L'Astre Tyran

[Keila Dalen]

9 :05
Temple Jedi
Coruscant



Le soleil donnait aux fameuses tours du temple jedi un éclat impressionnant pour toute personne se trouvant à leurs pieds. Keila marchait en compagnie de maître Kota vers les grandes portes majestueuses qu’elle connaissait très bien. Le bruit des speeders troublaient le silence qui aurait dû accompagner ces pas. Ce temple c’était son enfance, sa jeunesse mais aussi son avenir. Son sac à dos sur le dos, elle contemplait silencieusement l’édifice impressionnant qui se dressait de plus en plus grands à mesure qu’ils avançaient vers lui.
Alors qu’elle montait les marches, elle aperçut deux silhouettes qui les attendaient en haut. Elle reconnut l’apparence minuscule de maître Ikrit et à sa grande surprise, le vieil astromécano de Cyniosis dont elle avait hérité par la suite. Boum. Keila ne put s’empêcher de sourire en les voyant et se rendit compte à quel point ce petit droide lui avait manqué. Arrivés à leur hauteur maître Ikrit d’une voix sobre tintée d’une touche de bonne humeur prit la parole.

-Maître Kota ! Padawan Dalen, je suis ravi de vous revoir. Un grand soulagement s’empare de moi en vous voyant. C’est avec beaucoup de joie que l’ordre jedi accueille votre retour.
-Merci maître Ikrit, je suis moi-même très content de vous revoir. Je suis impassiente de reprendre ma formation.
-WIIIIP VOOOOM BIP.
-Moi aussi je suis très contente de te revoir Boum. Tu sers le temple alors maintenant ? J’espère que tu n’as pas fait trop de bêtises ?

Le petit groupe se dirigea à l’intérieur du temple. Keila remarqua que rien n’avait changé. L’intérieur était toujours aussi magnifique. L’atmosphère du temple était toujours aussi apaisante. La jeune femme se surpris à pousser un soupir de soulagement en entrant. Elle remarqua quelques novices qui observaient le groupe qui venait d’entrer. La plupart avaient des yeux admiratifs pour maître Kota et maître Ikrit qui étaient deux maîtres jedis reconnus par tous. Maître Ikrit pris congé d’eux quand ils arrivèrent vers l’aile réservée aux chambres. Kota lui continua son chemin et amena Keila jusqu’à la pièce familière qui l’avait accueilli la première fois. Keila posa ces affaires sur le lit et s’assit dessus Boum et Kota restant dans l’embrasure de la porte.

-Avant de te laisser te réhabituer à ton environnement Keila, sache que je ne serai plus ton maître. Comme tu le vois je ne suis plus de la première jeunesse et former un apprenti est devenu pour moi plus difficile. Maître Vos s’est proposé à prendre la relève. Il n’est pour le moment pas au temple et je crains qu’il ne va pas rentrer avant quelques temps. C’est pourquoi jusqu’à ce que tu le rejoignes, maître Ikrit et moi-même allons t’aider dans ta formation. J’espère que cela ne te pose pas de problèmes ?
-Aucun maître, merci.
-Bien, je te laisse alors. Bon retour parmi les jedis Keila.

Keila passa quelques temps avec le droide astro-mecano qui la suivait dans tous le temple. Elle fut ravie de voir que certains novices se souvenaient d’elle. Elle qui n’avait jamais rechigné à aider les maîtres à former les débutants. Elle alla chercher son nouvel uniforme de jedi. Elle avait choisi de prendre des vêtements noirs et blancs. Elle avait toujours aimé ces opposés. Une fois son uniforme mis elle attacha son sabre laser à sa ceinture et ainsi pouvait recommencer la vie de jedi de la padawan Keila Dalen.

[Keila Dalen]

1 semaine plus tard
Temple jedi


Maitre Ikrit derrière elle, Keila était debout face à une table d’opération. Ces deux mains ouvertes à quelques centimètres d’un rongeur blessé, espèce qui grouillait sur Coruscant et qui s’amusait à ronger les câbles à l’intérieur des murs. La pauvre bête avait été légèrement blessée au niveau du torse. Maître Ikrit qui était un maître dans l’art de réparer les bobos de plus ou moins grandes tailles grâce à la force avait accepté d’assister Keila afin de l’aider à maîtriser la revitalisation grâce au pouvoir de la Force. Elle qui n’avait jamais pratiqué ce genre de guérison écoutait le maître jedi et suivait ces instructions à la lettre.

-Tu dois te concentrer sur le corps qui est en face de toi. Ressent ce qu’il se passe. Tu dois sentir chacune des cellules de ta cible. Fie toi à la Force, ne fais plus qu’un avec elle.

L’exercice durait depuis plus de 40 minutes. La jeune jedi ne ressentait rien et l’exercice commençait à l’agacer. Elle savait qu’elle ne réussirait à rien de cette manière mais étant de nature impatiente, l’échec ne lui plaisait pas. Elle essaya de ne pas le montrer mais maître Ikrit commençait à ressentir sa frustration.

-Stop Keila, retourne-toi vers moi.

La jeune fille frustrée pinça les lèvres et se retourna vers le doyen de l’ordre jedi. Elle commençait à fatiguer et sa concentration baissait. Elle n’avait plus utilisé la force pendant plus de 2 ans et elle avait du mal à retrouver la maîtrise qu’elle avait eu.

-Ne te frustre pas jeune padawan. Chaque échec est un pas de plus vers le succès. N’oublie jamais qu’un échec est une étape à franchir et qu’en faisant preuve de détermination rien n’est insurmontable. Tu es jeune et comme beaucoup de personnes de ton âge tu es impatiente. La précipitation ne mène à rien. Pour réussir cet exercice, il te faut impérativement du calme et du sang froid. Oublie ta frustration, oublie ce qui t’entoure et concentre-toi uniquement sur ton objectif. Il est ton seul souci à l’instant présent. Fais le vide autour de toi, rien d’autre n’existe.
-Bien maître.

Keila se retourna vers le rongeur endormi et se remit en position. Elle ferma les yeux et souffla un grand coup pour se reconcentrer. Elle fit d’abord le vide dans sa tête. Petit à petit elle commença à oublier ce qui était autour de lui jusqu’à effacer le truc qui ressemblait à un lapin derrière elle. Elle visualisa le petit rongeur et tenta grâce à la force de s’approcher de plus en plus de lui. Bien qu’elle ne bougeât pas d’un poil, son cobaye se rapprochait inexorablement. Elle commençait à entendre son cœur battre ainsi que sa respiration saccadée. Grâce à cela elle comprit que le rongeur était blessé au niveau des côtes. Une mauvaise chute surement. Elle ne se laissa pas distraire par ces réflexions inutiles et se concentra encore un peu plus pour continuer à se rapprocher de l’animal. Sa concentration lui permet de voir des choses qui l’étonnèrent. Après quelques 50 minutes d’efforts intenses et plusieurs jours de préparation à méditer avec maître Ikrit, Keila voyait le réseau de vie de l’animal. Elle pouvait dans sa tête voire ces veines, son cœur, ces poumons et ce qui semblait le faire souffrir. La petite bête avait tout simplement un gros hématome au niveau des côtes, rien n’était cassé. Pour la taille du rongeur, la taille de l’hématome était énorme et il devait lui faire très mal. Elle entendit la voix de maître ikrit résonner dans sa tête.

-A présent que tu as compris Keila, concentre-toi sur sa blessure et cherche à le soulager, cherche à résorber la blessure pour que notre petit ami puisse retourner ronger des câbles.

Keila chercha à transmettre ce qu’elle voulait à ces mains mais sa mission fut un échec et l’hématome ne se résorba aucunement. De nouveau face à la difficulté, la jeune femme commença à s’agacer. Elle finit par lâcher prise au bout d’un certain temps se rendant compte qu’elle n’était plus assez concentrée sur son objectif pour réussir. Elle rouvrit alors les yeux, déçue d’elle-même.

-Je n’y arrive pas maître. Je ne comprends pas.
-Ce sera tout pour aujourd’hui. Ne te blâme pas Keila, vois plutôt ce que tu as accomplie comme un palier que tu as franchi. Il y a quelques minutes tu étais incapable de ressentir ni de voir le corps de notre petit ami. La prochaine fois sera la bonne j’en suis convaincu. C’est déjà une belle prouesse que tu as faite aujourd’hui. Rappelle-toi que ça fait 2 ans que tu n’as pas utilisé ton don, ton corps et ton esprit doivent se réhabituer. Ce que j’ai vu aujourd’hui est très encourageant, apprends à contrôler ta frustration. Je conseille de méditer, matin et soir. Cet exercice te permettra de renforcer ton lien avec la Force. N’oublie pas jeune padawan que tu as tout à réapprendre. Et encore une fois Keila les échecs sont la voie du succès.

