L'Astre Tyran

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By Zeph Mathuin
#34340
C'était une bonne question. Qu'est-ce qui la poussait elle-même à suivre la voie d'apprentie Sith et Main de l'Ombre de Darth Ranath ? Au début, ça n'avait été que mue par un simple instinct de survie hérité de ses années d'esclave qu'elle avait accepté son offre. Elle craignait alors de finir seule, abandonnée et ignorée et elle savait qu'elle n'aurait jamais pu prendre soin d'elle à ce moment de sa vie. Quelqu'un habitué à toujours obéir et ne vivre que pour les autres ne possédait pas les réflexes pour se prendre lui-même en main. Qu'aurait-elle fait si elle avait dit non ? Probablement rien ou elle serait repartie avec le capitaine pour ne rien faire de plus. Une vie sans importance, anonyme.

Et maintenant qu'elle était devenue une autre personne ? Elle avait peine à imaginer aujourd'hui avoir pu être cette pauvre petite chose inutile qu'on trimbalait selon son bon plaisir et qui n'avait aucune dignité ni fierté, pas d'orgueil qu'on eut pu blesser ni de respect d'elle-même. Elle n'éprouvait que du mépris pour celle qu'elle avait été, pour sa faiblesse et son inutilité, elle se dégoûtait de cet être pathétique. Il serait hors de question de regarder en arrière ou d'abandonner maintenant qu'elle avait enfin trouvé sa véritable place.

Je crois en l'Ordre Sith et en mon maître. Je crois que nous sommes capables de rétablir l'équilibre naturel des choses. Ce sont les forts qui règnent et les faibles qui servent. Et nul n'est plus fort qu'un Sith.

Et elle croyait fermement qu'un jour, ce règne serait le sien. Toujours dans l'histoire sanglante des Sith l'apprenti finissait par prendre la place de son maître, le plus souvent par la manière forte. Envisageait-elle d'agir de même ? Peut-être. Son choix n'était pas encore arrêté et il était beaucoup trop tôt pour y songer de toute façon. Il lui restait tant à apprendre encore. Le glas de Ranath viendrait peut-être un jour ou peut-être pas. Sa fin serait peut-être sans concession ou peut-être s'effacerait-elle simplement en faveur de sa disciple.

Elle haussa un sourcil en apprenant ce qu'était cet Ordre Gris. Ni Sith ni Jedi ? Aidant ceux dans le besoin sans rien demander en retour ? Elle en doutait franchement. Rien n'était gratuit en ce bas monde et tout le monde voulait toujours quelque chose. Si elle avait bien appris une chose, c'était que les intentions les plus nobles cachaient très souvent des pratiques douteuses voire franchement répréhensibles. Si Jeny les avait vraiment tous détruits, c'était une bonne chose. Bon débarras, la galaxie n'avait pas besoin d'une autre bande d'illuminés enfermés dans leurs illusions, elle avait déjà les Jedi pour ça.

Son récit suivant était tout aussi étrange et peu orthodoxe. A l'en croire, l'humaine semblait passer son temps à s'attirer les pires ennuis et à subir les plus atroces douleurs. Soit elle était malchanceuse comme pas permis, soit elle avait un talent unique pour se trouver ou il ne fallait pas. Cette histoire de temple Sith l'intéressait toutefois, elle avait elle-même pu constater combien ils pouvaient contenir des trésors alléchants. Poussée par la curiosité, elle demanda :

Ce temple d'inquisiteurs, ou est-il ? Il existe toujours ? Tu crois qu'il y a encore des choses intéressantes à y trouver ?

Pas de mal à poser la question après tout. D'autant que vu celle de Jeny, il fallait bien obtenir un paiement en échange de la réponse. Il était facile d'oublier que l'humaine, selon ses propres termes, "n'était plus touchée par les normes sociales", faute d'être habituée à sa compagnie. Dans le cas contraire, elle aurait eu plus de tact et plus de subtilité plutôt que de lâcher ça l'air de rien. Le visage de l'apprentie se figea, consciente que le sujet lui était toujours douloureux. Mais après tout, elle avait déjà avoué d'autres souvenirs douloureux plus tôt, autant continuer sur sa lancée.

Les deux. On ne m'a pas demandé mon avis. J'avais 11 ans quand ils m'ont enlevée, 13 la première fois. Et il y en a eu beaucoup pendant les 6 années suivantes. Bien trop pour que j'arrive à toutes les compter. Mais je me souviens de chaque fois. Je me souviens du visage de chaque homme et femme qui a détruit un peu plus la petite fille que j'étais, pour ne laisser à chaque fois un peu moins qu'une personne. Le pire dans tout ça, ce n'était pas les actes en eux-mêmes, c'était le rappel constant que je n'étais rien et surtout, que je ne serais jamais en sécurité.

Souvent la première année passée aux côtés de Ranath elle avait rêvé de pouvoir partir en chasse et prendre la vie de chaque personne qui l'avait détruite, en paiement de la dettes qu'ils avaient envers elle. Mais ça ne servirait à rien, au-delà du plaisir immédiat de la vengeance. Et elle l'avait déjà eue un an plus tôt, là ou tout avait commencé. Son besoin puéril assouvi, elle s'était détournée de cette voie qui serait sans fin et inutile, ne ferait que la détourner de son vrai devoir.

Ce qui suivit la prit complètement par surprise. Un instant Jeny était cachée sous la brume omniprésente et lointaine, presque inaccessible, l'instant d'après elle apparaissait à côté d'elle, posant ses mains juste au-dessus des cuisses l'air de rien. Le contact n'était pas forcément désagréable mais il sortait de nulle part. Écarquillant les yeux, Varadesh dut résister au réflexe de la repousser violemment en arrière pour protéger son intimité et sa vie. Elle n'avait pas oublié le danger que représentait l'humaine qui ne cessait de lui rappeler de faire attention en plus.

Mais elle résista à son envie de frapper, songeant que c'était précisément un tel mouvement qui risquait de déclencher une crise chez elle. Mieux valait éviter, elle n'avait pas son sabre à portée de main pour se défendre efficacement. Elle se contenta donc de patienter, tolérant ce petit jeu qui était somme toute gênant mais pas surprenant. Jeny n'y entendait rien en politesse et autres subtilités. Et à l'entendre, la Pantoran comprit qu'elles avaient toutes les deux vécu quelque chose de très semblable et qui les avait marquées. Mais là ou elle avait plus ou moins réussi à surmonter ce traumatisme, l'humaine l'avait refoulé sans pour autant pouvoir l'empêcher de la ronger.

Ses manières étaient terriblement gênées et elle semblait extrêmement mal à l'aise, un état de fait que Varadesh ne se serait pas attendue à constater chez cette jeune femme habituée à déambuler en tenue légère, crasseuse et à dévorer tout ce qui la dérangeait. Mais cet aspect répugnant et ce comportement horrible n'étaient peut-être au fond qu'un moyen de défense, une façon de se protéger de ce qui l'avait anéantie. Ou bien c'était simulé et tout ça n'était qu'un jeu macabre. Les 2 étaient possibles, la partie la plus sensible de la Sith l'amenant à vouloir croire en la première possibilité toutefois.

Et à présent la voilà qui se mettait à caresser avec une grande maladresse sa joue. C'était une situation vraiment étrange voire surréaliste, une Sith et une jeune femme incontestablement dangereuse, toutes deux quasiment nues dans un sonna étouffant après avoir frôlé la mort de très près, qui en venaient à discuter sur leurs traumatismes passés et à se rapprocher dangereusement l'une de l'autre. Une histoire pareille était digne des holos à l'eau de rose. Et peut-être même de certaines séries holoporns aussi.

Ça... Ne brûle pas ? Je suis pas sûre de comprendre mais bon, du moment que ça ne t'a pas déplu, j'imagine que je peux prendre ça comme un compliment...

