- lun. 20 févr. 2017 22:16
#26167
Encore un après-midi... chargé. Une plume qui gratte un papier, un clavier qui compose un holo-message, une empreinte digitale pour approuver un document officiel... la vie de Grand Moff se voyait comme une vie fastueuse au milieu des apparitions publiques. Alors qu'elle se constituait avant tout de documents, traitant les questions au cas par cas, l'approbation de visites, de décrets régionaux, de décisions de l'ombre dont personne ne saurait l'existence, et ne feraient que tâter le résultat des années après. Un travail ingrat dont le mérite ne reflétait jamais.
Harlon se demandait s'il était le seul à être aussi tâtillon. Beaucoup de Grands Moffs s'étaient contenté d'incarner leur fonction, mais en travail de figure, en planifiant des campagnes de propagande, des attaques sur des bastions ennemis ou en écrasant les poches de rébellion. Etait-il le seul de son temps, ou le seul tout court, à prendre à coeur les besoins de ses gens ? Il aurait aimé voir un résultat, mais il ignorait encore quels changements le peuple souhaitait. Voulaient-ils un dirigeant sévère ? Un dirigeant conquérant ? Sage, lettré ?
Harlon estimait qu'une société se fondait sur cinq principes sacrés : l'Education, la Santé, la Recherche Fondamentale, la Justice, et l'Armée. 5 piliers porteurs pour une société basée sur le progrès, l'intellect et la puissance.
Et depuis peu, Harlon songeait à la réunion sur Tsoss Beacon à venir. Dans un mois, les Grands Moffs se rencontreraient pour décider de l'avenir de l'Empire. Et Harlon avait l'intention de faire destituer l'Empereur. Et cette idée était suivie d'une autre. Plus particulière...
On annonça enfin que son visiteur était arrivé.
« Faites-le entrer je vous prie. »
C'était la plus basse catégorie de ceux qu'il voulait amadouer. Un Moff d'un des secteurs sous sa coupe. L'uniforme de Moff avait toujours été soumis à diverses appréciations. Certains le voyaient blanc, d'autres le voyaient gris, d'autres encore le voyaient kaki. Harlon se demandait aussi parfois. Officiellement, il était kaki, comme ceux de l'Armée de Terre, dont les Moffs n'étaient au final que les dirigeants supérieurs, avec une fonction politique en prime.
L'homme était en direction du secteur d'Atzerri, ses mondes, ses lunes et ses voies immédiates. Un homme de taille moyenne, de constitution frêle et au nez aquilin, des pommettes saillantes et des joues creusées. L'ensemble était peu flatteur, renforcé de plus par des yeux de fouine, caractérisitiques d'un homme que la joie de vivre se traduisait par une perversité malsaine. L'individu était connu pour mener personnellement des interrogatoires où le sang ne coulait que trop. Harlon avait voulu plusieurs fois le faire interner dans un hôpital psychiatrique, et parfois même avait voulu lui faire briser les doigts, mais sa gestion sectorielle était si optimale qu'il avait laissé couler ses actes déviants. La population avait tenté de se rebeller par le passé, mais le Moff zêlé avait maté toute insurrection, et la population vivait dans la peur permanente d'une répression sanglante.
« Moff Arkado. »
« Grand Moff Astellan. »
La réunion serait glaciale, Harlon s'en doutait fort bien. A dire vrai il s'en moquait, il n'était pas à cette place pour se faire des amis. Et avec la convocation d'aujourd'hui, il pensait bien que les amis ne viendraient pas de sitôt...
« Le secteur d'Atzerri se porte bien ? »
« Mieux que bien. »
Glaciale en effet. Aucun des deux ne semblait bien déterminé à lancer une conversation tranquille en introduction. Harlon n'aimait pas les banalités certes, mais il savait jouer au jeu, et les banalités permettaient de servir les propos en douce. Avec les réfractaires, la seule solution résidait dans les tranches brutes et crues de réalité. Une sorte de mode de difficulté supérieure qui nécessitait plus de tactique pour faire avaler un morceau sans eau. Attraper l'attention, et ensuite abattre le doute avec une soupe d'arguments frappants. L'individu en face d'Harlon était un homme prudent, mais plus malin qu'il n'y paraissait. Dans un autre temps, il aurait sûrement été à sa place.
Et pour tout dire, Harlon le soupçonnait de comploter depuis un moment déjà.
« Vos actes de torture et de répression sont mal tolérés par la population. »
« Pensez-vous ? »
« Oh je ne vous crois pas assez stupide pour l'ignorer, Moff Arkado. Le problème, mon cher, c'est que la population vit dans une sote de froide terreur insoutenable. Devant un tel... excès de zêle, et dirais-je même devant un tel coeur à l'ouvrage, je doute que les cellules de résistance aient seulement besoin de distribuer leurs tracts et autres colifichets pour demander du soutien. »
Harlon offrit ensuite un sourire à l'individu.
