L'Astre Tyran

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By Harlon Astellan
#27826
Tout avait commencé par un grand blackout.

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Assis dans le salon, une émission passait à la télévision, un divertissement culturel. Des gens, humains et presqu'humains des zones hydiennes étaient invitées à répondre à une série de questions pointues sur divers sujets. Les anciennes émissions abêtissantes n'étaient plus. Des programmes de divertissement classiques avaient été décommandés d'un coup par l'Etat Hydien. Un niveau crime social était apparu : désormais, participer au nivellement social par le bas était considéré comme un crime contre l'intelligence des masses. Le célèbre présentateur Cyril Hounana, déclaré porteur du courant anti-intellectualiste, était mort violemment, d'abord pendu jusqu'à perte de conscience, puis eviscéré vivant et enfin démembré par écartèlement, le tout maintenu en vie et conscient. Les philosophies des masses aux doctrines imbéciles étaient maintenant interdites, et l'intellectualisme et la culture de l'intelligence étaient forcés aux populations de l'Hydien.

On commençait à apprécier. Notre fils avait cessé de traîner dans les rues, ses résultats scolaires allaient en grandissant, et l'Etat impérial commençait à nous protéger. Ancien chômeur, mon mari avait retrouvé très vite du travail dans une petite entreprise, qui ne payait pas un seul impôt pendant deux ans, le temps de se développer. La boîte avait investi dans du matériel plus pointu. D'autres employés avaient été embauchés. Les contrats s'enchainaient mieux, l'endettement n'était plus aussi lourd. D'ici 2 ans, la pérennité serait assurée. La Nouvelle République ne proposait pas ceci.

Mais il était... autre chose... que la Nouvelle République ne proposait pas.

Tout avait commencé par le poste qui d'un coup, au lieu d'afficher un visage quelconque d'un habitant qui se posait la question de savoir quelle avait été la troisième mesure économique sur l'import-export de Mon Mothma sur Chandrila, n'affichait que du noir. Puis, un grésillement. Une série de bandes colorées, à côté d'un symbole impérial. Et un bruit sourd, continu. Une minute après, le courant était coupé. Les enfants, les plus âgés, étaient en cours. Ne restait que notre petite fille Pità. Petite Perle. Allongée dans sa chambre d'enfant, comme il sied aux jeunes espoirs humains de 4 ans, dormant du sommeil du juste. Une panique de circonstance commençait à s'installer. Que se passe-t-il ? L'on vivait un moment qui n'effrayait pas par son contenu. C'était en général le contraire qui se passait. L'on avait peur... car l'on ne savait rien. Une attaque ? Une simple panne ? Mais alors pourquoi les écrans avaient diffusé sur l'émetteur gouvernemental d'urgence ? Pourquoi n'y avait-il aucun bruit ? Si les rebelles attaquaient, un vombrissement aurait du retentir.

« Oh bon sang... Hal, Hal j'ai peur... »
« Gare, ma chérie... ne sautons aux conclusions que quand la situation l'exigera. »

Etoile montante dans le milieu des Sciences Agricoles, spécialiste en solutions biochimiques expérimentales, Hal avait travaillé plusieurs mois sur un projet top-secret concernant le désherbage massif des plans de diverses céréales galactiques. Le projet avait tourné cours quand l'Etat Hydien avait racheté les brevets établis, pour développer la chose en secret. Je voyais déjà naître une grande politique de défrichage en vue de densifier les productions agricoles pour lutter contre la faim dans l'Hydien.

Hal prétendait que l'Hydien préparait une guerre et envisageait d'attaquer les récoltes ennemies.

« Mais n'aurions-nous pas du voir un message ? Un appel ? Recevoir une information ? »
« Il n'est aucune inquiétude à avoir. La procédure veut qu'un problème demande le concours des sirènes planétaires. Hors... »

*WwwwwwoooooooUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUhhhhoooooouuuu... ...*

La féminine boîte d'acier juchée sur les hautes-cimes hurla son message, tant et si bien que son vacarme ne put couvrir le silence pesant qu'annonçait une nouvelle que tous jugeaient déjà sordide. Les interprétations allaient bon train, au café, dans les rues, dans les commerces, dans les turboflits suspendus dans les airs...