Le Kushiban adressa un sourire sincère à Keila qui le lui rendit même si elle n’était pas satisfaite d’elle-même. Elle était certes contente de ces progrès mais en colère contre elle-même de ne pas savoir maitriser sa frustration. Ces années loin de polmanar l’avaient rendu plus téméraires, moins attentives et plus facilement perturbable. Avant de partir, maître Ikrit soigna le petit rongeur endormi et le prit avec lui pour le ramener à ces semblables.
Keila le regarda partir et médita les paroles de maître Ikrit. « L’échec est la voie du succès ». Elle connaissait de nombreuses phrases bateaux comme celle-ci mais au final si ces phrases étaient aussi rependues c’était qu’il y avait probablement dedans une part de vérité ?
Elle quitta la pièce et se dirigea vers le réfectoire pour y manger le souper avant de méditer puis enfin de finir la journée par un sommeil bien mérité.

Revitaliser: Latent

[Keila Dalen]

Quelques jours plus tard
Bibliothèque de l'ordre jedi




Keila Dalen était assise un peu en retrait à une table entre deux étagères. Elle aimait le midi se retrouver un peu seule après avoir mangé pour pouvoir lire quelques petites histoires de la galaxie. Récemment elle s’était plongée dans l’histoire de Revan, jedi devenu sith qui a réussi le tour de force de repasser du côté lumineux de la Force. Elle vouait une totale admiration envers ce personnage mythique de l’ordre jedi. Le combat de la Forge Stellaire lui faisait penser au combat en orbite d’Endor pour détruire l’étoile de la mort II. Elle n’avait certes pas vécu ce moment important mais elle avait eu accès à tellement de récits qu’elle savait à peu près par cœur raconter la bataille d’Endor.
Elle fut sortie de ces rêveries quand ce bon vieux Boum s’approcha d’elle.

-Salut toi, qu’y a-t-il mon vieux ?
-VRIIIIIP BIP VOUUUP.
-Dis à maître Kota que je serai là dans quelques minutes. Le temps que je range ça.

Le petit droide s’en alla laissant Keila seule. 2 minutes plus tard elle était sortie de la bibliothèque. Elle se dirigea avec impatience vers la salle d’arme. Elle allait remanier le sabre laser pour la première fois depuis très longtemps. Maître Ikrit et maître Kota avaient insisté pour que Keila se refamiliarise d’abord avec la Force. La méditation avait été son occupation première ces derniers jours bien qu’elle ait eu quelques séances d’entrainement avec maître Ikrit pour lui permettre d’apprendre la revitalisation. La tâche était difficile et Keila n’avait pas encore tout saisie mais elle remarquait des progrès à chaque nouvel essai. C’était très encourageant même si la jeune padawan restait frustrée de ne pas avancer plus rapidement. Ikrit qui commençait à la connaitre ne cessait de l’encourager et de la canaliser ce qui avait le don d’agacer Keila sur le coup mais l’aidait beaucoup sur la longueur.
Elle arriva à la salle d’armes et vit maître Kota assis sur une chaise entrain de l’attendre silencieux dans le vacarme des lames d’autres jedis. La jeune femme ne fit pas attention aux autres et se dirigea directement vers le vieux maître. Elle savait fort bien que celui-ci n’aimait pas attendre et que la ponctualité était extrêmement importante à ces yeux. Quand il leva la tête pour lui faire face elle lui fit son plus beau sourire. Elle était en réalité impatiente de reprendre son entrainement au sabre laser et attendait ce moment depuis plus d’une semaine déjà. Tout en attachant ces cheveux derrière sa tête, Keila salua Kota d’un enthousiaste.

-Bonjours maître Kota, ça fait bien longtemps que nous ne nous sommes pas entrainés ensemble.
-Bonjour chère Keila. Comment se passe ton retour au temple ? Maître ikrit m’a parlé de ton entrainement. Je constate que tu es toujours aussi caractérielle.
-Je suis heureuse d’être retour maître Kota. Vous me connaissez maître je n’aime pas l’échec, je fais beaucoup d’efforts pour changer ça. Maître Ikrit est un excellent professeur et il me fait progresser rapidement.
-Bien, comme je te connais j’imagine que tu étais impatiente de retrouver l’art du duel ? Aujourd’hui nous allons nous concentrer sur les bases. La forme de la détermination plus communément appelée Shii cho. Reprendre les bases te permettra de progresser plus rapidement par la suite. Si tu étais une bonne bretteuse il y a 2 ans, le manque d’entrainement au sabre laser me pousse à tout te réapprendre. Je suis cependant persuadé que tes capacités reviendront vite.

Keila ne rouspéta pas. A vrai dire, maître Kota avait parfaitement raison. Elle se savait rouillée et qui d’autre que maître Kota pour l’aider à retrouver ces capacités de duel ? Keila retira sa longue bure de jedi et détacha son sabre laser de sa ceinture. Ne voulant pas perdre de temps elle l’activa et se mit en position. Kota se mit alors à rire.

-Ne soit pas si impatiente Keila. Avec ton manque d’entrainement utiliser un sabre laser serait risqué et tu risquerais de te blesser. Nous allons utiliser des lames d’entrainement.

Il se tourna, se pencha derrière le banc sur lequel il était assis et en sortit de lames de métal émoussée et en jeta une à Keila. Il fit mouliner la lame dans sa main et continua son discours.

-Le jedi ne doit se servir de son sabre laser qu’en cas d’extrême nécessité. Nous préférons la voie de la diplomatie. Néanmoins, étants des gardiens de la paix, il est nécessaire pour le chevalier jedi d’avoir une parfaite connaissance des formes de combat au sabre laser, son arme de prédilection. Un chevalier jedi sans son sabre laser dans une situation périlleuse est un jedi mort. Savoir utiliser la première forme de combat permet de pouvoir connaître les bases les plus importantes du maniement du sabre laser voir plus. Maître Fisto en est un expert et personne ici n’a envie de tester sa maîtrise du Shii Cho. La plupart des jedis par la suite vont vouloir utiliser cette forme de combat pour développer leurs capacités sur des points plus spécifiques. Il existe des formes défensives, des formes offensives, toutes différentes les unes des autres. Bien que je pense que tu le sais déjà, je pense qu’il était nécessaire de revoir tout cela. Maintenant jeune padawan en garde, nous avons du pain sur la planche.

Keila connaissait les principes du Shii Cho, forme un peu brute qui permettait d’apprendre aux novices le maintien de l’arme, les déplacements utiles ainsi que la gestion de la distance avec l’adversaire. On pourrait qualifier cette forme de prudente. Les attaques de la forme 1 sont lourdes et peu précises. Keila impatiente se mit en position, un pied vers l’avant, un autre un petit-peu en retrait histoire de garder un appui en cas d’attaque puissante.
Elle n’en laissa cependant pas le temps et attaqua la première. Calme et détendue, Keila combinait les attaques essayant du mieux possible d’accompagner chaque mouvement de son arme avec le reste de son corps. Son ancien maître Cyniosis Jugo comparait souvent l’art du duel au sabre laser à une symbiose entre la lame et le corps. Le bâton de Keila était le prolongement de ces bras. Quand vint le moment pour elle de se défendre ce fut beaucoup plus compliqué. Kota n’eut aucune pitié pour elle et bientôt, en 3 parades elle se retrouva désarmée et allongée par terre, le bâton de Kota à quelques centimètres de sa gorge. La jeune padawan sourit. Il était âgé de 60 ans de plus qu’elle et pourtant le vieil homme avait une force et une adresse dignes d’une personne dans la fleur de l’âge. Le maître d’armes était impressionnant et c’était un honneur de pouvoir s’entrainer avec lui. Elle n’était même pas fâchée d’avoir perdu si vite, de toutes manières elle ne s’attendait pas à faire mieux. Le vieux maître lui tendit le bras afin de l’aider à se relever avant de reprendre la parole.

-Il est toujours plus difficile de se défendre que d’attaquer c’est pourquoi la concentration doit être bien supérieure dans ce cas précis. Tes attaques n’étaient pas assez convaincantes et quand est venu le moment de te défendre tu as paniqué. Cependant je reste satisfait de ce que je viens de voir, pour te dire la vérité je ne m’attendais pas à ce que ces passes durent aussi longtemps. Il y a beaucoup de choses à corriger mais cela viendra avec l’entrainement. Allez reprend ton arme, ton corps n’a pas encore assez d’ecchymoses.

Keila ramena son bâton grâce à la force et ils reprirent l’entrainement. Les heures passèrent et Keila était meurtrie par plusieurs coups dans les côtes, et dans le dos. Néanmoins, les conseils prodigués par maître Kota portaient leurs fruits et Keila commençait à mieux se défendre contre les attaques. Quand Kota décréta que l’entrainement était terminé, 2h30 étaient passées. La jeune femme avait mal partout et soufflait comme un bantha. Pleine de sueur et d’hématomes, elle s’assit sur le banc relâchant son corps.

-Nous recommencerons après demain, en attendant soigne toi, médite et prends les leçons de maître Ikrit avec beaucoup de sérieux. Elles pourraient beaucoup t’aider vu l’état dans lequel tu es ce soir. Repose-toi bien, l’exercice sera plus difficile la prochaine fois.

Keila regarda Kota quitter la pièce. Elle avait mal mais elle était heureuse d’être de retour. Les séances d’entrainement lui avaient beaucoup manqué. La maîtrise de l’arme des jedis par le vieux maître la rendait admirative surtout à cet âge-là. A l’instant même elle ne pensait plus qu’à une chose, dormir.

