L'Astre Tyran

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By Zeph Mathuin
#34283
Le réveil fut, non pas brutal comme on aurait pu le croire mais plutôt tranquille, autant que l'avait été le sommeil sans fin qu'on lui avait imposé le temps de réparer tout ce qui avait été cassé. Et des trucs cassés il y en avait eu un paquet par ailleurs, c'était un miracle que son organisme ait pu survivre à tout ce qui lui avait été infligé. Béni fut le côté obscur de l'avoir poussée à se dépasser et à encaisser, à enfermer la douleur dans une petite boîte pour lui laisser l'esprit clair et capable de raisonner. Les toubibs avaient eu peine à croire ce qu'ils avaient vu lorsqu'on leur avait emmené le corps inconscient de la prétendue Dame Sombre.

Ses yeux s'ouvrirent finalement, d'abord à grand-peine, momentanément fatigués par le long sommeil et peu désireux de se remettre au travail. Pour autant, elle les força d'un simple ordre mental à obéir, elle n'avait que trop perdu de temps à se reposer, il y avait beaucoup à faire encore. Trouver Jeny, éventuellement discuter avec elle de ce qui s'était passé, ensuite rencontrer Grégor pour mettre les choses au clair une bonne fois pour toutes, contacter Ranath pour la tenir au courant et... En premier lieu, enfiler de vrais vêtements tiens, cet espèce de pyjama gris n'était ni seyant ni confortable.

Par chance, les médecins qui s'affairaient autour d'elle la virent reprendre connaissance et, après lui avoir brièvement expliqué qu'elle se remettait d'un traitement au bacta pour régénérer son corps meurtri (inutile puisqu'elle s'en souvenait bien, mais ils faisaient leur boulot), lui tendirent des vêtements standards militaires typiquement locaux d'un noir profond. Après s'être habillée, elle fut prête. A défaut d'être jolie, cette tenue lui allait et remplirait son rôle. En sortant, elle tomba presque nez à nez avec l'adjudant du Commandeur, lequel s'inclina respectueusement.

Ma Dame, le Commandeur m'a envoyé s'assurer que vous alliez mieux et vous transmettre ses salutations.
C'est gentil de sa part. Comment va-t-il lui-même ? Les événements récents ont dû lui compliquer la tâche j'imagine.
Il a ordonné que le temple soit bouclé afin que personne de non autorisé n'entre ni ne sorte. Ses ordres n'incluent bien évidemment pas votre acolyte ni vous.
Evidemment. Dites-lui que je viendrai sous peu m'entretenir avec lui pour évoquer l'avenir. En attendant, assurez-vous que tout les prêtres encore en vie soient bouclés, ils recevront également notre visite pour être... Éclairés quant à leurs errements et leurs nouveaux devoirs.
Comme vous le souhaitez ma Dame.
Une dernière chose, mon acolyte. Ou est-elle ?
Elle loge au manoir du Commandeur en ce moment même, elle a exigé qu'on lui prépare la meilleure chambre que nous ayons et le Commandeur a cru bon de tenir ses quartiers à votre disposition en guise de bonne volonté.
Merci. Rompez.

Ces informations en tête, la Pantoran se mit en quête d'un véhicule pour l'amener au fameux manoir. Avec amusement, elle constata qu'il lui suffit d'en parler au parking du QG militaire pour qu'on lui assigne un chauffeur à sa disposition. Comme le contraste était fort entre le début de leur arrivée 2 jours plus tôt sous les tirs ennemis et l'obédience qu'on leur témoignait à présent. Songeuse, elle passa le trajet à regarder par delà la vitre du siège arrière, observant les nuages sombres et lourds qui tonnaient dans le ciel, recouvrant la ville d'Hurom sous un voile épais. Pas vraiment un endroit chaleureux cette planète.

Elle arriva en vue du fameux manoir qui semblait plus ressembler à un hôtel de luxe qu'un manoir. Songeant qu'il devait s'agir probablement d'une question de goûts du maître des lieux, elle ne s'en émut pas et entra. Un serviteur lui indiqua l'étage ou elle pourrait trouver l'humaine, expliquant qu'il n'avait pas pu entrer même pour déposer un plateau-repas, sa demande d'entrer n'ayant reçu aucune réponse il avait jugé plus prudent de ne pas insister. La peur, voilà ce qu'il ressentait. Malgré les précautions du gouvernement de Grégor, trop de témoins avaient pu apercevoir les 2 étrangères et les questions étaient naturellement venues.

Aucune annonce officielle n'avait encore été faite, simplement l'ordre aux citoyens de ne pas s'inquiéter, que l'armée contrôlait la situation. Il faudrait également régler cette question sous peu. Une annonce en grande pompe était envisageable, bien qu'elle pouvait tout autant se transformer en source de gêne. Les pensées de Varadesh furent interrompues lorsqu'elle arriva devant la porte. Elle toqua et patienta quelques secondes, se fendant d'un simple :

C'est moi, tu peux ouvrir.

Il se passa un certain moment de vide avant que la porte ne s'ouvrit sur la silhouette caractéristique de Jeny, laquelle était... En tenue très légère. L'apprentie la regarda en fronçant les sourcils, plus étonnée que gênée mais ne fit pas de commentaire, se contentant d'entrer puis, après un rapide examen de la suite dans laquelle résidait l'humaine, choisit de s'adosser contre le mur face au lit. Un silence naquit, peut-être lourd ou inquiétant ou simplement confortable, difficile à dire. L'amusement se disputait à une certaine curiosité et une pointe de gêne malgré tout. Elle n'aurait jamais pensé se retrouver dans une situation comme celle-là.

Bien qu'elle s'efforça de ne pas regarder avec trop d'insistance la silhouette de l'humaine qui s'était remise en position de méditation sur le lit, il était difficile de ne pas noter certains détails comme les nombreuses cicatrices sur la peau. Ce qui la troubla le plus n'était pourtant pas cette vision de l'intimité de Jeny mais bien son visage. Tout à fait débarrassée de toute la crasse, du sang et autres joyeux morceaux d'organes immondes qui l'imprégnaient habituellement, elle semblait presque... Normale, banale, bien que pas dénuée d'un certain charme si on mettait de côté ses yeux mauvais et le fait qu'elle était une dangereuse psychopathe.

Et ce visage, elle lui trouvait quelque chose de familier sans pouvoir parvenir à mettre le doigt dessus. Ou l'avait-elle déjà vu ? Impossible de se rappeler, ça lui reviendrait plus tard de toute façon et ça n'était probablement pas important. Si elle savait...

Jolie chambre. Tu vas mieux ?

Une tentative de conversation bien piètre il fallait l'admettre. En même temps, comment démarrer une discussion avec quelqu'un de si singulier ? Comment aborder ce qui s'était passé l'air de rien ? Etre sociable avec Jeny revenait à faire le parcours du combattant, on ne savait jamais ou on mettait les pieds ni si ça en valait vraiment la peine. Elle se mit à renifler quelque chose et haussa un sourcil.

C'est quoi cette odeur... Tu as mis du parfum ?