Ne pas inspirer du dégoût à Jeny : check. Elle pouvait surement mourir en paix après avoir réussi cet exploit. Les yeux rouges de l'humaine la regardaient et si son visage semblait détaché, elle avait l'impression de lire de la détresse au milieu du lac couleur écarlate dans ses orbites. Peut-être même de la tristesse, mais elle n'aurait pas pu affirmer qu'elle ne s'imaginait pas tout ça. Si ça se trouve, la belle était en train de jouer avec elle. Oui car, il fallait bien avouer qu'une fois débarbouillée du sang et des morceaux de chair autant sur son visage que son corps, Jeny n'était pas vilaine.

Même pas vilaine du tout. Si elle pouvait faire abstraction de cette sale manie de dévorer autrui, elle pourrait presque être considérée comme étant plutôt sexy. Pas à la manière d'une Alayna ou d'un Marak mais dotée du même genre de beauté froide que Ranath, la dignité en moins cela dit. Varadesh lui adressa un sourire fragile, ne sachant pas sur quel pied danser avec cette jeune femme qui, d'aussi près lui rappelait encore plus quelqu'un d'autre.

Tu as dit tout à l'heure que tu n'avais plus de désir. Qu'est-ce que tu ressens en ce moment ?

Une question toute simple, dite d'une voix douce, gentille. Si simple et pourtant chargée de tant de possibilités selon la réponse et la réaction qu'elle déclencherait.
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By Jeny Mikerley
#34343
« L’équilibre naturelle des choses ? Les aliens d’un côté, les humains de l’autre. Les forts en haut, les faibles en bas ? C’est une conception bien extrémiste qui sonne trop parti pris politique. »

Du racisme, de la misogynie, de la xénophobie. Autant de concepts qui finissaient toujours par le même bilan. Les opprimés se soulevaient et les dirigeants étaient tués. Point. Jeny considérait que tout cela devait simplement être détruit. Que le chaos n’était pas une solution, qu’il était la fin de tout. Priait-elle pour autant ce chaos ? Non, elle s’était dépolitiser depuis bien longtemps et s’était juste tournée vers des personnes qui croyaient en leur parole. Rien de plus. Le pouvoir et le contrôle, ce n’était pas pour elle. Pour autant, elle ne laisserait personne lui marcher sur les pieds, et n’acceptait pas qu’on lui donne des ordres. Toujours est-il que la conversation continua, avec son lot de goulettes qui humidifia la serviette et satura l’air ambiant. Vint alors l’information sur le temple Sith. Là elle avait touché un point, elle le savait. Cependant …

« J’ai tout détruit. J’ai aspiré l’esprit qui y habitait, l’ombre est entrée en moi et c’est tout. Il était sur Prakith, si jamais tu veux y faire un tour. M’enfin je doute que tu trouves quoi que ce soit là-bas. Plus maintenant en tous cas. »

Jeny n’avait pas trouvé une place de pouvoir, elle était devenue ce pouvoir. L’ombre croissait en elle, comme un parasite. L’esprit n’était là que pour donner la voix, mais il avait exigé. Et Jeny n’aimait pas que l’on exige. Alors si jamais Varadesh voulait ce savoir, pas besoin d’aller sur Prakith, car il se tenait juste en face d’elle. Pratique. Tout aussi détendue, la question des rapports fut envoyée comme une lance dans le cœur d’un bantha. Sans un bruit, il déchira l’atmosphère ambiante. Avec la même simplicité, elle répondit. Treize ans. C’était sûrement hyper jeune. Etait-on formée à cet âge-là ? Non, peut-être pas. Mais cela faisait sûrement grandir. Six ans supplémentaires à servir de prostituée. Ce qui lui faisait actuellement la vingtaine. Elle avait dû connaître les horreurs des coups, des brimades et de la peur à chaque instant. Son cœur devait être littéralement et oniriquement déchiré. C’est comme cela que l’on construisait les Sith selon Jeny. Par le mal et pour le mal. La destruction d’un être pour son plaisir personnel. Tandis que ces derniers reproduisaient encore une fois le même schéma, créant de nouveaux sith. Et ainsi de suite. Ils reproduisaient le même schéma, tout le temps. Elle-même n’était pas exclue et pensa aux deux gamins de Balmorra. Quelque part, c’était abject. Tuer, c’était plus propre. Mais ces débats étaient inutiles en réalité. Jeny laissa passer la réponse qu’elle devait lui donner, et resta dans le mutisme. Vaguant à des débats avec elle-même, le regard dans la fumée, voyant la forme de la lame qui la harcelait.

C’est alors qu’elle se lança dans son étude approfondie de la Pantoran. Elle se laissa faire, pendant toute la durée de l’expérience. Tandis que son cœur battait dans sa poitrine. Il y avait eu alors une sorte de réjouissance quand elle avait découvert que la bleue ne la brûlait pas. Mais cette réjouissance s’était vite transformée et elle s’étant rendu compte de son geste.

« Déplu ? Je ne sais pas. C’est juste que … enfin … Ca me rend violente … et … »

Et c’était en partie cela qui faisait qu’elle tuait à tour de bras. Le moindre contact physique provoquait chez elle comme des pulsions assassines du fait de la douleur que cela provoquait. Comme des milliards d’aiguille qui venaient déchirer sa peau, alors même qu’il n’y avait rien. Pour ainsi dire, il lui était impossible de toucher qui que ce soit. Aussi longtemps qu’elle s’en souvienne, cela n’était même pas arrivé. Jeny regarda sa main, à défaut de pouvoir regarder Varadesh dans les yeux. Elle avait honte. Honte de quoi ? Pourquoi ? Qu’est ce qui faisait qu’elle se sentait mal à cet instant ? Depuis ce moment, jamais elle n’avait eu honte de rien et … Et personne ne lui avait parlé en fait. Plus de cinq minutes, sans qu’un échange de sang ne soit effectif. Jeny était désocialisée. Varadesh revint rapidement à la charge.

« Non … mais … enfin … »

Arrête de bégayer ! S’hurla-t-elle intérieurement. Son esprit restait lucide et son corps déraillait complètement. Déphasage complet.

« J’ai jamais … tu sais … Je ne sais pas ce qu’est le désir. »

Ponctua-t-elle rapidement. Elle s’éloigna de Varadesh en glissant, se collant contre le mur à l’autre extrémité du banc. Son regard sur ses mains, qui tremblaient comme des feuilles mortes. L’écho de la question de Varadesh fit parallèle avec les paroles d’Helera, des années auparavant. « Ressens, plutôt que de sentir ». La Grise avait beau être une sale traître, elle n’en restait pas moins la sensitive la plus puissante qu’elle connaisse. Elle retourna son regard vers elle, se concentrant sur ses sensations, ses ressenties.

« Je tremble. Mon cœur … bat trop vite. J’ai mal au ventre … C’est comme si … Je sais pas … Je sais jamais ce qu’il se passe en moi. Ca m’énerve ! Ca m’énerve … »

Sa tête se tourna vers Varadesh, croisa son regard. Qu’est-ce que tout cela signifiait ? Peut-être était-ce Varadesh qui avait utilisé un sort de contrôle mental. Si c’était le cas … Non, impossible. Son regard se perdit sur sa silhouette, le buste, le bassin et les cuisses. Puis elle regarda de nouveau sa main tremblante en faisant bouger ses doigts sur sa paume. La Force la guidait, cela avait toujours été. Jeny se rapprocha de nouveau vers la bleu, alors que son cœur fit de nouveau un bond. Elle savait ce qu’elle voulait faire, mais la simple perspective de le faire la mettait mal à l’aise, faisait voler son cœur en éclat. L’adrénaline pulsait, alors que le combat était loin derrière. Jeny leva lentement sa main et sans un mot, sans un bruit, la posa délicatement sur la cuisse non protégée de son binôme de mésaventure. Simplement cela, sa main immobile resta ainsi, sur la chaleur moite de cette peau en sueur. Syncope de son cœur. Mais rien ne se passa. Au contraire, elle se concentra sur le contact de sa paume avec un corps extérieur. Un corps entier, chaud et vivant. Son regard était figée sur sa main, son esprit ressentait, tentait de comprendre, découvrait …
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By Zeph Mathuin
#34347
Bon, eh bien il semblait que pour le projet d'expédition c'était mort. Remarquez, un endroit comme Prakith dont elle ne savait rien du tout n'aurait surement pas été simple d'accès, connaissant le goût pour les Sith des endroits bien cachés et bourrés de pièges. Elle aurait bien l'opportunité d'en visiter d'autres de toute façon, il devait en exister un certain nombre qui n'avaient pas encore été vidés de leurs trésors ou détruits par les Jedi. Peut-être son maître en connaissait-elle quelques-uns et la laisserait se lancer à leur recherche un jour prochain, l'idée lui plaisait bien.

