- jeu. 22 nov. 2018 22:23
#34283
Le réveil fut, non pas brutal comme on aurait pu le croire mais plutôt tranquille, autant que l'avait été le sommeil sans fin qu'on lui avait imposé le temps de réparer tout ce qui avait été cassé. Et des trucs cassés il y en avait eu un paquet par ailleurs, c'était un miracle que son organisme ait pu survivre à tout ce qui lui avait été infligé. Béni fut le côté obscur de l'avoir poussée à se dépasser et à encaisser, à enfermer la douleur dans une petite boîte pour lui laisser l'esprit clair et capable de raisonner. Les toubibs avaient eu peine à croire ce qu'ils avaient vu lorsqu'on leur avait emmené le corps inconscient de la prétendue Dame Sombre.
Ses yeux s'ouvrirent finalement, d'abord à grand-peine, momentanément fatigués par le long sommeil et peu désireux de se remettre au travail. Pour autant, elle les força d'un simple ordre mental à obéir, elle n'avait que trop perdu de temps à se reposer, il y avait beaucoup à faire encore. Trouver Jeny, éventuellement discuter avec elle de ce qui s'était passé, ensuite rencontrer Grégor pour mettre les choses au clair une bonne fois pour toutes, contacter Ranath pour la tenir au courant et... En premier lieu, enfiler de vrais vêtements tiens, cet espèce de pyjama gris n'était ni seyant ni confortable.
Par chance, les médecins qui s'affairaient autour d'elle la virent reprendre connaissance et, après lui avoir brièvement expliqué qu'elle se remettait d'un traitement au bacta pour régénérer son corps meurtri (inutile puisqu'elle s'en souvenait bien, mais ils faisaient leur boulot), lui tendirent des vêtements standards militaires typiquement locaux d'un noir profond. Après s'être habillée, elle fut prête. A défaut d'être jolie, cette tenue lui allait et remplirait son rôle. En sortant, elle tomba presque nez à nez avec l'adjudant du Commandeur, lequel s'inclina respectueusement.
Ma Dame, le Commandeur m'a envoyé s'assurer que vous alliez mieux et vous transmettre ses salutations.
C'est gentil de sa part. Comment va-t-il lui-même ? Les événements récents ont dû lui compliquer la tâche j'imagine.
Il a ordonné que le temple soit bouclé afin que personne de non autorisé n'entre ni ne sorte. Ses ordres n'incluent bien évidemment pas votre acolyte ni vous.
Evidemment. Dites-lui que je viendrai sous peu m'entretenir avec lui pour évoquer l'avenir. En attendant, assurez-vous que tout les prêtres encore en vie soient bouclés, ils recevront également notre visite pour être... Éclairés quant à leurs errements et leurs nouveaux devoirs.
Comme vous le souhaitez ma Dame.
Une dernière chose, mon acolyte. Ou est-elle ?
Elle loge au manoir du Commandeur en ce moment même, elle a exigé qu'on lui prépare la meilleure chambre que nous ayons et le Commandeur a cru bon de tenir ses quartiers à votre disposition en guise de bonne volonté.
Merci. Rompez.
Ces informations en tête, la Pantoran se mit en quête d'un véhicule pour l'amener au fameux manoir. Avec amusement, elle constata qu'il lui suffit d'en parler au parking du QG militaire pour qu'on lui assigne un chauffeur à sa disposition. Comme le contraste était fort entre le début de leur arrivée 2 jours plus tôt sous les tirs ennemis et l'obédience qu'on leur témoignait à présent. Songeuse, elle passa le trajet à regarder par delà la vitre du siège arrière, observant les nuages sombres et lourds qui tonnaient dans le ciel, recouvrant la ville d'Hurom sous un voile épais. Pas vraiment un endroit chaleureux cette planète.
Elle arriva en vue du fameux manoir qui semblait plus ressembler à un hôtel de luxe qu'un manoir. Songeant qu'il devait s'agir probablement d'une question de goûts du maître des lieux, elle ne s'en émut pas et entra. Un serviteur lui indiqua l'étage ou elle pourrait trouver l'humaine, expliquant qu'il n'avait pas pu entrer même pour déposer un plateau-repas, sa demande d'entrer n'ayant reçu aucune réponse il avait jugé plus prudent de ne pas insister. La peur, voilà ce qu'il ressentait. Malgré les précautions du gouvernement de Grégor, trop de témoins avaient pu apercevoir les 2 étrangères et les questions étaient naturellement venues.