Voilà bien une idée saugrenue s'il en était une. Mais bon, chacun ses lubies après tout. Si on mettait de côté toutes ses particularités, Jeny était une jeune femme normale. A peu près.
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By Jeny Mikerley
#34286
Ambiance


Le calme enfin revenu, tout semblait aller enfin pour le mieux. Jeny avait le privilège de n’être assailli que par ses pensées noirs et les spectres de son passé. Tout le reste, était calme. Vraiment calme. Elle avait encore les mains légèrement tremblantes du contact avec les ténèbres. Un contact assez profond pour l’avoir ébranlé jusqu’au fondement de son âme. Pourtant, même si cela avait été réalisé, ce n’était qu’une étape avant l’agonie finale. Vers l’ascenssion des ténèbres, les siens. Peut-être à ce moment là aurait-elle le droit de mourir. D’oublier et se reposer. Un long périple l’attendait encore jusqu’à ce moment. On frappa à la porte, elle ouvrit les yeux, roula du regard. Lentement, elle se dirigea vers la salle de bain, attrapa un peignoir et se posa devant la porte. Elle attendit, ferma les yeux, malgré les revendications de son interloctructrice et posa une main contre le bois de la porte. La Force lentement vagabonda d’elle jusqu’à Varadesh. La confirmation fut envoyée rapidement, Jeny ouvrit sans plus de cérémonie et se dirigea directement vers le lit. Ignorant toute sorte de civilité, car ils étaient les méchants, et que les méchants ne se disaient pas bonjour.

ImageElle se reposa sur le matelas, assise sur ses cuisses, sa robe de chambre couvrant l’intégralité de son corps, hormis un bout des mollets et des pieds. Il est vrai que Jeny portait des cicatrices sur la peau, mais celles et uniquements celles du précédent combat. Des cicatrices ainsi encore ensanglanté, fermées à la va vite et qui ne manquerait pas de déverser le fluide vital à n’importe quel instant. Il y avait notamment cette énorme plaie mal recousue au niveau du torse, dissimulé sous le tissu blanc avec lequel elle se parait actuellement. En revanche, sa peau, le reste, était d’une pureté presque infantile. Pourquoi ? Parce que la vie qu’elle aspirait des autres ne lui permettait pas seulement de se soigner, mais également de se donner une vie nouvelle, tuer les maladies, tuer les infections. Le meurtre par la vie, rien de plus. Pour une apparence magnifique, tandis qu’à chaque aspiration, l’intérieur devenait de plus en plus nauséabont. Comme une décharge entouré d’un paquet cadeau. Pour autant, elle avait beau lutté contre les spasmes et pulsions qui l’assaillaient, elle n’arrivait tout simplement pas à aller contre. Pas sans aide. Son regard de braise restait fixé sur celui de Varadesh, sans mot. Elle passa ses mains dans ses cheveux noirs volatiles afin de les attaches, les tirant en arrière à fond.

« Hm. »

Seule réponse à lui fournir. Pour le reste, elle savait qu’elle, elle avait été soignée, alors pas la peine de perdre du temps là-dessus. C’était ses ordres qui avaient dû être appliquées. Nouvelle question. Jeny haussa un sourcil.

« C’est du shampooing. »

Du parfum, elle n’en avait pas mis depuis … et bien depuis assez longtemps pour ne pas s’en souvenir.

« Je ne t’enseignerai jamais le côté obscur, l’ombre. »

La phrase était tombée comme cela, sans prévenir, tandis qu’elle continuait à la regarder, insistante. Soutenir le regard n’avait jamais été un problème.

« D’aucun pense qu’il suffit de s'immerger dans le côté obscur, de le laisser influer. C’est faux. Tu ne peux pas laisser les ténèbres te parcourir, si tu ne les as pas d’abord cotoyé. Je ne parle pas de la Force, je parle des ténèbres du monde. Ceux qui te détruisent de l’intérieur, laissant une coquille vide. »

Elle fit une pause.

« Je sais que cette question te travaille depuis le début. Qu’est ce que je suis, et d’où je viens ? Sâche simplement que pour avoir un tel abandon de soi, il faut découvrir la profondeur du mal. Le mal commun, Varadesh. Le grand Mal. Il faut que tu sois tellement fragmentée pour que plus aucune norme sociale ne puisse t’atteindre, que plus rien ne puisse te faire du mal. »

Nouvelle pause, elle se leva et croisa les bras en s’accoudant au mur.

« Le côté obscure n’est qu’une façade aux vraies ténèbres, et je ne t’apprendrai pas ce qui pourrait te détruire à tout jamais. Tu as un avenir devant toi qui ne peut souffrir d’un tel pouvoir. Je ne peux pas te laisser déchirée, pas plus que je peux descement t’infliger ce qui te provoquera des cauchemars, même quand tu es réveillée. Ta place est aux côtés de Mya, la mienne dans le sang de ses ennemis. »

Peut-être était-ce là le plus troublant chez Jeny. La lucidité qu’elle faisait preuve face à sa condition. Une franchise à coupé le souffle, avec une résolution sans faille. L’ancienne grise fit le tour du lit et s’y assit sur le rebord, faisant face à la petite bleue. Elle pointa du doigt le torse de sa collègue.

« Ta force est là. Garde-toi du mal, petite bleu. Apprends le côté obscur si tu veux, deviens une Sith, mais garde-toi des ténèbres. »

Une esquisse, très brève, de sourire, trop peut-être ? Apparue sur son visage. C’était le sermon du soir. Afin que les pendules soient à l’heure.
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By Zeph Mathuin
#34290
Du shampoing. C'était tout bête, à tel point qu'elle n'y avait pas pensé. A quoi s'était-elle attendue de toute façon, à voir Jeny soudainement vêtue telle une noble dame ou quelque richissime demoiselle de la haute ? Une idée saugrenue qui la fit sourire involontairement. Elle dût même réprimer un petit rire amusé pour ne pas lui donner l'impression qu'elle se foutait d'elle. Vu sa petite démonstration depuis qu'elles avaient posé le pied sur Thule, mieux valait éviter de lui laisser à penser qu'elle n'avait aucun respect pour l'humaine. Instable comme elle l'était, ça aurait été la porte ouverte au cauchemar et elle venait à peine de récupérer merci bien.

Et puis soudain le sermon qui tombe de nulle part comme ça, avec un peu d'auto-apitoiement et d'explications somme toutes nébuleuses, sans oublier un genre de volonté de lui épargner... Quoi ? Les ténèbres ? Elle était une Sith, c'était précisément sa nature d'embrasser le côté obscur et sa corruption pour en retirer le pouvoir de briser ses chaînes. Que croyait Jeny ? Sauver son âme ? La protéger du mal ? Quelle idée amusante. Mais il convenait de mettre les pendules à l'heure.

Je ne te connais pas c'est vrai. J'ignore ce que tu as pu vivre ou endurer, j'ignore tout de ce qui t'attache à mon maître tout comme j'ignore l'intérêt pour toi de servir l'Ordre. Mais je crois que tu te fourvoies sur quelques points. Tu ne me connais pas non plus, Jeny. Crois-tu être la seule à avoir un passé douloureux ou qui t'aurait anéantie ? Penses-tu que j'ai vécu heureuse et choyée jusqu'à ce que Ranath m'offre de la rejoindre comme ça ?

Un claquement des doigts pour mimer l'effet de magie. Elle haussa un sourcil, légèrement sarcastique.

Je ne peux que m'interroger sur ce qui a pu te conduire à devenir la chose que tu sembles être et qui a failli me tuer mais ne va pas croire que tu as le monopole de la douleur. Je n'ai pas non plus eu une vie de rêve, loin de là. Chacun de nous doit vivre avec le poids de son passé. Tu peux te laisser dévorer par lui ou l'abandonner pour te consacrer à l'avenir, comme tu préfères.

Jeny cherchait-elle à faire naître la pitié pour sa condition dans l'esprit de la Pantoran ? Difficile à croire et si c'était le cas, elle s'y prenait bien mal. Se lamenter sur son sort n'était pas une réaction qu'elle puisse approuver ou excuser. Pour être franche, l'humaine valait mieux que ça, mieux que de se terrer quelque part, sangloter en silence et puis quand on la trouvait finalement, expliquer combien elle n'était rien et qu'on valait mieux qu'elle. Que cela fut vrai ou non n'était pas la question. Elle n'était pas une enfant, elle ne devait pas se comporter comme telle.