L'examen de l'humaine prit fin et elle semblait véritablement mal à l'aise. C'était une réaction à laquelle on ne se serait pas attendu devant un tel spécimen en temps normal et cela donnait matière à réfléchir. Et plus encore, elle se mettait à bégayer, incapable visiblement d'articuler correctement, de mettre en ordre ses pensées. La jeune femme professait ne rien ressentir à part un désir de violence mais elle avait tort. Oh, Varadesh ne doutait pas que Jeny carburait principalement à la rage et elle pouvait comprendre ça. La rage entièrement libérée et évacuée avait quelque chose de pur, elle simplifiait les choses à l'extrême et mettait de côté tout ce qui pouvait gêner son objectif.

Si, tu sais ce que c'est. Tu l'as juste oublié. Tu l'as rejeté parce que c'était ton seul moyen de survivre et de continuer à avancer. Je comprend, il m'est arrivé la même chose.

Face à la perspective de l'horreur et le souffrance constante, l'esprit faisait aisément tout pour se concentrer sur la survie et occultait tout le reste, tout ce qui n'était pas vital pour remplir ce but. Ce qui semblait emplir de joie quelqu'un un instant ne lui faisait plus rien l'instant d'après parce qu'ainsi l'épreuve à venir lui semblerait moins difficile s'il n'avait rien à regretter. La frustration et la colère que l'humaine ressentait étaient dues à cet oubli inconscient : il n'était guère aisé de mettre des mots sur des sensations qu'on n'avait plus ressenti depuis longtemps.

Un demi-tour suivi d'une fuite au loin plus tard et la voilà qui était de nouveau repartie se coller au mur au fond du banc, cherchant à s'isoler de tout, surement pour faire le point et essayer de se calmer, comprendre. Pourtant, malgré la fumée omniprésente, la Pantoran avait vu brièvement les mains de l'humaine trembler fortement. La peur et l'indécision la rongeaient. Peur de ses désirs, peur de peut-être souffrir à nouveau, Jeny craignait les émotions qui l'accablaient. Cette idée était curieuse pour l'apprentie qui était une Sith et à qui on avait inculqué de ne réprimer aucune émotion qu'elle puisse ressentir.

La voilà qui revenait à la charge, toujours en proie au doute et qui revint se poser face à elle avant de lentement mettre sa main sur la cuisse d'un bleu profond. Elle fuyait le regard de Varadesh et gardait obstinément les yeux baissés vers sa main, comme si elle espérait ainsi décrypter tout les secrets imaginables. Mais les choses n'étaient pas aussi compliquées en réalité. Elles étaient simples et extrêmement complexes à la fois pour l'humaine. Il lui fallait apprendre à écouter une voix qu'elle avait fait se taire sans s'en rendre compte. Doucement, afin de ne pas la braquer, la Sith tendit sa main et la posa sur la joue de Jeny.

A gestes lents, elle caressait cette peau plus neuve que celle d'un nouveau-né. Elle ne cherchait pas à pousser son avantage plus loin, ne demandait même rien en retour. Les yeux rouges se levèrent à sa hauteur avec difficulté et l'observèrent sans ciller.

Tu réfléchis trop Jeny. Laisse tes émotions prendre le pas, laisse-les te montrer ce que tu souhaites vraiment. Il est une vérité fondamentale que nous autres Sith avons toujours accepté : la puissance des émotions, quelles qu'elles soient, balaie tout.

L'air ambiant était lourd, de par la chaleur intolérable qui régnait d'une part et par la tension qui enflait, rendant presque le tout suffoquant. Ce voyage que la jeune femme avait entrepris était douloureux mais nécessaire. Il fallait qu'elle apprenne à libérer ses démons intérieurs et accéder au potentiel qu'elle se bridait toute seule. Ses désirs et ses sentiments devaient être ramenés à la surface. La main libre de Varadesh vint se poser sur celle qui ne quittait pas sa cuisse, simplement pour lui permettre de constater si ce contact lui plaisait ou non.
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By Jeny Mikerley
#34351
Ce post contient des scènes pouvant choquer la sensibilité d'autrui. Merci de considérer qu'il s'agit de la fiction


Elle comprenait ? Non, elle ne comprenait pas. Il n’y avait jamais eu de désir, jamais. Un pilote de chasseur TIE n’a pas de désir. Il obéit aux ordres. Un chevalier Gris n’a pas de désir, il se sacrifie pour les autres. Le désir, c’était un concept totalement déconnecté de sa vie, une idée tout au plus, un idéal. Qu’est-ce que l’on désirait le plus ? Quelqu’un, quelque chose. Quelque chose de quelqu’un. Tout cela n’avait aucun sens et ce mot sonnait creux en elle. Elle n’avait rien à y afficher dans son esprit. Rien, le néant. Mais en dehors de ce concept, il y avait la réalité de l’instant. Il y avait l’anxiété et une main posée sur une cuisse. Rien de plus, rien de moins. Rien qu’elle n’identifie en tous cas. Cette pulsion qu’elle suivait n’était rien de plus qu’une envie de son esprit. Mais son esprit étant une extension de sa volonté, pouvait-on dire que c’était elle qui le voulait ? Pourquoi ? Curiosité sans doute. Celle de n’avoir jamais touché personne. Juste un contact.

Elle sursauta, une main vint se poser sur sa joue, lui redonnant emprise sur la réalité. Le sauna, Varadesh. Une main qui était posée sur sa joue. Une considération comme elle n’en avait jamais eu. C’était doux et réconfortant. Sans violence, sans agression. Etrange ce qu’une simple pression d’une peau sur une autre pouvait produire. Son cœur avait ralenti, elle s’était calmée. La douleur dans le ventre n’était pas partie pour autant, ou plutôt cette gêne. Son esprit bouillonnait toujours autant et le mal de crâne était toujours là.

« Je peux pas… Je peux pas les laisser faire. Tu as vu ce que mes émotions pouvaient créer. C’est … non, c’est pas possible. »

De nouveau, Jeny suivit la course de la main libre qui vint se poser sur la sienne. Elle aurait pu finir par apprécier la proximité. Pourtant les démons étaient là, enfouis, et étaient comme une boule dans son ventre qui ne demandaient qu’à sortir. Son regard déjà se perdit dans le vague, Varadesh disparue aux grés d’un endroit qu’elle ne connaissait que trop bien. L’antre de ses cauchemars, le royaume du mal à l’état brut.

« C’était il y a plusieurs mois. Il faisait noir sur Balmorra. Quelques lampadaires, tout au plus. Une zone pas entretenue. Je titubais, je me rappelle que je titubais parce que j’étais en manque. N’importe quoi à me mettre dans les veines. Il fallait que j’oublie, que je me perde. Ca me faisait du bien. Ou non, ça me … je sais pas… »

Jeny ne bougea pas de sa position, mais se laissa aller contre le mur qui soutenait le banc.

« Il y avait ce hangar. Je devais y aller, j’étais sûre de trouver une dose. J’y suis allée et … Il faisait encore plus noir. Je me rappelle qu’il y avait des débris de partout au sol, j’étais pieds nues et des morceaux me piquaient et rentraient dans ma peau. Au fond, un escalier. Je l’ai pris, il grinçait à chaque pas. En haut, c’était le noir complet. J’ai commencé à avoir peur à ce moment-là. Pourquoi qu’à ce moment ? J’aurai dû partir avant … On m’a attrapée, surprise. La drogue inhibait mes sens et la Force m’avait abandonné. »

Elle releva ses doigts et accrocha ceux de Varadesh, les serrant dans sa main. Son regard ne bougeait pas mais l’intérieur luisait. Cela allait progresser de mal en pis.