« La centrale est coupée ! »
« Dites plutôt attaquée ! »
« LES REBELLES SONT VENUS POUR NOUS TUER ! »
« Le Porte-Nuit s'est vengé de nos affronts... »

Une nuit de plein jour s'était abattue sur la populace d'Amorris, planète carrefour de lignes que les marchands s'arrachaient, source de convois de formes et d'orientations diverses, pour peu que l'orientation ait son aiguille pointée sur le Grand Nord, et la première information eut tôt fait d'amplifier les rumeurs en lieu et place de les réduire à l'état d'échos silencieux.

« CITOYENS D'AMORRIS. »

La voix n'avait rien de celle d'un humain, ni même d'un non-humain. Une voix spectrale, désincarnée, et si détachée d'émotions qu'elle n'aurait pu appartenir qu'à un droïde ou un soldat d'une grande faction. Tellement concentré de phrases toutes faites que la parole ne devient plus qu'un dictaphone distant.

« LA PLANETE EST PLACEE SOUS QUARANTAINE. UNE EPIDEMIE A ECLATE. »

Deux cris. Une main agrippe une femme, la forcant à regarder son mari scientifique, le second d'une petite fille réveillée en sursaut, qui hurle dans sa chambre. Qui appelle sa mère, dans l'espoir d'y trouver le réconfort nécessaire, ignorante qu'elle est des détresses adultes, qui, eux aussi, auraient parfois aimé être consolés.

Des corps se blotissent, s'entassent, s'enlassent, s'embrassent. Un homme tombe au cou d'une femme, dernier témoin privilégié d'une agression sur sa personne. Il avait fallut un millier d'années pour construire Amorris.

Il n'avait fallut qu'une poignée de minutes pour la voir s'auto-détruire.




« Hal... mon amour... qu'allons-nous faire ? Quelle épidémie ? Sommes-nous infectés ? »
« Mon souhait le plus cher serait de te répondre... Malheureusement je ne puis. Je ne le puis déjà pas pour ma gouverne... »
« J'ai peur... Hal... Et Pità ? »
« Il vaut mieux restés confinés. Je m'en vais enclencher le purificateur. Les bactéries ne résistent pas aux filtres et aux agents neutralisants. »

Une action sommaire, je le savais bien, mais elle avait le mérite de me donner un peu d'espoir. Beaucoup d'agents pathogènes étaient éliminés par les filtres puissants d'un appareil payé à crédit, 10 fois sans frais, installation gratuite par un ouvrier embauché par la planète et taxe offerte à moitié si achetée à une TPE/PME, ou majorée de 20% si l'on payait un travailleur étranger. Dans cette ambiance impérialo-impériale, il valait mieux choisir la préférance nationale. On y gagnait au jeu du coeur et de l'argent.

Le filtre marchait sans énergie extérieure, privilégiant de petits panneaux photovoltaïques subvenant fort bien aux besoins de l'appareil divin. Ma Petite Perle dans les bras, balancée au rythme régulier d'une berceuse que je composais sur l'instant, évoquant les champs de blé d'or sous une lune d'argent, au croissant éclatant, berceau rassurant pour l'enfant qui s'évade un instant.

Un bruit. Un martèlement. De l'agitation. Hal ne comprend pas.

« Cache-toi dans la cuisine. Si quelque chose tourne mal, prend la petite... et ne te retourne pas. »

Une tête secouée. Un goût salé qui perle àmes lèvres, traçant un sillon nacré sur une joue qu'il frotte, qu'il embrasse, qu'il caresse. Je m'exécute. Je crains le pire...

« Ouvrez, au nom de l'Empire ! »
« Ne tambourinez plus, j'arrive ! »

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La porte ouverte laisse place à un quatuor du nouveau dispositif de sécurité Hydien, la Milice. Ces anciens vagabonds, pauvres gens et abandonnés du monde étaient devenus une lumière commune pour les peuples apeurés par les tumultes des villes. Ce qui était autrefois un quartier mal-fâmé était devenu pacifique, et je ne craignais plus de rentrer chez moi le soir depuis. Ces gens sales et appauvris par le destin étaient devenus des hommes forts, connaissant les coins secrets, et les maltraiteurs des villes. Une juste vengeance sur les puissants auto-proclamés était tombée, le couperet de l'Etat tombant enfin sur les crimes ordinaires et trop souvent impunis. Cette milice, qui connaissait les passants qui avant leur jetaient des pièces, comme un os à ronger avant le prochain cri de famine venu des entrailles humaines et presqu'humaines, était maintenant protectrice du peuple.