Tu dit vrai, ma place est au côté de Ranath. Et un jour je la surpasserai comme je te surpasserai toi. D'ici là, je ferai ce que j'ai à faire comme j'estimerai devoir le faire. Si je dois devenir comme toi pour accomplir mon destin, je le ferai sans hésiter. Ta considération me touche mais je n'en ai pas besoin. En revanche, si tu permets je tiens à attirer ton attention sur un point. Tu prétends que plus aucune norme sociale ne t'atteins, soit.

Dans ce cas, pourquoi prendre la peine de m'expliquer tout ça ? Qu'est-ce que mon avenir ou ma force peuvent te faire si tu te prétends au-delà des limites morales et éthiques des autres ? Je crois que tu n'es pas tombée aussi bas que tu voudrais le croire, chère amie. Peut-être n'es-tu même pas très différente de moi au fond...


Merveilleux paradoxe que celui-là. Se prétendre damnée et tombée si bas que rien ni personne ne pourrait la sauver, affirmer se moquer de tout ce qui peut toucher les autres et finalement prendre la peine d'avertir l'apprentie pour la garder de s'aventurer sur la même voie qu'elle avait prise. On nageait en pleine leçon de vie là. Qui eut cru qu'une petite écervelée et une folle furieuse fussent capables de ce genre de débat ?

Varadesh décroisa les bras et examina Jeny de ses iris dorés, l'expression insondable et le visage parfaitement neutre. Chaque seconde lui faisait réviser son jugement sur l'humaine, parfois en bien et parfois en mal. Il était clair que la jeune femme était plus complexe qu'elle ne le semblait de prime abord. Se mordant la lèvre, l'apprentie fit un pas en avant puis un autre, se rapprocha suffisamment de l'humaine pour pouvoir la toucher si elle tendait le bras puis lui adressa un sourire. Radieux, faux, mauvais, froid ? Difficile de statuer.

Ce pouvoir que tu utilises, tu saurais me l'enseigner j'en suis sûre. Pourtant tu ne le veux pas et je ne pense pas que ce soit par jalousie ou par désir de le conserver pour toi. Pour de nobles raisons peut-être ? N'oublie pas, je suis une Sith, je vis selon mes désirs, je prend ce que je veux et agis comme il me plait. Peut-être y a-t-il là une leçon que tu devrais apprendre, Jeny.

Elles restèrent immobiles quelques instants puis la Pantoran recula et revint se placer ou elle était précédemment.

Tu as faim ?
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By Jeny Mikerley
#34292
Comme elle aurait dû, elle aurait pu s’en douter, Varadesh rétorqua. Non pas pour la prendre en pitié, non pas pour lui promettre de ne pas y toucher. Juste pour la critiquer, elle et ses dires. Parce qu’elle devait probablement se sentir meilleure qu’elle ne l’était ? Parce qu’elle pensait que les paroles d’une folle n’avaient aucun sens ? Elle l’écouta, haussa par moment les sourcils face à l’air suffisant qu’elle prenait. Elle aurait pu s’énerver face à ce comportement, lui trancher la tête d’un revers de main. Pourtant elle n’en fit rien, se renferma dans une écoute solenelle, tandis que son visage se fit plus sombre. Elle attendit, jusqu’à ce que son tour soit venue.

« Tu es une Sith, je n’en suis pas une. Tu vis par intérêt, à la recherche de pouvoir, de puissance … de contrôle ! Je vous connais, vous, les Sith. Vous êtes prévisibles, à l’instar des Jedi. Vous êtes pareils. »

Les casserolles, on en avait tous. Comparer les unes avec les autres n’étaient pas l’objectif. La petite apprentie n’avait rien compris ce qu’elle essayait de lui apprendre. Absolument rien. Qu’avait-elle cru ? Tenter de convaincre une gamine que les méchants n’étaient pas ceux qu’elle servait ? Qu’il y avait bien plus obscure dans le détour d’une ruelle ? Ses doigts se refermèrent sur le drap en un poing au phalanges blanchies.

« Tu es bourrée d’orgueil et de vanité, tirant presque vers le narcissisme. »

La question qu’elle lui posa suffit à faire déborder le vase qui contenait ses humeurs. Jeny se leva, s’approcha d’elle et frappa sa main contre le mur, à quelques centimètres de la tête bleue. Elles étaient à portées de dents. L’une assez prête pour dévorer l’autre d’un revers de dent. Assez prête pour terminer cette conversation et achever la vie misérable de cette petite chose devant elle. Qui n’avait pas plus de considérations à ses yeux qu’une miette de pain abandonné par les rats.

« Parce que je ne suis pas comme toi. Tu ne me sers pas, ni toi, ni tes actions. Si tu deviens comme moi, il n’y a pas de retour en arrière. Si tu deviens comme moi, il faut d’abord mourir ! »

Jeny frappa contre le mur à en faire plier la cloison, puis redressa ses cheveux en arrière. Elle se laissa retomber sur le lit. Elle était énervée, mais il était encore difficile de savoir contre qui. Varadesh ? Elle-même ? Les deux peut-êtres. Mya encore, qui dans son infinie sagesse avait cru bon de placer un enfant sur sa route. Ou du moins une immature.

« Laisse tomber… »

Elle contenait le flux bouillonant en elle, tandis que l’ombre lui tiraillait l’esprit, et que les blessures lui tiraillaient la peau. Bordel, elle devait frapper sur quelqu’un, et vite. Les dents serrées, le visage rougit par la pression qu’elle s’infligeait, elle ne regarda même pas Varadesh s’approcher. Pourtant elle se planta là, devant elle, le regard jaunâtre qui la fixait, un sourire illuminant son visage. Cela, à défaut de la calmer, retenu son attention, pour lui faire de nouveau lever un sourcil. Des désirs ? Vivres par passion ? Mais, c’était cela le problème. Jeny hocha négativement la tête. Son regard rougeâtre pulsait.

« Varadesh. Je n’ai plus de désir. Bien sûr que je pourrais te l’apprendre. Mais tu serais prête à … renier ton allégence avec Mya ? Vivre comme une bête ? A endurer une douleur constante, dans tes entrailles. »

Jeny pointa maladroitement le doigt vers Varadesh, vers des entrailles que seules les femmes pouvaient connaître.

« A ne plus avoir assez de contrôle et mettre en danger les gens que tu aimes ? Je peux t’aider à acquérir le pouvoir que tu cherches, mais pas ça. »

De nouveau, elle haussa négativement la tête et se laisse tomber en arrière sur le lit, agitant les bras comme pour former un ange des neiges. Tout cela la mettait en rogne, et elle n’avait toujours pas dormi. Les yeux fermés, elle guettait les horizons des contrés du sommeil. Qui ne venaient pas.

« Je pourrais te manger toi que ça me permettrait de tenir plusieurs jours. »

Le ton était neutre, totalement glaciale, et pourtant ne contenait aucune animosité.

« Mais si tu as autre chose, ma foi … J’ai vu qu’il y a un sonna en face. On ira ensuite. J’imagine qu’on l’a bien mérité. » Dit-elle, tout en bougeant la main aléatoirement vers une destination tout aussi vague. Les yeux toujours fermés, elle posa sa deuxième main sous son peignoir, sur sa blessure nouvellement formée. Beaucoup trop de sang avait coulé aujourd’hui.
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By Zeph Mathuin
#34303


Le coup de sang de l'humaine la surprit, bien qu'il n'aurait pas dû. Pour quelqu'un qui se réclamait de ne pas être aussi prévisible que Sith et Jedi, Jeny était pourtant bien prompte à s'emporter et se laisser dominer par sa rage et sa soif. Encore un paradoxe dont elle semblait inconsciente, mais après tout qu'attendre d'autre, cette fille portait des jugements sur des choses qu'elle ne savait pas tout comme elle présupposait d'autrui. Et elle avait le culot de le lui reprocher, on marchait sur la tête c'était surréaliste.