« J’ai pas fait gaffe, j’étais tétanisée. Ils m’ont parlé mais je me souviens plus. Je voyais rien, ils m’ont plaqué sur le sol. Deux ils étaient. J’ai voulu me relever mais j’ai été bloquée. Au sol il y avait des morceaux de verre, mes mains étaient coupées. Pour m’empêcher de fuir, l’un des deux s’est mis devant et a appuyé sur mes doigts. Il a aussi frappé avec son talon dessus, les a cassés. Dans mes genoux c’était pareil. Ils m’ont tout déchiré … »

Une larme coula le long de sa joue et ses yeux étaient tuméfiés. La vapeur abondante dans le sauna ?

« Il a essayé de … de rentrer en moi, mais … mais il pouvait pas. Du coup il a utilisé une lame. Une lame pour tout déchirer. Les cuisses et l’intérieur. J’ai eu mal. Très mal. L’autre devant m’étranglait il m’a mis son … dans la gorge. Je m’étouffais, mais je pouvais pas me débattre. J’ai essayé de gémir mais il m’a mis une lame sous la gorge. Je pensais que j’allais mourir. Personne n’était venu m’aider. Ni mon maître, ni ma famille, ni mes frères d’armes et ni la Force. La seule chose qui était là, c’était l’obscurité. Qui a éclaté … »

Jeny se retourna vers Varadesh et s’essuya les yeux. Son regard lui sait mais l’ombre dormait encore, pour l’instant.

« Ils sont morts. Et je n’ai jamais rien connu d’autres que ça. De toute ma vie, la seule fois, c’était ça. »

Son intérieur était chamboulé par le flux des multiples sentiments qui l’inondait. La noyait même. Il y avait de tout, mais pour une fois, pas de rage. Jeny décala son visage de sorte à se blottir contre la main de Varadesh, qui l’empêchait d’exploser. C’était cela, une sorte de bouclier contre l’ombre, qu’était sa proximité. Ou alors c’était le sauna, mais peu probable. Cette caresse sur son visage lui faisait du bien et elle y trouvait tout le réconfort dont elle pensait avoir besoin. De son autre main, elle entoura celle de Varadesh qui était posée sur son visage et descendit jusqu’à son avant bras, où elle s’arrêta.
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By Zeph Mathuin
#34369
Ironiquement, à la manière des Jedi, l'humaine craignait la même chose qu'eux, les émotions et ce qu'elles engendraient. Oh ça n'était pas forcément une mauvaise chose, mieux valait ne pas trop laisser la bête prendre le dessus sinon ça aurait fini en bain de sang jusqu'à ce qu'enfin la mort vienne mettre un terme à tout ça. Mais c'était dans les passions de la vie qu'un individu pouvait canaliser son pouvoir et celui de la Force pour servir sa volonté, pas dans la négation de ces passions.

Ce n'était qu'en admettant leur existence et leur nécessité qu'elle saurait se libérer de cette peur qui la rongeait. Laisser ses émotions s'exprimer ne revenait pas pour autant à leur donner libre cours sans aucune retenue. Il fallait savoir lâcher la bride sans toutefois perdre le contrôle. Tel était le pouvoir des Sith, un pouvoir qui pourrait libérer Jeny si elle consentait à s'y rallier au lieu de se prétendre différente. La difficulté résidait évidemment à trouver le juste milieu entre se laisser aller et garder le contrôle.

C'est pas en refoulant tout à l'intérieur que tu te sentiras mieux. Il faut que tu laisses parler tes émotions, pas que tu y succombes.

Puis vint le récit de sa première fois, un viol monstrueux et inhumain. Pareil acte l'était de toute façon mais la manière dont celui-ci s'était déroulé devait facilement pouvoir figurer dans le top des pires façons d'en commettre un. Dans l'obscurité et les ténèbres, la petite fleur avait disparu, profanée et saccagée par des monstres à visage humain qui n'avaient aucune limite dans leur cruauté. Et lorsqu'ils en avaient eu fini avec elle, probablement avaient-ils envisagé de la tuer pour qu'il ne reste rien capable de leur faire payer leur crime.

Mais la force de sa haine et de sa douleur avaient éveillé quelque chose de sombre qui s'était propulsé au-dehors, exerçant vengeance et châtiment. Pourtant, elle le savait bien elle-même, il n'y avait nul réconfort ni joie à trouver dans la vengeance. Ce qui avait été pris et détruit ne pourrait jamais revenir, les choses ne pourraient pas redevenir simples et meilleures. La vie était souffrance et cette souffrance conditionnait tout et tout le monde. Tout cela, Varadesh le comprenait, bien trop pour son bien et bien plus qu'elle ne l'aurait voulu. Victime du même genre de mauvais traitement pendant longtemps, elle savait.

Je sais Jeny, je sais. Ils ont tout pris et ils n'ont laissé que le chagrin, la douleur, la terreur. C'était ta seule façon de pouvoir continuer, c'est pour ça que tu es devenue ce que tu es. Ça fait mal de te rendre compte de ce que tu as perdu. Ce sont des blessures qui ne guériront jamais vraiment.

La jeune femme tenait sa main entre la sienne, serrant ses doigts fort, de plus en plus d'ailleurs. Elle ne devait pas s'en être rendue compte. Ça faisait un peu mal mais rien d'insurmontable, d'autant que ce contact, si léger fut-il, pouvait être réconfortant. Elle pouvait bien penser ne pas avoir besoin de pitié ou de compassion, c'était une manière de se prétendre au-dessus de ses souvenirs douloureux, invincible qu'elle était. L'apprentie crut voir une ou 2 larmes couler des yeux rouge sang, mirage ou réalité ? Dans cette purée de pois ambiante, difficile d'en être sûr. Peut-être un mélange des deux...

On pouvait reconnaître au moins une qualité à Varadesh, c'était de plutôt savoir comment réconforter quelqu'un qui souffrait. Vu son passif on aurait pu croire en une absence totale d'empathie envers son prochain mais c'était plutôt l'inverse. Au moins pour l'instant, plus le temps passerait et plus elle risquait de devenir indifférente à tout sauf elle-même. Les caresses douces et réglées sur un mouvement d'une infinie lenteur semblaient apaiser peu à peu Jeny, mais peut-être que ça n'était que le calme avant la tempête. Il n'y avait qu'un moyen de le savoir, il fallait pousser un peu plus ses gestes.

Lentement, la Pantoran amorça un mouvement pour se rapprocher de l'humaine, pas seulement son visage mais son corps tout entier. Inévitablement, cela impliquait un rapprochement complet de celui de Jeny, laquelle sembla prise de court. Était-ce de la peur ou de l'espoir qui scintillait dans ses yeux rouges ? Ou peut-être le signe de son abandon proche à la chose qui ne voulait que tuer et déchirer la chair. Finalement, faisant fi des risques, Varadesh posa sa main libre sur l'arrière du crâne de Jeny, pas plus éloignée d'une demie-tête de large de l'humaine qu'elle était et la tira à elle. Le visage de la jeune femme se retrouva calé contre le drap de la serviette trempée au niveau de la poitrine.

Telle une mère aimante ou une amie compatissante, la jeune fille invitait la pauvre créature à verser mille larmes et à extérioriser la douleur qu'elle ressentait. C'était le meilleur moyen pour Jeny de se débarrasser de ce mauvais souvenir et d'aller de l'avant. Le souvenir ne disparaîtrait pas pour autant, pas plus que les émotions qui y étaient rattachées. Rien n'était aussi simple. Mais cela soulagerait, beaucoup. Les bras de Varadesh entourèrent la silhouette avachie de Jeny en une attitude presque protectrice tandis qu'elle semblait bercer l'humaine.