« Agent ? Que puis-je pour vous ? »
« Une épidémie a éclaté. Les autorités hydiennes ont décrété l'Etat d'Urgence et déclenché le Plan Purification. »
« Non... »

Je criais à nouveau. Le milicien pointa son arme, avança, craignant quelque problème auquel la force devait remédier. C'était sans compter sur un sursaut de Hal, trop pressé de nous voir rester chez nous.

« Non ! Vous n'avez pas besoin de... »

Un bruit d'os qui craque... un gémissement... Un corps qui tombe. D'un geste vif et assuré, je prenais Pità et la poudre d'escampette, passant par la porte de derrière, petit battant en ferraille appauvrie dotée d'une moustiquaire inutile, avant qu'un autre milicien, colosse d'une grande maigreur et d'un visage caché par une visière miroir, ne s'interpose.

« Les civils sont tous convoyés au Centre-Ville. »
« Non, pourquoi ? nous ne sommes pas malade ! Pitié, ayez pitié ! »
« Lâchez ma femme, animal ! Vous voyez bien qu'elle se porte comme on se doit tous ! »
« Le Centre Epidémiologique d'Urgence en décidera. »

Des sanglots. Je vois ma fille partir dans les mains d'un homme qui n'est pas le mien, sous les hurlements de sa mère, désemparée... et d'une sirène mécanique qui hurle, à corps et à cri murmurré.

« CITOYENS D'AMORRIS.

LA PLANETE EST PLACEE SOUS QUARANTAINE.

UNE EPIDEMIE A ECLATE.
»

Un transport de troupes. Des miliciens affublés de casques. Et là, en escorte, un StormTrooper. Marqué de rouge et porteur de bonbonnes d'un cuivre luisant. Une lance pointée en avant. Un jet de feu qui s'enfuit d'un bouchon, petit être volage subissant trop de pression depuis trop longtemps, et maintenant libéré, ravi de participer à l'oeuvre impériale que nous n'aurions jamais pensé voir.

« CITOYENS D'AMORRIS. »


Et c'est ainsi que tout se brisa. D'un baiser enflammé à une caresse de braise, je voyais ma maison, notre maison, l'endroit où nous avions été heureux, partir sous les gerbes d'une flamme orange, purgatrice, tandis que le voisinnage entier brûlait.

« LA PLANETE EST PLACEE SOUS QUARANTAINE. »


Et tandis que nos transports, là où je ne voyais que femmes, jeunes filles paumées, gourgandines des premiers âges, pleurer dans le creux des poitrines des vieilles matriarches, témoins de choix d'époques où leur sort n'était que plus enviable. Et au loin s'élevait des colonnes de fumée noire, étouffante, alors que que nous étions conduit dans un centre, supposé nous aider de ce qui n'était, en fait, qu'un mensonge soigneux, commencé par les sirènes récitant leur sombre mélodie de mort...

« UNE EPIDEMIE A ECLATE. »





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Centre Epidémiologique d'Urgence,
Périphérie d'Amorris City


« HAL ! »

Le miracle était arrivé. Dans les files, les gens se retrouvaient. Des noms étaient appelés, des zones étaient organisées, des familles se retrouvaient sous les appels incessants d'officiers impériaux, tous porteurs d'un masque évocateur. Les soldats de blanc, les troupes de choc d'un Empire qui ne voulait que le bien du peuple, surveillaient les débordements, laissant supposer une fin terrible à qui oserait remettre en question les dispositifs qu'ils formaient, perchés au-dessus de passerelle en surplomb, gargouilles immaculées derrière leur garde-fou de fer forgé.

« Oh, ma chérie... ces minutes semblèrent une éternité sans ta présence... Où... où est Pità ? »
« Je l'ignore, mon ami... Mais j'ai bon espoir... »
« *Votre attention s'il vous plaît... En Zone de Transition C-4-X7, sont amenées en ce moment les filles de moins de 8 ans... Jani Koerner, Edra Reade, Mitsue Zahra, Mariella Morgan, Denisse Wyse, Denisse Greaves, Pità Waring, Arlean Lien,...* »
« C'est elle ! Oh, merci merci, c'est elle... viens ! »

Courant à en perdre haleine, un couple uni retrouva une fillette aux cheveux sales, le visage sali de poussière et de larmes tombées trop lourdement, tenue par un StormTrooper qui osait la tenir par la main. Les pleurs ne cessèrent pas dès qu'elle vit ses parents venir à elle... mais les chagrins devinrent soulagement, et c'est dans un entrelas général que la famille Waring se retrouva après s'être perdu de vue si vite, et si longtemps.

