mais l'audace et la non-nonchalance du Corellien avaient toujours rendu ces moments moins dramatique pour les deux filles. Ils les conduisaient souvent dans les pire situations, mais il savait aussi les sortir tous de ces pétrins...un vrai corellien.
Le voir plaisanter, même depuis l'au-delà, arracha un sourire à Arial, personne ne l'avait appelé "ptite Greuna" depuis sa mort, il avait été le seul avec Hayley.
L'érudit en elle, rattrapa la fille contente de revoir son père...

- Maître ! Mais comment avez-vous ? Je ne croyais pas cela possible !
Si vous saviez ! Si vous saviez ! Nous ne nous cachons plus maintenant, nous vivons tous au Temple. Delavièl et ses sbires ont été vaincues !
Le Sénateur Organa et Maître Kenobi ont cachés et retrouvés le fils biologique de Darth Vader, c'est lui qui a permis de renverser l'Ordre Sith et de restaurer un nouvel Ordre Jedi avec d'autres Maîtres ! Si vous saviez...
Nous vivons ici maintenant, nous ne sommes plus traqués, il n'y a plus de planques comme à Coronet, bien qu'elle me manque...
Plus de faux nom, plus de faux papiers et de voyage à fond de cale de corvette corellienne rafistolée !

Elle souris comme elle savait que cette vie : eux tout les trois sur les routes galactiques à fuir les inquisiteurs et les agents du BSI, avaient quelque chose de "romantique" et d'exaltant, cette vie elle il repensait souvent, mais c'était bien plus son Maître et Hayley qui lui manquait...

- Et il y a les petits, des novices, vous les adoreriez Maître, j'essaie parfois d'être comme vous avec eux...d'être plus...corellienne mais je crois que c'est dans le sang uniquement...

Réalisant la situation, et son émotion débordante, elle se ressaisi rapidement, la voyante reprenait le dessus cette fois...

- Maître...vous n’êtes pas revenu de la Force, pour uniquement me demandez comment j'allais, pourquoi et comment avez-vous réussis un telle prouesse ?

Elle n'avait pas changé, avide de connaissance, curieuse des réalités mystique et spirituelle....

[Hayley Curwee]

L’enthousiasme d’Arial faisait plaisir à voir, la petite était passée par des tas d’étapes difficiles dans sa vie. L’esclavage notamment, mais elle avait eût la chance de trouver les bonnes personnes, elle était finalement parvenu à ce stade où elle se révélait être une Jedi qui semblait plus que compétente. Calme et douce, en paix, un archétype de vertu à bien des égards. Le vieux Corellien lui adressa un sourire un peu fatigué, mais on ressentait une telle fierté en lui, car fier il était d’avoir contribué à la construction de l’être magnifique qu’il voyait. Sa part était minime mais elle avait probablement comptée. Du moins l’espérait-il. Il passa une main fantomatique sur la joue de la Jedi, faisant ainsi montre d’une tendresse qu’il n’avait jamais exprimé de son vivant. Tout était devenu plus simple pour lui depuis son passage de l’autre côté. Il tentait de calmer un peu son ancienne apprentie, un sourire aux lèvres :


- J’sais tout ça Arial, là où j’suis il est possible de vous observer.

De nouveau il eût un sourire quand elle parlait des petits, il savait qu’avec quelqu’un comme Arial, ils seraient bien formés. Aimante et douce, elle était la personne qu’il fallait pour gérer des petits et leur apprendre la voie du Jedi en ce très jeune âge. A la mention de son incapacité à être corellienne, le vieux lui répondit :


- Tu sais ma p’tite Greuna, être Corellien c’est avant tout un état d’esprit, ça n’vient pas du sang. Tu as en toi un peu de Corellien, t’en fais pas.