Furieuse, l'humaine sembla vouloir se jeter sur elle avant de se contenter de frapper le mur à côté de sa tête d'un coup sec. Vu le bruit sourd, ça avait dû faire mal. Varadesh se contenta de rendre son regard défiant à celui, mauvais voire meurtrier, de ces yeux rouges sang dangereux. Elle encaissa en silence les récriminations de l'autre, pas exactement rassurée vu ce dont était capable Jeny mais déterminée à ne pas montrer sa peur ou quelque autre faiblesse.

Oh, alors c'est moi le problème ? Tu prétends que tu n'en as rien à faire de rien mais tu m'as quand même aidé dans cette mission parce que Ranath te l'a ordonné. D'une manière ou d'une autre, tu n'es pas aussi déconnectée de tout que tu veux bien le faire croire.

En ce moment même elle sentait l'étendue de la fureur qui croissait en Jeny allongée sur le lit. Instable et à moitié folle, il n'y avait pas de doute à avoir là-dessus. Perdue, peut-être. Mais après tout, ils l'étaient tous. Jeny avait le tort de supposer que Varadesh ne savait rien de la noirceur du monde mais c'était faux. Elle avait vu le pire de ce dont étaient capables les gens sans discipline ni limite, la plupart du temps comme victime. Jeny tentait d'inculquer une leçon déjà apprise à la dure depuis des années et elle s'énervait de constater que la leçon n'était pas entendue. Cette discussion était sans espoir ni intérêt.

Le calme revint petit à petit, l'humaine luttait pour reprendre le contrôle. Pour combien de temps en disposerait-elle ? C'était une bombe à retardement, terriblement dangereuse. Une arme aussi utile qu'à double tranchant. Varadesh pensait comprendre pourquoi Ranath utilisait cette fille, il y avait là une leçon à en retirer. Se servir de tout les outils à sa disposition, voilà ce que devait faire un Sith mais il devait toujours rester prudent et disposer d'une solution de secours. La question que posa l'humaine était intéressante et arracha la Pantoran à ses pensées, la faisant froncer les sourcils.

Voulait-elle vraiment d'un tel pouvoir ? Etre capable de tuer avec une telle facilité n'était pas rien après tout et cela pouvait tout aussi bien servir d'arme de dissuasion que d'action. Les Sith ne croyaient qu'au pouvoir et la puissance du côté obscur, tout à fait ce que semblait manier Jeny. Mais le prix à payer était énorme, il suffisait de passer quelques minutes avec la jeune femme pour s'en rendre compte. Était-ce vraiment ce qu'elle voudrait ? Le geste que la jeune femme fit en direction de son ventre était éloquent tout autant que ses paroles.

Elle réprima un rire amusé, cela sonnait d'autant plus vrai en considérant ce qui était récemment arrivé. Une douleur constante, quoique totalement différente, elle avait bien connu pendant une longue période après tout. Elle haussa finalement les épaules.

Peut-être plus tard. Pour l'instant je n'en ai probablement pas besoin. Un jour possiblement je te demanderai de m'enseigner, la douleur ne me fait pas peur, la vie est douleur, mon passé n'a été que douleur. Endurer la douleur c'est vivre. Et il n'existe aucun être que j'aime que je devrais avoir à protéger d'un pouvoir pareil.

Ce qui n'était pas entièrement vrai. Il y avait Ophillia bien sûr, Ranath et peut-être bien la lointaine Alayna qui lui manquait. Ses sentiments pour chacune de ces personnes étaient forts mais elle n'était pas sûre qu'il s'agissait d'amour. L'amour n'était qu'une chaîne, il était dangereux. Mieux valait ne considérer ses relations les plus proches que comme des puits d'émotions fortes et rien de plus. Mais Jeny n'avait pas besoin de le savoir, pas plus que cela ne devait l'intéresser de toute façon comme en témoignait sa tentative d'humour - si jamais c'en était bien une d'ailleurs - de mauvais goût. Oh oh, de mauvais goût, quelle bonne blague.

L'un des serviteurs de Gregor a essayé à plusieurs reprises de t'amener à manger apparemment, il n'y a qu'à le rappeler. Commande donc quelque chose, même si je ne m'attend pas à ce que ce soit digne d'un restaurant de luxe ici, les habitants ne m'ont pas l'air très raffinés. Je prendrai quelque chose de léger, je ne me sens pas encore assez bien pour avaler grand-chose.

Elle remarqua seulement à ce moment la silhouette en peignoir, effondrée sur le lit et qui ne semblait pas bien. Son premier réflexe aurait été de se poser à côté sur le lit pour examiner un peu mieux et déterminer que faire mais après la flambée de la belle, la prudence était de mise. Aussi se contenta-t-elle de s'approcher légèrement, maintenant une distance de 2 mètres tout de même.

Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu as besoin de quelque chose pour te soulager peut-être ?

Si agaçante que pouvait être Varadesh, il lui arrivait de faire preuve d'une extraordinaire naïveté voire d'une gentillesse proprement stupide par moment. Il n'y avait aucune moquerie ni aucun mépris dans les questions qu'elle posait. Elle voyait une jeune femme pas beaucoup plus vieille qu'elle et qui manifestement souffrait, elle songeait à lui tendre la main sans oser trop s'avancer. Si son maître avait été là, il y a fort à parier qu'elle lui aurait vertement expliqué en quoi cette mesure de compassion était ridicule.

Un sonna ? Qu'est-ce que que ça ? A quoi ça sert ?

On lui pardonnera ça mais, si l'on aurait pu penser qu'étant native d'un monde très froid elle connaissait ce genre de manière de se réchauffer, c'était oublier que son espèce s'accommodait parfaitement bien des températures très basses. De fait, non elle n'était pas du tout familière de ça. Elle remarqua que la main de l'humaine ne voulait pas lâcher la zone ou sa blessure béante avait été faite lors du combat contre Elias.

Jeny, tu es vraiment sûre que tu ne veux pas aller voir un toubib ? J'ai bien compris que tu récupères différemment du commun des mortels mais tu dois avoir des limites. Et la douleur que tu as l'air de ressentir, tu n'es pas obligée de la subir. Pas celle-là.
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By Jeny Mikerley
#34308
« Je ne suis pas … Rah laisse tomber. »

Elle s’était alors elle-même laissée tomber sur le lit. La tête pleine d’idée noires, mais pas encore assez pour faire un meurtre. Varadesh était pénible, mais ne méritait pas non plus la mort. Le temps lui apprendra, comme il l’apprend à tous. Et même si elle se foutait ouvertement d’elle quand elle lui montra le ventre, cela ne la toucha pas encore. Au mieux, cela lui tira un grognement. Il y avait des choses plus graves, et cela n’en faisait pas parti. Mais Varadesh continua ses paroles. La provoquait-elle ? Ou alors était-elle tout simplement assez folle pour vouloir à tout prix, tout perdre. Peut-être que la folie qu’elle pensait être sienne n’était rien comparée à la folie des Sith. Elle hocha la tête négativement et se passa de tout commentaire. Il n’y aurait que poison qui aurait été jeté sur elle. Ce n’était pas profitable et ne servait à rien.