Shii Cho: Latent

[Keila Dalen]

Cela faisait presque 3 semaines que Keila Dalen était de retour sur Coruscant. Sa formation de jedi auprès des maîtres Ikrit et Kota se passait très bien, la padawan faisait de nombreux progrès. Elle n’était certes pas encore prête à repartir en mission mais les entrainements se passaient bien. Elle avait aussi commencé à prendre connaissance des différentes missions incluant l’ordre jedi. Une nouvelle fois nous la retrouvons à l’infirmerie avec maître Ikrit qui après plusieurs séances avait décidé de la laisser tenter de soulager des blessures plus graves comme de petites coupures ou de petites lésions musculaires. Elle avait en face d’elle un jeune rodien qui s’était coupé lors d’un entrainement au duel. Il ne devait pas avoir plus de 11 ans et avait accepté d’être soigné par Keila bin évidemment sous le regard observateur de maître Ikrit.
Quelques jours plus tôt, la jeune padawan avait réussi à soigner un hématome. Elle qui avait du beaucoup se concentrer pour voir se résorber la blessure était là devant une tâche bien plus difficile car en plus de traiter la surface du corps, il allait falloir en plus de cela traiter de la chaire. Elle savait que cette épreuve allait prendre du temps et elle n’était pas inquiète car le kushiban lui donnait des conseils utiles qui rendaient la tâche souvent bien plus facile et certaines choses évidentes.
Devant la table d’opération, Keila ferma les yeux comme elle en avait l’habitude de le faire. Alors qu’une quinzaine de jours plus tôt elle devait repérer le corps dans l’espace et ensuite réussir à voir ou était la blessure. Maintenant elle y arrivait quasiment instantanément. Le flux de vie de l’individu apparaissait maintenant dans son esprit comme une évidence. Elle réussissait même à voir de nouveaux détails comme le sens de circulation du sang par exemple. Elle était heureuse de ces progrès mais elle serait fière quand elle maitriserait parfaitement cette technique ce qui était encore loin d’être le cas.
Elle sentait maître Ikrit dans son dos qui analysait chacun de ces fais et gestes. Keila remarqua la blessure et l’analysa. Elle n’était pas profonde mais l’entaille était suffisante pour provoquer de la douleur au jeune novice. Elle se concentra et puisa dans la force afin d’accélérer le processus de guérison du rodien. Elle remarqua que l’activité sur cette zone de son corps s’accéléra et Keila qui faisait preuve d’un très grand calme fit de son mieux pour rester concentrée dans son effort. Maître Ikrit lui avait appris à donner un effort constant. Vouloir aller trop vite pourrait aggraver la chose et aller trop lentement ne servirait à rien. Il s’agissait de trouver le bon effort. Le temps passait et Keila sentait que la blessure commençait à se résorber. Elle fit barrière à ces émotions afin de garder sa concentration intacte. Quelques minutes plus tard, la blessure du rôdien ne fut plus qu’un souvenir et Keila relâcha son effort. Elle sentit la fatigue s’abattre sur elle et posa son regard sur l’apprenti qui la regardait en souriant. Ce fut cependant la voix de maître Ikrit qui trancha le silence environnant.

-Bravo Keila, Tes capacités de guérison se sont bien améliorées. Je vois que tu commences à saisir le truc. La prochaine fois nous partirons sur quelque-chose de bien plus difficile. Nous pourrons ainsi voir la partie centrale de la revitalisation. Les douleurs invisibles. Il te faudra de la patience, de la détermination et beaucoup de calme.
-Je m’en sens capable maître.
-Alors j’espère que tu t’en sentiras capable après demain, en attendant va donc manger, tu as utilisé beaucoup d’énergie dans cette épreuve.
-Bien maître.

Keila remit sur ces épaules sa longue bure noire et se dirigea vers le réfectoire qui a cette heure devait être très calme. Parfait la jeune jedi n’aimait pas forcément le capharnaüm qui y régnait aux heures les plus fréquentées. Elle salua les cuisiniers qui s’affairaient à faire de beaux petits plats appétissants et leur demanda le plat du jour. Un plat tourné autour des pâtes, ce dont elle raffolait tout particulièrement. Pendant qu’elle attendait son plateau elle regarda dans la salle quasiment vide. Elle voyait des droides nettoyer les tables et ramener dans l’arrière-cuisine tout ce qui n’avait pas été jeté et elle vit dans un coin un énergumène seul. Elle était quasiment certaine qu’en 3 semaines elle ne l’avait jamais vu au temple jedi. Elle prit son plateau en remerciant les cuisiniers et se dirigea vers lui, curieuse.
Plus elle s’approchait et plus elle vit qu’il semblait sale. Qu’est-ce qu’un clochard venait faire au temple jedi. Non pas qu’elle avait une dent contre eux mais ce genre d’énergumènes grouillaient d’habitude dans les bas-fonds de Coruscant. Il ne portait quasiment pas de vêtements juste un pagne, heureusement qu'il n'était pas venu au self en heure d'affluence il aurait été une véritable attraction pour les plus jeunes. Keila était une femme plutôt jolie et elle avait repris ces vieilles habitudes à bien présenter avant de sortir de sa chambre le matin ce qui clachait profondément avec l’énergumène. Arrivée à son côté elle lui fit son plus beau sourire pour lui demander.

-Bonjour, je peux m’assoir avec vous ?

La question devait paraitre curieuse pour l’homme étant donné les tables vides qui devaient représenter pas moins de 90% du réfectoire. Keila était trop curieuse et voulait en savoir plus sur cet homme. Qui sait ? Peut-être le trouverait-elle charmant ?

Revitalisation: Latent

[Tseh]

Première journée au Temple hors bacta qui était sur le point de s'achever. Tseh était épuisé et rentrait dans sa chambre en compagnie de Ssaw, la jument qui avait appartenu à un pilleur de tombe. L'entrevue avec le Conseil avait déjà été une épreuve en soi. Même si au moins, c'était pas une assemblée de Taharqa. Tseh allait découvrir sa nouvelle chambre et l'écurie de Ssaw.

D'abord, Tseh rangea son cheval au box. Il s'agissait d'une ancienne chambre qui avait été reconvertie pour accueillir l'équidé. Le sol était tapissé de sure de bois. La porte avait été bricolée de sorte à ce que le cheval puisse passer la tête et regarder ce qu'il se passait dans les couloirs. Ces animaux avaient horreur de la solitude. À peine Tseh avait lâché Ssaw, quelle était déjà en train de manger le foin servi dans un filet. Il lui prendrait un meilorun au réfectoire. Comme lui, la jument aimait les fruits. C'était des friandises pour ces animaux. Puis il referma le box et rejoignit sa chambre. Il en profiterait pour faire une petite sieste avant le repas. Cette entrevue avec le Conseil l'avait épuisé.

En ouvrant la porte, il réalisa que c'était bien plus grand que tout ce qu'il avait vu jusque-là. Il avait un vrai lit avec matelas servante aussi à méditer, une grande baie vitrée, divers rangements, ainsi qu'une petite salle de bain annexe. Rovar avait le même genre d'équipement dans son vaisseau, il avait expliqué à quoi ça servait, mais ça marchait plus. Là, il allait pouvoir tester. Mais avant, il se déshabilla pour ne garder que son pagne et s'écroula sur le lit. Le matelas était bien plus mou que toutes les surfaces sur lesquelles il avait dormi jusqu'à maintenant. Au bout de quelques minutes, Tseh décida de mettre la couverture par terre et de dormir dessus. Il avait vraiment du mal avec autant de mou.

*J'aurais jamais imaginé faire ce genre de boulot... *

C'était les mots de Rovar la première fois qu'il devait se payer à corvée ramassage de merdes au sein de la tribu.

*M'enfin, j'imagine que c'est toujours mieux que d'être traqué et tué par l'Empire*
*J'aurais préféré mourir que de subir les coups de ma tribu. Mais maintenant, t'es là, la tribu me laisse tranquille et tu m'apprends des choses. *
*Je crois que oui, ça nous donne une raison de continuer à avancer... *

Le maître et son apprenti travaillaient tout en discutant. Rovar expliquait à Tseh le fonctionnement de l'Ordre. La nostalgie de cette époque révolue se sentait chez le Bothan. Tout comme, l'époque où son élève était encore le fils d'un artisan, pas le paria de sa tribu.

*Un Jedi devait entretenir sa tenue, toujours être propre sur lui, après-tout, ils défendaient la civilisation, rencontraient des diplomates, etc. *
*En tout cas, ça va être compliqué pour ramasser de la merde! *
*Tu aurais été au sein de l'Ordre, tu aurais eu à surveiller ton langage, gamin! *
*Bah mon père, il disait que d'en faire des caisses avec la manière de parler, c'était un truc de noble ou de marchand. Et il disait qu'ils étaient encore plus malhonnêtes que des pillards! *
*Certains Jedi Consulaires s'étaient spécialisés dans la diplomatie et connaissait bien l'art de parler avec des politiciens, certains étaient pas mal en terme de malhonnêteté. *
*Tu as eu à parler avec eux ? *
*Moi pas trop, disons que mon domaine de prédilection restait le soin. J'intervenais sur des zones de sinistre ou dans des conflits pour prodiguer les soins aux blessés. *

Au fil des mois, Les discussions le soir au coin du feu tournaient autour des différentes missions du Bothan avec son maître. Rovar avait été adoubé peu de temps avant la Purge. Et ce jeune Chevalier s'était retrouvé du jour au lendemain seul, privé des conseils d'autres maîtres pour commencer sa vie sous ce nouveau statut. Et avec un apprenti, alors qu'il aurait fallu des années à accomplir divers services pour l'Ordre afin de se sentir prêt à transmettre à son tour des connaissances à un autre.