Un rire rauque s’échappa de sa vieille carcasse au halo bleuté. A la question suivante de la Jedi, il se raidit un peu plus, comme visiblement gêné. Devait-il parler sans ambages ? Il s’était jamais gêné pour faire de la sorte par le passé, pourquoi se retenir là ? Il passa de nouveau un doigt fantomatique sur la joue de Greuna et se redressa. Puis prit la parole de sa voix éraillée :


- Ca t’dérange si on fait un bout d’chemin ensemble ? J’ai envie d’revoir l’intérieur.

Elle acquiesça et ils se dirigèrent tous deux à l’intérieur. C’était étrange de revenir ici, même si ses passages en ces lieux s’étaient avérés très rares de son vivant. Il avait fait partie d’une ambassade de Chevaliers Corelliens en visite avec son Maître Eridan. Il avait été impressionné par la splendeur et la grandeur des lieux à l’époque. Un lieu de sagesse et de savoir à l’époque. Mais le voir ainsi en pleine nuit lui donnait un air inquiétant, la lumière qui y était omniprésente lui donnait une drôle d’impression. L’impression d’un dernier bastion de lumière dans un monde de ténèbres. Il chassa ces pensées un brin mélancolique, il savait qu’elles étaient la résultante d’autre chose qui le travaillait.


- Tu sais, même si mon état m’permet pas mal d’choses, c’est bon d’être ici et d’te r’voir, de ressentir l’apaisement de ton âme.

Ils parcouraient maintenant un long couloir avec des colonnes ouvragés imposantes à leur gauche, on ne croisait nul âme qui vive, Arial devait se sentir bien seule ici parfois…

L’heure était peut-être venu d’aborder les choses ? De parler de sa tentative avortée sur Balosar ? Il avait pensé trouver une solution en une personne qu’elle affectionnait, mais ça n’avait pas porté ses fruits. Il se jeta à l’eau :


- J’ai ressenti un grand trouble dans la Force récemment. Quelque chose que j’avais pas ressenti depuis un long moment. Les temps sont troublés, ça ne m’étonne pas que vous n’ayez pu le ressentir.

Il avisa un banc sur le côté et s’y installa, il invita son ancienne padawan à le rejoindre mais elle lui indiqua préférer rester debout. Soit.


- Il y a quelqu’un que j’aurais aimé voir ce soir, ici…

Et ce faisant il planta un regard mélancolique dans celui d’Arial, sachant pertinemment qu’elle comprendrait ce qu’il voulait dire, autant que la pudeur qu’il avait à l’énoncer clairement, à tel point qu’il sentait sa gorge étreinte par la douleur…

[Leia Organa]

Pnj : Padawan Arial Organa


Irréel, Arial marchait dans les grands couloirs désert du Temple avec l'esprit de son maître à ses côtés. Elle n'était pas encore bien sûr qu'elle ne rêvait pas ou qu'elle n'était pas perdu dans une de ses visions de la Force, mais elle savoura chacun de ses instants.
Le coeur d'Arial débordait d'amour, c'était la constante de sa vie, et son maître n'y avait pas fait exception, le voir ainsi bien plus affectueux avec elle qu'il ne l'avait été de son vivant, ne l'a choquait pas. Elle ne pouvait lui en vouloir et avait depuis longtemps appris à accepter l'autre dans son entièreté, sans reproches ni mépris. Elle avait aussi appris à aimé la dureté et parfois la brusquerie du corellien à son égard, comprenant la démarche protectrice et bienveillante que ces traits de caractère renfermaient bien souvent. Et quand bien même il avait été brusque sans raison, qui Arial était-elle pour juger ? C'était sa philosophie : les faiblesses des autres les rendaient-ils moins digne de sa compassion, de son affection et de son amour ? Certainement pas pour la Twilek.
Petite elle avait été souvent regardée comme naïve ou bien trop "sensible", Leia même lui avait parfois conseillée de "s'endurcir", mais elle avait découvert, que ses sentiments vrais, simple et authentique pouvait devenir au travers de la force de grands alliés et sa plus grande force. Tampis si on ne l'a comprenait pas. Sa cousine adoptive la Princesse Leia, était qu'elle le veuille ou non une guerrière, une combattante, évidemment qu'elle ne pouvait pleinement partagée la philosophie d'Arial. Cependant l'une comme l'autre s'aimait profondément malgré ces différences.