« Elle va bien. Elle a été très courageuse. Ah, et, elle a faillit perdre ça. »

Le soldat blanc tendit à la mère terrifiée par l'idée d'avoir perdu sa fille, sa vie, un objet qu'elle ne reconnut pas tout d'abord, et qu'elle voulut lui jeter à la figure. Jusqu'à le reconnaître, et se maudire de n'y avoir pensé. Une larme coula encore, une moue effaça toute possibilité de répliquer. Ce fut le père qui se contenta de lui répondre.

« Merci... »
« Dirigez-vous vers la sortie C-4, vous y serez examiné. Ne traînez pas, et restez groupés. »
« Bien sûr... merci... Allez, venez... »

Un couple s'éloignait, un autre arrivait. D'autres soldats déchargeaient les enfants, sélectionnés dans les transports, loin des regards inquisiteurs de parents qui n'auraient rien pu y comprendre. Retrouvant son binôme, il refit la navette jusqu'au transport, en vue de prendre par la main un second fardeau de 20 mètres de distance.

« S'ils savaient seulement... »
« S'ils savaient, ils prieraient pour mourir ici. »




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Dès lors, je commençais à avoir peur. Si nous étions ensemble, nous l'étions dans un sentiment de crainte permanente, boule au ventre, visage tuméfié par les pleures de l'une et de l'autre. Et ma fille, qui serre l'objet retrouvé par l'homme en blanc. Un petit doudou de coton doux. Petit carré simple de tissu doublé, avec une forme évoquant à peine une tête. Sur le bout, une petite paire d'yeux, littéralement deux lignes croisées eu gros fil à matelas. Et un petit sourire rose. La figure se déforme, malaxée entre deux doigts agités, un pouce vissé dans une bouche rougie par le chagrin qui semble passer.

Une file, qui s'étend sur des centaines de mètres, sur un boulevard à ciel ouvert, cerné de blocs de permabéton frais, réhaussé de séparations en treillis orange et de hautes grilles terminées par de doux barbelés d'énergie pure. Les traits bleu semblaient danser le long de la file, artiste d'un cabaret macabre virevoltant au gré du vent, comme les émotions des spectateurs au gré des évènements. Au loin, là-bas, une machine de guerre nous regarde. Ses deux paires d'yeux longs et fins, filiformes et malsains, je l'imagine sourire sous sa vitre rougie, cyclope moqueur et assassin. Un tir de lui, et nous serions alors tous réduits à l'état de particule fine, petits éléments volages dispersés dans l'air.

« NON ! Non, je refuse ! »

Comme un ouragan, un homme sort du rang, il pousse, il crie, prit de panique. Il passe près de nous, le regard fou. Deux yeux bleu acier croisent les miens, et pendant un moment il se tut, regardant ma fille, regardant mon homme, regardant mes courbes, ne sachant trop quelle partie, ou quelle chose qui lui manquait se révélait maintenant comme autant d'opportunités gâchées par une vie flambée dans les bordels et butoirs débits de boissons. Comme une prise de conscience sur son état, presque larvaire au stade des ambitions et des réalisations, l'homme soudain vivait ce qui serait son coup d'éclat, sa trace laissée au monde.

« Je refuse ! Je ne serais pas rangé au milieu de veaux, guidés vers un abattoir aux promesses de châteaux ! »
« Hey, vous, là ! »

Mais déjà les gargouilles s'activaient. Les passerelles en surplomb subirent un concert improvisé d'artistes de rue en armure scintillante, où l'on devinait des filtres anti-bactériens tant désirés maintenant, les instruments de musique pointés vers le spectateur récalcitrant qui manifestait un désir fou : grimper les marches et tomber dans la fosse à cet effet.

« Non, non, je ne subirais pas votre... »

La musique volage n'eut même pas loisir de sonner son final que les percutions se montrèrent fort téméraires, et le concours même d'une bête du balcon fut enregistrée. L'énorme machine en chien de faïence avait tiré un coup monstrueux, qui avait filé et roussi les poils de tous ceux qui avaient approché, un jour, l'individu qui avait tenté de passer une barrière de laser et de métal. Le TB-TT, sûrement ennuyé de ces interruptions dans sa singulière méditation, avait tiré un coup, unique, de son canon lourd divin, balayant d'un coup ce qui fut, il y avait encore un instant, un torse humain. Il pendit un instant une paire de jambe cautérisée, qui allait ensuite s'effondrer au sol, comme une feuille morte tombée sous les coups d'un vent d'automne qui résonne.