Nous sommes seules ici, juste toi et moi. Pleure tout ton saoul, pleure jusqu'à ce que tu n'en puisses plus. Personne ne te jugera, personne ne se moquera de toi ni ne te plaindra. Je comprend. J'ai vécu la même douleur, 6 ans durant. Oublie tout Jeny.
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By Jeny Mikerley
#34374
Savait-elle ? Ou faisait-elle une transcription de son ressenti dans ses paroles ? Ce n’était pas exactement cela, mais l’idée était quand même dedans. L’ombre l’avait sauvé et s’était imiscée en elle, prenant la place du vide qui s’était petit à petit installé. Il avait dès lors prit le contrôle et s’était imposé comme seul maître à bord. Elle n’avait presque plus son mot à dire et se sentait presque coupable de s’être laissée faire aussi facilement. Mais plus au-delà encore, elle avait juré allégeance à la mort elle-même. La mort qui était venue la voir dans son ultime souffle, tandis qu’elle avait tenté de se suicider, sautant du haut d’un immeuble de Balmorra. Une mort veine, puisque sa seule récompense fut le déclenchement de l’ombre et l’assassinat de dizaine de personnes. C’est à ce moment qu’elle avait compris qu’elle ne pourrait plus mourir, et que son existence ne tenait qu’à la volonté de … quelque chose d’autres. Elle avait alors pensé que c’était la mort qui avait fait d’elle son champion. Que l’ombre était devenue son compagnon de voyage. Peut-être. Mais rien n’en était sûr pour autant et Jeny restait toujours aussi circonspect sur son état. Ce qui était … était. C’était la seule certitude qui faisait tourner l’humanité. Finalement, une des phrases fétiches d’Helera. Quelle plaie, elle avait eu raison sur toute la ligne, la garce.

Toujours est-il que la simple présence de Varadesh suffisait à canaliser et contrôler son état. Ou plutôt le fait de se tenir proche d’elle, avec toute la considération qu’elle lui avait donnée. Le simple fait de prendre de son temps pour l’écouter, elle, la seule personne à qui elle avait pu tout raconter. Même sa sœur n’avait pas eu cette « opportunité ». Etait-un signe du destin ? Ou alors Varadesh était beaucoup plus puissante qu’elle ne le pensait. L’un dans l’autre, c’était presque pareil et bien que Jeny ne lui faisait pas du tout confiance, elle prenait ce qu’il y avait à prendre. Le réconfort et l’illusion de se sentir écouté. Peut-être était-ce réel ce qui lui arrivait, peut-être n’était ce que des actes Sith sans lendement et sans répercussion. Elle savait à qui elle avait à faire et en découvrait par son biais des aspects qu’elle ignorait jusqu’alors. Des aspects qui lui permettait de se sentir libérée. La sith cependant ne s’arrêta pas là et se rapprocha du démon.

Jeny se laissa faire. Le contact se rompit, la main sur son visage s’en alla. Un instant de regret, pour un besoin qui n’en était pas un quelques heures plus tôt. Un besoin né de la connaissance, presque handicapant maintenant qu’il n’existait plus. Heureusement, la main réapparue derrière son crane, elle la sentit. Un mouvement s’approchant, un ordre du paralangage auquel elle se pliait. Un des seuls. Son visage vint se dissimuler dans le creu de son cou, au dessus de sa poitrine couverte. Les effluves de son odeur corporel parcourant ses capteurs sensoriels, entraînés sur Nelvaan. Jeny se laissa faire mais … Mais n’arriva pas à trouver position confortable. Le contact fut rompu et elle se retrouva démunie de cette manière, le dos plié. Elle ne s’arrêta pas sa course et posa lentement sa tête entre ses cuisses, à mi chemin entre la serviette et la peau. Ses jambes grimpèrent sur le banc pour une position totalement allongée sur Varadesh, ne lui en déplaise. Jeny avait la vision de ses cuisses, au plus proche de son regard, et les genoux avant que la cascade bleutée de sa peau ne descende vers les panoramas cachés qu’étaient ses pieds. Ses yeux étaient rivés sur ses jambes et de sa main droite, elle chercha l’épaule de sa collègue. Sa main suivit les courbes de ses biceps, passa par le creu de son coude puis voyage à travers son avant bras, jusqu’à retrouver sa main. Jointes, Jeny ramena sa main devant elle, comme le doudou d’une petite fille. Varadesh lui intima de se laisser aller, ce qui lui fit remonter les yeux de la peau bleuté sur laquelle elle était posée, fixant le vague de la fumée et ses formes oniriques.

« Je ne veux pas pleurer. Ni ne veux oublier. Je suis juste bien ici et … »

Elle sembla hésiter, avant de poursuivre.

« Je suis juste bien … »

Ses lèvres bougèrent toutes seules, sans qu’un son ne soient produit, sans qu’un mot ne soient formé. Un toc ? Un spasme ? Elle resta un instant dans cette position, son esprit tourné vers des horizon nuageux qui n’avaient aucun sens, aucune consistance. Il n’y avait rien à dire, elle voulait juste profiter et pour une fois, pour une fois, rester tranquille. Le silence était alors retombé, domptant l’univers par sa présence et sa quiétude. Gêne ? Jeny n’en ressentait aucune. Il y avait une sorte de confiance qui avait été instaurée. Surement passagère, mais assez présente pour lui donner la force dompter l’ombre.

Sur les cuisses de Varadesh, elle se retourna, bougeant son corps à la suite et se plaça sur son dos, sa nuque et ses cheveux totalement sur la serviette de la bleue. Son regard chercha celui de Varadesh, jusqu’à ce que celui-ci daigne la regarder. Jeny ne parla pas, rien ne fut dit. Juste un mouvement, une esquisse, sur le bord de sa faucette, qui pouvait être assimilé à un début de sourire.
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By Zeph Mathuin
#34396
Un mouvement si simple et sans importance, du moins en apparence. Et pourtant si riche de sens, beaucoup trop même, impliquant des questions qu'il aurait mieux valu ne pas se poser tant elles étaient dangereuses. Du creux entre son cou et sa poitrine, l'humaine avait posé sa tête sur ses cuisses, épousant le tissu de la serviette en partie. Le bleu de sa peau rencontra le rose éblouissant de la jeune femme. Il n'y eut plus un mot échangé ensuite, après que Jeny eut fait valoir la plénitude qu'elle ressemblait. Était-elle donc en paix ? Se sentait-elle libérée, soulagée voire, soyons fous, heureuse ?

Possible mais difficile à dire. Bien que plutôt bon juge de la nature d'autrui, Varadesh n'avait pas affaire à une demoiselle tout à fait comme les autres, ce qui compliquait l'analyse. D'autant plus que cette dernière ne devait même pas savoir elle-même ce qu'il en était. Dans ces conditions, la tâche se révélait ardue. Dans cette position ou le visage de l'humaine reposait sur ses cuisses, les yeux à demi-fermés et la respiration presque rauque, elle en vint à s'interroger sur ce qui allait se passer maintenant.

Il n'y avait pas besoin de parler, le silence était la meilleure réponse qui fut au tourment qui emplissait Jeny. Aucun mot qu'elle aurait pu prononcer n'aurait soulagé véritablement la jeune femme, seul le temps l'aiderait. Elle se contenta de laisser sa main agrippée par l'humaine venir la rejoindre à la base de son menton, comme une poupée qu'elle voulait serrer contre elle pour lui tenir réconfort. D'une certaine manière, cette situation lui était assez inédite car si elle avait joué de nombreux rôles par le passé, celui-là était inhabituel. Certains de ses propriétaires avaient exigé d'elle qu'elle joue un simulacre de femme aimante mais évidemment, il y avait toujours quelque chose qui sonnait faux malgré ses talents d'actrice.

