- mar. 8 déc. 2015 23:26
#21175
"Diviser pour mieux régner" avait dit un homme un jour. Le devoir d'un monarque n'était pas tant de savoir diriger un pays, mais de savoir comment s'entourer pour l'aider dans sa tâche. Gérer une région d'une planète n'avait rien d'une partie de plaisir. Gérer un système de planètes était un travail de titan. Donc gérer l'ensemble des planètes qui formaient un Sur-Secteur relevait du suicide mental. Mais après qu'elle eut remarqué que le chef ne pouvait pas tout gérer à la fois, la Nature eut tôt fait de créer le sous-chef. Et Harlon avait entreprit comme premier acte de régence de visiter chaque planète qui requérait une attention, aussi minime fut-elle. Car dans l'absolu, il n'y avait jamais vraiment de planète "minime". Seulement des revenus minimes.
Mais l'argent n'était pas le premier problème de l'Empire. Plutôt la santé de sa population. Et Harlon tenait à faire des exemples particulièrement frappants : montrer un intérêt tout particulier à des planètes que peu avaient porté à leurs yeux.
Alors que sa visite de Gala venait de s’achever, Harlon se concentra sur une planète sur laquelle le travail serait non seulement ardu mais possiblement teinté d’un échec cuisant pour l’Hydien et l’Empire tout entier. La planète était à l’image de ses habitants : graveleuse et indomptable. Un écosystème relativement détruit couvrait la planète que l’Empire exploitait jour et nuit pour en extraire un minerai rare : le borium. Aussi têtus et près de leur planète que des Corelliens, la population avait hurlé de colère quand l’Empire avait mis la planète sous un étau industriel ultra-polluant et peu avenant pour l’équilibre écologique de la planète. Elle avait accusé un coup dur dont elle n’était peut-être pas sûre de se relever. Cette planète, c'était Contruum.
Il n’y avait qu’un seul réel moyen de s’attirer un regard positif de la population : inverser la courbe. Redorer le blason de l’Empire en montrant que ce qu’il voudrait dans le meilleur des cas considérer comme « une erreur » - en ce qu’une erreur est facile comme 1 et 2 font 4 - était un mauvais calcul, et que maintenant, les choses pouvaient rentrer dans l’ordre en recentrant les ressources de la planète vers ce pour quoi elle était réellement destinée. L’Empire allait garder son nectar d’or pour un hectare de forêt. Le but n’était pas de faire soudainement dans l’œuvre sociale : il s’agissait de jeter une poudre aux yeux des habitants. Leur offrir un bien précieux qui était l’illusion de leur souveraineté tandis que la sécurité serait renforcée, et que l’exploitation du sous-sol serait maintenue, voire augmentée. Le jeu ne serait pas facile, mais il en vaudrait la chandelle. L’Empire allait dignement enfumer toute une planète… et le meilleur dans tout ceci, c’est qu’il allait leur faire croire que c’était leur idée.
[table cellspacing=30]« Pilote, annoncez-nous au Contrôle. »
« A vos ordres, Grand Moff. Contrôle de Contruum, ici la navette du Grand Moff Harlon Astellan du Sur-Secteur Hydien. Demande autorisation d’accoster en périphérie immédiate du palais. »
« … … … *Ici Contrôle de Contruum, veuillez transmettre immédiatement vos codes d’identification.* »
« Transmission démarrée. »
« Ils vont tout faire pour nous contrarier. Vous allez voir. » [/table]
Il avait prononcé cette phrase, presque comme un murmure, plus pour lui-même que pour le pilote, qui entendit vraisemblablement la phrase, mais ne fit aucun commentaire. Sûrement est-il du même avis. Ces gens en bas aimaient si peu l’Empire que n’importe quoi serait bon pour lui porter atteinte, aussi futile fut la tentative.
Sauf qu’Harlon avait trouvé un petit quelque chose pour soigner son entrée. La réponse du Contrôle tarda un bon quart d’heure – mauvais choix – avant d’annoncer, avec un ton particulièrement ironique :
[table cellspacing=30]« ... ... *Ici Contrôle de Contruum, vous avez la permission d’accoster, mais la piste du palais étant prise par la navette personnelle du Gouverneur, vous devez prendre position au Nord à l’astroport TH11-3-X-8.* » [/table]
Les petits malins. L’astroport en question se trouvait à une centaine de kilomètres plus au Nord que le Palais du Gouverneur. Un moyen discret de lui faire un trajet fort peu agréable et contraignant. Harlon n’esquissa aucun sourire, même si intérieurement il avait une folle envie d’exploser de rire face à ce qu’il avait préparé. Au lieu de quoi il annonça d’une voie glaciale sur l’intercom :
[table cellspacing=30]« Inutile Contrôle, nous allons nous en occuper. Je vous transmets les codes d’accès de deux autres vaisseaux. Ne les attaquez sous aucun prétexte. Grand Moff Harlon Astellan, terminé. » [/table]
Après avoir coupé la parole au contrôleur plutôt médusé par l’annonce, Harlon transmit une commande aux deux vaisseaux qui attendaient à un saut hyperspatial de là. Et cinq minutes après, avec une synchronisation parfaite, deux patrouilleurs IR-3F surgirent aux côtés de la navette Lambda d’Harlon, leur centaine de mètres et quelques turbolasers les rendant compacts mais néanmoins meurtriers.