« CITOYENS D'AMORRIS. »

Suivit d'un hurlement... le mien. Et celui de mon enfant, de mon mari, et de nombreux autres, qui apprenaient de nouveau qu'il n'y avait pas lieu de contester ce qui paraissait être l'évidence pour les édiles. Et ainsi fut la trace laissée par l'Homme aux Pieds de Plomb. Le souvenir d'un état qu'on pensait révolu, ainsi qu'une tâche de sang, laissée au jour, comme un avertissement.

« LA PLANETE EST PASSEE SOUS QUARANTAINE.

UNE EPIDEMIE A ECLATE.
»




Le soir,
Centre-Ville


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« CITOYENS D'AMORRIS. »
« Voilà donc, cela fait 6 heures qu'ils nous ressassent un message qui n'aurait pas du exister en première instance. Les sourds eux-mêmes ont fini par entendre cette supplique ! »
« J'ignore si vous pouvons en toute décence parler de supplique auprès du peuple, Tyler. Je vois plutôt dans ce message une manoeuvre sournoise... »
« Penses-tu que ceci n'est qu'un canular d'esprit fatigué de vivre et en quête de massacre ? »
« Je n'entrevois aucun complot, Tyler, je vois une manoeuvre sournoise qui sera, en réalité, notre entreprise... »

Tyler, un Gothal famélique, sembla tout à coup prêt à ourdir les sombres pensés de son ami arkanien, autrefois jeune scientifique, et maintenant vieil arnaqueur de grand talent. Son don pour l'aguichage éhonté et son sens froid des affaires l'avaient porté au rang de seigneur et maître des affaires louches du secteur, et avec sa notoriété était monté son profit et son influence. Les produits de contrebande importés du Grand Sud venaient tous à lui sur Amorris, et sa place sur le marché noir avait conduit le marché légal à indexer ses produits sur les siens, ne pouvant subir la concurrence déloyale d'un bacta de bas coût... bien que celui-ci ne fût qu'à moitié authentique. Il n'y avait guère de petit profit...

« Je t'écoute, mon ami si sournois. Que prévois-tu d'offrir à cette cité qui n'est pas la nôtre ? »

Les trafics s'abaissaient avec la Milice et les lois contre les crimes que l'Hydien mettait en place, et le Gothal, son ami fidèle et assassin personnel, avait du s'adapter. Les corruptions d'officiers n'étaient plus à la mode, mais la délation commençait à rapporter. Un nouveau commerce, celui d'informations officielles, était né. Mais avec la mise sous clef d'une population, il fallait savoir rebondir allègrement. Et pour cela, la clientèle s'établissait vite : les survivants.

« Regroupe les biens que nos équipes auront pu sauvegarder des flammes. Je suboddore une nouvelle flambée... des prix cette fois-ci. »



Au même moment,
Au Centre Epidémiologique


*Bip BIP*

« Négatif. Colonne de gauche. »

La file, enfin, prenait fin sous la forme d'un mur noirci par la voûte céleste, les lumières des boules de gaz distantes ne reflétant plus le rêve d'auparavant, remplacées par les néons rageurs pointés sur une foule compacte, au pied d'une forteresse terne et morne, gardée par autant de ces statues de pierre qu'auparavant. Avec cette fois un colosse d'acier, qui campait au pied de deux portes, l'une conduisant vers une relative liberté... et l'autre vers un espace dont on ignorait tout. Et allaient passer, à leur tour, trois jeunes gens que tout interdisait de mourir.

« J'ai peur Hal... Et si nous étions contaminés ? »
« Ne crains rien, ma chérie... Tout ira bien, quoiqu'il arrive. »

La petite dormait sur l'épaule de son père, le pouce toujours vissé dans sa bouche, les yeux trop fatigués par l'océan amer tombé plus tôt. La force manquait pour continuer son entreprise de relâchement de tristesse.