Ici, point besoin d'en arriver là, de tromper et mystifier ni de jouer un rôle prédéterminé sans rien de vrai dans ses agissements. De façon ironique, la détresse de Jeny, malgré son côté sauvage et franchement inquiétant, avait éveillé en la jeune fille un besoin presque instinctif de consoler et d'aider. Une tare que son maître aurait fort à faire pour la faire disparaître à l'avenir. Le contact de l'humaine contre sa main faisait remonter des bourdonnements le long de ses nerfs jusqu'à atteindre son cerveau et elle fut bien obligée malgré son étonnement de constater que la sensation lui était agréable.

Un mouvement de nouveau, plus ressenti que perçu avec toute cette fumée alentour. Baissant les yeux, Varadesh aperçut Jeny qui bougeait, décalant son corps et sa tête pour pouvoir lui faire face tout en restant allongée sur ses jambes. De nouveau, ces yeux écarlates qui la regardaient et un pli sur ses lèvres qui suggérait... Quoi ? De l'amusement ? Une invitation ? Une moquerie ? Rien de tout cela ? Ces yeux qui devaient avoir vu bien trop de choses l'observaient sans ciller. Que devait-elle faire maintenant ? Une part d'elle lui rappelait à quel point être si proche de l'humaine revenait à inviter un désastre tandis qu'une autre lui soufflait qu'au fond, quelle importance ?

Vivre dangereusement était son lot après tout. La vie de Sith n'était ni banale ni tranquille. Plus encore, elle impliquait de rejeter les chaines de la société. Un Sith était un prédateur et de ce fait, n'était pas soumis aux préceptes de ceux en-dessous de lui. Et puis... La paix est un mensonge, il n'y a que la passion. Que pouvait lui importer le danger que représentait Jeny ? La vie ne valait la peine d'être vécue que si on prenait des risques. Et celui-ci était assurément très grand mais la récompense à en tirer pouvait être plus grande encore.

La Pantoran adressa à la belle un sourire éclatant, à la fois simple et charmant. Puis, lentement, dégagea sa main prise dans l'étau de l'humaine et la glissa contre la joue de Jeny alors qu'en parallèle, son autre main bleue océan venait se coller à l'autre joue. Doucement, elles se mirent à caresser cette peau si curieusement neuve, presque immaculée dans un sens, selon un rythme donnant l'impression d'un rituel mille fois pratiqué. Les iris dorés ne quittèrent pas ceux rouges sang tandis même qu'ils semblaient grandir, se rapprochant inévitablement. Peut-être Jeny se rendit-elle compte de ce qu'il se passait ou peut-être fut-il trop tard lorsqu'elle comprit : la Sith se penchait en avant, arquant son dos pour se faire.

Lentement, son visage se rapprochait, d'une façon presque langoureuse. Était-ce de la panique ou de la curiosité qui se reflétaient dans ces yeux écarlates ? Les lèvres bleutées effleurèrent celles plus rose, jusqu'à ce que les 2 furent presque scellées l'une sur l'autre. Le baiser était pour autant tout à fait éloigné de l'ardeur à laquelle on aurait pu s'attendre. Mieux valait y aller petit à petit, avec douceur pour ne pas trop brusquer Jeny. Les cheveux trempés de sueur de la Pantoran tombaient presque pour partie sur le visage de l'humaine, encadrant celui, séduisant, de l'apprentie. Sans hâte, sa tête remonta, s'écartant de celui de la jeune femme. Toujours ce sourire mi-indulgent mi-séducteur.

Qu'est-ce que tu as ressenti ?

Non pas "as-tu ressenti quelque chose ?" mais bien "quoi donc ?" Il n'était pas envisageable dans l'esprit de Varadesh que ce moment de complicité, qu'elle fut naturelle ou feinte, n'ait rien déclenché chez sa comparse. Il était évident qu'il s'était produit quelque chose, le tout était de savoir y mettre les mots. En voudrait-elle plus ou serait-elle dégoûtée ? Peut-être allait-elle se relever brusquement et s'enfuir du sauna ou peut-être pas. Une seule personne avait la réponse à ces questions.
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By Jeny Mikerley
#34400
Sourire qui lui fut rendu. De manière trop appuyé peut-être, tandis que le sien n’en était qu’à une ébauche. L’ébauche d’avoir à l’étirer de manière naturelle et appuyé. Pour retrouver ce qui tantôt aurait fait sa joie de vivre, sa signature de joie. Trop tôt potentiellement pour comprendre, pour dompter les sentiments contraires qui l’animaient. Mais il y en eu un vrai, en apparence du moins, qui lui fut rendu, et qui fit tarir le sien par son ombre éclatante. Jeny le regarda, les fossettes dessinées, les lèvres retroussées, affinées sous l’effort. Le tout guidant sa joue en une bosse plus marquée qui attirait au niveau du regard l’écartement des yeux. Tout un mécanisme qui affinait les traits et éclairait. Qui faisait paraître la plus dur des personnes, à la plus joviale. Un sourire, qui rendait de bonne humeur par sa simplicité, et la beauté qu’il produisait. C’était un tout. Son cœur ne fit qu’un tour, et elle en fut presque béat à la regarder ainsi, tentant de déchiffrer ce qui était marqué en lettre de sang sur sa peau. Dans son ADN, dans ses gênes. Sa main en revanche la tira de sa rêverie, lui fit perdre l’attention.

Elle chercha à comprendre le sujet de cette séparation, et suivit du regard les doigts bleus qui couvrirent son visage, parcourant sa joue afin de s’y poser. La deuxième vint la rejoindre sans une once d’hésitation, enserrant son visage de la chaleur de ses doigts. Enfermant la bête, sans résistante, avec la douceur d’un tissu, pour un bras offert. Il n’y eu pas d’échange de parole, ni plus de geste, seulement la descente lente et calculée de la pantoran, fondant sur elle. De nouveau, son cœur accéléra, sachant pertinemment ce que la suite présageait. Sans se rendre vraiment compte, sans calculer, maîtriser le moment. Il n’y avait presque plus rien qui comptait, et à la fois, tout devenait important, chaque détail. Ses sens amplifiés au maximum, chaque petit pore de peau partagée étaient comme un millier d’incitations. Jeny fixa d’abord les yeux de sa collègue, puis se concentra sur la véritable menace, les lèvres. Ces lèvres qui restèrent figées un instant dans les airs, devant elle. Son souffle se mélangeant au sien, la pression de la distance jouant contre elle. Son cœur manquait de lâcher et l’influence misée sur les détails faisait l’effet escompté. Un corps partagés entre mise en garde et abandon.

Elle sentit les cheveux humides qui se formaient en petite pointes, tombant par escadron. Des petites pointes de gêne sur son corps, çà et là, provoquant à chaque fois leur lot de stimulis. Le front d’une part, mais surtout le haut de son torse et son cou. C’était grisant et envoutant, poussant le tout à la pulsion, qu’elle connaissait bien et dont elle était pourtant ignorante. La pulsion sentimentale, vers autre chose que la colère et la haine comme étendard.

Cette fois cependant, Jeny ne sut quoi faire. N’eut pas le temps de penser, les lèvres furent en contact avec les siennes. D’abord immobile, la nouveauté de cette liaison laissait en elle un flot de sentiments et autres spasmes. Elle se décida, ou plutôt fut contrainte, à serrer les lèvres à son tour, afin d’enserrer les envahisseurs. Une de ses mains se dirigea instantanément sur le visage de Varadesh, enveloppant toute la joue jusqu’à l’oreille, l’entourant entre majeur et annulaire. Puis tout prit fin. Aussi rapidement que cela avait commencé. La tête de Varadesh remonta, et Jeny remonta un instant avec elle, comme attirée par un aimant. Jusqu’à ce que la pression faisant, elle ne puisse plus rien, et retomba lentement sur les cuisses. Elle regarda de nouveau le sourire, plein d’assurance, de calcul et de maîtrise. Là où elle ne savait pas où elle allait, ni ne comprenait ce qui lui arrivait, là dans son corps.