Commander à manger, c’est vrai. Mais quoi ? Oh, elle ne savait pas. Et n’avait pas envie d’y réfléchir, car une autre douleur avait pris le dessus. Jeny restait allongée, les yeux fermés, et aurait presque pu s’endormir. Presque. Non, au lieu de cela, elle patienta tout en observant sa collègue dans la Force. Elle se tenait à bonne distance de ses griffes, et cela était mieux pour elle. Le chat mordait. Pourtant, chose aussi étonnante que soudaine, elle s’enquit de ses nouvelles. Etonnant, vraiment. Jeny en leva la tête.

« Rien que tu ne puisses dissimuler, c’est … gentille ? Je crois. »

Elle haussa de nouveau un sourcil et laissa tomber de nouveau sa tête contre le matelas. Après tout, la douleur n’était qu’éphémère. Il ne lui faudrait qu’un souffle et plus aucune marque sur son corps ne subsisteraient. Elle agita sa main pour signifier que tout allait bien. Dire que sa sollicitude la touchait aurait été mentir. La sollicitude, elle n’en voulait pas, de personne.

« Attend, t’as jamais fait de sonna ? »

Jeny se releva, une grimace déchirant son visage quand ses abdominaux tirèrent sur sa blessure.

« Tu c’est une sorte de pièce avec … Attend. »

Elle se leva d’un bon, disparut dans la salle de bain, en ressortit avec deux serviettes sur les bras. L’une d’elle fut présentée à Varadesh. Ou jetée, dépendamment de la vitesse de réaction de la pantoran.

« J’ai déjà fait ça sur Chandrilla. Enfile ça. Retourne-toi. »

Jeny attendit qu’elle obéisse et se retournait par la suite, laissant tomber le peignoir à terre pour s’enrouler à travers la longue serviette. Le tissu partait de sa poitrine et lui arrivait aux genoux. Sa comparse en profita pour lui exprimer une nouvelle sa sollicitude :

« T’en fais pas pour moi. J’ai déjà vu pire. La douleur, c’est ce qui me permet de rester en vie. »

Une fois ajustée sa toge nouvelle formée, elle se dirigea vers la porte.

« Ramène-toi, c’est à côté. »

Elles sortirent de la chambre pour choisir une pièce fermée d’une épaisse porte de bois avec une vitre au centre. Lumière éteinte, il n’y avait personne, tant mieux. Elle alluma le brasier sur le côté, laissant Varadesh prendre connaissance des lieux. Les flammes vinrent lécher les pierres au-dessus, tandis que l’odeur de l’huile de menthe, ou d’herbe plus généralement, emplissait petit à petit la salle.

« Attend que ça chauffe. » Devança-t-elle sa question.

Il est vrai qu’il faisait froid. Pas pour longtemps. L’humaine vint alors s’assoir sur le banc de pierre sur lequel elles devaient attendre. D’abord les pierres allaient chauffer, puis l’eau allait s’évaporer. Jeny n’avait pour l’instant pas activé l’eau cependant. Elle garda le regard sur le foyer chauffant et sur l’odeur qui était imprégnée dans les murs. Même sans l’avoir démarrée, on sentait déjà que les poumons allaient s’ouvrir, ou souffrir. Jeny croisa bras et jambes et finalement se retourna vers sa collègue. Inutile d’y lire l’incompréhension, sur ce visage bleu. Tout serait révélé en temps utile.

« Varadesh, c’est ton nom de code Sith. C’est quoi ton vrai nom ? Tu viens d’où ? Qu’est ce qui t’as décidé à devenir une tueuse ? »

Elle la dévisageait, et son regard inquisiteur essayait de repérer tous les éléments qui auraient pu lui apprendre quelque chose. Maintenant qu'elles étaient à nus, d'égale à égale, il y avait sûrement des informations à récoltée. Son regard se permit de s'aventurer à peu près n'importe où sur la pantoran. Aucune limite pour Jeny.
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By Zeph Mathuin
#34311
Bien sûr qu'elle n'avait jamais été dans un sonna, ça n'était pas vraiment le genre d'endroit dont étaient friands les siens sur son monde natal, pas plus que les innombrables individus auxquels elle avait appartenu dans les années suivantes. Tout le monde n'avait pas la chance de pouvoir profiter des petits plaisirs de la vie quand ça lui chantait. Quoiqu'à la réflexion, Jeny ne devait probablement pas compter parmi ces gens-là non plus à en juger par son état déplorable.

Son ignorance avait toutefois le mérite d'avoir fait réagir l'humaine qui sembla étonnée, bien qu'il fut difficile de juger de son expression faciale qui semblait perpétuellement engluée dans une grimace de douleur ou de colère. Avec une douceur aussi inexistante que son tact, elle lui lança une serviette qu'elle rattrapa sans trop comprendre ou elle voulait en venir jusqu'à la suite. Visiblement, Jeny souhaitait qu'elle se déshabille pour ne conserver que la serviette, ce qui la surprenait pas mal.

Elle aurait pu refuser et laisser là l'histoire pour s'en aller, partir à la rencontre de Gregor ou même aller dormir dans une chambre pour reprendre des forces. Mais elle hésitait, poussée par la curiosité sur la nature de ce fameux sonna et surtout intriguée de savoir sa fonction. Haussant les épaules, la Pantoran enleva rapidement l'uniforme militaire qu'on lui avait donné, surveillant du coin de l’œil la silhouette qui lui tournait le dos. Pas vu pas pris comme dit le dicton. Finalement, une fois la serviette passée autour d'elle et protégeant sa pudeur, elle fut prête.

Je me demande bien ce que ça peut être si ça nécessite qu'on se balade quasiment nues...

Il fut temps de suivre sagement l'humaine qui les mena à une pièce adjacente à sa chambre, laquelle semblait presque banale en dehors de 2 longs bancs disposés sur les côtés. Il n'y avait pas de fenêtre mais en dehors ça, rien de remarquable. Varadesh se tourna vers Jeny, haussant un sourcil interrogateur et perplexe. Et maintenant ? Il y avait un genre de brasier allumé qui dégageait une forte odeur d'herbes qu'elle ne connaissait pas mais qui n'était pas particulièrement désagréable.

A peine le temps de noter ça que l'autre alla s'asseoir sur l'un des bancs. Avec une lente prudence, elle vint s'asseoir non loin mais pas exactement à côté. Toujours se méfier de l'eau qui dort après tout. Il ne faisait pas chaud, à croire qu'il n'y avait aucun système de chauffage dans cette salle, pourtant elle sentait clairement les températures en train de s'élever à grande vitesse. L'air commençait déjà devenir moite et lourd. Sa résistance naturelle aux températures extrêmes l'aidait à mieux endurer mais juste un peu. La sueur commençait déjà à lui coller à la peau, cette peau d'un bleu océan ou l'on pouvait se perdre.

Curieuses questions, je croyais que rien ne t'intéressait ?

Un véritable paradoxe ambulant celle-là, un instant elle vous jetait au visage qu'elle n'en avait rien à faire de vous et combien vous ne représentiez rien à ses yeux et l'instant suivant elle faisait mine de s'intéresser à vous. Cela l'amusa dans un sens. Elle réfléchit brièvement sur ce qu'elle allait répondre. Elle pouvait très bien mentir, Jeny n'aurait eu aucun moyen de le savoir, tout comme elle pouvait ne rien dire et la rabrouer. D'un autre côté, vu ou elles étaient, le temps leur semblerait surement moins long si elles discutaient. Autant faire l'effort de sociabiliser donc et pour ça, il fallait dire la vérité au moins en partie.