« Et nos fils ? Les penses-tu en sécurité ? »
« Ils sont sur Nouane. Il ne doit pas y avoir de risque pour eux. »

Les deux fiertés familiales, en université sur Nouane. Le barrage financier tombé, pour faire place à celui de l'intellect, ils avaient pu s'inscrire au concours d'entrée, et avaient été sélectionnés, en section économique et politique. Leur avenir serait brillant, comme tous les élèves de l'école. Ne disait-on pas que Harlon Astellan en était sorti ?

La rêverie, interrompue par une main de noir sous une coque de blanc, arracha la famille brisée de sa réalité pour se plonger dans celle, plus fade, de l'armée subissant les affres de contrôles sur les citoyens. L'on passa un appareil cubique devant la femme.

*BIP BIP*

« Négatif. Colonne de gauche. »

Le soldat blanc, d'un geste tendre et ferme, réveilla l'enfante ensommeillée, qui ouvrit péniblement les yeux, pour mieux se les faire refermer sous le passage d'un trait rouge vif.

*BIP BIP*

« Négatif. »

Le mari donna l'enfant à son épouse, soulagé. Tout allait si bien maintenant. Ils retrouveraient vite un logement, après une épreuve que chacun devait partager. Le soulagement viendrait ensuite pour de bon, après ses deux bips, appel de vérité.

*BIP-BIP, BIP-BIP*

« Positif. Colonne de droite. »
« Quoi ? Mais... Non, NON, mon mari n'est pas contaminé ! VOUS N'AVEZ PAS LE DROIT ! »
« Maman... Maman... »
« Circulez citoyenne. »
« Non, NON, M'ENTENDEZ-VOUS SEULEMENT ? VOUS NE PRENDREZ AUCUN DE NOUS ! »

Un air résigné, une furie qui se déchaîne, un monstre de fer qui l'empoigne, la jette au loin. Colonne de gauche, et circulez citoyenne. Encore des pleurs, des complaintes, des regards qui fuient le sien de la part des gens qui, eux aussi, perdent et ont tant perdu ces dernières heures. Mais que faire face à une catastrophe venue de nulle part ? Que faire... si ce n'est recevoir un dernier message... un dernier coup d'oeil. Une prunelle qui brille, où traîne encore, derrière la défaite, un soupçon de victoire à venir.

« Adieu, Juno. Prend soin de notre fille. »



Epilogue


Une nécessité, un mensonge ? Une haine, ou un amour inavoué ? Que se cache-til derrière ces trois lignes, cette ordonnance rapide qui mit fint au bonheur sur Amorris ? Comment les citoyens peuvent faire face à un déferlement si soudain de haine brute, enveloppée du drap de la pudeur et de la nécessité ? Il vous appartient maintenant, joueur, joueuse, de prendre place sur une planète brisée, désunie, sous dictature militaire et scientifique, et de jouer, pour le but que chacun se doit de découvrir, sous l'égide d'un esprit impérial : la vérité.
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By Han Solo
#27830
Une nouvelle journée commençait pour Darnell Trask, simple citoyen impérial d'Amorris, fils cadet d'une famille entièrement dévouée au régime et surtout au Grand Moff Astellan. Ses parents étaient de véritables fils et fille de l'Empire dans leur cœur, son père ayant servi dans la Marine Impériale sous le règne éclairé de l'Impératrice, fier de servir l'Ordre Nouveau et d'appartenir à la Haute Culture Humaine, tandis que sa mère, simple femme au foyer patriote, avait fourni avec joie 3 fils et une fille.

Oui, ils avaient été heureux le jour de la proclamation par l'Empereur, horrifiés le jour de l'annonce de sa mort, avaient applaudi l'ascension de Delaviel, pleuré lorsqu'ils avaient appris pour l'Etoile de la Mort, et porté le deuil après Endor. Ils avaient vu l'Empire s'élever, chuter, se relever, survivre et se rebâtir successivement. Ils avaient accueilli avec force rugissements l'accession au trône du secteur le Grand Moff Astellan, car enfin, avaient-ils pensé, venait d'apparaître un digne fils de l'Empire, représentant véritable de l'élite de l'humanité.

Et les réformes de l'Etat Hydien n'avaient fait que les conforter. Trop longtemps l'éducation des jeunesses avait-elle été laissée de côté, contraignant les masses représentant l'avenir de l'Empire à une vie sans but et sans espoir. Trop longtemps avaient-ils du supporter de voir leurs concitoyens sans emploi tandis que des étrangers d'outre-monde récupéraient les profits et le travail. Trop longtemps le crime avait-il été florissant, ce qui était intolérable dans la société parfaite ordonnée par l'Empire. Ordre, sécurité, travail, valeurs familiales, tel avait été et serait gardé à jamais en souvenir l'héritage d'Harlon Astellan pour la famille Trask.