[table cellspacing=30]« Parfait, on descend vers le Palais du Gouverneur. » [/table]
Le trio descendit à allure standard, ne se pressant pas, puis arrivèrent finalement à hauteur du Palais. La piste était en effet occupée par le vaisseau du Gouverneur. Mais à en juger par l’activité qui régnait autour, le vaisseau avait été placé là un peu plus tôt. Ils ne reculent décidément devant rien… Harlon transmit ensuite un ordre bien particulier à un IR-3F.
[table cellspacing=30]« Activez vos boucliers à particules, et poussez-moi ce vaisseau de là. »
« A vos ordres. » [/table]
Le capitaine de l’IR-3F avait presque laissé transpirer un morceau de plaisir sadique dans sa réponse, mais Harlon ne pouvait l’en blâmer. Pousser un vaisseau en dehors d’une piste pour laisser son chef se garer, c’était presque un rêve d’enfant un peu tordu qu’on avait tous fait au moins une fois.
Le patrouilleur activa son bouclier et percuta doucement le vaisseau, un magnifique Yacht nubien qui avait dû coûter scandaleusement cher, le personnel au sol s’enfuyant rapidement devant la masse qui ne semblait pas l’avoir vu – ou plutôt qui l’avait vu mais semblait en faire totalement fi – laissant même Harlon voir un pilote sauter en vitesse de la rampe avant qu’il ne soit trop tard. Il ne s’était pas demandé si une personne allait mourir dans l’exécution de ce caprice. Mais à dire vrai il s’en moquait. Aussi loin qu’il aurait pu le dire en fait, cela l’amusait terriblement. Un amusement morbide dans le fait d’apprendre qu’un innocent dont il ignorait tout et qui n’avait fait que suivre les ordres d’une fripouille était mort écrasé dans un vaisseau poussé hors d’une piste. Un message fort pour l’Empire : même si vous trouvez ça amusant, emmerder la haute autorité du Nord Galactique ne se fait pas sans conséquence.
Le patrouilleur plia la carlingue du croiseur chromé maintenant cabossé, qui se retourna sur son dos, rayant la piste qui était impeccable une minute avant, avant qu’il ne stoppe brièvement en s’accrochant au garde-fou en duracier qui bordait la piste, problème résolut avec la commande des gaz du petit mastodonte impérial qui fit passer le vaisseau par-dessus la piste, le laissant joyeusement s’écraser une trentaine de mètres plus bas, dans un espace heureusement non fréquenté par une quelconque autre forme de vie que les bactéries.
[table cellspacing=30]« Bien, voilà une piste libérée finalement. Posez-nous pilote. » [/table]
Accusation de l’ordre, et l’appareil se posa sur la piste rayée mais libérée d’un encombrant officiel, les patrouilleurs pouvant alors commencer une patrouille intimidante à la périphérie du Palais après avoir déposé quelques escadrons de StormTroopers, si bien qu’une compagnie complète fut présente. Harlon put voir le Gouverneur sortir en courant sur la piste, agitant ses bras et aboyant des directives à ses subordonnés. Harlon s’autorisa un fantomatique sourire aussi perceptible que le cadavre d’un moustique spatial sur un débris d’Etoile Noire et entreprit de faire descendre ses troupiers de choc. Cette fois-ci, ils étaient au nombre de vingt contrairement à Gala et Centares où la garde était plus réduite.
Harlon n’avait vraiment aucune confiance dans les gens de Contruum, et une garde rapprochée qui pouvait faire barrière avec les corps de ses hommes était une terrible nécessité. Mourir en servant l’Empire non sur un champ de bataille mais en protégeant un Grand Moff d’un assassin isolé devait être éprouvant pour les hommes. Mais Harlon le voyait aussi comme un honneur. Les StormTroopers savaient que jamais ils ne pourraient servir comme politicien de haut-rang… mais défendre de tels hommes corps et âme était une tâche importante pour lesquels ils recevraient des honneurs en cas de décès dans l’exercice de leurs fonctions. C’était aussi cela, servir l’Empire.