Ils finirent par s’asseoir, et là le Maître aborda un sujet qui apparu clairement à Arial, et elle n'eut pas besoin de recourir à ses dons de prescience pour le comprendre.
La peine dans sa voix était palpable...

- Elle n'est pas ici...Hayley est partie, de son propre choix nous n'avons plus de traces d'elle. Le Conseil préconise d'accepter les positionnements de chacun même si cela nous peine, et Leia ne cesse de m'expliquer qu'a l'heure du choix, chacun était libre.
Mais je ne peux m'empêcher de penser à elle, autant que je pense à vous Maître. Mais je suis une apprentie, je respecte les sagesses du Conseil et son autorité.

Docile, respectueuse, Arial n'était pas du genre à partir seule en aventurière à la quête d'une Jedi perdue. Elle respectait avec humilité l'autorité des maîtres du Conseil et se conformait à leur jugement...

[Hayley Curwee]

Comment expliquer à Arial ? Comment avouer sa propre défaite ? Son incapacité manifeste à former correctement sa propre fille ? Il déglutit avec difficulté, tira sur la clope fantomatique et laissa les cendres tout aussi fantomatique se déverser sur le sol du Temple Jedi. Il se tourna vers Arial, un sourire complice alors qu’il prit la parole :


- Il n’y a pas de cigarettes.

Assorti d’un clin d’oeil qui cherchait à détendre un peu l’atmosphère. Mais il ne trompait personne, même pas lui. Il prit un air un peu grave, plus qu’on avait pu lui connaître à l’accoutumée :


- La vérité Arial c’est qu’mon état m’permet pas d’être omniscient. Des tas d’choses m’échappent.

Beaucoup trop même.


- Même si tu étais encore petite à l’époque, tu sais ce qu’il m’est arrivé ?

Regard entendu vers sa poitrine où son coeur avait été transpercé par le sabre d’Oxious.


- J’suis con, forcément qu’tu l’sais… Enfin bref…

Il tire une nouvelle bouffée de tabac et laisse la fumée virevolter et s’élever dans les hauteurs, donnant l’impression d’une danse lascive exécutée par une twi’lek aux moeurs légères. Nouveau regard vers Arial, il se sent soudainement gêné et écrase sa clope fantomatique sur le banc avant de l’envoyer voler au loin d’un geste négligent. Crache le morceau, Ian.


- Hayley...a sombrée.

Bien bien… Maintenant, restait à lui dire la suite pour éviter que le tragique de cette révélation ne prenne trop de proportions…


- Ahem… Elle a été manipulée il y a trois ans, par le fait d’un Sith, sur Géonosis. Darth Odion, c’est comme ça qu’il se fait appeler j’crois. Il lui a suffit d’lui laisser entendre qu’la Nouvelle République n’existait que grâce à lui. Et elle s’est laissée avoir. Tu sais combien ta soeur a toujours été si proche de la limite…

Pourquoi avait-il utilisé le mot “soeur” ? Peut-être pour oublier la perte de son autre fille, Nanla. Ou peut-être avait-il toujours considéré qu’Arial était sa fille, elle aussi ? Il n’aurait sut le dire de manière claire. Etait-ce bien important au final ? Il lui restait beaucoup à dire encore, mais il préférait laisser à Arial la parole. Il la sentait troublée et s’il était là ce n’était pas dans le rôle de l’annonciateur de mauvaise nouvelle. Le reste de son histoire attendrait. Arial avait surement des questions et elle méritait des réponses.

[Leia Organa]

Pnj : Padawan Arial Organa


- Je sais...

Les yeux de la douce twilek avait quitté l'aura lumineux de son maître, et s'était jetée dans le vide de Coruscant. Le fait qu'il parle d'Hayley était comme une plaie à peine cicatrisée sur laquelle on appuyait.