Image

J'ai eu un nom par le passé mais il ne signifie plus rien pour moi. Celle que j'étais est morte il y a presque 10 ans maintenant et ce nom ne fait que me le rappeler. Je viens de Pantora, dans le sud galactique. J'y ai vécu heureuse jusqu'à mes 11 ans lorsque mes parents ont dû déménager pour Naboo à cause du racisme des troupes impériales sur notre lune. Il y a eu un incident durant le voyage, le transport a été attaqué par des pirates, mes parents ont été tués et moi j'ai fini entre leurs griffes.

Sa mâchoire se crispait légèrement sous la colère née de ce souvenir refoulé et enterré alors même que sa voix restait neutre, comme si elle racontait une histoire d'un point de vue extérieur.

Les 7 années suivantes ont été un enfer comme tu dois t'en douter. Je n'étais rien, je n'avais rien et je n'espérais rien. Et puis, il y a maintenant un an et demi, il est arrivé. J'avais été vendue à un nouveau maître qui repartait pour Nar Shaddaa lorsque, comble de l'ironie, son transport fut attaqué par des pirates. Leur capitaine me sauva et me libéra, m'offrant de choisir que faire de ma vie. Mais je n'en avais aucune idée. Quand tu es esclave, tu ne t'interroges pas sur ton futur ni sur ce que tu aimerais. Tu ne vis que pour obéir et servir sans poser de question ni te plaindre.

Perdue dans ses pensées et son récit, l'apprentie ne remarquait pas le regard scrutateur et exercé de l'humaine. L'eut-elle pu qu'elle en aurait probablement été à la fois gênée, flattée et agacée. La fumée devenait omniprésente et rendait la visibilité hasardeuse, Jeny devenant une silhouette en serviette partiellement visible. Il en allait peut-être de même avec Varadesh du point de vue de l'humaine. Pour ce qu'elle en savait, son récit ne l'intéressait même pas si ça se trouve mais peu importait. Elle avait découvert qu'elle avait besoin d'extérioriser ce passé qui la rongeait.

Finalement, il découvrit par hasard que j'étais capable de faire des choses peu ordinaires et cela l'effraya. J'imagine que comme le commun des mortels, la Force est un concept intimidant. Il décida de m'amener auprès de quelqu'un qu'il pensait capable de m'apprendre à maîtriser ce don. C'est comme ça que j'ai rencontré Ranath et suis devenue son apprentie. Tu voulais savoir pourquoi je suis devenue une tueuse, c'est simple. J'ai appris à la dure que dans cette galaxie, il n'existe que 2 sortes de gens, les prédateurs et les proies. J'ai été une proie pendant très longtemps mais c'est terminé.

Je ne serai plus jamais une victime dont on abusera à volonté. Les Sith m'offrent le savoir, le pouvoir et la liberté. C'est tout ce que je demande et peu m'importe si ça signifie devoir tuer ou commettre d'autres actes répréhensibles. Personne n'est bon en ce monde, il n'y a pas d'innocent. Voilà en ce qui me concerne. Et toi, quelle est ton histoire ?


Elle n'avait pas donné son ancien nom. C'était quelque chose qu'elle ne confierait pas à la première personne qui le lui demanderait. Les noms, quoiqu'on en dise, avaient un pouvoir et elle n'était pas prête à le céder comme ça. Du reste, elle n'attendait pas que Jeny lui raconte toute sa vie en détails non plus. Le mensonge et les demies-vérités assuraient leur survie. La chaleur avait atteint un pic presque insupportable et il devenait difficile de respirer. Elle éternua malgré elle, ses yeux jaunes apercevant enfin le visage de l'humaine parmi la fumée ambiante.
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By Jeny Mikerley
#34318
« Je n’ai pas dit que rien ne m’intéressais. J’ai dit que les normes sociales ne me touchaient plus. Politesse, culpabilité, classe, honneur … Tu le comprendras bien assez tôt. »

Si jamais c’était ce qu’elle voulait, elle allait en payer le prix et serait un instant la bête. Jusqu’à ce qu’elle maîtrise le pouvoir. En combien de temps ? C’était la question. Même Jeny, plus entrainée, n’en était pas à ce stade-là. Rien n’était non plus présagé pour l’accomplissement de la plaine possession de ses moyens. Alors pour l’instant, c’était plutôt via les pulsions Sith qu’elle s’exprimait, qu’elle bougeait.

Le récit commença. Pantora, évidemment. L’obédience de l’empire ne lui sied pas, elle avait fui. Tout aussi évident. Puis l’esclavagisme. Comme bon nombre de personne dans cette galaxie. Les plus pauvres, les plus démunis. Pour fuir l’horreur, ils en devenaient des parts entières. Jeny écoutait le discours sans dire un mot, mais se leva néanmoins pour s’approcher du brasier. Elle se saisit de la louche qui trônait à côté de la fontaine d’eau et en versa sur les pierres. L’évaporation crépitante produisit des volutes de fumées blanchâtres, et avec elle, la chaleur et les odeurs des plantes. L’ouverture des alvéoles pulmonaires.

La suite, c’était le calvaire pour la petite esclave de 11 ans. Esclave dans les mines, esclave sexuel, esclave de services. Il y en avait des millions, voir des milliards dans la galaxie. Elle fut échangée visiblement entre plusieurs groupes de pirates, vendues, etc. Comme un bien de consommation. Rien de nouveau en soit. C’était peut-être cela la misère dont elle voulait parler tantôt. La misère de l’esclavage. Jeny retourna sur son banc et en prit toute la place. S’allongeant dos au mur, les jambes croisées sur les lattes de bois, elle prit possession de l’espace qui lui était laissée. Varadesh quant à elle prit une position … et bien … Qui ne laissait pas libre cours à l’imagination. La fumée fut le seul voile qui protégeait les cuisses bleutées de sa collègue. Jeny y laissa traîner son regard. Etait-elle plus musclée qu’elle ? Elle regarda ses propres cuisses. Assurément pas. Quant à savoir quel type d’esclave elle était… L’évidence semblait sauter aux yeux, et avec un corps comme le sien, elle devait être très lucrative. Jeny posa sa tête contre le mur et continua d’écouter le récit, ne manquant pas une miette de ce qui était proposé. Froncement de sourcil obligeait néanmoins, face à une curiosité peut-être encore une fois trop malsaine. Ou pas ? Après tout, elle n’en savait rien, c’était bien là le problème.

« Tu veux dire que Mya t’as achetée ? A ce type qui a eu peur de toi ? »

Un sourire éclaira rapidement son visage. Derrière les volutes de fumées d’une blancheur opaline. Ce n’était pas de la moquerie, mais plutôt à cause du comique de situation. Peur d’une apprentie qui découvre ses pouvoirs, elle la vend à un seigneur Sith. Logique imparable.

« Si tous les esclaves étaient comme toi et avec cette mentalité, on aurait éradiqué l’esclavagisme depuis longtemps. »

C’était un compliment, même s’il était bien dissimulé. D’un revers de la main, elle fit lever la louche et rajouta de l’eau sur les pierres, créant un peu plus de fumée.

« Je suis née sur Chandrila. J’ai été enlevée par l’empire durant le bombardement de la planète. Entraînée en tant que pilote. « Sauvée » par l’ordre Gris, de nouveau entraînée à la Force. Rien de nouveau. Ma vie n’a été qu’un enchaînement de devoir et … d’entraînement. Etre comme ci, être comme ça. J’ai fait la guerre contre les Hutts, pendant un peu plus de deux ans. J’ai vu pas mal de pays. L’objectif de cette guerre paradoxalement était de sauver les esclaves comme toi. J’en ai sauvé des milliers, peut-être des millions. Je ne saurais dire. On essayait de construire un monde meilleur, libéré des chaînes de l’oppression. Nous étions des chevaliers Gris. »

Un sourire éclaira de nouveau son visage, tandis qu’elle pensait à tout ce qui avait été réalisé. Ce n’était pas rien au final. Mais trop peu. L’idéalisme, doux poison. Jeny croisa ensuite les bras, et rabattit automatiquement les jambes vers son torse. Comme si la suite représentait un danger, comme si elle en était victime. L’instinct ?