*C'était une vie palpitante, mais je dois avouer que parfois revenir à une certaine simplicité est aussi bénéfique. Comme on dit lâcher-prise ...*

Tseh entendait de nouveau des épisodes de son passé. Une ère révolue pour lui. Maintenant un nouveau chapitre commençait. Le jeune homme se réveilla. Il resta un moment à méditer sur la couverture au sol. Il jeta un oeil à la grande baie vitrée, le balais des véhicules avait un aspect apaisant. Enfin, un moment où, l'autre, il allait devoir manger. La sieste lui avait donné faim.

Il prit une douche rapide et mit un pagne propre. Il n'avait pas l'habitude de porter plus de vêtements et du temps serait nécessaire. Tant pis si les autres le regardaient de travers. En plus, il faisait encore chaud en cette saison.

Il se tenait donc devant les toilettes, ça tombait bien, il avait envie de se soulager. Malheureusement pour lui, c'était un de ces soirs où les égouts refoulaient et des tentacules et un unique oeil surgirent. C'était un dianoga. Enfin, Tseh ne le savait pas, et ces trucs risquaient de l'attraper. Il s'écarta rapidement et ferma derechef la porte de la salle de bain. Il n'irait dedans jusqu'à nouvel ordre. Et hors de questions d'utiliser des toilettes comme ça. Heureusement, il avait les écuries à côté. La litière de la jument ferait le boulot et pas de risques de trucs affreux à tentacules.

Après toutes ces émotions, un repas s'imposait. Il avait décidé de ne pas aller trop tard au réfectoire. Il quitta sa chambre pour aller se remplir la panse et se changer les idées après cette affreuse rencontre. Les couloirs étaient toujours aussi vides, c'était assez silencieux. Il croisa uniquement deux Initiés rejoignant un de leurs cours d'un pas pressé. Ces derniers n'avaient pas prêté attention à Tseh. Il arriva au réfectoire, celui-ci était également vide. Seuls quelques droides étaient en train d'assurer le nettoyage des tables vides. Le jeune homme attendit son plateau. Étant incapable de lire, il ne connaissait le menu qu'en dernier, à moins que les cuisiners ne lui disent. Mais avant qu'il ait eut le temps de dire quoique ce soit, on lui servit son plat.

- Excusez moi, c'est quoi?

Tseh eut une réponse nonchalante du cuisinier comme quoi ce qu'on venait de lui servir était des pâtes. Il n'avait jamais mangé ça. Il savait toujours pas se servir de l'outil étrange, sans doutes que ça viendrait avec le temps. Il remercia le cuisinier et vint s'assoir à une table. Tseh n'attendit pas avant de commencer à manger. Les pâtes c'était plus mou que les galettes, tout en ayant les mêmes qualités nutritives. Ses dents étaient déjà dans un état pitoyable à cause des graines mal broyées. En plus il en manquait, car le fils du chef avait eu besoin de dents de rechange et vu que Tseh était un paria dont on pouvait disposer à sa guise, c'était naturellement chez lui qu'on se servait. C'était surtout A-ha qui l'avait pas mal vu comme un défouloir et un jouet sur lequel il déchaînait tout son sadisme. Au point de crever un oeil, à sa victime, juste comme ça, pour s'amuser. Au point que ça avait crée un malaise chez les enfants de sa bande. Un jour, Rovar avait mis en garde A-ha sur son manque d'empathie et de considération pour les autres.

*Les autres ne seront pas là quand tu en auras le plus besoin. Ton égo te rends aveugle au fait que personne ne sera prêt à se sacrifier pour toi. *

A-ha n'avait pas pris en considération les avertissements du Bothan. Et pourtant, des années plus tard, ses prémonitions se révélèrent justes. Quand les Jedi intervinrent pour sauver l'apprenti de Rovar, tous avaient pris à fuite et A-ha n'avait put compter sur l'aide de personne. Lui qui se vantait de sa puissance, d'avoir des armes, s'était montré incapable et son égoïsme s'était retourné contre lui. Maintenant, son bouc-émissaire était très loin au sein de l'ancienne tribu de Rovar. Il reprendrait sa formation sur de meilleures bases dans un contexte plus sain.

- Bonjour, je peux m’assoir avec vous ?

Une voix féminine le tira de ses pensée. Il braqua son unique oeil sur la personne à l'origine de cette question. Il s'agissait d'une jeune femme au sourire avenant. Tseh se contenta de hocher la tête, la bouche pleine avec quelques pâtes qui dépassaient. Les bonnes manières, c'était pas son truc. Il avala ce qu'il avait dans la bouche.

- Désolé...

Il répondit par un sourire timide, suffisant à dévoiler des dents manquantes et d'autres tordues. Pendant des années, c'était un luxe pour lui de penser aux bonnes manières. Pareil pour l'apparence. Il avait commencé avec la poterie, un métier salissant où on était recouvert d'argile en permanence. Puis, il s'était retrouvé à ramasser de la merde, là aussi, fallait pas être une précieuse. Ses mains portaient déjà les traces d'usure d'années de travaux manuels. Sa tenue légère révélait un corps abîmé, couvert de cicatrices à l'ancienneté variable. Ça venait plus des maltraitances de son ancienne tribu que de ses entraînements avec Rovar. Les cicatrices du Bothan venaient du champ de bataille, pas de coups de bâton de villageois voulant un bouc-émissaire sous l'influence d'un chef jaloux.

En face, c'était l'opposé, la femme était soignée, avec des vêtements propres tout en restant dans la sobriété des Jedi. Même la mère et les soeurs de Tseh n'avaient pas été aussi bien sur elles. Fallait dire qu'elles avaient rien à envier aux hommes de la famille pour mettre les mains dans l'argile. Elles aussi ne pouvaient pas autant se permettre d'être aussi soignées. Leurs tenues étaient des jupes longues pour la plupart ou des pagnes comme les hommes étant donné qu'elles pouvaient faire des travaux très physiques. Tseh n'aurait jamais traité ses soeurs de précieuses. Pour le coup, même le fils du chef l'était bien plus sur ce point. Il était hors de question qu'il s'abaisse à des activités physiques, sauf dans le cadre de loisirs comme aller à la chasse. Tseh n'avait jamais compris l'intérêt de la chasse pour le plaisir. Et heureusement pour lui, les Jedi ne cautionnaient pas vraiment cette activité non-plus. Ils respectaient la vie sous toutes ses formes et supprimer une vie ne devait se faire que lorsqu'il n'y avait pas d'autres solutions. Et jusque-là, Tseh et Rovar n'avaient jamais eu à tuer des bêtes sauvages pour survivre, mis à part dans le cadre de l'alimentation. Quand un animal les menaçait, ils se servaient de la Force pour l'apaiser et le contrôler afin qu'il s'éloigne d'eux. Et au moment, où l'emprise disparaissait, le maître et son apprenti étaient déjà loin.

Il se rappela des commentaires de Rovar sur l'apparence dans certains contextes. Enfin, Tseh préférait faire preuve de franchise. Même s'il reconnaissait que dès fois, chercher à faire bonne impression en se mettant dans un rôle pouvait avoir un intérêt, comme avec le Conseil. Mais là, il était plus avec le Conseil, et pour lui, le repas était un instant détente. Enfin, il se sentait tout de même mal à l'aise et écrasé par cette personne qui semblait venir d'un autre monde par rapport à cette personne.


Un moment de silence s'installait autour de la table. Tseh jouait nerveusement avec le petit sac autour de son cou où était rangé son précieux cristal. Plus ça durait, plus l'ambiance était gênante.

[Keila Dalen]

Keila observa son interlocuteur. Il n’avait pas l’air en très bon état, il lui manquait des dents et un œil, le pauvre…. Il n’avait pourtant pas l’air si vieux mais son attitude trahissait de la méfiance envers elle. Il attisait fortement sa curiosité et Keila s’assit face à lui, posant son plateau sur la table. Elle commença à manger. Comme lui peux de temps avant, Keila mangea sans faire attention à son attitude. La bouche pleine de pates dont certaines dépassaient. Elle avait faim très faim.

-Je m’affelle ….

Elle avait commencé à parler la bouche pleine, une mauvaise manière qu’elle avait reprise sur Polmanar à force de fréquenter des fermiers peux en vue avec le protocole des gens de la haute.

-Excuse-moi, c’est tellement bon que j’en oublie les bonnes manières.