« Cela serait une tragédie si les cellules de... Résistance organisaient quelque chose à votre encontre, n'est-ce pas ? »
Le Moff, pour une fois, parut sur ses gardes.
« De tels actes sont impardonables pour beaucoup. Aussi ais-je décidé de vous adjoindre une protection rapprochée, chargée de votre... intégrité physique si le besoin s'en faisait sentir. »
La pâle figure laissa couler une goutte de sueur sur sa tempe. Il aimait les vérités crues. Il était copieusement servi.
« Soyez assuré qu'aucun acte terroriste à votre encontre ne sera perpétré tant que je serais à même de le décider. Me comprenez-vous ? »
« ... ... Oui, je pense que oui. »
« Parfait, Moff Arkado. Parfait. »
Un autre grand sourire.
« Autrement dit, quoi qu'il se passe dans les prochains mois, quels que soient les évènements qui se dérouleront m'impliquant... J'imagine que je pourrais compter sur votre soutien indéfectible ? Compte tenu... de mon offre généreuse et très personnelle concernant votre sécurité. »
Malaise intégral. L'homme en face semble presque sur le point de défaillir et de tomber au sol, en implorant pitié. Pitié de quoi après tout ? Quelques StormTroopers anti-émeute de la Voix ne pouvaient décidément pas être impliqués dans quoi ce soit à son encontre. N'est-ce pas ?
« Oui, bien sûr. Je vous soutiendrais en toute circonstance Grand Moff Astellan. »
« Merci, Moff Arkado. Il va sans dire que quand les cellule seront anéanties, cette garde privée vous quittera pour vous donner une plus grande marge d'action et plus... d'intimité. Et mieux encore, si je peux compter sur votre amitié, vous pourrez compter sur ma générosité. »
Un silence. Harlon cessa d'un coup de sourire, et congédia le Moff d'un geste de la main.
« Vous pouvez vous retirer maintenant, Moff Arkado. Merci pour votre temps. »
Le Moff bredouilla des remerciements et se retira, aussitôt approché par les StormTroopers au casque lisse, aux boucliers lourds et aux piques de force avec un côté tranchant et un contandant. Leurs semelles compensées et leur casque allongé leur donnait l'impression d'être plus grands que les autres Stormtroopers, tout en étant simplement aussi bien entraînés. Le Moff stoppa un instant, avant de baisser la tête, comme abattu, et de laisser les hommes le suivre de près. Une compagnie complète irait sur Atzerri et logerait chez le Moff directement, en installant de quoi éviter un assassinat massif. Une épée de Damoclès planait au-dessus du Moff maintenant. Bientôt le bruit allait courir que le Grand Moff venait de mettre fin à ses pratiques barbares. Et lui, en retour, le soutiendrait dans son projet en construction.
Il venait de gagner un Moff et une population de 4 milliards d'individus.
Restait à faire de même ailleurs.
Harlon se demandait s'il était le seul à être aussi tâtillon. Beaucoup de Grands Moffs s'étaient contenté d'incarner leur fonction, mais en travail de figure, en planifiant des campagnes de propagande, des attaques sur des bastions ennemis ou en écrasant les poches de rébellion. Etait-il le seul de son temps, ou le seul tout court, à prendre à coeur les besoins de ses gens ? Il aurait aimé voir un résultat, mais il ignorait encore quels changements le peuple souhaitait. Voulaient-ils un dirigeant sévère ? Un dirigeant conquérant ? Sage, lettré ?
Harlon estimait qu'une société se fondait sur cinq principes sacrés : l'Education, la Santé, la Recherche Fondamentale, la Justice, et l'Armée. 5 piliers porteurs pour une société basée sur le progrès, l'intellect et la puissance.
Et depuis peu, Harlon songeait à la réunion sur Tsoss Beacon à venir. Dans un mois, les Grands Moffs se rencontreraient pour décider de l'avenir de l'Empire. Et Harlon avait l'intention de faire destituer l'Empereur. Et cette idée était suivie d'une autre. Plus particulière...
On annonça enfin que son visiteur était arrivé.
« Faites-le entrer je vous prie. »
C'était la plus basse catégorie de ceux qu'il voulait amadouer. Un Moff d'un des secteurs sous sa coupe. L'uniforme de Moff avait toujours été soumis à diverses appréciations. Certains le voyaient blanc, d'autres le voyaient gris, d'autres encore le voyaient kaki. Harlon se demandait aussi parfois. Officiellement, il était kaki, comme ceux de l'Armée de Terre, dont les Moffs n'étaient au final que les dirigeants supérieurs, avec une fonction politique en prime.
L'homme était en direction du secteur d'Atzerri, ses mondes, ses lunes et ses voies immédiates. Un homme de taille moyenne, de constitution frêle et au nez aquilin, des pommettes saillantes et des joues creusées. L'ensemble était peu flatteur, renforcé de plus par des yeux de fouine, caractérisitiques d'un homme que la joie de vivre se traduisait par une perversité malsaine. L'individu était connu pour mener personnellement des interrogatoires où le sang ne coulait que trop. Harlon avait voulu plusieurs fois le faire interner dans un hôpital psychiatrique, et parfois même avait voulu lui faire briser les doigts, mais sa gestion sectorielle était si optimale qu'il avait laissé couler ses actes déviants. La population avait tenté de se rebeller par le passé, mais le Moff zêlé avait maté toute insurrection, et la population vivait dans la peur permanente d'une répression sanglante.