« Et puis … J’ai été blessée, mon maître s’est absenté. La guerre s’est enlisée. La motivation n’était plus là et… Bien que nous ne perdions pas de batailles, nous n’en tentions plus non plus. J’ai errée quelques temps, je suis tombée dans la drogue. C’est à ce moment que j’ai rencontré Mya à ce moment-là. Je me rappelle qu’elle m’avait explosé la tête contre un banc sur Balmorra et m’a laissée pour morte. J’étais complètement défoncée. Mais je me gardais encore des ténèbres. Il aura alors suffit d’une fois où j’avais besoin d’aide pour qu’ils me tendent les bras. L’ombre est venue, s’est présentée et m’a sauvée la vie, je crois. Depuis, je n’ai eu de cesse de me plonger davantage dans les ténèbres. Là où je sauvais les gens, je les tue désormais. Parce que l’idéalisme, les belles paroles, tous ces trucs-là, je m’en contre fou. C’est compliqué ce qu’il se passe dans ma tête, comme tu dois déjà le penser. Je ne sais pas pourquoi j’en suis là. »

D’une main tendue, l’ombre émerge, la fumée noirâtre qui se mêla à la fumée blanchâtre. Dansant l’une sur l’autre dans un rayon uniforme. Le blanc et le noir.

« Le bien et le mal. Ca a toujours été un concept qui m’a fait sourire. Pour autant … Je crois que chercher à représenter l’un ou l’autre, ça ne sert à rien. Je ne sais pas … »

Elle referma la main, et l’ombre prit possession de sa conjointe blanche et l’étripa, avant de disparaître à son tour.

« Est-ce que tu as peur, Varadesh ? De moi. »
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By Zeph Mathuin
#34322
Elle fronça les sourcils en entendant la question. Non, ça n'était pas une histoire de vente. Pas exactement même si il y avait vaguement la même idée quelque part. S'il avait fallu qualifier ça, on l'aurait appelé un échange de bons procédés. Cain était un homme simple qui ne croyait pas à la Force et n'avait donc jamais entendu que des histoires rocambolesques. Si infime avait-il été, le pouvoir qu'elle avait manifesté était bien assez pour l'effrayer, lui qui avait une vision simple des choses. Rien d'étonnant à ce qu'il eut finalement songé à la confier à quelqu'un capable de la prendre en charge.

Il ne m'a pas vendue. Il m'a laissé le choix, tout comme Ranath d'ailleurs. Je ne crois pas qu'il ait vraiment compris à qui il avait affaire de toute façon, c'est un homme normal, à la vision étriquée et sans réelle imagination. Il voyait en Ranath un moyen de m'aider à contrôler mon pouvoir et elle voyait une apprentie digne d'elle. Quant à moi j'y voyais un moyen de forger mon propre destin et d'apprendre à me défendre pour ne plus jamais être faible. Tout le monde était content.

Changement de rôles, la première écoutant le récit de la seconde en silence et essayant au passage de respirer comme elle pouvait. Il faudrait peut-être qu'elle lui explique le principe et l'intérêt de ce fameux sonna parce que là, à part étouffer et suer abondamment elle ne voyait pas vraiment. Enfin passons. Dès le début, un point attira l'attention et la curiosité de la Pantoran. Native de Chandrila et enlevée suite au bombardement par l'Empire ? Cette histoire la faisait penser à la lointaine Alayna sur laquelle ses pensées revenaient souvent ces derniers temps. Trop de temps passé sans nouvelles.

Qu'est-ce que l'Ordre Gris au juste ? Des genres de Jedi ?

Cette idée d'un groupe paramilitaire ou d'armée privée faisant la guerre aux Hutts avait quelque chose d'étrange. S'ils étaient des Jedi, ils devaient en être des particuliers car à sa connaissance, rien ne laissait croire que les Jedi s'engageaient dans ce genre d'entreprise. Et de toute façon, en dehors des Sith et des Jedi il n'existait pas d'autres groupes du même acabit. N'est-ce pas ? En revanche elle fut plutôt perplexe lorsque les circonstances de sa rencontre avec son maître furent évoquées.

D'un côté elle avait pu personnellement expérimenter le côté quelque peu difficile de la Mirialan, d'un autre elle trouvait surprenant que l'humaine lui soit autant dévouée après s'être faite massacrer à coups de poings. Et cette histoire d'ombre, elle ne comprenait pas, elle parlait du pouvoir qu'elle maniait ou d'encore autre chose ? Trop de question, un récit trop sommaire et superficiel dans ses explications. Il convenait d'en apprendre plus, la curiosité était un vilain défaut qui d'ordinaire ne gênait pas spécialement l'apprentie.

Tu as l'habitude de te vouer à quelqu'un qui te massacre ? Tu aimes te faire taper dessus ou j'ai raté un épisode ? Et l'ombre dont tu parles, c'est une personne, c'est le côté obscur, autre chose ?

Le calice empoisonné du savoir pouvait bien damner les mortels, c'était un destin qu'elle avalerait à grandes gorgées sans hésitation. Tout savoir était bon à prendre et toute connaissance, utile. Varadesh, qui portait toujours sa serviette sur elle malgré la chaleur infernale qui la rendait quelque peu glissante, avait également sa silhouette tournée vers celle, repliée sur elle-même et collée au mur, au fond du banc, de Jeny. Il y avait toujours un espace vide entre elles. Visiblement, la méfiance continuait de régner.

Le bien et le mal sont des concepts inventés par les faibles pour rabaisser les forts à leur niveau, pour tirer tout le monde vers le bas comme eux. Et personne n'est bon, ça je peux te le garantir, comme je suis persuadée que tu as pu le constater par toi-même. J'ai vu bien des gens soit-disant bons profiter sans vergogne de jeunes filles et garçons comme moi avec le sourire aux lèvres. J'ai entendu leurs insultes et leurs moqueries, leur rabaissement constant. Je les ai vu détruire des vies simplement parce qu'ils le pouvaient et que ça leur plaisait. On peut choisir d'ignorer tout ça ou on peut agir. Il n'y a qu'une chose qu'un monstre craigne vraiment, c'est un monstre encore pire que lui.

Très bonne question que celle-là. Avait-elle peur de Jeny ? Oui, au moins en partie. Elle aurait été folle de ne pas craindre un pouvoir qu'elle savait pouvoir aisément la surpasser et la briser. Était-ce pour autant une mauvaise chose ? Pas forcément. La peur était la clé de voûte des passions qui animaient les Sith et un puissant outil pour affiner et canaliser la puissance du côté obscur. Et elle rendait les choses plus intéressantes, de son point de vue. La peur apportait par son existence le désir de la surpasser, d'aller au-delà des chaînes qu'elle imposait. Elle permettait également de se sentir plus vivant que jamais.

Ses iris dorés croisèrent ceux rouges sang de l'humaine. Prise d'une impulsion soudaine, elle passa sa main dans ses cheveux, les caressant machinalement. Pour quelle raison ? On ne savait pas, ça lui prenait c'est tout. Elle ramena également ses jambes sur le côté du banc, offrant une vue de profil sur sa silhouette saphir. On ne voyait ainsi plus autant en détails que précédemment mais on pouvait maintenant laisser marcher son imagination si l'envie nous en prenait.