Elle eut un large sourire en disant ça. En plus d’être sincère, elle voulait montrer par son attitude qu’il n’avait rien à craindre d’elle. L’habit ne faisait pas le moine et s’il avait été admis dans le temple jedi c’était bien évidemment pour une bonne raison. Qui pouvait-il bien être ? D’où venait-il ? Manifestement pas d’un endroit riche en plein cœur du noyau. Son vêtement si on pouvait appeler ça comme ça, sa chevelure et ces tatouages faisaient penser à Keila qu’il venait probablement d’une population primitive cachée sur une planète lointaine, très lointaine. Elle avait cru desseller un certain accent quand il avait parlé mais son temps de parole avait été tellement court qu’elle avait très bien pu se tromper.
Elle avala sa bouchée avant de reprendre d’une voix plus distincte et d’une manière plus correcte.

-Je m’appelle Keila, enchantée. Désolé j’ai pris l’habitude de fréquenter des ouvriers agricoles et me suis liée d’amitié avec eux du coup j’ai un peu oublié les bonnes manières. Le protocole de politesse comme on dit.

En prenant sa fourchette pour enrouler ces pates autours, Keila eu la mauvaise idée d’en faire tomber une sur son haut blanc.

-Et m**** ! Pardon. C’est juste que ce n’est pas la première fois cette semaine. Je suis assez maladroite comme tu peux le voir. Faut vraiment que je réapprenne à me tenir.

N’a qu’un œil devait la trouver particulièrement bizarre. Sympas cette première impression. En réalité, sans le montrer Keila avait un peu honte. Elle n’avait plus forcément l’habitude de faire preuve de retenue dans ces fais et gestes c’est pourquoi elle avait du mal à se retenir. Maître Kota avait déjà dû la reprendre plusieurs fois. Etonnamment cela n’était pas arrivé avec maître Ikrit, peut-être parce-que la plupart du temps leurs séances d’entrainement se passaient dans un silence de cathédrale.
Keila fit une moue navrée à n’a qu’un œil er un nouveau silence pesant s’abattit entre eux une nouvelle fois. Avait-il peur de prendre la parole ? Était-il timide ? Un complexe d’infériorité peut-être ? Cela étant notre jeune padawan voulait en savoir plus sur son interlocuteur.

Et toi ? Comment tu t’appelles ? Je ne t’ai jamais vu ici, tu es un jedi ?

Sa question fit comme un coup de marteau sur sa cervelle. Et si c’était le cas ? Elle avait complètement oublié les formules de politesse. Cette personne pouvait très bien être un maître jedi dont elle n’avait pas connaissance. Quelle idiote, elle avait l’air de quoi maintenant ? Elle enroula de nouveau ces pates autours de sa fourchette et les enfourna dans sa bouche histoire de l’empêcher d’encore une fois parler trop vite.

[Tseh]

*Peur... *

La lame lumineuse surgit sous les yeux terrifiés de Tseh. Il était pétrifié d'effroi en voyant cette lueur vive inconnu déchirer la nuit noire. Tout ça car il avait montré son cristal à celui qui se faisait appeler Rovar. Ça sortait de cet étrange manche à priori sans lame. Mais comment quelque chose d'aussi grand se rétractait dans un manche aussi petit.

Rovar rangea aussitôt son arme étant donné que ça effrayait l'enfant indigène. Pourtant, Tseh sentait une chose similaire à son cristal en cet objet. Depuis cet incident, le Bothan n'avait que très peu utilisé son sabre-laser. De toutes manières, à quoi ça pourrait servir pour le ramassage des bouses. Et pour l'entrainement au combat, des sabres fabriqués avec du papyrus suffisaient. Déjà qu'en tant que Consulaire, il utilisait peu son arme. En terme de discrétion, il y avait rien de pire.

Désormais, c'était son élève qui le possédait. Lui qui craignait tant cet objet.

Quelques heures plus tôt, Tseh avait été accepté par la tribu de Rovar. Pour lui, ça avait été un immense soulagement. Ils lui avaient dit qu'il aurait un nouveau maître. Le jeune homme se demandait qui ça pourrait bien-être.

Puis on lui avait confié le sabre de Rovar. Bien qu'il le craigne encore, il savait qu'il devrait en prendre le plus grand soin. Comme son père avait fait avec le cristal de Tcha des années plus tôt. Maintenant, il veillerait sur deux cristaux. Si le sabre était resté sur son monde d'origine, il aurait été la convoitise potentielle des pilleurs de tombes, très nombreux. Les nécropoles des tribus locales étaient souvent bien fournies, étant donné que les gens croyaient en une vie après la mort et jugeaient que les défunts devaient avoir ce qu'il fallait pour leur voyage. Si les plus modestes se contentaient d'au moins un grand gobelet en céramique à bords noirs typiques, les plus riches pouvaient se payer le luxe d'avoir des tombes bien fournies en bijoux, nourriture, céramiques de qualité, armes, mais aussi serviteurs, gibier, bétail et animaux de compagnie sacrifiés. Et dire que Tseh avait bien failli terminer en trophée aux côtés d'un oryx comme pour dire que le chef avait terrassé l'At, du moins sa forme qui échappait à son contrôle.

Mais on appelait pas cette forme de l'At sauvage pour rien. Elle était puissante et imprévisible, elle ne se laissait soumettre par personne. C'était celle qu'on appelait la Force. Et ce soir là, elle s'était manifesté sous la forme de deux Jedi venus perturber les obsèques. Ainsi, la Force avait montré qu'on ne la dominait pas et tôt ou tard, elle reprenait le contrôle. C'était bien pour ça que l'oryx la symbolisait bien. Une créature indomptable avec laquelle on pouvait tout de même vivre en paix si on apprenait à la connaître.

Rovar avait appris à Tseh à ne plus voir les animaux sauvages uniquement comme des menaces selon ce que sa tribu lui avait appris. S'il se montrait à l'écoute, les observait, prenait son temps, il pouvait constater qu'ils ne faisaient que vivre et qu'on pouvait cohabiter en paix. Ainsi, en construisant des canaux d'irrigation autour des champs, on pouvait limiter les attaques de requin-crocodiles, car ils étaient moins profonds que le fleuves et permettaient aux champs de meilleurs rendements. On ne pouvait pas dominer le monde sauvage, mais on pouvait s'adapter. Et cela, la tribu l'avait déjà compris de manière inconsciente.

Selon les maîtres, Rovar avait déjà bien formé son apprenti malgré des conditions difficiles. Mais il restait encore beaucoup à faire pour ce dernier.

Enfin, pour le moment, il devait récupérer. Et ça allait se faire en mangeant. Pendant ce repas, il n'était pas seul. Alors que jusqu'ici, les autres avaient préféré garder leurs distances de ce drôle de personnage, une jeune femme avait décidé de faire preuve d'ouverture et du curiosité. Son aspect soignée avait jusqu'à maintenant fait un contraste terrible avec l'allure de primitif de son interlocuteur.


- Je m’affelle ….

Elle aussi, les bonnes manières ça avait pas l'air d'être son truc. Et pourtant, cette personne ressemblait à ceux qui en faisaient des caisses dans ce domaine.

- Excuse-moi, c’est tellement bon que j’en oublie les bonnes manières.

Se dire nulle en bonne manières devant un type qui mangeait avec la cuillère et les doigts ses pâtes avait quelque chose d'original. Elle le tutoyait aussi. Enfin, ça ne le dérangeait pas vraiment. Il avait même finit par le faire avec son maître. En tout cas, il était bien d'accord sur ce point, les pâtes, c'était bon. Une manière de manger des céréales sans avoir à se détruire les dents. Même le Bothan avait finit avec les dents usées comme les locaux après des années à manger des galettes de blé mal broyées.

- Je m’appelle Keila, enchantée. Désolé j’ai pris l’habitude de fréquenter des ouvriers agricoles et me suis liée d’amitié avec eux du coup j’ai un peu oublié les bonnes manières. Le protocole de politesse comme on dit.

Donc elle s'appelait Keila, Tseh avait au moins un nom à retenir, mis à part ceux des membres du Conseil. En tout cas, c'était clairement pas lui qui allait lui tenir rigueur pour ce qui était des bonnes manières. En tout cas, il sentait qu'elle était sincère dans ses paroles et qu'elle ne voulait pas se moquer de lui, chose qu'elle aurait clairement put. Pour sa part, Tseh avait également eut à fréquenter des paysans, vu qu'il avait bossé dans les champs quand il ramassait pas des bouses. Même son maître avait eu à mettre les mains là-dedans.

Rapidement, le verni distingué de son interlocutrice se craquela un peu plus quand des pâtes eurent l'outrecuidance d'atterrir sous le haut-blanc. En plus elles étaient baignées dans une sauce rouge inconnue à Tseh mais savoureuse. Par contre, ça devait bien tacher.

- Et m**** ! Pardon. C’est juste que ce n’est pas la première fois cette semaine. Je suis assez maladroite comme tu peux le voir. Faut vraiment que je réapprenne à me tenir.