- Elle me manque, mais j'ai toujours su. Il y a plusieurs années, j'ai vu dans la Force...dans une de mes visions...je pensais qu'il s'agissait de sa mort...je crois que c'était plus facile pour moi de le penser.
Mais en réalité ce que j'ai vu ce jour là c'était la flamme de lumière en elle, enveloppée, noyée dans une ombre de ténèbres.

Puis les yeux de la padawan croisèrent de nouveau ceux du spectre de son maître, là elle eu comme un sursaut en réalisant les choses...

- Attendez...Maître pourquoi me dîtes vous cela maintenant ? Pourquoi êtes vous réellement venu ce soir ?

Arial craignant la réponse, de son Maître attendait silencieuse...

[Hayley Curwee]

- Arial… Hayley n’est pas morte. J’ai tenté de passer par des moyens détournés pour la faire revenir. Elle… Euh… Ahem…

Alors ça, pour le coup, c’était pas un truc qu’il avait abordé avec qui que ce soit, il se voyait pas en parler avec Arial, mais en même temps il avait pas tellement trop le choix. Il affichait un air véritablement gêné mais finit par lâcher l’info :


- Tu n’es pas sans ignorer que ta euh… soeur a… Enfin plutôt… n’a pas de préférences quand il s’agit de… Enfin tu vois ?

A l’expression d’Arial, il comprit tout de suite que non, elle ne voyait pas vraiment où il voulait en venir.


- Ahem… Bref ! Disons que ta soeur a souvent eût de nombreuses “amies” si tu vois ce que je veux dire.

Son apparition tournait à la farce, faudrait voir à tourner court un peu tout ça. Il s’alluma une autre clope et tira dessus, rejetant un épais nuage de fumée fantomatique.


- Hayley s’était entichée d’une gonzesse il y a environ deux ans. J’ai réussi à prendre contact avec cette petite, je comptais m’en servir pour la faire revenir du bon côté. Mais ça a été avorté, pour différentes raisons. Tu te demandes sûrement pourquoi je n’ai pas pris sur moi d’aller directement la voir ? Pourquoi ce bon vieux Curwee est pas aller choper Hayley entre quatre yeux ? Pour la simple et bonne raison que si je faisais ça j’aurais bien peur d’accélérer le processus. Elle a perdu la tête. Elle a perdu le contrôle. Elle s’est laissée envahir par le Côté Obscur et il s’est passé quelque chose d’étrange : son esprit n’a pas supporté cela. En a résulté une dissociation de son identité. Elle a en elle cet esprit du Côté Obscur qui s’est baptisé Simurgh.

Il avait prit un ton professoral, essayant d’expliquer au mieux ce qu’il avait lui même pût recueillir comme renseignements sur tout ça. Il poursuivit :


- Probable que cette réaction soit dû à l’impossibilité de faire face à ce qu’elle était devenue par rapport à ce qu’elle était sensée être. Enfin bref… Elle a disparu il y a deux ans et je l’ai cru morte tout comme vous. Elle était tellement tourmentée qu’il fût possible qu’elle ne me rejoigne pas après tout ? Elle a réapparu il y a quelques semaines, je l’ai sentie. Et peu de temps après ce Simurgh a ressurgi des tréfonds.

Il se redressa, se soulevant du banc. Il serait temps de trouver un coin plus adapté pour la suite. Un signe de tête à Arial pour lui indiquer de le suivre. Mais il se retourna subitement vers elle pour la fixer intensément dans les yeux.


- Je ne sais pas si elle reviendra vers vous. La Force n’est pas claire sur le sujet. Je n’ai pas besoin de t’apprendre que l’avenir est difficile à percevoir, même à travers la Force et que même perçu rien ne garantit que la vision qu’elle nous offre se réalise. Mais si elle revient, il te faudra te méfier d’elle. La protéger d’elle-même. Tu t’en sens capable ?