Jeny bougea ses lèvres, les frottant l’une contre l’autre d’instinct, récupérant le goût trop vite oublié et si mainte fois désiré. Oh ? C’était donc cela qu’elle parlait. Mais au-delà de cela, ses peurs refirent surface aussitôt, et les questions liées à … tout ça, revinrent. Elle se releva soudainement, en position assise, puis quitta le banc. Mais elle ne s’enfuit pas du sauna pour autant. Non, elle se dirigea vers l’âtre qui manquait de liquide, protestant mentalement qu’elle devait s’en occuper. Varadesh questionna, Jeny resta muette. Lentement, elle versa sur les pierres incandescentes l’eau liquide qui devint vapeur. Elle resta quelques instants de plus dans cette position.

« Tu es une Sith… »

La phrase tomba, aussi peu sereinement et avec le peu de confiance dont elle éprouvait à ce moment précis. Elle se retourna vers sa consœur, ses doigts jouant les uns avec les autres par nervosité au niveau de son ventre. Jeny était agitée mentalement, en pleine tempête interne. Elle retourna vers Varadesh, s’asseyant au plus proche de la bleue. Assez proche pour que son pied extérieur ne se mêle au sien.

« Tu … je … je veux dire. Tu … peux bluffer et … Ca se trouve tu attends quelque chose. Je … sais pas faire. Tout ça. Je sais tuer, mais pas … Enfin. Tu comprends ? »

Sa tête alors focalisé vers le sol, se releva enfin pour affronter le regard de Varadesh, tandis que son pied vint se mêler au sien.

« J’ai … j’étais bien. C’est comme si … »

Elle monta sa main à hauteur d’yeux, ferma son poing et l’ouvrit d’un coup avec un léger « pshiout ». Mime qui devait être sûrement plus explicite que des lignes de dialogues avec bégaiement et sans structure. Sa main gauche vint de nouveau trouver son visage et Jeny cette fois tenta l’aventure. Elle ne laissa peut être pas le temps à Varadesh de répondre, de s’esclaffer et fit le contact entre les deux lèvres. Aussi maladroitement que son inexpérience pouvait lui permettre. Et avec tout le doute qui continuait à grimper en elle, menaçant petit à petit, s’il n’était pas désamorcé.
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By Zeph Mathuin
#34404
Cela avait été plutôt agréable, sans être parfait pour autant. La jeune femme, portant de si profonds stigmates dans son âme, ne savait guère comment s'y prendre excepté au-delà de l'instinct le plus primaire. Rien d'étonnant donc à ce que son baiser ne fut pas incroyable pour la Sith. Pour autant, elle ne pouvait nier avoir ressenti, au moment ou ses lèvres avaient quitté celles de l'humaine, un peu de regret que cela fut achevé si tôt. Toujours garder en tête de ne pas brusquer les choses, d'y aller en douceur. L'idée était d'accompagner et d'aider, non pas de forcer.

Elle avait toutefois noté qu'au moment de relever la tête, Jeny avait eu comme une pulsion de suivre le mouvement pour ne pas quitter l'abri que ses lèvres avaient trouvé. C'était un signe encourageant, laissant entrevoir la probabilité qu'elle finirait par revenir là ou elle avait été juste à l'instant. Soudain, la jeune femme se redressa et d'un bond quitta le banc ou elle avait été en position allongée, prétextant avec force gestes des mains maladroits en direction de l'âtre. Que croyait-elle donc pouvoir faire croire, qui croyait-elle tromper ? Varadesh eut un petit rire amusé, tout bas.

La timidité et la sensibilité dont faisait preuve Jeny la laissaient rêveuse, lui rappelant un temps plus innocent ou elle-même avait été comme ça, ignorante de tout. Malheureusement, elle n'avait pas eu la chance de pouvoir le découvrir à petits pas progressifs, sans y perdre son âme rêveuse et innocente. C'était peut-être ça qui lui plaisait dans cette idée surréaliste d'une relation avec l'humaine. Au-delà du plaisir ressenti, il pouvait y avoir une sorte de redécouverte de quelque chose qu'elle connaissait bien peu mais qu'elle savait simuler à la perfection. Si ironique que ce soit, peut-être Jeny pouvait-elle l'aider à se rappeler ce que c'était que de se sentir désirée autrement que pour un désir bassement physique.

Nouvelle déclaration de la belle, pas très flatteuse celle-là. Enfin pour l'apprentie, si, mais tel qu'énoncé en ce lieu et vu la situation, ça ne l'était pas vraiment. Elle fronça les sourcils, pas vraiment énervée ou agacée mais légèrement déçue. Jeny était aussi paranoïaque que ces Sith qu'elle critiquait en ce moment même, croyant voir des conspirations et des machinations là ou il n'y en avait pas. Que pouvait-elle bien croire ? Qu'en cueillant la petite fleur elle obtiendrait en échange sa loyauté ou son enseignement ? Était-il si inconcevable de réaliser que la bleue ne désirait rien d'autre que du bon temps, du temps passé agréablement ?

Etre une Sith ne m'empêche pas d'être une jeune femme comme n'importe quelle autre. Je vis et ressens des choses qui me plaisent. Je ne cherche pas à te manipuler, je ne vois du reste pas ce que j'y gagnerais. Tu sais, si j'ai appris une chose de cette vie d'esclave, c'est qu'il faut savoir profiter de chaque moment disponible.

Comme une furie, la voilà qui revient se poser face à elle, cheveux bruns virevoltant en tout sens, très près de la Pantoran. Nouveau haussement de sourcil puis sourire indulgent, éclatant. D'une certaine façon elle ne sentait presque plus cette fichue chaleur environnante, trop concentrée qu'elle était sur cette affaire. Joueuse, tandis que l'humaine était plongée en plein tourment intérieur, la Sith bougea sa jambe pour venir la cogner contre celle, toute rose, de l'autre. De manière répétée, observant un intervalle d'une ou deux secondes entre chaque petit coup tout simple. Et encore. Et encore. Et encore.

Puis, sans crier gare, Jeny tenta le tout pour le tout, partant à l'assaut de ces lèvres bleues avec l'incertitude de quelqu'un ne sachant guère comment forcer les portes du donjon. Le contact, quelque peu surprenant au premier abord, fut tout aussi agréable voire plus encore que la précédente tentative. L'humaine avait pris l'initiative et cela ajoutait une saveur particulière. Le contact se prolongea un peu plus longtemps que la fois d'avant avant que la jeune femme ne reculât légèrement. Soupirant, Varadesh posa un regard indulgent sur Jeny.

Tu n'as pas à avoir honte. Laisse-toi juste aller. C'est normal d'avoir peur. Je suis là pour toi...

Pour l'accompagner pas après pas, lentement, avec douceur et gentillesse. Parfois, même le cœur le plus noir pouvait mériter de la compassion et du soutien. Et Jeny au fond n'était qu'une jeune femme brisée qui cherchait à fuir ce qui l'avait anéantie, comme tant d'autres. Comme Varadesh. Elle tendit une main pour s'en aller voyager parmi le cuir chevelu de l'humaine. Les cheveux trempés n'opposaient guère de résistance à son exploration. Le pouce ressortit de là, juste assez pour également venir caresser le front adjacent. Son autre main vint saisir l'épaule de Jeny puis, sans crier gare, la jeune fille se rapprocha encore plus. Elle serra Jeny contre elle, son visage maintenant chatouillé par ses cheveux bruns-noirs.

Une étreinte qui ne dura que quelques secondes avant que le contact ne se brise. A son tour elle se leva, dominant d'une bonne tête l'humaine assise sur le banc, les bras croisés comme dans l'attente ou en pleine réflexion. Elle tendit la main droite, l'offrant à la belle puis montra d'un signe de la tête la porte du sauna. Prenant la main de l'humaine dans la sienne, elle se pencha pour y déposer un baiser rapide, prenant le temps de laisser sa langue s'attarder sur la peau illuminée de sueur quelques instants de plus.

Tu veux qu'on aille dans un endroit plus respirable ? En plus il va falloir aller se laver.