Au moins, ça avait le mérite de détendre l'atmosphère. Tseh ne put s'empêcher de sourire. C'était bien la dernière personne qui la reprendrait sur le langage grossier. Son maître, Rovar avait jeté l'éponge pour apprendre à son élève à surveiller son langage. Autour de lui, les gens n'avaient pas de soucis à parler en argot. Donc difficile de dire à son apprenti de ne pas le faire, à moins de le rendre encore plus détestable aux yeux des autres en le faisant passer pour un coincé. Puis le Bothan avait pas été le dernier à oser traiter A-ha de petit con ou de sac à merde. C'est dire combien ce personnage était un vrai test de patience même pour un Jedi. Mais au moins, on le voyait venir avec la subtilité d'un bouc en rut. C'était pas un Seigneur Sith avançant à pas feutrés. Comme disait son maître, il avait presque de la peine pour A-ha de le voir se comporter de manière abjecte avec les autres sans se rendre compte qu'on lui crachait dans le dos. Il ne voyait son haut-rang uniquement comme un simple privilège sans responsabilités à côté. Enfin son père se tapait tout le sale boulot. Même Taharqa était au courant des responsabilités de gérer une tribu.

- Et toi ? Comment tu t’appelles ? Je ne t’ai jamais vu ici, tu es un jedi ?

Autant laisser parler l'autre afin d'éviter de s'enfoncer d'avantage. Par politesse, Tseh se devait de répondre.

- T'en fais pas, c'est pas grave. Pour ma part, appelles moi Tseh. J'étais l'apprenti d'un Jedi échappé de la Purge qui s'est réfugié dans ce que vous appelez l'Amas de Parthovian. Je suis arrivé ici il y a pas longtemps.

De son maître, il n'avait plus que le sabre-laser qu'il avait emballé dans une sacoche avant de l'attacher à sa ceinture de peur que l'arme ne s'active par inadvertance. Bien que cette arme soit celle d'une personne de confiance, il n'était pas à l'aise avec. Pourtant, il souhaitait rendre honneur à ce sabre. Comme Tcha lui avait confié son cristal, il veillerait sur ce sabre que l'Ordre avait confié. Cette arme n'était pas n'importe laquelle. Elle avait appartenu à celui qui lui avait redonné espoir, permis de retrouver un peu de dignité. Alors que sa propre tribu avait décidé qu'il n'était plus rien. Cependant, il manquait encore de courage. Les dégâts que sa tribu avait fait sur sa confiance en soi avaient été terribles. Ça serait pourtant une étape importante pour regagner du courage. Rovar avait déjà fait une partie du travail, mais la route restait encore longue. Il regarda le sabre en soupirant.

- Malheureusement, mon maître n'a pas eut l'occasion de venir ici ...

Il eut un moment de silence. Mais il comprenait que se morfondre n'était pas la solution, notamment en regardant de nouveau la tâche laissée par les pâtes tombées sur la tenue blanche de son interlocutrice qui lui avait fait échappé un mot qui était assez banal pour le jeune homme. Peut-être que rebondir là-dessus aiderait à moins plomber l'ambiance.

- Pour le langage grossier et les bonnes manières, mon père, qui était potier, disait que c'était un truc de nobles et de marchands. Pour lui, ils étaient plus malhonnêtes que des pillards.

Elle disait avoir travaillé avec des agriculteurs, et Tseh pouvait dire qu'il s'en était rapproché. Il en était de même pour mon maître.

- Enfin, j'ai fini par bosser dans les champs et surtout au ramassage des bouses pour faire du combustible. Mon maître, qui était un fugitif de la Purge, a aussi été obligé de mettre la main à la patte. Puis pour le langage grossier, il a jeté l'éponge...

Tseh observait Keila manger. Du moins comment elle se servait de l'outil étrange. Peut-être retenter de l'imiter. S'il pouvait éviter d'attirer les mouches. Même s'il en avait pas encore vu ici. Heureusement, il était assez habile et avait vite compris comment tenir ça, comme un poinçon pour sculpter ou dessiner sur les poteries quand il s'agissait de les décorer. Malgré ses observations, le résultat ne fut pas au rendez-vous, les pâtes ne tenaient pas. Il soupira et décida de jeter l'éponge. Toutes manières, il n'avait pas vu une seule mouche depuis qu'il était ici. Rien à voir avec ce qu'il se passait sur son monde d'origine où ces insectes étaient assez envahissants, surtout pour les plus pauvres. Puis Tseh et Rovar devant ramasser les excréments des animaux, étaient obligés de composer avec cette nuisance volante.
- Tsss... J'abandonne, j'ai vraiment pas l'habitude de ce genre d'ustensiles. Heureusement, il y a pas de mouches ici j'ai l'impression. C'est pas ce qui va me manquer...

Keila qui avait peur de se ridiculiser, avait pas vraiment à s'inquiéter face à l'homme ne sachant pas manger des pâtes. Il était vrai que l'inconvénient de ces aliments c'était que c'était pas pratique à manger avec les doigts sans que ça soit salissant. Les galettes de blé ne salissaient pas les mains. Mais c'était pas aussi savoureux et mou que les pâtes.

- On est d'accord sur un point, les pâtes c'est bon. J'en ai jamais mangé, et je suis content de découvrir ça! Et c'est quoi la sauce rouge? Ça aussi c'est bon, même si c'est pas pratique à manger.

[Keila Dalen]

Keila comprit très rapidement que Tseh manquait énormément de confiance en lui. Le pauvre osait à peine la regarder dans les yeux. Pendant qu’il parlait, la jeune fille avait arrêté de se goinfrer écoutant le récit de n’a qu’un œil avec attention. Entendant sa voie quelque peu flancher à l’évocation de son maître, elle comprit que celui-ci n’était plus de ce monde. Elle comprenait cette douleur, elle l’avait connu. Le souvenir de la mort de son maître Cyniosis Jugo lui faisait toujours l’effet d’un couteau qu’on lui enfonce dans le cœur. Elle avait flanché un moment avant que maître Kota ne reprenne son apprentissage quelques semaines plus tard. Tseh n’avait pas semblé bénéficier du soutien que Keila elle-même avait reçu. De Leia Organa présidente de la Nouvelle République et grande amie de Cyniosis aux petits novices dont elle avait pris l’habitude de s’occuper en l’absence de maîtres. Compatissante, elle ne parla pas de suite le laissant se goinfrer de pates.
L’image de Tseh mangeant ces pates l’amusa. Elle recommença à manger tout en l’écoutant parler de sa vie dans l’amas de Parthovian. Comme elle, il avait connu un métier difficile. Récolter les bouses ne devait probablement pas être une partie de plaisir pour qui que ce soit. L’odeur semblait d’ailleurs s’être incrustée dans sa peau qu’il semblait ne laver que très rarement. Keila devait réfléchir à un moyen gentil de le lui dire. Quand une odeur nous suit depuis longtemps, on en oublie toujours la senteur.
Il essaya ensuite comme Keila d’utiliser sa fourchette mais manifestement il était plus proche de crever son œil plutôt que de réussir à enrouler ces pates autours. Il ne semblait pas très loquace et se forcer à parler en disant des choses futiles qui amusèrent un peu Keila. Elle supposa que Tseh devait probablement venir d’une planète agricole sur laquelle la civilisation n’avait jamais pu s’installer. Au moins il n’avait probablement jamais été embêté par l’Empire… Il faudrait peut-être lui recommander de s’instruire avant qu’il ne recommence sa formation de jedi. Il ne pourrait pas s’intégrer sans un minimum de culture et de… Comment appeler ça ? Savoir vivre ? Nuls doutes qu’il ne pourrait pas accéder à la grande bibliothèque du temple ainsi habillé, si on pouvait dire qu’il était habillé.
Quand il lui demanda ce qu’était cette sauce elle eu un large sourire.

-C’est de la sauce tomate, c’est vraiment très bon mais ça tâche, mes vêtements sont bons pour être lavés. Cet ustensile est une fourchette, c’est très pratique une fois qu’on sait l’utiliser, regarde bien comment je fais.
Je prends ma fourchette par le manche, le pousse en dessous et l’index et le majeur au-dessus. Je plante ensuite ma fourchette dans les pâtes et je m’aide de mon autre main pour faire tourner la fourchette sans qu’elle tombe dans le plat. Ainsi tes pates s’enroulent autours de la fourchette et une fois que tu en as suffisamment et beh… tu manges.

La scène aurait pu être très comique pour quiconque l’aurait observé. Keila n’en revenait pas de donner un cours de tenue de fourchette à quelqu’un. Elle faisait ça avec plaisir. A vrai dire elle avait toujours beaucoup aimé aider les autres et si savoir tenir une fourchette pouvait faire plaisir à Tseh alors Keila était contente. Elle imagina dans sa tête maître Rahm Kota si Tseh avait mangeait à côté de lui.
Elle repensa ensuite au maître de Tseh et décida de rebondir dessus pendant que n’a qu’un œil continuait de s’exercer avec sa fourchette.

-Je sais ce que c’est que de perdre un être cher Tseh, j’ai moi-même perdu mon maître sur Naboo. Il a rejoint la force devant mes yeux pendant une mission de sauvetage de la présidente Leia Organa qui était retenue prisonnière par le sith Darth Oxious. Nous avons réussi la mission mais à quel prix….

Quelques secondes s’écoulèrent mais Keila ne voulait pas laisser un nouveau blanc s’installer entre eux. Keila avait fini son plat quand Tseh lui l’avait presque fini. Elle ne voulait pas de la compassion de qui que ce soit et se dépêcha de changer de sujet.