[Leia Organa]

Pnj : Padawan Arial Organa


Hayley était là quelque part, et en proie au côté obscur, le fait pour Arial de le réalisé, n'était pas très confortable.
C'était comme si le fait le l'entendre rendait la chose réelle désormais, elle ne pourrait plus l'ignorer. Son cœur était lourd à l'idée qu'Hayley soit esclave du côté obscur elle qui pourtant était une lumière parmi les lumières. La petite cellule familiale qu'ils avait formé tout les trois pendant toute ces années s'était toujours caractérisée par le fait qu'ils étaient des lumières dans les ténèbres causé par l'Empire, par les Sith et par la purge...

La "protégée d'elle même ?", Arial était aimante, elle ne jugeai, ni ne condamnait jamais ce n'était ni dans son caractère ni dans ses habitudes. Elle aimait Hayley, elle l'avait toujours aimé, être pour elle un soutiens, une aide, une protection tombait sous le sens pour elle.

- Maître, je le ferai, vous savez bien que je le ferai.

Elle hésita puis...

- Je crois pouvoir peut-être l'a trouver avant qu'elle ne nous "trouve", mais avant cela Maître, je dois vous demander quelque chose moi aussi.
Récemment avec les sphères d'entrainement j'ai eu une...expérience. Je ne réussissais pas à dévier tout les tirs au sabre, l'un d'eux est alors venu se loger dans la paume de mes mains, et au lieu de provoquer une décharge, j'ai ressentis son énergie filtrer en moi, sans pour autant me faire le moindre mal.
J'ai intérroger la Force en méditation sur tout cela, et j'ai compris au cours d'une vision que la réponse me viendrait d'un "ancien maître". Je comprends maintenant qu'il s'agit de vous, je vous ai déjà vu utiliser la force d'une manière similaire sur Corellia, et je sais qu'aucun Maître du temple n'a un tel niveau de maîtrise de cette capacité...
J'ai consulter les archives...la défection, c'est cela n'est-ce pas Maître ?

Égale à elle même, la jeune twilek était toujours aussi avide de savoir et d'apprendre, et avoir un maître...SON maître en face d'elle, qui l'envoyait en mission prendre soin de sa sœur de cœur Hayley était une occasion inespérée, que même elle dans toute sa prescience n'avait pu prédire.

[Hayley Curwee]

Le vieux corellien se renfrogna. Et cette petite osait prétendre ne pas avoir un peu de l’état d’esprit corellien en elle ? Elle était prête à prendre des risques inconsidérés pour rejoindre sa soeur. Tout comme Hayley le ferait à sa place, très certainement. Pas une pour relever l’autre. Il ne pouvait permettre une telle sottise. aussi décida-t-il de la recadrer aussi sec :


- Arial ! Je refuse de courir le risque de te perdre comme j’ai pu perdre Hayley, tu dois me promettre de ne pas courir après cette chimère. Si Hayley doit revenir, alors elle reviendra et telle sera la volonté de la Force. Dans le cas contraire… Il serait vain de penser que tu peux t'élever en tant qu’individu contre la volonté de la Force, est-ce clair ?

Il l’espérait en tout cas. Il se détourna d’elle, l’invitant à le suivre. Bientôt, ils arrivèrent à la salle d’entraînement au sabre. C’était ici que les younglings commençaient à apprendre les bases du combat au sabre, usant de sabres d’entraînements pour se protéger contre les tirs de lasers de droïdes d’entraînements notamment. La pièce était plongée dans l’obscurité, après que Arial y pénètre la lumière se fit et la forme spectrale se prit à admirer la Coruscant maintenant totalement plongée dans les ténèbres, ne laissant entrevoir que des milliers de points lumineux artificiels à travers toute la planète. Il grogna. Ce n’était pas la plus belle des vues qu’il avait pu admirer, mais cela avait quelque chose d’apaisant en soi. Sa voix éternellement éraillée s’éleva dans les airs, rompant le silence qui s’était installé :


- La Déflection… Ce n’est pas un exercice facile, loin de là. A un niveau normal il peut t’éviter de rejoindre la Force par le fait d’un tir de blaster effectivement, mais à plus haut niveau tu peux empêcher de nombreux tirs de t’atteindre, voire même absorber d’autres types d’énergie. C’est...une bonne illustration de ce que doit être un Jedi, j’imagine. Un pouvoir élégant et résolument tourné vers la défense. Tu devrais activer les sphères d’entraînements, peut-être seulement une pour commencer.