Aucune annonce officielle n'avait encore été faite, simplement l'ordre aux citoyens de ne pas s'inquiéter, que l'armée contrôlait la situation. Il faudrait également régler cette question sous peu. Une annonce en grande pompe était envisageable, bien qu'elle pouvait tout autant se transformer en source de gêne. Les pensées de Varadesh furent interrompues lorsqu'elle arriva devant la porte. Elle toqua et patienta quelques secondes, se fendant d'un simple :
C'est moi, tu peux ouvrir.
Il se passa un certain moment de vide avant que la porte ne s'ouvrit sur la silhouette caractéristique de Jeny, laquelle était... En tenue très légère. L'apprentie la regarda en fronçant les sourcils, plus étonnée que gênée mais ne fit pas de commentaire, se contentant d'entrer puis, après un rapide examen de la suite dans laquelle résidait l'humaine, choisit de s'adosser contre le mur face au lit. Un silence naquit, peut-être lourd ou inquiétant ou simplement confortable, difficile à dire. L'amusement se disputait à une certaine curiosité et une pointe de gêne malgré tout. Elle n'aurait jamais pensé se retrouver dans une situation comme celle-là.
Bien qu'elle s'efforça de ne pas regarder avec trop d'insistance la silhouette de l'humaine qui s'était remise en position de méditation sur le lit, il était difficile de ne pas noter certains détails comme les nombreuses cicatrices sur la peau. Ce qui la troubla le plus n'était pourtant pas cette vision de l'intimité de Jeny mais bien son visage. Tout à fait débarrassée de toute la crasse, du sang et autres joyeux morceaux d'organes immondes qui l'imprégnaient habituellement, elle semblait presque... Normale, banale, bien que pas dénuée d'un certain charme si on mettait de côté ses yeux mauvais et le fait qu'elle était une dangereuse psychopathe.
Et ce visage, elle lui trouvait quelque chose de familier sans pouvoir parvenir à mettre le doigt dessus. Ou l'avait-elle déjà vu ? Impossible de se rappeler, ça lui reviendrait plus tard de toute façon et ça n'était probablement pas important. Si elle savait...
Jolie chambre. Tu vas mieux ?
Une tentative de conversation bien piètre il fallait l'admettre. En même temps, comment démarrer une discussion avec quelqu'un de si singulier ? Comment aborder ce qui s'était passé l'air de rien ? Etre sociable avec Jeny revenait à faire le parcours du combattant, on ne savait jamais ou on mettait les pieds ni si ça en valait vraiment la peine. Elle se mit à renifler quelque chose et haussa un sourcil.
C'est quoi cette odeur... Tu as mis du parfum ?
Voilà bien une idée saugrenue s'il en était une. Mais bon, chacun ses lubies après tout. Si on mettait de côté toutes ses particularités, Jeny était une jeune femme normale. A peu près.
Ses yeux s'ouvrirent finalement, d'abord à grand-peine, momentanément fatigués par le long sommeil et peu désireux de se remettre au travail. Pour autant, elle les força d'un simple ordre mental à obéir, elle n'avait que trop perdu de temps à se reposer, il y avait beaucoup à faire encore. Trouver Jeny, éventuellement discuter avec elle de ce qui s'était passé, ensuite rencontrer Grégor pour mettre les choses au clair une bonne fois pour toutes, contacter Ranath pour la tenir au courant et... En premier lieu, enfiler de vrais vêtements tiens, cet espèce de pyjama gris n'était ni seyant ni confortable.
Par chance, les médecins qui s'affairaient autour d'elle la virent reprendre connaissance et, après lui avoir brièvement expliqué qu'elle se remettait d'un traitement au bacta pour régénérer son corps meurtri (inutile puisqu'elle s'en souvenait bien, mais ils faisaient leur boulot), lui tendirent des vêtements standards militaires typiquement locaux d'un noir profond. Après s'être habillée, elle fut prête. A défaut d'être jolie, cette tenue lui allait et remplirait son rôle. En sortant, elle tomba presque nez à nez avec l'adjudant du Commandeur, lequel s'inclina respectueusement.
Ma Dame, le Commandeur m'a envoyé s'assurer que vous alliez mieux et vous transmettre ses salutations.
C'est gentil de sa part. Comment va-t-il lui-même ? Les événements récents ont dû lui compliquer la tâche j'imagine.
Il a ordonné que le temple soit bouclé afin que personne de non autorisé n'entre ni ne sorte. Ses ordres n'incluent bien évidemment pas votre acolyte ni vous.
Evidemment. Dites-lui que je viendrai sous peu m'entretenir avec lui pour évoquer l'avenir. En attendant, assurez-vous que tout les prêtres encore en vie soient bouclés, ils recevront également notre visite pour être... Éclairés quant à leurs errements et leurs nouveaux devoirs.