Et pourtant, Darnell de son côté était disons, plus modéré dans ses propos. Qu'on ne s'y trompe pas, il aimait l'Empire, il aimait l'Hydien, il aimait Amorris et il aimait servir l'intérêt commun. Pour autant, il avait tendance à désapprouver certaines mesures prises par le gouvernement récemment. Il aimait à se réunir avec des amis, membres d'un cercle d'intellectuels, chaque samedi, pour discuter de ce qui allait et n'allait pas selon eux.

Bien sûr, ils savaient qu'ils risquaient d'être affublés du nom de traîtres, et du sort réservé à leurs familles et leurs proches si cela se savait. Mais eux étaient jeunes et naïfs, eux croyaient que de simples discussions et débats n'étaient pas synonyme de trahison envers la patrie. Ils avaient simplement à cœur de débattre sur ce que devrait faire le gouvernement pour le bien de l'Hydien.

On était lundi, et la réunion précédente l'avait mis mal à l'aise. On lui avait présenté un membre ancien et respecté de leur petit cercle, Sir Ian Mac Intyre, qui travaillait dans l'administration à priori. L'homme avait fait montre d'un talent certain en tant qu'orateur, avait parlé avec passion des Glorieux Jours de l'Empire, du temps ou la galaxie était impériale, ordonnée et en sécurité, ses populations heureuses.

Et son ton avait changé, passant d'un air sombre, il avait enchaîné avec la naissance des anarchistes rebelles, de l'horreur qu'ils avaient commis en détruisant les Etoiles Noires, en tuant l'Empereur, l'Impératrice et le Seigneur Vador. En conquérant Coruscant et la moitié des territoires impériaux, tandis que les restes de l'Empire ne cessaient de battre en retraite et s'entre-déchirer, incapables de s'entendre pour préserver l'Empire.

Il avait ensuite enchaîné avec les 2 Triumvirats, chacun aussi inefficaces l'un que l'autre, voyant aux commandes de l'Empire des vautours et des non-humains, puis l’accession au trône de Maarek Stele, qui n'avait fait que se comporter comme un barbare, humiliant l'Empire de son inefficacité avant de se murer dans le silence depuis.

C'était assez, même l'Etat Hydien n'avait plus la force de restaurer la gloire impériale, preuve en était de ses réformes récentes qui saignaient à blanc l'autorité des Moffs et des gouverneurs régionaux au profit du Grand Moff Astellan. Il fallait agir, mettre à bas ce tyran qui n'agissait que pour sa propre satisfaction!

Darnell avait désapprouvé silencieusement ces propos. Tout empli de doutes qu'il était à propos d'Astellan, il ne pensait pas que celui-ci avait simplement soif de pouvoir, c'était de toute évidence plus compliqué que cela. Et ce que sous-entendait MacIntyre était rien de moins qu'un soulèvement contre le pouvoir légitime, c'était impensable. Darnell avait quitté le club, perturbé et mal à l'aise, songeant qu'il ferait mieux de cesser tout cela.

On en revenait donc à ce lundi matin, qui semblait être comme les autres pour le jeune homme qui avait sorti les poubelles au réveil et s'était préparé. Avant d'aller travailler au supermarché, il avait décidé d'aller voir ses parents à leur maison, disposant de 2h devant lui. Il sortit donc et partit à pied en direction de leur domicile. Il était déjà trop tard.

Les sirènes hurlaient dans les rues, tandis que retentissait la voix froide et totalement inhumaine d'une machine qui les appelait tous à entendre le message sans équivoque à venir. Ils étaient tous contaminés, une épidémie avait éclaté partout sur la planète. C'était impensable, c'était horrible! Quelqu'un, n'importe qui, avait surement un plan pour tous les sauver, non?


Père... Mère...

La terreur emplit son être tandis qu'il réalisait ce qu'impliquait l'état d'urgence. La population allait être déplacée, sortie de chez elle pour qu'on examine chaque être vivant et s'assure que l'infection ne deviendrait pas pandémie. Ses parents allaient être arrachés à leur domicile, traînés dehors sans considération pour leur âge, car la situation était trop critique pour s'arrêter à de vulgaires notions de respect des droits.