Quand le Gouverneur s’avança vers Harlon, il avait l’air furieux et prêt à faire un esclandre. Mais son courage sembla fondre comme neige au soleil à mesure qu’il voyait de plus près le visage totalement dénue d’expression du Grand Moff. Et finalement il se tut complètement en s’arrêtant à trois mètres de lui.
[table cellspacing=30]« Je vous remercie, Gouverneur, pour votre formidable accueil. L’Empire et moi saurons-nous en souvenir aussi longtemps que vous resterez en poste.
Je dois discuter affaires avec vous céans, je supposais que vous pourriez me rejoindre à l’intérieur de ma Navette pour que nous soyons à l’abri des regards indiscrets. Et ne vous préoccupez pas de votre sécurité, mes troupes pourront amplement assurer notre sécurité. Vous pouvez laisser gardes et assistants ici pendant que nous délibèrerons sur l’avenir de votre planète.
Suivez-moi je vous prie. » [/table]
Mais l'argent n'était pas le premier problème de l'Empire. Plutôt la santé de sa population. Et Harlon tenait à faire des exemples particulièrement frappants : montrer un intérêt tout particulier à des planètes que peu avaient porté à leurs yeux.
Alors que sa visite de Gala venait de s’achever, Harlon se concentra sur une planète sur laquelle le travail serait non seulement ardu mais possiblement teinté d’un échec cuisant pour l’Hydien et l’Empire tout entier. La planète était à l’image de ses habitants : graveleuse et indomptable. Un écosystème relativement détruit couvrait la planète que l’Empire exploitait jour et nuit pour en extraire un minerai rare : le borium. Aussi têtus et près de leur planète que des Corelliens, la population avait hurlé de colère quand l’Empire avait mis la planète sous un étau industriel ultra-polluant et peu avenant pour l’équilibre écologique de la planète. Elle avait accusé un coup dur dont elle n’était peut-être pas sûre de se relever. Cette planète, c'était Contruum.
Il n’y avait qu’un seul réel moyen de s’attirer un regard positif de la population : inverser la courbe. Redorer le blason de l’Empire en montrant que ce qu’il voudrait dans le meilleur des cas considérer comme « une erreur » - en ce qu’une erreur est facile comme 1 et 2 font 4 - était un mauvais calcul, et que maintenant, les choses pouvaient rentrer dans l’ordre en recentrant les ressources de la planète vers ce pour quoi elle était réellement destinée. L’Empire allait garder son nectar d’or pour un hectare de forêt. Le but n’était pas de faire soudainement dans l’œuvre sociale : il s’agissait de jeter une poudre aux yeux des habitants. Leur offrir un bien précieux qui était l’illusion de leur souveraineté tandis que la sécurité serait renforcée, et que l’exploitation du sous-sol serait maintenue, voire augmentée. Le jeu ne serait pas facile, mais il en vaudrait la chandelle. L’Empire allait dignement enfumer toute une planète… et le meilleur dans tout ceci, c’est qu’il allait leur faire croire que c’était leur idée.
[table cellspacing=30]
« A vos ordres, Grand Moff. Contrôle de Contruum, ici la navette du Grand Moff Harlon Astellan du Sur-Secteur Hydien. Demande autorisation d’accoster en périphérie immédiate du palais. »
« … … … *Ici Contrôle de Contruum, veuillez transmettre immédiatement vos codes d’identification.* »
« Transmission démarrée. »
« Ils vont tout faire pour nous contrarier. Vous allez voir. »
Il avait prononcé cette phrase, presque comme un murmure, plus pour lui-même que pour le pilote, qui entendit vraisemblablement la phrase, mais ne fit aucun commentaire. Sûrement est-il du même avis. Ces gens en bas aimaient si peu l’Empire que n’importe quoi serait bon pour lui porter atteinte, aussi futile fut la tentative.
Sauf qu’Harlon avait trouvé un petit quelque chose pour soigner son entrée. La réponse du Contrôle tarda un bon quart d’heure – mauvais choix – avant d’annoncer, avec un ton particulièrement ironique :
[table cellspacing=30]
Les petits malins. L’astroport en question se trouvait à une centaine de kilomètres plus au Nord que le Palais du Gouverneur. Un moyen discret de lui faire un trajet fort peu agréable et contraignant. Harlon n’esquissa aucun sourire, même si intérieurement il avait une folle envie d’exploser de rire face à ce qu’il avait préparé. Au lieu de quoi il annonça d’une voie glaciale sur l’intercom :
[table cellspacing=30]
Après avoir coupé la parole au contrôleur plutôt médusé par l’annonce, Harlon transmit une commande aux deux vaisseaux qui attendaient à un saut hyperspatial de là. Et cinq minutes après, avec une synchronisation parfaite, deux patrouilleurs IR-3F surgirent aux côtés de la navette Lambda d’Harlon, leur centaine de mètres et quelques turbolasers les rendant compacts mais néanmoins meurtriers.