-Tseh, je te conseille de te rendre à la bibliothèque du temple, tu pourras y apprendre plein de chose, sur le Nouveau et l’ancien ordre jedi, sur la République… Tu y trouveras de tout pour satisfaire ta curiosité. Néanmoins ils ne te laisseront probablement pas entrer ainsi habillé. J’imagine que tu as une douche dans ta chambre et que l’ordre jedi a du te mettre des vêtements à disposition ?

[Tseh]

- C’est de la sauce tomate, c’est vraiment très bon mais ça tâche, mes vêtements sont bons pour être lavés. Cet ustensile est une fourchette, c’est très pratique une fois qu’on sait l’utiliser, regarde bien comment je fais.
Je prends ma fourchette par le manche, le pousse en dessous et l’index et le majeur au-dessus. Je plante ensuite ma fourchette dans les pâtes et je m’aide de mon autre main pour faire tourner la fourchette sans qu’elle tombe dans le plat. Ainsi tes pates s’enroulent autours de la fourchette et une fois que tu en as suffisamment et beh… tu manges.

Il avait l'impression de passer pour un con aux yeux des autres. Enfin, ça restait une question de point de vue. Rovar était lui aussi passé pour une tanche aux yeux de la tribu de Tseh. Même pas capable de se servir d'une houe décemment pour labourer la terre, il avait été la risée des paysans. La reconversion fût pas des plus faciles pour le Bothan. Passer de Chevalier de la République Galactique à main d'oeuvre corvéeable à merci, ça avait sans doutes été un choc. Enfin, il était là pour apprendre et seul le temps lui permettrait de se faire à ce nouveau monde. Ça serait sans doutes long, mais pas impossible. Après tout, Rovar avait réussi à s'adapter dans l'autre sens.

Pour la sauce, Tseh avait appris que c'était de la tomate. En tout cas, c'était savoureux. Mais Keila confirma que ça tâchait. La tomate donnait des tâches rouges comme du sang frais. En tout cas, ça n'avait pas le même goût. C'était tellement bon que Tseh s'en léchait les doigts.

Mais surtout, il apprit enfin le nom de cet outil mystérieux. Il s'agissait donc d'une fourchette. Keila lui expliqua comment ça marchait. Tseh écoutait la leçon. Il imita, c'était mieux, mais pas encore ça. Il peinait toujours à enrouler correctement les pâtes, mais il voyait comment ça fonctionnait sur le principe. Il allait devoir s'entraîner d'avantage. Après tout, c'était comme ça qu'on finissait pas acquérir une technique, avec la combinaison de la théorie et la pratique.

- Je sais ce que c’est que de perdre un être cher Tseh, j’ai moi-même perdu mon maître sur Naboo. Il a rejoint la force devant mes yeux pendant une mission de sauvetage de la présidente Leia Organa qui était retenue prisonnière par le sith Darth Oxious. Nous avons réussi la mission mais à quel prix….

Il apprit qu'il n'avait pas été le seul à perdre son maître. Elle aussi avait connu ce genre de tragédie. Il était mort sous ses yeux tout comme Rovar. Si le Bothan avait été terrassé par la maladie, le maître de la jeune femme avait été tué lors d'une mission où ils avaient fait face à un Sith.

- Je suis désolé pour ton maître...

Les Sith, Tseh en avait entendu parlé par la bouche de son maître. C'était des utilisateurs du côté Obscur de la Force. Ils employaient leurs capacités pour dominer, détruire, contrôler. Ils étaient animés de sentiments comme la colère, la jalousie, la Vengeance, la peur, la haine. Pourtant, d'après Rovar, on ne pouvait soumettre la Force, c'était une bête sauvage qui finirait par leur échapper de part sa nature plurielle. C'était une multitude d'êtres divers qu'il était difficile de soumettre. Les fois où les Siths avaient tentés de soumettre la Galaxie, ça avait échoué. On disait d'eux qu'ils étaient tout de même redoutables. D'autant plus qu'ils n'avaient pas peur de se salir les mains. En tout cas, Tseh espérait ne pas en croiser de si tôt.

- Tseh, je te conseille de te rendre à la bibliothèque du temple, tu pourras y apprendre plein de chose, sur le Nouveau et l’ancien ordre jedi, sur la République… Tu y trouveras de tout pour satisfaire ta curiosité. Néanmoins ils ne te laisseront probablement pas entrer ainsi habillé. J’imagine que tu as une douche dans ta chambre et que l’ordre jedi a du te mettre des vêtements à disposition ?

Tseh avait bientôt terminé son plat, malgré ses difficultés avec la fourchette. Keila avait pratiquement terminé et en profitait pour lui donner divers conseils. Le premier fût d'aller se renseigner à la bibliothèque au sujet de ce nouveau monde qu'il découvrait. Seul hic, il ne savait pas lire, ni écrire. Et pour cause, sur son monde d'origine, Rovar avait eut à faire des choix et sa priorité avait été de transmettre des connaissances à l'oral. De toutes façons, le contexte se prêtait assez mal. Le Bothan ignorait pendant combien de temps il resterait sur ce territoire sauvage. Tseh devrait apprendre un jour ou l'autre. Les maîtres ne pensaient pas forcément à des choses comme l'éducation. Elle était bien différente selon le statut social, le monde, le passé de l'individu. Enfin quand on arrachait pas des enfants en bas-âge à leur famille. Tseh n'avait pas hésité à reprocher cela à Rovar. Que séparer des enfants de leur parents quand ils n'étaient pas maltraités était cruel. Et aussi que l'attachement, n'était pas toujours une mauvaise chose. Même si les parents de Tseh l'avaient payé de leur vie, cela leur avait donné une raison de se battre dans un combat perdu d'avance. Le sort de leur fils aurait été le même s'ils avaient accepté que le chef le bannisse. Ils avaient sacrifié leur honneur au sein de la tribu pour sauver leur enfant.

- Merci du conseil, j'aimerais bien y aller, le seul souci c'est que je sais pas lire...

Il montra l'étiquette d'un meiloruun avec des symboles qui lui étaient inconnus. Heureusement, des images aidaient à la compréhension.

- Je sais pas ce que signifient ces symboles...

Puis Keila vint elle aussi au sujet des vêtements. Décidément, les gens avaient un gros souci de pudeur. Et Tseh avait encore du mal à s'y faire. Enfin, il allait visiblement devoir s'y plier. Ou devenir un Wookie. C'était le nom donné aux gros trucs poilus qui parlaient en grognements incompréhensibles pour le jeune homme. Enfin, il comptait pas se mettre cette nouvelle tribu à dos pour ça. Si ça leur chantait, il allait adopter la nouvelle tenue. Même s'il trouvait ça absurde vu que sur son monde les tenues élaborées étaient un luxe.

- J'ai une tenue de rechange, j'imagine qu'il va falloir que je m'y fasse. Vous devez être riches pour pouvoir porter de telles tenues tous les jours... Vous avez pas peur que ça s'use vite ? Enfin, je dois reconnaître, que ça pourra recouvrir mon tatouage.

Il pensait à son tatouage de banni dans le dos. Cette marque destinée à faire de lui un paria aux yeux de toutes les tribus.

Puis vint le soucis de la douche. Et le jeune homme ne comptait pas y retourner comme ça suite à sa rencontre dans les toilettes qui se trouvaient dans la salle d'eau comme la douche. Et il s'était juré de ne pas entrer dedans. Il préférait puer que de servir d'apéritif pour une créature à tentacules. Ssaw allait encore lui faire son regard de canasson en colère avec oreilles couchées, mais il préférait encore affronter la jument que la calamité visqueuse de la salle d'eau.

- Par contre, je retourne pas dans l'endroit de la douche! J'ai failli me faire castrer par un machin à tentacules qui sortait des toilettes! Je sais bien que c'est pas une grosse perte pour un Jedi, mais quand-même!

Tseh faisait mention de l'abstinence des Jedi qui devaient pas avoir de descendance, ni de relations amoureuses. D'un côté, il n'allait pas s'en plaindre. Il avait été dégouté par sa mère qui voulait absolument le marier avec la fille d'un artisan de la tribu voisine. C'était une des rares choses qui ne manquait pas à Tseh de ses parents.

Il senti son bras, il sentait pas grand-chose, le temps passé dans la cuve de bacta avait sans doutes fait son oeuvre, de même que le pagne qui avait été lavé. Enfin, il était passé dans les écuries et ça avait suffit à lui remettre une odeur plus naturelle selon lui. Puis l'entrainement lui avait donné un délicat fumet de sueur. Il fût pas plus choqué que ça.

- Peut-être que mon nez est bouché, mais je sens rien à part la sueur, et peut-être une odeur de Ssaw...

L'assiette de pâtes était terminée. Il pouvait déguster son meiloruun pour le dessert. Tseh adorait les fruits. Il croquait dans le fruit juteux. Ça l'était bien plus que des dates et des figues, mais pas autant que des melons d'eau. En revanche, c'était plus sucré. Il en avait un autre sur son plateau, mais il n'était pas pour lui, c'était destiné à Ssaw.