Sans réfléchir, il courait à présent. Il courait aussi vite qu'il le pouvait, il devait les aider. Il devait faire quelque chose, il ne savait pas quoi. Ils pouvaient se cacher, échapper aux patrouilles qui ne manqueraient pas de rafler les gens pour les amener aux centres hospitaliers. Ils pouvaient survivre jusqu'à ce que cette folie cesse, et ensuite la vie reprendrait comme avant, comme si de rien n'était. Pas vrai?

Il traversa des rues encombrées de personnes, tantôt à pied, tantôt sortant de leurs véhicules, tantôt se lamentant, tantôt incapables de réagir sous le choc. Et parmi ces personnes, il vit se déployer les troupes qui devaient guider les populations jusqu'aux centres de traitement médicaux et leurs véhicules de transport. Cela ne fit que le motiver à aller plus vite encore, avant qu'il ne soit trop tard.

30 minutes plus tard, il fut arrivé à la maison ou il avait grandi de longues années durant. Mais le soulagement laissa place à l'horreur quand il s'aperçut que déjà 2 soldats étaient à la porte, et encadraient les frêles silhouettes âgées de ses parents, guidés vers la sortie et un transport tel les moutons qu'on amène à l'abattoir sans qu'ils s'en doutent. Il ne pouvait rien faire, tétanisé par le choc, incapable de faire un mouvement.

C'est alors que sa mère le vit, et brusquement, se débattit pour essayer de courir vers lui, de lui prendre le visage dans les mains, le réconforter, le serrer contre elle, lui dire qu'elle avait été fière et heureuse de le porter et l'avoir pour fils. Mais elle ne pouvait rien faire, encadrée par des soldats physiquement aptes à la contrôler facilement. Elle ne pouvait que le regarder et hurler des paroles inintelligibles à son encontre. Fuis, disait-elle, fuis et survis!

Cela eut lieu comme dans un rêve, que dis-je, un cauchemar. Le soldat, excédé par la résistance opiniâtre de la vieille femme et ayant reçu des instructions très précises quant aux procédures à suivre dans une situation de ce genre, n'hésita pas, mais ne prit aucun plaisir à agir ainsi. Dégainant son pistolet blaster, il tira dans la tête de la pauvre femme, dont le seul crime était de vouloir épargner à sa progéniture d'être parquée comme un animal.

Le corps s'effondra, le mari hurlant et pleurant l'exécution brutale et immonde d'une innocente, frappant de ses poings frêles pour tenter en vain de se libérer de la poigne de fer qui l'immobilisaient. Lui non plus n'avait aucune intention hostile, sachant inutile de lutter contre l'autorité. Il voulait simplement serrer contre lui une dernière fois la femme qu'il avait aimée de toutes ses forces. Son cœur était brisé, toute sa vie il avait servi avec joie l'Empire et le pouvoir, satisfait de son sort. Et aujourd'hui, voilà comment on le remerciait?


MONSTRES! criait-il. Pourquoi faites-vous cela? Nous sommes des citoyens impériaux, nous n'avons rien fait de mal! Nous servons l'Empire et le Grand Moff Astellan, nous voulons juste vivre en paix! Pourquoi?
Citoyen, vous avez entendu les nouvelles, nous sommes dans une situation de crise extrême. A présent cessez de lutter ou nous devrons employer la force contre vous aussi.
Non! Je... Nous avons le droit de savoir! Qui a ordonné tout cela? Nous ne sommes pas des rebelles!

Le soldat secoua la tête, fit signe à son camarade et ensemble, ils traînèrent le vieil homme jusqu'au transport, ou il serait pris en charge et amené ailleurs pour examen attentif. Seul restait un jeune homme immobile, figé, horrifié, brisé, incapable de concevoir que gisait là, à quelques mètres, le corps de celle qui l'avait mis au monde, abattue simplement parce qu'elle avait voulu sauver son fils.

Lentement, il s'approcha du corps, tomba à genoux, le prit dans ses bras, trempé du sang des innocents. Et il hurla, longtemps, jusqu'à avoir la voix enroué. Il hurla, proclamant à la face du monde sa douleur, son chagrin, sa perte que rien ne saurait compenser. Et il n'avait en tête qu'une seule question, une question qui appelait une réponse, quoi qu'elle coûte: Pourquoi?
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