Arial s’exécuta. Le droïde d’entraînement commençait à tourbillonner autour d’elle, il commença un premier tir qui atteignit Arial sur le dos de la main. Ian l’observait tandis qu’elle secouait sa main pour atténuer la douleur. Il prit la parole :


- Je n’ai rien à t’apprendre sur l’anticipation que permets la Force, je pense que tu t’y connais déjà pas mal sur le sujet.

Il eût un léger sourire.


- Il va pourtant falloir te concentrer d’abord sur ce point précis. Anticiper le tir semble être évident, mais si tu ne te concentres pas assez pour y parvenir, cela va compliquer le reste du processus. Le laser du blaster n’est que de l’énergie, il vas donc falloir te concentrer sur cette énergie et la décomposer grâce à la Force. Faire en sorte de neutraliser son pouvoir meurtrier. Ce ne sera pas évident. Je doute que tu y arrives du premier coup pour être honnête. Mais à travers la Force, il te sera possible d’entrevoir ce potentiel.

Il s’installa dans le silence, observant Arial qui s’apprêtait à réitérer l’exercice.

[Leia Organa]

Pnj : Padawan Arial Organa


La séance d'entrainement débutait, le tout était assez "irréel" au regard de la nature de l'enseignant, mais la Force ne cessait de surprendre Arial.
Elle se mis en position, ôta sa bure, et laissa la sphère effectuer plusieurs révolutions autour d'elle.
Arial était voyante, il n'était donc pas difficile à juste titre pour elle de pressentir exactement quand au travers de la Force le système électronique et intuitif de la sphère allait activé l'éjection des premières salves de tirs laser.

Elle ferma ses yeux, afin d'aider sa concentration, mais elle savait bien que cette partie là n'était rien en comparaison avec le moment où les tirs arriveraient. Savoir à quel moment précis les tirs arriveraient sur elle, ne l'aidèrent absolument pas, bien au contraire. Cette information sur l'avenir court terme générait en elle une appréhension qui d'une certaine manière augmentait son excitation et surtout sa crainte de ne pas réussir et de ne pas parvenir à atteindre l'objectif de la déflexion.

Au point que la peur commençait largement à la gagner à mesure qu'elle s'était fait son décompte mentale avant l'impact des premières salves. Sa respiration s’accéléra, elle savait que les tirs ne l'a blesserait pas à outrance, mais la seule idée de savoir qu'elle souffrirai de la décharge et qu'au lieu de se mettre à l'abri elle devait l'embrasser, l'absorber et même l'accepter, représentait un vrai défi "insurmontable" pour elle.
Elle s'était jusqu’à présent toujours servis de la connaissance de l'avenir pour "éviter" un choc, une attaque, pour se mettre à l'abri mais jamais pour embrasser le choc.

Ainsi au moment même où la sphère chargea son tir, Arial leva la main droite, pour faire mine de se préparer à la déflexion, mais quand le tir fondit sur elle, avant même qu'il ne l’atteigne elle projeta par la force le tir et la sphère violemment contre le mur du temple.
Elle espérait vainement que le Maître n'y est vu que du feu et s'imagine qu'elle avait réussis son coup d'absorber le tir, et que la valse de la sphère désormais écraser contre le mur n'était qu'un effet secondaire de sa "grande puissance".

Elle n'osa rien dire en attendant le verdict du maître, elle lui esquissa un sourire faussement fier, c'était la première fois que la connaissance de l'avenir et ses dons de divination l'a desservait dans un exercice...