[table cellspacing=30]
Le trio descendit à allure standard, ne se pressant pas, puis arrivèrent finalement à hauteur du Palais. La piste était en effet occupée par le vaisseau du Gouverneur. Mais à en juger par l’activité qui régnait autour, le vaisseau avait été placé là un peu plus tôt. Ils ne reculent décidément devant rien… Harlon transmit ensuite un ordre bien particulier à un IR-3F.
[table cellspacing=30]
« A vos ordres. »
Le capitaine de l’IR-3F avait presque laissé transpirer un morceau de plaisir sadique dans sa réponse, mais Harlon ne pouvait l’en blâmer. Pousser un vaisseau en dehors d’une piste pour laisser son chef se garer, c’était presque un rêve d’enfant un peu tordu qu’on avait tous fait au moins une fois.
Le patrouilleur activa son bouclier et percuta doucement le vaisseau, un magnifique Yacht nubien qui avait dû coûter scandaleusement cher, le personnel au sol s’enfuyant rapidement devant la masse qui ne semblait pas l’avoir vu – ou plutôt qui l’avait vu mais semblait en faire totalement fi – laissant même Harlon voir un pilote sauter en vitesse de la rampe avant qu’il ne soit trop tard. Il ne s’était pas demandé si une personne allait mourir dans l’exécution de ce caprice. Mais à dire vrai il s’en moquait. Aussi loin qu’il aurait pu le dire en fait, cela l’amusait terriblement. Un amusement morbide dans le fait d’apprendre qu’un innocent dont il ignorait tout et qui n’avait fait que suivre les ordres d’une fripouille était mort écrasé dans un vaisseau poussé hors d’une piste. Un message fort pour l’Empire : même si vous trouvez ça amusant, emmerder la haute autorité du Nord Galactique ne se fait pas sans conséquence.
Le patrouilleur plia la carlingue du croiseur chromé maintenant cabossé, qui se retourna sur son dos, rayant la piste qui était impeccable une minute avant, avant qu’il ne stoppe brièvement en s’accrochant au garde-fou en duracier qui bordait la piste, problème résolut avec la commande des gaz du petit mastodonte impérial qui fit passer le vaisseau par-dessus la piste, le laissant joyeusement s’écraser une trentaine de mètres plus bas, dans un espace heureusement non fréquenté par une quelconque autre forme de vie que les bactéries.
[table cellspacing=30]
Accusation de l’ordre, et l’appareil se posa sur la piste rayée mais libérée d’un encombrant officiel, les patrouilleurs pouvant alors commencer une patrouille intimidante à la périphérie du Palais après avoir déposé quelques escadrons de StormTroopers, si bien qu’une compagnie complète fut présente. Harlon put voir le Gouverneur sortir en courant sur la piste, agitant ses bras et aboyant des directives à ses subordonnés. Harlon s’autorisa un fantomatique sourire aussi perceptible que le cadavre d’un moustique spatial sur un débris d’Etoile Noire et entreprit de faire descendre ses troupiers de choc. Cette fois-ci, ils étaient au nombre de vingt contrairement à Gala et Centares où la garde était plus réduite.
Harlon n’avait vraiment aucune confiance dans les gens de Contruum, et une garde rapprochée qui pouvait faire barrière avec les corps de ses hommes était une terrible nécessité. Mourir en servant l’Empire non sur un champ de bataille mais en protégeant un Grand Moff d’un assassin isolé devait être éprouvant pour les hommes. Mais Harlon le voyait aussi comme un honneur. Les StormTroopers savaient que jamais ils ne pourraient servir comme politicien de haut-rang… mais défendre de tels hommes corps et âme était une tâche importante pour lesquels ils recevraient des honneurs en cas de décès dans l’exercice de leurs fonctions. C’était aussi cela, servir l’Empire.
Quand le Gouverneur s’avança vers Harlon, il avait l’air furieux et prêt à faire un esclandre. Mais son courage sembla fondre comme neige au soleil à mesure qu’il voyait de plus près le visage totalement dénue d’expression du Grand Moff. Et finalement il se tut complètement en s’arrêtant à trois mètres de lui.
[table cellspacing=30]
Je dois discuter affaires avec vous céans, je supposais que vous pourriez me rejoindre à l’intérieur de ma Navette pour que nous soyons à l’abri des regards indiscrets. Et ne vous préoccupez pas de votre sécurité, mes troupes pourront amplement assurer notre sécurité. Vous pouvez laisser gardes et assistants ici pendant que nous délibèrerons sur l’avenir de votre planète.
Suivez-moi je vous prie. »