Comme vous le souhaitez ma Dame.
Une dernière chose, mon acolyte. Ou est-elle ?
Elle loge au manoir du Commandeur en ce moment même, elle a exigé qu'on lui prépare la meilleure chambre que nous ayons et le Commandeur a cru bon de tenir ses quartiers à votre disposition en guise de bonne volonté.
Merci. Rompez.
Ces informations en tête, la Pantoran se mit en quête d'un véhicule pour l'amener au fameux manoir. Avec amusement, elle constata qu'il lui suffit d'en parler au parking du QG militaire pour qu'on lui assigne un chauffeur à sa disposition. Comme le contraste était fort entre le début de leur arrivée 2 jours plus tôt sous les tirs ennemis et l'obédience qu'on leur témoignait à présent. Songeuse, elle passa le trajet à regarder par delà la vitre du siège arrière, observant les nuages sombres et lourds qui tonnaient dans le ciel, recouvrant la ville d'Hurom sous un voile épais. Pas vraiment un endroit chaleureux cette planète.
Elle arriva en vue du fameux manoir qui semblait plus ressembler à un hôtel de luxe qu'un manoir. Songeant qu'il devait s'agir probablement d'une question de goûts du maître des lieux, elle ne s'en émut pas et entra. Un serviteur lui indiqua l'étage ou elle pourrait trouver l'humaine, expliquant qu'il n'avait pas pu entrer même pour déposer un plateau-repas, sa demande d'entrer n'ayant reçu aucune réponse il avait jugé plus prudent de ne pas insister. La peur, voilà ce qu'il ressentait. Malgré les précautions du gouvernement de Grégor, trop de témoins avaient pu apercevoir les 2 étrangères et les questions étaient naturellement venues.
Aucune annonce officielle n'avait encore été faite, simplement l'ordre aux citoyens de ne pas s'inquiéter, que l'armée contrôlait la situation. Il faudrait également régler cette question sous peu. Une annonce en grande pompe était envisageable, bien qu'elle pouvait tout autant se transformer en source de gêne. Les pensées de Varadesh furent interrompues lorsqu'elle arriva devant la porte. Elle toqua et patienta quelques secondes, se fendant d'un simple :
C'est moi, tu peux ouvrir.
Il se passa un certain moment de vide avant que la porte ne s'ouvrit sur la silhouette caractéristique de Jeny, laquelle était... En tenue très légère. L'apprentie la regarda en fronçant les sourcils, plus étonnée que gênée mais ne fit pas de commentaire, se contentant d'entrer puis, après un rapide examen de la suite dans laquelle résidait l'humaine, choisit de s'adosser contre le mur face au lit. Un silence naquit, peut-être lourd ou inquiétant ou simplement confortable, difficile à dire. L'amusement se disputait à une certaine curiosité et une pointe de gêne malgré tout. Elle n'aurait jamais pensé se retrouver dans une situation comme celle-là.
Bien qu'elle s'efforça de ne pas regarder avec trop d'insistance la silhouette de l'humaine qui s'était remise en position de méditation sur le lit, il était difficile de ne pas noter certains détails comme les nombreuses cicatrices sur la peau. Ce qui la troubla le plus n'était pourtant pas cette vision de l'intimité de Jeny mais bien son visage. Tout à fait débarrassée de toute la crasse, du sang et autres joyeux morceaux d'organes immondes qui l'imprégnaient habituellement, elle semblait presque... Normale, banale, bien que pas dénuée d'un certain charme si on mettait de côté ses yeux mauvais et le fait qu'elle était une dangereuse psychopathe.
Et ce visage, elle lui trouvait quelque chose de familier sans pouvoir parvenir à mettre le doigt dessus. Ou l'avait-elle déjà vu ? Impossible de se rappeler, ça lui reviendrait plus tard de toute façon et ça n'était probablement pas important. Si elle savait...
Jolie chambre. Tu vas mieux ?
Une tentative de conversation bien piètre il fallait l'admettre. En même temps, comment démarrer une discussion avec quelqu'un de si singulier ? Comment aborder ce qui s'était passé l'air de rien ? Etre sociable avec Jeny revenait à faire le parcours du combattant, on ne savait jamais ou on mettait les pieds ni si ça en valait vraiment la peine. Elle se mit à renifler quelque chose et haussa un sourcil.
C'est quoi cette odeur... Tu as mis du parfum ?
Voilà bien une idée saugrenue s'il en était une. Mais bon, chacun ses lubies après tout. Si on mettait de côté toutes ses particularités, Jeny était une jeune femme normale. A peu près.