Parce que, si bon que fut cet endroit pour maigrir ou se laver l'organisme, ça restait très salissant. Et puis on n'y voyait rien là-dedans, ça enlevait beaucoup d'intérêt à leurs petites expériences. Suggérer et imaginer présentait un attrait indéniable mais quand ça devenait trop, c'était autre chose. Et fallait-il préciser que la Pantoran, très serviable, offrait son aide pour la tâche ô combien importante du lavage ?
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By Jeny Mikerley
#34413
« Non, ce n’est pas ce que je voulais dire. C’est … enfin … »

Elle se tût. Les choses en amenaient d’autres, et pas nécessairement celles qu’elle voulait. Ou qu’elle espérait. Varadesh vivait sa vie comme un enchaînement de passion et de libertés. Toujours continuer, avancer, en ne regardant jamais derrière soi. Oui, c’était ça. Elle venait de mettre le doigt sur ce qui la travaillait. Jeny n’avait pas envie d’être une poussière dans le parcours. Sans pour autant se lier. Parce ce que c’était une Sith, et que les Sith mourraient. Le cœur du problème lui était enfin révélé. Vouloir partager quelque chose avec quelqu’un, sans avoir de lendemain. Même si la volonté y était. Une relation de couple ? Impensable, elle était un monstre à qui l’on refusait la mort. Se lier avec une Sith, encore plus improbable. Se lier avec quelqu’un d’autres ? Impossible, car ne resterait pas assez longtemps en vie. Il y avait une impasse qui se créait d’elle-même. Vouloir profiter était une chose tout à faire louable, mais l’instant d’une caresse ne valait pas des années de soutien. Peut-être que c’était de cela qu’elle avait le plus besoin. D’un soutien qui empêcherait l’ombre de prendre le contrôle total et absolu sur elle. Avoir quelqu’un avec qui partager la douleur, sans la faire souffrir. Vivre une vie pour la mort, sans qu’elle ne vous la prenne. En gros, c’était jouer sur un fil avec une personne assez folle pour s’y risquer.

Jeny baissa de nouveau la tête. Des rêves de jeunes filles, rien de plus. L’ombre dans tous les cas prendrait le contrôle, il ne fallait pas se leurrer. Alors elle serait complète dans sa transformation et de chevalier de la mort, elle deviendrait l’ange de la destruction. Une promotion macabre dont elle ne pouvait rien faire. Alors, peut-être qu’elle avait raison, cette personne bleue. Peut-être qu’il fallait profiter et connaître tout cela avant qu’il ne soit plus possible. Une sorte de découverte, de dernier réconfort. Alors elle avait tenté de l’embrasser, prise de cette pulsion soudaine née de sa fin programmée. Bien maladroitement probablement. Mais pas assez pour que sa collègue ne se fourvoie. Elle lui fit quand même une remarque, Jeny s’en pinça les lèvres. En revanche, elle allait l’encadrer, la protéger, pour … un moment, sans doute. Juste un moment qui n’appartiendraient qu’aux songes d’un passé obscure et oublié. C’était la chose la plus gentille qu’on lui ait dite, la compassion naturelle. Elle en rougit. Camouflée par la fumée et la chaleur qui régnait déjà en l’endroit, il n’y en aurait probablement aucune trace.

Une main arpenta alors ses cheveux, retournant l’attention totale vers Varadesh. Des picotements dans sa nuque s’en suivirent, galopant à travers son échine et sur la colonne vertébrale. Jusqu’à entourer sa ceinture abdominale. La Sith entoura ses épaules et l’approcha d’elle, pour une étreinte. Si Jeny d’aventure n’avait rien osé, elle entoura désormais ses bras totalement autour d’elle, l’étreignant complètement. Tout autant de pression de ses bras contre sa peau, qui fut rapidement rompu de nouveau. Elle se leva. Patienta, puis tendit la main tout en montrant la porte. Jeny suivit son regard en attrapa sa main. Elle se releva et sentit alors un baiser déposer sur sa main. Etrange baiser que cela, mais pas le temps d’en considérer les tenants que déjà la question fut posée.

« Où ? Je n’ai que ma chambre ici. »

C’était sûrement cela qu’elle voulait dire, nouveau bondissement dans son torse, remontant cette fois jusqu’à sa gorge. Elle en eut presque le souffle coupé et les yeux presque écarquillés. Il ne fallait pas le montrer, elle se détourna et lâcha la main de Varadesh. Jeny se dirigea vers le chauffe pierre et en éteint l’arrivée de gaz. Accroupie au niveau du dispositif, elle ferma les yeux tout en faisant mine de manipuler la machine. Elle cherchait à se concentrer, retrouver ses esprits, baisser en rythme cardiaque. En vain. Pour ne pas non plus alerter sa collaboratrice, elle se releva enfin et la rejoignit, enserrant sa main dans la sienne. Sans un mot, pas même un regard. Avait-elle honte ? Non. Avait-elle peur ? Non. Alors quoi ? L’inconnu.

Elle ouvrit la porte du sauna, alors qu’un courant d’air qui paraissait gelé les frapper de plein fouet, faisant un appel d’air de l’intérieur vers l’extérieur. La clarté du couloir faisait véritablement contraste face à la fumée du sauna. Son regard s’y habitua en quelque seconde, après quelques clignements d’yeux. Elle avait l’impression de sortir d’un rêve, d’un moment figé dans sa vie. Sa main en revanche était encore accrochée, et au bout, il y avait la fille bleue qui apparaissait désormais sous toutes ses courbes. Jeny s’y attarda seulement jusqu’à ce qu’elle ne tourne la tête vers elle. La chambre n’était pas très loin, ce fut de courte durée. La jeune femme pénétra la première dans la chambre, attrapant au passage son peignoir qu’elle avait laissé tomber quelques temps plus tôt, ainsi que ses sous-vêtements. De ce fait, elle avait lâché la main de Varadesh et était agenouillée sur le sol, le temps de tout récupérer. Son regard se dirigea vers les mollets bleus instinctivement, puis vers ses affaires. Le tout dans les bras. Quelque chose la gêna au niveau du ventre, quand elle s’était baissée. Jeny se releva, regarda son ventre, écarquilla les yeux face à la tâche rouge qui se dessina lentement. La Sith ramassa également ses affaires, quelques mètres plus loin. Elle profita du moment pour demander :

« Je commence, d’accord ? »

Sans attendre la réponse, elle s’enferma dans la salle de bain et regarda enleva la serviette. La plaie béante laissée par la dague s’était rouverte. La chaleur avait fait dilater la peau et rendue plus liquide le sang, qui s’en échappait désormais.

« Merde … » jura-t-elle.

Elle essuya son ventre, avec la serviette et la chassa dans un coin. Alors, elle dû se mettre à la couture, récupérant son matériel vers le lavabo.

« J’en ai pour … quelques minutes. Quelques soucis. »

L’aiguille passait et repassait sur, sous et dans sa peau. Cette fois, pas de demi-mesure, elle essaya d’être le plus rapide et le plus propre. Surtout, ne pas rouvrir cette plaie. Quelle plaie ! Une fois la tâche terminée, elle se dirigea enfin vers la douche, pour nettoyer la sueur qui était sortie de son corps. Elle aurait eu mieux fait de manger une ou deux personnes pour être propre. Au moins, c’était antiseptique. Deux minutes de douche intensive, sous-vêtements, peignoir. Elle sortit, à la limite de l’essoufflement. Son peignoir encore ouvert, Jeny referma son peignoir seulement dehors. Où en étaient-elles déjà ? Ah oui. Nouveau haussement de débit cardiaque. Se recoudre l’avait apaisé, lui changeant les idées. Elle se dirigea alors à côté de Varadesh, la regardant désormais clairement, sans cet écran de fumée. Elle s’assit à ses côtés.

« Tu verras … heu … La douche est en face et … Le lavabo … sur la droite. »

De ce point de vu, elle resta plantée devant elle, regardant ses yeux jaunâtres qui semblaient se mouvoir dans leurs orbites.
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