« Moff Arkado. »
« Grand Moff Astellan. »
La réunion serait glaciale, Harlon s'en doutait fort bien. A dire vrai il s'en moquait, il n'était pas à cette place pour se faire des amis. Et avec la convocation d'aujourd'hui, il pensait bien que les amis ne viendraient pas de sitôt...
« Le secteur d'Atzerri se porte bien ? »
« Mieux que bien. »
Glaciale en effet. Aucun des deux ne semblait bien déterminé à lancer une conversation tranquille en introduction. Harlon n'aimait pas les banalités certes, mais il savait jouer au jeu, et les banalités permettaient de servir les propos en douce. Avec les réfractaires, la seule solution résidait dans les tranches brutes et crues de réalité. Une sorte de mode de difficulté supérieure qui nécessitait plus de tactique pour faire avaler un morceau sans eau. Attraper l'attention, et ensuite abattre le doute avec une soupe d'arguments frappants. L'individu en face d'Harlon était un homme prudent, mais plus malin qu'il n'y paraissait. Dans un autre temps, il aurait sûrement été à sa place.
Et pour tout dire, Harlon le soupçonnait de comploter depuis un moment déjà.
« Vos actes de torture et de répression sont mal tolérés par la population. »
« Pensez-vous ? »
« Oh je ne vous crois pas assez stupide pour l'ignorer, Moff Arkado. Le problème, mon cher, c'est que la population vit dans une sote de froide terreur insoutenable. Devant un tel... excès de zêle, et dirais-je même devant un tel coeur à l'ouvrage, je doute que les cellules de résistance aient seulement besoin de distribuer leurs tracts et autres colifichets pour demander du soutien. »
Harlon offrit ensuite un sourire à l'individu.
« Cela serait une tragédie si les cellules de... Résistance organisaient quelque chose à votre encontre, n'est-ce pas ? »
Le Moff, pour une fois, parut sur ses gardes.
« De tels actes sont impardonables pour beaucoup. Aussi ais-je décidé de vous adjoindre une protection rapprochée, chargée de votre... intégrité physique si le besoin s'en faisait sentir. »
La pâle figure laissa couler une goutte de sueur sur sa tempe. Il aimait les vérités crues. Il était copieusement servi.
« Soyez assuré qu'aucun acte terroriste à votre encontre ne sera perpétré tant que je serais à même de le décider. Me comprenez-vous ? »
« ... ... Oui, je pense que oui. »
« Parfait, Moff Arkado. Parfait. »
Un autre grand sourire.
« Autrement dit, quoi qu'il se passe dans les prochains mois, quels que soient les évènements qui se dérouleront m'impliquant... J'imagine que je pourrais compter sur votre soutien indéfectible ? Compte tenu... de mon offre généreuse et très personnelle concernant votre sécurité. »
Malaise intégral. L'homme en face semble presque sur le point de défaillir et de tomber au sol, en implorant pitié. Pitié de quoi après tout ? Quelques StormTroopers anti-émeute de la Voix ne pouvaient décidément pas être impliqués dans quoi ce soit à son encontre. N'est-ce pas ?
« Oui, bien sûr. Je vous soutiendrais en toute circonstance Grand Moff Astellan. »
« Merci, Moff Arkado. Il va sans dire que quand les cellule seront anéanties, cette garde privée vous quittera pour vous donner une plus grande marge d'action et plus... d'intimité. Et mieux encore, si je peux compter sur votre amitié, vous pourrez compter sur ma générosité. »
Un silence. Harlon cessa d'un coup de sourire, et congédia le Moff d'un geste de la main.
« Vous pouvez vous retirer maintenant, Moff Arkado. Merci pour votre temps. »
Le Moff bredouilla des remerciements et se retira, aussitôt approché par les StormTroopers au casque lisse, aux boucliers lourds et aux piques de force avec un côté tranchant et un contandant. Leurs semelles compensées et leur casque allongé leur donnait l'impression d'être plus grands que les autres Stormtroopers, tout en étant simplement aussi bien entraînés. Le Moff stoppa un instant, avant de baisser la tête, comme abattu, et de laisser les hommes le suivre de près. Une compagnie complète irait sur Atzerri et logerait chez le Moff directement, en installant de quoi éviter un assassinat massif. Une épée de Damoclès planait au-dessus du Moff maintenant. Bientôt le bruit allait courir que le Grand Moff venait de mettre fin à ses pratiques barbares. Et lui, en retour, le soutiendrait dans son projet en construction.
Il venait de gagner un Moff et une population de 4 milliards d'individus.
Restait à faire de même ailleurs.