Les fruits avaient été une grande source de motivation pour Tseh. La première fois qu'il avait réussi à se servir de la télékinésie, ce fut pour attraper des dates en hauteur. Une belle grappe qu'il n'avait plus qu'à faire sécher. Ce qui avait permis à Tseh de fournir un met sucré qui allait changer de la viande de poisson ou de rongeur trop grillée et des galettes de blé fades. Ils avaient même pas eut le droit à quelques légumineuses comme des lentilles ou pois, pourtant accessibles aux paysans. Mais eux, ils étaient dans la même caste que les criminels de tout poils. Ils n'étaient plus rien aux yeux des autres, mis à part des outils à disposition, surtout du chef.

Dans la tribu voisine, ils savaient qu'il n'y avait plus de sensitifs parmi les bannis, mais deux voleurs de bétail. Ils les avaient vu quand ils avait eu à accompagner Taharqa pour transporter des cadeaux au chef de la tribu voisine. Il devait négocier pour marier son fils à la fillle du chef local. Tseh plaignait déjà la personne en question qui devait supporter ce type infect. Il regardait Keila en face, elle aurait eut l'âge de se marier selon sa tribu. Enfin, en tant que femme sensitive, elle aurait même pas eut le droit de vivre vu que la Force était uniquement réservée à des hommes des castes supérieures. Mais ces dernières n'étaient pas reléguées avec les autres bannis. On préférait les tuer rapidement. Au fond, Tseh aurait préféré plutôt que de subir le harcèlement psychologique. Mais il n'aurait jamais eut ce rêve que Rovar lui avait donné de devenir un Jedi. Tseh trouvait ça injuste que les hommes de basse-caste et les femmes soient punis pour une chose qu'ils n'avaient pas choisi d'avoir.

Heureusement que Keila n'était pas née au sein de sa tribu. Elle n'avait pas été punie pour une chose qu'elle n'avait pas choisi, parce que des orgueilleux avaient peur que d'autres menacent leur pouvoir. Enfin, Rovar lui avait appris que les Jedi avaient également été traqués comme du gibier et mal vus par certains, car représentant une menace à leur pouvoir.

Tseh avait terminé son plateau et se leva. Il portait dans une main, le plateau avec son assiette vide et de l'autre, le meiloruun. Sentant que Keila risquait de lui poser des questions au sujet du fruit, il prit les devants.


- C'est pour ma jument. Elle adore les fruits comme moi.

Il n'avait par contre, rien dit au sujet du caractère difficile de l'animal. Pourtant, il avait entendu plusieurs personnes se plaindre du mauvais caractère de Ssaw qu'on surnommait le petit cheval teigneux. La jument nerveuse et pleine d'assurance, parfois un peu trop, contrastait avec le côté timide et passif de Tseh. Et pourtant, ces deux-là arrivaient à s'entendre assez bien. Malgré son sale caractère, Ssaw avait compris l'enjeu pour Tseh et avait accepté qu'il utilise la Force sur elle. Enfin, il y avait des limites allègrement franchies par la sphère d'entrainement qui avait eu l'outrecuidance de lui tirer dans la croupe. Chose qui n'avait pas du tout plu à la dame qui s'était déchaîné sur le malheureux droide qui avait fini en pièces détachées.

[Keila Dalen]

Venait-il de si loin que ça pour ne pas avoir appris à lire ? Le savoir était d’une importance capitale pour les jedis et ne pas savoir lire nuisait clairement à l’apprentissage de ce savoir. Keila compatissait en pinçant sa lèvre inférieure avec ces dents. Décidemment l’apprentissage de Tseh ne serait pas de tous repos. Elle ne savait pas quel maître allait prendre le relais pour continuer ou recommencer sa formation mais celui-ci aurait du fil à retordre. Quand il fit allusion à sa jument, Keila fut surprise d’apprendre qu’il avait pu amener un animal d’une aussi grande taille au temple.
La jeune jedi était une fervente supportrice de la cause animale. Elle ne supportait pas que les animaux soient utilisés comme cobayes ou soient traités comme des êtres inférieurs. Elle ne refusait certes pas d’en manger de temps en temps mais essayait de limiter sa consommation.
Keila attrapa son fruit et le tendis à Tseh.

-Tiens Tseh, tu le donneras à ta jument, dis-lui bien que c’est de ma part.

Elle se leva aussi, attrapa son plateau et avant de se retourner pour mettre tous ces déchets à la poubelle salua Tseh.

-A bientôt Tseh, bon courage pour ton entrainement.

Elle sortit du réfectoire laissant Tseh derrière elle. Elle avait rendez-vous dans l’après-midi avec maître Kota et décida donc dans son temps libre d’aller méditer seule dans la salle de méditation.
La salle était plongée dans l’obscurité, les stores ne laissant passer que peu de lumière favorisant ainsi la concentration et donnant une impression de calme et de sérénité. Keila s’assit en tailleur sur un pouf et ferma les yeux. Dans un premier temps elle se concentra sur sa respiration la rendant lente et silencieuse au maximum. Bientôt elle sentit une impression de quiétude pas désagréable. Elle bascula alors dans ces pensées.
Naboo et un manoir qu’elle reconnaitrait entre 1000 apparut devant elle. Elle était loin de celui-ci nichée sur une colline en compagnie de ni plus ni moins que la présidente Leia Organa. Toutes deux étaient crispées les yeux rivés sur la bâtisse en contrebas. Elles n’entendaient rien, seul le vent et le bruit des oiseaux venaient troubler le silence au dehors. Le stress était à son comble et la respiration de la jeune padawan alors âgée de 14 ans était saccadée, son cœur battait la chamade. Quelques minutes plus tard, une vitre se brisa et une silhouette habillée de noir fut projetée à l’extérieur du manoir. Keila vit son maître armé de son sabre de couleur bleue sauter et atterrir près de Darth Oxious. Manifestement il dominait le combat et Keila sentit l’euphorie s’emparer de son cœur. Ce fut cependant de courte durée. Il suffit d’un moment d’inattention et le sith reprit l’avantage. Utilisant toute sa rage et tout son pouvoir il souleva Cyniosis dans les airs et l’étrangla. En un rien de temps Cyniosis Jugo avait rejoint la force et le sith s’enfuyait satisfait d’avoir renvoyé à la Force son ennemi. Keila inconsolable criait avec toute la force de ces poumons retenue par les mains d’une Leia Organa tout autant inconsolable.
Keila rouvrit les yeux, son cœur battait la chamade. Elle remarqua qu’une larme coulait sur sa joue. C’était ce qu’elle voyait la quasi-totalité des fois ou elle méditait. Ce moment était gravé dans sa mémoire. Elle tenta de se calmer, d’oublier ce qu’elle venait de voir. La peine, la tristesse et la souffrance de ce moment continuait de la hanter. Elle savait que pour surmonter tous ces sentiments elle allait devoir passer au-dessus de tout ça. Lors de sa première méditation lorsqu’elle était retournée au temple, elle avait été inconsolable et avait eu du mal à s’en remettre. A présent les souvenirs certes toujours aussi douloureux étaient moins difficiles à endurer. Elle progressait. Elle savait que son maître était toujours présent avec elle ou qu’elle aille.
Sortant de la pièce faiblement éclairée elle constata très vite sur une horloge que le temps de rejoindre maître Kota était venu. Elle se dépêcha de parcourir les somptueux couloirs du temple pour se rendre dans la salle d’arme ou le vieil homme l’attendait. Comme à son habitude il avait dû arriver très avance pour préparer son vieux corps disait-il. Un fin sourire occupa le visage de Kota quand il vit Keila marcher vers elle.

-Bonjour ma chère Keila. Aujourd’hui une nouvelle qui va te ravir puisque nous allons enfin utiliser nos sabres lasers. Fini les bâtons d’entrainement.
-Bonjour maître Kota. Bâton d’entrainement ou sabre laser, qu’est-ce que ça change ? La victoire m’est d’hors et déjà acquise.
-Je vois que tu ne perds pas ton sens de l’humour jeune padawan. Pas de temps à perdre, il est temps de commencer.

Le moment détente était toujours très très court avec Rahm Kota mais Keila appréciait ces moments. Elle aimait taper dans la fierté du maître d’arme.
Kota et Keila allumèrent leur sabre laser, la lame violette de la jeune femme faisait face à la lame verte du vieil homme. Quand Kota fit un premier pas vers Keila, celle-ci soucieuse de garder la distance avec lui recula sa jambe gauche. Le shii cho n’était pas compliqué à comprendre. Bientôt les deux bretteurs firent tournoyer leurs lames dans la salle d’entrainement. Depuis le début de son entrainement, elle avait fait beaucoup de progrès. Il était vrai qu’elle ne partait pas de zéro certes mais elle commençait à retrouver de nombreuses sensations perdues. En plus de cela Kota était un excellent professeur, il arrivait toujours à mettre en avant les lacunes a comblées et les points à améliorer. A présent les combats duraient plus longtemps même si pas bête Keila savait que le vieux maître ne donnait pas tout et laissait à la padawan certaines ouvertures afin qu’elle puisse progresser. Il fallut 5 minutes au maître pour désarmer l’apprentie.

-Je vous ai laissé gagner vous savez ?
-Je n’en doute pas un seul instant padawan. Relève-toi, on recommence.

L’entrainement dura près de 1H30 pendant laquelle Keila se fit rouster par son ancien maître. Comme à la fin de chaque entrainement, elle se dit que la prochaine fois elle y arriverait.

Shii Cho: Latent