Oui, j'ai peur de toi. Tu es imprévisible, dangereuse et j'ai toujours l'impression que tu voudrais te jeter sur moi mâchoire grande ouverte. Pour autant, tu m'as aidée et tu as su te contrôler suffisamment, même lorsque ça se présentait mal. Peut-être que nos cicatrices du passé peuvent servir de terrain d'entente et faire qu'à défaut d'être amies, on puisse être alliées. Qu'est-ce que tu en penses ?
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By Jeny Mikerley
#34324
« Tu te sers de Mya juste pour prendre ta vie en main ? Il n’y a rien en elle, en l’ordre, qui te pousse à rester sur le long terme ? »

Question louable pour une Sith qui était prédestinée à tuer tout le monde pour assoir sa position. Helera disait toujours que les Sith n’étaient pas un réel danger tant qu’ils se régulaient entre eux. Ce n’est que lorsqu’ils sont ensemble et soudés que se révèle le véritable problème. Des paroles qui n’étaient pas tombée dans l’oreille de sourds. Jeny n’aurait pu rêver meilleur entraînement pour devenir un ordre Sith digne de cela.

« Un ordre ni Jedi, ni Sith. Avec pour seul code le respect de la vie et autrui. Apatrides, ils se revendiquaient les gardiens des droits. Ne demandaient rien en échange, ni foyer, ni argent. Une aide désintéressée pour ceux qui en avait besoin. Des idéalistes. Je les ai tous détruits, n’en parlons plus. »

Jeny s’était alors étirée lentement, laissant ses jambes presque droites sur le bord du banc, regardant à demi la Pantoran désormais. Trop de fumée pour avoir une interlocutrice digne de ce nom. Ce n’était qu’une voix dans sa tête désormais. Elle se frotta une jambe contre l’autre tout en l’écoutant parler de massacre. Elle esquissa un sourire et laissa tomber de nouveau sa tête contre le mur.

« Je ne sais pas. Je ne sais pas pourquoi je suis Mya … Peut-être parce qu’elle est l’ennemie de mon ancien maître. Peut-être qu’elle a la puissance de changer les choses … Peut-être qu’elle m’a juste donné l’attention dont j’avais besoin à un moment donné. Je ne sais pas Varadesh… Quant à l’ombre … »

De sa main, elle fit de nouveau jaillir la fumée mortelle qu’elle approcha de son interlocutrice, la faisant danser à proximitié, sans jamais s’approcher. Comme un spectre dans la brume de la salle.

« J’étais dans un temple Sith, d’inquisiteur impériaux je crois. J’ai dû activer un rite ou je ne sais quoi, mais je me suis retrouvée emprisonnée dans une vierge de fer. Tu sais ces tombeaux avec des pics de partout. Tandis que je me faisais transpercer, que mon sang sortait de tous les côtés, j’ai entendu la voix de Mya et ça m’a … guidée ? C’est difficile à expliquer. Je suis sortie on ne sait comment et un des esprits Sith de la salle m’a donné un ordre, ça ne m’a pas plu, je l’ai vidé de son énergie et j’ai brisé son cristal. L’ombre est alors rentrée par mes plaies et … voila. J’ai l’impression qu’elle est mon binome, qu’elle me parle. »

« Ou que j’ai juste besoin de parler à quelqu’un », si dit-elle. Jeny inspira les vapeurs et d’un geste de la main chassa la sueur qui perlait de ses bras. Elle alla rajouter de l’eau manuellement et revint s’assoir face à la pantoran cette fois, regardant ses propres pieds qui balançaient d’avant en arrière. Concentrée à autre chose de plus profond et enfouie. Ecoutant d’une oreille distraite les dires de la Pantoran.

« J’aime bien ton analyse. C’est assez parlant. Mais tu t’es faite violer ou on t’a prostitué ? »

Sans détour ni utilisation de concept, là encore, Jeny parla avec franchise. Sans moquerie et avec simplicité. Quant au bien et mal, parler de ces concepts comme des moyens de contrôle semblaient presque logiques en fin de compte. La bleue mettait des mots sur ses pensées. Tout n’était pas particulièrement cadrée mais il y avait déjà là le périmètre d’étude nécessaire pour avancer. Elle n’était peut-être pas si conne celle là. A méditer. Jeny releva le regard et croisa celui de sa comparse de situation. C’est alors qu’elle se caressa le crane, dans une sorte de mouvement presque robotique, logique. Elle se tourna alors du côté profil et exhiba sa silhouette dans une pause très posée. Jeny haussa un sourcil. Un ange allait presque passer, mais elle reprit la parole, tandis que ses cheveux dansaient désormais derrière elle, le visage tourné vers le mur. Jeny inclina alors la tête de côté tout en regardant ses formes à travers la serviette. Avait-elle été nue à côté de quelqu’un, au fait ? Non, jamais. Cette fois là dans le noir ne comptait pas et ne compterait jamais que comme la pire chose qui soit. Le sonna était donc la seule fois où elle était autant dénudée auprès de quelqu’un. Elle se regarda alors, tandis que son cœur prit une acceleration soudaine, incontrôlée. Depuis quand elle en avait quelque chose à faire du regard des autres ? Oui, c’était elle la méchante de l’histoire, elle n’avait pas ce genre de préoccupation. Qu’est ce qu’elle en pensait ? Jeny releva les yeux lorsque la question fut posée. Oui, qu’est ce qu’elle en pensait. Quelques secondes pour se remémorer le contexte.

« Tant mieux. Pourtant je ne compte pas te tuer. Pas consciemment en revanche. Si j’ai fui ma famille pour les protéger, ce n’était pas pour rien après tout. Tu as pu en faire les frais. Tu veux qu’on soit alliées ? Attend, on va faire le test. »

Sur ces mots, elle se leva et s’approcha d’elle.

« Décale toi. »

Elle la saisit par le haut des cuisses, au niveau de la partie recouvertes de tissu, et la fit pivoter jusqu’à être face à l’autre banc. Lui laissant alors assez de place pour s’assoir à côté d’elle, sur ses propres cuisses, de façon à être latérale à Varadesh. Pour autant, elle fit un geste de la main pour lui faire prendre conscience qu’elle devait à minima être face à elle.

« Depuis mon … enfin depuis ce moment là, j’ai dû mal à toucher les gens. Je veux dire … Les contacts physiques me brûlent et me pousse à attaquer, à éradiquer, à … Enfin encore une fois tu dois me prendre pour une conne. Je n’arrive pas à … »

En fin de compte, ne l’avait-elle pas touché quand elle avait tenté de la réanimer ? N’avait-elle pas obtenu sa vitalité en contact avec sa peau, avec son sang ? Oui mais elle était en train de mourir … Oui mais … Un moyen de le savoir.

« Bon, ne bouge pas. »

Elle se cacha le visage avec sa main gauche et sans prévenir, plaça sa main sur le visage moite de la bleue. Les dents serrées, une grimace sur le visage, on sentait que Jeny se crispait, rien qu’à voir les nerfs qui se dessinaient sur les bords de son cou. Sa main était posée sur le visage de la bleue sans violence, mais sans plus de sensualité que cela. Jeny ouvrit un œil, à travers ses doigts qui lui servait de protection, puis deux. Elle retira sa main de sa vision, puis l’autre du visage de Varadesh. Elle la regarda, avant en arrière.

« Rien. Ça ne brûle pas avec toi. Comme avec Mya… Etrange, je ne sais pas … »

Jeny releva ses yeux pourpre sur ceux jaunes de Varadesh.
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